• Audience générale du 15 septembre : Sainte Claire
    Texte intégral

    Fete claire 2010 (8) ROME, Mercredi 15 septembre 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l'audience générale, dans la salle Paul VI au Vatican.

    * * *

    Chers frères et sœurs,

    L'une des saintes les plus aimées est sans aucun doute sainte Claire d'Assise, qui vécut au XIIIème siècle, et qui fut contemporaine de saint François. Son témoignage nous montre combien l'Église tout entière possède une dette envers des femmes courageuses et riches de foi comme elle, capables d'apporter une impulsion décisive au renouveau de l'Église.

     

    Qui était donc Claire d'Assise ? Pour répondre à cette question, nous possédons des sources sûres : non seulement les anciennes biographies, comme celles de Thomas de Celano, mais également les Actes du procès de canonisation promu par le Pape quelques mois seulement après la mort de Claire et qui contiennent les témoignages de ceux qui vécurent à ses côtés pendant longtemps.

     

    Née en 1193, Claire appartenait à une riche famille aristocratique. Elle renonça à la noblesse et à la richesse pour vivre dans l'humilité et la pauvreté, adoptant la forme de vie que François d'Assise proposait. Même si ses parents, comme cela arrivait alors, projetaient pour elle un mariage avec un personnage important, à 18 ans, à travers un geste audacieux inspiré par le profond désir de suivre le Christ et par son admiration pour François, Claire quitta la maison paternelle et, en compagnie de son amie, Bona de Guelfuccio, rejoignit en secret les frères mineurs dans la petite église de la Portioncule. C'était le soir du dimanche des Rameaux de l'an 1211. Dans l'émotion générale, fut accompli un geste hautement symbolique : tandis que ses compagnons tenaient entre les mains des flambeaux allumés, François lui coupa les cheveux et Claire se vêtit d'un habit de toile rêche de pénitence. A partir de ce moment, elle devint l'épouse vierge du Christ, humble et pauvre, et se consacra entièrement à Lui. Comme Claire et ses compagnes, d'innombrables femmes au cours de l'histoire ont été fascinées par l'amour pour le Christ qui, dans la beauté de sa Personne divine, remplit leur cœur. Et l'Église tout entière, au moyen de la mystique vocation nuptiale des vierges consacrées, apparaît ce qu'elle sera pour toujours : l'Épouse belle et pure du Christ.

     

    L'une des quatre lettres que Claire envoya à sainte Agnès de Prague, fille du roi de Bohême, qui voulut suivre ses traces, parle du Christ, son bien-aimé Époux, avec des expressions nuptiales qui peuvent étonner, mais qui sont émouvantes : « Alors que vous le touchez, vous devenez plus pure, alors que vous le recevez, vous êtes vierge. Son pouvoir est plus fort, sa générosité plus grande, son apparence plus belle, son amour plus suave et son charme plus exquis. Il vous serre déjà dans ses bras, lui qui a orné votre poitrine de pierres précieuses... lui qui a mis sur votre tête une couronne d'or arborant le signe de la sainteté » (Première Lettre : FF, 2862).

     

    En particulier au début de son expérience religieuse, Claire trouva en François d'Assise non seulement un maître dont elle pouvait suivre les enseignements, mais également un ami fraternel. L'amitié entre ces deux saints constitue un aspect très beau et important. En effet, lorsque deux âmes pures et enflammées par le même amour pour le Christ se rencontrent, celles-ci tirent de leur amitié réciproque un encouragement très profond pour parcourir la voie de la perfection. L'amitié est l'un des sentiments humains les plus nobles et les plus élevés que la Grâce divine purifie et transfigure. Comme saint François et sainte Claire, d'autres saints également ont vécu une profonde amitié sur leur chemin vers la perfection chrétienne, comme saint François de Sales et sainte Jeanne-Françoise de Chantal. Et précisément saint François de Sales écrit : « Il est beau de pouvoir aimer sur terre comme on aime au ciel, et d'apprendre à s'aimer en ce monde comme nous le ferons éternellement dans l'autre. Je ne parle pas ici du simple amour de charité, car nous devons avoir celui-ci pour tous les hommes ; je parle de l'amitié spirituelle, dans le cadre de laquelle, deux, trois ou plusieurs personnes s'échangent les dévotions, les affections spirituelles et deviennent réellement un seul esprit » (Introduction à la vie de dévotion, III 19).

     

    Après avoir passé une période de quelques mois auprès d'autres communautés monastiques, résistant aux pressions de sa famille qui au début, n'approuvait pas son choix, Claire s'établit avec ses premières compagnes dans l'église Saint-Damien où les frères mineurs avaient préparé un petit couvent pour elles. Elle vécut dans ce monastère pendant plus de quarante ans, jusqu'à sa mort, survenue en 1253. Une description directe nous est parvenue de la façon dont vivaient ces femmes au cours de ces années, au début du mouvement franciscain. Il s'agit du compte-rendu admiratif d'un évêque flamand en visite en Italie, Jacques de Vitry, qui affirme avoir trouvé un grand nombre d'hommes et de femmes, de toutes origines sociales, qui « ayant quitté toute chose pour le Christ, fuyaient le monde. Ils s'appelaient frères mineurs et sœurs mineures et sont tenus en grande estime par Monsieur le Pape et par les cardinaux... Les femmes... demeurent ensemble dans divers hospices non loin des villes. Elle ne reçoivent rien, mais vivent du travail de leurs mains. Et elles sont profondément attristées et troublées, car elles sont honorées plus qu'elles ne le voudraient, par les prêtres et les laïcs » (Lettre d'octobre 1216 : FF, 2205.2207).

     

    Jacques de Vitry avait saisi avec une grande perspicacité un trait caractéristique de la spiritualité franciscaine à laquelle Claire fut très sensible : la radicalité de la pauvreté associée à la confiance totale dans la Providence divine. C'est pour cette raison qu'elle agit avec une grande détermination, en obtenant du Pape Grégoire IX ou, probablement déjà du Pape Innocent III, celui que l'on appela le Privilegium Paupertatis (cf. FF, 3279). Sur la base de celui-ci, Claire et ses compagnes de Saint-Damien ne pouvaient posséder aucune propriété matérielle. Il s'agissait d'une exception véritablement extraordinaire par rapport au droit canonique en vigueur et les autorités ecclésiastiques de cette époque le concédèrent en appréciant les fruits de sainteté évangélique qu'elles reconnaissaient dans le mode de vie de Claire et de ses consœurs. Cela montre que même au cours des siècles du Moyen âge, le rôle des femmes n'était pas secondaire, mais considérable. A cet égard, il est bon de rappeler que Claire a été la première femme dans l'histoire de l'Église à avoir rédigé une Règle écrite, soumise à l'approbation du Pape, pour que le charisme de François d'Assise fût conservé dans toutes les communautés féminines qui étaient fondées de plus en plus nombreuses déjà de son temps et qui désiraient s'inspirer de l'exemple de François et de Claire.

     

    Dans le couvent de Saint-Damien, Claire pratiqua de manière héroïque les vertus qui devraient distinguer chaque chrétien : l'humilité, l'esprit de piété et de pénitence, la charité. Bien qu'étant la supérieure, elle voulait servir personnellement les sœurs malades, en s'imposant aussi des tâches très humbles : la charité en effet, surmonte toute résistance et celui qui aime accomplit tous les sacrifices avec joie. Sa foi dans la présence réelle de l'Eucharistie était si grande que, par deux fois, un fait prodigieux se réalisa. Par la seule ostension du Très Saint Sacrement, elle éloigna les soldats mercenaires sarrasins, qui étaient sur le point d'agresser le couvent de Saint-Damien et de dévaster la ville d'Assise.

     

    Ces épisodes aussi, comme d'autres miracles, dont est conservée la mémoire, poussèrent le Pape Alexandre IV à la canoniser deux années seulement après sa mort, en 1255, traçant un éloge dans la Bulle de canonisation, où nous lisons : « Comme est vive la puissance de cette lumière et comme est forte la clarté de cette source lumineuse. Vraiment, cette lumière se tenait cachée dans la retraite de la vie de clôture et dehors rayonnaient des éclats lumineux ; elle se recueillait dans un étroit monastère, et dehors elle se diffusait dans la grandeur du monde. Elle se protégeait à l'intérieur et elle se répandait à l'extérieur. Claire en effet, se cachait : mais sa vie était révélée à tous. Claire se taisait mais sa renommée criait » (FF, 3284). Et il en est véritablement ainsi, chers amis : ce sont les saints qui changent le monde en mieux, le transforment de manière durable, en insufflant les énergies que seul l'amour inspiré par l'Évangile peut susciter. Les saints sont les grands bienfaiteurs de l'humanité !

     

    La spiritualité de sainte Claire, la synthèse de sa proposition de sainteté est recueillie dans la quatrième lettre à sainte Agnès de Prague. Sainte Claire a recours à une image très répandue au Moyen âge, d'ascendance patristique, le miroir. Et elle invite son amie de Prague à se refléter dans ce miroir de perfection de toute vertu qu'est le Seigneur lui-même. Elle écrit : « Heureuse certes celle à qui il est donné de prendre part au festin sacré pour s'attacher du plus profond de son cœur [au Christ], à celui dont toutes les troupes célestes ne cessent d'admirer la beauté, dont l'amitié émeut, dont la contemplation nourrit, dont la bienveillance comble, dont la douceur rassasie, dont le souvenir pointe en douceur, dont le parfum fera revivre les morts, dont la vue en gloire fera le bonheur des citoyens de la Jérusalem d'en haut. Tout cela puisqu'il est la splendeur de la gloire éternelle, l'éclat de la lumière éternelle et le miroir sans tache. Ce miroir, contemple-le chaque jour, ô Reine, épouse de Jésus Christ, et n'arrête d'y contempler ton apparence afin que... tu puisses, intérieurement et extérieurement, te parer comme il convient... En ce miroir brillent la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l'ineffable charité » (Quatrième lettre : FF, 2901-2903).

     

    Reconnaissants à Dieu qui nous donne les saints qui parlent à notre cœur et nous offrent un exemple de vie chrétienne à imiter, je voudrais conclure avec les paroles mêmes de bénédiction que sainte Claire composa pour ses consœurs et qu'encore aujourd'hui les Clarisses, qui jouent un précieux rôle dans l'Église par leur prière et leur œuvre, conservent avec une grande dévotion. Ce sont des expressions où émerge toute la tendresse de sa maternité spirituelle : « Je vous bénis dans ma vie et après ma mort, comme je peux et plus que je le peux, avec toutes les bénédictions par lesquelles le Père des miséricordes pourrait bénir et bénira au ciel et sur la terre les fils et les filles, et avec lesquelles un père et une mère spirituelle pourraient bénir et béniront leurs fils et leurs filles spirituels. Amen » (FF, 2856).

    A l'issue de l'audience générale, le pape s'est adressé aux pèlerins en différentes langues. Voici ce qu'il a dit en français :

    Abandonnant tout, la noble Claire d'Assise, à 18 ans, rejoignit saint François. Il fut pour elle un maître qui l'enseigna et un ami. Leur amitié fut un puissant stimulant pour parcourir le chemin vers la sainteté. François et Claire se sont complétés dans leur recherche de Dieu, capable d'unir dans un même esprit ceux qui la partagent. Les deux saints ont fondé leur vie sur la même radicalité de l'Évangile. Pendant 40 ans, Claire vécut avec ses compagnes dans l'humilité, la joie et dans une pauvreté totale, se confiant totalement en la Providence divine. Du couvent de Saint-Damien, la lumière qui semblait cachée par la vie cloîtrée se répandit peu à peu au dehors jusqu'aux confins du monde. Première femme à rédiger une Règle écrite qui reçut l'approbation pontificale, Claire eut ainsi un rôle considérable dans l'Église, lui donnant une impulsion décisive pour son renouvellement. Les innombrables fruits que continue de produire son charisme, en témoignent. A travers la vocation nuptiale de la Vie consacrée, l'Église apparaît ce qu'elle est et sera pour toujours  : l'Épouse du Christ. Chers amis, les saints et les saintes sont les grands bienfaiteurs de l'humanité. Ils renouvellent le monde en répandant l'amour inspiré par l'Évangile. Puissions-nous, comme eux, nous laisser instruire par «  la bienheureuse pauvreté, la sainte humilité et l'inexprimable charité  » du Christ !

     

    Je salue les francophones présents et plus particulièrement les participants au pèlerinage promu par la Conférence épiscopale de Guinée, et conduits par l'Évêque de N'Zérékoré, Mgr Guilavogui, et ceux du Diocèse de Nancy, en France, guidés par Mgr Papin. Je n'oublie pas les pèlerins de la Martinique, de Dijon et d'ailleurs. Puisse Dieu vous bénir ! Bon séjour à Rome !

     

    A l'issue de l'audience le pape a lancé un appel à la paix en Asie du sud :

    Je suis avec préoccupation les événements qui se déroulent ces jours-ci dans les diverses régions de l'Asie du sud, notamment en Inde, au Pakistan et en Afghanistan. Je prie pour les victimes et je demande que le respect de la liberté religieuse et la logique de la réconciliation prévalent sur la haine et la violence.

    © Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

    Traduction : Zenit

    Source www.zenit.org

     

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  • Baptême

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      La perle du jour

     

     

    avec Suzanne G Testut ofs

    en collaboration de

    RCF

    La Radio dans l'âme

     

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  • 25ème dimanche du temps ordinaire - 19 septembre 2010

    Abbé Jean Compazieu

    Eglise-Romane-du-12eme-siecle-copie-1.jpg

    25ème dimanche du temps ordinaire

    Journée du patrimoine

    Textes bibliques : Lire


    L’évangile de ce jour nous présente un gérant qui gaspille le « patrimoine » de son maître. Avec ce récit, nous sommes en plein dans le sujet de cette journée. Le christianisme est à l’origine de très belles œuvres d’art, des cathédrales, des églises, des sculptures, des peintures, des musiques, des objets de culte. Nous avons tout-à-fait raison d’en être fiers. Le problème, c’est que pour beaucoup, ces journées du patrimoine se limitent à de simples visites culturelles. C’est vraiment dommage de ne pas voir le but premier de ces œuvres d’art. En visitant une église, nous devons comprendre ce qui a motivé les efforts financiers considérables des chrétiens des siècles précédents. 

    C’est bien que des gens de passage puissent visiter des églises. Mais elles n’ont pas été construites pour être des lieux touristiques. Elles sont d’abord là pour l’Eucharistie. Les chrétiens de l’époque avaient bien compris que la messe est le moment le plus important de la semaine. Elle est source et sommet de toute vie chrétienne et de toute évangélisation. C’est là que le Seigneur rejoint les communautés réunies en son nom. Alors, ils ont voulu du beau et ils y ont mis les moyens. La beauté a toujours été un chemin pour rencontrer Dieu. Tout doit être orienté vers lui.

    En admirant nos églises, nous devons essayer de nous placer du point de vue de Dieu. Ce qui l’intéresse en premier, ce n’est pas des bâtiments, aussi beaux soient-ils. Son vrai patrimoine c’est des hommes, des femmes, des enfants. Chacun fait partie de son bien le plus précieux, en particulier ceux qui souffrent à cause de la précarité, du chômage, de l’exclusion et du mépris. Comme le gérant dont nous parle l’évangile, nous aurons à rendre compte de nos responsabilités. Le Seigneur nous demandera : « qu’as-tu fait de ton frère ? »

    Si nous voulons être en communion avec le Christ, il nous faut avoir le même regard que lui sur tous ceux et celles qui nous entourent. L’évangile de dimanche dernier nous rappelait qu’il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut tous les rassembler autour de lui et il compte sur lui pour participer à cette mission. Nous devons y mettre la même ardeur que ceux qui rassemblent des objets anciens menacés de disparition. Nous sommes envoyés pour leur transmettre le vrai patrimoine qui est celui de la foi. Nous croyons en Dieu qui est amour. Et cela change tout dans notre vie.

    C’est pour répondre à cet amour de Dieu que les communautés chrétiennes sont invitées à se rassembler chaque dimanche dans une église. Elles se nourrissent de la Parole de Dieu et du Corps du Christ. Cette nourriture leur est offerte pour les aider à grandir dans la foi. Ce don de Dieu, nous avons à le transmettre à nos enfants à l’intérieur de la famille, au catéchisme mais aussi en les aidant à trouver leur place dans les célébrations du dimanche. C’est là aussi notre mission et notre responsabilité. Depuis des années, nous souffrons tous de l’absence des enfants et des jeunes aux messes dominicales. La foi des générations passées serait-elle devenue caduque ? Mettre des églises en valeur c’est bien et il faut le faire. Mais si nous oublions pourquoi elles ont été construites, nous passons à côté de l’essentiel. Nous sommes comme le gérant de l’évangile qui n’a rien compris à ce que son maître attend de lui.

    Aujourd’hui, le Seigneur nous demande de faire preuve de la même habileté que « les fils de ce monde ». Quand des intérêts matériels sont en jeu, ils savent être très habiles ; les fausses factures, les délits d’initiés, les abus de biens sociaux et autres magouilles sont souvent à l’actualité. Tout cela était en son temps dénoncé par le prophète Amos ; il avait des propos très durs contre les riches « qui achètent le pauvre pour une paire de sandales ». Ce qui nous surprend dans cet évangile c’est la conclusion : le maître fait l’éloge de l’habileté de ce gérant et il nous demande d’être aussi avisés que lui pour nous faire des amis en vue du Royaume. C’est vrai que ceux qui se réclament de Jésus font souvent preuve de peu d’imagination pour mettre en pratique les exigences de l’Evangile. Vivre en « fils de lumière » c’est tout faire pour rechercher l’amitié de Dieu. Il est notre richesse suprême qui nous permettra d’être accueillis « dans les demeures éternelles. » N’oublions jamais qu’en dehors de lui, nous n’aurons plus d’autres trésors.

    Voilà donc cet évangile qui nous ramène face à nos vraies responsabilités. Le Christ n’apprécie pas ceux qui dilapident leur vie. Il n’apprécie pas davantage ceux qui se laissent vivre, sans imagination. Le Seigneur nous demande d’être inventifs dans la vie de famille, dans nos quartiers et nos villages. Il compte sur nous pour que nous soyons des gérants habiles de son patrimoine. Nous sommes créés pour servir Dieu. Disciples du Christ, nous sommes conviés à être des enfants de lumière aussi habiles que les fils de ce monde. Dieu nous fait confiance et il compte sur notre fidélité.

    Ensemble, nous nous tournons vers toi, Seigneur ; nous te rendons grâce pour cette confiance que tu nous fais. Garde-nous fidèles à la mission que tu nous confies. Donne-nous de mettre nos cœurs et nos intelligences au service de ton Royaume. Amen

    D’après diverses sources

    Photo : Église Romane du 12ème siècle à Salles la Source (Aveyron, France.)

    Pour ceux qui préfèrent, vous pouvez vevenir sur celle de 3 ans plus tôt :  

    http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/?p=homelie&id=216

    Source http://dimancheprochain.org

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  • La Bible et la science
     
    Science et récits de création (1 de 2)


    Science et récits de création - InterbibleQuestion
    Comment interpréter les récits de la création quand la science enseigne que l’homme descend du singe?

    RéponseSouvent posée aux biblistes, la question est double. Quelle est, aujourd'hui, l'autorité des textes bibliques qui semblent contredire les données de la science? Et les découvertes scientifiques peuvent-elles nous amener à lire autrement les récits des origines? À cette seconde interrogation, je répondrai par l'affirmative, car les sciences nous invitent à nous mieux concentrer sur la visée propre des écrits bibliques.

         Je me rappelle cet ingénieur qui, à la fin d'une session sur la Genèse, s'écrie : « Enfin, on m'a rendu mes origines! ». Formé à l'École technique, depuis plusieurs années, il présumait que les textes bibliques sur la création étaient périmés et qu'ils ne pouvaient plus parler aux croyants d'aujourd'hui. Une fois clarifiées quelques données de base, il se replongea dans la lecture de la Genèse avec le plus grand profit.

    « Rendez à la science ce qui appartient à la science... »

         Les recherches scientifiques relèvent de la méthode expérimentale. Les chercheurs proposent des hypothèses, puis ils les vérifient et, s'ils les retiennent, ils les revoient au besoin. Les conclusions de la science sont souvent, comme le disait l'un de mes anciens professeurs, l'hypothèse la moins mauvaise ou du moins, celle qui explique le mieux les différentes variables qui entrent dans le champ d'une recherche. Parfois, nous entendons parler de grandes théories comme le big-bang ou l'évolution pour expliquer l'origine de l'univers et de la vie. Même si la plupart des scientifiques s'entendent, toute hypothèse fait l'objet d'une continuelle réévaluation. Certaines, parmi les plus sérieuses d'autrefois, sont aujourd'hui complètement écartées.

         La science observe et explique le réel selon des méthodes et des normes qui lui sont propres. Et si, par exemple, le monde qu'elle permet de mieux connaître nous apparaît vieux de six milliards d'années, nous aurions tort, en tant que croyants, de rejeter cette explication. Les sciences abordent la question de l'univers sous l'angle du comment : comment l'univers a-t-il pu naître? Comment la nature s'est-elle développée? Etc. L'explication la plus plausible est celle qui rend le mieux compte de la réalité, telle qu'elle se donne à connaître.

    « ... et à la foi ce qui est du domaine de la foi. »

         Le développement des sciences a permis de mettre en lumière la visée propre des récits de la Genèse. Par exemple, le récit de création (Gn 1) se comprend mieux si l'on tient compte du genre littéraire et du contexte historique. Alors que l'auteur biblique et son peuple sont dépossédés de la Terre Promise et exilés en Babylonie, un royaume beaucoup plus puissant que le leur, les questions surgissent :  « Qui est Dieu? Que fait-il? Qui sommes-nous? Et quelle est notre place dans l’univers? » L’auteur ne se demande pas comment le monde est venu à l’existence. Sa question à lui, c’est plutôt : « L’univers où nous vivons a-t-il un sens? Si oui, lequel ?».

         La réponse est audacieuse et toujours actuelle. Au beau milieu de l‘Exil, l’auteur du premier récit de la Genèse invite son peuple à garder confiance. Dépossédés de tout, mais surtout de leur terre, confrontés au « silence de Dieu », les Juifs se voient proposer un message d’espoir. Non, dit le texte, le monde n’est pas dénué de sens; Dieu lui a donné naissance et, s’il a créé, du chaos original, cet univers merveilleusement ordonné, il saura bien tirer son peuple de l’Exil. Dieu est l’UN, l’éternellement UN et il a fait de sa créature préférée, l’être humain, le reflet de son pouvoir et de sa grandeur.

         « Notre » auteur biblique s'intéresse peu à la « manière » dont l'univers a progressé à travers les âges. Il lui suffit de savoir que le monde, tel que nous pouvons le connaître, est un don de Dieu et qu'il est sous la mouvance de son Souffle créateur. L'être humain hérite de cette conscience d'un monde où Dieu et présent. Et affirmer cela, c'est toujours actuel…

    Source : Parabole, Initiation à la Bible, collection La Bible

    pas à pas, feuillet no 9.

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    source http://www.interbible.org

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  • note-de-musique.jpgParole et Musique '' La sainte pauvreté'' un chant des années 1925, que Leon Sally nous partage ICI

     

    Un rappel, dans la colonne de droite sous la rubrique ''Dossier franciscain'' d'autres partitions et documents intéressants

    au titre suivant Dossiers à télécharger, lesquels ?


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  • LES MOUVEMENTS INTERIEURS DE L’AME (1 de 2)

     

    Hoggar-autour-de-l-Assekrem.jpg

    « Les passions et les vertus »

    Qui suis-je ?

    Efforçons-nous humblement de nous voir, de nous dire à partir de ce que nous connaissons de notre histoire. Repérons notre tempérament. Examinons tous les niveaux de notre être : corps, âme, esprit et demandons-nous : Qui suis-je ?

    Dieu peut intervenir, changer notre vie et faire de nous des êtres nouveaux si nous osons lui dire notre vérité profonde dans un acte de déposition. Reconnaissons cette identité qui nous pèse et que nous nous épuisons à porter en vain par nos propres forces. Faisons-lui part de notre désir d’y échapper. Il faut vouloir que Dieu nous transforme ! Soyons clairs et honnêtes.

    « On devient vraiment une personne en passant du dehors au-dedans » (Maurice Zundel)

     

    Que vois-je ?

    Regardons la réalité en face dans la lumière de Dieu et posons-nous sans cesse la question : qui parle en moi ? Ma source profonde, mon origine ? Mon père, ma mère, un professeur … ? Ce « moi » complice qui me tient en servitude ?

    Accepter de se mettre en question c’est offrir notre réalité à Dieu et l’assumer sous son regard. Sous la lumière de Dieu, les problèmes changent d’aspect ! Notre réalité est aussi faite d’émotions bonnes ou mauvaises, de craintes, de peurs et de joies. Tout peut être cause d’émotions et leur importance est fonction de notre histoire, de nos attentes mais aussi des dispositions du moment. Nos émotions peuvent devenir un outil de purification.

    Quand notre émotion naît de la vision de la misère, de la faiblesse et de la souffrance des autres, entrons dans la miséricorde et la compassion. Celle-ci n’est pas un mouvement de pitié, de condescendance ou encore moins le désir de porter la souffrance de l’autre mais la conscience profonde que l’autre et moi, nous sommes un, ontologiquement. Ainsi, le mouvement de compassion accomplit la parole de l’Evangile : « Aime ton prochain comme toi-même ». Prions et posons des actes. Le Christ a souvent été ému de compassion, il a écouté, il a pardonné, il a même pleuré. Il a aimé, il a agi.

    Quand une émotion  naît de la vision de notre situation personnelle, essayons humblement de comprendre nos erreurs et de nous repentir.

     

    Suis-je prêt à déposer et à m’abandonner à l’action de la grâce ?

    Laisser l’Esprit Saint nous persuader de nous abandonner à son action et apprendre à entrer dans l’écoute de son « saisissement ». Déposer, s’abandonner et le laisser prendre au mot notre attitude intérieure : Je viens à toi, seigneur, prends-moi par la main, et conduis-moi. » C’est le début d’une coopération, d’une communion où l’Esprit nous rejoint, non comme une force extérieure qui s’imposerait à nous, mais comme une énergie intérieure suscitée en nous par l’accueil de la Parole.

    L’abandon est d’abord réponse à la « main tendue » depuis toujours. Il suppose de déposer notre volonté propre et d’affirmer notre désir d’entrer en conformité avec Dieu. Nous sommes confrontés à un paradoxe car l’abandon auquel l’homme est convié doit être volontaire. C’est un acte de liberté qui demande courage et fermeté. Pour pouvoir s’abandonner, osons entrer en nous-mêmes, répondre à quelques questions et identifier les passions qui nous gouvernent.

     

    Les passions et leurs remèdes : les vertus. 

    Nous sommes sollicités en permanence par notre environnement. De là naissent les évènements extérieurs auxquels nous réagissons avec les passions. Si nous laissons entrer une passion en nous, nous créons alors un évènement intérieur dont nous sommes totalement responsables. Il convient de préciser et d’identifier les passions qui nous animent afin d’y voir clair et de les déposer pour préserver notre liberté et faire un bon usage de nos facultés et de nos vertus.

    A cet effet, il est important de se poser quelques questions directement issues de l’enseignement des Pères de l’Eglise, auquel il est essentiel de se référer.

     

    L’esprit de jouissance (Passions de « gastrimargie », « Porneïa », « Philargyrie-Pléonexie »)

    -         Fait-il de nous des êtres avides, prisonniers de la convoitise, et des esclaves de la consommation ?

    -         Fait-il de nous des êtres égocentriques incapables de considérer « l’autre », de le respecter au point de vouloir exercer notre emprise sur lui, pour mieux le dominer et l’exploiter ?

    -         Fait-il de nous des êtres avares, cupides, prisonniers d’un rapport idolâtre à l’argent ou aux biens de ce monde, prisonniers de leurs peurs de manquer, de perdre ou de se faire déposséder ?

    Lorsque l’esprit de jouissance détourne la puissance désirante de sa faculté originelle, il manifeste une séparation de l’homme avec Dieu. Nous somme en rupture de relation.

     

    Les remèdes correspondants.

    Quand nous délaissons la nourriture divine adaptée à notre vie, vidés de l’essentiel, nous sommes contraints de compenser ce vide intérieur en faisant de notre corps un instrument, un but, un objet de consommation et non un lieu de communion. Cela va jusqu’à la perte du sens de l’eucharistie.

    Par la vertu de tempérance nous passerons de l’esprit de consommation à l’esprit de communion et de partage.

    -         Notre rapport au monde, au cosmos, changera.

    Quand nous favorisons l’amour de soi et l’attachement à ce monde, notre conscience s’obscurcit au point d’entraîner une perte de jugement.

    Par la vertu de chasteté, nous passerons de l’esprit d’exploitation à l’esprit d’intégrité. La chasteté consiste dans une conversion du désir. Nous prendrons conscience de la nécessité de respecter notre propre intégrité et celle de l’autre. Nous entrerons dans une virginité intérieure.

    -         Notre rapport à l’autre, au prochain, changera.

    Quand notre âme devient boulimique et insatiable, nous oublions de don de Dieu.

    Par la vertu de pauvreté et par le don, nous passerons de l’esprit de crispation et d’attachement, à l’esprit de détachement et à une nouvelle disposition intérieure. L’esprit de pauvreté réside dans le désir des biens spirituels.

    -         Notre rapport aux richesses de ce monde et aux pauvres changera.

     

    Le mot franciscain.

    « … En tant que frères mineurs, nous allons également trouver Jésus, si nous sommes pour et avec les pauvres, tout en vivant comme eux. Nous évangélisons et nous sommes pour cela évangélisés avant tout par la pauvreté et la réalité d’être mineurs… » (Bahia 1983)

     

    Suzanne giuseppi Testut  -  ofs

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    Pour votre information voici où vous pourriez rencontrer Suzanne prochainement



    -  Au Québec en Octobre 2010

      

    Sherbrooke le mercredi 13 octobre, Rencontre de ressourcement au Monastère Sainte Claire, 313 Queen, Sherbrooke. Accueil 8h30 fin 16h30, il y aura Eucharistie.  On vous suggère d'apporter votre diner et votre tasse, il y aura la possibilité de commander du poulet (env.10$)
    Contribution suggérée de 10$ et plus si c'est possible pour vous. Pour plus d'informations richard372000ARROBASyahoo.ca (remplacer ARROWBAS par @ )

     

     

    autres endroits au Québec et un en Ontario

     

    Samedi 2 octobre : Rencontre des OFS (Montréal : Responsable : Gilles Métivier).

    Dimanche 3 octobre : Messe de 9h00 (Sainte-Julie) et Messe de 10h30 : Fête paroissiale de S.F.A. (Saint François d’Assise) et repas communautaire avec les bénévoles.

    Mercredi 6 octobre : 19h30 Soirée de rencontre avec les Filles d’isabelle et Chevaliers de Colomb. Paroisse Sainte-Julie.

    Vendredi 8 octobre au dimanche 10 octobre : Horeb Saint-Jacques.  (Responsable : Nicolas Tremblay).

    Vendredi 15 octobre : Fin d’après-midi : Rencontre fraternelle des M.S.A. (Province du Canada).

    Dimanche 17 octobre : Messes de 9h00 ; 9h30 et 10h30 : (Unité pastorale Est Montagne)

    Dimanche 17 au mercredi 20 octobre : 19h30 retraite de l’Unité de l’Est de la Montagne.

    Vendredi 22 octobre : 19h30 : Rencontre avec le Groupe de partage de foi Renouveau- Paroisse de Saint-Constant.

    Samedi 23 octobre : 15h30 : Rencontre à Orléans ONT. Groupe de responsables nationaux de l'OFS (Responsable : Gilles Métivier).

    Dimanche 24 octobre : Visite du Sanctuaire Marie-Reine-des-Cœurs (Chertsey).

    Jeudi 28 octobre : 10h30 : nous aurons la messe à la Résidence Saint Louis et à 14h, une rencontre spéciale conférence sur la spiritualité avec François d'Assise

    Vendredi 29 octobre : 19h30 Café-Rencontre Séminaire de Saint-Hyacinthe avec les couples membres de Week-End Amoureux.

    Samedi 30 octobre : Fondation Père Ménard (40è anniversaire). 10h30 Messe à la Cathédrale Marie-Reine du Monde. Lunch-Conférence à l’Hôtel Reine Élisabeth.


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  • Un archer sur un sceau judéen 

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    Le chantier ouvert en 2005 (BiblePlaces.com)

    En 2005, des fouilles ont été entreprises à Jérusalem sous la grande place du mur Occidental. À une centaine de mètres du mont du Temple, on a ouvert un chantier d’environ 1500 m2. On y a découvert, sous les dalles d’une rue à colonnades d’époque romaine, un bâtiment administratif de l’époque du premier Temple (Fer II) très bien conservé. En 2008, en examinant soigneusement les débris à l’intérieur du bâtiment, on a trouvé quatre sceaux personnels dont un présentant l’image très nette d’un archer.

         Cet artefact est unique car c’est la première fois qu’un sceau portant une inscription hébraïque est accompagné d’un motif influencé par l’art assyrien. De forme ovale, comme un scarabée, et gravé sur une pierre noire, le sceau indique clairement le nom de son propriétaire. Sur le sceau, l’inscription est inversée mais une fois imprimée, sur de la cire par exemple, on peut lire : « Appartenant à Hâgab ».

         Le nom Hâgab se retrouve dans la Bible [1] et figure sur la liste des chefs de familles revenues d’exil (voir Esdras 2,46) avec Zorobabel. Mais il est improbable que cet exilé soit le propriétaire du sceau car le contexte archéologique de sa découverte pointe plutôt vers une période antérieure : le sceau a été utilisé au VIIe siècle avant notre ère. Or, le retour des exilés dont parle le livre d’Esdras se situe en 536 avant JC.

    L’archer

    Sceau de Hâgab

    Le sceau vu de profil et de face

         L’archer ne porte pas de casque ni de cuirasse. Les traits de son visage sont indiqués par quelques incisions pour le nez, les yeux et la joue. Les incisions sous le menton pourraient représenter la barbe. La poitrine apparemment nue est traversée par la courroie du carquois. L’archer tient l’arc dans sa main droite (n’oublions pas que le motif est inversé) et vise de la gauche. La corde de l’arc n’est pas visible mais un trait horizontal représente la flèche. Le soldat porte une ceinture à laquelle est probablement attachée une épée. Comme sur les reliefs assyriens, on remarque la forte musculature des mollets du guerrier et ses pieds sont nus.

    L’art palatial assyrien

    Détail d’une scène de la prise de Lakish

    Détail d’une scène de la prise de Lakish

         L’artisan qui a fabriqué le sceau pourrait s’être inspiré d’un objet importé mais une autre possibilité serait une influence directe de l’art palatial assyrien. Sur les murs du palais de Sennachérib (roi d’Assyrie de 704 à 681 av. JC) à Ninive, on pouvait admirer des scènes de combat dont la célèbre prise de Lakish, une ville judéenne de la Shéphélah. Aujourd’hui conservés au British Museum, les reliefs de la prise de Lakish représentent la victoire assyrienne contre la révolte du roi Ézéchias en 701. Parmi les soldats assyriens qui figurent sur ces scènes de combat, on compte plusieurs archers représentés en formation de combat.

         Puisque les sceaux étaient utilisés dans l’ancien Israël par des individus détenant une responsabilité gouvernementale, on peut penser que Hâgab avait un rôle militaire important dans le royaume de Juda. Le motif de l’archer atteste la forte influence assyrienne qui existait à Jérusalem au VIIe siècle de notre ère. Mais il démontre également que le royaume israélite jouissait encore d’une autonomie relative sous l’hégémonie assyrienne.

    [1] Le nom Hagab se retrouve également dans les lettres (ostraca) de Lakish et sur quelques impressions de sceaux hébraïques.

    Sylvain Campeau

    Source http://www.interbible.org

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  • Le pape aux évêques brésiliens : priorité à l'oecuménisme
    La division des chrétiens mine la crédibilité du message évangélique

    pape Ench ROME, Vendredi 10 septembre 2010 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a rappelé ce vendredi aux évêques brésiliens de la région nord-est (3), qu'il a reçus en audience à Castel Gandolfo, que le dialogue entre les chrétiens est aujourd'hui une nécessité impérative, une « option irréversible de l'Eglise ». L'absence d'unité « mine la crédibilité » du message proclamé par les chrétiens.

    Le pape a constaté une « influence croissante de nouveaux éléments dans la société » brésilienne, qui a conduit un nombre important de catholiques à abandonner l'Eglise. Il a noté en particulier « la rapide expansion » de communautés évangéliques et issues du néo-pentecôtisme.

    Benoît XVI reconnaît que « les raisons qui sont à la base du succès de ces groupes sont un signe de la grande soif de Dieu » et d'une évangélisation « parfois superficielle ».

    Le pape a expliqué qu'il est de plus en plus « impératif », « de la part des pasteurs catholiques », de « créer des ponts pour établir des contacts à travers un sain dialogue oecuménique dans la vérité ».

    « Un tel effort est nécessaire avant tout parce que la division entre les chrétiens est contraire au désir du Seigneur 'que tous soient un' », parce qu'elle est « cause de scandale » et « finit par miner la crédibilité du message chrétien proclamé dans la société », a-t-il poursuivi.

    Le pape a souligné que cette proclamation du message chrétien « est peut-être aujourd'hui encore plus nécessaire » que par le passé à cause « de la croissante influence négative du relativisme intellectuel et moral dans la vie des personnes ».

    Benoît XVI a reconnu que les obstacles à l'unité des chrétiens sont nombreux.

    « En premier lieu, il faut rejeter une vision erronée de l'oecuménisme » qui vise à mettre toutes les « opinions » sur le même plan, « dans une sorte de relativisme ecclésiologique ».

    « Parallèlement », le pape a cité « le défi de la multiplication incessante de nouveaux groupes chrétiens, dont certains font preuve d'un prosélytisme agressif », qui montre « combien le paysage de l'oecuménisme est encore très varié et confus ».

    Rappelant son discours aux évêques brésiliens à Sao Paulo en 2007, le pape a souligné l'importance d'une « bonne formation historique et doctrinale, qui permette le discernement nécessaire et aide à comprendre l'identité spécifique de chacune des communautés, les éléments qui divisent et ceux qui rassemblent sur le chemin vers la construction de l'unité ».

    « Le grand domaine commun de collaboration devrait être la défense des valeurs morales fondamentales, transmises par la tradition biblique, contre leur destruction dans une culture relativiste et de consommation ; ainsi que la foi en Dieu créateur et en Jésus Christ, son Fils incarné », a rappelé le pape.

    Benoît XVI a souligné que « au coeur de tous les efforts en faveur de l'unité doivent figurer la prière, la conversion et la sanctification de la vie ».

    « C'est le Seigneur qui donne l'unité », a insisté le pape, en rappelant que les pasteurs sont tenus d'obéir à la volonté du Seigneur « en promouvant des initiatives concrètes », « réalisées avec sincérité et réalisme, avec la patience et la persévérance, qui naissent de la foi dans l'action providentielle de l'Esprit Saint ».

    Gisèle Plantec
    source www.zenit.org

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  • Le cardinal Turkson dessine à Rome un catholicisme africain

    Nommé il y a près d’un an à la tête du Conseil pontifical Justice et Paix, le cardinal ghanéen Peter Turkson prend la mesure de ses nouvelles fonctions. Il sera aux côtés de Benoît XVI lors de sa visite d’État au Royaume-Uni, du 16 au 19 septembre

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    Le cardinal ghanéen Peter Turkson salue ses compatriotes à l'issue du consistoire où il a été créé cardinal par Jean-Paul II, le 21 octobre 2003, place Saint-Pierre, à Rome (Photo : AFP/PATRICK HERTZOG).

    Nommé par Benoît XVI président du Conseil pontifical Justice et Paix, à Rome, le 24 octobre 2009 (1), le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson, à 61 ans, prend la mesure de ses nouvelles fonctions : « Notre structure est très légère, constate-t-il. Tout compris, nous ne sommes que 18 personnes. Or, notre domaine d’action et de réflexion englobe les questions politiques, économiques, le désarmement, les droits de l’homme, l’écologie… »

    Pas question pour autant de baisser les bras devant l’ampleur de la tâche : « Il nous faut travailler en réseau, avec les Caritas nationales, les correspondants de Pax Christi, les diocèses, les universités catholiques… »

    Suivant la tradition de ses prédécesseurs, notamment le cardinal français Roger Etchegaray, il se rend sur le terrain. Ce fut le cas récemment au Nigeria, blessé par des luttes interethniques. L’Afrique reste d’ailleurs chère au cœur de cet homme jovial et fier de ses origines : « Mon pays, le Ghana, tire son nom d’un très ancien royaume africain. Sous la colonisation britannique, il s’appelait Gold Coast, en raison de ses mines d’or. »

    Le grand saut hors d’Afrique

    Son histoire est aussi religieuse : « ‘Découverts’ par les Portugais, nous sommes donc devenus catholiques. Puis, les Hollandais leur ayant succédé, nous sommes devenus calvinistes. Et avec les Anglais, nous sommes devenus méthodistes et anglicans. Notre Église est très ancienne, et nous n’avons jamais connu un christianisme sans divisions. »

    Son père, charpentier, était catholique. Sa mère, méthodiste, est devenue catholique. Ils ont eu dix enfants, six garçons et quatre filles. D’où la bonne trentaine de neveux et nièces du premier cardinal ghanéen de l’histoire. Il se souvient : « Nous vivions à Nsuta, une ville minière. La paroisse catholique était desservie épisodiquement par un missionnaire hollandais. À 10 ans, je lui ai écrit pour lui dire que je voulais entrer au séminaire. Mon père a réuni toute la famille. Devant eux, j’ai expliqué mon choix. Il a donné son accord. »

    Plus tard, ce fut le grand saut hors d’Afrique : « L’évêque m’a envoyé aux États-Unis, où j’ai été ordonné diacre. Et le 20 juillet 1975, j’ai été ordonné prêtre pour mon diocèse de Cape Coast, le plus ancien du Ghana, fondé en 1879. »

    «En Afrique, les liens familiaux et ethniques donnent sens à la vie»

    Le futur cardinal poursuit ses études à Rome, à l’Institut biblique. C’est là, le 6 octobre 1992, qu’il apprend, à sa grande surprise, qu’il est nommé évêque de son diocèse : « J’ai voulu être ordonné au Ghana et non pas à Rome, car je voulais être au milieu du peuple que je devais servir. J’ai toujours pensé que nous sommes avant tout des pasteurs, des témoins du Christ. Le pouvoir ne doit pas être notre objectif. » Mais, cinq ans plus tard, il est élu président de sa conférence épiscopale. Créé cardinal par Jean-Paul II le 21 octobre 2003, habitué des synodes romains, il fut, du 4 au 25 octobre 2009, rapporteur général du deuxième synode des évêques sur l’Afrique.

    Attentif à la croissance remarquée des catholiques africains, le cardinal Turkson est sans concessions sur le catholicisme à l’africaine : « En Afrique, les liens familiaux et ethniques donnent sens à la vie. Mais les baptisés doivent élargir leur vision à ceux qui ne sont pas membres de leur famille, de leur ethnie. On a bien vu, au Rwanda, à quel point c’est difficile. C’est un défi pour l’Église en Afrique. C’est toute une cohérence de vie qu’il nous faut recréer, car beaucoup de baptisés ne sont pas convertis en profondeur. Lorsque le christianisme s’en tient à un formalisme, voire à des formalités, il ne conduit pas à une relation avec le Christ. »

    Face à ce risque, le cardinal Turkson est attentif à l’évolution des mouvements charismatiques catholiques ou des groupes évangéliques néopentecôtistes : « Ils veulent combler ce fossé, redonner un sens à la vie spirituelle. »

    «Si l’Europe devenait moins chrétienne, nous serions comme orphelins»

    Vis-à-vis de l’Occident, le cardinal noir est sans concessions. En octobre 2009, durant le dernier synode sur l’Afrique, lui et ses pairs avaient fustigé le « nouvel impérialisme culturel », « les nouveaux modèles familiaux » venus d’Occident.

    Il s’en explique : « En Afrique, nous considérons que nous sommes tous membres d’une famille humaine, et que nous devons la perpétuer en donnant la vie. Si on nous propose des modes de vie qui ne permettent pas cet engendrement, nous disons que cela porte atteinte à la survie de la société. Pour nous, c’est une étrangeté, qui ne débouche pas sur la vie. Et, d’un sentiment d’étrangeté à un sentiment de rejet, il n’y a qu’un pas. Respecter les droits des minorités, notamment homosexuelles, ne signifie pas reconnaître leur mode de vie. »

    De même, précise-t-il, « si l’Europe devait devenir moins chrétienne, nous serions alors comme orphelins, dépositaires d’une expérience de foi, mais sans parents ».

    «Si Dieu voulait voir un Noir devenir pape, qu’il en soit remercié !»

    Sensibles aux critiques pesant actuellement sur le célibat sacerdotal, mais surtout aux écarts dont il serait l’objet sur le continent noir, Mgr Turkson réagit : « S’agit-il là d’un problème exclusivement africain, ou qui touche exclusivement les prêtres ? Non. Cette question de la fidélité à un état de vie se pose aussi aux couples mariés. Le célibat suppose une vie spirituelle intense, profonde, et une discipline de vie réelle et sérieuse, ouverte à la grâce. Car ce mode de vie n’est pas naturel. Il ne peut être vécu qu’avec l’aide de Dieu. Telle est du moins mon expérience personnelle. Pas plus qu’aucun autre prêtre, je ne suis un surhomme ! »

    Le cardinal ghanéen, qui a participé au conclave ayant élu Benoît XVI, est souvent interrogé sur l’élection éventuelle d’un futur pape noir. Sa réponse, maligne, ne varie pas, dans un grand sourire : « Si Dieu voulait voir un Noir devenir pape, qu’il en soit remercié ! »

    Frédéric MOUNIER, à Rome

    (1) Tout juste deux jours après que le pape a nommé le numéro deux de ce dicastère, en la personne de Mgr Mario Toso, salésien, ancien recteur de l’Université salésienne de Rome, expert réputé sur la doctrine sociale de l’Église.
    Source http://www.la-croix.com

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  • QUESTION ENVIRONNEMENT.. parlons-en de cette course aux GAZ de schiste

     

    Source L'AutreJournal


    Gaz de schiste : politique et improvisation… un mélange dangereux!

    02 septembre 2010

    Réjean Porlier

     

      gaz-schiste-.jpg L’auteur est président du Syndicat des technologues d’Hydro-Québec (SCFP-FTQ)

    Les gaz de schiste soulèvent les passions par les temps qui courent. Des gaz explosifs si l'on en croit les réactions de plusieurs acteurs municipaux et environnementaux, ainsi que la mobilisation citoyenne qui s'installe là où les projets débarquent.

    Qu'est-ce qu'on reproche au gouvernement? Essentiellement de laisser l'industrie agir comme si nous étions en plein western à l'époque de la ruée vers l'or. Au plus fort la poche, sans réglementation adéquate et reddition de comptes. Mon ami Léo-Paul Lauzon avait raison de prétendre que les pétrolières dictent au gouvernement la marche à suivre et non l'inverse.

    Nathalie-Normandeau.jpg La première réaction de la ministre de l'Environnement et des Ressources naturelles, Mme Nathalie Normandeau, a d'ailleurs été très éloquente quant aux visées du gouvernement Libéral dans le dossier. Avec cette nouvelle filière, c'est l'indépendance énergétique du Québec qui est à nos portes, rien de moins selon les dires de la ministre.

    Faut-il comprendre que dans sa tête, l'indépendance énergétique du Québec est étroitement liée à l'exploration et l'exploitation de ce gaz dont on ignore à ce jour le réel potentiel en sol québécois et, surtout, toutes les retombées environnementales?

    Qui plus est, pour parler d'indépendance et donner l'impression que le sérieux est au rendez-vous, il faut avoir un plan, alors que visiblement nous sommes face à la plus grande improvisation. Non seulement le gouvernement n'a prévu aucune réglementation afin d'assurer une gestion intelligente de la ressource, mais il est loin d'être garanti que les retombées de cette nouvelle filière profiteront à la population québécoise. L'industrie pétrolière n'a pas pour culture de se soucier en priorité de l'intérêt public, et la seule indépendance au menu est la sienne.

    Sans doute après avoir pris la mesure du mécontentement grandissant et afin de rassurer tout le monde, Mme Normandeau annonçait le 30 août dernier en grande pompe que le BAPE serait mis à contribution et qu’un plan de communication serait mis en place cet automne pour que l’entreprise soit plus à l’écoute de la population.

    Comment ne pas s'inquiéter de voir la ministre improviser de la sorte et ajuster son discours au goût du jour. Le gouvernement a-t-il, oui ou non, mis en veilleuse une politique d'indépendance énergétique digne de ce nom? Bien sûr que oui! Sinon il ne serait pas à la remorque des évènements. Mais ça fait chic par les temps qui courent de nous y faire rêver.

    Le Québec occupe une position des plus enviables en matière d'énergie, avec une filière électrique qui a fait ses preuves tant d'un point de vue organisationnel que pour les retombées récurrentes dont profite la population québécoise. Pourquoi, lorsqu'il est question de pétrole, de gaz naturel et maintenant des gaz de schiste, le gouvernement agit-il comme s'il était à la tête d'une république de bananes?

    Ne pas avoir de vision c'est une chose, mais laisser à d'autres le choix de nos ambitions, ce n'est pas seulement irresponsable, c'est dangereux. Fermer les yeux sur le développement anarchique de nos ressources naturelles, ce n'est pas agir dans le respect de ceux et celles qui nous ont élus.

    Avant de se lancer tête baissée dans pareille aventure, n'y aurait-il pas eu lieu de procéder à une évaluation sérieuse et responsable de ce que rapportera réellement l'exploitation des gaz de schiste au Québec?

    Pour celles et ceux qui auraient rêvé de voir le Québec profiter pleinement des retombées de cette nouvelle filière, Louis-Gilles Francoeur, dans le Devoir du 28 août dernier, nous explique comment le gouvernement Charest a tout mis en place pour s’assurer que cette nouvelle ressource nous glisse entre les mains au profit de l’industrie. (http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/295218/gaz-de-schiste-doit-on-expliquer-maintenant-par-qui-et-pour-qui)

    Une industrie sous la gouverne de nul autre que l’ancien président d’Hydro-Québec, M.André Caillé, maintenant président de l’Association de l’industrie pétrolière et gazière du Québec.

    Allons-nous découvrir dans quelques années que l'empressement de nos élus était une fois de plus le résultat de généreuses donations à la caisse du parti, après que la nouvelle filière soit bien ancrée dans le paysage, les impacts environnementaux mieux connus et que les épisodes désastreux auxquels nous ont habitué tous les Shell de ce monde aient été encore répétés?

    Il serait peut-être temps d’être un peu plus critique à l’endroit de nos politiciens. Faut-il s’interroger de l’absence d’une position claire du parti Québécois dans le dossier ou pouvons-nous encore espérer les voir accoucher un jour de cet ambitieux projet de société? Le fait est qu’on nous dépouille de nos ressources naturelles sans qu’ils ne disent mot et que bientôt ils crieront à qui veut bien l’entendre qu’ils veulent un pays…

     

    Un pays dont les leviers économiques seront entre les mains d’autrui!

    Mais où sont donc passés nos bâtisseurs?

    À suivre!

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