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    PELERINAGE A ASSISE

    « EN ROUTE VERS LES ERMITAGES DE LA VALLEE SAINTE »

     

    Mercredi 26 mai – matinée.

    Poggio Bustone :

    LE-VILLAGE-DE-POGGIO-BOSTONE.JPGLa journée est longue mais exceptionnelle. Pour nous rendre à Poggio Bustone nous choisissons d’emprunter une petite route de montagne qui traverse de magnifiques villages et offre des points de vue d’une très grande beauté.

     

    Nous arrivons jusqu’au couvent San Giacomo – toujours occupé par les frères mineurs - qui domine le village de Poggio Bustone et la plaine de Rieti. Je donne quelques précisions sur ce lieu. A l’origine, l’ermitage saint Jacques a été donné à François et à ses frères par les bénédictins. Venu pour la première fois à saint Jacques en 1208 il a, selon ses habitudes, repéré une grotte dans la montagne où il se retirait chaque fois qu’il se rendait dans ce lieu. Au  XVème siècle les villageois y ont construit une toute petite chapelle pour en conserver la mémoire.

    L’ermitage saint Jacques peut être considéré comme le sanctuaire inférieur, et la petite chapelle dans la montagne, comme le sanctuaire supérieur. On appelle ce dernier, l’ermitage de la miséricorde de Dieu car trois évènements importants pour François et l’avenir de son Ordre se sont produits ici :
    Il a reçu l’assurance du pardon de ses péchés.

    « Il se retira comme il le faisait souvent en un lieu favorable à la prière, se plongea longuement … dans la contemplation du Maître de la terre entière, et revoyant dans l’amertume de son âme ses mauvaises années, il répétait : ‘Mon Dieu, aie pitié de moi pécheur ‘. Et peu à peu une indicible joie et une grande suavité filtrèrent au plus intime de son âme ; le ravissement commença, et disparurent alors les angoissPOGGIO-BUSTONE-EN-PRIERE-SUR-LE-LIEU-DU-PARDON.JPGes et ténèbres qui s’étaient comme épaissies dans son âme à la pensée troublante de ses anciens péchés. Avec la certitude du pardon complet, l’assurance lui fut donnée qu’il pouvait se reposer sur la grâce… Il se sentit un esprit entièrement neuf et paraissait un tout autre homme. » (Vita prima 26)
    Il a reçu l’assurance de l’avenir de sa fraternité.

    Il a reçu la certitude que son Ordre attirerait une multitude venant de tous pays pour vivre leur vie, sous leur habit, avec la volonté de se plier à la Règle de l’Ordre.

    « Mes bien-aimés, soyez pleins de courage et d’allégresse dans le Seigneur, et ne vous affligez ni de votre petit nombre ni de votre simplicité ou de la mienne : car le Seigneur m’a montré en vérité qu’il fera de nous une foule immense qui se multipliera et s’étendra jusqu’aux extrémités du monde. » (Vita prima 26-27)
    L’esprit missionnaire a vu le jour dans ce lieu.

    C’est d’ici que François et ses sept frères se sont répartis deux par deux, pour partir en mission. L’ermitage de Poggio Bustone est donc considéré comme le lieu du premier envoi et de l’essor missionnaire de l’Ordre Franciscain. La rencontre de l’autre dans sa religion différente remonte à saint François… Tout franciscain est donc missionnaire !

    Ensuite nous pénétrons à l’intérieur du couvent saint Jacques. Je signale, dès notre entrée dans la chapelle, une œuvre qui m’a toujours bouleversée. Elle représente François, déjà malade et très faible, entouré et accueilli par les gens du village, simples et généreux, venus pour l’écouter. Selon la tradition, François les saluait par ces mot : « Buon giorno, buona gente ! » « Bonjours, bonnes gens ! »

    Nous pénétrons ensuite dans une petite chapelle située dans la partie primitive de l’ermitage. Ce lieu, très simple, à même la roche, incite à la prière et à la méditation. Nous y partageons cette très belle prière de saint Augustin :

     

    Ouvre-moi.

    « Seigneur, donne-moi de m’accueillir

    Comme tu m’accueilles, de m’aimer comme tu m’aimes.

    Délivre-moi de la perfection que je veux me donner,

    Ouvre-moi à la sainteté que tu veux m’accorder.

    Epargne-moi les remords de judas

    Rentrant en lui-même pour n’en plus sortir,

    Epouvanté et désespéré devant son péché.

    Accorde-moi le repentir de Pierre,

    Rencontrant le silence de ton regard

    Plein de tendresse et de pitié.

    Et si je dois pleurer, que ce ne soit pas sur moi-même

    Mais sur ton amour offensé.

    Seigneur, tu connais le désespoir qui ronge mon cœur.

    Le dégoût de moi-même,

    Je Je le projette sans cesse sur les autres !
    Que ta tendresse me fasse exister à mes propres yeux !
    Je voudrais tellement déverrouiller la porte
    De ma prison dont je serre moi-même la clef !
    Donne-moi le courage de sortir de moi-même.
    Dis-moi que tout est possible à celui qui croit.
    Dis-moi que je peux encore guérir,
    Dans la lumière de ton regard et de ta parole.


    En ressortant du couvent, nous entamons notre marche sur le sentier caillouteux qui nousMONTEE-VERS-ERMITAGE-DE-LA-MISERICORDE-DE-DIEU.JPG conduit jusqu’à L’ermitage de la miséricorde de Dieu. Ce sentier qui grimpe à travers une belle forêt de feuillus, est jalonné de « stations » marquant symboliquement différentes « étapes » de « l’ascension » de François. Par exemple, l’empreinte de son bréviaire, de sa capuche ou de son genou etc. dans le rocher. Nous montons en silence en articulant la Prière de Jésus : « Seigneur, Jésus, Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur » et, à chaque station, nous méditons un texte spécialement rédigé à cet effet.
    Par exemple, pour l’empreinte du genou :

    « Veillez et priez afin de ne pas tomber dans la tentation » (Mt 26.41) « La prière, respiration essentielle à la vie véritable, la vie en plénitude, la vie éternelle… La prière est le seul moyen de rester en contact avec Dieu. Don de l’Esprit, nourrie par la Parole, elle nous ouvre au dialogue avec le Fils et avec notre prochain. Elle nous fait pénétrer dans l’intimité du Père, nous fait ressentir sa bonté et sa miséricorde et nous imprègne de son Energie d’Amour. Loin de nous couper de l’action ou de nous faire ERMITAGE-DE-LA-MISERICORDE-DE-DIEU.JPGperdre un temps précieux, elle reconstitue nos forces et nous envoie dans la joie, témoigner du pardon reçu… Un jour commencé par : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche publiera ta louange » et terminé par : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » ne peut pas être un jour sans lumière et sans joie. »

    L’ermitage de la miséricorde de Dieu  est extrêmement émouvant. Réunis sous la roche, à l’endroit même où François venait se recueillir, nous récitons ensemble cette prière : « Toi, le juge des vivants et des morts, accorde ton pardon à ceux qui t’ont donné leur foi. Reste avec nous Seigneur, Jésus. » Et nous nous accordons un temps de méditation. Puis,  nous allons tous, dans la joie, sonner la petite cloche de l’ermitage qui résonne jusqu’au fin fond de la vallée.

     

    Mercredi 26 mai – après-midi.

    Fonte Colombo :

    Ce lieu est empli de gravité. François y a laissé l’empreinte deTAU-TRACE-PAR-FRANCOIS--FONTE-COLOMBO-.JPG son passage et de son message. Dans la petite chapelle de sainte Madeleine, il y a un « Tau » dessiné de sa main. Plus bas, au « Sacro Speco », nous pouvons imaginer François en train d’écrire sa deuxième Règle en 1223… Fonte Colombo abrite le noviciat des frères mineurs. Puis, nous accédons à l’ermitage primitif où les médecins tentèrent en vain de soigner ses yeux et de cautériser ses tempes à l’aide d’un fer porté au rouge par le feu.

    «  Le bienheureux François, pour réconforter son âme et calmer son émoi, dit au feu : ‘Frère feu, le Seigneur t’a créé noble et utile entre toutes les FRANCOIS-ET-FRERE-FEU-DE-PIERO-CASENTINI-copie-1.JPGcréatures. Use envers moi de courtoisie à cette heure, car je t’ai toujours aimé et je continuerai de le faire pour l’amour du seigneur qui te créa. Je prie notre commun Créateur de tempérer ton ardeur, que je puisse te supporter.’ Et sa prière terminée, il fit sur le feu le signe de la croix… » (Légende de Pérouse 46, 48)

    A Fonte Colombo, François est tellement en relation avec Dieu, au plus près de Jésus, qu’il ne ressent pas la douleur provoquée par la cautérisation de ses tempes. Le feu devient doux. Sans cette relation intime avec le Christ, sans cet abandon total, il aurait « envisagé » le mal et l’aurait ressenti. Cet évènement préfigure les stigmates. François était prêt pour les recevoir !

     

     

     

     

    Greccio :

    François et ses frères avaient repéré des grottes creusées dans le rocher à proximité du village de Greccio. Ces grottes leur servaient d’ermitages. C’est sur ce lieu-même qu’a été construit le couvent actuel. C’est dans l’une d’elle que François a célébré le Mystère de GRECCIO-CHRIST-SOURIANT.JPGl’Incarnation en demandant à son ami Jean de Velita, de se charger de l’organisation. « Je veux évoquer le souvenir de l’Enfant qui naquit à Bethléem et de tous les désagréments qu’il endura dès son enfance ; je veux le voir, de mes yeux de chair, tel qu’il était, couché dans une mangeoire et dormant sur le foin, entre un bœuf et un âne. » (Vita prima 84)

     

    Dès les premiers siècles il y avait des représentations de Jésus, pour faire mémoire. Tout d’abord, de la Sainte Famille – Marie-Joseph-Jésus. Puis des représentations du Mystère de Noël avec tout le merveilleux qui y est attaché, par exemple la présence des anges dans le ciel. Ensuite, des représentations qui faisaient mémoire de l’Incarnation sous forme de figurines en terre.

    Il y a donc une évolution dans le témoignage chrétien mais tout cela manque de vie. Le Christ Seigneur est représenté mais il semble être très loin de nos réalités terrestres. Il est dans un Au-delà qui nous échappe. Seules les figurines de terre font peut-être allusion à notre humanité ? Mais c’est une humanité inerte, vases de terre sans souffle de vie ! Ainsi, au cœur de ces témoignages, le peuple de Dieu n’est jamais représenté. Où est l’homme ?

    A partir de saint François, nous passons de la représentation à la Présence. Cela va modifier complètement la relation de l’homme à Dieu. Nous passons avec lui du Mystère du Fils de Dieu c’est-à-dire du Christ Seigneur dans sa toute puissance, au Mystère du Fils de l’Homme c’est-à-dire au Christ Enfant Jésus, Homme parmi les hommes, ses frères.

    La-Creche.jpg Ainsi, en ce jour de Noël 1223, tous les pauvres gens de la montagne accourent. Le Christ, comme Incarnation de Dieu, est « l’Au-delà au milieu de nous » (Dietrich Bonhoeffer), Il vient parmi nous, avec notre chair. Nous pouvons le voir et établir avec Lui une vraie relation. Il n’est plus inaccessible, le Mystère se dévoile. Un niveau de réalité entièrement différent fait alors irruption dans notre vie.

    Cela se traduit par la possibilité pour l’homme de procéder à un véritable retournement. En effet, à partir de la crèche vivante, François permet à l’humanité de dépasser la représentation et d’accéder à la réalité de la Présence, en un mot, de passer du connu au vécu. Elle ne va plus se contenter de « faire mémoire » mais va pouvoir vivre la Présence.

    Cette nuit-là, « François devint ‘enfant avec l’Enfant’ » « Cette célébration intérieure traduisait un devenir intérieur » vita secunda 35)  En vérité, François contemple le Fils de Dieu se laissant déposer dans les bras de l’humanité et il se dépose à son tour. Il entre totalement dans cette dynamique. François meurt à lui-même pour renaître.

    « Accepter de mourir à soi-même, ne peut être vécu qu’à partir d’un désir immense de rencontre, de communion, désir qui balaie tout sur son passage »(voir note)

    ermitage-de-Greccio.jpgL’ermitage de Greccio renferme des merveilles et impose silence et prière. La roche où François se reposait, le vieux dortoir avec ses petites cellules datant du XIIIème siècle sont particulièrement émouvants ainsi que le chœur des religieux où nous nous réunissons pour prier le Notre Père paraphrasé par François. Dans la chapelle attenante, nous contemplons un Christ « souriant » d’une grande beauté mais qui passe malheureusement souvent inaperçu. Puis, dans un petit oratoire, se trouve la copie, unique, – faite au XIVème siècle – d’un portrait de François, commandé semble-t-il par Dame Jacqueline de Settesoli, un an avant la mort du saint, d’où la grande probabilité de ressemblance avec le vrai visage de François. De la grande terrasse on peut contempler l’immensité du paysage et sa beauté, malgré une certaine austérité. François aimait ce lieu « parce qu’il le trouvait riche  de pauvreté » (Vita secunda 35)

    Il faut aussi évoquer le Troisième ordre dont une fraternité existait à Greccio déjà du vivant de saint François. En parlant des hommes et des femmes de ce bourg il disait : « il n’y a pas une grande ville où tant de gens se soient convertis à la pénitence ; et pourtant Greccio n’est qu’un petit bourg ! » (Légende de Pérouse 34)

    En quittant les lieux, nous faisons une halte pour admirer la beauté saisissante du couvent construit à flanc de falaise sur les grottes.

     

    Le mot du pèlerin.

    « A Poggio Bustone, pensant à la pénitence, j’ai marché humblement dans les pas de François et, à chaque station, la « charge » s’allégeait car je faisais corps avec les textes médités. » (Christian)

    « A Poggio Bustone, tes paroles m’ont soutenue, Seigneur. Dans ma prière, tu étais là. Dans mon silence, j’ai entendu les mots de ton pardon : Fu crocefisso per noi » (Marie-Hélène)

    « La prière de Jésus, au rythme de mes pas, m’a aidée à descendre en moi-même et m’a confrontée à la passion qui m’anime, à la souffrance que cela entraîne, mais aussi à l’amour de l’autre pour moi et à l’amour du Tout-Autre. » (Andrée)

     

    (La Crèche : Gertrude Crête, sasv 2002 encrylique, 29 x 21,5 cm collection privée © Claude Lacroix, ofm)


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    Note : LA DEPOSITION – Suzanne Giuseppi Testut – chez Nouvelle Cité

     

     

     

     

     

     


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  • La marée noire met BP au centre des rumeurs

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    (image sur Internet)

     

    Après l’explosion de la plate-forme pétrolière Deepwater Horizon, l’incertitude autour du coût financier pour BP multiplie les rumeurs sur la compagnie pétrolière britannique, que ce soit une OPA ou une prise de participation des fonds souverains du Moyen-Orient

    BP risque-t-elle la faillite ?

    Probablement pas. La compagnie pétrolière a dépensé pour l’instant un peu plus de 3 milliards de dollars (2,5 milliards d’euros) pour tenter d’arrêter la fuite, nettoyer le pétrole, et verser les premières compensations aux victimes. C’est peu pour une entreprise qui a réalisé 27 milliards de dollars de bénéfice avant impôt l’an dernier, et surtout qui devrait disposer de 15 à 20 milliards de dollars de trésorerie cette année, selon les calculs des analystes.

    La somme versée jusqu’à présent ne sera cependant qu’une toute petite proportion de la facture finale. Celle-ci est aujourd’hui presque impossible à estimer parce qu’elle dépend des poursuites judiciaires auxquelles BP fera face. Elle dépend aussi de la quantité de pétrole qui fuit : la loi américaine prévoit une amende de 4 300 dollars par baril écoulé en cas de « négligence extrême », mais de 1 100 dollars dans les autres cas. Et personne ne sait exactement combien de pétrole s’écoule. Suivant les estimations, l’amende peut aller de 5 à 20 milliards de dollars.

    Seule certitude : BP a trouvé un accord avec la Maison-Blanche le mois dernier pour créer un fonds de dédommagement de 20 milliards de dollars, financé à raison de 5 milliards par an. Là encore, les analystes estiment que BP peut faire face à cette somme. Pour autant, même pour BP, ce sont des montants très importants. L’entreprise a donc décidé de suspendre le versement des dividendes jusqu’à fin 2010. Elle va aussi accélérer un programme de vente d’actifs. Ses activités en Argentine, en Colombie, au Venezuela et au Vietnam seraient notamment à vendre.

    Si BP peut faire face financièrement, pourquoi les rumeurs d’OPA ?

    La plupart des analystes juge une Offre publique d’achat (OPA) par un concurrent de BP peu probable. Néanmoins, en Bourse, BP vaut aujourd’hui deux fois moins qu’il y a trois mois. Cela pourrait aiguiser des appétits. Un tel scénario se heurte cependant à de sérieuses difficultés.

    D’une part, qui voudrait acheter cette entreprise sans connaître le coût des dommages dans le golfe du Mexique ? D’autre part, une offre des grandes compagnies pétrolières occidentales (Exxon Mobil, Royal Dutch Shell…) se heurterait à des problèmes de loi sur la concurrence, tandis qu’une offre venant des sociétés du Moyen-Orient ou de Chine se heurterait à une opposition politique, notamment aux États-Unis.

    Une autre solution serait une injection d’argent venant des fonds souverains du Moyen-Orient. Ainsi, Shokri Ghanem, le président de la compagnie pétrolière nationale de Libye, a publiquement déclaré qu’il « recommanderait » à son gouvernement d’acheter des actions BP. La présence hier à Abou Dhabi de Tony Hayward, le directeur général de BP, ne peut que renforcer ces rumeurs.

    Que font les gouvernements britannique et américain face à BP ?

    Washington a demandé hier d’être informé à l’avance de toute vente d’actifs importante de BP, et de transferts significatifs d’argent. Cette exigence est hautement inhabituelle. BP est une entreprise privée et cotée en Bourse, qui n’a légalement pas à rendre de comptes au gouvernement américain. Mais l’entreprise est sous une telle pression politique qu’elle n’a guère d’autre choix que de collaborer avec la Maison-Blanche.

    Du côté britannique, le gouvernement prépare désormais un plan d’urgence en cas de faillite de la compagnie pétrolière. Que comprendrait ce plan ? Un plan de sauvetage similaire à celui opéré pour les banques fin 2008 ? Aucun détail n’a été dévoilé pour l’instant. Seule certitude : BP est une entreprise clé pour la Grande-Bretagne. Elle y emploie 10 000 personnes, et extrait 168 000 barils par jour en mer du Nord.

    Sébastien MARTIN, à Londres

    Source http://www.la-croix.com

     

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      La Perle du Jour


      

    avec Suzanne G Testut ofs

    en collaboration de

    RCF

    La Radio dans l'âme

     

     

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    PELERINAGE A ASSISE

    « PREMIERS PAS DANS ASSISE »

     

    Mardi 25 mai – matinée.

    Le point de départ de François :

    Avant de rejoindre la Basilique San Francesco, nous nous installons sous le cloître de la chapelle San  Giacomo di Muro Rupto pour situer François dans le contexte histori que de son époque et rappeler les principaux éléments de son cheminement. Car, pour bien suivre les pas de François et se laisser confronter à lui, il faut pouvoir se laisser pénétrer par le côté humain de sa vie et l’aspect évangélique de son message.

    Rappel historique : (voir aussi: Le contexte historique où vécu François d'Assise )


    Reprise rapide avec les pèlerins des principales dates et des évènements marquant le parcours de François et de ses frères. Cruci-Damien--ofs-Sher.gif

    L’émergence de François s’est produite à un moment de l’histoire où l’Eglise et les hommes sentaient le besoin d’un nouveau souffle et où l’Eglise s’affrontait à l’hérésie Cathare. Le mouvement de fraternité  répondait à une aspiration profonde de son temps. 

    L’Eglise en ce début du 13ème siècle est, dans son ensemble, une Eglise dont le train de vie seigneurial et le pouvoir temporel s’étendent sur des régions entières. Evêchés et monastères sont des seigneuries d’Eglises, à la tête de domaines et de ressources considérables.

    L’hérésie cathare a séduit pas mal de seigneurs et attaque l’Eglise sur deux fronts : son train de vie très critiquable et sa doctrine (d’où hérésie)

     

    De plus, à cette époque, la majorité du clergé, mal formé, est incapable de réfuter l’hérésie, et l’Eglise donne le bâton pour se faire battre ! C’est dans ce contexte que prennent naissance les deux grands ordres mendiants : Celui de saint Dominique et de ses frères prêcheu rs, et celui de saint François avec ses frères mineurs.

     

       -Dominique se charge avec ses frères prêcheurs de l’aspect doctrinal. Il prêchera contre les cathares.

      -François apporte l’espérance d’une vraie fraternité. Renonçant à toute possession comme à toute puissance, rejetant tout ce qui pouvait le mettre au-dessus des autres hommes, il apparaît comme le frère de tous, l’ami de tous, particulièrement d es plus humble s. « Qu’ils soient petits… » … c’est la règle des frères mineurs.

    D’ailleurs, rejetant le pouvoir féodal, les habitants des villes aspirent à de nouveaux rapports sociaux. En opposition à ce pouvoir, ils érigent leurs cités en communes libres. Déjà en 1198, les habitants d’Assise avaient assiégé et détruit la Rocca.

    On ne peut qu’être frappé de la Permanence de l’Esprit qui a suscité, à point nommé, ces deux grands saints au milieu des vicissitudes de l’Eglise à cette époque.

     Humaniser et évangéliser :

     Le jeune adolescent, François, n’a rien d’un petit saint. Il ressemble aux jeunes de son époque et de toutes les époques. Comme les jeunes d’aujourd’hui, il aime « faire la fête ». 

    Il manque aussi de mesure. Il aime briller et être vu. Ainsi, l’esprit de vaine gloire ne l’épargne pas !

    Il nourrit de gr andes ambitions. L’esprit de puissance le maintient en esclavage et le pousse à s’élever au-dessus des autres. Pour cela il fait usage de la violence et la met au service de sa volonté de conquête et de puissance.

    Le Seigneur lui donne un premier avertissement : Lors de la guerre entre P érouse et Assise, il est fait prisonnier et enfermé pendant un an. A son retour, il est contraint au repos. Malgré une première prise de conscience au cours de laquelle il découvre le vide de ses jeunes années et où il en ressent la frivolité, avec le retour à la santé, ses ambitions guerrières le reprennent. Le voilà reparti pour rejoindre les armées pontificales qui sont à la mesure de son ambition !

    Le Seigneur lui donne un deuxième avertissement dès Spoleto, ville très proche d’Assise. Il obéit à cette voix intérieure lui enjoignant de rejoindre Assise.

    A partir de là, François commence véritablement son chemin de conversion et de retournement. Dès lors, son unique souci est de rechercher ce que Dieu attend de lui et, à partir de ce moment, il commence à se retirer dans les petites églises abandonnées de la campagne d’Assise.

    FRANCOIS-ET-FRERE-FEU-DE-PIERO-CASENTINI.JPGFrançois n’ est pas un modèle de douceur, mais il vient de rencontrer le Christ. Il est prêt pour s’engager dans un travail de purification intérieure :

    Apprivoiser l’agressivité qu’il contient, convertir le loup, ce loup qui se cache en chacun d’entre-nous. 

    Entrer peu à peu dans un processus de désappropriation et de dépossession de lui-même : se détacher de son amour propre, de sa volonté propre, de ses biens propres, de ses idées propres …  minorité, simplicité, humilité !

    Se laisser aimer par Dame Pauvreté. Son amour des pauvres nous en donne un exemple.

    Contempler, louer, voir l’invisible au-delà du visible. Voir en chaque être l’Image qu’il contient. 

    Aimer l’Eglise dans l’obéissance « lucide » !

    Il ne s’agit plus pour François de conquérir le monde pour le dominer mais de l’accueillir fraternellement. Il comprend qu’il peut faire un autre usage des énergies qu’il contient. Ces forces de combat et de cruauté sont en train de se métamorphoser en énergies d’amour et de lumière. A ce sujet, Thomas de Célano dit de lui « qu’il avait un tempérament vif et très audacieux, ruisselant de générosité et d’une grandeur d’âme exceptionnelle ».

    François est ce « fou de Dieu » à qui le Seigneur a donné des frères. Son audace, son humilité, son obéissance et sa clairvoyance ont fait la force de l’Ordre franciscain. C’est aussi le soutien actif de l’Eglise qui a su le reconnaître, l’aider et même le protéger.

    Tous les biographes sont unanimes pour dire qu’il ne faut pas voir dans François uniquement le fondateur d’ordre, le prédicateur, l’ascète, le modèle des vertus. Tout cela peut se trouver chez d’autres saints. Ce qui apparaît en François, c’est quelque chose d’unique. Unique et universel à la fois. Son premier biographe, Thomas de Célano écrit : « On croyait voir en lui, un homme nouveau, un homme du siècle à venir ». Et Eloi Leclerc : « Un bouton de fleur prématurément ouvert » laissant entrevoir la splendeur d’une humanité qui aspire à éclore en chacun de nous.

    Paix et bien !



     

    Visite de la Basilique San Francesco :

    Après la cérémonie de canonisation de François survenue moins de deux ans après sa mort, le 16 juillet 1228, le pape Grégoire IX  témoin de sa sainteté, ordonne à Thomas de Célano d’écrire sa vie et décide d’élever un monument en son honneur. C’est la Basilique Saint François. Elle a été financée par des dons provenant parfois de régions aussi éloignés que Jérusalem ou le Maroc. Il a fallu à peine 30 ans – 1230-1246 – pour la construire. Sa dépouille va désormais reposer dans la Basilique érigée en son honneur.

    La visite approfondie de la Basilique et de ses trésors, demanderait plusieurs jours. Notons que, contrairement à la Tradition, le cœur est orienté vers l’ouest – certainement à cause de la configuration du terrain – ainsi que le couvent, encore plus à l’ouest. De plus, fait remarquable en notre XXIème siècle, elle n’est devenue, ni un musée, ni un tiroir caisse voué à l’exploitation du tourisme mais est demeurée un lieu saint, inspirant respect et dévotion.

    xxNOTRE-MORT-CORPORELLE-DE-PIERO-CASENTINI.JPGLa Basilique San Francesco contient de nombreux chefs-d’œuvre signés des plus grands maîtres de cette époque. Nous ne pourrons tous les commenter. Dans la Basilique inférieure, nous nous dirigeons vers la chapelle saint Martin pour admirer les coloris éclatants et la délicatesse poétique des fresques de Simone Martini, tout particulièrement sa représentation de sainte Claire. Puis vers la chapelle saint Antoine qui renferme de très beaux vitraux. Nous nous sommes arrêtés devant la « Prédication aux oiseaux » de Cimabue que je préfère pour ma part à celle de Giotto. Puis vers la chapelle sainte Madeleine pour y contempler plus particulièrement les fresques de Giotto :

    « Jésus dans la maison du Pharisien » Marie-Madeleine y exprime magnifiquement l’amour fou, mais qui se donne. Cette scène annonce la réconciliation de Dieu avec l’Humanité. Elle est également à rapprocher du Cantique des Cantiques : l’amour fou, un feu qui ne s’éteint jamais.

    Et « la résurrection de Lazare » où l’attention des pèlerins est attirée sur l’intensité des deux regards qui se croisent.

    D’autres merveilles sont à contempler. Parmi elles citons dans le transept nord :

    « La Madone aux anges » de Cimabué . A droite du tableau, l’artiste a représenté François en s’inspirant du portrait qu’en avait fait Thomas de Celano (Vita prima 83)

    « Le retour à Nazareth » fantastique panorama  de Jérusalem.

    « François et le squelette couronné »

    Dans le transept sud :

    « La Vierge des soleils couchants » de Lorenzetti. Entre saint Jean et saint François,  la Vierge montre du doigt, François. Cette œuvre est d’une grande délicatesse et l’on remarquera le caractère d’intime familiarité qui dégage une extraordinaire richesse de sentiments. Oui, toute la Famille Franciscaine est bien placée sous la protection d’une si tendre Mère. Nous le verrons à propos de la Portioncule.

     

    « La grande crucifixion » de Lorenzetti, avec l’extraordinaire « mouvement » des personnages.

    « La déposition de croix » de Lorenzetti également, devant laquelle peu de gens s’attardent et qui est pourtant une œuvre majeure. Cette œuvre est profondément tragique mais aussi d’une très grande intimité. Elle révèle le total abandon du Christ. « Il se laisse déposer ».

    J’invite les pèlerins à contempler l’abandon paisible, le don total du Christ, j’ose dire la confiance sereine en ceux qui Lui ouvrent leurs bras pour l’accueillir. On peut éprouver face à cette œuvre, une souffrance inexprimable mais si on la contemple plus longuement, on peut y voir autre chose : L’abandon du Christ exprime une immense douceur. Et cette douceur est celle d’un Vivant, d’un Vivant qui aime jusqu’au bout. Ainsi déposé au pied de la croix, le Christ annonce déjà la résurrection. La souffrance éprouvée lors du premier regard peut alors se transformer en espérance et en joie. Cette œuvre nous fait comprendre que le fardeau le plus lourd peut se transformer en joie à condition de le déposer sous le regard du Christ, dans une totale confiance.(note 1)

    Il faut remarquer l’extrême intimité de Marie et de Jésus, son fils, la façon dont ces deux visages sont rapprochés et l’expression du regard de Marie… Le lieu du cœur se trouve dans les entrailles de miséricorde !

     

    C’est l’occasion de nous rappeler la sublime déposition de François lorsque, au cœur de la tourmente, la mort dans l’âme, il dépose l’Ordre qu’il a fondé entre les mains du Père, au pied de la croix, et en laisse à d’autres la responsabilité et la gestion.… Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? DIEU EST, CELA SUFFIT ! 

    Dans la Basilique supérieure, nous trouvons le cycle des fresques de Giotto. Il comporte 28 scènes qui résument la vie de saint François. C’est la Légenda Major, composée en 1263 par saint Bonaventure d’après les témoignages des membres fondateurs de l’Ordre, qui a constitué le programme imposé à l’artiste.

    Recueillement et prière au tombeau de François :

    « Loué sois-tu, mon seigneur, pour notre sœur la Mort corporelle,TOMBEAU DE FRANCOIS

    à qui nul homme ne peut échapper.

    Malheur à ceux qui meurent en péché mortel.

    Heureux ceux qu’elle surprendra faisant ta volonté,

    Car la seconde mort ne pourra leur nuire »… (Cantique des créatures)

    Le 25 mai 1230, le corps de François est transféré à la Basilique. D’abord « enfoui » sous le Maître-autel de peur que le corps du saint soit volé, il faudra plusieurs siècles pour retrouver la précieuse relique, le 12 décembre 1818. Une crypte sera alors aménagée et François « rendu » à la piété des visiteurs. Ses plus fidèles compagnons, frères Rufin, Angelo, Masséo, Léon, reposent dans la crypte près de lui.

    Ici, le silence s’impose naturellement, à tous. Nous y prenons le temps de revisiter l’existence qui est la nôtre. Lieu de pauvreté où François nous rappelle que « Jamais nous ne devons désirer être au-dessus des autres ; mais nous devons plutôt être serviteurs et soumis à toute créature humaine à cause de Dieu … Tous ceux qui agiront ainsi et persévèreront jusqu’à la fin, l’Esprit du Seigneur reposera sur eux et fera en eux sa demeure… » (Lettre à tous les fidèles)

    Chacun peut aussi méditer ces versets de la Lettre 3 adressée par François « à tous les frères … des premiers arrivés aux derniers qui viendront » :

    « Dieu tout-puissant, éternel, juste et bon, par nous-mêmes nous ne sommes que néant et pauvreté ; mais toi, à cause de toi-même donne-nous d’agir toujours selon ta volonté, telle que nous la connaissons, et de vouloir toujours ce qui te plaît ; ainsi nous deviendrons capables, intérieurement purifiés, illuminés et embrasés par le feu du Saint-Esprit, de suivre les traces de ton Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, et, par ta seule grâce, de parvenir jusqu’à Toi, Très-Haut, qui en Trinité parfaite et très simple Unité, vis et règnes et reçois toute gloire, Dieu tout puissant dans tous les siècles des siècles. Amen ». (Lettre 3, 50-52)

    Il est particulièrement intéressant d’observer le comportement et les visages de certains visiteurs pour qui la visite fait partie du « pèlerinage ». Beaucoup de ceux qui passent devant la dépouille de François et qui font le tour du tombeau, ne ressortent pas avec le même visage. Et si à l’arrivée leur attitude était parfois « désinvolte », au retour elle est lourde du poids de chacun.

    Je demande toujours au frère « gardien » du tombeau, de bénir chacun des pèlerins. En un tel lieu, cette bénédiction est particulièrement émouvante.

    Nous nous rendons sur le parvis de la Basilique supérieure, les visages sont graves mais déjà les cœurs s’ouvrent. Et si, par grâce le soleil brille, la plaine d’Ombrie nous offre un merveilleux spectacle.

    Et quelle est belle, cette Ombrie dont les collines descendent doucement vers la plaine, tandis qu’à leur sommet, villages et châteaux se dressent contre un ciel limpide ! Il aime se promener dans la campagne, parmi les vignes et les oliviers, sensible aux jeux de la lumière, ravi par le chant d’une alouette. » (Eloi Leclerc)

     

    Mardi 25 mai – après-midi.

    Visite de la Basilique Santa Chiara :

     

    BASILIQUE SANTA CHIARA

    BASILIQUE SANTA CHIARA

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    PICNICS DE MIDI POUR LA SEMAINE

    Elle est bâtie - de 1257 à 1265 - sur l’emplacement de l’église dédiée à saint Georges qui était située hors des murailles de la ville. Il ne reste de cette ancienne église qu’une partie de mur. C’est là que François apprit à lire ; là où sa dépouille reposa de 1226 à 1230 ; là également que le pape le canonisa en 1228 ; là enfin, qu’à son tour, reposa le corps de Claire jusqu’à l’achèvement de la Basilique actuelle. Ce n’est qu’en 1850 que le sarcophage contenant le corps de Claire, intact, a été retrouvé avec la Règle dans le pli de son vêtement.

    Nous nous dirigeons vers la crypte et prenons le temps de prier devant sa dépouille. « Petite plante de saint François », fidèle, Claire l’a toujours accompagné de ses prières, de ses conseils et de son affection toute fraternelle. Depuis, les pauvres Dames continuent de porter la Famille dans leur prière, pour et avec l’Eglise et le monde.

    Ensuite, nous nous rendons à la chapelle pour nous recueillir devant le Christ de saint Damien, Celui qui a parlé à François. Lorsque les Clarisses ont rejoint la Basilique sainte Claire à Assise - probablement vers 1257  - sous la pression des Assisiates et pour des questions de sécurité, elles ont emporté avec elles, se conformant aux recommandations de François, le « vrai » crucifix qui se trouvait à la chapelle San Damiano, celui devant qui ce dernier priait humblement au tout début de sa conversion :  « Dieu très haut et glorieux, viens éclairer les ténèbres de mon cœur ; donne-moi une foi droite, une espérance solide et une parfaite charité(note 2) ; donne-moi de sentir et de connaître, afin que je puisse l’accomplir, ta volonté sainte qui ne saurait m’égarer. Amen » Celui-là même qui l’a appelé par son nom : « François, va, et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines !

    Le Christ de saint Damien est une icône. Or, l’icône, dans la Tradition Chrétienne, n’est pas une simple œuvre d’art. Elle est signe, elle parle, elle nous introduit au cœur du Mystère. Elle est porteuse de nombreux messages. François y a saisi les deux natures du Christ : Christ vrai Dieu chargé de grâce et Christ vrai Homme dans son dépouillement et sa sensibilité. François ne s’y est pas trompé, il est bien face au Vivant qui lui révèle l’amour de Dieu pour les hommes. Ce fut le grand émerveillement qui le jeta hors de lui, une révélation bouleversante.

    Chacun de nous prend alors le temps de contempler et de se laisser contempler. Je prie pour que chaque pèlerin, émerveillé, comme François, découvre le regard miséricordieux de Dieu sur l’homme car : « C’est dès lors que fut ancrée dans son âme la compassion pour le Crucifié… » (Vita prima 10)

    En tant que franciscaine séculière, je ne peux que repenser devant ce Christ, à l’article 10 de notre projet de Vie : « En communion avec l’obéissance rédemptrice de Jésus, qui mit sa volonté dans celle du Père, ils rempliront avec fidélité les engagements propres à leur condition personnelle, dans les diverses situations de la vie ; ils suivront aussi le Christ pauvre et crucifié, lui rendant témoignage, jusque dans les difficultés et les persécutions. »

    CATHEDRALE-SAN-RUFINO.JPG

    Visite de la cathédrale san Rufino :

    C’est la cathédrale d’Assise. L’extérieur présente un très beau spécimen de l’architecture romane. Situé près de l’emplacement où se trouvait la maison natale de Claire, c’est probablement là qu’elle a reçu, ainsi que François, le baptême. C’est là que Claire a vécu et prié une « dernière » célébration des Rameaux avant de s’enfuir de chez elle la nuit suivante, pour se consacrer à Dieu entre les mains de François. Frère Sylvestre en était le chanoine avant de rejoindre François. En effet, impressionné par le détachement de François par rapport à l’argent, il fut le premier prêtre ayant demandé à être admis dans l’Ordre.

    LA-ROCCA-MAGGIORE.JPGLa rocca maggiore :

    C’est la forteresse qui domine Assise. Tout au long des rues que nous parcourons pour la rejoindre, nous retrouvons l’impression de paix et de beauté saisie la veille lors de notre arrivée. Il y a aussi beaucoup de joie dans Assise, une joie paisible. En effet, même si les pèlerins sont parfois nombreux, c’est le calme qui l’emporte. La ville est belle, pas très grande. Les rues sont propres, fleuries et les maisons construites avec la pierre d’Ombrie ont retrouvé depuis le séisme, leur couleur rose tendre.

    C’est l’occasion de rappeler le message de paix de Jean-Paul II en 1986 avec la désormais célèbre « Rencontre d’Assise » : A son invitation, tous les responsables des grandes religions du monde s’y sont retrouvés pour le service de la Paix.

    « Sur la ville qui descend les dernières pentes du Subasio comme une joyeuse avalanche de toits aux tuiles fanées par le soleil, la Rocca veille, pareille à une monstrueuse bête de proie. Au-dessus de ses tours épaisses qui lui font un sinistre jupon de pierre, s’élèvent des donjons carrés juchés l’un sur l’autre comme pour voir plus loin de tous côtés. Orgueilleuse et méprisante, on ne pouvait la regarder d’en bas sans la maudire. Elle était là pour défende Assise, elle la menaçait nuit et jour. » (Julien Green) … Les couchers de soleil y sont sublimes !

     LES-PELERINS-A-LA-ROCCA.JPG

    LES PELERINS A LA ROCCA

    Le mot du pèlerin.

    « Un grand pas pour moi, de quitter ma famille, de partager la fraternité d’un groupe, d’accueillir l’inconnu, l’inattendu, l’instant présent… pas toujours facile ! » Marie-Hélène) 

    « Devant le tombeau de François, une forte aspiration de fraternité m’a accordé à tous les visiteurs, tous frères et sœurs. Etre ensemble, unis en Christ, par l’intercession de François. »(Christian)

    « Joie de renouveler, avec mes mots personnels, mon engagement de Franciscaine Séculière, devant le tombeau de François. » (Régine)

    « Devant le Christ de saint Damien … une grande allégresse mais aussi une attitude pleine de miséricorde … pour le pécheur que je suis. » (Christian) 

     « J’emporte d’Assise, et tout particulièrement du Christ de saint Damien, le désir de devenir une outre qui se remplie de l’amour de Dieu, de sa paix et de sa grâce. » (Camille)

    « Ce qui unit le groupe de pèlerins que nous sommes se situe bien au-delà de l’amitié. Nous sommes frères et sœurs du même Père. Gloria ! » (Gisèle)

     

    (note 1) LA DEPOSITION - Parcours spirituel à l’école de saint François d’Assise – Suzanne Giuseppi Testut – Nouvelle Cité

    (note 2) Une quatrième demande a été rajoutée dans le texte proposé en plusieurs langues à la méditation des pèlerins devant le Crucifix « d’origine » : humilité.

     

    La suite

    Retour Pèlerinage -1

     

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    Tirer une leçon d’humilité de la marée noire aux Etats-Unis
    Editorial du porte-parole du Saint-Siège

    Maree-noire.jpg(photo-Reuters/Sean Gardner/Greenpeace) ROME, juin 2010 (ZENIT.org) - La catastrophe écologique provoquée par la marée noire dans le Golfe du Mexique doit être une leçon d'humilité pour toutes les activités humaines, pas seulement dans le domaine de la production énergétique, explique le porte-parole du Saint-Siège.

    Le père Federico Lombardi, S.J., directeur du Bureau de presse du Saint-Siège fait une analyse des deux mois de pétrole déversé dans le Golfe du Mexique suite à l'explosion d'une plate-forme de la compagnie pétrolière BP ayant causé des fissures dans les fonds marins.

    « Les dimensions de la catastrophe sont difficilement estimables, mais sont certainement immenses et s'amplifient », souligne le porte-parole du Saint-Siège dans le dernier éditorial d'« Octava Dies », le bulletin hebdomadaire du Centre de télévision du Vatican, dont il est le directeur.

    « D'autres très graves catastrophes environnementales liées aux activités humaines nous viennent à l'esprit comme celle de l'usine chimique de Bhopal, en Inde, en 1984, ou celle de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine en 1986, qui sont la cause de nombreux morts et ont provoqué des dommages encore plus grands aux personnes ».

    « Ce qui frappe dans ce cas, c'est le sens d'impuissance et de retard à trouver une solution devant ce genre de catastrophe, de la part d'une multinationale pétrolière considérée parmi les plus grandes et, techniquement, les mieux équipées du monde, mais également de la part du pays le plus puissant de la terre ».

    « Cela paraît incroyable, mais c'est un fait. Il ne s'agit pas de l'éruption d'un volcan, mais d'un trou relativement petit fait par l'homme au fond de la mer. Pourtant, en deux mois, scientifiques et techniciens très spécialisés n'ont toujours pas réussi à le boucher ».

    « Saurons-nous en tirer une leçon de prudence et d'attention dans notre manière d'utiliser les ressources de la terre et de jouer avec les équilibres de la planète? », s'interroge le père Lombardi.

    « Certes, beaucoup de choses changeront dorénavant dans le domaine de l'extraction du pétrole pour la rendre plus sûre. Mais nous pouvons peut-être en tirer une leçon d'humilité », ajoute-t-il.

    « La technique fera toujours des progrès. Mais si dans des processus de production relativement simples, elle s'avère aussi impuissante, comment ferons-nous si des processus bien plus complexes devaient nous échapper des mains, comme ceux ayant trait à l'énergie contenue dans le noyau de la matière ou plus encore dans les processus de la formation de la vie ».

    « Benoît XVI avait bien raison de terminer sa dernière encyclique sur les grands problèmes de l'humanité aujourd'hui par un chapitre sur la responsabilité dans la manière d'utiliser le pouvoir et la technique », conclut le père Lombardi.

     

    Source www.zenit.org

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  • Un autre article de notre frère Richard Boileau ofs

    Merci Richard

     

    Cher ami, chère amie de saint François,

     

    Saint-Antoine-de-Padoue-et-Saint-Francois-d-Assise.jpg En septembre 1222, un groupe de Dominicains et de Franciscains se sont rencontrés dans la cathédrale de Forli, près de Bologne, dans la région nord centrale d’Émilie-Romagna, pour l’ordination de quelques membres de leurs communautés.  Pour une raison quelconque, personne n’avait été désigné à l’avance pour prêcher. Saint Antoine a alors été demandé de le faire, après que tous les autres aient refusé.  Il accepta par obéissance.  Comme son sermon progressa en un latin impressionnant, les mots devinrent de plus en plus extasiants.  Il démontra une profonde connaissance de l’Évangile. 

    Saint Antoine avait débuté sa vie religieuse dans son Portugal natal.  Quand il a été témoin du retour des premiers Frères Franciscains du Maroc, il décida de joindre les rangs de ce nouvel ordre.  Comme prêtre Augustinien, il avait reçu une formation rigoureuse en théologie. 

    Après la révélation de ses habiletés à Forli, ses supérieurs lui ont demandé de prêcher dans d’autres villes et villages de la région italienne.  Romagna était troublée par la guerre civile.  Aussi, les groupes hérétiques recrutaient de plus en plus de membres.  Un groupe promouvait un anticléricalisme féroce et une forme de dualité qui divisait le monde entre l’aspect charnel, qu’ils jugeaient mauvais,  et les pensées ou l’esprit, qui était compris par eux comme étant intrinsèquement bon. Cette croyance dualiste circulait, contrairement à la doctrine chrétienne concernant l’Incarnation.  

     

    Par conséquent, de tels groupes se sont coupés de la société pour éviter la « contamination ».  Dans un certain sens, ils ont été mus par la même intuition que saint François de rejeter la possessivité et d’adopter une vie ascétique.  Mais, contrairement à eux, saint François et saint Antoine croyaient passionnément au clergé et ils argumentaient qu’il y a plein de bon dans le monde physique et qu’il existe un certain degré de mal dans l’esprit humain.

     

    Saint Antoine parlait de façon persuasive et efficace de l’orthodoxie catholique. J’ai lu récemment une intéressante dissertation doctorale qui démontrait que plusieurs influences théologiques, spirituelles et historiques soutenaient sa pensée et son style de prédication.  Parmi ceux-ci étaient saint Augustin, saint Grégoire, saint Bernard de Clairvaux et Hugues Saint-Victor.  Toutefois, aussi variées que puissent avoir été ces influences, son cœur demeurait franciscain. 

     

    L’auteur concluait : 

     

    «Peu importe les sujets théologiques particuliers dont il discute, Antoine se révèle comme un critique passionné des abus dans l’Église, toujours animé par un esprit de charité et de bonté. Il démontre une réelle affection pour les «chers frères» pour lesquels le travail est offert et un enthousiasme pour, à la fois, les études bibliques et pour le livre de la nature, qui révèle aussi Dieu.»

     

    De toutes ces façons, saint Antoine était un digne fils du poverello.

     

    J’avertis et j’exhorte ces frères : dans la prédication, que leurs paroles soient pesées et châtiées pour l’utilité et l’édification du peuple, ils annonceront les vices et les vertus, la peine et la gloire en de brefs discours, car le Seigneur a parlé brièvement sur la terre.

                                                                                   Saint François, Règle de 1223, chapitre IX

     

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    Le rôle de saint Antoine comme prêcheur ne peut pas être séparé de celui d’enseignant. Vers la fin de l’an 1223, saint Antoine a été invité à enseigner la théologie dans la ville de Bologne.  Entre 28 et 30 ans, il enseignait les fondements de la foi catholique au clergé et aux personnes laïques en utilisant une méthode simple mais efficace : il débutait en lisant un texte sacré, puis il l’interprétait de façon attrayante.  Il était, en effet, le premier professeur de théologie dans le nouvel Ordre franciscain – le premier lien d’une chaîne de théologiens, de prêcheurs et d’écrivains qui, à travers les siècles, ont honoré l’Église. 

     

    Au début, saint François hésitait que ses frères se dédient à l’étude de la théologie. Il semble que les premières hésitations de saint François en ce qui concerne l’étude de la théologie reflétaient une méfiance qui existait souvent entre les instruits et les illettrés.  Saint François ne voulait pas que ses frères oublient ce qu’est l’humilité.  Mais, en reconnaissant la solidité du fondement de sa doctrine et l’intégrité de la morale de saint Antoine, une exception fut faite.

     

    L’authenticité de la lettre qui autorise cet enseignement et le situe dans un contexte typiquement franciscain est largement accepté par les spécialistes.  Il est écrit : « À frère Antoine, mon évêque, je vous souhaite la santé.  J’approuve votre enseignement de la théologie aux frères, en stipulant bien que, compte tenues de ces études, vous ne diminuez en rien l’esprit de la sainte prière et de la dévotion, comme il est convenu dans la Règle.  Portez-vous bien. »

     

    Quelqu’un pourrait se demander de quoi avait l’air une leçon de théologie ou un enseignent sur la prédication avec saint Antoine ?  Selon les méthodes de ce temps, qu’il suivait, l’allégorie prenait une place importante dans l’explication de  la doctrine, comme les références constantes à la Bible. Ce style encourageait la clarté, la simplicité, une inquiétude d’être persuasif et pratique, ainsi qu’une attention particulière aux aspects rationnels et émotifs de la personne humaine.  L’objectif était de persuader les auditeurs d’appliquer les préceptes bibliques dans la vie de tous les jours.

     

    Parmi ses contemporains, saint Antoine était considéré comme un érudit biblique inégalé. Il semble que saint Antoine possédait une connaissance remarquable et qu’il était capable d’utiliser sa mémoire plutôt que les livres et qu’il savait s’exprimer avec une grâce abondante dans le langage mystique.  

     

    La Curie Romaine a demandé à saint Antoine de prêcher pour eux et, plus tard, le Pape Grégoire IX l’a complimenté en l’appelant « l’Arche du Testament ».  En 1931, le sept-centième anniversaire du décès de saint Antoine, la Congrégation des Rites a discuté de sa prédication et de son enseignement.  Elle a déclaré : « Le culte de Docteur, attribué depuis des décennies à saint Antoine de Padoue, est confirmé et s’étendra pour y inclure l’office liturgique de l’Église Universelle. »

     

    Le Pape Pie XII a eu l’honneur d’affirmer ce titre le 16 janvier 1946, avec la Lettre Apostolique « Réjouis-toi, heureux Portugal. »  En effet, saint Antoine demeure pour nous aujourd’hui un modèle de la prédication zélée de l’Évangile.  Il est « docteur evangelicus ».  Son utilisation de différentes techniques n’a pas distrait ses auditeurs mais elle a plutôt renforcé son efficacité.   

    L’emploi de «concordances» a permis à Antoine de bâtir un  étalage plus large que les l’Évangiles seuls permettent.

    SRP Spilsbury, The Concordance of Scripture: The Homiletic and Exegetical Methods of St. Antony of Padua


    +     +     +

     

    Il y a un nombre incalculable de livres écrits sur la prédication dans la tradition catholique.  Un en particulier, par le capucin Richard Hart, ne laisse aucun doute quant aux qualités qui sont essentielles pour des homélies efficaces, par les titres donnés aux chapitres : la préparation n’est pas négociable, devenir une prière, allumer un feu, la créativité, bonne imagerie, langage simple, illustrations, raconter des histoires, persuasion, humour, le prêcheur comme un prophète, la prêche biblique et la proclamation de l’Évangile.

     

    Une de mes autorités préférées sur la prédication est Walter Burghardt, s.j.  Il confesse que les influences sur sa prédication viennent de sources éclectiques comme les Pères de l’Église, John Henry Newman et une poignée de prêcheurs protestants contemporains, particulièrement Frederick Buechner et Joseph Sittler.

     

    Comme Hart, Burghardt met l’emphase sur la nécessité d’une l’imagerie évocatrice et sensée.  Je crois que cela fait toute la différence entre un message qui fait appel au cœur ou à l’intelligence (ou ni l’un ni l’autre) et celui qui fait appel aux deux.  L’intelligence demande que l’image ait du sens; le cœur a besoin qu’il soit évocateur.  La combinaison les rend plus efficace : une impression durable qui appelle à l’action.  C’est, pour moi, le test d’une bonne homélie.  Est-elle à la fois source d’information et d’inspiration? Ai-je appris quelque chose et est-ce que mon acquiescement au message entraînera ma conversion?

     

    La prédication efficace est coûteuse parce qu’elle me coûte ma vie : mon intelligence, mon esprit, ma chair et mon sang.

    Walter Burghardt, Preaching: The Art and The Craft

     

     

     

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    Puisse Dieu ouvrir votre cœur et votre esprit à la Parole de Dieu proclamée et expliquée par des gens de prière. Puissiez-vous être un canal de sa lumière et de son espérance.  Puisse le partage de la Bonne Nouvelle vous apporter paix et joie.

     

    Fraternellement,

     

    Richard Boileau

     

    Ministères Franciscains 

    Crib and Cross

    www.cribandcross.com

     

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  • Le cardinal Ouellet nommé préfet de la Congrégation pour les évêques
    Et président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine

    Card.-Marc-Ouellet.jpg ROME, Mercredi 30 juin 2010 (ZENIT.org) - Le pape Benoît XVI a nommé le cardinal Marc Ouellet préfet de la Congrégation pour les évêques et président de la Commission pontificale pour l'Amérique latine, a annoncé ce mercredi la salle de presse du Saint-Siège.

     

    Le cardinal Ouellet est âgé de 66 ans. Il était jusqu'ici archevêque de Québec et primat du Canada.

    Il remplace le cardinal Giovanni Battista Re, 76 ans, qui avait présenté sa démission au pape pour raison d'âge.

     

    Pour le cardinal Ouellet il s'agit d'un retour à la curie romaine car Jean-Paul II l'avait nommé secrétaire du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens entre 2001 et 2002 avant de le nommer archevêque métropolitain de Québec.

     

    Ordonné prêtre pour le diocèse d'Amos le 25 mai 1968 au Canada, il fut professeur de philosophie au grand séminaire à Bogota, en Colombie qui était alors dirigé par la province canadienne de la Compagnie des prêtres de saint Sulpice, qu'il rejoignit en 1972.

    Il poursuivit ensuite des études à Rome. En 1974 il obtint la licence en philosophie à l'Université pontificale saint Thomas d'Aquin. Il fut envoyé au grand séminaire de Manizales en Colombie puis au grand séminaire de Montréal où il travailla jusqu'en 1978.

    Il reprit ensuite ses études et obtint un doctorat en théologie dogmatique à l'Université pontificale grégorienne en 1983. En 1984 il fut nommé recteur du grand séminaire de Manizales, en Colombie.

    En 1988 il fut élu premier consulteur du Conseil de la Province canadienne des sulpiciens, charge qu'il conserva jusqu'en 1994.

    Il devint recteur du Grand Séminaire de Montréal en 1990, et du St Joseph's Seminary d'Edmonton en 1994.

    De 1996 à 2002, il fut titulaire de la Chaire de théologie dogmatique de l'Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille à l'Université Pontificale du Latran à Rome.

    Jean-Paul II le créa cardinal lors du consistoire du 21 octobre 2003. Il fut rapporteur général du Synode des évêques sur la Parole de Dieu en octobre 2008.

     

    Il est membre de plusieurs congrégations de la curie romaine dont la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, la Congrégation pour l'éducation catholique, la Congrégation pour le clergé ainsi que le Conseil des cardinaux pour l'étude des problèmes d'organisation et des problèmes économiques du Saint-Siège. Il était déjà membre de la Commission pontificale pour l'Amérique latine.

     

    Congrégation pour les évêques

    Selon la constitution apostolique Pastor Bonus du 28 juin 1988, signée par Jean-Paul II, la Congrégation pour les évêques assiste le pape dans la création, division, unification et suppression d'Eglises particulières (diocèses, vicariats, prélatures, ordinariats militaires, etc.).

    Il assiste le pape pour tout ce qui concerne la nomination des évêques et le correct exercice de leur fonction pastorale, en leur offrant toutes sortes de collaboration.

     

    La Congrégation coordonne les visites quinquennales « ad limina » des évêques au pape et à ses collaborateurs, et analyse attentivement les rapports qu'ils doivent écrire tous les cinq ans.

    La Congrégation s'occupe des Conciles particuliers, de la constitution des Conférences épiscopales et de la révision de leurs statuts.

     

    Elle accomplit cette tâche dans le monde entier sauf dans les territoires qui dépendent de la Congrégation pour les Eglises orientales et de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples.

     

    Gisèle Plantec


    source www.zenit.org

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  • Benoît XVI crée un nouveau dicastère pour la nouvelle évangélisation


    pape-encyclique.jpg Le pape a annoncé la création d’un nouveau Conseil pontifical tout spécialement en charge de la nouvelle évangélisation

    Benoît XVI, depuis le début de son pontificat, ne cesse de faire part de sa préoccupation quant à la situation de la foi dans les pays d’ancienne tradition chrétienne. Ses récents voyages en ont témoigné, à Prague, au Portugal, à Chypre. L’éclipse de Dieu est pour lui le défi majeur de ce début de troisième millénaire.

    C’est pourquoi il vient d’annoncer, lors des vêpres de la solennité des saints Pierre et Paul, célébrées en sa présence ce lundi 28 juin à Saint-Paul Hors les Murs, la création d’un nouveau Conseil pontifical. Sa feuille de route est ainsi tracée : « Promouvoir une évangélisation renouvelée dans les pays où a déjà résonné la première annonce de la foi et où sont présentes des Eglises d’antique fondation, mais qui vivent une sécularisation progressive de la société et une sorte d’ « éclipse du sens de Dieu », qui constitue un défi à relever par des moyens adéquats pour proposer à nouveau la vérité éternelle de l’Evangile du Christ. »


    Cet événement, rare dans l’histoire de la Curie romaine, se fonde pour le pape dans une véritable généalogie de l’évangélisation. Pour Benoît XVI, l’Eglise ne se conçoit que missionnaire. Dans son homélie, il rappelle que « la figure de Paul, sa personne, son ministère, toute son existence et son dur travail pour le Royaume de Dieu sont intégralement dédiés au service de l’Evangile . »

    "Un service rendu à toute l'humanité"

    Puis, il se situe dans le sillage de Paul VI, rappelant le synode de 1974 sur l’évangélisation du monde contemporain, puis l’exhortation apostolique « Evangelii nuntiandi » qui débutait ainsi : « L’effort pour annoncer l’Evangile aux hommes de notre temps, exaltés par l’espérance mais en même temps travaillés souvent par la peur et l’angoisse, est sans nul doute un service rendu à la communauté des chrétiens, mais aussi à toute l’humanité. »

    Benoît XVI se dit « frappé par l’actualité de ces expressions », qui traversent tout le concile Vatican II. Longuement, il a rappelé comment Jean-Paul II a représenté « in vivo » la nature missionnaire de l’Eglise, par ses voyages et surtout par son insistance à appeler à une « nouvelle évangélisation » . Celle-ci doit être « nouvelle dans la recherche des modalités qui correspondent à la force de l’Esprit-Saint et seront ajustés aux temps et aux situations, et nouvelle parce que nécessaire dans les pays qui ont déjà reçu l’annonce de l’Evangile. »


    Revendiquant cette « hérédité », le pape diagnostique les difficultés de notre époque : « Les défis de l’époque actuelle sont certainement hors de portée des capacités humaines : défis historiques, sociaux et à plus forte raison spirituels. » Il poursuit : « L’homme du troisième millénaire désire une vie authentique et pleine, il a besoin de vérité, de liberté profonde, d’amour gratuit. Dans les déserts du monde sécularisé, l’âme de l’homme a soif de Dieu, du Dieu vivant. » Et il évoque précisément ces régions d’antique tradition chrétienne, où « le processus de sécularisation a produit une grave crise du sens de la foi chrétienne et de l’appartenance à l’Eglise. »

    "Un parvis des gentils"

    A plusieurs reprises, Benoît XVI a exprimé cette forte intuition, qui le pousse aujourd’hui à créer un nouveau conseil pontifical. . Dans ses vœux à la Curie, le 21 décembre 2009, il avait déclaré : « Au dialogue avec les religions doit aujourd’hui s’ajouter le dialogue avec ceux pour qui la religion est une chose étrangère, pour qui Dieu est inconnu et qui, cependant, ne voudraient pas rester simplement sans Dieu, mais l’approcher au moins comme Inconnu ».

    D’où son idée d’un « Parvis des Gentils », exprimée ce jour-là devant les cardinaux et évêques, « où les hommes puissent d’une certaine manière s’accrocher à Dieu, sans le connaître et avant d’avoir trouvé l’accès à son mystère. » Idée dont s’emparera rapidement Mgr Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical de la culture. En mars 2011, à Paris, devrait ainsi se dérouler à Paris une première rencontre entre l’Eglise et des intellectuels, dont Julia Kristeva.


    Mais Benoît XVI a mis aussi l’accent à plusieurs reprises sur la nécessité de cette « nouvelle évangélisation ». A Porto (Portugal), le 14 mai, il avait précisé : « Le champ de la mission « ad gentes » se présente aujourd’hui notablement élargi  et ne peut être défini seulement sur la base de considérations géographiques : nous sommes attendus non seulement par les peuples non chrétiens et les terres lointaines, mais aussi par les milieux socio-culturels (…) où le silence de la foi est plus grand et plus profond. ».

    Quel fonctionnement pour la Curie romaine?

    Le cardinal Ratzinger, déjà, le 10 décembre 2000, avait appelé à une « nouvelle évangélisation, capable de se faire entendre de ce monde qui ne trouve pas l’accès à l’évangélisation « classique ». Il s’inscrivait là dans la lignée de son prédécesseur. Le 9 juin 1979, à Nowa Huta (Pologne), Jean-Paul II avait déclaré : « Au seuil du nouveau millénaire, une nouvelle évangélisation est commencée, comme s’il s’agissait d’une deuxième annonce, bien qu’en réalité, ce soit toujours la même. ». 

    D’un point de vue purement fonctionnel, la création de ce nouveau dicastère conduit à s’interroger sur le fonctionnement de la  Curie romaine. En effet, c’est bien le conseil pontifical de la culture, présidée par Mgr Ravasi, qui est en charge, depuis sa création le 25 mars 1993 par Jean-Paul II, du dialogue avec les cultures, les non croyants et les indifférents. C’est à ce titre que Mgr Ravasi s’est saisi de l’appel du pape pour un « Parvis des Gentils ». Comment le nouveau dicastère va-t-il s’articuler avec ce projet ? Fonctionnera-t-il sur une base territoriale ou thématique ? Nul ne le sait.


    D’une façon générale, comme le confie un cardinal de curie à
    La Croix, « la transversalité n’est pas le propre de notre organisation ». Le nouveau dicastère devra donc, avec souplesse et pragmatisme, travailler son articulation avec les instances existantes. Ce sera son premier défi.

    Frédéric MOUNIER, à Rome

    Source http://www.la-croix.com/

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  • Ève : la mère des « vivants »

    Ève, femme de vie
    Mère des vivants au banc des accusés
    Injustice à la Terre où se déploie le germe divin
    Quelle lumière nous réhabilitera
    Celle qui nous christianise?
    [1]

    Eve.jpg

    Ève, la mère des vivants
    Gertrude Crête, SASV
    encres acryliques sur papier, 2000
    (photo © SEBQ) 

    Dans la tradition chrétienne, peu de figures bibliques vétérotestamentaires ont frappé l’imaginaire autant que celle d’Ève. Étymologiquement, son nom signifie « vie » en hébreu. Comment expliquer que ce nom ait pu devenir synonyme de malheur et de mort? Malgré son apparente familiarité, Ève s’avère fort méconnue. La tradition chrétienne a caricaturé grandement la « première » femme en lui attribuant exagérément la responsabilité des malheurs de l’humanité, à l’instar de Pandore dans la culture hellénistique.

    Une lecture culturellement populaire

         Le récit populaire, totalement tributaire de la doctrine chute/rédemption [2], se structure autour de trois grands moments qui ne se fondent que vaguement sur la Bible. Dans le premier volet, Dieu crée « Adam » puis découvrant que ce dernier se morfond dans la solitude; il le fait sombrer dans une torpeur, retire une côte et façonne « Ève ». Dans le second temps, les deux personnes jouissent de la félicité éternelle dans le « paradis terrestre ». Or, « Ève », à la suite d’une ruse du serpent, consomme le fruit défendu, en partage à « Adam ». Le couple se découvre « nu » et comprend qu’il vient de commettre le péché de désobéissance. Conséquemment, Dieu les punit en les chassant du « paradis terrestre », en leur promettant toutefois qu’un futur sauveur pourra restaurer l’état primordial en portant le poids d’une faute infinie, d’une « dette » incalculable envers Dieu et en la « remboursant » par son sacrifice expiatoire. Cela clôt le récit dans un troisième moment.

    Quelques éléments bibliques

         Une telle interprétation rend-elle justice au récit biblique du second texte de création (Gn 2,4b-3,24)? Lorsque le passage biblique est examiné de manière plus détaillée, il apparaît que plusieurs éléments de la lecture traditionnelle et populaire constituent de véritables développements postérieurs étrangers au récit. Il est à souligner que nulle part dans le texte, il n’est fait mention d’un quelconque péché. De plus, la notion de « paradis perdu » n’apparaît pas aussi explicitement que le laisserait présager le mot « Éden » (signifiant « délices »). L’idée de perte provient de l’impression que les personnes étaient totalement heureuses dans l’époque précédant « la chute ». Or, le concept de « chute » ne se retrouve pas dans le texte. Elle résulte d’une interprétation messianique et chrétienne bien ultérieure projetée dans le récit.

         Cette lecture du texte selon la grille chute/rédemption s’appuie sur l’idée erronée que le récit traite de deux personnes au sens contemporain du terme, c’est-à-dire le «  premier homme, Adam » et « la première femme, Ève ». Or, dans le texte de Gn 2,4b-22, l’expression est ’adam (le glébeux selon la magnifique traduction de Lytta Basset) qui évoque davantage l’humanité dans son ensemble. Par la suite ce « fond » commun de l’humanité est divisé en mâle (ish) et femelle (ishah). Il n’y a donc pas d’identité personnelle, mais simplement une dimension mâle et femelle. Conséquemment, cette partie indifférenciée a entretenu un dialogue avec le serpent. Au sens strict, il ne s’agit pas d’Ève. L’usage de noms propres comme celui d’Adam n’est réellement certifié qu’après la manducation du fruit (Gn 5,3Gn 3,20 pour Ève). D’ailleurs, il importe de souligner que le texte insiste sur la solidarité foncière de l'être humain, entre homme et femme. En effet, les yeux des deux êtres, mâle et femelle, s’ouvrirent en même temps après avoir chacun consommé le fruit défendu. Cela ne s’est donc pas fait de manière séquentielle, comme il est généralement admis dans la compréhension traditionnelle du texte. pour Adam et

    Réhabilitons Ève

         Conséquemment, affirmer qu’Ève est responsable des malheurs de l’humanité ne rend pas justice au texte, mais représente une interprétation bien postérieure qui reflète le caractère proprement patriarcal tant du texte lui-même (l’homme exerce un contrôle sur la femme) que d’une compréhension androcentrique qui justifie et normalise la prédominance du caractère masculin. Cela conduit à enfermer les femmes dans la « faute » (selon le schéma chute/rédemption) et à légitimer le sexisme quotidien perçu comme une « juste punition »! La théologienne Lytta Basset le résume bien :

    En effet, le non-respect de la femme dans le texte suffit à attester que le mal est là dès les origines, indépendamment du drame du jardin. Si la punition de la femme en 3,16 – « et lui en toi dominera »- semble avoir un effet rétroactif sur le texte lui-même, n’est-ce pas que l’auteur est incapable de parler d’un monde où il est en soit autrement? Nous avons défini le mal comme ce qui fait mal. Comment une femme d’aujourd’hui, expérimentant quotidiennement un non-respect qui lui fait mal jusqu’au plus intime de son être-créé, pourrait-elle voir en Gn 2-3 autre chose que ce à quoi elle est bien habituée? Ce jardin-là n’a rien de plus paradisiaque que sa vie de tous les jours. [3]

         Heureusement, certaines pistes déjà formulées permettent une interprétation du texte hors des cadres androcentriques. Elles mettent l’accent non sur une quelconque chute/rédemption, mais sur l’idée de création et de transformation en fonction des choix exercés par les êtres humains. En effet, la partie « femelle », « Ève », de l’humanité a choisi de consommer le fruit afin de briser ce caractère indifférencié, une sorte de non-vie, pour garantir à l’humanité l’accès au statut de sujet, de personne autonome. Une lecture semblable diffère sensiblement de celle qui centre l’attention sur la manducation du fruit et le résultat néfaste que cela semble susciter. Or, ce n’est pas tant la consommation du fruit comme tel qui importe, mais bel et bien le fait de choisir une voie plutôt qu’une autre.

         Serait-ce trop audacieux de proposer l’hypothèse suivante : si l’humanité avait opté pour la non-consommation du fruit, les conséquences se seraient-elles révélées si différentes? Il est permis d’en douter. En effet, l’essentiel tient dans la prise d’une décision, d’un choix qui marque le début de l’aventure humaine. Dans le texte, en prenant sur elle de faire un choix, « Ève » a ainsi engendré l’humanité comme des êtres pleinement relationnels, se définissant comme êtres doués de parole, en tant que sujets. Ce choix a correspondu à une voie vers l'autonomie interdépendante (Gn 3,6-7).

         Autrement dit, « Ève » mérite bien son nom, mère des vivants (Gn 3,20) puisque, en solidarité avec la partie masculine, elle a amorcé un mouvement favorisant l’essor de l’identité personnelle. Ceci s’observe dans le texte par l’emploi de noms propres. Elle a ainsi donné naissance à l’humanité en devenir. Elle a ouvert les chemins de l’histoire! En ce sens, dans une perspective biblique, le « paradis » ne se situe pas au début de l’épopée humaine, mais plutôt dans sa pleine réalisation eschatologique, dans la dimension divine (Ap 21,1-4).

         Il s’avère impératif de réhabiliter « Ève », passablement mal-aimée dans la tradition occidentale. Il s’agit d’une tâche essentielle, car même aujourd’hui, certaines approches s’enracinent malheureusement dans un schéma bien problématique de chute/rédemption. Sur le plan théologique, le récit « mythique » d’Ève est à rapprocher de celui de Marie de Nazareth (Lc 1,26-38) qui, tout comme Ève a choisi la vie pour offrir à l’humanité la possibilité de croître en dignité, solidarité, conscience, humanisme et égalité.

    [1] Bernise Genesse, Ève, femme de vie, poème inédit, 2010.

    [2] Pour de plus amples informations sur cette notion voir Matthew Fox, La grâce originelle,  Montréal et Paris. Bellarmin et Desclée de Brouwer, 1995.

    [3] Lytta Basset, Guérir du malheur, Paris, Albin Michel, p. 266-267. Dans ce chapitre, elle propose une interprétation fort pertinente de Gn 2-3.

    Patrice Perreault

    patrice perreault

    Sourrce www.interbible.org

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  • Dans l'intimité de Dieu

    INTIMITE-de-DIEU.jpgLe départ de Jésus et la venue du Défenseur: Jean 16, 12-15
    Autres lectures : Proverbe 8, 22-31; Psaume 8; Romains 5, 1-5

     

    Des enfants demandent à leurs parents : « Racontez-nous comment vous nous avez faits ». Le père et la mère se sentent un peu envahis dans leur intimité! Mais justement, cette question spontanée des enfants traduit un besoin inné de s'insérer dans l'intimité des parents. Lorsque les adultes finissent par trouver les mots pour raconter tant bien que mal ce qui peut se raconter au sujet de la conception des enfants, toute la famille y gagne en maturité.

    Dieu, dans son intimité

         Aujourd'hui, l'Église nous met en contact avec la très sainte Trinité. Nous voici plongés au cœur des relations intimes de Dieu. Dans notre tête et dans notre cœur, des freins s'enclenchent automatiquement. Le contact joyeux et serein avec cette réalité du cœur de notre foi n'est pas spontané. Cette célébration devrait être une joyeuse rencontre avec notre Dieu. Le risque de voyeurisme nous force à prendre quelques précautions. Car nous avons la sensation désagréable de violer l'intimité de Dieu... Ne serions-nous pas plongés en plein milieu d'une scène de famille, dans un endroit où nous n'avons rien à faire?

         La réponse est « non ». Nous sommes concernés, parce que la Parole même de Dieu nous introduit dans l'intimité de Dieu. Il se fait connaître avec ses habits de travail!

         La première lecture, un extrait du livre des Proverbes, nous lance sur une piste très intéressante. Elle raconte à quel point l'univers est inventé par Dieu pour la beauté et le plaisir de la chose. Pour faire ce récit, le texte recourt à un personnage à l'identité nébuleuse. En effet, on ne nous fournit pas une fiche d'identité claire de la Sagesse qui prend la parole. Elle travaille comme un journaliste. Elle nous fait vivre de l'intérieur le moment de la création tel que l'imaginaient nos ancêtres dans la foi. La bonne nouvelle pour nous, dans ce récit, c'est que nous sommes des compagnons et des compagnes de Dieu, voulus, désirés, tout à fait à leur place dans l'univers créé par ses soins.

         Mais qui donc est cette Dame Sagesse? Les interprètes offrent deux hypothèses. Pour certains, il s'agit d'une esquisse de celui qui sera révélé deux siècles plus tard comme Fils de Dieu... en fait sa Parole, son Logos. Pour d'autres interprètes, Dame Sagesse est un prélude à la révélation de l'Esprit saint par Jésus.

         Quelle que soit la piste d'interprétation que vous préférez, elle vous rend plus sensible à la présence des trois personnes de la Trinité dans la Bible. La deuxième lecture (un extrait d'une lettre de Paul) et l'évangile (une section de l'Évangile selon Jean) décrivent clairement les relations entre le Père, le Fils et l'Esprit saint, l'Esprit de vérité.

    Profession : communication

         Il y a un autre bénéfice à tirer de la première lecture. Elle confirme l'évangile : l'occupation préférée de Dieu, c'est la communication. Voilà son métier principal!

         Dieu n'est pas un cachottier. Dieu est un révélateur. Il se fait connaître pour que chacun et chacune, en l'accueillant, puisse se connaître soi-même à fond. Cette communication se fait au moment choisi par lui: c'est la venue de Jésus dans une société précise, à une époque donnée.

         Cette communication se vit aussi au moment où nous décidons d'en profiter. Entre alors en scène l'Esprit de Jésus, qui nous guide vers la pleine révélation de l'identité et de l'œuvre de Dieu.

         Le fonctionnement de Dieu se compare au fonctionnement d'une équipe. Dans une équipe, il y a des choses qui se font à plusieurs et ensemble. Il y a aussi des moments où il faut que chacun fasse sa part à sa façon, dans une certaine solitude. C'est ce qui se passe pour notre Dieu, dans son intimité... Il est tellement amour qu'il ne peut rester seul... Il est tellement débordant d'amour qu'il crée un univers, donne la vie comme un Père, se fait connaître par le meilleur messager qui soit, le Fils, Jésus vrai Dieu devenu vraiment humain... et assure sa présence continue par l'Esprit saint.

         Il vaut la peine de relire l'évangile dans cette optique. Comment l'Esprit vient-il prolonger le travail du porte-parole du Père, Jésus? L'Esprit est chargé de redire ce qu'il a entendu. Il peut ainsi faire connaître ce qui va venir. Cette communication contribue à la gloire de Jésus, car il reprend ce qui vient de Jésus pour le faire connaître. Qu'est-ce qui justifie une telle continuité entre Jésus et l'Esprit de vérité? La réponse de Jésus est claire : Tout ce qui appartient au Père est à moi.

    Une famille tissée serrée

         Vous connaissez sans doute des gens incapables de sortir sans qu'on voie apparaître derrière eux le père, la mère et la belle-sœur. Vous êtes peut-être vous mêmes membre d'une tribu familiale tricotée serrée. On se tient, on prend du temps ensemble. On est toujours en train de mijoter ensemble des projets d'affaires ou de vacances.

         En regardant de proche l'évangile et les autres lectures bibliques du jour, on constate justement que « Jésus sort toujours en famille ». On s'étonne moins, alors, que Jésus parle tant de son Père et de l'Esprit. Jésus, Dieu-Parole, nous fait comprendre que la vie divine est un immense tourbillon d'amour où notre propre vie trouve enfin son sens.  Parce que nous trouvons place au cœur de la vie de Dieu.

         Qu'est-ce que fait ce Dieu Père dont parle Jésus? Il donne. Et pas n'importe quoi. Il donne son égal, son image, son Fils! Si Dieu envoie son Fils unique sauver le monde, c'est qu'il nous veut avec lui, et qu'il veut être au milieu de nous. Toute la Bible trouve sens dans ces constats.

    Laissons-nous étonner

         Plus nous entrons en contact avec la vraie nature de Dieu, plus nous découvrons qu'il est intéressant et passionnant, proche de nous tout en étant si différent. Dieu n'est pas un célibataire ennuyeux (comme moi)!

         Dieu créateur, Dieu Parole, Dieu Esprit, ils s'aiment, et ils le font avec transparence... Comme nous l'apprend la deuxième lecture, l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit saint qui nous a été donné (Rm 5,5).

         Essayons de nous laisser prendre au vertige de cette affirmation. Essayons de nous laisser surprendre. Ça ne va pas de soi, que Dieu soit amoureux. Qu'il soit puissant, juste, d'accord. Mais amoureux? Oui, l'amour qui relie les trois personnes en Dieu est disponible en abondance au bénéfice de la création tout entière.

     

    Alain Faucher, ptre

     alain faucher

    Source: Le Feuillet biblique, no 2232. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

     

    Source www.interboble.org

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