(« MESSAGE »NOV. - DÉC.. 2018)

 Jusqu’où veux-tu être Chrétien… ?

Le Seigneur nous invite à porter témoignage : « Soyez mes témoins, n’ayez pas peur, n’ayez pas honte de moi ». Il me dit : « Fais ta part du possible, je ferai celle de l’impossible, car tu as du prix à mes yeux ».

Je repense au bénédicité de l’Abbé Pierre dit avec les premiers compagnons d’Emmaüs :

« Renouvelons notre engagement à travailler ensemble pour donner du pain à ceux qui ont faim, et pour donner faim de justice à ceux qui ont du pain ». C’est à la fois la solidarité avec nos frères démunis et l’interpellation de nos frères installés afin qu’ils ne s’enferment pas dans leur tour d’ivoire.

Lors d’une homélie, j’ai été touché par la vérité de cette phrase : « Les autres sont petits, parce que nous les regardons de haut. » En les regardant de si loin, on ne peut pas les voir, ni les entendre, ni même leur parler. Une fois de plus Matthieu 25 nous interpelle : « Où étais-tu lorsque j’avais faim ? Que faisais-tu lorsque, migrant, j’ai sombré en Méditerranée ? J’ai frappé à ta porte, il n’y a que l’indifférence qui m’a répondu. »

Je repense au témoignage d’un ami qui interpellait le Seigneur en lui disant : « Seigneur, pourquoi tu ne me parles plus ? M’aurais-tu oublié ? » La réponse arriva un jour sous la douche (froide) : « C’est toi qui m’oublies, c’est toi qui m’abandonnes, c’est toi qui ne me poses plus de question (il est vrai que les réponses à certaines questions peuvent être exigeantes) comme : « Qui veux-tu être ? Quel sens veux-tu donner à ta vie ? Jusqu’où veux-tu être chrétien ? Es-tu un chrétien baptisé mais qui l’a oublié, un chrétien du bout des lèvres, un chrétien de surface ? La surface n’est-elle pas synonyme de tiédeur ? » Le Seigneur n’a-t-il pas dit : « Je vomirai les tièdes, les frileux à se risquer à dire oui, à s’engager en disant que ta Volonté soit faite ».

Alors demandons-lui sa Grâce afin de devenir des braises brûlantes capables de consumer notre indifférence, notre suffisance, sa Grâce pour être capable de la bourrer notre orgueil et nos égoïsmes afin d’y semer les graines d’Espérance et de Paix. Au travail, car elles ne peuvent germer que dans une terre de Justice.

Gérard Corpataux

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