• Benoit XVI appelle l'Europe à rouvrir les chantiers de la foi

    Dimanche 7 novembre, en consacrant la Sagrada Familia de Barcelone, comme la veille à Compostelle, le pape a encouragé les catholiques européens à affronter les défis de demain, en conjuguant tradition et modernité

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    La Sagrada Familia, dimanche 7 novembre à Barcelone, lors de la messe solenelle au cours de laquelle Benoît XVI a consacré l'église imaginée par Antoni Gaudi (Photo : AFP/CHRISTOPHE SIMON).

    La parabole du pape est là, à Barcelone, la métropole moderne et vivante. Cette Sagrada Familia, folie architecturale chrétienne, désormais basilique consacrée, ancrée dans la tradition de l'Église, incarne pour Benoit XVI la juste conjugaison du passé, du présent et de l'avenir de l'Église, en route vers la nouvelle évangélisation.

    D’une côte espagnole à l’autre, le pape s’est tourné ce week-end vers l’Europe pour l’inciter à retrouver un sens à sa construction. « Ultreia ! ». À Compostelle comme à Barcelone, il a repris l’appel antique des pèlerins sur le « Chemin » pour en faire une version moderne du « Duc in altum » (« Avance en eau profonde ! » ) évangélique.

    Dans les deux cas, il s’agit d’aller plus loin, plus haut. D’apparence purement pastorale, ce voyage pontifical a obéi à une logique très structurée : de l’ancien monde vers le nouveau, de Compostelle vers Barcelone, du « Camino » vers la nouvelle basilique de Gaudi, aussi moderne qu’inachevée…

    La Sagrada Familia, véritable livre ouvert de la foi

    Tout au long de ces deux journées, Benoît XVI n’a cessé, partant des racines les plus profondes, mais aussi les plus populaires, de la foi, d’appeler au renouvellement, à la créativité des catholiques pour répondre aux défis du monde moderne. En Espagne et ailleurs, mais surtout en Europe.

    Dimanche 7 novembre, devant le roi Juan Carlos, il n'a pas manqué de rappeler que l'Église «plaide pour des moyens économiques et financiers adaptés pour que les femmes puissent vivre chez elles et au travail un développement réel, pour que hommes et femmes qui se marient et forment une famille puissent recevoir un soutien décisif de l'État , pour que la vie des enfants soient considèrée comme sacrée et inviolable dés la conception, pour que la la naissance soit respectée et reçoive un soutien social, juridique et législatif.»

    Un peu plus tard, dans l’extraordinaire architecture imaginée par Gaudi comme un véritable livre ouvert de la foi, le pape, concélébrant avec 1100 prêtres, évêques (dont NNSS Dubost et Pontier) et cardinaux (dont les Français Barbarin et Ricard) a rappelé, devant près de 5000 fidèles, la valeur exemplaire de la Sainte Famille pour aujourd'hui.

    «L’Église s’oppose à toute forme de négation de la vie humaine»

    Dans son homélie, soulignant que si «les conditions de vie ont profondément changés» depuis la Sainte Famille de Nazareth, «nous ne pouvons pas nous contenter de ces progrès». «Ils doivent toujours être accompagnés des progrès moraux, comme l’attention, la protection et l’aide à la famille, puisque l’amour généreux et indissoluble d’un homme et d’une femme est le cadre efficace et le fondement de la vie humaine dans sa gestation, dans sa naissance et dans sa croissance jusqu’à son terme naturel, a sou ligné Benoît XVI. C’est seulement là où existent l’amour et la fidélité, que naît et perdure la vraie liberté».


    Benoît XVI poussant la porte de l'église de la Sagrada Familia pour sa consécration, dimanche 7 novembre (Photo : www.papabarcelona2010.cat ).

    Aussi, a continué le pape l'Église demande-t-elle «des mesures économiques et sociales appropriées afin que la femme puisse trouver sa pleine réalisation à la maison et au travail, afin que l’homme et la femme qui s’unissent dans le mariage et forment une famille soient résolument soutenus par l’État, afin que soit défendue comme sacrée et inviolable la vie des enfants depuis le moment de leur conception, afin que la natalité soit stimulée, valorisée et soutenue sur le plan juridique, social et législatif». «Pour cela, l’Église s’oppose à toute forme de négation de la vie humaine et soutient ce qui promeut l’ordre naturel dans le cadre de l’institution familiale», a-t-il conclu.

    Un sujet sur lequel il est revenu dimanche après-midi en rendant visite à l'Œuvre sociale de bienfaisance du Nen Déu (Divin Enfant), un institut pour les enfants malades et nécessiteux créé en 1892 à Barcelone. «Il est essentiel que les nouveaux développements technologiques dans le domaine médical n’aillent jamais à l’encontre du respect de la vie et de la dignité humaine, de façon que ceux qui souffrent de maladies ou de handicaps psychiques ou physiques puissent toujours recevoir cet amour et ces attentions qui leur permettent de se sentir reconnus comme des personnes dans leurs nécessités concrètes», a-t-il souligné dans son discours.

    «Un art qui oublierait les racines de la transcendance serait mutilé»

    Sous les voutes majestueuses de la Sagrada Familia, rendant hommage à Gaudi, «architecte génial et chrétien cohérent», Benoît XVI a aussi insisté sur le lien entre l'art et la foi, entre la beauté et la vérité. En bâtissant la Sagrada Familia, a insisté le pape, Gaudi a réalisé «ce qui est aujourd’hui une des tâches les plus importantes : dépasser la scission entre conscience humaine et conscience chrétienne, entre existence dans ce monde temporel et ouverture à la vie éternelle, entre la beauté des choses et Dieu qui est la Beauté». «En réalité, la beauté est la grande nécessité de l’homme, a souligné Benoît XVI, elle est la racine de laquelle surgissent le tronc de notre paix et les fruits de notre espérance. La beauté est aussi révélatrice de Dieu, parce que, comme Lui, l’œuvre belle est pure gratuité, elle invite à la liberté et arrache à l’égoïsme.»

    « L'Eglise, avait-t-il rappelé la veille dans l’avion, a été durant des siècles la mère des arts. Tandis qu' aujourd'hui apparaît entre eux un dissensus. Un art qui oublierait les racines de la transcendance serait mutilé. Mais de son côté, la foi doit s'exprimer dans l'art d'aujourd'hui. »

    A travers les thèmes évoqués en Espagne, l'Europe, le pèlerinage, la famille, l'art, Benoit XVI s'est voulu encourageant, rappelant que la construction, ici-bas, du Royaume des Cieux, sera toujours, comme la basilique de Gaudi… en cours d’achèvement.

    Frédéric MOUNIER, à Barcelone

     

    Source http://www.la-croix.com

     

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  • CONFÉRENCE NATIONALE DE L'OFS

     

    Du 22 au 24 octobre 2010, j'ai eu la joie de participer à la Conférence Nationale de l'OFS qui se tenait à Orléans. 

     

    Comme toujours dans la Famille Franciscaine, l'accueil se veut simple, chaleureux et fraternel.

    La rencontre a pour thème: «JUSTICE, PAIX, INTÉGRITÉ DE LA CRÉATION».  Un premier entretien de Andrew Conradi, ofs, nous amène à voir que la JPIC est déjà présente dans la Règle de l'OFS ainsi que dans les Constitutions.  «La JPIC, devrait faire partie de nos toutes premières priorités».
    Photo : Andrew Conradi, ofs et Danielle Julien, fmic

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    Paul VI disait: «Si vous voulez la paix, luttez pour la justice» et Benoît XVI: «Si vous voulez cultiver la paix, protégez la création».  Ce sont là des paroles à méditer longuement pour en arriver à les vivre dans notre quotidien en se basant sur la méthode du     VOIR     JUGER    AGIR.

    Comme franciscain et franciscaine, suivons l'exemple de François en nous inspirant de la Lettre aux Fidèles de même que du chemin de la prière de Claire que nous pouvons traduire par ces 4 verbes: Regarder (Voir)  Considérer (Juger)  Contempler (Prier)     Imiter (Agir).

    En conclusion, la JPIC est importante pour l'OFS puisqu'elle est basée sur la Règle et la Tradition franciscaine.

     

    Un exposé très intéressant de sœur Danielle Julien, fmic, nous a conscientisés aux problèmes de l'eau embouteillée qui n'est pas si recommandable que la publicité nous le laisse croire et de plus les bouteilles vides s'accumulent dans la nature car elles ne sont pas recyclables.  «Arrêtons donc d'acheter des bouteilles d'eau!»

    Colleen2.JPGColleen, responsable de la jeunesse pour la Fraternité nationale depuis 2009., nous parle de l'importance d'aller vers les jeunes qui se trouvent sollicités de toutes parts.    Ils ont besoin de notre aide et de notre soutien.  Beaucoup de parents sont très occupés et les jeunes sont laissés à eux-mêmes avec leur musique, la télévision, l'internet, etc….  Ils ont besoin de modèles positifs.  L'OFS a pour mission de leur présenter François et son message d'Évangile.  Nous avons besoin d'eux et eux ont besoin de nous. Il y a de jeunes vocations qui attendent qu'on leur tende la main pour venir à nous.

     

    Dimanche avant-midi, nous avons eu la visite de quelques jeunes qui ont participé au cap mad18Pèlerinage au Cap-de-la-Madeleine.  Ce sont des jeunes plein de dynamisme pour faire connaître la vie franciscaine.  Leur accompagnatrice nous dit qu'il faut nourrir l'enfant en nous pour accompagner les jeunes.  Savoir les accepter tels qu'ils sont et ne pas vouloir en faire des franciscains séculiers mais avec eux construire le Royaume.

     

    suzanne-grand.jpgLe passage de Mme Suzanne Giuseppi Testut ofs nous partageant son cheminement dans la Famille Franciscaine et nous présentant son livre «La déposition» a suscité beaucoup d'intérêt.  Une phrase de son introduction a retenu mon attention:

    «J'ai compris alors que le fardeau le plus lourd pouvait se transformer en joie à condition de le déposer sous le regard du Christ, dans une totale confiance».

    N'est-ce pas là un chemin pour vivre dans la paix et la joie?...

     

    Claire Lessard, mnda

    Source la Lettre Fraternelle de novembre 2010 de la Régionale de Sherbrooke

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  • Une autre terre promise

    Terre-promise.jpg En étudiant le sens de la terre dans la Bible et chez les pères de l'Église, Frédéric Manns nous invite à porter un  autre regard sur le don de la terre.

         « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ». La Torah comme livre de commandements débute avec le chapitre 12 du livre de l'Exode. Mais ces commandements exigeaient une préface pour expliquer ce que Moïse et Aaron faisaient au pays d'Égypte, alors que leur terre était celle des Hébreux. Rashi, dans son commentaire du livre de la Genèse écrit :

    Si les nations du monde disent à Israël : « Vous êtes des brigands, puisque vous avez conquis les terres des sept nations », Israël leur répondra : « Toute la terre appartient à Dieu. Il l'a créée et l'a donnée à qui est droit à ses yeux. De par sa volonté il la leur a donnée et de par sa volonté il la leur a reprise et nous l'a donnée. »

         Le problème soulevé par ce texte est le suivant : la relation de Dieu à l'homme passe-t-elle par l'impersonnel des lois de la nature ou bien, comme le dit le récit biblique, cette relation passe-t-elle par l'histoire humaine et par l'histoire d'Israël. Dans le premier cas, Dieu serait le Dieu des philosophes, dans le second, il serait le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob.

    Les sens du don de la terre

         L'installation en terre promise s'est révélée comme une préfiguration de la possession paisible que les derniers temps allaient assurer à Israël et que devait marquer une extraordinaire fécondité des vignobles. « Les montagnes distilleront du jus de raisin et toutes les collines se liquéfieront... Ils planteront des vignes et en boiront le vin. » (Am 9,13-14) À cette implantation définitive sur la terre : des promesses correspondent chez Osée et Jérémie le thème des épousailles irrévocables de Yhwh avec son peuple. Le vin, l'huile et le blé jouent de nouveau un grand rôle dans cette allégresse nuptiale.

         Pour Origène. dans son Traité des Principes 4,2,8, « ce qui est étonnant c'est qu'à travers des histoires de guerre, de vainqueurs et de vaincus des mystères sont révélés à ceux qui savent examiner cela. Et ce qui est encore plus admirable c'est qu'à travers la législation que contient l'Écriture les lois de la vérité sont prophétisées et tout cela est écrit en ordre logique avec une puissance convenant à la sagesse de Dieu ». Dans son Commentaire sur le livre de Josué, Origène reviendra sur le problème de la terre donnée à Israël.

         Le judaïsme avait donné différentes significations du don de la terre. Pour les Esséniens les humbles qui hériteraient de la terre étaient les fils de lumière qui entraient dans la communauté de l'alliance. Pour Philon d'Alexandrie la terre était le symbole de la sagesse que Dieu donnait. Pour les Pharisiens le don de la terre symbolisait le don de la vie éternelle.

         La tradition biblique avait rapproché les termes Adam et Adamah (la terre). La terre représente en effet la matière avec laquelle fut façonné Adam, le terreux. Elle est le symbole de la chair d'Adam. Du coup, la terre promise peut représenter aussi la chair du nouvel Adam, c'est-à-dire la chair du Christ. L’assimilation sera faite dès le deuxième siècle par l'Épître de Barnabé, par Tertullien et Hippolyte.

         La terre promise représente non seulement le corps du Christ dans sa nature humaine, mais toute la nouvelle création recréée dans le Christ (Barnabé 6,13). C'est par le baptême que les chrétiens sont introduits dans une terre excellente. Si la terre est le Christ, elle est aussi l'Église, c'est-à-dire les chrétiens incorporés au Christ.

         Cette terre promise est un symbole de vie parce qu'elle est une terre de liberté par opposition à l'esclavage en Égypte et terre de fécondité par opposition au désert.

         Le Christ, nouvelle terre promise, est symbole de Vie parce qu'il est le Chemin, la Vérité et la Vie (Jn 14,6). Il est celui qui nous donne la semence de Vie éternelle, la Bonne Terre qui s'unit à notre terre (ls 62,4) qui n'a plus assez de richesses en elle pour que nous puissions, à notre tour, produire à nouveau de bons fruits. Tout jardinier sait qu'il faut amener de la nouvelle terre pour mélanger à l'ancienne afin qu'elle produise à nouveau car celle-ci est épuisée, elle a perdu sa vitalité! Cette terre ancienne et nouvelle, c'est l'Église. À la fin des temps, la terre pauvre, marquée par le péché va disparaître, il n'y aura plus que la terre nouvelle (Ap 21,1-2).

         La terre glaise du Christ nous apprend la patience du potier qui nous façonne avec l'eau du baptême et le feu de l'Esprit (Mt 3, 11). L’eau représente toutes les potentialités de la création. Jean-Baptiste invite à un baptême de conversion pour retrouver ses potentialités humaines.

         L'eau rend la terre souple, alors que le souffle représente les potentialités divines. L’esprit plane sur les eaux, le souffle symbolise quelque chose de supérieur à l'eau.

         Dans la symbolique de la poterie, l'eau cède sa place au feu, nous n'y voyons pas le symbole du divin qui supprime l'humain car l'humain n'est pas symbolisé par l'eau mais par la terre. Ce sont les potentialités humaines qui sont totalement transcendées par les potentialités divines données par le feu. Autrement dit, l'humanité est divinisée. La terre « enferme », elle a en son centre l'enfer de feu. Autre chose est de marcher sur terre, de la dominer, autre chose est d'être sous-terre, lieu des morts et du feu de l'enfer. Impossible à cet endroit de respirer, pas de souffle de vie possible, c'est le lieu des ténèbres (Dn 7,3.17).

         La terre d'un côté est semence de vie et de l'autre séjour des morts. Ne faut-il pas retourner dans la terre pour renaître à la vie?

    Frédéric Manns

    Suite de l'article : à  venir

     

    Source www.interbible.org

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  • Un mot de Suzanne qui termine bien sa tournée canadienne d'un mois alors qu'elle participe au 40ème anniversaire de la Fondation Père Ménard !

    Suzanne Giuseppi Testut est Franciscaine Séculière.
    Ancienne directrice générale de la Médecine du Travail de Montpellier, elle s'est occupée tout au long de sa carrière, de formation et de relations humaines.
    Depuis plusieurs années elle anime des sessions-retraites destinées à tous ceux qui souhaitent vivre l'Evangile à la suite du Christ Sauveur.
    Elle se consacre aussi à l'accompagnement spirituel


    Livre: La déposition "Tu sais bien que je t'aime" - Parcours spirituel à l'école de saint François d'Assise


     

    Source http://www.multimediamenard.org

     

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  • Ruines et cités bibliques

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    Capsule vidéo de 8 min. avec Robert David, professeur

     

    Faculté de théologie et de sciences des religions, Université de Montréal

    Depuis le XIXe siècles, les explorateurs et les archéologues ont réussi à identifier plusieurs villes bibliques. Mais les vestiges de ces villes israélites anciennes ne sont pas comparables à ce que l'on retrouve en Égypte par exemple. Ce sont, dans la majorité des cas, des ruines et le résultat des fouilles demandent à être inteprété. Si le texte biblique avait tendance à servir de référence unique pour cette interprétation pendant les belles années de l'« archéologie biblique », aujourd'hui la communauté scientifique est beaucoup plus prudente quand elle a recours à la Bible.

     

    Source www.interbible.org

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  • 33ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu | 14 novembre 2010


    Ne vous laissez pas égarer

    Textes bibliques : Lire


    combat-antique.jpg L’évangile de ce dimanche nous parle de la destruction du temple, de guerres et de soulèvements. Ailleurs dans la Bible, nous trouvons des récits sur le déluge, l’esclavage en Égypte, l’exil à Babylone et des persécutions contre les croyants. Actuellement, les médias ne sont pas plus optimistes : tous les jours, il y est question d e prises d’otages, de menaces terroristes, de réchauffement de la planète et de catastrophes en tous genre. Les sectes et les gourous en profitent pour réveiller cette peur du futur qui sommeille en nous. Ils profitent de la crédulité et de la faiblesse des gens pour les dominer et les entraîner vers des voies sans issue.


    Mais le vrai Dieu ne se laisse pas enfermer dans cette image que certains se font de lui. Dans l’évangile de ce dimanche, le Christ nous recommande de ne pas nous laisser égarer par les prophètes de malheur et de ne pas marcher derrière eux. Ces gens qui prétendent parler au nom de Jésus ne représentent qu’eux-mêmes. Si nous voulons reconnaître le Christ ressuscité, il ne faut pas le chercher dans ce qui affole ni dans ce qui dramatise l’histoire. Nous le reconnaîtrons dans la paix qu’il nous donne au milieu des épreuves. Quand tout va mal, il est celui qui nous donne le courage de vivre et de travailler à un monde plus juste et plus fraternel.

    Et pourtant, certaines paroles du Christ ont de quoi faire peur. Il avertit les siens qu’ils seront détestés de tous. Mais si nous regardons les évangiles de plus près, nous voyons bien que lui-même a été détesté à cause de ses engagements. Nous aussi, il nous arrive d’être critiqués à cause de notre foi et de l’amour que nous avons pour le Seigneur et pour les autres. L’Église est souvent tournée en dérision. Alors nous pouvons faire nôtre cette prière de Saint François : « Seigneur, que je ne cherche pas tant à être aimé qu’à aimer. »


    L’important c’est de nous rappeler que l’évangile est une bonne nouvelle, un message d’espérance pour tous les blessés de la vie. il a été écrit pour des communautés de chrétiens qui avaient à subir la persécution et la violence. Saint Luc leur rappelle les consignes de Jésus : Ne vous effrayez pas ! N’ayez pas peur ! Le mal n’aura pas le dernier mot. C’est vrai pour notre monde d’aujourd’hui. Nous n’avons pas à nous inquiéter des turbulences de notre monde. Le Christ lui-même nous a donné l’exemple : dans les guerres et les troubles qui se succèdent en Palestine, il a fait preuve d’une confiance et d’une liberté surprenantes. Cela l’a conduit jusqu’à la mort sur une croix. Ses adversaires croyaient en avoir fini avec lui. Mais en ressuscitant d’entre les morts, il est vivant pour toujours. Il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Rien ni personne ne pourra nous séparer de son amour.


    Les lectures bibliques de ce dimanche visent donc à réveiller notre foi. Trop souvent, nous ne voyons que ce qui va mal dans nos paroisses. On se lamente mais on ne bouge pas. Le Christ nous invite aujourd’hui à vivre une vie digne de l’alliance dans laquelle nous sommes engagés. Quand nous regardons vers la croix, nous comprenons qu’il s’est donné entièrement et jusqu’au bout. C’est sur cette route que nous sommes invités à le suivre. Les épreuves seront au rendez-vous. Mais ceux qui les endureront au nom du Christ seront sauvés. C’est là que le Seigneur nous attend pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Inutile de chercher les mots : Le Seigneur lui-même s’en charge. Et là, nous en avons de nombreux exemples : Bernadette de Lourdes qui était la plus ignorante de sa ville a eu des réponses extraordinaires devant les policiers qui l’interrogeaient. Si Jésus nous envoie son Esprit Saint, c’est pour que nous puissions témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent.


    Alors que l’évangile nous parle de guerres et de détresses, le psaume nous invite à la louange : « Acclamez le Seigneur car il vient. » En ce dimanche, nous nous unissons tous à cette action de grâce car le Seigneur nous rejoint au milieu des drames qui frappent notre monde. Même à travers la mort, nous sommes assurés de rester vivants de la vie de Dieu. Et quelles que soient les persécutions, rien n’empêchera la Parole de Dieu de progresser. En ce dimanche, nous sommes venus vers le Seigneur. Nous voulons l’accueillir et lui donner la première place dans notre vie. C’est avec lui que nous pourrons travailler à la construction d’un monde plus humain.


    Oui, Seigneur, tu es là au cœur de nos vies. Pour toi, nous restons en éveil car « c’est un bonheur durable de servir constamment le créateur de tout bien ». Élargis nos cœurs aux dimensions du tien. Que par notre prière, nos paroles et notre solidarité, nous soyons de vrais témoins de l’espérance qui nous anime. Amen


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

    Homélie précédentes ICI

     

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  •  

    Messe à Saint-Jacques-de-Compostelle : Homélie de Benoît XVI

    pape-compost.jpg  ROME, Samedi 6 novembre 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de l'homélie que le pape Benoît XVI a prononcée pendant la messe qu'il a présidée ce samedi après-midi, sur la « Plaza del Obradoiro », dans le cadre de son voyage de deux jours en Espagne.

    E

    n galicien:

    Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
    Je rends grâce à Dieu pour le don qu'il me fait d'être ici, sur cette splendide place, haut-lieu de l'art, de la culture et riche de signification spirituelle. En cette Année Sainte, je viens en pèlerin parmi les pèlerins, accompagnant tous ceux qui viennent ici assoiffés de la foi dans le Christ ressuscité. Foi annoncée et transmise fidèlement par les Apôtres, comme saint Jacques le Majeur, qui est vénéré à Compostelle depuis des temps immémoriaux.

     

    En espagnol:

    Je suis reconnaissant pour les aimables paroles de bienvenue de Monseigneur Julien Barrio Barrio, Archevêque de cette église locale et pour la présence courtoise de Leurs Altesses Royales le Prince et la Princesse des Asturies, de Messieurs les Cardinaux, ainsi que des nombreux Frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce. Mon salut cordial rejoint également les Parlementaires européens, membres de l'intergroupe ‘Camino de Santiago', et aussi les Autorités nationales, régionales et locales qui ont voulu être présentes à cette célébration. C'est là une marque de déférence envers le Successeur de Pierre et aussi un signe du profond sentiment que Saint-Jacques-de-Compostelle éveille en Galice et en d'autres lieux de l'Espagne, qui reconnaît l'Apôtre comme son Patron et Protecteur. J'adresse un chaleureux salut aussi aux personnes consacrées, aux séminaristes et aux fidèles qui participent à cette Eucharistie et, avec une émotion particulière, aux pèlerins, artisans de l'authentique esprit jacquin sans lequel on ne comprendrait pas grand-chose ou rien de ce qui se déroule en ce lieu.

     

    Une phrase de la première lecture affirme avec une admirable simplicité : « Avec beaucoup de puissance, les apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus » (Ac 4, 33). En effet, au point de départ de tout ce que le christianisme a été et continue d'être ne se trouve pas une initiative ou un projet humain, mais Dieu, qui déclare Jésus juste et saint devant la sentence du tribunal humain qui le condamne comme blasphémateur et subversif ; Dieu, qui a arraché Jésus Christ à la mort ; Dieu qui fera justice à tous ceux qui sont injustement les humiliés de l'histoire.

    « Nous sommes témoins de ces choses, nous et l'Esprit Saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent » (Ac 5, 32), disent les apôtres. Ainsi, ils donneront eux-mêmes le témoignage de la vie, de la mort et de la résurrection du Christ Jésus qu'ils connurent pendant qu'il prêchait et accomplissait des miracles. A nous, chers frères et sœurs, il incombe aujourd'hui de suivre l'exemple des apôtres, en connaissant le Seigneur chaque jour davantage et en donnant un témoignage clair et courageux de l'Evangile. Il n'y a pas de plus grand trésor que nous puissions offrir à nos contemporains. Ainsi nous imiterons aussi saint Paul qui, au milieu de tant de tribulations, dans les naufrages et les moments de solitude proclamait en exultant : « Ce trésor, nous le portons en des vases d'argile, pour que cet excès de puissance soit de Dieu et ne vienne pas de nous » (2 Co 4,7).

     

    À ces paroles de l'Apôtre des gentils, sont liées les paroles mêmes de l'Evangile que nous venons d'entendre et qui invitent à vivre selon l'humilité du Christ qui, suivant en tout la volonté du Père, est venu pour servir « et donner sa propre vie en rançon pour une multitude » (Mt 20, 28). Pour les disciples qui veulent suivre et imiter le Christ, servir leurs frères n'est pas une simple option, mais une part essentielle de leur être. Un service qui ne se mesure pas sur la base des critères du monde, de l'immédiat, du matériel et de l'apparence, mais qui rend présent l'amour de Dieu pour tous les hommes et dans toutes ses dimensions et qui Lui rend témoignage même à travers les gestes les plus simples. En proposant ce nouveau mode de relation dans la communauté, basé sur la logique de l'amour et du service, Jésus s'adresse aussi aux « chefs des peuples », parce que là où il n'y a pas un engagement pour les autres surgissent des formes de pouvoir absolu et d'exploitation qui ne laissent pas de place à une authentique promotion humaine intégrale. Et je voudrais que ce message rejoigne avant tout les jeunes : c'est précisément à eux que le contenu essentiel de l'Evangile indique la voie pour que, renonçant à un mode de pensée égoïste, à court terme, comme tant de fois cela vous est proposé, et assumant celui de Jésus, vous puissiez vous réaliser pleinement et être germe d'espérance.

     

    Voilà ce que nous rappelle aussi la célébration de cette Année Sainte compostellane. Et c'est ce que, dans leur secret du cœur, le sachant explicitement ou le sentant sans savoir l'exprimer en paroles, vivent tant de pèlerins qui cheminent jusqu'à Saint Jacques de Compostelle pour embrasser l'Apôtre. La fatigue de la marche, la variété des paysages, la rencontre avec des personnes d'une autre nationalité les ouvrent à ce qui nous unit aux hommes  dans ce qu'il y a de plus profond et de plus commun : nous sommes des êtres en recherche, des êtres qui ont besoin de la vérité et de la beauté, qui ont besoin de faire une expérience de grâce, de charité et de paix, de pardon et de rédemption. Et au plus profond de tous, résonne la présence de Dieu et l'action de l'Esprit-Saint. Oui, la personne qui fait silence en elle-même et prend de la distance par rapport aux convoitises, aux désirs et à l'action immédiats, la personne qui prie, Dieu l'illumine pour qu'elle le rencontre et reconnaisse le Christ. Qui accomplit le pèlerinage à Santiago, au fond, le fait pour rencontrer par-dessus tout Dieu, manifesté dans la majesté du Christ, qui l'accueille et le bénit à son arrivée au Pórtico de la Gloria.

    De ce lieu, en messager de l'Evangile que Pierre et Jacques signèrent de leur propre sang, je désire porter mon regard vers l'Europe qui vint en pèlerinage à Compostelle. Quelles sont ses grandes nécessités, ses craintes et ses espérances ? Quelle est la contribution spécifique et fondamentale de l'Eglise à cette Europe qui, au cours du dernier demi-siècle, a parcouru un chemin vers de nouvelles configurations et vers des projets ? Son apport est centré sur une réalité aussi simple et décisive que celle-ci : Dieu existe et c'est Lui qui nous a donné la vie. Lui seul est l'absolu, l'amour fidèle et immuable, le terme infini qui transparaît derrière tous les biens, derrière la vérité et la beauté merveilleuses de ce monde ; merveilleuses mais insuffisantes pour le cœur de l'homme. Sainte Thérèse de Jésus le comprit bien quand elle écrivit : « Dieu seul suffit ! »

     

    Il est tragique qu'en Europe, surtout au XIX° siècle, se soit affirmée et ait été défendue la conviction que Dieu est le rival de l'homme et l'ennemi de sa liberté. On voulait ainsi mettre une ombre sur la vraie foi biblique en Dieu qui envoie son Fils Jésus dans le monde pour que personne ne meure mais que tous aient la vie éternelle (cf. Jn 3, 16).

    L'auteur sacré affirme de façon péremptoire devant un paganisme pour lequel Dieu est jaloux de l'homme et le méprise : comment Dieu aurait-il créé toutes les choses s'il ne les avait pas aimées, Lui qui, dans son infinie plénitude, n'a besoin de rien ? (cf. Sg 11, 24-26). Comment se serait-il révélé aux hommes s'il n'avait pas voulu les protéger ? Dieu est à l'origine de notre être et il est le fondement et le sommet de notre liberté, et non son adversaire. Comment l'homme mortel peut-il être son propre fondement et comment l'homme pécheur peut-il se réconcilier avec lui-même ? Comment est-il possible que soit devenu public le silence sur la réalité première et essentielle de la vie humaine ? Comment se peut-il que ce qui est le plus déterminant en elle soit enfermé dans la sphère privée ou relégué dans la pénombre ? Nous les hommes nous ne pouvons vivre dans les ténèbres, sans voir la lumière du soleil. Alors, comment est-il possible que soit nié  à Dieu, soleil des intelligences, force des volontés et boussole de notre cœur, le droit de proposer cette lumière qui dissipe toute ténèbre ? Pour cela, il est nécessaire que Dieu recommence à résonner joyeusement sous le ciel de l'Europe ; que cette parole sainte ne soit jamais prononcée en vain ; qu'elle ne soit pas faussée et utilisée à des fins qui ne sont pas les siennes. Il convient qu'elle soit proclamée saintement ! Il est nécessaire que nous la percevions aussi dans la vie de chaque jour, dans le silence du travail, dans l'amour fraternel et dans les difficultés que les années apportent avec elles.

     

    L'Europe doit s'ouvrir à Dieu, sortir sans peur à sa rencontre, travailler avec sa grâce pour la dignité de l'homme que les meilleures traditions avaient découverte : la tradition biblique - fondement de cet ordre -, et les traditions classique, médiévale et moderne desquelles naquirent les grandes créations philosophiques et littéraires, culturelles et sociales de l'Europe.

    C'est ce Dieu et c'est cet homme qui se sont manifestés concrètement et historiquement dans le Christ. C'est ce Christ, que nous pouvons trouver sur le chemin qui conduit à Compostelle, par le fait que sur ce chemin, il y a une croix qui accueille et oriente aux carrefours. Cette croix, signe suprême de l'amour porté jusqu'à l'extrême, et en cela, don et pardon en même temps, doit être l'étoile qui nous guide dans la nuit du temps. La Croix et l'amour, la Croix et la lumière ont été synonymes dans notre histoire, parce que le Christ s'est laissé clouer sur elle pour nous donner le suprême témoignage de son amour, pour nous inviter au pardon et à la réconciliation, pour nous enseigner à vaincre le mal par le bien. Ne cessez pas d'apprendre les leçons de ce Christ des carrefours des chemins et de la vie, en Lui nous rencontrons Dieu comme ami, père et guide. O croix bénie, brille toujours sur les terres d'Europe !

    Permettez que je proclame depuis ce lieu la gloire de l'homme, que j'avertisse des menaces envers sa dignité par la privation de ses valeurs et de ses richesse originaires, par la marginalisation ou la mort infligée aux plus faibles et aux plus pauvres ! On ne peut rendre un culte à Dieu sans protéger l'homme, son fils, et on ne sert pas l'homme sans s'interroger sur qui est son Père et sans répondre à la question sur lui. L'Europe de la science et des technologies, l'Europe de la civilisation et de la culture, doit être en même temps l'Europe ouverte à la transcendance et à la fraternité avec les autres continents, ouverte au Dieu vivant et vrai à partir de l'homme vivant et vrai. Voilà ce que l'Eglise désire apporter à l'Europe : avoir soin de Dieu et avoir soin de l'homme, à partir de la compréhension qui, de l'un et l'autre, nous est offerte en Jésus Christ.

     

    Chers amis, nous élevons un regard d'espérance vers tout ce que Dieu nous a promis et nous offre. Qu'il nous donne sa force, qu'il stimule cet Archidiocèse de Compostelle, qu'il vivifie la foi de ses enfants et les aide à rester fidèles à leur vocation de semer et de donner vigueur à l'Evangile aussi sur d'autres terres.

    En galicien:

    Que saint Jacques, l'ami du Seigneur, obtienne d'abondantes bénédictions pour la Galice, pour les autres peuples de l'Espagne, de l'Europe et de tant d'autres lieux par delà les mers où l'Apôtre est signe d'identité chrétienne et promoteur de l'annonce du Christ !

    © Copyright 2010 Libreria Editrice Vaticana

    Traduction française distribuée par la salle de presse du Saint-Siège

    SOURCE WWW.ZENIT.ORG

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  • Benoît XVI à St Jacques : une visite qui portera de « grands fruits »
    Interview de Mgr Julián Barrio, archevêque de Saint-Jacques de Compostelle

    compostel.jpg ROME, Vendredi 5 novembre 2010 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI avait exprimé à plusieurs reprises le désir de se rendre en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Il a pu le faire quasiment « in extremis » car, après l'Année sainte qui s'achève, il n'y en aura pas d'autre avant 2021.

    Pour Mgr Julián Barrio, archevêque de Compostelle, la venue du pape dans son diocèse, ce samedi, représente aussi un moment spécial, qu'il attend « avec joie  », et pour lequel il a invité ses fidèles à se préparer par le jeûne et la prière, convaincu que cette visite produira de « grands fruits spirituels ».

    C'est ce qu'il explique dans cet entretien accordé à ZENIT.


    Zenit : Que représente pour vous cette visite du pape à Compostelle, la première d'un pape depuis que vous êtes archevêque ?

    Mgr Julián Barrio : Une sincère gratitude et de bonnes raisons d'espérer, parce que je suis sûr que les fruits spirituels et pastoraux de ce pèlerinage seront abondants. C'est une joie pour moi, en tant qu'archevêque, d'accueillir et d'offrir l'hospitalité au Pèlerin par excellence de cette Année sainte compostellane, le pape Benoît XVI.

    Depuis l'annonce de la visite papale dans cette église de Saint-Jacques de Compostelle, nous l'accompagnons par notre prière, rendant grâces à Dieu et adressant également nos remerciements au pape pour la disponibilité et la charité pastorale dont il a fait preuve en trouvant une journée, au milieu de tous ses soucis, pour se rendre parmi nous.

    Pour moi, comme pasteur de cette église particulière, il est très émouvant que le successeur de Pierre, pèlerin de tous les chemins du monde, se rende à la rencontre de l'apôtre saint Jacques en pèlerin. Sans aucun doute, de sa présence dans notre communauté, nous pouvons surtout escompter le renforcement de notre foi. Nous y sommes autorisés par la parole même de Jésus à Simon Pierre : « Toi, affermis tes frères ».


    Pourquoi Saint-Jacques est aussi important pour l'Eglise et pour l'Europe ?

    Saint-Jacques de Compostelle, but et haut lieu de pèlerinage où l'on vénère le tombeau de l'apôtre saint Jacques et on fait mémoire de la tradition apostolique sur laquelle se fonde notre foi, n'est plus le Finisterre (là où la terre finit), parce qu'il est devenu le but final de chemins infinis qui, des confins de l'univers, mènent à cette ville de l'Apôtre.

    Dans la perspective de ce voyage, il est bon de faire une référence spéciale à l'Eglise catholique en Espagne. La protection de l'Apôtre sur l'Espagne remonte à des temps très lointains. Aussi pouvons-nous parler, d'une certaine façon, de Saint-Jacques de Compostelle comme de « la capitale ecclésiale de l'Espagne », tout particulièrement dans les Années saintes ou jubilaires compostellanes.

    Parler de Saint Jacques le Majeur, c'est parler de la foi des Espagnols. La figure historique et pieuse de l'Apôtre, pilier de l'articulation chrétienne de l'Espagne, constitue toujours notre référence, comme « promoteur », « colonne », « défenseur » ou «  champion » (adalid) de notre foi, termes qui apparaissent dans les textes liturgiques, littéraires ou populaires et qui ont généré, pendant tant de siècles, la tradition de l'année sainte jacquaire (Xacobeo).

    L'apostolicité qui émane de Compostelle est due au zèle évangélisateur de l'apôtre saint Jacques, protomartyr parmi les apôtres. C'est ainsi que Saint-Jacques de Compostelle brille, aujourd'hui encore, à la tête de l'Espagne chrétienne et même du monde hispanique, étendant sa sphère d'influence au-dessus et au-delà de la géographie espagnole ou hispanique, comme l'atteste le flux ininterrompu de pèlerins. Songez que Dante Alighieri a écrit que le pèlerinage à Saint-Jacques « est le plus merveilleux pèlerinage qu'un chrétien puisse faire avant sa mort  ».

    Mais, outre cette dimension d'hispanité, il faut noter aussi la dimension européenne. Goethe lui-même affirmait que l' 'Europe est née en pélerinant autour de la mémoire de Saint-Jacques' ».

    Voici maintenant vingt-cinq ans, en novembre 1982, le pape Jean-Paul II, dans cette même cathédrale de Compostelle, dénonçait avec noblesse et douleur la crise qui affectait la conscience chrétienne en Europe. Dans ses paroles, il exhortait et pressait l'Europe à se réveiller, à renouveler la vigueur de ses racines, à retrouver sa véritable identité chrétienne.

    Benoît XVI lui aussi connait parfaitement la situation historique et actuelle de l'Europe et sait ce qu'ont signifié le Chemin de Saint-Jacques, le Pèlerinage et l'Année jubilaire et le Tombeau de l'Apôtre saint Jacques dans la construction de la civilisation européenne. Face à la disparition de l'héritage et des critères chrétiens, une réalité qui comporte la perte des références théologiques et anthropologiques chrétiennes, à Compostelle nous retrouvons la Tradition apostolique grâce au zèle évangélisateur de l'apôtre saint Jacques, « ami du Seigneur ».

    En ce sens, l'histoire et le charisme de Compostelle constituent une plate-forme unique et reconnue pour nous renforcer dans cette nouvelle évangélisation que l'Eglise attend et réclame.


    - Ce jubilé de Saint-Jacques de Compostelle est le dernier d'une série de jubilés consécutifs. Vous ne serez sans doute plus là au prochain jubilé. Que voudriez-vous qu'il reste de ces années ?

    Je remercie Dieu qui, dans sa providence, m'a accordé de vivre et participer à quatre Années Saintes compostellanes, une comme évêque auxiliaire et les trois autres comme archevêque de cette église. Cela a été une expérience pastorale et spirituelle très enrichissante pour moi.

    J'aimerais que restent chez tant et tant de pèlerins la soif d'évangélisation, l'esprit de conversion et l'engagement à revenir chez eux, en témoignant de ce qu'ils ont vu, entendu et vécu, après avoir rencontré le Seigneur, les autres et eux-mêmes, comme l'ont fait les disciples d'Emmaüs.


    - Depuis la fameuse visite de Jean-Paul en 1989, qu'est-ce qui a changé pour Saint-Jacques ? Les pèlerins sont-ils plus nombreux ?

    Comme je le disais, Saint-Jacques de Compostelle est devenu un point de référence important du pèlerinage au sein de la triade sacrée et historique composée également de Jérusalem et de Rome. L'importante augmentation des pèlerins est évidente, et à ce moment-là celle-ci n'était pas prévisible. Aujourd'hui, nous pouvons affirmer que des pèlerins viennent du monde entier.

    Le pape Benoît a souligné l'importance du fait jacquaire en déclarant que l'Eglise de Compostelle « par son lien immémorial avec l'apôtre saint Jacques plonge ses racines dans l'Evangile du Christ, et offre ce trésor spirituel à ses enfants et aux pèlerins de Galice, d'autres régions de l'Espagne, d'Europe et d'autres parties plus éloignées du monde  ».


    - Benoît XVI avait beaucoup tenu à se rendre à Saint-Jacques. Vous en a-t-il parlé en ce sens personnellement ?

    J'ai eu l'occasion de parler avec lui lorsqu'il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et, par la suite, après son élection comme successeur de Pierre. A différentes occasions, il a accueilli mon invitation à se rendre à Compostelle avec beaucoup de bienveillance.

    Je sais que, pour l'Année sainte compostellane 2004, il avait prévu de se rendre à Compostelle, mais différentes circonstances l'ont empêché de faire ce pèlerinage. Aujourd'hui, le Seigneur lui permet de réaliser ce désir.


    - Comment cette visite est-elle vécue dans les paroisses ?

    La ville de l'apôtre, le diocèse de Compostelle et de Galice attendent avec joie le pèlerinage du pape. Ils seront nombreux à le manifester par leur présence.

    Dans notre diocèse, aussitôt que nous avons su que le pape se rendrait à Saint-Jacques de Compostelle, nous l'avons accompagné de manière spéciale par notre prière. Nous avons beaucoup de témoignages dans ce sens.

    Nous avons également fait en sorte que ce joyeux évènement ait un impact sur la pastorale diocésaine. Des matériaux ont été préparés, qui aident à la réflexion et à la formation catéchétique, et sont destinés aux enfants, aux jeunes et aux adultes. A cette intention, dans la cathédrale comme dans toutes les paroisses, les séminaires diocésains et les maisons religieuses, l'eucharistie est célébrée un jour par semaine.

    Dans une lettre pastorale aux diocésains, j'ai demandé que, pendant le mois d'octobre, on récite le chapelet en invoquant particulièrement les fruits spirituels et pastoraux de ce pèlerinage, en gardant présentes les intentions du pape.

    Par ailleurs, et avec l'intention d'une préparation spirituelle immédiate, j'ai exprimé le souhait que, le 5 novembre, les diocésains fassent une journée de jeûne, en offrant une contribution financière à la Caritas diocésaine pour venir en aide aux plus nécessiteux.

    En tout cas, l'Eglise en Galice attend le pape avec gratitude et affection filiale.

    Propos recueillis par Inma Álvarez

    source www.zenit.org

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  • Pour Benoît XVI, il est urgent de former les laïcs à la doctrine sociale
    Message du pape à la plénière du Conseil pontifical justice et paix

    sociale.jpg ROME, Vendredi 5 novembre 2010 (ZENIT.org) - Les fidèles laïcs ont le « devoir de travailler à un ordre social juste » et leur formation à la doctrine sociale de l'Eglise est « urgente », a affirmé Benoît XVI dans un message envoyé au président du Conseil pontifical justice et paix, le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, à l'occasion de l'assemblée plénière de ce dicastère.


    Il est nécessaire que des prêtres et des évêques soutiennent ces fidèles laïcs, souligne aussi le pape qui invite ces derniers à ne pas déserter des domaines « complexes », comme le monde de la politique.

    « Nous avons besoin de l'enseignement social pour aider nos civilisations et notre raison humaine à recueillir toute la complexité du réel et la grandeur de la dignité de toute personne », a affirmé le pape en rappelant que l'annonce de Jésus Christ est « le premier et principal facteur de développement ».


    Evoquant le prochain anniversaire de l'encyclique Mater et magistra (1961) du bienheureux Jean XXIII, le pape a invité à « considérer avec une attention constante les déséquilibres sociaux, par secteurs, nationaux ». Les déséquilibres entre « ressources et populations pauvres, entre technique et éthique ».


    « Dans le contexte actuel de mondialisation, ces déséquilibres n'ont pas disparu », a-t-il ajouté. « Les sujets, les dimensions des problématiques ont changé, mais la coordination entre les Etats - souvent inadaptée, parce qu'orientée vers la recherche d'un équilibre de pouvoir plutôt que vers la solidarité - laisse place à des inégalités renouvelées, au danger de la suprématie de groupes économiques et financiers qui dictent - et entendent continuer à le faire - l'agenda de la politique, au détriment du bien commun universel ».


    « Par rapport à une question sociale toujours plus interconnectée dans ses divers domaines, l'engagement dans la formation d'un laïcat catholique à la doctrine sociale de l'Eglise semble particulièrement urgent », a insisté Benoît XVI dans son message. « C'est le devoir des fidèles laïcs de travailler pour un ordre social juste ».

    En tant que « citoyens libres et responsables, ils doivent s'engager à promouvoir une configuration droite de la vie sociale, dans le respect de l'autonomie légitime des réalités terrestres », a-t-il ajouté.


    Le pape a aussi souhaité que ces fidèles laïcs puissent « trouver à leur côté des prêtres et des évêques capables d'offrir une œuvre infatigable de purification des consciences, ainsi qu'un soutien indispensable et une aide spirituelle pour un témoignage laïc cohérent dans le domaine social ».


    « La compréhension profonde de la doctrine sociale de l'Eglise est d'une importance fondamentale, en harmonie avec tout son patrimoine théologique et fortement enracinée dans l'affirmation de la dignité transcendante de l'homme, dans la défense de la vie humaine de sa conception jusqu'à sa mort naturelle et de la liberté religieuse », a-t-il ajouté.

    Benoît XVI a enfin souligné la nécessité de « préparer les fidèles laïcs » à « se consacrer au bien commun, particulièrement dans les domaines les plus complexes comme le monde de la politique ».


    « Afin de mondialiser la doctrine sociale de l'Eglise, il semble opportun d'ériger des centres et des instituts pour l'étude, la diffusion, l'actualisation » de la doctrine sociale « dans le monde entier », a-t-il conclu.

    Marine Soreau

    source www.zenit.org

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  • Journée de ressourcement franciscain

    avec Suzanne Giuseppi Testut, ofs - France

    Le 13 octobre 2010 au Monastère Sainte Claire

    Sherbrooke Qc.

     

    Thème de la rencontre :

    « Poussé par l’Esprit, François d’Assise apprend
    à déposer sa vie entre les mains du Christ ». 

     

    La conférencière :Suzanne-Sherb-13-10-10--1--copie-1.JPG

    Suzanne n’est pas seulement  une conférencière, bien qu’elle ne manque pas de mots pour faire passer le message, un message vécu.   Elle est témoin et ce qu’elle dit rayonne dans tout son être.  Ce qu’elle nous partage est enraciné  dans les Écritures et la tradition des Pères de l’Église.  Elle nous amène à découvrir  que le fardeau le plus lourd peut se transformer en joie à condition de le déposer sous le regard du christ, dans une totale confiance. Personne ne peut rester insensible devant cette femme.  Elle s’est nourrie de la Parole de Dieu et elle a été pétrie par la vie  et les relations humaines.

     

    La déposition

     

    Suzanne-Sherb-13-10-10--2-.jpgAvant la conférence, plusieurs participants se demandaient bien discrètement, quelles richesses spirituelles pourrons-nous retirer de « la Déposition », ce qui était le thème de la rencontre. Dès le début, nous avons été entraînés dans une voie d’initiation au chemin spirituel avec François. 

     

    Déposition, déposer…« pas de plus grande preuve d’amour que de « déposer sa vie ».  Comment entrer dans l’action de déposition?  Il n’y a pas de technique. C’est entrer dans une dynamique de l’Esprit.  Ne pas confondre avec « lâcher prise ».  C’est différent : « Lâcher prise » est un mot fréquent.  C’est le fait de notre volonté, une attitude utile, nécessaire mais ce n’est pas une attitude en Christ.  On décide de lâcher prise et nous savons qu’à force de vouloir, parfois, au risque même de nous épuiser. La Déposition est une attitude évangélique lié au repos dans l’Évangile, fruit Suzanne-Sherb-13-10-10--3-.jpgde la grâce. Toute acte de déposition s’appuie sur l’Écriture Mt 11,28-30, « Venez à moi vous tous qui êtes surchargés et je vous donnerai le repos.  Vous trouverez le repos de vos âmes car mon fardeau est léger. C'est le geste de la fatigue qui nous oblige parfois à poser notre fardeau devant quelqu'un. Se laisser porter, rattraper, conseiller, réajuster, consoler.

     

    C’est ce qui nous oblige de poser notre regard sur quelqu’un. C’est le geste de confiance, de relation. 

    Il y a une grande part d’abandon et d’humilité dans cette attitude.  On va beaucoup plus loin que lâcher prise où on s’appuie sur ses propres forces.  Dans la déposition, on s’appuie sur le Christ.  C’est la réponse aux gens fatigués : « Arrête, va devant le Seigneur, va te reposer en lui. Se laisser porter, rattraper, conseiller, réajuster, consoler.

     

    François d’Assise  et également Claire d’Assise.

     

    Poussé par l’Esprit, François apprend à déposer sa vie, sa règle, ses frères entre les mains du Christ.  François a compris que « déposer », c’est se convertir continuellement. François aimait énormément la terre sur laquelle nous vivons et nous avons à l'esprit l'image d'un poète. Aspect important.  Ne pas nous en tenir à cette seule vision de François. Ne risquerions-nous  pas de passer à côté de la profondeur de la voie spirituelle qu’il nous propose.  Quelle voie immense! Toute une  vie déposée en Jésus. Un chemin d’abandon, de désappropriation, de décentration de soi. 

     

    François déposait son humanité afin de se laisser décentraliser, aimer.  François acceptait ce renouvellement de lui-même en pSuzanne-Sherb-13-10-10--4-.jpgermanence.  Claire est inséparable de François.  Elle acceptait cette remise en question permanente. Elle savait être humble, simple.  Comme François, elle avait découvert la présence de Dieu dans tous les événements de sa vie. La déposition nous aide à entrer dans cette dépossession C’est un chemin de pacification, un acte de non violence envers soi, envers les autres et envers Dieu. Être franciscain, c’est vivre « déposer sa vie » dans les bras du Christ comme François et vivre en témoins de son amour.

     

    Sœur Lise Hamel MNDA

     La Déposition - *Tu sais bien que je t'aime* (livre) 

    Articles de Suzanne G Testut

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