• Méditation : En avant -« Le règne de Dieu s’est approché de vous. » Stéfan Thériault


    La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux
    (Luc 10, 1-9)

      crédit image https://emcitv.com/

    « Le règne de Dieu s’est approché de vous. » 

     

    Méditation : En avant sœurs et frères mineurs

    Jésus, de nouveau, appelle des humains à sa suite :
    « parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore 72 ».
    Le temps presse, car, dans l'évangile de Luc, Jésus initie sa montée vers Jérusalem. Son heure approche. Et il a bien du travail à accomplir avant la fin.
    Comme le souligne le texte : « La moisson est abondante,
    mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson
    d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ».

    « La moisson est abondante », car chaque être humain est une plante
    dans ce grand champ du monde.
    À ce titre, la moisson demeure toujours abondante mais, malheureusement,
    « les ouvriers sont peu nombreux ».
    Il devient donc urgent de prier « le maître de la moisson
    d’envoyer des ouvriers pour sa moisson ».
    J'entends ici que chaque humain en devenant ouvrier
    répond foncièrement à son appel, et, ce faisant,
    se laisse non seulement conduire par Jésus à sa maturité
    mais, devenant un témoin du Christ, peut communiquer sa Vie.

    Le texte est ici intéressant. La tradition spirituelle chrétienne
    a parlé abondamment de la « sequela Christi », du marcher à la suite du Christ.
    Ici , il nous est dit : « il les envoya deux par deux, en avant de lui,
    en toute ville et localité où lui-même allait se rendre ».
    Si Dieu est premier, il a vraiment créé une alliance avec nous
    et, plus qu'une alliance, Dieu a embrassé toute notre humanité.
    Si bien que Dieu se révèle et se rencontre qu'au lieu même de notre humanité.
    Jean écrit dans sa première lettre : « Si quelqu'un dit :« J'aime Dieu »
    et qu'il déteste son frère, c'est un menteur : celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer le Dieu qu'il ne voit pas.
    Oui, voilà le commandement que nous avons reçu de lui :
    que celui qui aime Dieu aime aussi son frère » (1 Jean 4, 20-21).

    Il nous demande d'être « en avant de lui » parce qu'Il ne peut accomplir son œuvre que si nous apprenons à nous aimer les uns les autres.
    Dieu se donne par nous quand, dans l'amour,
    nous nous donnons les uns aux autres.
    Sinon le don de Dieu que nous sommes est ficelé en nous.
    Mais comment le "déficeler" ?
    Le mode d'emploi, que saint François d'Assisea si bien compris
    et dont il a fait la règle de sa vie et de sa communauté,
    est de devenir « frère mineur » avec lui.
    Si toute la vie de François en a été un exemple et la vie du Christ le fondement,
    je ne peux ici qu'en dire quelques pauvres mots.

    Nous sommes appelés à aller rencontrer notre frère ou notre sœur
    comme un agneau. L'agneau est un animal très vulnérable et doux,
    à l'image de ce Dieu qui se présente à nous avec un Amour sans défense.
    Il est, de par son Amour, un être sans pouvoir et sans domination.
    Il ne vient pas comme Celui qui se place au-dessus mais plus bas,
    au service de tout humain. Et il nous demande, pour cela, d'être comme Lui.
    Sans bourse, dépouillés de toutes les richesses du monde,
    porteurs uniquement de son Amour (Lui comme notre seule richesse)
    et n'agissant pas pour notre profit.
    Sans sac, ne traînant rien pour notre sécurité,
    ne gardant rien pour assurer notre contrôle mais, surtout,
    qu'en nous le sac de notre cœur et de tout notre être soit vide de nous-mêmes
    pour accueillir l'autre et son mystère.

    Sans sandales, car approcher l'autre est toujours entrer dans une terre sacrée
    où nous devons enlever nos sandales.
    « Et ne ¬saluez personne en chemin »,
    car le chemin est le Christ et tous les attachements autres
    qui surviennent sur la route peuvent, donc, nous détourner de Dieu
    et finir à nous faire dévier de notre course.

    Si nous vivons ces conditions demandées par Jésus,
    nous pourrons entrer « dans toute maison »,
    c'est-à-dire entrer dans la terre intérieure sacrée de l'autre,
    non comme un voleur mais comme un artisan de la paix de Dieu :
    « Paix à cette maison. »
    C'est, de cette façon, qu'envoyer « en avant de Lui »,
    nous avons, par notre humanité saisie en la sienne, ouvert « la maison de l'autre » pour que le Fils puisse « s'y rendre » et être accueilli.
    De cette façon,
    ces personnes verront que « le règne de Dieu s’est approché (d'elles). »

    Comme ce règne est une alliance et, donc, une relation, il ne peut survenir
    que si les personnes acceptent ou consentent d'être « un ami de la paix »,
    un ami de Dieu.

    Et le salaire des disciples se veut simplement de découvrir un frère ou une sœur
    et de « rester (ensemble) dans cette maison » qu'est Dieu
    et de « manger et boire ce que l’on vous sert ».
    « L’ouvrier mérite son salaire » et son salaire est Dieu même
    qui se met à notre service et nous donne tout bien pour la poursuite de la route.

    En accompagnement que de grâces de paix, de joie, de communion, d'amour...
    se vivent quand nous éprouvons ensemble
    de « demeurer dans une même maison », un même Royaume,
    celui de Dieu où tout ne fait plus qu'un ! « En avant » sœurs et frères mineurs !

    Stéfan Thériault, stheriault@lepelerin.org (www.lepelerin.org) 

    26 janvier 2021

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