• Homélie du 29ème dimanche du temps ordinaire - 21 oct 2012

    Homélie du 29ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le serviteur souffrant

     

    Christ souffrantTextes bibliques : Lire


    La liturgie de la Parole nous a proposé un passage du livre d’Isaïe extrait du 4ème chant du serviteur de Dieu. Ce texte nous parle du « serviteur souffrant ». La question a été posée : qui est ce serviteur inconnu ? Le prophète rejeté par les siens ? Un roi fidèle au Seigneur qui aurait été renversé ? Un simple fidèle persécuté pour sa foi ? Le peuple en exil sur une terre étrangère ? Tous les croyants qui connaissent des situations difficiles peuvent s’y reconnaître. Mais nous, chrétiens, nous voyons dans ce personnage une annonce de Jésus serviteur de Dieu.


     

    Ces quelques lignes nous invitent à réfléchir sur le sens de la souffrance et du sacrifice. Tout d’abord, une mise au point s’impose : la souffrance et la maladie sont un mal qu’il faut combattre par tous les moyens. La souffrance en elle-même n’a pas de sens. En revanche, la personne qui souffre se trouve devant un choix. Au lieu de se laisser écraser et détruire par cette épreuve, elle peut s’en servir pour sortir de son isolement. Quand le Père François a fondé la Fraternité chrétienne des personnes malades et handicapées, il disait : « La Fraternité c’est un malade qui va vers un autre malade et ensemble, ils vont vers un troisième ». C’est ainsi qu’ils apprennent à progresser ensemble vers une plus grande plénitude de vie.


    Ce don de soi, nous le trouvons pleinement réalisé dans la personne de Jésus. C’est ce que vient nous rappeler la lettre aux Hébreux. Elle nous présente le Christ comme le « grand prêtre » qui a partagé nos épreuves, qui nous fait grâce et nous obtient la miséricorde. Ce prêtre est celui qui fait le lien entre la terre et le ciel. Il parle des hommes à Dieu et de Dieu aux hommes. Il est Celui qui intercède pour tous les hommes. Le Concile Vatican II nous a aidés à retrouver le sacerdoce ministériel mais aussi celui des baptisés. Les uns et les autres, nous avons tous à faire miséricorde, à pardonner, à aider et à prier pour nos frères. C’est ainsi que nous deviendrons de vrais témoins du Christ. C’est une façon de partager le sacerdoce du Christ.
     
    L’Evangile vient apporter un chemin nouveau à ce chemin de  conversion. Tout commence par le rêve de Jacques et Jean : « Accorde-nous de siéger l’un à ta droite et l’autre à ta gauche dans ton Royaume » (Luc 10. 37). Ils ont bien compris que la gloire de Jésus n’est pas celle dont parle le monde. C’est celle qu’ils ont contemplée le jour de la Transfiguration. Aujourd’hui, nous les voyons réclamer une participation à cette gloire. Jésus profite de cette demande pour faire une mise au point. Sa réponse vaut pour eux mais aussi pour ceux qui les entourent. Il leur donne un enseignement très fort sur l’abaissement suprême, le renoncement total à soi-même. C’est ce que lui-même se prépare à vivre.


    Pour évoquer ce qui l’attend, il parle de coupe et de baptême. Cette coupe, il la boira en portant sur lui le péché des hommes. Identifié aux pécheurs, il subira les conséquences du péché. Quand au baptême dont parle Jésus, c’est celui de sa Passion et de sa mort. Il sera plongé dans un abîme de souffrances. Jacques et Jean boiront à cette coupe. Ils recevront le baptême dans lequel Jésus va être plongé. Le livre des Actes des Apôtres nous parle de leur martyre. Ce sacrifice de leur vie leur donnera d’entrer dans la gloire de Jésus. Mais la place dans la gloire, personne ne peut en décider. Cela reste caché dans le mystère de Dieu.


    Cet évangile est une invitation très forte à remettre les choses à leur vraie place. Pour devenir grand, il faut se faire serviteur. Ce qui commande tout, c’est la loi d’amour et le don de soi. Sur ce chemin de conversion, nous pouvons prendre le Christ pour modèle et pour guide : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi mais pour servir » jusqu’au bout, jusqu’à donner sa vie pour la multitude. C’est en regardant vers la croix du Christ que nous comprenons mieux toute la portée de ce don de soi.


    Nous n’avons pas à juger Jacques et Jean. Leur tentation est souvent la nôtre. C’est ce qui arrive quand nous ne pensons qu’à nos avantages, quand nous sommes tentés de nous faire servir au lieu de servir, quand nous sommes tentés de prier pour que le Seigneur fasse notre volonté. Mais le Seigneur est là pour nous aider à remettre notre vie à l’endroit. Il nous appelle tous à marcher à sa suite, à la place du serviteur. Retrouvons avec Jésus la dernière place, là où l’on sert les hommes et là où l’on sert Dieu.


    Par la célébration eucharistique, le Seigneur nous redit qu’il est  le Corps livré pour tous. Il nous offre sans cesse le sang versé pour la multitude. Il nous appelle à le suivre sur ce chemin et il nous en apporte les forces et la grâce. En ce jour nous te prions Seigneur, donne-nous d’entrer dans ta prière et de travailler à ton règne, comme toi. Donne-nous force et courage pour chercher non à être servi mais à servir. Amen

    Sources : Signes, Feu Nouveau, Avec Saint Marc (C. Patier), Homélies du dimanche (L. Soulier), Semainier chrétien 2012-2013


    Source http://dimancheprochain.org

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