• ANIMAL – Vivants et sensibles… c’est déjà ça.

    2014 1814093-inlineLe Sénat et l’Assemblée n’ayant pas réussi à se mettre d’accord, c’est finalement le Parlement qui vient de reconnaître aux animaux la qualité symbolique d’« êtres vivants doués de sensibilité », dans un projet de loi de modernisation et de simplification du droit adopté définitivement mercredi 28 janvier par l’Assemblée nationale.
    Si ce texte répond à des demandes venant d’associations de protection animale (cf. pétition de 30 millions d’amis lancée il y a deux ans), il a fallu d’abord, en octobre que le Code civil s’aligne sur l’expression des Codes pénal et rural qui, plutôt que de « biens meubles », parlent des animaux comme « des êtres vivants et sensibles. » La FNSEA craignit d’être menacée dans ses pratiques ordinaires d’élevage avant de considérer que la tournure, au final, était un moindre mal. Le pire aurait été pour eux que les animaux acquièrent un statut juridique à part entière. En attendant l’UMP a voté contre, le Front de gauche s’est abstenu.

        En attendant, on peut rappeler les expressions, elles aussi soigneusement choisies, du Catéchisme de l’Eglise catholique : « Les animaux sont des créatures de Dieu. Celui-ci les entoure de sa sollicite providentielle. Par leur simple existence, ils le bénissent et lui rendent gloire. Aussi les hommes leur doivent-ils bienveillance. (…) Dieu a confié les animaux à la gérance de celui qu’Il a créé à son image. Il est donc légitime de se servir des animaux pour la nourriture et la confection des vêtements. (…) Il est contraire à la dignité humain de faire souffrir inutilement les animaux et de gaspiller leurs vies. (…) On peut aimer les animaux. On ne saurait détourner vers eux l’affection due aux seules personnes. » (n° 2416-2418)

    Occasion de rappeler aussi que fin décembre, la justice argentine a reconnu un orang-outan comme une « personne non-humaine », bénéficiant ainsi de droits. Le juriste Jean-Marc Neumann (blog Animaletdroit), spécialisé dans le domaine, s’en réjouit, tout en doutant de la portée de cette décision. VOici quelques extraits de sa réflexion sur le sujet (entretien accordé à La Croix) :

        Cette décision se base sur une interprétation dynamique du droit. Elle affirme qu’il est « nécessaire de reconnaître l’animal comme sujet de droit, car les êtres non-humains (les animaux) bénéficient de droits ». Mais elle ne précise pas de quels animaux il s’agit ni comment ils devraient en bénéficier. Il est un peu difficile d’interpréter ce que les juges argentins ont voulu faire. Des juristes s’interrogent sur la motivation de cette décision et sur sa portée, à l’instar de Steve Wise. Cet activiste du Nonhuman rights project (projet pour les droits des non-humains, NDLR) avait lancé il y a quelque temps aux États-Unis une procédure pour faire libérer des chimpanzés qui a été rejetée par la cour de New York.

        Quels peuvent être les effets d’une telle décision ?

        J-M N : C’est difficile à dire. On ne sait pas si l’orang-outan, Sandra (née en captivité, elle est au zoo de Buenos Aires depuis vingt ans, NDLR), va recouvrer sa liberté. Les responsables du zoo envisagent apparemment de la placer dans un sanctuaire au Brésil, mais les juges ne disent rien de tout ça. Il y a beaucoup d’interprétations et d’approximations autour de cette décision.

        Est-ce que ça ne signifie pas par exemple la disparition à terme de lieux comme les zoos ?

        J-M N : On va sans doute aller à terme dans cette direction. Ce qui est réjouissant, c’est que ce jugement s’inscrit dans un mouvement qui est de reconnaître aux animaux, et particulièrement aux grands singes, des droits fondamentaux. Cela est évidemment de nature à remettre en cause leur présence dans des zoos, des parcs. Cette décision a au moins une portée symbolique forte. Mais il faut se garder de tout emballement. Il y a un mouvement pour la reconnaissance de droits fondamentaux pour les animaux qui a débuté il y a plusieurs années. Par exemple en Inde, où des dauphins ont été reconnus comme bénéficiant de droits. Le Nonhuman right project veut se baser sur l’Habeas Corpus (le droit de ne pas être emprisonné sans jugement – NDLR) pour exiger la remise en liberté des grands singes. Et maintenant l’Argentine… Mais le problème est celui de la définition de l’animal : est-ce qu’il se situe entre l’humain et le végétal ? Est-ce qu’on va reconnaître des droits à tous ? Ou seulement aux êtres vivants doués d’une capacité cognitive proche de l’homme, comme les grands singes et les cétacés ?

    DL
    Source https://ecologyandchurches.wordpress.com
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  • De Lima à Paris, ombres et lumières

    autour du climat

    Il s’est passé quelque chose d’important lors des négociations internationales sur l’avenir du climat en décembre à Lima, capitale du Pérou. Les 195 États signataires de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques se sont engagés à soumettre l’an prochain un plan national de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) à mettre en œuvre à partir de 2020.

    Les États conviennent enfin que pour avoir une chance de maintenir la hausse de la température moyenne globale à 1,5 ou 2 degrés Celsius, il est nécessaire de réduire substantiellement les émissions de GES d’ici 2050 et de réduire les émissions nettes à « près de zéro gigatonne de dioxyde de carbone équivalent, ou moins, d’ici 2100 ». Les Parties reconnaissent également que l’attribution d’un prix au carbone constitue une approche efficace et cohérente pour une réduction globale des GES.

    Malgré cette avancée significative, plusieurs ombres viennent noircir le tableau :
    • Le Fonds vert pour le climat détient à ce jour un capital évalué à $10 milliards US, bien loin de l’engagement des pays développés de mettre $100 milliards par an à partir de 2020, un montant d’ailleurs bien inférieur aux besoins.
    • Aucune entente sur un format de communication commun des « contributions volontaires nationalement déterminées ».
    • Aucun examen externe ou de révision de ces contributions avant leur agrégation.
    • Des divisions Nord/Sud restent toujours vives alors que les pays du sud attendent toujours un engagement pré-2020 d’actions d’atténuation des pays développés en échange de la négociation par le Sud d’un accord universel post-2020.
    • Dans l’accord de Lima, le Canada entérine ce que Stephen Harper refuse de faire depuis huit ans! Signer n’entraîne pas forcément action… Lors des négociations, le premier ministre canadien a osé affirmer qu’il serait « fou » de réglementer le secteur pétrole et gaz alors que c’est celui dont les émissions augmentent le plus au Canada…

    Malgré sa portée potentiellement immense, le projet d’accord n’est pas encore à la hauteur de l’urgence et de l’importance de l’enjeu. Comme un fumeur invétéré qui ferait le vœu de changer son comportement après que le médecin lui eut annoncé qu’il allait mourir s’il continuait sa mauvaise habitude, le monde se trouve à la croisée des chemins et espère beaucoup de la prochaine conférence à Paris à l’automne 2015.

    L’AQLPA sera encore une fois sur le terrain en 2015 parce que nous jugeons essentiel de fournir aux Québécoises et Québécois une vision éclairée des tenants et aboutissants de ces négociations, en parallèle des discours officiels. En vulgarisant ces questions complexes et faisant état de l’évolution des négociations, notre objectif est de vous amener à comprendre l’importance de ces rencontres et d’être mieux à même d’agir et de réagir pour le bien-être de nos collectivités.

    L’espoir résidant dans l’action, nous espérons compter sur vos dons pour continuer notre travail.



    Alain Brunel, directeur climat-énergie, Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
     

    Consultez le Blogue AQLPA pour lire les articles et communiqués diffusés par l'équipe AQLPA pendant la Conférence à Lima.


    Une année chargée devant nous!

    En 2015, l’AQLPA entend bien continuer sa lutte pour le bien commun. Quelques exemples d'actions qui jalonneront la prochaine année : appui aux initiatives municipales de biométhanisation, suite du déploiemeqnt du Chantier québécois en efficacité énergétique, promotion de l'électrification des transports et veille et réactions sur les grands enjeux environnementaux au Québec et au Canada.

    L’AQLPA poursuit sa mission et a besoin de votre appui.


    Vous pouvez maintenant nous aider en devenant donateur mensuel.

    source http://www.aqlpa.com/
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  • ROME – McCarthy chasse désormais les gros pollueurs
    ROME – McCarthy chasse désormais les gros pollueurs 

    McCathyGina McCarthy passe au Vatican aujourd’hui. Une nouvelle pas anodine puisqu’il s’agit de la directrice de l’Agence pour l’environnement (EPA) américaine et qu’elle est venue parler « climat » avec les responsables du Saint-Siège.
    Parmi les rencontres programmées, le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Justice et paix, est évidemment incontournable. Elle a prévu aussi de rencontrer les journalistes catholiques dans la matinée et des responsables du monde de l’entreprise dans l’après midi. Cette visite est liée à l’initiative prise par l’ambassadeur américain auprès du Saint-Siège, Ken Hackett.

     Pour Mme McCarthy, la visite au Vatican sera le coeur d’une visite de 5 jours qui lui permettra aussi de se rendre à Rome, Genève et Florence. Cette rencontre romaine a notamment pour sujet le plan d’action pour le climat que le président Barack Obama a présenté l’été dernier, proposant notamment de réduire les émissions de CO2 des industries américaines consommant du charbon, de 30 % d’ici 2030. Mme McCarthy précise :

        « De manière très claire, le changement climatique est un défi qui impacte non seulement la manière dont nous allons protéger les plus vulnérables mais aussi notre  responsabilité à protéger les ressources naturelles que Dieu nous a confié. Je crois que le président et moi-même sommes d’accord pour dire que le changement climatique est d’abord un défi moral. Il s’agit en effet de protéger les plus vulnérables et le travail de l’EPA, en se concentrant sur la santé publique et la protection de l’environnement, a toujours été orienté vers cette attention aux plus vulnérables, de manière à ce que, quand nous engageons une action, nous répondions d’abord à leurs besoins de manière la plus efficace possible. »

    Les responsables américains sont bien conscients de l’encyclique qui s’annonce. Ils espèrent qu’elle pourra contribuer à prendre des décisions importante à Paris, au cours de la COP 21. Aux Etats-Unis, en tout cas, l’EPA travaille déjà à connecter les communautés religieuses pour qu’elles puissent participer à la sensibilisation de tous à ces défis urgents. Le projet du Clean Power Plan a ainsi accueilli de nombreux commentaires, issus aussi des communautés chrétiennes. La conférence des évêques américains encourageait d’ailleurs les fidèles à participer à la discussion, organisant 8 rencontres débats à travers le pays. Les évêques ont aussi écrit par deux fois à l’EPA, soulignant la responsabilité morale à infléchir les émissions de CO2, au nom du respect des plus pauvres. La présence des réseaux caritatifs à travers le monde permettant facilement de voir les effets des dérèglements climatiques dans les pays les plus vulnérables. Le président Obama lui-même, à la fin du voyage qu’il vient de faire en Inde, a déclaré avec son homologue indien que le « changement climatique est une vraie menace envers l’humanité et les impératifs du développement durable, de la croissance et de l’éradication de la pauvreté. »

        « Gardons à l’esprit que les défis environnementaux ne sont pas simplement un problème de ressources naturelles ou de sécurité. Il s’agit aussi d’une menace fondamentale pour les économies à travers  le monde, rajoute McCarthy. C’est pourquoi il est important que le pape François continue de parler aussi clairement que possible parce qu’il y a des millions – si ce n’est pas des milliards- de personnes qui sont menacées ici, des personnes dont l’Eglise catholique et les autres religions prennent soin depuis de longues années. C’est au nom de ces personnes que nous devons parler. Et pour elles que nous devons agir. »

    DL
    Source : article de Brian Roewe

    Source https://ecologyandchurches.wordpress.com
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  • InterBible répondra en direct aux questions suscitées par la série télévisée La Bible (V télé)

     

    The Bible

     
    Le site interBible propose une réflexion sur les réseaux sociaux à l’occasion de la diffusion de la série La Bible à l’antenne de V télé les jeudis, à 19h, dès le 29 janvier 2015.

         La Bible est la traduction française de la série The Bible, diffusée aux États-Unis au printemps 2013. La série raconte en dix épisodes des histoires de l’Ancien et du Nouveau Testament, comme l’arche de Noé, l’Exode, la naissance et la mort/résurrection de Jésus-Christ. Puisque cette série a déjà suscité des polémiques et discussions aux États-Unis et en France, nous profitons de sa diffusion québécoise pour offrir une réflexion sur la Bible. Ainsi, lors des diffusions, nous invitons ceux et celles qui ont des questions ou des commentaires à les publier sur Twitter ou Facebook avec le mot-clic #SérieLaBible. Sébastien Doane, bibliste pour interBible animera cette discussion.

    Source www.interbible.org

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  • La vie est source de poésie.

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    Quand on va dans les rues ou les magasins, quand on prend le train, l'autobus ou le métro, on ne voit presque partout que des visages ternes, tristes, crispés, fermés, révoltés. Eh bien, ce n'est pas un beau spectacle !

     Et même si on n'a aucune raison d'être triste ou malheureux, en passant par là on est désagréablement influencé: on rentre chez soi avec un malaise qu'on communique à toute sa famille. Voilà la vie déplorable que les humains sont continuellement en train de se créer mutuellement. Pourquoi ne font-ils pas l'effort de présenter partout un visage ouvert, souriant, lumineux?

     Ils ne savent pas comment vivre cette vie poétique grâce à laquelle ils seront émerveillés les uns des autres. La véritable poésie n'est pas dans la littérature, la véritable poésie est une qualité de la vie intérieure. Tout le monde aime la peinture, la musique, la danse, la sculpture, les arts, alors pourquoi ne pas mettre sa vie intérieure en harmonie avec ces couleurs, ces rythmes, ces formes, ces mélodies ?

     C'est la poésie que l'on aime chez les êtres et que l'on cherche chez eux: quelque chose de léger, de lumineux, que l'on a besoin de regarder, de sentir, de respirer, quelque chose qui apaise, qui harmonise, qui inspire. Mais combien de gens, qui n'ont pas encore compris cela, vivent sans jamais se préoccuper de l'impression pénible qu'ils produisent sur les autres. Ils sont là, désagréables, bougons, les lèvres serrées, les sourcis froncés, le regard soupçonneux, et même s'ils essaient d'améliorer leur apparence extérieure par toutes sortes de trucs, leur vie intérieure prosaïque, ordinaire, ne cesse de transparaître.

     Alors, désormais, cessez d'abandonner la poésie aux poètes qui l'écrivent. C'est la vie que vous menez qui doit être poétique. Eh oui, l'art nouveau, c'est d'apprendre à créer et à répandre la poésie autour de soi, à être chaleureux, expressif, lumineux, vivant !

      Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com
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  • CLIMAT – A quoi sert la science, en fait ?

    CLIMAT – A quoi sert la science, en fait ? E&E

    Les Etats-Unis, pays fascinant. Il y a quelques jours, dans un vote mémorable, les Sénateurs ont adopté un amendement déposé par le sénateur Sheldon Whitehouse (Démocrate-RI) au projet de loi validant la réalisation du pipeline Keystone XL qui fait débat depuis des mois dans le pays. Cet amendement stipulait que « le changement climatique est réel et qu’il ne s’agit pas d’un ‘hoax’ (information mensongère) ». Reste à savoir si l’humain y est pour quelque chose, et ça ce n’est toujours pas gagné.

    L’amendement a été adopté à une écrasante majorité, un seul sénateur l’ayant rejeté. Il s’agit du sénateur Roger Wicker du Mississipi. Pour le sénateur Whitehouse, le vote quasi historique puisqu’il marque une vraie évolution de la part des sénateurs républicains notamment.

    « Alors que plusieurs Républicains avaient reconnu la réalité du changement climatique, (…) d’autres déniaient les résultats scientifiques ou refusaient de les commenter. J’ai été heureux de voir pratiquement tous les sénateurs républicains (…) reconnaitre aujourd’hui la réalité du changement climatique. J’espère que cela nous permettra d’aller plus loin pour voir maintenant ce que nous devrions faire pour règler ce problème. »

    En effet, dans les milieux républicains, la nouvelle ligne de défense se situe là désormais. Partout, sur les chaînes télé conservatrices ont voit défiler des responsables se donnant le nouveau mot d’ordre : « Je ne suis pas scientifique, donc je ne peux pas me prononcer sur les faits scientifiques. » Ce qui laisse songeur… A quand une remise en cause de la gravité ou du point d’ébullition de l’eau par ces sénateurs « non-scientifiques » ?

    Le sénateur James Inhofe, de l’Oklahoma,est plus direct. Même après ce vote auquel il a participé, il ne pense pas que les humains soient les premiers contributeurs à ce changement en cours. Un minimum pour ce dur entre les durs du parti républicain qui, il y a dix ans à peine disait clairement que pour lui, le changement climatique était bien un ‘hoax’. Son commentaire après le vote en dit long :

    « Le climat change, il a toujours changé et il changera toujours. Il y a des preuves archéologiques, bibliques et historiques pour cela. (…) Il y a des gens qui sont tellement arrogants, qu’ils imaginent avec le pouvoir de changer même le climat. »

    On ne s’étonnera donc pas que le deuxième amendement déposé par le sénateur démocrate Brian Schatz, déclarant que « le changement climatique est réel et que l’activité humaine y contribue de manière significative » ait eu moins de succès.Pourtant, cinq sénateurs républicains ont quand même franchi la ligne rouge, votant pour cet amendement, sans que cela ne suffise. Il faut dire que les enjeux pouvaient être importants pour le monde des affaires américain, opposé à ce genre de mobilisation qui risquerait de nuire à leurs projets habituels.

    Brant Olson, directeur de la campagne « Forecast the Facts » rappelle que

    « 97 % des scientifiques du climat s’accordent pour dire que la terre se réchauffe et que l’activité humaine en est la cause. Il n’y a pas d’institution national ou scientifique qui, à travers le monde, remette en cause cela. Près de 200 institutions à travers le monde, dont le Pentagone et l’US Navy, ont émis des avis public soulignant les risques de ce changement climatique d’origine anthropique. L’Histoire n’aura pas un regard très bienveillant envers ceux qui ont voté en ignorant volontairement ces faits au moment même où des actions pourraient être prise. Et les électeurs de 2016 ne l’auront pas non plus.

    Le président Obama lui-même, dans son discours sur l’Etat de la Nation, avait déclaré

    « Aucun défi ne pose un risque plus grand aux générations futures que le changement climatique. 2014 a été l’année la plus chaude enregistrée sur la planète. Si une année ne suffit pas pour dessiner une tendance, on peut quand même constater que 14 des 15 années les plus chaudes enregistrées l’ont été durant les 15 premières années de ce siècle. »

    DL

    Source https://ecologyandchurches.wordpress.com
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  • Lien vers une vidéo de 7 min.

    Francoi et  Al-KamilLes Chrétiens en tant qu'hommes peuvent combattre et même tuer leur ennemi au nom de la légitime défense mais ils ne peuvent pas le faire au nom du Christ car il a dit: Aimez vos ennemis; faites du bien à ceux qui vous haïssent. Bénissez ceux qui vous maudissent, et priez pour ceux qui vous maltraitent . C'est pour cela que la démarche de Saint François d'Assise est conforme à l'enseignement du Christ. Les Chrétiens d'Orient ont toujours refusé d'utiliser la violence pour imposer leur foi. L'exemple de saint François reflète bien la relation des chrétiens d'Orient avec leur frères musulmans.
      
    Saint Francois avait déjà essayé par deux fois de se rendre en terre sainte pour faire connaître le Christ aux Musulmans, mais à chaque tentative, il tombait malade en cours de route et était obligé d'abandonner son projet. En 1219, la guerre fait rage entre les Croisés et l'Islam. Les deux armées se faisaient face. Le sultant al-Kamil avait même publié un décret promettant une forte récompense en or à quiconque apporterait la tête d'un chrétien. Les Croisés commandés par Pélage essayaient de prendre le port de Damiette avec l'intention de conquérir l'Égypte.
     
    C'est dans ces circonstances de conflit que Saint Francois avec son compagnon frère Illuminé, décident d'aller précher l'Evangile chez les Musulmans. En réalité, leur objectif c'est d'aller voir le Sultant lui-même (pas moins) pour lui parler du Christ! Dans le camps des Croisés on les prend pour des fous. On essaye de les empêcher de partir car on est sûr qu'ils se feront massacrés. Mais fasse à la détermination de Saint François, ils les laissent partir. Après avoir prié, ils s'en vont en chantant: "Si j'ai à marcher au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi." Après quelques heures de marche ils rencontrent deux brebis; à leur vue Francois dit à son compagnon: "Aie confiance dans le Seigneur, frère, car voici accompli pour nous cet avertissement de l'Évangile : "Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups."
     
    Quelques pas plus loin, ils tombent entre les mains d'une troupe qui les arrêtent brutalement et s'apprête à les égorger. Frère Illuminé se prépare à subir le martyr et commence à réciter la prière des morts, mais Saint Francois se met à crier: Sultano el-Kamil ! Sultano el-Kamil! (1). Le chef de la troupe n'ose plus les égorger et décide de les conduire à l'intérieur de la ville de Damiette et de les remettre aux gardes. Ceux-ci les fouillèrent et les questionnèrent longuement. François réitéra sa demande de voir le sultan. Petit à petit la méfiance céda peu à peu devant le charme qui émanait de cet étrange petit homme extrêmement vivant, plein de courtoisie, au parler clair et chantant. Enfin il fut convenu que François et son compagnon seraient introduits auprès du sultan.
     
    El-Kamil était un chef de guerre, un homme politique et un fin diplomate. Quand tous les dignitaires, conseillers ou théologiens eurent pris place de chaque côté du prince, on amena François et Illuminé. Les bures rapiécées et décolorées des deux frères contrastaient avec le luxe oriental de cette salle d'audience. S'adressant alors aux deux inconnus, le sultan leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à quel titre, et comment ils avaient fait pour venir. Avec une belle assurance François lui répondit qu'il avait été envoyé d'au-delà des mers, non par un homme, mais par le Dieu très haut pour lui indiquer, à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer l'évangile. Il se mit tout simplement à prêcher au sultan Dieu-Trinité et Jésus, sauveur du monde. Ce n'était pas un théologien qui défendait une thèse, ni un prédicateur qui exhortait une foule. C'était un poète, un troubadour en proie à la plus sublime inspiration. Avec des mots simples de tous les jours, il disait l'amour éternel de Dieu, il recréait l'univers avec sa lumière, ses couleurs, sa vie et son mystère.
     
    L'Amour n'est pas aimé.
    Le sultan avait entendu parler de la religion chrétienne. Pourtant une objection le pressait. Il ne put la retenir :Pourquoi les chrétiens qui croient en un Dieu-Amour et qui ont toujours le mot charité à la bouche, s'acharnent-ils à nous faire la guerre ? Leurs moeurs ne sont pas douces. Ils veulent et Jérusalem et l'Egypte. Pourquoi ce désir brutal de domination ? Qu'ils lèvent le siège devant Damiette et nous croirons à leur volonté de paix. Le sultan s'était animé en parlant. Mais déjà il regrettait la vivacité de son langage. François avait baissé les yeux, le visage assombri, triste. Il sentait peser sur lui en cet instant comme un poids énorme. Là-bas, devant Damiette, il y avait toute cette machine de guerre des chrétiens, ce cercle de fer dans lequel ils s'efforçaient jour après jour d'étrangler la ville La guerre a beau être juste et sainte, elle réveille dans le coeur de l'homme tous ses démons. François se borna à répondre humblement, gravement : Sire, l'Amour n'est pas aimé. L'Amour en ce monde est toujours crucifié.
     
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    1- Mahboub Chartouni m'a raconté cette histoire qui lui est arrivée. C'était au tout début de la guerre du Golfe. Il travaillait au Koweit. Quelques jours après l'invasion du Koweit par l'Irak beaucoup de Libanais ont fui le Koweit pour le Liban en passant par l'Irak. Il m'a dit qu'un ami libanais lui avait confié sa femme et sa fille pour les mettre à l'abris au Liban. Arrivés le soir à Bagdad, ils trouvent un hotel pour passer la nuit. Là, ils sont agressés par des Irakiens qui veulent violer la fille. Mahboub alors s'y oppose: il est roué de coups. Il se met alors à crier "Saddam! Saddam! au secours!" En entendant l'appelle au secours adressé à Saddam les agresseurs s'en fuient!. Il s'en tire juste avec quelques bleus à l'oeil. Mais finallement rien de grave. La fille n'a pas été violée. On voit donc l'histoire de Saint François n'est pas une légende. Le fait de crier le nom du maître des lieus a certainement évité à Saint François et frère Illuminé d'être tué sur le champs.
     

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    source: http://orient.chretien.free.fr

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  • SOLIDARITE – L’énergie d’une transition juste

    2015 Revue ProjetLe dernier numéro de la revue Projet (février 2015, n° 344) vient de paraître. Un numéro passionnant fruit de deux ans de travail avec des chercheurs, des militants écologistes, des associations de lutte contre la pauvreté. Tout cela pour poser une question simple : « Aura-t-on l’énergie d’une transition juste ? ». On peut y lire notamment le fruit du travail mené par la communauté Magdala à Lille, avec des personnes en précarité.

    À Lille, un groupe de personnes en situation de précarité a engagé, avec l’association Magdala, une réflexion et des actions sur le logement écologique, l’alimentation biologique, l’accès à l’eau… Il nous livre ici le fruit de ses échanges sur la transition énergétique et la justice sociale.
    Qu’évoque pour vous le terme de « transition énergétique » ?

    « Il n’y a plus de pétrole ou, plutôt, il coûte de plus en plus cher à exploiter et il faut trouver autre chose. »« La transition énergétique, c’est une nouvelle manière de vivre : c’est changer. Je pense qu’avec tout le monde, en donnant ses idées et en se regroupant, on arrive à faire quelque chose et à s’en sortir. »« C’est une nouvelle manière de consommer, aller vers de l’énergie moins polluante. »« Il y a une façon de consommer où on fait des économies. Pour moi, la transition d’énergie, c’est ça aussi. Moi je sais que j’ai des trucs chez moi : quand je fais cuire des choses, je mets un couvercle et j’arrête la gazinière avant la fin et je laisse cuire. Ça reste chaud et ça économise ma consommation. Le soir, pour regarder la télé, j’éteins la lumière. Je fais de l’économie d’énergie petit à petit. Comme tout est électrique, si j’allume tout, je me retrouve avec des factures énormes.» « Parfois, il faut se serrer la ceinture… Il faut faire attention à la consommation d’énergie. Il y a des gens qui ne font pas attention. La planète est déjà fortement détraquée et si on continue comme ça, ça risque d’aller très mal au niveau climatique et au niveau pollution. »

    Renvoyés à l’essentiel
    Par Daniel Maciel, qui a animé le groupe de réflexion de Magdala
    Interroger la consommation à travers la rencontre de personnes très pauvres, en marge de la société ou en précarité, nous met toujours mal à l’aise à cause des projections que nous pouvons faire sur ce qu’elles vivent, sur les difficultés qu’elles rencontrent. En marge de notre société de consommation, elles nous renvoient individuellement et collectivement à la question du partage des ressources de la planète, de l’accès de tous à l’eau, à l’énergie, à la nourriture, mais aussi au savoir, aux loisirs. On observe fréquemment deux attitudes à leur égard : l’apitoiement ou l’accusation. Personnellement, la rencontre avec le monde des très pauvres, il y a une vingtaine d’années, a complètement transformé mon regard. Ce qui me frappe toujours, c’est leur capacité à nous ramener très vite à l’essentiel. Les questions de la transition énergétique et des nouveaux modes de consommation sont intimement liées au sens de ce que nous voulons vivre ensemble, à la manière d’être en relation les uns avec les autres, à la manière d’être en égalité. Ceux et celles qui ont l’expérience de la précarité ont des choses à nous dire sur le sens. Il y a urgence à les associer en amont à la réflexion ; c’est important pour tous, c’est vital pour eux.

    Quand on parle d’énergie, en quoi est-ce une question de justice ?

    « Cet hiver, j’ai abusé du chauffage électrique. Je ne m’en suis pas rendu compte. Je ne pensais pas qu’en mettant un degré de plus au thermostat la facture serait aussi importante. C’est en ayant la régularisation que je m’en suis rendu compte. Pour le coup, j’aurais pu retomber dans la précarité et perdre le logement. En étant au RSA, la seule marge de manœuvre, c’est à peu près 50 euros. Pour une telle régularisation, la marge de manœuvre a complètement sauté et c’est la nourriture qui sert de variable d’ajustement. » « Moi aussi, quand je vois que j’ai beaucoup de factures, je mange léger et je garde l’argent pour mon prélèvement. Si je peux pas manger de bifteck, c’est pas grave, je mange un œuf. C’est ce que je fais aussi, moi, pour ne pas avoir de dettes. C’est pas parce qu’on a un logement que c’est très facile… » Trop souvent, entre « manger ou se chauffer, il faut choisir ». « La nourriture, c’est la seule variable qu’on peut ajuster soi-même. C’est aussi pour ça qu’à l’accueil de jour de Magdala, il y a des personnes qui continuent de venir alors qu’elles ont un logement. On vient prendre un petit déjeuner parce que ça permet d’avoir un minimum de nourriture variée. Parce que chez nous, en général, on mange des pâtes et pas d’autres choses… »

    Le simple fait d’avoir un logement ne veut pas dire qu’on est sorti de la précarité. Et c’est un peu cela le drame.

    « Les transports coûtent très cher si on est au RSA. Un aller-retour Paris-Lille en train, c’est environ 100 euros. Le RSA, c’est environ 500 euros. Venir de Lille à Paris, c’est plusieurs mois d’économies. En en discutant, certains d’entre nous ont découvert qu’il y avait des tarifs moins chers en prenant des billets à l’avance. Le problème, c’est qu’on doit économiser et qu’on n’a pas l’argent à l’avance. Certains tarifs, on ne peut les avoir que par internet et il faut une carte bleue. Si on prend le train sans payer, ce sera pire, il faudra rembourser le billet et l’amende pendant des mois. En fait, pour payer moins cher le train, il faut déjà avoir les moyens ! » « L’énergie qu’on ne peut pas avoir avec l’électricité ou le gaz, on peut l’avoir dans la rencontre avec les autres. C’est l’énergie humaine, c’est la soif d’aller vers les autres. » « C’est pas l’énergie en tant que telle qui est importante, mais ce qu’elle nous permet de faire et, en particulier, toutes les relations qu’elle nous permet de développer. »

    Comment envisagez-vous votre rôle face à la montée de la précarité énergétique ?

    « Vivre la précarité, garder sa fierté, c’est possible. C’est par rapport à la personne qui te tend la main, par rapport à sa façon d’être, on pourra garder sa fierté ou pas. À partir du moment où on n’est pas jugé, on peut garder sa fierté même quand on est en précarité. » « Dans la précarité énergétique, il y a une part de responsabilité personnelle et une part de responsabilité collective. Si on ne dit pas que je suis responsable dans ce qui m’arrive, je ne trouve pas de solution, je ne peux rien faire. » « C’est pas parce qu’on est à la rue qu’on a perdu notre faculté de penser. C’est vrai, on passe la nuit à cogiter. » La justice sociale, c’est réduire le coût d’accès à l’énergie, mais c’est aussi accéder à la compréhension des choses pour pouvoir être soi-même acteur. Les pauvres ont une capacité à comprendre, à être acteurs pour trouver des solutions et ont des capacités à transmettre : « Il ne faut pas être utilisateur seulement, il faut aussi comprendre. » « Si tu comprends pas, tu es condamné à ce qu’on te fasse l’aumône. » Au sein de notre groupe, nous nous organisons pour prendre nos responsabilités : on se forme, on réfléchit ensemble, on met en place ce qu’on a appris et on essaie de transmettre. « Cette année, nous travaillons à mettre au point un ‘diagnostic en marchant’ : avec d’autres, nous avons organisé des réunions avec le Pact, un bailleur social, sur des thématiques comme l’électricité, l’eau, le chauffage, la sécurité, les droits des bailleurs et des locataires… L’idée, c’est de se former et de fabriquer un petit livret avec tous les points d’attention qu’on peut avoir sur toutes les thématiques et ensuite de faire un tour de notre maison et de voir ce qu’on peut améliorer. C’est bon pour les économies d’énergie mais aussi pour la santé, parce que parfois on bouche les aérations en se disant qu’on aura moins froid, mais en fait l’air se pollue. » « On risque toujours de réduire les personnes en précarité énergétique à des factures impayées. Le souci premier des personnes qui ont peu de ressources, c’est comme pour tous, celui de la relation aux autres. »

    Source https://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • Homélie du 4ème dimanche du temps ordinaire (1er février 2015)

    Abbé Jean Compazieu 

    Une Parole qui libère

    Image hébergée par servimg.com

     Textes bibliques : Lire
    Les textes bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle qui vient raviver notre espérance. Il y a des jours où nous en avons bien besoin. Quand tout va mal, nous pouvons nous tourner vers le Seigneur ; nous pouvons compter sur sa présence et son amour. Son grand et unique souci c’est de sauver toute l’humanité.
     
    C’est ce message que nous trouvons dans la première lecture. Avant de mourir, Moïse promet aux gens de son peuple que Dieu ne les abandonnera pas. Il va continuer à les guider et à les enseigner, même après la disparition de Moïse : « Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez. » Plus tard, les chrétiens reliront ce passage en l’appliquant à Jésus. L’apôtre Pierre comprendra que lui seul a « les parles de la Vie éternelle ». Notre réponse doit être une attitude d’écoute et d’accueil. « Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur. »

    Des prophètes, il y en toujours eu dans la vie de l’Église. Comprenons bien, un prophète ce n’est pas quelqu’un qui prédit l’avenir pour nous dire ce que nous avons envie d’entendre. C’est plutôt un homme ou une femme qui s’efforce d’être à l’écoute de la Parole de Dieu et qui en témoigne. Il se fait le porte-parole de Dieu à travers ses paroles, ses actes et toute sa vie. Dans le monde  d’aujourd’hui, nous avons de très nombreux prophètes, des hommes, des femmes et des enfants, qui  témoignent de leur attachement au Christ jusqu’au martyre.

    Dans la seconde lecture, nous entendons saint Paul nous recommander d’être attachés à Dieu sans partage. Cet appel vient rejoindre ceux qui sont mariés et ceux qui ne le sont pas. Il faut savoir qu’il s’adresse à des gens qui vivent dans le luxe et la luxure. Mais quand on a rencontré le Christ, c’est toute la vie qui est changée. Nous en avons de nombreux témoignages dans la vie de l’Église. L’important c’est de rester unis au Seigneur, chacun selon sa propre vocation.
    L’Évangile nous rapporte la première prédication de Jésus. Il est LE prophète qui enseigne avec autorité. Jésus est d’abord un enseignant. Il est venu nous révéler le Père et nous enseigner le sens des Écritures. En face de lui, nous sommes appelés à devenir des disciples, des gens qui l’écoutent et le suivent. Je ne me fabrique pas MA religion ; je ne me fabrique pas un Dieu comme ça m’arrange. Je me mets à l’écoute de Jésus qui enseigne.

    L’Évangile insiste sur ce point : Jésus enseigne avec autorité. Il est le Verbe du Père, la Parole de Dieu. Il n’a à se référer à personne d’autre. En lui, habite la plénitude de la divinité. Par rapport aux scribes et aux pharisiens de son temps, c’est tout-à-fait nouveau. Dans leur enseignement, ils se contentaient de répéter ce qui avait été dit avant eux : « Rabbi Untel, bénie soit sa mémoire, disait que… » Avec Jésus, il n’en est pas ainsi : sa seule référence, c’est le Père.

    Dans la synagogue, il y avait un homme qui était possédé par un esprit impur. Cet esprit ne l’a pas empêché de venir à la synagogue pour écouter l’enseignement de Jésus. Il ne nous empêche pas non plus d’aller à l’église. Un esprit impur, c’est un esprit qui nuit à notre intégrité. Il nous empêche d’être complètement donnés à Dieu. Nous n’entendons que ce que nous avons envie d’entendre. Et nous n’acceptons pas d’être remis en cause. « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? » Autrement dit, « pourquoi viens-tu nous déranger ? » Cet Évangile doit être reçu comme un appel à la foi. Cela doit être une adhésion amoureuse et pas seulement une simple connaissance.

    Accueillons cet Évangile comme une bonne nouvelle : Jésus est venu pour nous débarrasser de tout ce qui nous empêche d’être nous-mêmes, en particulier des esprits mauvais qui nous détournent de Dieu. Plus tard, il donnera ce pouvoir à ses disciples. La Parole de Dieu manifestée en Jésus est bien plus forte que tous les démons et tous les esprits mauvais. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot.

    Comme autrefois dans la synagogue, le même Jésus rejoint les communautés réunies en son nom dans toutes les églises du monde. Il nous fait entendre sa Parole. Il vient nous libérer de toutes nos possessions. Ouvrons-nous à cette Parole qui guérit d’elle-même. Avec lui, nos actes et toute notre vie deviendront conformes à cette parole. En accueillant le Christ libérateur, nous pourrons chanter avec plus de force : « Ta Parole, Seigneur est vérité, et ta loi délivrance. » Amen

    Sources : revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en paroisse, homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye), commentaire de Claire Patier.

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Prophètes de malheur,
    prophètes de bonheur

    http://www.philophil.com/images/dissertation/prophete/le_devin.JPG

    (image sur Internet par ofs Sherb)

    Un Dieu courroucé dont la colère ne connaît aucune limite. Voilà le portrait scandaleux qui se dégage d'un premier contact avec les livres prophétiques de l'Ancien Testament. Cependant, affirmer que YHWH annonce le malheur n'est pas tout dire. Le lecteur attentif constatera que les livres prophétiques attribuent également à Dieu des promesses de salut. Malgré cela, certains problèmes demeurent. Par exemple, les prophètes juxtaposent des promesses de délivrance et des paroles de malheur sans expliquer ni comment, ni pourquoi leur discours change aussi abruptement. Les prophètes nous décrivent-ils un Dieu schizophrène qui, ayant aimé son peuple un jour, se déclare prêt à le détruire le lendemain? Bien naïf celui qui serait tenté de ne voir en ce Dieu des prophètes qu'un personnage capricieux et immoral.

         Encore, faut-il que ce lecteur soit averti. En effet, il serait périlleux d'interpréter les textes bibliques sans tenir compte de leur contexte littéraire, historique et culturel. Il s'ensuivrait de graves malentendus sur le caractère des jugements attestés chez les prophètes. L'annonce du malheur (la malédiction) est également attestée à l'extérieur d'Israël. Chez les autres peuples du Proche-Orient ancien, la malédiction joue un double rôle: elle met en garde contre certaines actions et elle annonce la mort de quiconque transgresse l'interdit. Toute perspective pédagogique en est absente. Dès qu'on enfreint les prescriptions, on devient l'objet d'un jugement irrévocable.

         Dans leur recours à la malédiction, les prophètes reflètent, à bien des égards, les pratiques du Proche-Orient ancien. Tout d'abord, ils n'en font jamais un usage aléatoire. Le jugement découle toujours de la transgression d'une prescription. Les prophètes annoncent le jugement pour deux raisons fondamentales: l'injustice et l'idolâtrie. Si la malédiction prophétique suivait exactement le modèle répandu chez les peuples voisins d'Israël, nous serions en présence de l'annonce exclusive du malheur. Cependant, ce n'est pas le cas! Dans les livres prophétiques, l'objectif ultime du jugement semble être le rétablissement plutôt que la destruction du peuple. Malgré la sévérité des paroles de malheur énoncées, le salut du peuple constitue la préoccupation première des prophètes.

         Pour qu'Israël puisse survivre en tant que peuple de Dieu à l'époque des prophètes, une conversion radicale s'impose. Les prophètes ont recours à différents moyens, dont la malédiction, pour susciter un tel changement. Dans les textes prophétiques, la malédiction a un double but: alors que les ­jugements sur l'avenir sont dissuasifs, on attribue une fonction pédagogique aux malheurs anciens. À ce titre, Amos 4, 4-12 est particulièrement révélateur. Dans les versets 6 à 11, Amos évoque une série de catastrophes qui ont frappé Israël dans le passé. Ces malheurs sont le résultat de l'infidélité du peuple envers YHWH. Mais le texte est clair : si Dieu prononce ces jugements, ce n'est pas pour anéantir le peuple, mais pour lui rappeler son infidélité. L'expression mais vous n'êtes pas revenus jusqu'à moi (vv. 6.8.9.10.11) reprise cinq fois dans ce passage exprime cette intention rédemptrice de Dieu.

         Cependant, le texte biblique ne se limite pas à noter les jugements du passé. Le prophète en constate l'échec et évoque l'assurance d'une rencontre ultime entre YHWH et son peuple. Cet affrontement laisse planer la menace d'une destruction finale et irrévocable : Prépare-toi à rencontrer ton Dieu, Israël (v. 12). Le prophète pressent ce point de non-retour; tout n'est pas que rhétorique et pédagogie. Si le peuple refuse de retourner à YHWH, malgré les avertissements et les jugements, Israël sera anéanti.

         Cette tension entre l'annonce de malheurs et la promesse de salut attestée dans le texte prophétique n'est-elle pas à l'image de Dieu lui-même? YHWH est déchiré entre le désir profond de sauver son peuple et la nécessité d'agir pour le discipliner. Dieu est comme un médecin qui doit traiter une personne atteinte du cancer; plus la maladie est grave, plus le traitement risque de perturber voire de tuer le patient.

         L’annonce du malheur chez les prophètes, c’est beaucoup plus que l’expression de la colère de Dieu. C’est avant tout l’expression de sa souffrance. Le Dieu de l’Ancien Testament est un Dieu dont la préoccupation rédemptrice oriente l’action. Le salut de l’homme et de la femme est au cœur de son projet. Cependant, malgré son désir intense de relation avec l’être humain, Dieu ne s’impose pas au cœur de l’homme. Il emploie tous le moyens possibles pour amener l’humanité a`se tourner vers lui, mais son appel demeure une invitation. La liberté, cette image de Dieu au plus profond de notre être, nous permet d’accueillir ou de rejeter cette invitation.

    (Source : par Pierre Gilbert, adaptation de Yves Guillemette, ptre, Parabole, janvier-février 1998).

     Yves Guillemette, ptre

     Source: Le Feuillet biblique, no 2431. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.interbible.org
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