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    Un seul et même peuple?

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    QuestionDans la Bible, plusieurs noms désignent le peuple choisi : Hébreux, Juifs, Israélites, Judéens. Pouvez-vous m'éclairer sur le sens de ces termes? (D.B.)

    RéponseTous ces termes sont en effet utilisés pour désigner ceux que la Bible désignent comme le peuple élu. Mais s'agit-il d'un seul et même peuple? Essayons d'y voir un peu plus clair.

    Les Israélites

         Voyons d'abord le terme Israël (et les expressions apparentées) qui est le plus courant dans la Bible. Tout au long de leur histoire, les membres du peuple élu se définissent comme les Fils d'Israël. À partir du livre de l'Exode (1,1) jusqu'à l'Apocalypse (21,12), l'expression signifie : l'ensemble du peuple qui se reconnaît comme descendant d'Israël. Le peuple se perçoit comme une grande famille remontant à un seul ancêtre.

         À l'origine, le mot Israël semble être un nom de personne et il signifie sans doute : Que Dieu se montre fort. Il apparaît, dans la Genèse, comme un nouveau nom donné par Dieu au patriarche Jacob (32,28-29; 35,9-10) sans que le nom de Jacob ne soit pour autant abandonné par la suite.

         Tout au long de l'histoire, ce nom d'Israël demeure le plus courant pour désigner le peuple de la Bible. Durant une période de plus de deux siècles, Israël fut aussi le nom d'un État, le royaume du Nord, né de la division de l'ancien « royaume-uni » de David et de Salomon. En 1948, lors de la création de l'État moderne d'Israël, c'est ce nom qui fut retenu pour désigner la nouvelle patrie des Fils d'Israël. Aujourd'hui, Israélien signifie citoyen de l'État d'Israël ou relatif à cet État alors qu'Israélite est devenu quasi-synonyme de juif.

    Les Hébreux

         Saint Paul se félicite d'être Hébreu, fils d'Hébreux (Ph 3,5). À son époque, ce terme représente surtout une catégorie linguistique. Si Paul se dit Hébreu, fils d'Hébreux, c'est que sa famille a conservé la langue des ancêtres plutôt que d'épouser la culture grecque ambiante. Mais attention! Ce que le Nouveau Testament appelle la langue hébraïque» hébreu biblique. La langue commune, dans les régions sémitiques de l'Empire romain, c'est l'araméen. À l'époque de Jésus et de Paul, seule une infime minorité parle ce que nous appelons l'hébreu, son usage étant pratiquement réservé au culte. n'est pas « notre

         Dans l'Ancien Testament, le mot hébreu et ses dérivés sont rares. Le plus souvent, on trouve ces mots dans des textes relatifs à des événements anciens : la période des patriarches (Gn 14,13; 39,14.17; 41,12; 43,32), celle de l'Exode (Ex 1,15.16.19; 2,7.11.13), celle des guerres contre les Philistins (1 S 4,9; 13,3.7.19) Dans la plupart des cas, le mot distingue les Hébreux des étrangers. Si quelqu'un se dit lui-même Hébreu, c'est pour s'affirmer par rapport à un autre; souvent aussi ce sont les autres, les non-Hébreux, qui emploient ce terme, pas nécessairement flatteur, pour qualifier une personne ou un groupe.

    Les Juifs et les Judéens

         Dans l'Ancien Testament, ce terme est plutôt rare et d'usage récent. Il désigne d'abord les citoyens du Royaume de Juda (Royaume du Sud); il a alors une connotation sociologique et politique (2 R 16,6; 25,25; Jr 32,12; 38,19; 40,11-12). L'accent peut aussi porter sur la valeur ethnique du mot, par exemple, les Judéens exilés volontaires en Égypte (Jr 43,9; 44,1).

         Après l'exil, le peuple élu n'a aucune institution politique propre à laquelle s'identifier. Yehudi prend le sens actuel du mot juif, à savoir un membre du peuple élu, peu importe sa citoyenneté ou son lieu de résidence. On trouve déjà ce sens dans le livre de Néhémie (1,2; 2,16; 3,33-34) et surtout dans le livre d'Esther (2,5; 3,4.6.10.13).

         Dans le Nouveau Testament, le mot loudaios, courant, est employé le plus souvent au pluriel. Il a généralement une portée à la fois ethnique et religieuse. S'en réclame quiconque appartient au peuple élu par sa naissance et pratique la religion découlant de l'Alliance. Selon les contextes, le terme peut être employé de manière neutre (Mt 2,2) ou avec des nuances plus ou moins péjoratives. Un étranger l'utilisera avec un certain mépris pour ce peuple différent (Mt 27,37); on pourra l'opposer à chrétien, c'est-à-dire groupe des disciples de Jésus. Le terme juif désigne alors les membres du peuple élu qui refusent d'adhérer au mouvement instauré par Jésus de Nazareth (1 Co 1,23).

         Dommage que certains aient utilisé ces textes, écrits dans le contexte de la naissance de l'Église, pour tenter de justifier l'antisémitisme.

    Source : Bible pas à pas, no 27, Parabole, janvier-février 2004.

    Jean Grou

    Jerôme longtin

    Source www.interbible.org

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