• Une seule solution à la violence des jeunes --- e-x-o-d-e

    Mes amiEs je vous invite à relire cet article qui fut publié en novembre 2008, celui-ci est très souvent consulté mois après mois.


    Mon ami Thierry, blogueur sur (http://le-jardin.over-blog.net/ ce blogue n'existe plus-malheureusement) nous donne un bon article pour nous aider à y voir clair dans ce débat de la violence chez les très jeunes.
    En tant que franciscain nous devons dans la mesure de nos possibilités faire connaître aux politiciens notre position en faveur des personnes les plus vulnérables de notre société.

    Merci Thierry pour ta prise de position, excellent article comme toujours.

    Paix et joie, Richard
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    Samedi 29 novembre 2008

    Une seule solution à la violence des jeunes

     

     

    Une seule solution à la violence des jeunes :

    L’espérance et l’exemplarité des adultes

     

    Le système judiciaire semble s’emballer face à ce que l’opinion ressent comme une menace grandissante : la violence des jeunes.

     

    « Il faudrait leur inculquer le respect des valeurs ! » entend-on parfois. Mais à quoi sert-il de se référer à des valeurs si nous ne les mettons pas en pratique nous-même ?, si nous ne nous montrons pas digne de l’espérance et de la confiance ?

     


    Un rapport, qui doit être remis à la garde des Sceaux Rachida Dati le 3 décembre prochain, préconise - parmi 70 propositions - de fixer la responsabilité pénale à 12 ans. La commission à l’origine de ce rapport justifie cette proposition "au regard de la réalité actuelle de la délinquance juvénile".

     


    Faire subir l’humiliation du tribunal à un jeune, le condamner à la prison – et lui imposer de côtoyer des délinquants aguerris dont l’influence, n’en doutons pas, sera tout à fait positive - sont des choix collectifs qui ne peuvent qu’aggraver le mal qu’ils sont censé combattre. Lorsque l’on connaît la dureté relationnelle de l’univers carcéral et les sévices de toutes sortes que les détenus se font parfois subir les uns les autres, on ne peut que frémir à l’idée que des enfants et adolescents soient ainsi abandonnés à leur sort, par des adultes bien pensants et sûrs de leur « justice », dans des conditions aussi destructrices. Bien sûr, il est nécessaire de se protéger de la délinquance juvénile, mais comment ?

     

    La critique de l’univers carcéral a déjà été faite ( Moins de prisons, davantage d’amour ! ) et là n’est pas mon propos aujourd'hui. Je veux attirer l’attention sur autre chose : Derrière ce durcissement de la répression exercée sur les enfants et les adolescents apparaît un fait de société peut-être sans précédent historique, la rupture progressive de l’occident avec sa jeunesse.

     

    La violence punitive exercée contre les enfants par les institutions juridiques n’est pas une nouveauté en soi et il suffit de s’informer des conditions de détention des mineurs au siècle dernier pour s’en convaincre. Par contre, ce qui est nouveau, c’est la nature du fossé en train de se creuser insidieusement entre les générations. Les données sociologiques, démographique et économiques illustrent, chacune à leur manière, l’isolement des générations les unes par rapports aux autres. Mais au delà de ses données chiffrées l’on perçoit une difficulté grandissante à intégré les différents âges de la vie dans une complémentarité heureuse, et plus particulièrement une difficulté des adultes à intégrer la jeunesse dans la société et à proposer à cette jeunesse un « sens à l’existence » qui lui donne envie de participer et de trouver sa place dans le monde.

     


    Qu’une société en vienne ainsi à se montrer incapable d’apporter une réponse à la demande de sens non formulée de sa jeunesse, qu’elle se désintéresse de la souffrance et de la détresse profonde de ses enfants - s’exprimeraient-elle par la violence - et choisisse de répondre par les tribunaux, la rigueur de la loi, la répression, doit nous inquiéter profondément. Les adultes n’auraient-ils plus rien d’autre à proposer pour permettre à leurs gamins de se construire et construire l’avenir que le code pénal, l’enfermement, le châtiment « pour l’exemple » ?

     

    A vrai dire les adultes ont peur de la violence, du chaos qui semble monter à travers une jeunesse sans repères crédibles et enthousiasmants. On peut le comprendre. Moi aussi j’ai peur. Mais nous devons comprendre surtout que ce chaos manifeste notre propre vide et notre propre impuissance. Aucune dureté légaliste ne parviendra jamais à masquer l’incapacité éducative grandissante de notre société.

     

    La violence des enfants n’est que le reflet de la défaillance humaine des adultes qui font ce monde : nous tous ! Où les jeunes vont-ils chercher l’inspiration et le modèle de leur agressivité, de leur déviance, de leur cruauté gratuite parfois, sinon chez les adultes qui les entourent et qui se posent en références du vrai, du beau et du bien ? Pourquoi les jeunes croiraient-ils à la douceur, à la fraternité, au pardon, alors que les adultes qui les éduquent ont presque cessé d’y croire et les incitent à la peur de l’autre, à l’égoïsme, au calcul, au cynisme ?

     

    Pourquoi les enfants croiraient-ils au dépassement de l’impulsivité, à l’élévation personnelle, à la vertu, puisque les adultes qui les entourent n’y croient pas – ou fort peu – et donnent souvent un contre-exemple en la matière. Où trouveraient-t-ils des raisons de devenir sans cesse meilleurs, plus patients, plus généreux, plus attentifs, si nous, les adultes, ne leur montrons pas cette voie par l’exemple de notre propre effort quotidien ? Où trouveraient-t-ils des raisons d’espérer et de faire confiance si nous ne leur donnons pas ces raisons ?

    Notre société n’apporte pas de réponse à la demande de sens non formulée de sa jeunesse, lui offre peu de raisons solides de croire en elle-même, de croire en l’avenir et de s’y investir positivement. Faut-il s’étonner que ce vide débouche sur une crise, sur la violence, sur une forme de barbarie parfois ?

     


     

    Sérieusement, que proposons nous à notre jeunesse ? Quelles perspectives d’avenir lui offrons-nous, quel idéal qui puisse la soutenir et la guider ? La société de loisir et de consommation ? La carrière professionnelle ? Mais peut-on donner sens à sa vie à travers les seules perspectives matérielles et à travers la seule ambition de réussite personnelle ? Et encore, lorsque cela est envisageable… Quel type de « réussite » proposons nous aux jeunes ? Du rêve, du mythe ? Beaucoup de jeunes sont élevés "hors sol" comme certaines cultures légumières ou certains élevages industriels. Ils évoluent dans l'abstraction et le rêve, ne sachant que faire de la puissance qui les traverse. L'homme a été conçu par le Père de l’univers pour s’épanouir dans la puissance créatrice. Lorsque l'on maintient des individus dans l'impossibilité de créer, à commencer par l'impossibilité de se créer eux-mêmes et qu'on leur enlève jusqu'à la conscience de cette vocation, ils finissent naturellement par "péter un plomb", ce n'est qu'une question de temps et de contexte. L'homme ne peut exister sans la puissance, liée à "l'image et ressemblance". La destruction est une forme de puissance, elle donne en tout cas la sensation de la puissance, de la maîtrise sur les choses, elle donne la sensation de façonner la réalité. Ce dont ont besoins les jeunes, c'est d'une direction de certitude pour orienter leur puissance dans un sens créateur. Au lieu de cela, on les maintient dans une vie par procuration et sans signification... Comment s'étonner que cela explose?

     


    L’homme n’est pas qu’un consommateur, un producteur, un jouisseur… il est bien davantage ! L’homme est profondément spirituel, capable de transcendance, c'est-à-dire capable de s’auto-créer en permanence. Faisons-nous sentir à notre jeunesse – à travers nos enseignements et surtout notre vie - qu’elle est profondément créatrice de sa propre humanité et capable d’évolution sublime ?

     

    Quelle participation effective à la société proposons nous à la jeunesse – autrement que comme débouché commercial - ? L’aidons nous à trouver sa place dans le monde à travers une implication réelle, par laquelle elle puisse se responsabiliser, se former et se valoriser humainement. Les jeunes sont tout à la fois « rois » et marginalisés. Leur énergie considérable – qui ne peut trouver de débouché créateur dans les seuls loisirs ou le sport – tourne en rond et finit par devenir explosive et incontrôlée, par manque de perspective et d’engagement fécond.

     

    Face à la violence des jeunes, certains réclament davantage de répression. Bien sûr, il est nécessaire d’assurer la sécurité publique, mais nous devons comprendre que la seule solution à la violence juvénile est dans l’exemple d’amour fraternel et de bonté des adultes ainsi que dans l’espérance qu’ils transmettent à leurs enfants - tous les enfants! De cela, nous sommes tous responsables. Et si nous proposions aux jeunes d’investir leur énergie pour changer et recréer ce monde, chercher activement les voies d’une humanité enfin heureuse, non selon notre modèle – qui n’est vraiment pas une réussite et est d’ailleurs en train de se casser la gueule - , mais selon leur propre audace créatrice ? Bien sûr, la jeunesse à besoin d’être accompagnée, guidée même, mais cela ne veut pas dire gavée de vérité toutes faites et de conformisme. Au lieu de les mettre en prison, ouvrons leur la porte de l’avenir !

     

    e-x-o-d-e  - Novembre 2008

     


     

     

    par e-x-o-d-e
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