• Fête de l’Epiphanie du Seigneur

    Abbé Jean Compazieu

     

    Homélie de l’Epiphanie du Seigneur

     

    roi-mages-12.jpgTextes bibliques : Lire


    Les trois lectures de cette fête de l’Epiphanie sont l’annonce d’une même grande espérance. Cette bonne nouvelle n’est pas seulement pour Israël ni pour les chrétiens. Elle est offerte à tous les peuples. Tous sont appelés jusqu’à la crèche du Christ Sauveur.


     

    Pour comprendre la première lecture, il faut d’abord la replacer dans son contexte. Le peuple d’Israël vient de vivre 70 ans d’exil. Imaginons un peu la situation dramatique de tous ces gens retenus loin de chez eux… Or voilà que le prophète Isaïe leur annonce un espoir insensé. Non seulement les enfants d’Israël se rassembleront, mais les rois viendront de loin avec leurs richesses pour annoncer les merveilles de Dieu. Ces merveilles et cette gloire de Dieu sont constatées par les autres nations. Cela change tout pour la ville de Jérusalem. Elle devra faire face à une responsabilité immense : elle devra manifester aux yeux du monde que Dieu aime tous les peuples.


    L’Evangile est un début de réponse à cette première lecture : il commence comme un conte : il était une fois des mages… On a dit qu’ils étaient trois. On leur a même donné des noms. Mais le plus important c’est de comprendre ce que Dieu nous dit aujourd’hui à travers cette page de saint Matthieu. Ces hommes venus d’Orient sont des étrangers ; ils ne connaissent pas la religion juive. Ils ont été avertis par le ciel de la naissance du Roi des Juifs. Ils se mettent en route pour se prosterner devant ce nouveau-né et le reconnaître comme roi. Nous-mêmes, nous sommes tous invités à nous associer à cette démarche : comme les mages, nous venons à Jésus. Il se présente à nous pour être « le roi de tous les cœurs ». Lui seul peut combler nos désirs profonds et donner un sens à notre vie. Il nous appelle tous à partir à sa recherche.


    L’Epiphanie est une fête remplie de lumière. Les mages viennent d’Orient en suivant une étoile. Pour eux c’est un Signe du ciel. Plus tard, Jésus se présentera à tous comme la « Lumière du monde ». Celui qui le suit ne marche pas dans les ténèbres. C’est cette  lumière que nous sommes tous invités à accueillir et à rayonner autour de nous. Cette lumière c’est celle de l’Esprit Saint. Comme il l’a fait pour les mages, le Seigneur nous appelle à lui. Mais trop souvent, nous ne savons pas voir son étoile. Nous ne savons pas être attentifs aux signes qu’il nous adresse.


    En lisant l’Evangile de saint Matthieu, nous voyons que l’annonce de la naissance de l’enfant Roi met en marche deux cortèges. Mais ils sont en sens inverse l’un de l’autre. D’un côté, nous avons des mages qui arrivent au pas d’une procession solennelle jusqu’à Bethléem. Pendant ce temps, les habitants de Jérusalem, le roi, les prêtres et les scribes s’éloignent de leur Messie. A la joie des premiers s’oppose le trouble des autres. Il ne suffit pas d’être un érudit de la Bible. L’important c’est de faire un geste de foi et de se mettre en route. En lisant l’évangile de l’Epiphanie, nous remarquons que l’étoile ne brillait pas sur Jérusalem. C’est peut-être une manière de dénoncer le comportement de ses habitants : la conférence d’Hérode ressemble plus à un conseil de guerre qu’à une vraie recherche de Dieu. Les responsables se sentent menacés. Ils cherchent à supprimer le rival.



    Nous sommes souvent comme ces gens de Jérusalem. Nous connaissons plus ou moins les textes bibliques ; nous sommes capables de les raconter. Mais chacun de nous peut s’interroger : sommes-nous disposés à suivre les mages jusqu’à la crèche ? La Lumière brille toujours mais si on ne la regarde pas, elle ne pourra pas nous guider. Mais Dieu continue à nous faire signe. Il se dévoile en cours de route à ceux qui acceptent de déranger leurs habitudes. « On ne brandit pas Jésus comme un étendard, encore moins comme une encyclopédie. On le découvre émerveillé dans le cœur des pauvres » (Saisons bibliques)

    Dans la seconde lecture, saint Paul insiste sur le caractère universel de l’Epiphanie : « Les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Evangile. » Au temps de saint Paul, on pensait que les grâces de Dieu étaient réservées au seul peuple Hébreu choisi par Dieu. Il fallait maintenir cette séparation entre ce peuple et les autres nations. Les Hébreux devaient éviter tout contact avec les païens. Mais avec l’Epiphanie, toutes les barrières sont renversées. Tous les hommes de toutes les nations et de toutes les  races sont appelés à la crèche.


    Si Dieu appelle tous les hommes, nous devons en tirer les conséquences et changer notre regard sur les étrangers. Les paroles et les actes racistes sont absolument contraires à l’Evangile. Nous ne pouvons pas en même temps annoncer la bonne nouvelle et avoir une attitude de mépris ou de rejet à l’égard des étrangers. Tous les hommes, y compris les plus grands pécheurs, ont leur place dans la caravane des mages. Dans certaines églises, on se fait un point d’honneur de rassembler des chrétiens de tous les continents. Ensemble, nous sommes la même Eglise de Jésus Christ, appelés à témoigner de son Evangile.


    En ce jour de l’Epiphanie, le Seigneur bouscule nos conceptions et nos projets. Nous le découvrirons en cherchant les signes de sa présence dans l’histoire. Nous le supplions : « Aide-nous, Seigneur, à être des signes parlants, à respecter les autres dans leurs différences pour que le monde croie et que s’ouvrent les portes de la Vie. Amen

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Saisons Bibliques 1 ; Lectures Bibliques des dimanches (A Vanhoye), Homélies Année C (A Brunot)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • L'enfance du Christ selon saint Luc (6/6)

    La présentation au Temple

        présentation C’est dans le sanctuaire du Temple de Jérusalem que Luc a débuté son évangile avec l’annonce de la naissance de Jean au prêtre Zacharie. C’est à Jérusalem que Luc nous ramène pour assister à la présentation de Jésus au Temple, qui sera en fait une manifestation, une épiphanie (Luc 2, 22-32). Jésus ne reviendra à Jérusalem qu’au terme d’une longue montée qui le conduira aux événements de la passion. Pendant ses derniers jours, Jésus enseignera dans le Temple et s’élèvera notamment contre ceux qui ont fait de la maison de Dieu une maison de trafic (19, 45-48). C’est dans cette maison de prière, la maison de son Père, que Jésus s’était entretenu avec les Docteurs de la Loi (2, 41-50).


         Dans le récit de la présentation de Jésus, Luc se plaît à jouer avec les contrastes. Il insiste d’une part sur la fidélité des parents de Jésus à observer les préceptes de la Loi et d’autre part sur l’obéissance de Syméon à l’action de l’Esprit. Il y a un renversement d’attitude. Autre contraste : Marie vient présenter Jésus au Temple (ce qui n’était pas nécessaire) et c’est Syméon qui, prenant l’enfant, le présente à l’humanité comme la gloire d’Israël et la lumière des nations.

    La Loi et l’Esprit

         Dès le début du récit, saint Luc nous présentent Marie et Joseph comme des Juifs respectueux de la Loi de Moïse. En effet, la Loi prescrit que la mère d'un nouveau-né doit se présenter au Temple, quarante jours après sa naissance, pour les rites de sa purification. Le don de la vie et les pertes de sang lors de l’accouchement ont mis la mère en contact avec le sacré, puisque la vie appartient à Dieu. Il importe donc de libérer la mère du domaine du sacré en offrant un sacrifice. En même temps que cette démarche est accomplie, la Loi prescrit, si l'enfant est un garçon premier-né, de le racheter, car il appartient au Seigneur. C'est le cas notamment de Jésus. Pour ce rite, il n'est pas nécessaire que les parents amènent l'enfant. C'est ici que le récit de Luc prend du relief. Marie et Joseph amènent Jésus au Temple pour le présenter au Seigneur. L'évangéliste nous laisse entendre, par cette démarche, que Jésus appartient tout entier à Dieu, lui le Saint de Dieu, le Fils du Très-Haut, selon les paroles de l'ange Gabriel à Marie lors de l'annonciation.


         Bien qu’ils appartiennent à la première alliance, Syméon et Anne sont déjà habités par l'Esprit Saint. Syméon est qualifié d'homme juste qui vit de la foi en Yahvé et porte dans son cœur l'espérance messianique. Poussé par l'Esprit, il vient au Temple et voit l'accomplissement de son espérance. Il n'est plus besoin pour lui d'attendre le salut de Dieu, il le tient dans ses bras. Il prend alors conscience, en regardant l'enfant Jésus, que Dieu vient d'agir avec puissance en faveur de son peuple et qu'il tient la gloire de Dieu entre ses bras. Mais il voit encore plus loin: cet enfant sera la lumière qui guidera l'ensemble des nations à la rencontre de Dieu. Une fois le moment de joie passé, le regard clairvoyant de Syméon devient triste et saisit que la parole de Jésus provoquera la division et que sa mission ne se réalisera pas sans souffrance. On voit déjà se profiler la Passion. Cette souffrance atteindra même sa mère qui sera ainsi étroitement unie à son fils. Marie ira jusqu'au bout dans sa foi, avec ses moments de clarté et d'obscurité, de joie et de souffrance. Quant à Anne, elle prend le relais de Syméon et annonce à la ronde que Dieu vient de se manifester à Israël comme son libérateur en lui donnant Jésus, le sauveur.


         Il y a quelque chose de beau et de simple, de serein et de rafraîchissant dans le récit de la présentation de Jésus au Temple, malgré l'annonce de la division que provoquera la mission de Jésus. Saint Luc nous présente des personnes qui respirent la jeunesse de la foi parce qu'elles se laissent habiter et guider par l'Esprit du Seigneur. Leur vie passée, aussi riche qu'elle fut, ne les empêche pas de s'ouvrir avec confiance et émerveillement aux promesses de l'avenir. Tout tendus vers cet avenir que Dieu leur ouvre, ils s'y engagent avec une foi de qualité aussi grande que celle d'un autre aîné, Abraham, qui, sur la parole de Dieu, partit vers le pays que Dieu lui indiquerait au fur et à mesure de la route.

     

    Yves Guillemette, ptre

    source www.interbible.org

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  • CLARISSES DU MONDE ENTIER, JE VOUS AIME

     


    vitrail de Claire

    -SOIS BÉNI SEIGNEUR DE M'AVOIR CRÉÉE-

    (vitrail chez les Clarisses de Sherbrooke Qc.)

     

    Clarisses, je vous aime parce que vous osez la liberté,
    Liberté d’être des femmes à contrecourant d’un monde qui se pense libre.
    Liberté de ne pas vous laisse dominer par le temps mais de prendre le temps d’aimer.
    Liberté de vivre hors des bruits du monde, dans le Silence de Dieu.
    Liberté d’être en marge du monde, pour mieux le porter de vos prières.
    Liberté d’accueillir, au risque de l’incompréhension ou de la haine, à Malonne ou ailleurs, toute créature humaine parce que tout homme ou femme contient une part de Dieu, et que chacun peut être sauvé, quelque soit ses péchés.
    Liberté de ne pas céder au matérialisme de la société.
    Vous êtes la Vérité de Dieu.

    Clarisses, je vous aime parce que vous osez la pauvreté,
    Pauvreté choisie, désirée, suivant le chemin montré par Saint François et Sainte Claire, parce que ne rien vouloir posséder en propre vous permet d’accéder à la seule et  vraie richesse : l’Amour de l’Autre et donc l’amour des autres.
    Pauvreté par votre renoncement, parfois douloureux, à des maternités humaines, vous engendrez les merveilleux fruits de l’Esprit.
    Pauvreté, qualifiée parfois d’insignifiance ou de faiblesse, qui est creuset de la Puissance et de la Force de Dieu.
    Vous êtes le Trésor de Dieu.

    Clarisses, je vous aime parce que vous osez la fraternité,
    Dans ce monde abreuvé d’apparences et de standardisation, vous osez aimer tout être, quelque soit son passé, sa couleur de peau, son handicap, sa beauté, avec le même Amour, celui qui vient de Dieu.
    Quand, à l’offertoire, vos mains s’élèvent vers le corps et le sang du Christ, vous nous faites voir le Ciel.
    Vous êtes le Regard de Dieu.

    Clarisses, je vous aime parce que vous osez la simplicité,
    Simplicité de vos vies pour mieux toucher à l’essentiel, pour accéder à l’infinie complexité de Dieu.
    Simplicité de vos voiles et de vos habits que la fantaisie de l’Esprit colore diversement, qu’importe puisque la couleur de votre uniforme c’est l’Evangile.
    Vous êtes la Sagesse de Dieu.

    Clarisses, je vous aime parce que vous osez la joie,
    La joie de votre regard allègre et pétillant.
    La joie de votre sourire, serein, paisible mais déterminé à aimer l’autre envers et contre tout.
    Cette joie qui jaillit de votre intériorité, cette joie que nul ne peut vous voler, cette joie que vous puisez à la source du Salut.
    Vous êtes le Sourire de Dieu.

    Clarisses, je vous aime parce que vous osez la paix,
    La paix des âmes que vous réconciliez avec leur créateur.
    La paix des cœurs auxquels vous insufflez le désir de vivre malgré les difficultés.
    De vos cloîtres immobiles, par vos vies que l’on pourrait croire faciles, que l’on pourrait croire tranquilles, vous livrez le plus grand et le plus beau des combats, celui de l’Amour.
    Vous êtes le Repos de Dieu.

    Alors, Clarisses du monde entier, vivantes louanges de Dieu,
    Soyez bénies pour vos cœurs pauvres, simples et joyeux,
    Soyez bénies pour tout ce que vous faites,
    Soyez bénies pour tout ce que vous êtes,
    Jubilez, criez de joie puisque l’Amour vous a choisies,
    Et laissez nous, nous aussi, vous aimer.

    Agnès Fraïssé –
    Fraternité Saint Damien – Couvent Saint Bonaventure- Narbonne-

     

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  • La seule existence des pauvres remet en cause ce système social.

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    Par moments, les administrations publiques ont tendance à en finir avec ce problème de pauvreté en éliminant sa formulation. C’est pourquoi on fait souvent appel à la politique qui consiste à " nettoyer la ville " : on expulse les prostituées d’une zone, on renvoie les gitans d’un terrain, on démolit des maisons, on élargit une rue. Mais, dans tous ces cas, on ne s’occupe pas vraiment des personnes qui vivent dans un état de prostration sociale. Le problème se trouve posé quelques rues plus loin ou dans le quartier voisin. Et finalement, il subsiste.

    La seule solution se doit donc d’être plus radicale : il faut que, dans toutes couches sociales, on lance le défi d’humaniser le système, de changer le style de notre monde occidental. Il se peut que dans certains cas nous réussissions à aider ces personnes qui sont dans la misère. Mais il se peut aussi que dans de nombreux autres cas nous nous heurtions à l’échec. Toutefois, ce qui est évident est que nous rendrons notre vie plus humaine en essayant d’humaniser la leur, et ce, que nous parvenions ou non à les faire sortir de la pauvreté.

    Si, de l’intérieur de notre système, nous essayons de faire en sorte qu’ils ne soient plus en marge, nous échouerons peut-être ; mais nous ferons naître, probablement, un système ou un mode de vie qui ne sera pas générateur d’exclusion. Et c’est ce qui, à la longue, constitue la plus grande victoire. La personne installée dans le confort ne parviendra à devenir plus humaine que si elle accepte de sortir d’elle-même pour se rapprocher de l’autre, qui vit dans la misère. Et cet autre ne sera humanisé que dans la mesure où il pourra entrer en contact avec celui qui vit dans le confort. Ainsi, en faisant naître une relation à la place de ce qui était un mur, les deux parties du système deviennent plus humaines et avancent dans le même direction.

    Toutes deux deviennent davantage des personnes. Alors que la révolution ne pouvait être faite que par les grands collectifs, l’humanisation apparaîtra à la portée de tout un chacun, et son efficacité sera d’autant plus grande que des gens se sentiront impliqués. Ceci ne veut pas dire que c’est une tâche facile à réaliser, mais c’est une tâche à la mesure de nos possibilités. Révolution et humanisation poursuivent exactement le même but : permettre à tous les hommes de vivre leur dignité humaine. Il y a pratiquement toujours eu des pauvres, d’une façon ou d’une autre. Cependant les caractéristiques des marginaux actuels, dans les grandes villes nanties, présentent des différences significatives par rapport à d’autres formes de pauvreté.

    A première vue, on a l’impression qu’il est très difficile de résoudre le problème que pose cette nouvelle marginalisation, non pas tant à cause de sa dimension quantitative que par la complexité de sa réalité plurielle, et par les difficultés auxquelles nous nous heurtons quand nous voulons mettre un frein aux tendances à la reproduction de ce fait social. Les solutions trouvées par le passé pour lutter contre d’autres formes de pauvreté ne peuvent être réutilisées sans être adaptées. Mais, par ailleurs, il est vain de refuser de profiter de l’expérience d’altruisme de tant d’hommes qui nous ont précédés. Tirons donc des leçons du passé sans l’imiter. Les pauvres et marginaux sont les personnes qui n’ont pas suivi le progrès rapide du modernisme et se sont trouvées parquées sur le bas-côtés d’une autoroute où les voitures roulent tous les ans plus vite.

    Et plus la rapidité du progrès, des changements techniques et culturels, est grande, plus grande est la difficulté du marginal à réintégrer le système social. La seule existence des pauvres remet en cause ce système social. En disant ceci, nous touchons l’un des points que les éducateurs qui travaillent auprès des marginaux soulignent le plus : la réalité de la marginalisation est symptomatique d’une maladie dont souffre tout notre système social. Et pour que ce constat entre réellement dans les mentalités, nous avons une dure bataille à livrer, car nous avons toujours tendance à penser que le problème des pauvres est celui des pauvres.

    Nous disons volontiers : " ils n’ont pas eu de chance dans la vie ", alors qu’à la vérité c’est un problème de la société tout entière. Tout le corps est malade, mais les plaies n’apparaissent qu’à certains endroits. C’est pour cette raison, que le travail de terrain des éducateurs devient une tâche de plus en plus difficile et ardue. Et c’est aussi, pour cette raison que je me sens plus proche d’un éducateur tel que Guy Gilbert, qui vomit les technocrates du social qui se contentent de réfléchir sans jamais appliquer les valeurs humaines pour les porter au service des plus pauvres. Puis, les idéologues d’éventuelles révolutions sociales qui meurent avant de voir le jour car, elles ne sont que de purs concepts de l’esprit. C’est pour cette raison également que, jamais je ne fermerai ma gueule en tant qu’éducateur pour dénoncer les perversités de nos systèmes et y porter remèdes au quotidien, jusqu’au bout, sans jamais me lasser de vouloir humaniser notre société. Toujours, je témoignerai des carences que nos contextes socio-économiques génèrent et parlerai pour tous ceux et celles qui n’ont que le droit de se taire. Cela devrait être la vocation de tout acteur social et de tout être Humain.

    Et des perpectives enrichissantes pour une nouvelle éducation Populaire vécue dans l’humus des dures réalités des pauvres, en travaillant avec eux et non sans eux, car la libération des opprimés sera l’oeuvre des pauvres conscientisés, dont les éducateurs seront les humbles accompagnateurs des mutations radicales qui se préparent en vue de leur dignité humaine.

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • Abbé Jean Compazieu


    Homélie de la fête de la Sainte Famille ©


    sainte-famille-12.jpgTextes bibliques : Lire


    Dans le prolongement de Noël, nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Il s’agit d’une famille humaine toute simple mais totalement conduite dans la foi. Jésus, le Fils éternel du Père, s’est incarné dans une famille humaine, celle de Marie et Joseph. Ils sont unis par un amour intense, fondé sur celui qu’ils reçoivent de Dieu. C’est un exemple qui est proposé à toutes nos familles. Elles sont appelées à vivre d’un amour enraciné dans l’amour de Dieu. Bien vivre c’est vivre en aimant. Et cela ne sera possible que si nous puisons à la source de Celui qui est l’amour.

     


    En ce dimanche, nous entendons des lectures qui nous parlent des relations internes à la famille. La première lecture nous donne le témoignage d’Anne. Par ses prières insistantes, elle a reçu de Dieu un fils, Samuel. Et elle l’amène au temple pour le consacrer au Seigneur. C’est une manière de rappeler que les enfants n’appartiennent pas seulement aux parents. Ils sont à Dieu Père de tous les humains. La deuxième lecture insiste précisément sur ce point : nous sommes tous membres d’une famille humaine. Mais au jour de notre baptême, nous sommes entrés dans celle de Dieu. Cela nous confère une extraordinaire dignité.


    L’Evangile de ce dimanche nous montre que, pour Marie et Joseph, tout n’a pas été aussi simple qu’on aurait pu l’imaginer. Nous les voyons se rendre à Jérusalem avec Jésus pour la Pâque. Ils y restent huit jours, puis c’est le moment du retour à Nazareth. Le jeune Jésus reste à Jérusalem sans prévenir ses parents. Quant à eux, ils quittent la ville sans vérifier qu’il est du voyage. Cette séparation durera trois jours. Ils sont très inquiets : L’enfant a pu être enlevé par des brigands ou être victime d’un accident. Quand ils le retrouvent, ils lui sont part de leur angoisse. Et c’est là que nous entendons l’étonnement tout aussi sincère du Fils : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être. »


    A travers cette parole mystérieuse, nous découvrons que même des croyants fervents et profonds sont désarçonnés par le mystère de Dieu. Alors, nous ne devons pas être étonnés de comprendre si peu de choses : Rappelons-nous ces paroles du prophète Isaïe : « Mes pensées ne sont pas vos pensées, dit Dieu ; et mes chemins ne sont pas vos chemins. Marie elle-même ne comprend pas tout, tout de suite. Mais l’évangile nous dit qu’elle gardait dans son cœur tous ces événements. C’est ainsi que l’évangile de Luc nous montre un chemin à suivre : accepter de ne pas tout comprendre tout de suite, prendre le temps de la méditation.


    La foi de Marie n’a pas été un chemin plus facile que le nôtre. Un autre jour, vingt ans plus tard, Marie perdra de nouveau Jésus. Au pied de la croix, elle revivra une Passion crucifiante. Elle le retrouvera trois jours après. Il ne sera plus dans sa maison chez elle, ni au Temple de Jérusalem, mais chez son Père. L’événement de Pâques vient éclairer celui qui nous est rapporté dans l’évangile de ce dimanche. Tout l’Evangile nous montre que Jésus est vraiment passionné par son amour pour son Père. C’est cet amour qu’il commence à nous faire connaître aujourd’hui.


    En relisant plus attentivement cet évangile, nous découvrons une contradiction apparente : Jésus répond : « C’est chez mon Père que je dois être ». On aurait pu penser qu’il voulait rester au temple de Jérusalem. Or il revient avec eux à Nazareth. Il y a là un message important. Le véritable temple de Dieu ce n’est pas celui qui est construit avec des pierres. C’est son peuple. C’est chacun de nous. Etre chez son Père c’est se mettre au service de tous les hommes. Ce ne sera pas forcément dans l’enceinte du temple ni dans les églises. Nous sommes tous envoyés pour les rejoindre là où ils vivent. Ils sont tous appelés à faire partie de la Sainte Famille de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit. Les plus petits, les isolés, les malades, ceux qui se sentent en dehors de tout, ont la première place dans son cœur de Père. C’est de cette bonne nouvelle, qu’à la suite de Jésus, nous sommes tous appelés à témoigner.


    Nos familles de la terre ont pour mission de témoigner de cet idéal. Quand un homme et une femme se marient à l’église, c’est parce qu’ils reconnaissent que leur amour vient de Dieu. Ils veulent le faire grandir et le communiquer à leurs enfants. Ces derniers ont besoin de l’amour d’un papa et d’une maman pour s’épanouir et avancer dans la vie. Il nous faut réagir contre toutes les dérives du prétendu « mariage pour tous » qui tendent à détruire la famille naturelle voulue par Dieu. Notre pape et nos évêques se sont prononcés sur ce sujet. Ils dénoncent une polarisation sur ce sujet ; c’est à tel point qu’on en oublie des préoccupations prioritaires de beaucoup de nos concitoyens en raison de la crise économique et financière : fermeture d’entreprises, hausse du chômage, précarité croissante des familles les plus fragiles…


    Nous sommes dans l’année de la foi. C’est un don et une chance. La foi est une lumière qui éclaire nos vies ; elle nous pousse au témoignage joyeux, serein et convaincu. La foi est une amitié avec le Christ, le Fils de Dieu et unique sauveur du monde. En ce jour, nous te prions, Seigneur : Que ta Parole nous habite et fasse vivre chacune de nos familles. Conduis-nous sur le chemin que tu es venu nous montrer. Garde-nous fidèles à ton amour. Amen

    Sources : Revue Signes, L’intelligence des Ecritures (MN Thabut), Homélies pour l’année C (A Brunot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Intervention de Mgr Vingt Trois sur le « mariage pour tous)

    Source http://dimancheprochain.org

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    FI voix franciscaine                Décembre 2012

     

     

     

    Bénédiction de Noël...


     

    Cette année, trois membres de l’Equipe du Personnel de FI attendaient un enfant, nous avons donc suivi de près cette attente avec joie, crainte et anticipation jusqu’au moment merveilleux de la naissance. Chacune a mis au monde un beau garçon en bonne santé. Une sœur ne réalisait pas encore très bien qu’elle avait un nouveau petit frère. En entendant que la famille se rendait à l’hopital pour ramener le bébé à la maison, elle déclara « Pourquoi ne le laissons-nous pas là ? » L’expérience collective de la « grossesse »  nous a permis en ce temps de l’Avent, de mieux cheminer avec Marie tout au long de sa  grossesse, en attendant la naissance de son fils dans notre monde divisé et troublé …

    Il y a un paradoxe entre le fait que l’Avent signifie le commencement et le mois de Décembre marque la fin de l’année civile. Compte tenu du processus de restructuration au sein de FI pour garantir la viabilité à long terme, nous nous engageons également dans l’expérience des « fins » et des « recommencements ». Les deux constituent un défi à relever. C’est le moment de remercier particulièrement les membres du personnel qui quittent Franciscans International, et qui nous ont permis de réaliser beaucoup de ce que nous avons accompli en 2012 grâce à leurs compétences professionnelles et leur dévouement. Et en passant le relais à Frère Markus Heinze OFM, je le fais avec une profonde reconnaissance en remerciant tous ceux qui m’ont accompagnée lors de mes fonctions au sein de Franciscans International. Cela a été une expérience pleine de défis à relever, profondément enrichissante et une très belle leçon d’humilité. Dans ces derniers jours de l’Avent en attendant avec Marie, nous prions pour que le naissance de Jésus, son fils, apporte ce don de la justice auquel chacun d’entre nous aspire.

    Toute l’Equipe de Franciscans International vous transmet ses vœux debénédictions en abondance en ce temps de Noël et d’Avent.

     

    Sœur Denise Boyle fmdm
    Directrice Executive FI

     

     

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    Forum relatif aux entreprises et aux droits de l’homme


    Prof. John Ruggie, President du Forum relatif aux entreprises et aux droits de l’homme

    Il a été déclaré dans la Résolution 8/7 du Conseil des Droits de l‘Homme que « Les sociétés transnationales et autres entreprises ont la responsabilité de respecter les droits de l’homme ». C’est la première fois que les Etats, à qui incombe en premier lieu la mise en pratique des droits de l’homme, ont reconnu que les entreprises avaient aussi leur rôle à jouer dans ce domaine. En Juin 2011, le Conseil des Droits de l’Homme (en anglais HRC) a approuvé les Principes Directeurs sur les Entreprises et les Droits de l’Homme, un document qui joue un rôle majeur pour informer du travail accompli par le groupe des experts du Conseil des Droits de l’Homme dans ce domaine, le Groupe de Travail sur la questions des droits de l’homme en lien avec les sociétés transnationales et autres entreprises.


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    Le bilan des Droits de l’homme de l’Indonésie en Papouasie Occidentale


     

    Dans la roue de la 21ème session du Conseil des Droits de l’Homme (en anglais HRC) et la 14ème session de l’Examen Périodique Universel (EPU), Franciscans International (FI) a accueilli les défenseurs des droits de l’homme de Papouasie Occidentale, Indonésie, à Genève le 8 Novembre. Impliqué dans le Programme de Plaidoyer pour l’Asie-Pacifique, FI a organisé une table ronde qui a réuni des représentants des Missions Permanentes aux Nations Unies des Pays-Bas et d’Allemagne, et du Bureau du Rapporteur Spécial pour les Défenseurs des Droits de l’Homme, OMCT (en anglais World Organization against Torture) et Edmund Rice International. Les participants ont discuté de la situation des droits de l’homme actuelle dans les provinces de Papouasie. La question de la politique de fermeture de l’Indonésie a été soulevée car la communauté internationale, y compris les journalistes étrangers et les politiques, ne peuvent entrer en Papouasie Occidentale. Conformément aux débats menés par le Conseil des Droits de l’Homme (en anglais HRC) sur l’attitude d’intimidation et de représailles à l’égard des défenseurs des droits de l’homme, les participants ont évoqué les enlèvements dont l’armée indonésienne est responsable, posant d’énormes problèmes aux organisations de la société civile de la région. Beaucoup d’entre eux sont arrivés à la conclusion qu’alors que le gouvernement Indonésien reprochait aux Papous Occidentaux l’assassinat récent de deux journalistes allemands et australiens visitant la région, ces deux évènements ont été utilisés comme stratagème pour criminaliser les défenseurs des droits de l’homme, les étiquetant comme « terroristes », et pour utiliser la force de manière excessive contre eux.

    En savoir plus

     
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    En route pour la mise en œuvre - une manifestation parallèle évalue l’impact de l’EPU


    Les panelistes

    La publication la plus récente de UPR-Info « Examen Périodique Universel : en route pour la mise en oeuvre » sert d’outil inestimable pour les organisations de la société civile travaillant pour promouvoir et défendre les droits humains. En donnant un aperçu d’une analyse approfondie unique de la mise en œuvre des recommandations faites aux Etats lors de leurs Examens, cette étude permet de mieux comprendre le potentiel de l’EPU en tant que mécanisme pour promouvoir les droits de l’homme et les tendances de la mise en œuvre des recommandations. Aucune recherche approfondie n’a jamais été menée sur la mise en œuvre des recommandations de l’EPU sur le terrain. Le rapport a été présenté lors d’une manifestation parallèle le 24 Octobre organisée par UPR-Info. Les conférenciers lors de cette manifestation étaient : Mr Roland Chauville,Directeur d’UPR-Info. Madame Harriett Berg, Conseiller-Ministre de la Mission Permanente de Norvège, Mr Razvan Rotundu, Conseiller pour la Mission Permanente de Roumanie, et Madame Francesca Restifo, Directrice  du Plaidoyer International de FI.

    Source http://www.franciscansinternational.org

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  • Les membres des Fraternités
    de l'Ordre Franciscain Séculier
    de la région de Sherbrooke par l'animateur de ce site,
    vous souhaitent le plus beau des Noëls
    et une Bonne, Heureuse et Sainte Année 2013

    et au nom de ma famille

     

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    Vidéos et chants de Noël


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  • Lettre ouverte d'Élisabeth à...
    Bonjour Alice,

    bénitier Oui, nous sommes tous  enfants d'un même père, le créateur de ce monde et de tout ce qu'il contient,  nous sommes tous les descendants d'Adam, le premier homme, formé  à l'image et à la ressemblance de Dieu et donc tous frères. Aucun d'entre nous n'est exlu de cette grande famille.  Mon article  sur le baptème,  se place sur un autre plan,  celui de la relation, celui d'un mode relationnel qui nous est proposé. Il s'agit, en conscience de devenir fils, de naitre une seconde fois  dans l'eau et l'esprit.Il s'agit de faire Noël en nous.  Noël c'est  la fête de la nativité, la célébration de la naissance du Christ, c'est à dire  de l'entrée dans l'Histoire et dans notre histoire personnelle, de l'Immanouel, Dieu avec nous. Si nous n'oublions pas de fêter somptueusement et avec ferveur  la naissance de ce  prince  de la paix, dans une crêche, nous oublions trop souvent de le faire naitre en nous, de le mettre nous aussi au monde. Nous avons à mettre au monde notre christ, la parcelle messiannique, unique et singulière qui est en chacun d'entre nous, notre verbe et l'incarner dans notre chair afin qu'il n'y ait plus que lui qui vive. Que nous soyons les yeux, les mains, les pieds de l'Amour en marche. Au coeur de la nuit la plus longue , vient au monde, celui qui est la Lumière du monde, l'Ayelet a Chakhar, la Biche de l'aurore du Psaume 50, la Biche du sacrifice,  de celui qui donne sa vie pour le  rachat et le salut du monde. A son imitation, du coeur de nos ténèbres nous devons faire jaillir cette lumière si particulière de la divine miséricorde qui est offrande et don gratuit de nos vies. Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimé, ainsi l'on reconnaitra que vous êtes de mes disciples. Aimer jusqu'à donner sa vie pour l'autre. A Noêl nous fêtons la naissance d'une rencontre d'amour, celle du fiat de Dieu avec celle du fiat de l'homme dans l'épaisseur d'une nuit étoilée, dans la fragilité d'un nouveau né, dans l'intimité secrête d'une grotte.
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  •  Bergers ou rois mages?

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    Crèche traditionnelle (photo : Internet)

    Lire Luc 2,1-16 et Matthieu 2,1-14

    Depuis mon enfance, chaque année, pour Noël, nous décorons un sapin en famille et, sous l’arbre, nous déposons une crèche. Elle contient tous les personnages traditionnels : Jésus, Marie, Joseph, le bœuf, l’âne, les bergers, les anges et les rois mages.

              Sans le savoir, mes parents contribuaient au mélange de deux récits bibliques assez différents. Deux passages évangéliques racontent la naissance de Jésus : l’un que l’on trouve dans l’évangile de Matthieu et l’autre que l’on trouve dans celui de Luc. Le problème, pour ceux qui interprètent la Bible de façon littérale, est que ces deux récits sont très différents et même difficilement conciliables. Je vous propose de les lire, en prêtant attention aux différences.

              Commencez par aller lire le récit de Luc. Retenons certains éléments : il y a un recensement, la famille quitte Nazareth pour aller à Bethléem, Jésus est déposé dans une mangeoire, des bergers rendent visite à l’enfant et une chorale d’anges se manifeste. Notons aussi l’atmosphère générale de joie.

              Allez maintenant lire le récit de Matthieu. Chez cet évangéliste, le récit est centré sur la visite de mages venus de l’Orient et sur la fureur du roi Hérode qui veut faire tuer le nouveau roi. Pour ce qui est du lieu, la famille habite Bethléem, puis doit fuir en Égypte, comme un songe le fait comprendre à Joseph. Un climat de peur règne dans ce récit, qui va déboucher sur le massacre des enfants de Bethléem et des environs. Pas question ici de recensement, de mangeoire, de chorale d’ange ou de bergers!

              Nous avons donc deux récits très différents de la naissance de Jésus. La tradition chrétienne les a amalgamés en une histoire où l’on retrouve à la fois les bergers et les mages. Pourtant, les seuls éléments communs aux deux récits sont la naissance à Bethléem et les noms des trois membres de la famille. Comment expliquer ces différences pour un même événement?

              Il faut d’abord se rappeler que ces récits sont composés environ quatre-vingts ans après cet événement. Aucun disciple n’était présent lors de la naissance de Jésus. De plus, ces récits s’insèrent dans une riche tradition de récits d’enfances des grands hommes de l’Antiquité. L’intérêt pour leur enfance ne se manifeste qu’après leur carrière et les récits comportent souvent une touche de merveilleux ou une intervention divine qui sert à montrer que, dès l’enfance, ils étaient promis à un destin exceptionnel.

              La valeur historique de ces récits de naissance, autant celle de Jésus que celle des personnages de l’Antiquité, n’est donc pas très fiable. Pourtant, ils sont utiles pour la compréhension du personnage de Jésus et c’est pourquoi ils font partie de l’introduction des évangiles de Luc et de Matthieu. Voici comment chacun utilise le récit de la naissance pour décrire Jésus.

    L’évangile de Matthieu

              L’évangile de Matthieu s’adresse à une communauté chrétienne encore très proche de ses racines juives. Il veut présenter Jésus comme l’aboutissement des promesses des Écritures. Jésus devient en quelque sorte un nouveau Moïse. On trouve en effet ici beaucoup d’éléments communs avec l’enfance de Moïse : désarroi d’un père, intervention de Dieu dans le sommeil, révélation que l’enfant qui va naître sauvera son peuple et un roi qui fait massacrer des enfants. D’ailleurs, dans l’histoire racontée par Matthieu, Jésus et ses parents s’enfuient en Égypte, là où l’histoire de Moïse a commencé. Les lecteurs doivent comprendre que Jésus continuera l’œuvre de Moïse et sauvera son peuple, comme Moïse a libéré le sien.

              La présence de mages de l’Orient annonce l’universalité du Royaume de ce nouveau roi. D’ailleurs, la colère d’Hérode montre bien qu’il a saisi l’importance de celui qui est déjà annoncé comme le roi des Juifs.

    L’évangile de Luc

              Luc s’exprime dans un style complètement différent de celui de Matthieu. Son récit s’apparente à celui des naissances de héros, accompagnées d’hymnes liturgiques. Sa visée est de révéler aux lecteurs l’identité de Jésus, dès sa naissance, telle qu’elle sera reconnue, par ses disciples, après sa résurrection. Ce sont les anges qui sont porteurs de cette révélation, puisqu’elle ne peut venir d’un raisonnement humain. Dès le récit de sa naissance, le lecteur sait donc que Jésus est Sauveur, Christ et Seigneur, des titres qui pourtant ne lui seront donnés qu’après sa résurrection.


              L’évangile de Luc accorde toujours une bonne place aux exclus et aux petits. Cette préoccupation apparaît dans le choix d’un lieu très humble pour les premières heures de Jésus : tout de suite après sa naissance, il est déposé dans une mangeoire d’animaux. La présence de bergers dans les environs poursuit le même objectif : c’étaient des gens pauvres, peu instruits, qui vivaient en marge de la société. Ils seront les premiers à rencontrer Jésus. On trouve dans l’Ancien Testament toute une tradition entourant les bergers. Ils font partie de l’histoire d’Abraham, de Moïse et de David; ils possèdent une expérience forte de Dieu et jouent un rôle important à l’intérieur de la communauté.

    Luc et Matthieu ont donc rédigé des récits de la naissance de Jésus complètement différents. Chacun, avec son génie littéraire propre, a voulu faire comprendre qui est Jésus, dès sa naissance. Ces deux portraits dissemblables illustrent bien ce que nous affirmions dès l’introduction : la vérité des livres saints va bien au-delà de l’exactitude historique des faits. En utilisant les outils de leur culture, ils nous ont transmis leur compréhension de la personne de Jésus, éclairée à la fois par sa mort-résurrection et par une relecture de l’Ancien Testament.

    Sébastien Doane

    Source www.interbible.org

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  • Noël jour d'une naissance exceptionnelle !

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    Jamais, l’humanité n’aurait pensé qu’un petit bébé souriant ou pleurant, aurait à ce point révolutionné le Monde. Il est vrai, qu’un enfant semble si fragile qu’il nous est difficile de projeter dans l’avenir son devenir.
     

    Certains mioches souriants et paraissant joviaux dès la naissance sont devenus par la suite, à l’âge adulte, de terrifiants dictateurs. C’est en cela que l’éducation prodiguée par Marie et Joseph est source d’exemplarité. En effet, Dieu n’a pas choisi d’envoyer Son Fils dans n’importe quelle famille. Marie ainsi que Joseph sont donc les élus de Dieu Amour. Lui seul sonde les cœurs et les reins. Il est donc à même de savoir ce que renferme l’esprit humain.
     

    Jésus assume totalement notre condition d’hommes et de femmes. Il grandit à l’ombre de son père terrestre, Joseph, qui l’initie à l’art de la menuiserie. Jésus apprend avec ses copains, à, la fois les merveilles de la vie ainsi que ses horreurs. Jésus travaille comme pour initier l’Humanité à une spiritualité nouvelle qui est celle de trouver en des gestes répétitifs la grandeur de les effectuer avec Amour. En effet, cela change tout. Le regard s’en trouve modifié ainsi que l’appréhension même des événements qui surviennent. Nos yeux sont gorgés d’Amour et de Tendresse et ne saurait voir dans l’autre les ombres qui tapissent son âme.


    Jésus devenu oint donc, Christ nous apprend de façon pédagogique à trouver les lumières flamboyantes de nos rencontres, nos voyages, nos paysages intérieurs et, même nos désespoirs. Il est venu nous montrer que dans les peines les plus profondes, nos larmes sont des perles de cristal. Il est venu apporter la Joie incommensurable, celle qui vient du tréfonds de notre âme et que nul ne saura ravir. Il savait bien que les êtres humains avaient des tendances dépressives incontrôlées.


    Cela fait deux mille ans que nous fêtons son exceptionnelle naissance. Quoique que tout bon théologien sait pertinemment que les dates de sa venue sur terre sont entièrement faussée. Tout reste aléatoire dans ce surgissement au cœur de notre société.


    Et pourtant, Noël est fêté dans le monde entier et surtout de façon ostentatoire par les non-croyants. Une vieille dame me dit un jour que cela était honteux de s’offrir des cadeaux en famille ou entre amis, alors que l’on ne croit en rien. Je lui répondis que je m’en fichais à partir du moment où cela pouvait conduire à des comportements fraternels de personnes qui ne se sont plus parlées depuis des années.

    Il ne manquerait que les chrétiens revendiquent Noël comme étant leur Fête en excluant les autres qui ne croient guère en Dieu.


    Noël appartient à tout le monde ! Si nous mettons sur le côté nos Frères et Sœurs, même incroyants, c’est que nous pensons détenir une vérité immuable. Or, le propre de la vérité est de se confronter à d’autres approchent pour évoluer constamment. Si nous refusons d’admettre cette réalité, il est évident que nous régresserons mentalement. Les Évangiles s’écrivent chaque jour avec le stylo de notre vécu. La Bible est loin d’être un livre figé qu’il nous faut méditer avec le cœur du passé. Sinon, nous ne sommes pas des Témoins du Christ mais des fanatiques qui pensent que ce livre révélé ne peut plus rien nous révéler. C’est alors que nous sommes morts pensant ne plus rien découvrir dans la Parole de Dieu. Il nous faut spiritualiser chaque instant de notre existence. Lui donner les couleurs d’une créativité toujours à réinventer. Les artistes même totalement incroyants se dévoilent être les plus spirituels. De plus, ils nous apportent l’esprit de Fête chaque jour. Pour eux, la Vie est une oeuvre magnifique devant laquelle nous devons nous émerveiller.

     

    Actuellement, la société est triste à en crever. Le Pouvoir d’achat, le chômage en perpétuelle augmentation, l’égotisme des gens, les parachutes dorés qui ne font que scintiller sur les visages des patrons escrocs...


    Bien-sûr, j’en passe et des meilleures. Je pourrai vous parler des meurtres sur enfants, des viols et d’autres animalités commises par les humains que nous sommes.

    Il nous faut chercher sans cesse, la possibilité saine d’échapper à cette psychopathie ambiante. Il nous faut deviner la convivialité des rapports relationnels. Pour cela, je puis dire que je fais partie des premiers chercheurs en ce domaine. De plus, je suis un homme extrêmement dangereux car, je ne pense pas que l’argent soit d’une importance fondamentale pour aimer la Vie. Oui, j’aime la vie même quand elle me fait la gueule. J’essaie de lui sourire et voilà qu’elle se met de nouveau à rire aux éclats.


    Bien-sûr, il faut un minimum décent pour se nourrir et faire bien vivre ses enfants. Mais, le pognon et la joie ont toujours finis par divorcer. En fait, le mariage n’avait jamais été consommé.

    Alors, si Noël vous réchauffe intérieurement et vous fait tressaillir de bonheur. Profitez-en, que vous soyez croyant ou non. Notre société a besoin de rites fondateurs pour s’exprimer.

    Je le répète, au risque de passer pur un vieux sénile : Noël appartient à tout le Monde.

    Et ce tout le monde, c’est aussi les pauvres et les SDF qui crèvent doucement de froid. C’est l’enfant qui sent dans les yeux de ses parents un vague sentiment d’indifférence. Ou ce sont les coups donnés par un père alcoolique qui sombre dans l’inhumanité. C’est la personne âgée qui devra se payer une émission stupide à la télévision car, les membres de sa famille ne veulent plus la voir. Ils ont trop peur ce jour-là de regarder le miroir de leur propre vieillissement.


    Noël est une Fête ouverte à tous les vents. C’est une fracture du crâne qui fait entrer les autres, tous les autres. Ce sont des souvenirs qui ne se souviennent que des agréables moments. C’est une étoile qui brille dans le ciel de notre firmament. C’est la pureté de la neige qui nous rappelle la noirceur de notre âme.


    Noël est aussi la Fête de l’Esprit saint qui orientera nos aspirations à l’orée de l’année nouvelle pour que nous puissions être des combattants inlassables pour une Terre plus harmonieuse et plus Humaine.


    Noël est la prière que nous formulons dans le silence de notre cœur pour vivre en surabondance le Bonheur d’être aimé de Dieu ainsi que nos Frères et sœurs incroyants.

    Noël, si nous l’analysons théologiquement, est la réconciliation des contraires. Donc, la parfaite entente entre les peuples et les cultures différents. Entre les hommes et femmes différents également.

    Noël est la plus conséquente Fête de l’Amour d’où qu’il vienne. Alors, Fêtons ensemble l’apparition de Jésus qui est venu pour nous dire de vivre en bon commerce avec autrui.

    Et si nous offrons quelques cadeaux, n’oublions pas que cela est une partie de nous-même que nous donnons aux autres.

    Vraiment, Noël est une Fête internationale contre la bêtise et pour l’intelligence de l’Amour offert.

    C’est la Fête de libération ontologique de nos aliénations de toutes sortes.

    Puissiez-vous le vivre dans le recueillement de votre être afin que jaillisse en vous des pensées d’inviolable Respect pour tout ce qui vous environne au fil des années.

    Cette Fête s’accomplit réellement lorsqu’elle est intégrée comme n’étant pas éphémère, mais durable dans le temps.

     

    Bruno LEROY.

     

    Ps : Joyeux Noël à toutes et Tous...Nous nous retrouverons au seuil de l'Année Nouvelle !

    Bien Fraternellement, Bruno.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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