• Un week-end pour " Reprendre souffle "

     

    Suzanne Telle était l'invitation faite aux membres engagés dans la Fraternité Séculière de la Région Rhône-Alpes.

    En ayant fait appel à Suzanne Giuseppi Testut (auteur de " La déposition " aux éditions Nouvelle Cité), nous avons eu la chance d'entrer dans une dynamique : avancer dans le cheminement de la déposition et se recentrer sur l'engagement pris, quelquefois depuis très longtemps, dans la Fraternité.

     

    L'invitation datait de l'été, et c'est sous le soleil automnal que nous nous retrouvâmes un peu plus de 40 membres.

     

    Quatre temps d'intervention de Suzanne, quatre temps de silence, de prière et/ou de relecture de nos promesses de vie, deux temps pour des questions tous ensemble et pour se reconnaître frères et sœurs, tel était le programme.

     

    Les temps d'écoute de Suzanne nous entraînèrent à revisiter l'interpellation que nous fait notre Dieu au cœur de notre quotidien : redécouvrir notre désir de Dieu qui nous mène sur un chemin d'espérance, de foi et d'amour. Devenir vivant en énonçant notre désir, déposer le vieil homme qui est en chacun, et à la manière de François, intégrer l'homme nouveau. Oser expérimenter notre " être-au-monde ", être ce que nous sommes vraiment, sachant que dans ce désir, Dieu va nous aider. Oser déposer son fardeau d'humanité afin d'être purifié, émondé et rendre grâce pour le bien que le Seigneur nous montre et nous donne.

     

    S'abandonner au désir de Dieu et répondre à son appel. Se laisser saisir par la grâce, redécouvrir le sens de notre engagement.

    François nous apprend par sa vie à nous déposséder, à passer du " je " au " nous ", à être frères.

     

    Comment redynamiser notre désir dans l'aujourd'hui ?

    Tout va dépendre de la façon de donner notre confiance à Dieu.

    Le désir de Dieu devient notre désir et l'on peut redire " oui " dans l'abandon en Dieu.

     

    Ce bref résumé de la parole de Suzanne témoigne de la façon dont nous avons été bousculés. Les temps de prière nous ont aidés à nous re-poser en Dieu, et au final de ces deux journées, à célébrer ensemble le renouvellement de la promesse de vie : chacun fut invité à apporter à l'autel une petite lumière en redisant devant ses frères et sœurs quelle avancée, quelle transformation, quelle conversion s'était opérée dans sa vie depuis qu'il ou elle s'était engagé(e).

     

    Rendons grâce au Seigneur pour ce temps béni, vécu en vérité sous le regard miséricordieux de notre Père du ciel.

     

                                Françoise OLISLAEGER ofs

                                               (20-21 novembre 2010)

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  • Que sera cet enfant ?

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      La perle du jour

     

     

    avec Suzanne G Testut ofs

    en collaboration de

    RCF

    La Radio dans l'âme

     

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  • Benoît XVI se livre sans détour

    « La Croix » publie en exclusivité les « bonnes feuilles » de « Lumière du monde ». Le livre-entretien de Benoît XVI avec Peter Seewald devrait être présenté mardi 23 novembre  à la presse, dans ses versions italienne et allemande avant sa parution en France, le 27 novembre, aux Éditions Bayard. L’ouvrage a été écrit à partir d’entretiens, en allemand, entre le pape et le journaliste, du 26 au 31 juillet, à Castel Gandolfo

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    Couverture du livre d'entretiens avec Benoît XVI.

    Il faut prendre le chemin de Castel Gandolfo, la résidence de vacances de Benoît XVI. S’asseoir dans un bon fauteuil, en face du pape, avec, dans la cheminée, le feu qui crépite. Et écouter. C’est ce à quoi nous convie ce livre d’entretien et, à vrai dire, il y parvient totalement.

    Le ton est libre, simple, léger parfois, lorsque Benoît XVI avoue ne pas utiliser le vélo d’appartement prescrit par son médecin, ou apprécier les films de Don Camillo. Mais au fil de la « soirée », la conversation se fait plus profonde, embrassant les enjeux du monde, de l’Église, ou les grandes interrogations spirituelles.

    Voilà un livre qui devrait une bonne fois pour toutes faire taire ceux qui font de Benoît XVI un homme fermé, arc-bouté sur le passé. Celui qui, depuis 2005, est sur le siège de Pierre se montre ici dans une étonnante humilité, avec cette capacité, que sans doute jamais pape n’avait eue avant lui, d’autocritique intellectuelle.

    Son regard sur le monde est plein d’espérance, au fait de ses soubresauts, conscient de ses difficultés, de ses joies et de ses peines. Si catastrophisme il y a, c’est du côté de Peter Seewald, qui mène l’entretien, et donc certaines questions finissent par agacer par leur ton apocalyptique.

    « La catastrophe Williamson »

    Le pape se prête donc de bonne grâce au jeu des questions pour relire l’ensemble des cinq premières années de son pontificat. Pas de révélation, mais le sentiment que Benoît XVI a bien senti les incompréhensions. Sur l’épisode Ratisbonne, cet aveu : « J’avais conçu et tenu ce discours comme un texte strictement académique, sans être conscient que la lecture que l’on fait d’un discours pontifical n’est pas académique mais politique », puis le constat d’une relance du dialogue islamo-chrétien.

    Sur l’affaire Williamson, ce sentiment de ne pas avoir été compris : « Leur excommunication n’avait rien à voir avec Vatican II ; elle avait été prononcée en raison d’une transgression au principe de la primauté. Ils venaient de proclamer dans une lettre leur approbation à ce principe ; la conséquence juridique était donc parfaitement claire. »

    Mais, souligne-t-il ensuite, « nous avons hélas accompli un mauvais travail d’information du public ». Et surtout, est arrivée « la catastrophe Williamson » : « Nous avons commis l’erreur de ne pas étudier et préparer suffisamment cette affaire. »

    Sur le sida, et cette fameuse phrase sur le préservatif en Afrique, il ne regrette rien. D’une part, l’Église fait beaucoup, sur le terrain, pour lutter contre le sida, et ensuite qu’« on ne peut pas résoudre le problème en distribuant des préservatifs ».

    Pédophilie : « Cette affaire m’a pris au dépourvu »

    À cette occasion, il ouvre cependant une porte, en envisageant que l’utilisation du préservatif dans l’intention de réduire le risque de contamination « puisse cependant constituer un premier pas sur le chemin d’une sexualité vécue autrement, une sexualité plus humaine ».

    Enfin, la crise de la pédophilie, qu’il compare à une explosion volcanique dont la cendre aurait recouvert l’Église et ses prêtres. Les mots sont forts, à la mesure de son bouleversement : « Cette affaire m’a pris au dépourvu », avoue-t-il, car, s’il avait déjà eu connaissance de certains cas, comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, « dans cet ordre de grandeur, ce fut malgré tout un choc inouï ». Pas de « complot » monté contre l’Église : « C’est seulement parce que le mal était dans l’Église que d’autres ont pu s’en servir contre elle. »

    Sur son pontificat, Benoît XVI rappelle les grands axes : œcuménisme, et notamment rapprochement avec l’orthodoxie, une rencontre entre Rome et Moscou étant de l’ordre du « possible ».

    Relations avec les autres religions, et en priorité les juifs, qu’il préfère appeler, dit-il, « nos pères dans la foi » que « frères aînés ». À ce propos, il faudrait compter combien de fois Benoît XVI fait référence, de manière explicite, au concile Vatican II, dans la lignée duquel il se situe pleinement.

    Appliquer Vatican II

    Le pape n’estime pas nécessaire de lancer un nouveau concile, mais bien plus d’appliquer le dernier. Au fond, le chapitre consacré aux réformes demandées, comme l’ordination d’hommes mariés, le problème des divorcés remariés, ou du discours de l’Église sur la contraception, montre bien que Benoît XVI ne croit pas à une possibilité de changer l’Église par le haut, par des transformations d’organisations, ou une forme d’« activisme ».

    On peut le lui reprocher. Mais c’est une position constante chez lui, et depuis de nombreuses années : la vraie réforme viendra de la Communion, d’un retour à ce qui est essentiel dans le christianisme, au moyen d’une profonde conversion.

    Sa conviction : il faut « rendre visible le centre du christianisme et en même temps la simplicité d’être chrétien ». Benoît XVI est hanté par l’urgente nécessité de reposer la question de Dieu, dans un monde sécularisé. « Nous nous dirigeons vers un christianisme de choix » : c’est de lui que dépend aujourd’hui, dit-il encore, « la force générale de l’empreinte chrétienne ».

    La « nouvelle Évangélisation »

    Si Jean-Paul II, observe-t-il, dans une situation critique précise, marqué par le marxisme, s’est attaché à « ouvrir une percée à la foi, la montrer comme le centre et le chemin », lui se donne pour mission de « maintenir en vie la parole de Dieu comme parole décisive, et en même temps de donner au christianisme cette simplicité et cette profondeur sans lesquelles il ne peut agir ».

    C’est le grand défi de ce qu’il appelle la « nouvelle Évangélisation », avec ces deux piliers qu’il ne cesse de rappeler, le lien entre foi et raison, et la centralité du Christ comme unique voie de salut.

    D’un bout à l’autre du livre, on est frappé par la cohérence d’une pensée persuadée que le monde ne peut s’en sortir sans la rencontre avec Dieu, avec l’Autre : « Tant de problèmes doivent être résolus, mais aucun ne le sera si Dieu n’est pas au cœur et ne redevient pas visible dans le monde. »

    Au début, non sans humour, Benoît XVI s’autodésigne comme un « petit pape », à côté du « géant » Karol Wojtyla… « Petit » pape ? L’histoire le dira. Mais pape, en tous les cas, capable de porter son regard au-delà des murs du Vatican pour remettre l’Église dans la perspective plus vaste de l’histoire de l’humanité et de son salut en ce début de troisième millénaire.

    Isabelle de GAULMYN

    Source http://www.la-croix.com

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  • « Vous qui piétinez les malheureux » (Amos 8, 4-7)

    Lire Amos 8, 4-7

    Amos, campagnard originaire du royaume de Juda, au sud, vient mettre le feu aux poudres à Samarie, au nord, aux environs de 750. Y règne le grand Jéroboam II. Période d'accalmie politique et militaire. Période de prospérité, d'expansion économique et de mégalomanie. Samarie se couvre de demeures cossues.

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         Mais un profond déséquilibre s'installe : les « classes sociales » apparaissent, ce dont témoignent d'ailleurs les fouilles archéologiques à Tirça, l'ancienne capitale. Au niveau du Xe siècle, lors de la fondation du dit royaume du Nord, les maisons familiales ont toutes les mêmes dimensions et le même aménagement. Au VIIe siècle, le quartier des maisons riches et spacieuses est séparé de celui où s'entassent les masures des défavorisés.

         Avec l'expansion monarchique sont apparus le fonctionnariat, le système de la finance, et la hausse du standard de vie des privilégiés au détriment des autres. Les riches commerçants de Samarie faussent les balances et s'organisent pour faire de l'argent même avec les résidus de céréales. Les petits paysans s'endettent et se trouvent étouffés entre les griffes de leurs créanciers. Amos stigmatise une situation sociale réelle, dans le cadre d'une contestation systématique du style de vie en Israël, le royaume du Nord. Il fulmine contre l'escroquerie comme telle, doublée d'hypocrisie religieuse. Le parallèle avec notre monde est frappant : on a un peu l'impression, sous la plume d'Amos, de lire l'éditorial d'un de nos journaux.

    Situation religieuse

         Le royaume du Nord a connu plus d'une période d'idolâtrie débridée et de dangereux syncrétisme religieux. Pourtant, au temps où Amos intervient, la foi yahviste est officiellement rétablie depuis près d'un siècle, sous l'impulsion de Jéhu tout spécialement. On le voit dans notre texte, les riches marchands observent le repos prescrit tous les mois, à la fête de la nouvelle lune, et toutes les semaines, le septième jour. Mais le cœur n'y est pas. Les fêtes chômées ne représentent qu'une trêve de 24 heures dans leurs opérations d'extorsion. Amos ne s'y laisse pas prendre : Baal est officiellement disparu de la carte religieuse, mais c'est l'Argent, l'idole Mammon, qui l'a remplacé.

    Marc Girard

    Source www.interbible.org

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  • Dernière Cène et pain levé

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    Dans le tableau de la Dernière Cène de Léonard de Vinci, on utilise du pain levé et non du pain azyme.

    À la Dernière Cène, Jésus a-t-il utilisé du pain azyme ou du pain ordinaire? La réponse est variable. Si Jésus a célébré le Seder pascal, la réponse est affirmative. Si le dernier repas de Jésus n’était pas un Seder, alors il aurait utilisé du pain levé.

    Chez les chrétiens orthodoxes, on utilise toujours du pain levé pour célébrer l’eucharistie, car selon eux, la Dernière Cène n'était pas le Seder. Selon une observation de saint Jean, Jésus a été crucifié la veille de Pâque qui est tombé « un sabbat, cette année-là » (Jn 19,31), donc un vendredi. Selon cette précision, le repas de Jésus - la Dernière Cène - n'était pas le repas pascal lequel fut pris, cette année-là le vendredi soir. D’ailleurs, saint Jean ne dit nulle part que ce dernier repas de Jésus était le Repas pascal. Par contre, les évangiles synoptiques associent la Dernière Cène avec le Repas pascal (Seder). Une hypothèse serait que Jésus aurait devancé le repas pascal au jeudi. Mais cet argument n’est pas très solide [1].

    [1] Annie Jaubert, La date de la Dernière Cène. Calendrier biblique et liturgie chrétienne, Paris, 1957.

     

    Gérard Blais
    directeur du Centre biblique Har'el
    Saint-Augustin, QC

    Source www.interbible.org

     

    Source www.interbible.org

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  • 1er dimanche de l’Avent Année A

    Abbé Jean Compazieu - 28 novembre 2010

    Vigilance


    tableau-saints.jpg Textes bibliques : Lire


    Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous sommes au début d’une nouvelle année liturgique. C’est comme une nouvelle page de notre vie chrétienne qui s’ouvre. C’est un temps fort de la vie des croyants. Pour le comprendre, il faut se rappeler que ce mot signifie « avènement ». L’avent c’est le temps de la venue. Celui qui vient, c’est Jésus et nous sommes invités à l’accueillir. Nous pensons tous à Noël et nous voulons que cette fête soit aussi réussie que possible. Mais surtout, nous voulons rappeler à ceux qui l’ont oublié que Noël c’est d’abord une fête chrétienne. Tout a commencé avec la venue de Jésus dans notre humanité. Son grand projet c’est de chercher et sauver ceux qui sont perdus. 


    Malheureusement, pour beaucoup, Noël c’est le grand rendez-vous du clinquant, enrobé de sensiblerie. Les vitrines en sont témoins. Ceux qui viennent acheter ont besoin de couleurs, de brillances, d’inhabituel au point qu’il leur faut même une crèche qui se trouve dans les rayons des magasins non loin des peluches de Dysneyland. Or voilà que dans la première lecture, Isaïe nous invite à marcher à la lumière du Seigneur. Il nous faut vraiment retrouver l’essentiel, celui qui peut éclairer notre vie et lui donner tout son sens. Un jour, il a dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va au Père sans passer par moi. »


    Le premier dimanche de l’Avent nous renvoie à une autre venue de Jésus, celle de son retour définitif dans la gloire à la fin du monde. Les premières générations de chrétiens pensaient que ce serait imminent. Ils s’y attendaient tous les jours. Mais le temps a passé. Ils ont progressivement compris que ce ne serait pas pour le lendemain. Il ne fallait donc pas rester là « affairés sans rien faire ». Saint Paul leur recommande d’assumer leurs responsabilités et de manger le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné. Ailleurs, Jésus nous invite à rester « en tenue de service » et à garder nos lampes allumées, la lampe de la foi, celle de l’espérance et aussi celle de la prière. Tout cela se trouve aujourd’hui résumé dans un mot : VEILLEZ.


    Veiller? C’est être vigilant, prévoyant et attentif ; c’est faire preuve de discernement et prévoir ce qui peut arriver. Nous avons vu ces derniers mois que l’imprévoyance et la passivité ont aggravé des catastrophes et causé de nombreux morts. Nous savons aussi à quel point une distraction peut être dangereuse quand on conduit une voiture ou quand on travaille sur une machine. Il en est de même dans notre relation à Dieu : A l’époque de Noé, « on mangeait, on buvait, on se mariait ». Il n’y avait là rien de mal. Mais on vivait dans l’insouciance. Dieu était le grand oublié. Les gens ne se sont douté de rien jusqu’au jour où le déluge les a tous emportés.


    L’important n’est pas de se demander si le déluge a bien eu lieu mais d’essayer de comprendre ce que veut nous dire ce texte de la Bible. Dieu voit des gens qui passent leur temps à manger, boire et se marier. Ils ne sont finalement préoccupés que par leur vie matérielle. Il n’y a pas de profondeur en eux. Ils ne pensent qu’à l’argent, aux cadeaux de Noël, au réveillon et à tant d’autres choses qui les accaparent. Ils en oublient celui qui vient à eux et ne cesse de frapper à la porte de leur cœur. Dans un monde imprégné par l’indifférence, la sécularisation, l’athéisme ou le fanatisme, nous sommes appelés par Isaïe à marcher « à la lumière du Seigneur.


    C’est vrai que trop souvent, notre vie est engloutie par un déluge d’égoïsme et d’indifférence. Nous assistons à une montée de la violence, du racisme, du chacun pour soi. Le manque de vigilance nous fait oublier Dieu qui est Amour. Il nous met dans un état d’hibernation spirituelle. Le temps de l’Avent est là précisément pour nous réveiller. Saint Paul nous donne un éclairage intéressant sur la manière de veiller. Il nous invite à rejeter les œuvres des ténèbres et à repousser le mal qui risque d’envahir notre vie comme un déluge.


    Veiller c’est agir sur tout ce qui doit changer dans notre vie ; c’est rejeter toutes les formes d’égoïsme et d’indifférence ; c’est renoncer aux comportements qui nous détournent de Dieu et des autres. Mais le plus important, c’est de revêtir le Christ et nous laisser habiller par l’amour et la Lumière qui sont en lui. Noël c’est Jésus qui est venu ; il continue à venir dans notre vie de tous les jours et il reviendra dans la gloire. Il est plus que jamais nécessaire de bien le mettre au centre de notre vie et de notre prière. En fait, il est bien là mais c’est nous qui sommes souvent ailleurs. Nous sommes toujours dehors à nous agiter et à courir dans tous les sens. Ce premier dimanche de l’Avent est là pour nous rappeler que nous sommes fils et filles de Dieu. Cela change tout dans notre vie de tous les jours.


    L’eucharistie qui nous rassemble, c’est encore et toujours le Christ qui vient. Il veut demeurer avec nous jusqu’à la fin des temps. Plus nous participons à l’Eucharistie, plus nous revêtirons le Christ. Il veut que nous soyons avec lui pour le rejoindre dans son éternité. « Donne à tes fidèles, Dieu Tout-Puissant, d’aller avec courage sur les chemins de la justice à la rencontre du Seigneur. » Amen


    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org

    Homélies précédentes ici

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  • jeunes-et-foi.jpg Sondage : ce que les 16-30 ans pensent de la foi chrétienne

    Le sondage exclusif Pèlerin TNS Sofres-Logica révèle que les 15-30 ans participent peu aux activité d'Église mais sont plus tolérants vis-à-vis de l'Église et du pape que l'ensemble des Français.

     

    Que pensent-ils de l'Église ? Quelles sont leurs pratiques ? Pèlerin a sondé la foi des jeunes. Des résultats, on peut tirer deux enseignements : les 15-30 ans participent peu aux activités ecclésiales, mais sont plus tolérants vis-à-vis de l'Église et du pape que l'ensemble des Français.

    Deuxième leçon : les jeunes qui se disent catholiques ne sont pas très différents des autres ; ils prient peu, voire jamais...

    Les jeunes sont plutôt réceptifs au message de l'Église (46 % de bonne opinion) et plus mesurés à l'égard de la parole de Benoît XVI (31 %).

    Si les catholiques plébiscitent l'Église (68 %) et le pape (50 %), cette réception bienveillante se conjugue avec une solide indifférence de près d'un tiers des jeunes qui se disent « sans opinion ». Comment les rejoindre ?

    Saondage 16-30 et pratique

    Ce sondage révèle en tout cas une présence très concrète des « figures d'Église » : un quart des jeunes interrogés ont rencontré un prêtre, un religieux, une religieuse au cours de l'année écoulée.

    Les catholiques sont même 37 % à mentionner pareille rencontre. Une incidence plus large que les rassemblements, scoutisme et autres activités d'aumônerie, qui sont pourtant la partie visible de la pastorale des jeunes, mais ne mobilisent « que » 8 % des jeunes (12 % des catholiques). Ce qui correspond à la moyenne de l'ensemble des Français (10 %).

    Sondage 16-30 ans et foi - Français et prière

    Si la vie d'Église ne fait pas toujours recette, il ne faut pas oublier le cœur à cœur avec Dieu, la relation « directe » par la prière. Or, 70 % des 15-30 ans ne prient jamais... Plus inquiétant, 56 % de ceux qui se disent catholiques ne prient pas.

    Au regard de l'ensemble des Français, dont 39 % pratiquent la prière, les jeunes sont moins fervents : 27 % prient régulièrement (11 %) ou occasionnellement (16 %).

    Que tirer de ce sondage ? Tout d'abord, quand elle ne laisse pas indifférent, la parole ecclésiale est plutôt bien reçue. Dès lors, l'enjeu pourrait être de donner ces « clés spirituelles » qui permettent d'accéder à la prière, à l'engagement.

    Pour cela, le rôle du « témoin », prêtre, religieux, religieuse, mais aussi laïc très probablement, est essentiel. Une pastorale de la « rencontre » qui pourra accompagner les jeunes dans leur foi, réelle, affirmée, mais comme... endormie !

     

    Sondage réalisé par TNS Sofres / Logica pour Pèlerin, les 13 et le 14 octobre 2010, auprès d’un échantillon national de 1 070 personnes représentatif de l’ensemble de la population âgée de 15 ans et plus, interrogées en face à face à leur domicile par le réseau des enquêteurs de TNS Sofres. Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage PCS) et stratification par région et catégorie d’agglomération.

    Source http://www.pelerin.info

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  • NOTRE DESIR DE DIEU DANS L’AUJOURD’HUI

     

    Eau---Lumiere.JPG Dieu est tellement fou d’amour pour sa créature, qu’il la cherche sans cesse. Son désir est tel, qu’il se fait mendiant auprès de nous. Dieu se révèle et cherche l’homme inlassablement, non pour le convaincre et l’asservir mais pour le « rencontrer » au cœur d’une vraie relation. Il nous prend comme nous sommes, où nous sommes et où nous en sommes. Un seul regard de notre part et son regard en retour nous enveloppe de sa lumière, un seul appel et il est là, un seul mot d’amour et il nous prend dans ses bras.

     

    Ainsi Dieu se révèle et cherche l’homme avec une intensité d’amour infinie. Mais dans son immense respect pour sa créature, il attend d’elle le signe de son désir et il assume jusqu’au bout la liberté qu’il nous a donnée. Participer à la vie intime de Dieu, relève donc de notre désir et de notre choix posés en toute liberté d’amour.[1]

     

    Nous savons tous que demeure de toute éternité au plus profond de l’homme, le désir d’aimer et d’être aimé qui est « Un désir infini que le fini ne peut combler ». Et ce désir infini – qui n’a pas de limite – n’est rien d’autre qu’un désir de vie. Il serait donc pure folie que de vouloir tuer le désir, ou même d’anéantir le désir tout à fait légitime de réussir sa vie.

     

    En tant que franciscains, nous avons un « Maître » en la matière : François d’Assise. En effet, François est un être de désir et tout au long de sa vie, du début de sa quête de Dieu où devant le Christ de saint Damien il dépose son désir de vivre autrement, et jusqu’à son dernier souffle, il n’a cessé de désirer, de déposer sa vie sous le regard de Dieu et de se convertir continuellement. Or, l’important est de savoir vers où orienter son désir : vers les choses de ce monde ou vers Dieu ?

     

    François a su écouter et réorienter son désir vers sa vraie fin : l’Amour. Il entre alors de plein pied dans une nouvelle dynamique. Il apprend peu à peu à déposer le vieil homme et à revêtir l’homme nouveau, à passer de l’esclavage du monde à la liberté des enfants de Dieu, à passer de la mort à la vie. Il comprend que : « Le comble du désir c’est de pouvoir aspirer à participer à la vie divine » (Grégoire de Nysse) Dès lors, pour lui, finies les performances de ce monde, il entre dans l’apprentissage de l’exercice de la liberté et apprend à en faire bon usage. Comme l’écrit le fr. Thaddée Matura[2], « il va s’exercer au bonheur, à la joie d’être soi-même, noblesse suprême de l’être humain ».

    « Vous suivrez entièrement la voie que le Seigneur votre Dieu vous a prescrite afin que vous viviez et que vous soyez heureux » (Dt 5,33)

    « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Dt 6,4-5)

    Appel à l’écoute, à être attentif pour un chemin de croissance vers un accomplissement

     

    L’homme ne devient vivant que s’il exprime son désir !

    Le Seigneur rappelle que l’homme est pleinement capable de vivre la voie proposée. Il lui suffit de la désirer.

    « Ce commandement que je te prescris aujourd’hui n’est certainement point au-dessus de tes forces et hors de ta portée … cette parole au contraire est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique » (Dt 30,11-14)

    Le mot commandement traduit le mot hébreu mitsvoth qui signifie « exercice ». Il ne faut donc pas entendre le mot « commandement » comme un ordre mais comme un appel à exercer nos capacités, mieux, à prendre goût à la méditation de la parole de Dieu pour la mettre en pratique.[3]

     

    Le désir est indissociable de la foi et de l’amour.

    « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Ga 5,14)

    L’apôtre Paul précise dans Rm 13,10 : « L’amour est l’accomplissement de la Loi ». Le verbe « aimer » est employé ici au futur. En effet, il ne nous est pas commandé d’aimer car on ne peut aimer sur commande mais il nous est proposé de cheminer vers l’amour, d’apprendre à aimer. On ne peut pas aimer sur commande mais Dieu va y arriver en toi. Exerce-toi donc à l’amour en accueillant la Parole. Merveilleux encouragement qui dévoile la capacité que chacun porte en lui-même : Désirer, croire et aimer.

     

    Comment dynamiser notre désir de Dieu dans l’aujourd’hui ?

    Tout va dépendre de notre « vouloir vers le bien » De notre désir de donner notre foi et notre confiance au Christ. Si nous n’avons pas le désir de Dieu, nous n’accueillons pas sa Parole, nous n’appelons pas, nous n’avons pas, comme François d’Assise, le souci de Lui faire plaisir. Nous nous coupons de la Relation et donc de tout progrès spirituel. Si nous re-posons notre vie en Dieu, son désir devient notre désir et de là surgit un choix prioritaire : lui dire « oui » dans la confiance et l’abandon. Nous entrons alors dans une disponibilité et disons « oui » à la vie de tout notre être.

     

    Posons-nous une question : Est-ce que je veux faire du Christ le Maître de ma vie ?

    De ma réponse dépend le dynamisme de mon désir !

    MON DIEU ET MON TOUT !

     

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

       

    [1] « La déposition » p. 13-14-15

     

    [2] « Héritage et héritiers du 8ème siècle » p 41-42

    [3] « Le chemin de l’homme selon la Bible » Philippe Dautais

     

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  • La responsabilité pastorale accordée à des laïcs

    Depuis deux ans, le diocèse d’Amiens expérimente le partage des responsabilités entre prêtre et laïcs dans la paroisse de Saint-Antoine du Bocage

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    Réunion de l’équipe de conduite pastorale (ECP) dans l’église Saint-Antoine du Bocage, à Villers-Bocage (photo Simon/Ciric)

    Bénédicte Thobois, 65 ans, le reconnaît, elle n’a pas dit « oui » spontanément. Mais, parce que la demande du P. André Damay était « dans la continuité » de ses engagements passés, et parce que son nom était apparu dans la consultation organisée un dimanche pendant la messe, elle a accepté.

    Comme toutes les paroisses du diocèse d’Amiens, celle de Saint-Antoine du Bocage (Somme) expérimente depuis deux ans les « équipes de conduite pastorale » (ECP). La nouveauté ? Alors que jusque-là le curé choisissait les quelques laïcs (essentiellement des femmes) qui allaient lui prêter main-forte, désormais « l’assemblée paroissiale » est consultée : un dimanche, en guise d’homélie, chaque fidèle est prié de remplir un petit bulletin et de proposer des noms de laïcs pour chacune des cinq fonctions de l’ECP.

    Seuls le curé et le vicaire général procèdent au dépouillement – les résultats ne sont pas publiés, pour laisser les candidats pressentis libres de leur réponse – et appellent les membres de l’équipe.

    Il n’empêche : pour Bénédicte, responsable de « l’annoncer », Béatrice Marcel, 32 ans, chargée du « servir », Marie-Jo Debarge, 63 ans, du « célébrer », Bernard Ludger, 63 ans, responsable de la vie matérielle et économique de la paroisse, et pour leur bouillonnant coordinateur, Gérard Vandermolen, le changement n’est pas mince. Désormais, tous les cinq partagent avec leur curé la charge pastorale de la paroisse : un regroupement de 25 villages comptant près de 17 000 habitants.

    "Avant, j’étais déjà connu. Désormais, je suis reconnu" 

    Le manque de prêtres, bien sûr, a été décisif dans la mise en œuvre de cette réforme. Le P. Noël Kiken, qui arrive tout juste, a également la charge de sa voisine, Notre-Dame du Gard, et réside dans sa communauté de lazaristes à Amiens…

    Chacun apprend donc à fonctionner avec ce nouveau système. Tellement nouveau que l’« organigramme » est seulement en cours de rédaction : la célébration des funérailles relève-t elle du « célébrer » ou du « servir » ? Et la catéchèse, de « l’annoncer » ou du « célébrer » ?

    Les anciens réflexes n’ont d’ailleurs pas tous disparu. Quand Bernard évoque son engagement de laïc « derrière nos prêtres », ses voisins et voisines se récrient : « Derrière ? » Non, « avec » nos prêtres !

    Comme quoi le changement n’a rien d’évident. Côté positif, il y a cette reconnaissance permise par le nouveau mode de désignation. « Avant, j’étais déjà connu. Désormais, je suis reconnu », avance Bernard Ludger. Alors que les responsabilités étaient très « mélangées » au sein de l’ancienne équipe d’animation pastorale dont elle faisait partie, Bénédicte apprécie aussi le fait « d’avoir une casquette », et se sent plus responsable.

    Temps forts intergénérationnels sur le pardon 

    Côté négatif, il y a cette « lourdeur » de la tâche, et parfois cette impression de la « porter tout seul » quand il est si difficile de mobiliser les bonnes volontés au-delà du coup de main ponctuel. D’autant que leur évêque, Mgr Jean-Luc Bouilleret, a été très clair : les ECP ne sont pas là pour gérer l’existant, mais pour permettre aux paroisses de redevenir « missionnaires ».

    Quelles que soient leurs responsabilités, tous disent donc avoir accepté leur tâche à la condition du travail en équipe. Une équipe dans laquelle, visiblement, règnent une joyeuse ambiance et une radicale inventivité.

    Pour recréer de la proximité dans une paroisse de 25 kilomètres de diamètre, le mardi et le vendredi la messe est désormais célébrée à domicile, chez les paroissiens qui le souhaitent, et non plus au presbytère. Déjà 50 personnes se sont portées candidates, assure Gérard Vandermolen, qui a trouvé sa technique : « Si vous demandez aux gens de s’inscrire sur une feuille, rien ne se passe. Mais si vous allez les voir directement, ils ne disent jamais non. »

    Le mois dernier, 32 malades sont venus recevoir l’onction qui leur était proposée lors d’une cérémonie célébrée dans un gymnase. D’autres idées sont encore en chantier : des temps forts intergénérationnels sur le pardon ou comment vivre Noël en chrétien, organisés juste avant la messe, des distributions de feuilles paroissiales dans les boîtes aux lettres…

    Une invitation à "se recentrer"

    Mais le bouleversement est tout aussi – voire encore plus – radical pour les prêtres, contraints de repenser totalement leur ministère. Ordonné en 1974 et alors curé d’une paroisse de 600 habitants dans laquelle « il faisait de tout », le P. Kiken reconnaît qu’il lui « faut faire preuve d’imagination ».

    Mais pour lui qui a « tellement ramé pour faire prendre conscience aux laïcs qu’ils devaient reprendre la place qu’ils auraient toujours dû avoir », travailler avec eux est « une évidence ». Il le voit comme une invitation à « se recentrer, par exemple en allant davantage vers les malades, les personnes en difficulté ». S’ils disent n’avoir pas eu trop de difficultés à se couler dans cette co-responsabilité, pour y avoir été préparés par les curés précédents, les laïcs de l’ECP leur reconnaissent toujours une place à part.

    « Vous avez été appelés : vous devez nous dire si on est de Jésus-Christ. C’est cela qu’on attend de vous », résume le coordinateur. Un seul regret ? Le manque de temps de pause spirituelle pour des laïcs absorbés par leur tâche.

    « Nos prêtres doivent être déchargés de tout le matériel pour vraiment se consacrer à leur mission. Les paroissiens bénéficient de cette paix-là. Mais nous, on ne l’a pas, il faut qu’on la retrouve ailleurs », reconnaît Gérard, qui envisage de demander à l’évêque des récollections sur le modèle de celles organisées pour les prêtres.

    Anne-Bénédicte HOFFNER

    Source http://www.la-croix.com

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  • Une royale miséricorde Jesus-roi.jpg

    Jésus en croix est insulté : Luc 23, 35-43
    Autres lectures : 2 Samuel 5, 1-3; Psaume 121(122); Colossiens 1, 12-20

     

    Voici ce que vous ne m’entendrez pas dire sur cette fête du Christ, roi de l’univers : « Jésus est roi, mais pas à la manière des rois de la terre; venu pour servir et non pour être servi; sa couronne est d’épines, son trône est une croix… ». Vous savez, ce genre de trucs? Je ne les dirai pas en homélie, non que ces idées soient injustes, mais vous les connaissez déjà, car c’est toujours ce que l’on dit. Que vous dirai-je donc? Partons du texte de l’Évangile et voyons ce qu’on peut en dire d’un peu nouveau!

    Une passion « royale »

         D’abord, c’est un morceau de la passion selon saint Luc que la liturgie choisit de nous servir en ce dimanche qui clôt notre année liturgique, plus précisément cet entretien entre les trois crucifiés du Golgotha. Pourquoi ce choix? Parce qu’on trouve, dans le court extrait choisi, de nombreux motifs royaux : les moqueries de la part des chefs religieux, des soldats et d’un des crucifiés donnent ironiquement à Jésus les titres de Messie ou de roi, le libellé de sa condamnation placée sur la croix fait de même, tandis que le larron repentant, dans sa demande à Jésus, fera mention de son règne devant venir.

    La touche de Luc

         Les quatre recensions de la passion et de la mort de Jésus, offertes par chacun des évangélistes, se ressemblent étrangement. Cette ressemblance est sans doute l’indice d’une tradition qui s’est fixée très tôt. On imagine bien qu’aux lendemains des événements « mort et résurrection » de Jésus, ce sont ces derniers moments de sa vie que les disciples se sont d’abord racontés. Or, même dans la tradition orale, bien avant la mise par écrit, un récit peut se figer, se stéréotyper rapidement. Les évangélistes reçoivent cette tradition déjà bien figée et l’intègrent dans leur évangile, d’où leur ressemblance. Pourtant, la comparaison en synopse 1 nous fait voir des différences significatives entre les « passions » de chacun des évangélistes : des ajouts, des omissions, des changements de vocabulaire, etc. Chacun apporte au récit, sa  touche personnelle et ces différences sont révélatrices tout à la fois de la personnalité de l’évangéliste, de son souci pastoral à l’égard de la communauté particulière à laquelle il s’adresse et encore de son interprétation théologique originale de la mort de Jésus. Ainsi, si  Matthieu et Marc montrent sans pudeur le rejet des foules et le sentiment de déréliction de Jésus sur la croix 2, si Jean nous montre, au contraire, un Jésus vivant sa passion et sa croix comme un triomphe, comme une élévation dans la gloire, Luc, pour sa part, jette une rosée de douceur et de miséricorde sur les événements de la croix. Quelles sont ces gouttes de douce miséricorde? Des foules hagardes et plus repentantes qu’hostiles devant le supplice de Jésus (Lc 23,27.35.48); un Jésus qui, sur son chemin de croix, plaint les femmes de Jérusalem (Lc 23,28-31); un Jésus qui demande au Père de pardonner à ceux qui, le crucifiant, ne savent pas ce qu’ils font (Lc 23,34) et, finalement – c’est là la pointe de notre extrait – un Jésus qui fait entrer au paradis le supplicié repentant qui se tourne vers lui (Lc 23,43).

    Une miséricorde « jusqu’au bout »!

         Mais sera-t-on surpris que Luc nous rende compte de la miséricorde de Jésus jusqu’à son dernier souffle? Jusqu’à son agonie, même cloué, il offre pardon et salut au crucifié coupable qui se tourne vers lui! En sera-t-on surpris? Luc n’est-il pas l’évangéliste de la miséricorde, celui qui nous dépeint le Jésus le plus proche des pauvres, des pécheurs, des exclus? À preuve : Luc n’est-il pas le seul des évangélistes à nous raconter les paraboles du bon Samaritain (Lc 10,29-37), du Père miséricordieux (ou du fils prodigue, Lc 15,11-32), de Lazare et du mauvais riche (Lc 16,19-31)? Luc n’est-il pas le seul à nous rapporter des rencontres bouleversantes de Jésus avec certains pécheurs notoires: Zachée (Lc 19,1-10) et la femme pécheresse (Lc 7,36-50)? Avec le Jésus de Luc, il n’est jamais trop tard pour se tourner vers Dieu. C’est ce que comprendra ce converti du Golgotha : Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis.

    Aujourd’hui!

         Il y a dans l’œuvre de Luc des « aujourd’hui » significatifs! Des aujourd’hui à partir desquels rien ne saurait plus être de même, des aujourd’hui à partir desquels tout bascule dans du « neuf », dans du « salut »! Qu’on pense à cet aujourd’hui de l’annonce de l’ange aux bergers (Lc 2,11) ou à celui que Zachée entendra deux fois de la bouche de Jésus (Lc 19,5.9).

         Cet aujourd’hui n’est pas que dans la vie de ceux dont il raconte l’histoire, cet aujourd’hui de Luc n’est pas que destiné à sa communauté d’origine à qui il adresse son évangile, cet aujourd’hui, il est pour le croyant de tout époque qui lit cet évangile de miséricorde. À chacun de saisir cet aujourd’hui du salut qu’apporte Jésus à sa vie.

    ___________________

    1 Synopse vient du grec et signifie « voir d’un seul œil » ou « vue d’ensemble ». En Bible, une synopse est un ouvrage qui reproduit les quatre évangiles, non pas successivement, mais côte à côte, simultanément sur quatre colonnes, facilitant ainsi la comparaison des récits parallèles.

    2 Matthieu et Marc racontent la passion de Jésus en coulant celle-ci dans le moule préexistant de deux psaumes de l’AT qui parlent  d’un juste, injustement persécuté, rejeté par les siens à cause de son zèle pour le Seigneur, raillé par les foules : les Psaumes 22(21) et 69(68). Or, dans ces deux psaumes, on entend ce juste exprimer son sentiment d’être abandonné de Dieu. Mt et Mc reprendront mot pour mot le cri de déréliction de ce juste en le mettant sur la bouche du Christ agonisant : « Eloï, Eloï, lama sabaqtani? ». Comparez Mt 27,46 et Mc 15,34 à Ps 22(21),2. Ce faisant, Mt et Mc montrent que Jésus accomplit les Écritures. Luc, pour sa part, aime à taire ce qui pourrait paraître désavantageux pour l’image de Jésus ou des apôtres. Il omettra, par conséquent, les paroles de déréliction de Jésus sur la croix qui pourraient être interprétées, chez le lecteur de son œuvre, comme un manque de confiance de Jésus envers en son Père.

     

    Patrice Bergeron, ptre

    Source: Le Feuillet biblique, no 2248. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.interbible.org

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