• Homélie pour la Fête du Christ Roi de l’univers - 23 nov. 14

    Homélie pour la Fête du Christ Roi de l’univers

    Abbé Jean Compazieu 

    Fête du Christ Roi de l’univers

    Homélie pour la Fête du Christ Roi de l’univers - 23 nov. 14

     Textes bibliques : Lire

    Nous célébrons ce dimanche la fête du Christ Roi de l’univers. Mais si nous lisons bien l’Evangile, nous comprenons que le Christ n’est pas un roi à la manière des conquérants qui ont marqué l’histoire des hommes. Il n’est pas comme ces chefs qui font peser leur autorité. Ces derniers sont souvent portés à se faire servir plutôt qu’à servir et aider leurs administrés. Il n’est pas non plus un président à la manière des gouvernants de tous les temps. Nous le voyons bien, la plupart d’entre eux sont plus attirés par le pouvoir et l’argent que par l’attention aux plus pauvres. Nous devons donc oublier tous ces rois, ces chefs et ces présidents. La royauté de celui que nous honorons n’est pas de ce monde.

     Le prophète Ezéchiel (1ère lecture) nous annonce un roi berger de son peuple. Il guidera l’humanité sur la bonne route. Loin d’être un exploiteur de ceux qui lui sont confiés, il sera un serviteur attentif. Il se mettra au service des brebis les plus faibles. Il veillera avec amour sur les brebis saines. Il sera aussi un maître qui rétablira l’ordre. C’est ainsi que Dieu manifeste toute sa bonté. Cette bonté est devenue réalité avec la venue de Jésus dans le monde. Il s’est montré plein de sollicitude pour les plus faibles et les plus méprisés. Bien plus, il s’est identifié à eux.

    Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous annonce que le Christ ressuscité veut nous conduire à sa victoire sur la mort et le péché. Par sa résurrection d’entre les morts, il a triomphé de toutes les puissances du mal. Il marche à la tête de la procession des hommes qui montent vers Dieu. Il introduira dans son Royaume tous ceux qui l’auront suivi. Le monde sera arraché à la mort. Dieu sera tout en tous. Voilà une bonne nouvelle qui doit raviver notre espérance.

    L’Evangile nous rappelle que le Christ veut nous associer tous à sa royauté au service des plus démunis. Un jour quelqu’un avait trouvé un crucifix mutilé dans les combles d’une église après la guerre. Le sacristain s’était proposé pour lui sculpter de nouveaux bras. Mais le prêtre a répondu : « Non, nous le laisserons tel qu’il est. Il nous rappellera que ses bras et ses mains, ce sont désormais les nôtres ». C’est ainsi que le Christ a besoin de nos mains pour exercer sa Royauté. Il nous envoie vers le petit, vers celui qui manque du nécessaire pour vivre. Ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui n’ont pas de quoi se nourrir, s’habiller, se loger. Nous pensons aussi aux étrangers, aux sans papiers et aux exclus de toutes sortes.

    L’Evangile nous dit que c’est d’abord pour eux que le Christ est venu dans le monde. Avec lui, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres. Ils sont son bien le plus précieux. L’Evangile nous demande de les aimer comme Jésus les a aimés. Il nous dit aussi que nous serons jugés sur notre amour ou notre manque d’amour. A l’heure du jugement final, nous serons tous rassemblés devant le christ berger. Tous les masques tomberont. Il n’y aura plus d’argent, de gallons ou d’uniforme pour nous protéger. Chacun apparaîtra tel qu’il est avec ce qu’il a fait de sa vie, des autres et de Dieu.

    Ce jugement est représenté sur le tympan de l’église de Conques. Il nous montre le retour du Fils de l’homme. Toutes les nations sont rassemblées devant lui. Ces nations vont disparaître pour donner naissance à un nouveau peuple selon le cœur de Dieu. Ce sera une « nation sainte ». Mais auparavant, il faut passer par un jugement. Chacun sera classé avant qu’il ait pu ouvrir la bouche. Les bons seront surpris de se trouver parmi les bons et les méchants d’être méchants.

    Ce tableau n’est pas là pour nous effrayer. Il nous invite à accueillir le Christ à travers ceux qu’il appelle « les petits qui sont ses frères. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent chaque jour avec la faim au ventre. A travers eux, c’est le Christ qui est là. C’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons. Nous serons jugés sur notre rapport avec le pauvre, le clochard sale, l’étranger renvoyé dans son pays parce qu’il n’y a pas de place pour lui dans l’hôtellerie.

    Dans l’eucharistie que nous célébrons chaque dimanche, nous apprenons à te reconnaître, Seigneur, dans la Parole et le Pain de Vie. Apprends-nous aussi à te reconnaître dans les pauvres. C’est auprès d’eux que nous sommes renvoyés si nous voulons te rencontrer. Nous te supplions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’Amour ». Amen

    Sources : revue feu nouveau, Dimanche en paroisse, C’est dimanche (Emmanuel Oré) Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot)

    source http://dimancheprochain.org

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