• "Ce que je veux, c'est la miséricorde" - Suzanne

    "Ce que je veux, c'est la miséricorde" (cf Mt 9, 11-13 ; Os 4,2 ; 6,6)


    source de l'image http://www.sjsc.fr/Le langage courant associe la miséricorde à la compassion ou au pardon. Plus rarement à la fidélité qui en dévoile pourtant une autre richesse. La compassion ou le pardon, expriment plus particulièrement l'attachement instinctif d'un être à un autre. Ce sentiment a son siège dans les entrailles, dans le coeur d'une mère, d'un père, d'un frère... qui se traduit aussitôt par des actes : de compassion à l'occasion d'une situation difficile ou de pardon des offenses.

    L'autre richesse met en évidence la piété c'est-à-dire la relation qui unit deux êtres et implique fidélité. Dieu est le "rocher" d'Israël. Ce nom symbolise la solidité de ses promesses, son immuable fidélité, la vérité de ses paroles. Ses paroles ne passent pas, ses promesses seront tenues. De ce fait, la miséricorde reçoit une base solide, elle n'est plus seulement l'écho d'un instinct de bonté mais la bonté elle-même, consciente, voulue. Elle est même réponse à un appel intérieur, fidélité à soi-même. C'est pourquoi, pour mieux en préciser le sens, les mots oscillent de la miséricorde à l'amour en passant par la tendresse, la pitié, la compassion, la clémence, la bonté et même la grâce qui pourtant est infiniment plus vaste car, don de Dieu qui contient tous les autres. Malgré cette variété, nous pouvons cerner l'intelligence biblique de la miséricorde.

    La miséricorde divine a un visage, celui du coeur de Dieu, le Père. Du début à la fin, Dieu manifeste sa tendresse à l'occasion de la misère humaine ; à son tour, l'homme doit se montrer miséricordieux envers son prochain, à l'imitation de son Créateur. A cause de nos coeurs étroits, ne refusons pas la tendresse immense de Dieu, n'étouffons pas la miséricorde, ce que Dieu veut c'est qu'on observe le commandement de l'amour fraternel (cf Ex 22,26).

    Tous les actes de Jésus "Grand prêtre miséricordieux et fidèle" (He 2,17) traduisent la miséricorde divine. Les préférés de Jésus sont les "pauvres" mais Il a compassion de tous. Les pécheurs trouvent en lui un "ami" qui ne craint pas de les fréquenter et de leur proclamer l'Evangile de la miséricorde infinie.

    Le père est à l'affut du retour de son fils prodigue et, quand il l'aperçoit de loin, il est "touché de compassion" et court à sa rencontre. François d'Assise écrit dans son Testament en parlant des lépreux : "Le Seigneur me conduisit parmi eux et je fis miséricorde" - "je les soignais de tout mon coeur". Il y a dans ces paroles toute la saveur biblique du "Bon Samaritain". (Lc 10,30-37)

    Cette tendresse doit me rendre tel le Bon Samaritain, proche du misérable que je rencontre sur mon chemin et plein de pitié à l'égard de celui qui m'a offensé parce que Dieu a eu pitié de moi. Aussi, serons-nous jugés d'après la miséricorde que nous aurons exercée, inconsciemment peut-être à l'égard de Jésus en personne (Mt 25,31-46).

    La miséricorde est un regard, le regard de Dieu qui parle au coeur de l'homme ; le regard nouveau de l'homme sur sa propre misère et qui, dans un cri, Miserere, se re-tourne vers Dieu : "Pitié pour moi, en ta bonté! En ta grande tendresse, efface mon péché" (Ps 51,3); le regard de l'homme sur ses frères et soeurs en humanité, pécheurs, mais créés comme lui à l'image de Dieu et aimés de Dieu.

    "François d'Assise s'est laissé regarder et aimer par le Christ. La miséricorde divine a peu à peu touché son coeur profond. Essayons de rentrer dans l'esprit de François, dans la profondeur de son regard de foi et de ses actes qui ont su toucher tant de coeurs et, pourquoi pas, de consentir à ce qu'il veut nous communiquer et nous faire vivre aujourd'hui : la tendresse et la miséricorde éternelles de Dieu."[1]

    François puise sa joie dans la vision de la face glorieuse du Dieu très haut qui se fait humble et pauvre par amour pour l'homme et dans son regard empli de miséricorde. Malgré sa misère, il sait qu'aux yeux de Dieu, l'homme est "la plus grande et la plus digne des créatures" (3LAg 2)

    Dès lors, le chrétien doit aimer et "sympathiser" (Ph 2,1), avoir une bonne compassion dans le coeur (Ep 4,32 ; 1 P 3,8) ; il ne peut "fermer ses entrailles" devant un frère qui se trouve dans la nécessité.

    L'amour de Dieu ne demeure que dans ceux qui exercent la miséricorde. (1 Jn 3,17)

    Suzanne Giuseppi-Testut - ofs

    [1] Suzanne Giuseppi-Testut, Extrait du livre "François d'Assise - Le prophète de l'extrême" Ed. Nouvelle Cité.
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