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    Présence des Franciscains-Récollets en Nouvelle-France • I de III

    par René Bacon, ofm

    La communauté des Récollets - branche réformée de l’Ordre des Franciscains - a joué un rôle important en Nouvelle-France, depuis ses débuts jusqu’à la conquête britannique, voire jusqu’en 1800. Pas moins de 332 Récollets - dont

    Montréal 1704

    267 prêtres - y ont travaillé de 1615 à 1645, puis de 1670 à 1763. (12 frères et 1 prêtre viendront cependant s’ajouter après cette date). À noter que 90 de ces Récollets sont nés en Nouvelle-France.

    Ils rayonnent sur l'est du continent

    Ces Franciscains-Récollets eurent des couvents à Québec, Montréal, Trois-Rivières, Percé et Plaisance (Terre-Neuve). Cinq Récollets accompagn

     

    èrent Robert Cavelier de La Salle dans ses voyages de découvertes sur le Mississipi, jusqu’à son embouchure. Une trentaine furent aumôniers militaires auprès des troupes et dans les forts de la Nouvelle-France : Frontenac, Niagara, Leboeuf, Pontchartrain, ainsi que Chambly, Saint-Jean, Saint-Frédéric, Carillon

     

    . Un très grand nombre travaillèrent, plus ou moins longtemps, dans presque toutes les anciennes paroisses du Québec actuel. Tels autres desservirent la paroisse Sainte-Anne à Détroit (1700-1782), ainsi que plusieurs postes en Gaspésie (Percé et Ristigouche) et en Acadie (Port-Royal, Nipisiquit, Pigiquid, Beaubassin, Les Mines). Après plusieurs années de mission à Terre-Neuve (1689-1713), notamment à Plaisance, les Récollets devinrent aussi desservants attitrés de Louisbourg et de toute l’Ile Royale (1714-1758), ainsi que de l’Ile Saint-Jean (1721-1758). Ils furent égalemement missionnaires durant plus de 80 ans auprès des Micmacs en Gaspésie et en Acadie, ainsi chez les Malécites le long du fleuve Saint-Jean.

     

    Le Couvent des Récollets tel qu’il apparaît encore aujourd’hui à Trois-Rivières.

    Un récit authentique

    Le plus célèbre de ces missionnaires, Chrestien Le Clercq, pour raconter son apostolat et celui des Récollets, publia coup sur coup en 1691 Nouvelle Relation de la Gaspésie et Premier établissement de la foy en Nouvelle-France. Deux livres classiques sur les débuts de notre histoire, auxquels il faut ajouter les deux livres - non moins classiques - du récollet Gabriel Sagard, qui en 1623-1624 vécut presqu’une année en Huronie en compagnie de ses confrères Joseph Le Caron et Nicolas Viel. Sagard fit paraître en 1632 Le Grand Voyage du Pays des Hurons, puis en 1636 l’Histoire du Canada et Voyages que les Frères Mineurs Récollets y ont faits pour la conversion des infidelles…


    Récollets ville QuébecDes nom connus

    Après ce survol trop rapide, considérons tour à tour les années 1615-1645, puis celles allant surtout de 1670 à 1763. - À l’été 1615, débarquent à Québec, à l’invitation de Champlain, quatre religieux de la province récollette de Paris : les pères Denys Jamet, Jean Dolbeau et Joseph Le Caron, ainsi que Pacifique Duplessis, un frère lai. Le père Jamet demeure alors à Québec avec le frère Duplessis au service des Français, tandis que Dolbeau tente d’évangéliser les Montagnais à Tadoussac, et que Le Caron part pour la Baie Georgienne, devenant ainsi le premier apôtre des Hurons. Par suite, on tente aussi d’évangéliser les Algonquins. En 1620, les Récollets se construisent à Québec une chapelle et un couvent dédiés à Saint-Charles, sur l’emplacement actuel de l’Hôpital-Général. Bientôt, l’appellation Saint-Charles s’étendra à la rivière qui coule tout près.

    En Huronie, le père Le Caron s’installe à Caragouha (Tiny, Ont.) près de l’actuelle Baie du Tonnerre; il y demeure presqu’une année, s’appliquant à l’étude de la langue et des mœurs des Hurons. Il y retourne à l’été 1623, en compagnie du père Nicolas Viel et du frère Gabriel Sagard. Les dix mois suivants sont consacrés à l’étude - et à la confection d’un dictionnaire - de la langue huronne. À l’été 1624, les Récollets consacrent le Canada à saint Joseph, qui est encore le patron principal du pays.

    Entre-temps, de 1619 à 1623, quatre Récollets de la province d’Aquitaine accompagnent des Français venus fonder un poste sur le fleuve Saint-Jean, en Acadie. L’un d’eux périt de misère et de faim, avec ses compagnons amérindiens partis chasser en forêt. Les trois autres décident de rejoindre leurs confrères à Québec et retournent en France en 1625. De 1630 à 1645, au moins trois autres Récollets d’Aquitaine viendront encore travailler en Acadie, supplantés de 1632 à 1654 par le travail remarquable des Capucins, dignes fils de François d’Assise.

    L'accueil des Jésuites

    Le 15 juin 1625, cinq Jésuites (3 pères et 2 frères) arrivent à Québec. En leur couvent Saint-Charles, les Récollets offrent très volontiers l’hospitalité à ces nouveaux collègues d’apostolat. Et cela durant deux années complètes. Quand en 1629, les frères Kirke exigent la reddition de Québec, Champlain envoie le récollet Joseph de La Roche-Daillon parlementer avec eux. On permet alors aux Récollets et aux Jésuites de rentrer en France, via l’Angleterre. De 1615 à 1629, pas moins de vingt Récollets se sont dépensés auprès des Amérindiens et au service des Français immigrés en Nouvelle-France.

    En 1915, les autorités civiles et religieuses firent ériger sur la Place d’Armes, à Québec, un monument pour commémorer le 3ième centenaire de l’établissement de la foi au Canada. Le monument porte l’inscription suivante : 1615-1915. À nos premiers missionnaires, les Récollets Denys Jamet, Jean Dolbeau, Joseph Le Caron, Pacifique Duplessis, les Canadiens reconnaissants.

    vol 118, no 2 • 30 septembre 2013

    Source http://www.nrfweb.ca

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