• Ézéchiel : quand Dieu s’exile pour être avec son peuple

    Ézéchiel

    Vitrail représentant le prophète Ézéchiel
    Allemagne, milieu du 15e siècle
    Victoria and Albert Museum, Londres

    En 587 av. J.-C., Jérusalem est détruite par les troupes de Nabuchodonosor. Le Temple est pillé et détruit par le feu. Une partie du peuple est déporté de force. Ézéchiel est un ancien prêtre du Temple de Jérusalem qui a vécu avec les exilés dans la capitale de l’empire babylonien. Il parle à partir de visions qui s’imposent à lui et qu’il transcrit en images et symboles, créant ainsi un langage que l’on retrouvera plus tard dans les livres apocalyptiques. Ézéchiel jouera certainement un rôle fondamental auprès de ce peuple qui a perdu tous ses repères habituels. Or, Dieu ne l’a pas abandonné. Bien au contraire, Dieu les accompagne en exil. Sa première vision, sur une terre étrangère, en constitue l’annonce :

    La parole de Dieu fut adressée à Ézékiel, fils du prêtre Bouzi, dans le pays des Chaldéens, au bord du fleuve Kebar. La main du Seigneur se posa sur lui. J’ai vu : un vent de tempête venant du nord, un gros nuage, un feu jaillissant et, autour, une clarté ; au milieu, comme un scintillement de vermeil du milieu du feu. Au milieu, la forme de quatre Vivants ; elle paraissait une forme humaine… (Ez 1,3-4)

    Au-dessus de ce firmament, il y avait une forme de trône, qui ressemblait à du saphir ; et, sur ce trône, quelqu’un qui avait l’aspect d’un être humain, au-dessus, tout en haut. Puis j’ai vu comme un scintillement de vermeil, comme l’aspect d’un feu qui l’enveloppait tout autour, à partir de ce qui semblait être ses reins et au-dessus. À partir de ce qui semblait être ses reins et au-dessous, j’ai vu comme l’aspect d’un feu et, autour, une clarté. Comme l’arc apparaît dans la nuée un jour de pluie, ainsi cette clarté à l’entour : c’était l’aspect, la forme de la gloire du Seigneur. À cette vue, je tombai face contre terre, et j’entendis une voix qui me parlait. (Ez 1,26-28)

         Cette vision apporte un élément nouveau dans la conception religieuse d’Israël de cette époque. À une population encore traumatisée, Ezéchiel annonce que Dieu n’est lié ni à un temple, ni à un lieu particulier, ni aux sacrifices qu’on lui offre. Il a accompagné son peuple en exil, il reste avec lui. Son amour pour lui est gratuit et ce qu’il attend, c’est une réponse personnelle à son amour. L’idée d’un Dieu différent de l’antique conception se met en place, ainsi que la prise de conscience de la responsabilité personnelle. Ezéchiel l’exprime dans un de ses oracles :

    Et pourtant vous dites : « La conduite du Seigneur n’est pas la bonne ». Écoutez donc, fils dIsraël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra. Si le méchant se détourne de sa méchanceté pour pratiquer le droit et la justice, il sauvera sa vie. Il a ouvert les yeux et s’est détourné de ses crimes. C’est certain, il vivra, il ne mourra pas. (Ez 18,25-28)

         Durant la haute antiquité, on voit la vie de l’homme prise dans les griffes de la destinée à laquelle il ne peut échapper ou soumise à l’arbitraire divin. L’apport du courant, initié par le prophète Ezéchiel, est de poser l’humain comme responsable de son destin. Dans la réflexion qui est la nôtre, cette notion est capitale et très moderne. Elle inaugure la conception d’un homme libre de ses choix et responsable de ce qui lui arrive. Ajoutons encore l’idée de faute ou du péché. Le refus de marcher dans le droit et la justice conduit à la mort. Mais la reconnaissance de ses fautes et le retour ou la conversion à Dieu conduisent à la vie. L’agir moral prend une place de plus en plus grande dans la pratique religieuse. On ne peut pas « plaire à Dieu » sans s’efforcer de vivre selon sa loi ou les dix paroles (ou commandements) données à Moïse sur le Sinaï. En exil à Babylone, le peuple d’Israël invente également une nouvelle pratique religieuse dans laquelle l’écoute et la fidélité aux Paroles du Seigneur ainsi que la méditation des « hauts faits de Dieu en faveur de son peuple » prennent de plus en plus de place. À Babylone, commence une longue relecture méditée des anciennes traditions tribales et l’écriture progressive des livres de la Bible autour desquels Israël forgera son identité. Soulignons également l’apparition progressive d’un culte organisé autour de la Parole célébrée, commentée, méditée, priée.

         Le langage prophétique présente des rugosités que nos esprits modernes peinent à accepter. Quand un prophète s’exprime, il n’utilise pas la langue de bois. Il dénonce sans ménagement certains comportements et les paroles qu’il prête à Dieu heurtent la sensibilité de notre temps. Le prophète tranche dans le vif. D’un côté, il y a le juste et de l’autre l’injuste et le méchant. Je sais que ce n’est pas si simple et que le cœur humain est partagé : Je connais également les dégâts psychologiques causés par une notion de culpabilité exacerbée autour du péché… Cela n’empêche pas d’entendre le message du prophète ! Les catastrophes (écologiques, financières, sociales), la violence qui se déchaîne (les guerres et leurs flots de réfugiés) les violences sociales (fossé grandissant entre pauvres et riches) dont nous sommes témoins aujourd’hui et parfois victimes, ont souvent une origine humaine : le choix catastrophique d’hommes politiques, les jeux financiers des grandes banques, la mégalomanie qui prend la tête et le cœur de certains individus insensibles aux conséquences désastreuses de leurs choix… Suffit-il de dire comme certains ministres après une catastrophe sanitaires ; responsable, mais pas coupable ? Les décisions concrètes prises à tel moment génèrent des conséquences. Ne prendre en considération que son propre ego sans tenir compte de l’autre peut devenir criminel. Le prophète n’est pas un moralisateur. C’est un homme lucide sur tout ce qui se vit autour de lui. Il met en garde et rappelle que les choix effectués ont des conséquences dont on ne peut pas se dédouaner purement et simplement. Pourtant, malgré un diagnostic très sévère, Ézéchiel reste optimiste et plein d’espérance ; il connaît la fidélité de Dieu pour son peuple et n’oublie pas de la rappeler en des termes bouleversants :

    Je sanctifierai mon grand nom, profané parmi les nations, mon nom que vous avez profané au milieu d’elles. Alors les nations sauront que Je suis le Seigneur – oracle du Seigneur Dieu – quand par vous je manifesterai ma sainteté à leurs yeux. Je vous prendrai du milieu des nations, je vous rassemblerai de tous les pays, je vous conduirai dans votre terre. Je répandrai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés ; de toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’ôterai de votre chair le cœur de pierre, je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon esprit, je ferai que vous marchiez selon mes lois, que vous gardiez mes préceptes et leur soyez fidèles. Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères : vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. (Ez 33,23-28)

         Les paroles de prophètes comme Ezéchiel sont recueillies et méditées largement par les disciples qui se rassemblent autour d’eux. Ils vont avoir des conséquences sur la manière de penser l’histoire biblique. Pris dans un univers intellectuel et culturel puissant, les exilés côtoient une littérature religieuse particulière à ce temps, avec des cultes et des rituels qui s’organisent autour de grands mythes d’origine qui parlent, eux aussi, de l’être humain et de son destin dans le monde. Cette littérature va influencer les scribes juifs qui se demandent eux aussi comment parler du destin de l’humain, de son origine et des raisons qui peuvent expliquer sa situation dans un monde marqué par la violence et la mort. À cette époque, commence probablement l’écriture des onze premiers chapitres de la Genèse, qui fourniront la matière de notre prochaine réflexion.

    Roland Bugnon

    source http://www.interbible.org/interBible/

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  • Bonjour

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     Nous avons le plaisir de vous inviter à venir

    Parcourir l’Évangile de saint Matthieu

    avec le Père Richard Dandenault

     Le lundi à 15 heures

    14 novembre

    28 novembre

                                12 décembre

                         Bienvenue à tous! au

                       Monastère des clarisses de Sherbrooke,

                     313 Queen, Sherbrooke, J1M 1K8
                      Tél. : 819-346-9206

    source http://clarisses-estrie.eklablog.com/

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  • Un rouleau carbonisé de la Bible est déroulé virtuellement

    Un ostracon dans la main du chercheur français

    Les premières colonnes du parchemin déroulé (photo © Science Advances)

    Aux alentours de l’an 600 de notre ère, la synagogue de la communauté juive d’Ein Gedi a été ravagée par les flammes de même que les maisons d’habitation qui la jouxtaient. Situé au bord de la rive occidentale de la mer Morte, à la limite du désert de Judée, le site a été enseveli et est tombé dans l’oubli. En 1965, des paysans ont découvert la présence de la synagogue lors du labourage d’un champ. De 1970 à 1972, des fouilles archéologiques ont été entreprises révélant les différentes phases d’occupation du site depuis le début de notre ère. Dans l’arche de la synagogue, les archéologues ont trouvé un rouleau de la torah complètement carbonisé. Le parchemin a été conservé par l’Autorité israélienne des antiquités pendant plusieurs années en attendant de trouver une solution pour en révéler le contenu.

    Une technologie récente basée sur les rayons X et des avancées dans l’analyse et le traitement des images 3D a permis de reconstruire la surface du rouleau de parchemin. Cette tâche de traitement des données a été confiée au professeur Brent Seales, de l’Université du Kentucky (États-Unis), qui a développé une méthode virtuelle de déroulement de rouleaux fermés. Le scanner pouvant détecter et localiser les traces de métal dans l’encre utilisée, les chercheurs ont été capables de lire les premières colonnes du document une fois déroulé virtuellement. Le texte comporte 35 lignes par colonne, dont 18 étaient préservées; les autres lignes ont été faciles à reconstituer par les chercheurs et le processus a révélé que le rouleau contenait les deux premiers chapitres du livre du Lévitique, le troisième livre de la torah [1].

    En lisant le parchemin d’Ein Gedi, « nous avons été frappés par le fait que certains passages sont identiques dans le moindre détail calligraphique et l’organisation des sections au texte massorétique, qui fait autorité au sein du judaïsme », a expliqué, lors d’une conférence de presse citée par l’AFP, Michael Segal, directeur de la faculté de Philosophie et de religion à l’Université hébraïque de Jérusalem. Rappelons que le texte massorétique était utilisé en Europe à l’époque médiévale et présente un texte standardisé de la bible hébraïque. Les juifs de l’oasis d’Ein Gedi en Israël utilisaient donc eux aussi, dès la fin du VIe siècle, un texte standardisé semblable à celui qui fait encore autorité aujourd’hui dans le judaïsme! Cette version du texte du Lévitique représente le plus ancien témoin du texte biblique trouvé dans une ancienne synagogue. Comme le souligne l’exégète Michael Langlois, ce texte constitue « un repère très utile dans l’évolution de la calligraphie, car nous n’avons presque rien entre l’époque de Bar Kokhba au IIe siècle ap. J.-C. et les grands codex du Xe siècle ».

    [1] William Brent Seales, Clifford Seth Parker, Michael Segal, Emanuel Tov, Pnina Shor et Yosef Porath, « From damage to discovery via virtual unwrapping: Reading the scroll from En-Gedi », Science Advances, American Association for the Advancement of Science, vol. 2, no 9, 21 septembre 2016.

    Vidéo en anglais : Virtually unwrapping the En-Gedi scroll (Youtube)

    Source : Camille Hazard, « Une nouvelle technologie dévoile les secrets d’un vieux manuscrit biblique », Paris Match, 22 septembre 2016.

    Sylvain Campeau

     

    source www.interbible.org

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  • Comment instaurer des relations saines entre parents et grands-parents ?

    Ne laissons pas de côté nos grands-parents !


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  • Les grandes périodes de l’histoire de l’Ancien Testament

    captifs de Lakish

    Personnages de haut rang déportés par un soldat assyrien après la destruction de Lakish
    en 701 avant notre ère (bas-relief du palais de Sennachérib)

    Dans l’Ancien Testament, l’histoire du peuple d’Israël se déploie sur quelques millénaires qui traversent des époques fort différentes. Toutes ces époques ont marqué le peuple de Dieu de manière différente, car les enjeux et le cadre politique et culturel n’étaient pas les mêmes. Ils n’ont pas non plus la même valeur historique, car certains récits appartiennent davantage au mythe et à la légende tandis que d’autres se situent dans un cadre historique connu et attesté par des sources extérieures au texte biblique. Les auteurs bibliques ont cependant donné à ces différentes périodes leur propre touche et ont proposé leur propre interprétation. On peut diviser cette longue histoire en huit périodes distinctes.

    1. L’ÉPOQUE MYTHIQUE est couverte par les récits de Genèse 1-11. On y retrouve les deux récits de la création, celui en six jours et celui du jardin d’Éden, l’histoire de Caïn et Abel, le récit du déluge, celui de la tour de Babel et de nombreuses généalogies. Il s’agit de récits mythiques, qui n’ont pas pour but de raconter des événements précis, mais plutôt d’expliquer le sens de réalités fondamentales pour l’être humain : la place de l’humanité dans l’univers, la nature du péché, le fait que l’homme parle différentes langues. Ces épisodes ne sont évidemment pas datés dans la Bible. En utilisant le texte de 1 R 6,1, qui mentionne que Salomon entreprit la construction du temple de Jérusalem 480 ans après la sortie d’Égypte, il est possible de situer les événements rapportés en Gn 1-11 de 3760 à 2166 av. J.-C. La création du monde en 3760 av. J.-C. est évidemment une date symbolique qui est cependant employée par les juifs comme point de référence pour leur datation des années, comme les chrétiens le font avec la date supposée de la naissance du Christ. Le début de l’année juive arrive avant notre mois de janvier et les juifs célébraient donc en octobre 2016 l’arrivée de l’année 5777 (3760 + 2017).

    2. LA PRÉHISTOIRE D’ISRAËL s’étend, selon la même chronologie symbolique, de 2166 à 1446 av. J.-C. Cette période couvre ce qui précède la sortie d’Égypte. Elle comprend l’histoire des patriarches Abraham, Isaac, Jacob et Joseph contenue en Gn 12-50. L’historicité de ces personnages est incertaine. Peut-être s’agit-il d’ancêtres dont le souvenir s’est transmis de manière orale pendant des siècles? Les récits de leurs aventures demeurent cependant pertinents pour les juifs et les chrétiens, car ils transmettent de nombreux enseignements théologiques en racontant la relation personnelle que ces personnages tissent avec un Dieu qui vient à leur rencontre.

    3. L’EXODE ET LA CONQUÊTE sont rapportés dans les livres de l’Exode, du Lévitique, des Nombres, du Deutéronome, de Josué et des Juges. Le livre de l’Exode s’ouvre en Égypte et c’est à ce moment que commence l’histoire du peuple d’Israël pour ainsi dire, car auparavant, Dieu était entré en relation avec des individus. La libération d’Égypte est l’événement central de la foi juive. Il est ce grand moment où Dieu se manifeste avec puissance afin de sauver son peuple et que les juifs célèbrent à chaque année lors de la Pâque. Il n’est donc pas surprenant que les rédacteurs du Nouveau Testament situent dans le cadre de cette fête le récit de la mort et de la résurrection de Jésus, qui est à l’origine de la Pâques chrétienne. Cette période se termine avec la conquête de la Terre Promise telle que narrée dans les livres de Josué et des Juges. Cette longue période s’étendrait de 1446 à 1039 av. J.-C. Les chercheurs éprouvent cependant beaucoup de difficulté à trouver la corroboration historique de ces événements, car on ne trouve aucune trace, nulle part dans les documents des peuples avoisinants, d’une sortie d’esclave de grande envergure hors de l’Égypte et d’une installation massive d’immigrants en Palestine.

    4. L’ÉPOQUE DU ROYAUME UNIFIÉ raconte l’histoire des rois Saül, David et Salomon qui régnèrent, depuis Jérusalem, sur l’ensemble de la Palestine sur une période s’étendant de 1039 à 931 av. J.-C. Cette saga est rapportée dans les deux livres de Samuel et dans les onze premiers chapitres du premier livre des Rois. On peut aussi rattacher à cette période le livre des Psaumes puisqu’on attribue à David la rédaction de la moitié des 150 chants qu’il contient et aussi le livre de Job, le Cantique des cantiques, le livre de la Sagesse et le Siracide (aussi nommé Ecclésiastique), puisqu’on accorde à Salomon, le grand sage, la paternité littéraire de ces écrits de sagesse. Les recherches archéologiques ont révélé que Jérusalem n’était à l’époque qu’un petit village de montagne et que ces rois n’ont pas pu régner sur le grand empire somptueux dont parle la Bible. C’est cependant en lien avec cette époque que se trouve la première intersection avec des sources extérieures à la Bible. La stèle de Tel Dan, découverte en 1993 et 1994, et datant du 9e siècle av. J.-C. fait en effet mention de la « maison de David », c’est-à-dire la dynastie de David.

    5. LA PÉRIODE DES DEUX ROYAUMES s’étend de 931 à 587 av. J.-C. et est racontée en 1 Rois 12-22 et 2 Rois. On peut également y rattacher les prophètes Jonas, Amos, Osée, le premier Isaïe (Is 1-39), Jérémie, Nahum, Habaccuc et Sophonie. La Bible raconte que, suite à l’égarement du roi Salomon, Dieu divisa son empire en deux parties : le royaume du nord (Israël) qui est détruit en 721 av. J.-C. par les Assyriens et le royaume du sud (Juda) qui est anéanti par les néo-babyloniens en 587 av. J.-C. Les sources extérieures à la Bible qui témoignent des événements marquants de cette période sont nombreuses. Plusieurs rois d’Israël et de Juda dont il est question dans la Bible sont mentionnés dans les archives royales égyptiennes et mésopotamiennes. Les fouilles archéologiques ont cependant révélé que ces deux royaumes ont toujours existé de manière indépendante, questionnant ainsi le récit de Salomon et l’existence du grand empire qu’il gouvernait. Ces recherches ont également démontré que les auteurs de la Bible jettent un regard particulier sur la valeur des rois de ces deux royaumes. Pour eux, les bons rois ne sont pas ceux qui ont favorisé le développement de leur royaume ou contribué à leur prospérité, mais plutôt ceux qui ont été fidèles à Dieu et ont rejeté les divinités étrangères.

    6. L’EXIL est l’événement le plus marquant de l’histoire du peuple d’Israël dans l’Ancien Testament. Après s’être rebellé contre le nouvel empire babylonien, Jérusalem est assiégée, prise et détruite. Le temple de Yahvé est incendié et l’élite du peuple est emportée à Babylone. Le peuple de Dieu a tout perdu et se sent abandonné par Dieu. Il relit son histoire à la lumière des avertissements des prophètes et comprend que ce désastre est un châtiment divin, conséquence de l’agir mauvais du peuple et de son idolâtrie. C’est un moment de profond désarroi, de grande détresse et de dure souffrance. Mais c’est aussi un temps de réflexion privilégié où le peuple, plutôt que de se laisser abattre et assimiler, s’est questionné, a relu son histoire, s’est redéfini et s’est relevé. De cette horrible épreuve a jailli une foi renouvelée, fortifiée et approfondie. L’exil fut relativement bref et s’est étendu sur à peine deux générations, de 587 à 540 av. J.-C. On y situe l’activité prophétique du deuxième Isaïe (Is 40-55), d’Ézéchiel et de Daniel.

    7. LA PÉRIODE POSTEXILIQUE PERSE est un temps favorable pour le peuple d’Israël. Cyrus le Grand, après avoir défait les néo-babyloniens, adopte une politique de relative autonomie pour les nombreuses nations qu’il gouverne. Les Perses encouragent le retour des exilés juifs dans leur terre natale et la reconstruction du temple de Jérusalem. C’est une longue période de paix relative qui s’ouvre pour le peuple juif. C’est à époque qu’on situe l’action des livres d’Esdras, de Néhémie et d’Esther et l’activité des prophètes Aggée, Zacharie, possiblement Joël, Abdias, Malachie et le troisième Isaïe. Cette période, débutée en 540 av. J.-C. se termine avec la défaite de Darius III aux mains d’Alexandre le Grand en 330 av. J.-C.

    8. LA PÉRIODE POSTEXILIQUE GRECQUE ébranle fortement le peuple juif. Tous les conquérants qui avaient dominé sur eux jusqu’à date étaient des sémites ou des peuples du Proche-Orient ancien. Mais les Grecs sont différents. Leur manière de penser et leur mode de vie est foncièrement différent. Différent et très attrayant pour de nombreux juifs qui se sentent attirés par cette nouvelle culture. S’ouvre une période de confrontation, aux niveaux politique, militaire et intellectuel. Les juifs s’assureront durant cette période de faire valoir leur propre tradition aux yeux des leurs et de ces étrangers. C’est à cette époque que se situent les événements rapportés dans les deux livres des Maccabées. Cette période se termine en 63 av. J.-C. avec la prise de Jérusalem par le consul romain Pompée, ce qui nous amène au seuil du Nouveau Testament.

    Francis Daoust

    source www.interbible.org

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    1. Se mettre à la suite du Christ est l'engagement d'une vie. - Bruno
    2. Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire - 13 novembre 2016
    3. Le Conseil français du culte musulman rencontre le pape François - Zenit
    4. Le jour où un architecte d’église se moqua du diable
    5. Le Pape - « Affrontons la terreur avec l’amour »
    6. Jérusalem citée dans un papyrus vieux de 2500 ans - Terra Santa
    7. Le tombeau du Christ créerait des perturbations magnétiques - Terra Santa

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  • Se mettre à la suite du Christ est l'engagement d'une vie.

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    Le Royaume ne reste pas seulement une espérance inouïe ; il se concrétise déjà dans la pratique de Jésus. En effet, ses miracles et ses guérisons font plus que démontrer sa divinité : ils manifestent que son annonce libératrice s'enracine déjà dans l'histoire au milieu des opprimés, interlocuteurs privilégiés de sa prédication et premiers bénéficiaires de sa pratique. Le Royaume est un don de Dieu offert gratuitement à tous. Mais on y rentre par un processus de conversion, et celle qu'exige Jésus ne signifie pas seulement un changement de convictions ( de théorie ), mais surtout une modification d'attitudes ( de pratique ) dans les relations personnelles, sociales et religieuses qu'entretiennent les hommes.

     

    La liberté exercée par Jésus vis-à-vis de la Loi et des coutumes de son temps, ses exigences radicales concernant le changement de comportement dans la ligne des Béatitudes finirent par provoquer un conflit grave qui engageait les différentes instances du pouvoir d'alors. Jésus a connu la diffamation et le dénigrement, la persécution et les menaces de mort. Son arrestation, ses souffrances sous la torture, sa condamnation en justice ne se comprennent que comme conséquences de sa pratique et de sa vie. Dans un monde qui refuse d'adhérer à ses propositions et de s'engager sur le chemin de la conversion, l'unique alternative laissée à Jésus, pour rester fidèle à son Père et à son propre message, était d'accepter le martyre. Si la croix exprime bel et bien le rejet humain, elle signifie également l'acceptation sacrificielle de Jésus.

     

    La résurrection dévoile le sens absolu du message du Royaume, de la vie et de la mort de Jésus. Elle est le triomphe définitif de la Vie et de l'Espérance en un Royaume réconcilié où la paix universelle est fruit de la justice divine et de l'intégration en Dieu de toutes choses. La résurrection se présente, dès lors, comme la libération en plénitude de tous les obstacles qui s'opposent à la souveraineté de Dieu et à la pleine réalisation de tous les dynamismes de Vie et de gloire placés par Lui dans la création et l'être humain. La résurrection donne en particulier son sens à la mort de l'innocent, de celui qui est rejeté parce qu'il proclame une justice plus grande ( celle de Dieu ), de tous ceux qui, à l'image de Jésus, succombent pour une cause digne et sont anonymement éliminés. Ce n'est pas un César à l'apogée de son pouvoir qui est ressuscité, mais un crucifié au corps disloqué sur le Calvaire. Ceux qui ont souffert une mort injuste pour le bien participent à sa résurrection.

     

    Se mettre à la suite de Jésus implique que l'on adopte sa cause, que l'on soit disposé à souffrir les persécutions qui en découlent et à partager courageusement son sort, dans l'Espérance de recevoir en héritage la pleine libération apportée par sa résurrection.

     

    Ce projet Universel de Dieu nous aide à comprendre le lien qui unit la création et la rédemption, le temps et l'éternité. Le Royaume de Dieu représente plus que les libérations historiques, toujours limitées et ouvertes à des perfectionnements ultérieurs, mais il est anticipé, concrétisé temporellement en elles, il y prépare sa pleine réalisation dans l'irruption du ciel nouveau et de la terre nouvelle.

     

    Nous ne serons des imitateurs de Jésus et de véritables chrétiens que dans la mesure où nous serons solidaires avec les pauvres et où nous vivrons l'évangile de la libération. Au sein des luttes syndicales, dans la lutte des droits de l'homme et d'autres formes d'engagement, la même question doit revenir toujours : quelle est la collaboration du christianisme aux pratiques et aux motivations de la libération des opprimés ?.

     

    L'engagement pour la libération des millions d'opprimés de notre monde rend à l'évangile une crédibilité qu'il possédait à ses débuts, et aux grands moments de sainteté et de prophétie. Le Dieu de Tendresse des humiliés et le Jésus-Christ libérateur des opprimés sont annoncés avec un nouveau visage et une image nouvelle aux hommes d'aujourd'hui. Le salut éternel qui nous est offert passe par des libérations historiques, celles qui restaurent la dignité des enfants de Dieu et rendent crédible l'impérissable utopie du Royaume de liberté, de justice, d'amour et de paix, du Royaume de Dieu au milieu des hommes.

     

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire (dimanche 13 novembre)

    Abbé Jean Compazieu

    « Fais paraître ton jour… »

     

    envoi en mission

     Textes bibliques : Lire

    Nous approchons de la fin de l’année liturgique. Chaque année, la liturgie nous annonce le basculement vers le monde nouveau. Le prophète Malachie (1ère lecture) s’adresse à des croyants qui ne savent plus très bien où ils en sont. Les hommes ont longtemps cru pouvoir espérer une justice immédiate, une rétribution de leur vivant. Mais il a bien fallu se rendre à l’évidence : les justes qui restent fidèles au Seigneur sont persécutés. Par contre, les impies et les partisans du mal prospèrent. 

    Mais Dieu a une bonne nouvelle pour nous : le mal n’aura pas le dernier mot. Les croyants ne doivent pas désespérer. Un jour, Dieu manifestera qu’il sait faire la différence : il l’emportera sur les forces de destruction qui agitent les hommes et le monde. Ce sera l’établissement tant espéré de la justice de Dieu. Elle marquera sa victoire sur les ténèbres, sur le mal et sur la mort. Plus tard, Jésus annoncera que ce salut n’est pas que pour les fidèles ; il est offert à tous les hommes. Le Seigneur attend patiemment que tous se convertissent à son amour.

    À l’époque de saint Paul, on pensait que ce retour du Seigneur était pour bientôt. Pour certains, c’était devenu un prétexte pour ne rien faire. On estimait que cela ne servait à rien de faire des projets, d’entreprendre ou de travailler. Dans sa lettre, Paul vient les recadrer ; lui-même se donne comme exemple : il a toujours exercé une activité pour ne pas peser sur les ressources de la communauté. Il les invite à travailler pour manger le pain qu’ils auront eux-mêmes gagné. Les chrétiens doivent être présents dans le monde par une vie de travail exemplaire. L’apôtre a des paroles dures pour les paresseux : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus. »

    Dans l’Évangile de ce jour, nous avons entendu parler de catastrophes : il y aura la ruine du temple de Jérusalem, des guerres, des famines, des persécutions. Des gourous, des manipulateurs, des sectes de toutes tendances chercheront à en tirer profit pour aliéner ceux qui se laisseront prendre à leurs hameçons. Nous avons tous eu la visite des témoins de Jéhovah. Aujourd’hui, Jésus vient nous ramener à l’essentiel : « Ne vous laissez pas égarer… Ne marchez pas derrière eux… Ces gens ne parlent pas au nom de Dieu ; Ils ne représentent qu’eux-mêmes ».

    Il ne faut pas chercher le Christ dans ce qui affole ou qui dramatise l’histoire. Le Seigneur est toujours bien présent au cœur de nos vies. Aucune épreuve ne peut nous séparer de son amour. Quand tout va mal, il est celui qui nous donne le courage de travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel. En ce temps de violences et dans nos jours de faiblesse, nous avons du mal à le reconnaître. Le jour du Seigneur semble tarder. Mais n’oublions jamais : Il n’y a pas d’autre sauveur à attendre que Jésus mort sur la croix et ressuscité.

    Ceux qui se réclament de lui seront victimes de persécutions. Depuis de nombreux mois, nous voyons bien qu’elles ont pris une ampleur effrayante, surtout dans les régions de culture islamique. Nous pensons aussi aux chrétiens de Chine, de Corée du Nord et de bien d’autres pays. Et même dans nos pays d’Europe, le fait d’être chrétien est de plus en plus souvent motif d’exclusion.

    Jésus nous annonce des temps difficiles. Nous aurons à lutter contre les forces du mal qui cherchent à nous détourner de lui. Le danger viendra également des « divertissements de ce monde » qui risquent d’en égarer beaucoup. Ce sont là des idoles qui viennent piéger notre attention et nous avaler tout entier. « Prenez garde ! » nous dit Jésus. La seule attitude qui convient, c’est celle du veilleur. Nous sommes appelés à être ceux qui guettent l’aube du jour du Seigneur.

    La liturgie de ce dimanche nous rappelle que nous sommes invités à avancer humblement et avec courage en nous ressourçant chaque jour à la Parole de Dieu. Cette Parole est « lumière pour nos pas ». Chaque dimanche, le Seigneur nous donne rendez-vous pour l’Eucharistie source et sommet de toute vie chrétienne. Puis il nous envoie pour agir comme lui et avec lui au service des autres. C’est avec lui que nous pourrons rester en éveil pour témoigner de l’espérance qui nous anime.

    « Fais paraître ton jour… Seigneur ! » À ce monde que tu fais chaque jour avec tendresse, donne un cœur de chair, donne un cœur nouveau. Sur les hommes qu’il t’a plu de créer à ton image, envoie ton Esprit, un Esprit nouveau. Amen

    Télécharger cette homélie : Homélie du 33ème dimanche du Temps ordinaire

    source http://dimancheprochain.org/

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  • HISTOIRE

    Le jour où un architecte d’église se moqua du diable

    À l’entrée de la cathédrale de Munich, une étrange empreinte renferme une légende.


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  • Un réfugié doit être bien accueilli,
    mais également intégré

    Ajoutée le 2 nov. 2016

    Sur le vol du retour de son voyage apostolique en Suède, le pape François s’est présenté devant les journalistes pour discuter avec eux de plusieurs thèmes: trafic des migrants, laïcisation, femmes prêtres, mondanité spirituelle mais aussi du bénévolat en Italie. En particulier, parlant de la politique suédoise sur l'accueil des migrants qui est devenue plus restrictive, il a souligné qu’il fallait « distinguer entre migrants et réfugiés. Les immigrants doivent suivre certaines règles parce qu’émigrer est un droit, mais un droit très régulé. Les réfugiés, au contraire, viennent d’une situation de guerre, de faim, d’une situation terrible. Le statut de réfugié a besoin de plus de soin, de plus de trava ...

    source CTV

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  • Est-ce égoïste de s’aimer soi-même ?

    "Cette meilleure estime de soi, avec la création d’un "je" fort, a sauvé bien des couples."


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