• Une philosophie de Vie qui renforcera vos convictions.

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    Nous ne pouvons plus vivre ainsi, c’est une évidence. Comment vivons-nous dans ce système qui détruit l’Humain en ne valorisant que les notions de rentabilité, productivité sous le regard bienveillant de l’économie ?
    La réponse est simple à moins d’être masochiste au premier degré, nous ne vivons pas ! Nous ne vivons plus, nous survivons...
    Est-ce un phénomène politique, philosophique, psychologique ?

    Il paraît indispensable de prendre ses trois dimensions en compte. Le politique n’est pas uniquement le Gouvernement. Cela est également notre capacité à développer un comportement Citoyen au cœur de la cité. Et bien-sûr, il est nécessaire dans ce cas, d’interpeller les politiques pour engager une communication responsable avec eux.

     Le philosophique est notre recherche de vérité profonde face aux paradigmes sociétaux. Comment chercher la Vérité de son être lorsque la télévision, les journaux pensent pour nous ? En relativisant leurs propres analyses comme étant critiquable dans le sens noble du terme. C’est-à-dire que ces organes médiatiques ne détiennent pas la Vérité absolue. Il faut se façonner une vision, un idéal de sa propre existence sur terre.

     Donner sens à tout ce que nous vivons et peu importe sa densité. Chaque geste, chaque pensée même de prime abord superficielle, peuvent creuser des sillons au profond de notre âme. Il faut pour cela habiter son temps, vivre intensément l’instant. Combien de minutes prenez-vous par jour pour effectuer une introspection qui ferait grandir votre spiritualité. Cette force de ne plus se considérer comme un objet parmi d’autres. Mais devenir pleinement Humain au fil des jours. Pour les chrétiens, quelle est l’importance de la prière face aux heures qui coulent entre vos doigts.

     Quelle place accordez-vous à la contemplation. Vous arrive-t-il d’écrire des moments merveilleux que vous avez vécus afin d’en faire mémoire et d’ébaucher une philosophie de Vie qui renforcera vos convictions. Ces valeurs qui bien souvent sont à contre-courant de notre société de tout à jeter. Valeurs non éphémères mais immortelles en leur essence.

     Tout cela est extrêmement sérieux pour vivre dignement dans un Monde qui n’a guère que le mot crise sur les lèvres. Notre équilibre intérieur ne saurait générer un chaos extérieur. Si nous sommes cohérents avec nos propres idées et comportements ; nous ne serons peut-être pas appréciés par tous mais nous aurons cette indéfectible certitude de marcher sur le juste chemin.

    Pensons un peu à ce que sont devenues les valeurs gratuites comme l’Amour, la Tendresse, le Respect. Nous devons impérativement devenir des mystiques, c’est-à-dire des personnes en recherche du Mystère qui donne un sens à notre existence. Sinon, c’est la mort sociale qui nous attend. Et nous savons de façon scientifique que celle-ci mène inéluctablement à la mort physique.

     Pour savourer la saveur du Bonheur, il nous faut cultiver dans notre jardin intérieur l’humilité et la simplicité. Humilité vient du latin « humus », c’est-à-dire faire éclore sa vraie nature sans artifices. Ce n’est point s’humilier mais se révéler tels que nous sommes aux yeux des autres. Et la simplicité, c’est toujours et en toutes occasions chercher l’Essentiel en excluant le superficiel.

    Ne sont-ce point là des idéaux à atteindre en période de crise ? Ces valeurs intrinsèques à l’Humain nous sauveront, sans nul doute, des délires financiers et mercantiles de cette Crise qui efface notre part d’humanité.

     Notre créativité personnelle s’épanouit alors tel un aurore gracieux dans un ciel lumineux pour nous donner des idées alternatives afin que cette crise économique ne soit plus une ombre sur notre conscience.

    Il ne faut pas voir cette crise comme une perte des repères et valeurs mais comme une métamorphose de nos sociétés.
    Il nous faut accueillir cette crise tout en la combattant sinon, nous risquons de sombrer dans la dépression.
    Il faut voir cette crise non pas comme une résignation citoyenne mais, comme un défi spirituel.

     De plus, je puis vous affirmer avec des exemples à l’appui que nous ne sommes qu’aux prémisses d’une économie qui se désagrège.

    Les institutions subiront des secousses sismiques que nous n’avions pas même imaginés.

     Et c’est en ce sens qu’il nous faut devenir matures dans nos approches des problématiques. Il nous faut demeurer forts et garder précieusement l’Espérance qui nous fait aller de l’avant quand les vents sont contraires. Le visage de notre terre change d’apparence. A nous de l’accepter sur certains points et de le refuser sur d’autres.

     Si nous aimons suffisamment la vie, nous la laverons de ses scories. Sinon, nous ne serons que des êtres soumis face à un système qui nous détruit. Dieu pour nous aider à recouvrer la quintessence des véritables valeurs. A condition que nous soyons inlassablement des mystiques en recherche d’un bonheur hautement spirituel. Et cela n’est pas réservé aux seuls croyants, heureusement. Chacun peut trouver le bonheur au fond de son cœur. Puis vivre debout et libres par un refus à la soumission ambiante.


    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • C’est « aujourd’hui ou jamais », avertit le pape à la messe

    Il met en garde contre la tentation « du demain qui ne sera pas »

    Messe matinale, Sainte-Marthe, Capture CTV

    Messe Matinale, Sainte-Marthe, Capture CTV

    Pour répondre à l’amour du Seigneur, c’est « aujourd’hui ou jamais », a averti le pape François le 12 janvier 2017. Célébrant la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, il a mis en garde contre « la tentation du demain qui ne sera pas ».

    Le pape a commenté la première lecture où l’auteur de la lettre aux Hébreux écrit « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur » (He 3, 7-14). Cet aujourd’hui, a-t-il expliqué, c’est « notre vie », et après lui « il n’y aura pas de replay » car l’aujourd’hui « ne se répète pas ».

    Il existe « un seul aujourd’hui dans notre vie », a insisté le pape, mettant en garde contre la tentation de repousser « à demain ». « La tentation du demain qui ne sera pas », c’est celle des cinq vierges insouciantes de l’Evangile, qui arrivent « trop tard » au banquet.

    « Je ne dis pas cela pour vous faire peur, mais simplement pour dire que notre vie est un aujourd’hui : aujourd’hui ou jamais ». Le « demain » c’est « le demain éternel, sans déclin, avec le Seigneur, pour toujours. Si je suis fidèle à cet aujourd’hui ».

    Cet aujourd’hui où « nous avons reçu l’amour de Dieu », est le temps pour « renouveler notre alliance avec la fidélité de Dieu ». Le pape a alors invité à un examen de conscience : « Comment est-ce que je vis cet aujourd’hui ? ».

    Comment est mon cœur ?

    C’est « dans notre cœur » que « nous rencontrons le Seigneur », que « se joue l’aujourd’hui », a-t-il poursuivi : le cœur doit donc être « ouvert au Seigneur, non pas dur, pas endurci, pas sans foi, pas pervers, pas séduit par les péchés ».

    C’est le deuxième examen de conscience proposé par le pape : « Comment est mon cœur ? Est-il ouvert ? Est-il ferme dans la foi ? Est-ce qu’il se laisse conduire par l’amour du Seigneur ? »

    « Cela me touche toujours, a confié le pape François, de rencontrer une personnes âgée – souvent une religieuse ou un prêtre – qui me dit : ‘Père, prie pour ma persévérance finale’ – ‘Mais tu as fait du bien toute ta vie, tous les jours de ton aujourd’hui sont au service du Seigneur, et tu as peur… ?’ – ‘Non, non: ma vie n’est pas encore finie : je voudrais la vivre pleinement, (…) avec le cœur ferme dans la foi, et pas abîmé par le péché, par les vices, par la corruption…’ ».

    source ZENIT.org

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  • TÉMOIGNAGE

    Ils portent leur ami handicapé dans un sac à dos pour visiter l’Europe

    Kevan Chandler, jeune Américain atteint d’une atrophie musculaire, rêvait de visiter l’Europe : un rêve devenu réalité !


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  • CÉLÉBRATION DE PRIÈRE
    POUR L’UNITÉ CHRÉTIENNE
     
    CÉLÉBRATION DE PRIÈRE POUR L’UNITÉ CHRÉTIENNE - à SherbrookeNous réconcilier. L'amour du Christ nous y presse, 2 Co 5, 14-20

    Coprésidée par Mgr Luc Cyr, archevêque de Sherbrooke,

    Abbé Mario Boivin, curé de la paroisse Saint-Roch

    Pasteure Heather Thomson, aumônière au campus de Bishop’s

     

    Dimanche, 22 janvier 2017, à 14 h

    Paroisse Saint-Roch : 2700, ch. de Saint-Roch Sud

    (l'église de l'ancien village de Roch Forest)

    Un goûter fraternel aura lieu après la célébration

    Renseignements : Gérard Coté, 819 565-4056

     

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  • Marié, père de famille, chroniqueur pour Aleteia… et prêtre depuis peu !

    Découvrez comment se sent un prêtre récemment ordonné.


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  • Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    « Voici l’Agneau de Dieu »

     

    Textes bibliques : Lire

    Nous entrons aujourd’hui dans le cycle du temps ordinaire. Ce Jésus dont nous venons de fêter la naissance a une bonne nouvelle pour notre humanité. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux bergers puis aux mages. Les Évangiles nous font découvrir les merveilles que le Seigneur a accomplies pour le salut du monde. 

    Cette libération était déjà annoncée plusieurs siècles avant par le prophète Isaïe. Nous avons entendu son message adressé à un peuple qui a été déporté en terre étrangère. Il y a été victime de toutes sortes de brimades. Mais Dieu voit la souffrance des siens et il envoie son prophète pour leur annoncer la libération. Tous, même les plus humiliés et les plus méprisés, sont amenés à découvrir qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu.

    Nous avons là un message d’espérance pour tous les prisonniers et les exclus d’aujourd’hui. Nous pensons à tous ceux qui sont enfoncés dans leur mauvaise réputation à cause de leur passé et de leurs actes. Mais le Seigneur ne les abandonne pas. Il leur envoie des prophètes, des prêtres, des témoins pour leur dire qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Il ne veut pas qu’un seul se perde ; et il compte sur nous pour être des porteurs d’espérance et de lumière pour toute l’humanité.

    C’est aussi ce message d’espérance que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens. Il s’adresse à des nouveaux convertis. Parmi eux, se trouvent des petites gens, des personnes peu recommandables. Le monde les méprise ; mais ils sont amenés à découvrir que le Christ est venu pour tous. Les uns et les autres sont invités à devenir disciples et missionnaires. Jésus les appelle tous à la sainteté, y compris ceux qui sont tombés très bas. Ils ont tous du prix aux yeux de Dieu.

    L’Évangile de ce dimanche nous montre Jésus qui vient à Jean Baptiste. Nous n’oublions pas que le nom de Jésus signifie : « Le Seigneur sauve ». Or voilà qu’en ce jour, nous le voyons rejoindre l’humanité blessée par son péché. C’est lui qui a l’initiative. L’humanité a bien besoin d’être sauvée. Cela, nous le constatons tous les jours. Nous risquons peut-être de nous décourager car ce salut nous paraît bien lointain. Mais saint Jean nous rappelle que Dieu ne nous abandonne pas. Il « nous a aimés le premier ». Nous venons de fêter Noël : c’est l’irruption de Dieu chez les hommes pour leur apporter le salut.

    C’est ainsi que Jean Baptiste découvre Jésus sous un jour nouveau. Nous l’avons entendu dire par deux fois : « Je ne le connaissais pas ». Et pourtant, ils sont cousins ; ils avaient bien dû se rencontrer dans leur enfance. Nous aussi, nous avons aussi fait cette expérience. Dans nos relations, il peut y avoir des personnes que nous pensions bien connaître. Mais au bout d’un certain temps, nous les découvrons sous un jour nouveau. Nous n’aurions jamais imaginé les retrouver ainsi.

    Quand Jean Baptiste nous dit qu’il ne connaissait pas Jésus, il veut nous parler de son mystère. Il découvre en lui « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». En lui, c’est la promesse d’Isaïe qui se réalise bien au-delà de toutes nos espérances. Le Christ prend sur lui tout le péché du monde pour nous en libérer. Un jour, il dira que « le Fils de l’Homme est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». La bonne nouvelle c’est que le Christ n’est pas seulement un personnage du passé. Il continue à nous rejoindre au cœur de nos vies, de nos joies et de nos épreuves.

    Mais pour trouver le Christ, il faut le chercher ou plutôt se laisser trouver par lui. Il est toujours là. Il ne demande qu’à nous rejoindre. Mais c’est souvent nous qui sommes ailleurs. Aujourd’hui, nous sommes invités à accueillir cette présence du Christ pour en être les témoins auprès de ceux qui ne le connaissent pas. Le meilleur endroit pour le rencontrer c’est l’Eucharistie. C’est un cadeau qu’il nous offre gratuitement pour perpétuer sa présence au milieu de nous. Plus nous nous approcherons de l’Eucharistie, plus nous nous conformerons à lui et plus grandiront notre présence et notre amour.

    En ce jour, nous te prions, Seigneur : « Aide-nous à reprendre une intimité plus grande avec toi, moins rare, moins courte. Donne-nous faim de toi. Donne-nous soif de ta Parole. Fais-nous vivre avec toi, familièrement, joyeusement, dans l’intimité du Père et de l’Esprit. Amen

    Télécharger cette homélie (PDF)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Les écouter, les comprendre, les aimer.

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    Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.

    Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.

    Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.

    Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot  :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.

    Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.

    Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

    Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse,il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.

    Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures. Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Houlda, traversée par la Parole divine

    Houlda

    Houlda
    Gertrude Crête, SASV
    encres acryliques sur papier, 2000
    (photo © SEBQ) 

    1 R 22,11-20 ; 2 Ch 34,14-28

    Le nom d’Houlda apparaît quatre fois dans le Premier Testament ; deux fois dans le second livre des Rois (2 R 22,14.15) et deux fois dans le second livre des Chroniques (2 Ch 34,22.23). Ces deux livres évoquent, chacun à leur manière, l’époque de la monarchie en Israël et Juda. Nous nous limiterons ici au texte du livre des Rois.

    Le lecteur qui s’y attarde n’a qu’un maigre verset à se mettre sous la dent pour découvrir qui pouvait être cette femme. Pas de quoi écrire une biographie bien étoffée! On y apprend le nom et la fonction de son mari, Shallum, gardien des vêtements sacrés du Temple, et son lieu de résidence, « Jérusalem dans la ville neuve ». On y découvre surtout qu’elle était prophétesse et là, ça nous intéresse! Une femme prophétesse! Ce n’est pas la seule femme de la Première Alliance à avoir exercé cette fonction. La Bible mentionne par exemple Myriam, la sœur de Moïse (Ex 15 ; Nb 12,1-16), Débora (Jg 5) ; la femme d’Isaïe (Is 8,3) et une certaine Noadya (Ne 6,14).

    Si donc on ne sait pratiquement rien d’Houlda, on peut en revanche s’intéresser à ce qui compte vraiment : ce qu’elle dit. Après tout, les prophètes sont des porte-parole du Seigneur, quelle que soit la manière dont ils s’y prennent pour transmettre sa Parole, en mots ou en gestes. Pourquoi cette femme prend-elle la parole et que raconte-t-elle?

    Sous le règne du roi Josias (640 à 609 avant Jésus-Christ)

    Le chapitre 22 du deuxième livre des Rois s’ouvre sur l’accession au trône du roi Josias à l’âge de huit ans (1 R 22,1). Son histoire se termine à la fin du chapitre suivant par sa mort tragique à l’âge de 39 ans lors d’une bataille contre les Égyptiens à Megiddo (2 R 23,28-30). Le texte biblique le présente sous un jour très favorable en insistant sur sa grande réforme religieuse, laquelle est provoquée par la découverte du livre de la Loi et par l’avertissement prophétique de Houlda.

    Le livre de la Loi

    Lors de travaux de réfection au Temple, on découvre le livre de la Loi. Les circonstances sont un peu nébuleuses et les spécialistes discutent de la teneur historique de l’événement et de l’identité du livre, peut-être une version ancienne du livre du Deutéronome. Nous ne spéculerons pas là-dessus, mais nous nous attarderons plutôt à la manière dont le livre raconte les choses. La trouvaille, peut-être pas si fortuite que cela, sème l’émoi chez tous ceux qui en apprennent la nouvelle, à commencer par le grand prêtre Hilqiyahu et le scribe Shaphân qui s’empresse d’aller le lire au roi. Celui-ci réagit fortement, s’inquiète des conséquences de ne pas avoir obéi aux « paroles de YHWH » contenues dans le livre et ordonne que l’on consulte ce dernier, ce qui revient à demander de convoquer le prophète de la cour, en l’occurrence la prophétesse Houlda.

    La Parole du Seigneur transmise par Houlda (2 R 22,16-20a)

    L’oracle prononcé par Houlda donne froid dans le dos. D’entrée de jeu, le Seigneur annonce clairement ses intentions : « Je vais amener le malheur sur ce lieu et sur ses habitants » (v. 7).  Le Seigneur est en colère (v. 17) et cela s’explique assez facilement par tous les manquements de son peuple. Cependant, il se radoucit quelque peu devant l’attitude humble du roi Josias : les malheurs ne surviendront pas de son vivant, ils sont reportés à un peu plus tard (v. 20).

    Nous, lecteurs contemporains qui lisons aussi l’Évangile, pouvons ressentir un malaise devant cette figure d’un Dieu colérique et violent. Bien des explications pourraient être données sur la violence dans la Bible.

    Je vous proposerais ici de revenir tout simplement au texte et de regarder, au-delà de ses énoncés, la manière dont il « parle » et les chemins qu’y emprunte la parole. Et là un constat s’impose : les indices d’une parole dite, lue, inscrite dans un livre, transmise ou à transmettre abondent! Le texte insiste sur la délégation de la Parole : du Seigneur à Houlda, de Houlda aux délégués du roi, de ces derniers au roi. À cette parole dite ou à entendre, correspond l’autre versant, celui de la parole entendue. Josias est celui qui a entendu les paroles du livre, qui les a reçues comme une Parole du Seigneur. Il a laissé la Parole accomplir en lui sa trajectoire complète : des oreilles au cœur — lieu dans la Bible de la décision consciente, des orientations de vie — du cœur aux gestes et actions qui expriment une conversion véritable (v. 18-19). En retour, le Seigneur entend lui aussi (v. 19) : la parole créatrice de relation circule librement entre eux et ses fruits de paix peuvent accompagner Josias jusqu’à son dernier souffle (v. 20).

    Lu ainsi, l’oracle prononcé par Houlda devient une « école » de l’entendre. Le texte pointe de manière contrastée, et sans doute très pédagogique, vers deux voies possibles. Celle de l’écoute et de la paix, celle de la surdité (abandon du Seigneur, v. 7) et du malheur. Houlda apparaît ici comme la prophétesse par excellence que la Parole traverse sans obstacle.

    Anne-Marie Chapleau

    source www.interbible.org

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