• Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Contaminés par l’Amour

    Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire - 15 fev. 2015

     

     Textes bibliques : Lire

    En écoutant la première  lecture, nous avons pu nous poser quelques questions : pourquoi des prescriptions aussi terribles face à la lèpre ? Pourquoi être obligé de porter des vêtements déchirés et de se présenter en tant qu’impur ? Il faut savoir que cette maladie était l’un des fléaux les plus redoutés du Moyen Orient. A l’époque, on ignorait la médecine et on ne voyait que la contagion. Il n’y avait d’autre solution que l’isolement. Le malade était donc « excommunié ». Il était exclu du camp ou de la cité.  

    Cette maladie redoutable était comme une image du péché, non par son origine mais par ses effets, la défiguration et la contagion. Nous, chrétiens, nous savons bien que l’image de Dieu en nous est abîmée par le péché. Il provoque une défiguration bien plus grave que celle de la lèpre. Notre complicité dans le péché est pire que la contagion de cette maladie. Il se propage bien plus vite.

    Mais avec Jésus, le mal n’a pas le dernier mot. Il ne craint pas de braver les interdits en touchant le lépreux. Cette liberté qu’il prend a sa source dans son amour pour Dieu et pour le prochain. C’est un amour sans frontière qui ne craint pas de bousculer les règlements. C’est ainsi qu’un jour,  Jésus guérit un infirme le jour du Sabbat. Il explique à tous que le Sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le sabbat. C’est dans le même esprit que saint Augustin donne ce conseil : « Aime et fais ce que tu veux. » La liberté est servante de l’amour. C’est l’amour qui la rend authentique et vraie.

    Quand l’amour n’est entravé par rien ni personne, c’est lui qui devient contagieux. Et c’est ce qui arrive. Non seulement Jésus n’est pas contaminé par la lèpre mais c’est lui qui contamine le lépreux. L’humanité de Jésus est porteuse de vie divine. Elle est instrument du salut. Sa sainteté agit dans toute la race humaine. En touchant le lépreux, il met sa chair saine en contact avec la chair pourrie de l’excommunié.

    Du coup, c’est cette humanité qui est contaminée par la vie, la santé et la sainteté de Dieu. La contagion est inversée. Elle a joué dans le sens contraire. C’est la santé qui met en péril la maladie, la vie qui contamine la mort. L’amour l’emporte sur la haine. Voilà une bonne nouvelle pour  nous aujourd’hui. Comme ce lépreux, nous pouvons nous approcher de Jésus et le supplier : « Seigneur, prends pitié ! » Et il sera toujours là pour nous dire : « Je le veux, sois purifié. »

    On a dit que Jésus semble le premier étonné en découvrant la puissance de l’amour qui l’habite. Il demande impérativement au lépreux guéri de garder le secret. Mais nous savons bien qu’un secret c’est quelque chose qu’on ne dit qu’à une personne à la fois. Au bout d’un certain temps, tout le monde finit par le connaître. Si Jésus donne cette consigne c’est parce qu’il craint l’admiration des foules. Il ne veut pas qu’on le prenne pour un faiseur de miracles. Il ne cherche pas à faire du merveilleux pour en mettre plein la vue. Sa mission première c’est de « chercher et sauver ceux qui étaient perdus. »

    L’homme a donc été purifié. Sa lèpre a disparu. Il ne sera plus un exclu. Son être profond est réorienté et réhabilité. Il ne lui reste plus qu’à rencontrer le prêtre pour être réintégré dans sa communauté. Le grand message de cet Évangile c’est un appel à nous laisser toucher par cet amour infini du Christ. Devant lui, nous nous reconnaissons défigurés par le péché. Mais il ne se lasse jamais de nous accueillir et de nous pardonner. Son amour pour nous dépasse infiniment tout ce que nous pouvons imaginer.

    Saint Paul a passé une partie de sa vie à persécuter les chrétiens. Mais il s’est laissé toucher par lui sur le chemin de Damas. Il s’est efforcé de l’imiter. Avec lui, la bonne nouvelle a été annoncée à tous ceux qui étaient loin de Dieu. Les païens sont introduits dans la communauté au même titre que les autres. Comme Paul et bien d’autres après lui, nous avons à réorienter notre vie vers le Christ. Le Carême qui s’annonce pour mercredi prochain nous donnera l’occasion de nous mettre en chemin et de tomber à genoux. Nous ferons nôtre cette prière : « Si tu le veux, tu peux me purifier ». Oui, que toute notre vie soit imprégnée de ton amour afin que nous puissions le communiquer à tous. Amen

    Sources : revues signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Panorama (Évangile médité), Homélies pour l’année B (Amédée Brunot), Homélies pour l’année liturgique B (Simon Faivre)
    source http://dimancheprochain.org
    ------------------------------------------------
    Articles récents

     


    votre commentaire
  • PAPE – Le pape, porté ONU ?

    2015 Pape et ONUUne petite information en passant, concernant les mois à venir. Le programme du voyage du pape aux Etats-Unis se précise

    Ce séjour aux Etats-Unis dévrait se dérouler du 22 au 27 septembre. Arrivé à Washington où il devrait notamment prononcer un discours devant le Congrès, le pape rejoindra le 24 après midi La « Big apple ». A New York, en effet, dans la matinée du 25, il assistera à l’ouverture du sommet de 3 jours consacré au développement durable, au siège des Nations Unies. Le discours qu’il y prononcera fera sans doute écho à l’encyclique qui s’annonce pour juin prochain. Et interpellera sans doute les nations qui se retrouveront à Paris deux mois plus tard, pour tenter de trouver un accord contraignant de manière à limiter le dérèglement climatique en cours. Ensuite, est prévue une rencontre inter-religieuse qui, elle aussi, pourrait bien être le lieu d’un appel fort à la mobilisation des consciences à travers la planète.

    DL

     Source https://ecologyandchurches.wordpress.com
    -----------------------------------------------------------

    Articles récents

     


    votre commentaire
  • Aidons les jeunes à construire leurs rêves.

    11802_513539785362176_2005045764_n.jpg

    Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

     Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.

     Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.

     Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseiller et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires.

     Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot  :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes.

     Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité.

     Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

     Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse, il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Soeurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser.

     Mais, pour agir sur le racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures.

     Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/
    ----------------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Elisabeth Smadja

    Note de OFS-Sherb - Nous sommes heureux de te retrouver Élisabeth. Merci pour ton important partage.

    *******************************

    Chères lectrices et chers lecteurs, je vous propose une série d'article basés sur les lettres hébraïques. Une lettre décryptée, très simplement plus un mot qui commence par cette lettre. il y a 22 lettres dans l'alphabet, j'explique en quelques phrases d'introduction le pourquoi, le sens de ce travail, de cette approche pour dialoguer avec le Verbe de Dieu.

    Des lettres et des chiffres.

    Nous allons entrer avec la série des articles à venir dans un parcours évangélique de la foi à travers les vingt deux lettres de l’alphabet hébraïque qui sont également des chiffres, de la première lettre Aleph, alpha en grec, à la dernière Tav, Oméga, pour un dialogue intime et singulier avec le Verbe divin qui a revêtu notre humanité pour que nous revêtions sa divinité dans l’offrande de sa vie.

    Le livre du Zohar, nous enseigne que les lettres préexistaient à la création du monde, Dieu jouait avec elles et les contemplait. Elles faisaient ses délices et c’est avec elles qu’Il créa, dans un dire, le monde et tout ce qu’il contient.

    La tradition rabbinique nous enseigne que deux Thora  furent données à Moïse sur le mont Sinaï, la Thora écrite appelée le Pentateuque et la Thora orale, qui donne les clés  pour lire autrement le texte et entrer dans ce jeu sacré et jubilatoire de l'interprétation qui ouvre l'esprit et rassasie l'âme. La liberté de chaque homme est engagée dans ce jeu du sens pour une relecture de son histoire personnelle à l’aune de l’histoire sainte pour en faire une bonne nouvelle à l’imitation de Jésus Christ.

    Les clés les plus connues  et les plus employées sont les suivantes:

    1) Le  Tserouf la permutation des lettres dans un mot.

    2) La vocalisation différente du mot. L'hébreu étant une  langue consonantique aucune voyelle n'apparaît pour lire le mot avec certitude.

    3) La coupure d'un mot. Selon le livre du Zohar, Dieu a donné la Thora comme une parole dite en un souffle ininterrompue, une succession de lettres sans aucune séparation qui commence par la lettre bèt de Béréchit(au commencement) et se termine par la lettre lamèd d'Israël( Deutéronome) formant le mot  lèv, coeur. Dans Sa Thora Dieu donne Son coeur à l'homme pour que celui ci Lui dans sa liberté d'aimer Lui donne le sien, qu'ils battent à l'unisson dans un cœur à cœur, souffle à souffle d’un continue et personnel. 

    4) La guématria  le compte numérique d'un mot, chaque lettre en hébreu étant  aussi un chiffre. On rapproche les mots qui ont la même valeur,  le même poids d'énergie divine pour saisir en quoi ils se répondent.

     Des lettres et des chiffres - Article no 1 א

    א

     ALEPH

     Cette lettre est à la fois une consonne et une voyelle muette ; elle a de multiples sens: boeuf, chef, enseignant et symbolise Dieu en tant que créateur et Père.

    Son nom, aleph est composé de trois lettres que je peux lire, el pé, la bouche de Dieu en pratiquant une césure du mot.

    La bouche divine qui dans un souffle continue et ininterrompue, en une parole silencieuse donne la vie gratuitement à Son monde et à toutes ses créatures. Aleph c'est la bonté de Dieu qui fait rayonner son soleil sur les bons comme sur les méchants.

    Elle est la source divine qui féconde et engendre toutes les autres lettres qui combinées entre elles écriront une infinité de mots et d’histoires.

    Le chiffre 1 lui correspond, mais pas celui qui commence nos comptes. Il s’agit du Un qui contient le tout et qui donne la vie au tout. Le Un qui se démultiplie dans la création en une infinité de possibles, orchestré en retour par le oui formidable de cette dernière lu comme le consentement de l'époux à l'épouse, de la matière à l'esprit, du fini à l'infini pour toujours plus d’amour.

    La lettre Aleph ne se prononce pas, c'est le Silence, le silence d'où nait la parole, la création, le fini.

    Un se dit ehad en hébreu. Le poids sémantique des lettres de ce mot est13 comme celui du mot aavah amour. Aimer c'est ramener ce qui est divisé, éloigné, à l'Un, à la source. C'est le message et la mission du Christ qui est venu pour faire la volonté du Père et nous ramener à Lui, à ce souffle de vie divine. Le compte numérique des trois lettres qui forment le mot aleph est 111, trois fois un, pour la Sainte Trinité Une

    Aleph nous invite à l’écoute du silence dans le recueillement à l’heure de l’oraison. Dans ce silence intérieur, dans la chambre, « dans le secret », elle nous invite à nous recentrer et à nous unifier ; à considérer les événements de notre existence en les reliant au Un dans un retour par le Fils, dans le frère, au Père car la voie du retour à l’Un est celle de l’amour du prochain comme nous allons l’expliquer en déployant le sens des trois lettres qui composent le mot Ehad. aleph(le Père), hèt( la barrière) et dalèt ( la porte). En passant par « celui qui est la porte » je rencontre dans le Père, le frère ah (alèph hét). Pour cela je dois aller à la crête had (hèt dalèt) de mon être, lieu de ma fragilité la plus extrême en traversant et en surmontant toutes les barrières hèt des épreuves qui deviennent alors de véritables leviers sur lesquels je me hisse pour que croisse et vive en moi le fils.

    Elisabeth Smadja - auteure

    son dernier livre est sorti en juin 2014 AUX SOURCES HEBRAIQUES DE LA FOI CHRETIENNE

    --------------------------------------------------

    Catégorie

    votre commentaire
  • Le miel, la douceur évoquant le divin et la sensualité

    miel

     
    Substance sucrée produite naturellement par les abeilles à partir du nectar des fleurs, le miel évoque la prospérité, la douceur, le plaisir de la sexualité ainsi que ce qui est donné directement par Dieu.

    L’abondance de la terre

         La description de la Terre promise comme un pays ruisselant de lait et de miel (Ex 3,8) est un refrain qui revient constamment pour montrer l’abondance et la bénédiction de Dieu sur cette terre.

    La douceur de la parole

         À l’époque biblique, il n’y avait pas beaucoup d’aliments au goût sucré. Le bon goût du miel a été utilisé comme symbole de la douceur de la parole de Dieu. « Tes paroles sont plus douces que le miel » (Ps 119,103). Le prophète Ézéquiel reprend cette image lorsqu’il mange un rouleau des Écritures compare son goût au miel. « “Toi, l’homme, remplis ton ventre et nourris ton corps avec ce rouleau que je te donne.” Je le mangeai donc et, dans ma bouche, il eut un goût aussi doux que le miel. » (Ez 3,3)

    Le plaisir de la sexualité

         Le Cantique des cantiques emprunte la symbolique du miel à deux reprises pour évoquer le plaisir de la sexualité. « Tes lèvres, ma fiancée, distillent le miel vierge. Le miel et le lait sont sous ta langue. » (Ct 4,11) On retrouve dans ce verset le lait et le miel de la Terre promise, mais ici ils évoquent une sensualité qui n’était pas présente dans le récit de la conquête de Canaan.

          « Je viens à mon jardin, petite sœur, ma promise, et j’y fais ma cueillette de myrrhe et d’herbes parfumées; j’y mange mon rayon de miel, j’y bois mon vin et mon lait. Amis mangez, mes amis, buvez, enivrez-vous d’amour. » (Ct 5,1) Pour commenter ce verset, la TOB indique en note de bas de page : « Il vient et jouit d’elle ». Il n’y a plus aucun doute sur la sensualité associée au miel.

         Le livre des proverbes utilise aussi cette symbolique pour parler de la tentation des relations adultères : « Les sollicitations de la femme d’autrui sont sucrées comme le miel, onctueuses comme l’huile. » (Pr 5,3)

         D’ailleurs, l’expression contemporaine « lune de miel » montre que notre culture contemporaine a gardé le miel comme reflet de la sensualité conjugale.

    Le retour à la nature

         Les évangiles soulignent que Jean Baptiste se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage (Mc 1,6). Il ne s’agit pas d’un choix nutritif arbitraire. Jean vivait au désert et se nourrit exclusivement de ce qui est naturel, de ce qui lui est donné directement par Dieu. Le miel est la nourriture parfaite pour ce prophète radical qui prône un retour à Dieu.

    La modération a bien meilleur goût

         Terminons en citant le livre des proverbes qui suggère de manger du miel avec modération. « Si tu trouves du miel, n’en mange pas trop, sinon tu en seras dégoûté au point de le vomir. » (Pr 25,16) Peut-être que l’auteur de ce proverbe en a fait l’expérience…

    Sébastien Doane

    source www.interbible.org
    ----------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Homélie du 5ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Dimanche de la santé

     

     Textes bibliques : Lire

    Les textes liturgiques de ce dimanche nous parlent de la souffrance. Nous avons d’abord entendu la prière de Job. Voilà un homme qui a tout perdu, ses biens, sa famille, sa santé ; il est profondément atteint dans son cœur et dans sa chair. En lui, tout est contradiction : il désespère et il espère ; il blasphème et il adore ; il en appelle à Dieu et contre Dieu. Cette souffrance, beaucoup la connaissent : c’est celle de nombreux malades, des adultes, des jeunes et même des enfants. En ce dimanche de la santé, notre regard est tourné vers eux et vers ceux et celles qui les accompagnent, les personnels soignants, les familles et les bénévoles qui vont leur rendre visite. Notre mission de chrétiens est aussi de les porter dans notre prière. Par notre qualité de présence, nous voulons témoigner d’un Dieu qui rejoint chacun au plus profond de sa détresse.
    Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle aussi de la souffrance. Mais ce n’est pas celle qui vient de la maladie. Il s’agit de celle qu’il  trouve en annonçant l’Évangile de Jésus Christ. Sa  vie a été marquée par des persécutions, des privations et des épreuves de toutes sortes. Mais tout au long de son ministère, il s’est efforcé de proclamer l’Évangile de Jésus Christ sans chercher des avantages matériels. Son seul but est de gagner le plus grand nombre au Christ. Lui-même disait : « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile.
    Beaucoup le font actuellement au péril de leur vie. Comment ne pas penser à tous ces martyrs de la foi en Irak, en Syrie, en Corée du Nord, en Afrique et dans de nombreux autres pays. Comme Job, nous faisons monter cette prière vers le Seigneur : « Des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur… Que ton oreille se fasse attentive au cri de ma prière.
    L’Évangile nous montre la réponse de Jésus à celui qui souffre. Il est venu pour que tous les hommes aient la vie en abondance. Il rejoint chacun là où il en est. L’Évangile de ce jour commence par la guérison de la belle-mère de Pierre. Il la prend par la main et la fait lever. C’est l’image de ce qu’il veut faire pour nous. Nous sommes souvent paralysés par la fièvre du péché, de la rancune et de l’orgueil sous toutes ses formes. Mais le Seigneur Jésus nous rejoint. Il nous remet debout pour que nous puissions nous mettre su service de nos frères. S’il nous redonne la santé de l’âme et du corps, c’est pour que nous puissions redonner de l’espoir et de l’amour autour de nous.
    Le soir venu, on amène à Jésus de nombreux malades et possédés. Saint Marc nous dit que « la ville entière se presse à sa porte ». Avec une attention infatigable, Jésus se met au service de ces malades et de ces possédés. Il soigne un grand nombre de malades et chasse beaucoup de démons. Mais il y a une chose très importante qu’il ne faut surtout pas oublier : le Christ ne se contente pas de guérir des malades. Son but premier c’est de sauver tous les hommes. Un jour il a dit que le Fils de l’Homme est « venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». Nous pensons aux malades qui reviennent de leur pèlerinage à Lourdes. Tous ne sont pas guéris. Mais ils nous disent qu’ils ont été transformés par cette rencontre avec le Seigneur.
    Suite à cette journée extraordinaire, Jésus aurait pu se mettre en avant pour montrer sa puissance. Or c’est exactement le contraire qui se passe. Il se retire dans un lieu désert pour prier. Il a besoin de ce cœur à cœur avec le Père. Ses amis le retrouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche ». « Tout le monde… » ce sont les pêcheurs du lac, les paysans, les malades, les estropiés, ceux et celles qui attendent d’êtres guéris… Mais qui cherchent-ils ? Celui qui les console et les guérit ? Celui qui chasse les démons ? Celui qui répond à leurs besoins immédiats ? Ce que Jésus voudrait leur offrir est bien plus grand et bien plus beau. Il s’agit de la Vie Eternelle. Son grand désir, c’est de rassembler tous les hommes dans son Royaume.
    En ce jour, le Seigneur nous invite à le rejoindre dans ce « lieu désert » pour un temps de prière. Nous lui confions tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la souffrance et la maladie. Nous prions  également pour tous ceux qui les accompagnent. Et comme pour la belle-mère de Pierre, cette rencontre avec le Seigneur nous permettra de repartir en tenue de service. Avec Jésus, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée à tous les désespérés du monde.
    En communion avec tous les chrétiens du monde entier, nous supplions le Seigneur : « O Seigneur, guéris-nous. O Seigneur, sauve-nous. Donne-nous la paix. »
    Sources : revues Feu Nouveau,  lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye), Plaquette du dima

    Source http://dimancheprochain.org
    --------------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire