• Notre sœur et amie Suzanne Giuseppi Testut nous partage sa…

     

     Conférence de Carême

    Perpignan le 6 mars 2016

    Sains François d'Assise et la miséricorde

     Chaque fois que François et ses frères entraient dans une église, ou même, quand ils apercevaient un clocher, ils disaient cette prière :

    Nous t'adorons, Seigneur Jésus Christ, dans toutes les églises qui sont dans le monde entier et nous te bénissons parce que, par ta sainte croix, tu as racheté le monde.

    Saint François d'Assise est probablement un des saints les plus humains. C'est justement, au regard de son humanité et de son chemin de sainteté que nous pouvons prendre conscience de l'infinie Miséricorde de Dieu.

                Dieu a le souci de sa créature!

    François, si proche de nous, de nos expériences, de nos limites et de nos difficultés, nous enseigne tant sur le plan humain que sur le plan spirituel. Son expérience est révélatrice de l'Amour de Dieu et du potentiel divin que Dieu dépose en l'homme.

    La force de saint François est de comprendre et d'accepter son histoire et celle des hommes, et d'être capable de la porter. C'est ce terrain d'expérience qu'il offre à ses frères et à nous-mêmes. Terrain sur lequel il découvre la proximité de Dieu, sa miséricorde, sa douceur et sa tendresse. Terrain sur lequel il expérimente le passage de l'amer au doux.

    L'expérience de Dieu est une rencontre avec la miséricorde. Notre misère doit être touchée par Celui qui s'est fait compassion pour l'homme. Pour François, la miséricorde est la vertu de Dieu par excellence. Sublime écoute, rencontre du coeur de celui qui souffre, du miséreux.

    C'est donc au quotidien, avec ses frères, avec les riches et les pauvres, le long des chemins, avec les malades ou les brigands, que François travaille pour que la miséricorde du Seigneur soit connue et accueillie.

    Pour saint François, la miséricorde prend tout son sens et toute sa dimension, si elle s'accomplit dans la réciprocité et si elle s'accomplit dans un "recevoir" et dans un "redonner". Même si nous ne pouvons pas nous mettre au niveau de notre Créateur, Jésus nous dit :

    "Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux"  (Lc 6,36).

    C'est en apprenant à accueillir, à "recevoir" la miséricorde infinie de Dieu, en lui exprimant notre reconnaissance et en témoignant de ses bienfaits que nous pouvons partager cette expérience avec nos frères et soeurs en humanité. Là, nous "redonnons" et devenons à notre tour miséricordieux, en faisant usage de la miséricorde de Dieu en nous.

    "Ce que vous ferez au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous le ferez". (Mt 25,45)

    "Bienheureux le serviteur qui chérirait autant son frère quand c'est un malade qui ne peut rien faire pour lui que quand c'est un bien portant qui peut le satisfaire." (Adm 24 la véritable affection)

    • Dieu se donne totalement à sa créature et nous, nous avons à nous donner dans notre totalité.

                "Laissons-nous à lui pour que ce soit lui qui fasse tout en nous"

     =+=+=+=

    La miséricorde est évangélisatrice

    Sa condition de riche héritier ne suffit pas à François. Il se lance dans une grande aventure, une aventure guerrière au cours de laquelle il espère gagner des titres de noblesse.

    Mais il oublie ... peut-être même il ne réalise pas qu'en faisant ce choix, en poursuivant son ambition, il risque sa vie, pas seulement la mort de son corps mais aussi la mort de son âme. Il risque de se perdre corps et âme et de passer à côté de sa vie et de sa dimension spirituelle.

    C'est là que Dieu va l'aimer, le protéger et le rattraper. Alors que François se rend en Pouilles pour rejoindre l'armée du Pape, le Seigneur l'interpelle, l'éclaire sur la démesure de ses ambitions et le sens dramatique qu'il donne à sa vie. Il entend la voix du Seigneur lui dire : "Retourne dans la terre de ta naissance". Cela signifie bien plus qu'un retour physique à Assise mais plutôt un retour aux origines de son être.

    Poussé dans le discernement, le moment est décisif. François pressent la miséricorde de Dieu, il accueille la grâce et retourne à Assise.

    A partir de son retour à Assise, il va se rendre docile - c'est un retournement total - et entrer dans l'écoute, dans le recevoir et l'apprentissage de la miséricorde. Cela va l'amener plus tard à redonner, à faire mémoire du don de Dieu au coeur de sa fragilité humaine et, à son tour, à faire oeuvre de miséricorde. En fait, François accepte de descendre en lui-même sous le regard de Dieu. Toute sa vie il se reconnaitra pécheur et c'est pour cela qu'il sera un grand évangélisateur.

    "... pourtant j'étais bien fragile au début de ma conversion. Toutefois, jusqu'au jour de ma mort, je ne cesserai d'enseigner à mes frères, par mon exemple et par ma vie, comment marcher sur le chemin que le Seigneur m'a montré et que je leur ai montré à mon tour ..." (LP 76)

    François avait une santé fragile mais il avait aussi découvert d'autres fragilités en lui qui faisaient obstacle à sa rencontre avec Dieu.

    C'est cette attitude et cette capacité de "recevoir" la miséricorde et de la "redonner" qui va sauver François en tant qu'homme et faire de lui un témoin de la grâce, c'est-à-dire, un évangélisateur. Sa vraie vie sauvée, l'homme nouveau pourra émerger.

    Evangélisé par la miséricorde, il se sait débiteur, envers Dieu et ses frères, de tout ce qu'il a reçu gratuitement.

    • Au seuil de sa mort, dans son Testament, il nous livre son intimité : "Le Seigneur me révéla, me conduisit, me montra".

                 Tout est don, tout est miséricorde, l'amour de Dieu nous précède toujours!

     

    =+=+=+=

     

    La miséricorde est preuve d'amour

    La miséricorde de Dieu fait découvrir à François qu'il est aimé d'une façon unique et  personnelle.

    Alors qu'il est en errance, que tout son idéal - gagner des titre de noblesse, devenir prince pourquoi pas - est en train de s'effondrer et qu'il ne sait pas quel sens donner à sa vie, poussé par l'Esprit, il entre dans la petite église délabrée de Saint Damien. Là, il rencontre le Christ, vrai Dieu, vrai Homme. Il comprend alors, sous le regard miséricordieux du Seigneur, qu'il est aimé et qu'il est capable d'aimer. Il prononce alors une prière et sa vie va basculer.

    "O Dieu haut et glorieux, illumine les ténèbres de mon coeur.

    Et donne-moi la foi droite, l'espérance certaine et la charité parfaite,

    le sens et la connaissance, Seigneur, pour que, moi, je fasse ton saint et véridique commandement".

    Devant le Crucifié/Ressuscité, François ne peut douter de l'amour de Dieu, il se dépose, dans un acte de foi et d'espérance, il dépose son fardeau.

    Se sachant reconnu par Dieu, se sentant exister sous son regard et protégé

    Malgré ses erreurs ou ses péchés, malgré l'incompréhension et le rejet de ses proches ou la violence de son père, François entre à partir de ce jour dans une obéissance et une humilité aimantes qui vont se traduire en miséricorde.

    Il peut dès lors porter un nouveau regard sur ses frères et soeurs en humanité et découvrir en lui et en l'autre, l'image de Dieu.

    Le chemin de miséricorde s'accomplit toujours au coeur d'une relation.

    Il apprend ainsi à regarder l'autre au-delà de son humanité et c'est là, dans ce regard qui voit l'autre autrement, dans ce qu'il peut devenir, que l'esprit de miséricorde s'accomplit en François.

                - Regard de miséricorde et de pardon.

                - Regard qui ouvre la porte du repentir et du "devenir" en Christ.

    C'est ainsi qu'il demande un jour, à un frère ministre qui vient se plaindre de ses frères et veut démissionner, "d'avoir un coeur débordant de miséricorde" même si, dit-il, le même frère "péchait mille fois devant tes yeux". Et le frère doit pouvoir reconnaître et ressentir cette miséricorde à la façon dont le ministre le regarde (LMin v. 10-11)

    "Après avoir vu tes yeux, [qu'il] ne s'en aille jamais sans ta miséricorde, s'il demande miséricorde. Et s'il ne demandait pas miséricorde, toi, demande-lui s'il veut la miséricorde. Et si après cela il péchait mille fois devant tes yeux, aime-le plus que moi pour le tirer au Seigneur ; et sois toujours miséricordieux pour de tels frères. Et fais savoir aux gardiens, quand tu le pourras, que, pour toi, tu es décidé à faire ainsi.

    • Pour François, aimer vaut mieux que condamner. La miséricorde triomphe du jugement.

    Tout son être exprime une bonté fondamentale, capable de faire découvrir à quelqu'un, au-delà d'une attitude répréhensible ou d'une faute, que tout ce qui est nécessaire, c'est un peu d'amour.

    Dans la "Lettre aux fidèles", considérée comme un des écrits les plus importants[1] de François, il insiste sur la manière, dont ceux qui ont accepté un pouvoir, doivent juger les autres

    Que ceux qui ont reçu le pouvoir de juger les autres exercent le jugement avec miséricorde, comme ils veulent obtenir eux-mêmes miséricorde du Seigneur. Le jugement, en effet, sera sans miséricorde pour ceux qui n'auront pas fait miséricorde. (2LFid 28)

    La miséricorde révèle la pédagogie divine

    Derrière la miséricorde il y a, bien évidement, l'amour de Dieu, le tendre amour du Père envers sa créature. L'amour du Père qui pardonne, qui est là parce que justement il aime au-delà de tout.

    Mais, derrière la miséricorde, il y a aussi toute la pédagogie divine, il y a tout un apprentissage de la vie. La miséricorde de Dieu dans notre vie a une fonction profondément éducative.

                Prenons un premier exemple 

                le procès de François, intenté par son père devant l'évêque d'Assise

    Nous nous rendons compte à sa lecture, à quel point la miséricorde agit dans les coeurs.

    Elle aide François à devenir un homme, à se séparer de son père terrestre pour justement se mettre sous le regard de son Père du ciel et se laisser éduquer par Lui.  

    François comparait devant Guido, évêque d'Assise, en présence de son père, de sa mère et de nombreux témoins. Guido comprend qu'il y a quelque chose de Dieu qui est en train de se préparer chez ce jeune homme un peu fantasque. L'Esprit Saint veille, Il est à l'oeuvre

    Faisant confiance à son intuition, l'homme de Dieu va se conduire miséricordieusement alors qu'il pourrait agir tout autrement compte tenu des actes de François. En effet, si on s'arrête seulement aux actes - François a volé son père pour réparer l'église de saint Damien - la réponse de l'évêque aurait pu être bien différente.

    Or, Guido, après avoir écouté les différentes parties, se contente d'engager François à se conduire comme un homme et à restituer à son père ce qui lui appartient... "car il n'est pas permis de dépenser pour des usages sacrés ce qui a été mal acquis" (2C 12). Et ainsi, immédiatement, contre toute attente, il prend François sous sa protection. C'est complètement inattendu.

    Une nouvelle fois, François est à l'écoute de la miséricorde et il va la saisir

    "De ce jour, je dirai librement : "Notre Père qui es aux cieux" et non : mon père Pierre Bernardone".

    François renonce à l'usage des biens de son père et abandonne les droits qu'il pouvait avoir sur eux. Dieu seul suffit!

                - Ainsi, de miséricorde en miséricorde, François découvre la pédagoie divine. Il intègre peu à peu ce regard d'amour, il s'imprègne de ce regard. Il découvre la gratuité du don de Dieu.

                - Je crois que la miséricorde a bien une fonction éducative de la part de Dieu. En sommes-nous conscients ? Elle nous aide à devenir des hommes et des femmes, des personnes responsables, sous le regard de Dieu.

    Mais au-delà de cette responsabilité, il y a toujours l'amour et c'est cela la miséricorde, c'est     une responsabilité inséparable de l'amour.

    Le Seigneur enseigne à François le détachement et la désappropriation, l'humilité et l'obéissance, le courage et la tendresse. Il le confronte à l'apprentissage des vertus. La Miséricorde de Dieu prépare François à entrer dans sa véritable vocation : obéir à Dame Pauvreté et devenir le frère de toutes les créatures.

    "Où règne miséricorde et discernement, il n'y a ni récrimination ni endurcissement" (Adm 27)

    François ne se fie plus à son propre sens, il ose questionner le Seigneur, il se met à l'écoute.

                Prenons un second exemple de pédagogie divine

                l'évènement bien connu du baiser au lépreux

    Comme il chevauchait près d'Assise, il rencontra un lépreux sur sa route. Comme il avait d'ordinaire une grande horreur des lépreux, se faisant violence, il descendit de cheval et lui offrit un denier en lui baisant la main. Ayant reçu de lui un baiser de paix, il remonta à cheval et poursuivit son chemin (3S 11)

    François est travaillé par cet évènement, et il en parlera dans son Testament comme d'un évènement capital dans sa vie.

    Le Seigneur me donna ainsi à moi, frère François, de commencer à faire pénitence : comme j'étais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir des lépreux. Et le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je fis miséricorde avec eux. Et en m'en allant de chez eux, ce qui me semblait amer fut changé pour moi en douceur de l'esprit et du corps ; et après cela, je ne restai que peu de temps et je sortis du siècle. (Test 1-3)

                - Il y a dans ces paroles toute la saveur biblique du "bon Samaritain".

    Ce moment est crucial car, là, se joue tout son avenir spirituel, là se joue le chemin de sainteté de François. La pédagogie divine est à l'oeuvre, la grâce l'entraine dans un dépassement de lui-même, elle l'appelle à un nouvel état de vie, elle l'appelle à la fraternité de l'extrême.

    Travaillé au coeur et au corps, François est en train de devenir "hospitalité" et de s'ouvrir à la grâce et à la miséricorde de Dieu. Par la joie ressentie, il découvre dans le frère lépreux la beauté sans limite du Créateur.

    Accompagné par le Christ, François vient de poser son premier acte d'évangélisation, il embrasse la miséricorde de Dieu et apprend ainsi à aimer Eucharistiquement. (chair/sang)

    Encore un "reçu" et un "redonné" de la grâce qui vont conduire frère François beaucoup plus loin. Ecoutons bien ce que nous dit la Tradition :

                "François baise la main du lépreux et il reçoit de lui un baiser de paix".

    Entre Dieu et François, il y a le lépreux miséricordieux. Le lépreux devient ainsi, "relai", témoin d'un Dieu de miséricorde qui redonne vie. Cadeau de Dieu qui révèle l'Amour, l'Illimité.

                - Cela fera comprendre à François que la distance la plus courte entre Dieu et l'homme passe      par le prochain!

    Le réel est à embrasser, si répugnant nous semble-t-il au premier abord : c'est la condition de la joie"[2]

    Cet amour infini, qui se révèle et s'accomplit au coeur de cet évènement, va permettre à François d'entrer dans sa dimension fraternelle, d'arriver même à une dimension fraternelle universelle. L'esprit de fraternité qui anime François à partir du baiser au lépreux et de son acte de miséricorde, l'entraîne vers une responsabilité nouvelle.

                - Toute sa vie, jusqu'à sa mort, il aura le souci de ses frères, de tous ses frères et soeurs en humanité mais aussi de toute la création.

    La miséricorde fera de lui un artisan de paix.

    =+=+=+=

    La miséricorde est témoignage

    L'amour miséricordieux, répandu dans le coeur de l'homme qui se donne gratuitement, va permettre à l'autre de se savoir aimé, et de croire en la possible bonté de l'homme et ainsi, peu à peu, de découvrir, au-delà de toutes ses lèpres, la miséricorde et l'amour infini de Dieu.

                - Ainsi, François, épris maintenant de miséricorde, voit l'autre avec les yeux de Dieu et redonne au frère lépreux, au malade, sa dignité d'enfant de Dieu.

    La miséricorde ouvre la porte du ciel et donne à celui qui la reçoit, la possibilité d'aimer et de témoigner à son tour de l'amour gratuit de Dieu et de sa tendresse.

    François témoignait de la miséricorde en touchant le coeur des personnes qu'il rencontrait.

    Il les attirait par son écoute attentive, profonde, vraie, sincère et sans jugement. Il les attirait par son regard bienveillant et aimant, par ses gestes de tendresse. Tous ses actes traduisaient son attachement à la Parole de Dieu et à l'amour du Christ.

    Ainsi, François ne s'arrêtait pas à l'apparence, il regardait les coeurs. Il savait que tout homme ou toute femme est créé à l'image et à la ressemblance de Dieu. Il se savait porteur et se voulait témoin de l'Image. Il regardait donc au-delà de la partie visible de l'autre.

                - L'autre, quels que soient ses péchés, doit pouvoir reconnaître et ressentir cette miséricorde à la façon dont nous le traitons.

    On ne trouve sa propre humanité qu'en allant vers l'autre et tout particulièrement vers le pauvre.

    François précise qu'on ne devient véritablement Homme, qu'en épousant le pauvre... qui est en moi.

    Considère, ô homme, dans quelle excellence t'a placé le Seigneur Dieu : il t'a créé et formé à l'image de son Fils bien-aimé quant au corps, et à sa ressemblance quant à l'esprit. (Adm 5, 1)

    =+=+=+=

    L'ermitage de la miséricorde de Dieu

    Rappelons maintenant un évènement d'une grande importance pour François et l'avenir des frères mineurs.

    Cela se passe dans le petit ermitage de Poggio-Bustone, situé dans la plaine de Rieti, appelé depuis " Ermitage de la Miséricorde de Dieu"

                - François y a reçu l'assurance du pardon de Dieu.

                - C'est de ce lieu que les frères se sont séparés deux par deux pour partir en mission

     "Un jour, confondu par la miséricorde du Seigneur qui répandait sur lui ses grâces, il (François) souhaita connaître ce qu'il adviendrait de lui-même et des siens. Il se retira donc, comme il le faisait souvent, en un lieu favorable à la prière, se plongea longuement avec crainte et terreur, dans la contemplation du Maître de la terre entière et, revoyant dans l'amertume de son âme, ses mauvaises années, il répétait : "Mon Dieu, aie pitié de moi qui suis un pécheur". Et peu à peu une indicible joie et une grande suavité filtrèrent au plus intime de son âme ; le ravissement commença, et disparurent alors les angoisses et ténèbres qui s'étaient comme épaissies dans son âme à la pensé troublante de ses anciens péchés ; avec la certitude du pardon complet, l'assurance lui fut donnée qu'il pouvait se reposer sur la grâce.... (Totum 1C 26)

    Dans cet ermitage j'ai trouvé ce très beau texte

    Angoissé à l'idée de ses péchés et de sa conduite passé, un jour, François en pleurs dit à Jésus :

                - J'aime le soleil, j'aime les étoiles, j'aime Claire, et les petites soeurs, j'aime le coeur des hommes, j'aime toutes les choses belles. Oh, Seigneur, tu dois me pardonner parce que je devrais seulement t'aimer.

    Souriant, le Seigneur lui répondit ainsi :

                - J'aime le soleil et les étoiles, j'aime Claire et les petites soeurs, j'aime le coeur des hommes et j'aime toutes les belles choses. Oh François, tu ne dois plus pleurer parce que j'aime ce que toi tu aimes.

                                                                          fin de citation

     Ainsi, la racine de l'amour chrétien, ce n'est pas de vouloir aimer, mais c'est de croire qu'on est aimé. Et là, on peut aimer!

    • Oser, comme François d'Assise, contempler le visage du Christ, vivre dans l'esprit du Christ crucifié, c'est vivre dans la confiance en la fidélité et en la miséricorde de Dieu. C'est se rappeler le :

    "Je t'aime, je suis avec toi" que Dieu prononce dans le coeur de l'homme.

    Son obéissance amoureuse conduira François à désirer une union profonde avec le Christ. Dieu, dans sa Miséricorde, la lui accordera sur la montagne de la Verna où il recevra les stigmates.

    "... La passion du Seigneur s’imprima en son cœur par une empreinte profonde […] Comme son esprit au-dedans avait revêtu le Seigneur crucifié, ainsi son corps entier revêt-il au-dehors la croix du Christ » (3C 2).

                                                                           =+=+=+=                   

    Le "Grand pardon d'Assise" - ou "Pardon de la Portioncule"

    Message destiné à toute personne se rendant à Assise.

    La Portioncule : petite église réparée par François et considérée comme "tête et mère" de  l'Ordre Franciscain.

    François ose demander au Pape Honorius III que soit accordée à la Portioncule une indulgence plénière, sans offrande. Ne l'oublions pas, nous sommes au temps des croisades, celui qui part en croisade reçoit une indulgence. On achète aussi les indulgences. (Cf chapelle du Muro Rupto/Assise). François revendique ainsi le droit des pauvres... Ne sommes-nous pas, tous, des pauvres ?

                Voici quels sont les termes de cette indulgence accordée par le Pape :

    "A partir de maintenant, nous concédons que quiconque viendra et entrera dans la susdite église, bien confessé et contrit, soit délié de peine et de coulpe. Et nous voulons que cela ait valeur pour toujours, chaque année, mais seulement pour un seul jour naturel, depuis les premières Vêpres jusqu'aux Vêpres du jour suivant, la nuit incluse."

    Alors, François ayant incliné la tête sortit du palais. Le pape voyant qu'il s'en allait le rappela et lui dit : "O simplet, où vas-tu ? Qu'emportes-tu comme preuve de cette indulgence ?"

    Et François répondit : "Votre parole me suffit. Si cela est l'oeuvre de Dieu, Il prendra soin lui-même de le manifester ; je ne veux aucun autre papier à ce sujet, mais seulement que la Vierge Marie en soit le parchemin, que le Christ en soit le notaire et que les anges en soient les témoins"

                                                   (François Bartholi, Traité de l'Indulgence de la Portioncule, c.6.)

     Huit cent ans ont passé et je crois que saint François est toujours étonnamment actuel.

    Nous voyons la joie de l'homme capable d'aimer, d'aller vers l'autre, de s'abandonner véritablement au point de mourir à lui-même et de devenir plus "pauvre" que le pauvre afin de témoigner librement de la miséricorde et de la paix du Christ en lui.

    Aimons tous, de tout notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, de toute notre vertu et toute notre force, de toute notre intelligence, de toutes nos énergies, de tout notre effort, de toute notre affection, de toutes nos entrailles, de tous nos désirs et volontés, le Seigneur Dieu, qui nous a donné et qui nous donne à tous tout notre corps, toute notre âme et toute notre vie, qui nous a créés, rachetés et qui nous sauvera par sa seule miséricorde, qui, à nous misérables et miséreux, putrides et fétides, ingrats et mauvais, nous a fait et nous fait tant de bien. (1 Reg 23 8)

    PACE ET BENE

    PAIX ET BIEN

    =+=+=+=

     

    [1] Cela tient au fait que ce texte inclut un grand nombre de valeurs et de thème de la fraternité mineure primitive.

    [2] Thierry Collaud "Une pédagogie du consentement au corps"

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  • Préparons Dimanche


     

    Homélie du 17ème dimanche du temps ordinaire
     

    Les lectures du jour

     

    Une école de prière

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche se présentent à nous comme une école de prière. Nous avons tout d'abord l'intercession d'Abraham pour les habitants de Sodome. En raison de leurs péchés, ils sont promis à un châtiment bien mérité. Cette discussion entre Abraham et Dieu se présente comme un marchandage à l'orientale : Ça part de 50 et ça tombe à dix. Abraham s'efforce de faire valoir ce qu'il y a de bon dans la vie des hommes ; il croit que les justes sauveront le monde. Leur intercession a plus de poids sur le sort de l'humanité que les facteurs du mal. Abraham fait confiance à la justice de Dieu qui va jusqu'à épargner le coupable afin de ne pas châtier l'innocent.


    La ville de Sodome nous est présentée comme ce qu'il y avait de pire dans le péché. Mais quand on y regarde de près, on voit bien que le mal est toujours là. Chaque jour, les journaux, la radio et la télévision nous apportent les dernières nouvelles de la politique, de la criminalité et de la perversion. Alors que faire ? La grande tentation serait de se lamenter sur ce monde pourri. Mais Abraham nous apprend à changer notre regard. Au milieu de toute cette perversité, il y a des justes. Leur générosité nous rappelle que rien n'est définitivement perdu.

    Comme Abraham, nous sommes invités à nous tenir en présence du Seigneur. La mission des communautés chrétiennes c'est précisément d'intercéder auprès de lui pour ce monde que Dieu a tant aimé. Si on aime les autres en chrétien, on se doit de les porter dans la prière. Cette prière nous aidera à changer notre regard sur eux. Comme Abraham, nous avons la ferme certitude que le petit reste des fidèles peut sauver la multitude.

    Malheureusement, dans son marchandage avec Dieu, Abraham n'est pas allé assez loin. Il s'est arrêté à dix justes. Mais voilà que l'apôtre Paul nous annonce une bonne nouvelle : II reste bien un juste : c'est Jésus lui-même. Par sa Passion, sa mort et sa résurrection, son salut est offert à toute l'humanité ; notre sort est lié à celui de Jésus Christ : il est ressuscité ; nous aussi, nous sommes appelés à la résurrection. Nous chrétiens baptisés, nous croyons que la force de Dieu agit aussi dans nos vies. Le Christ se présente à nous comme le seul juste qui ne se lasse jamais de faire miséricorde.

    L'évangile nous entraîne encore plus loin dans l'apprentissage de la prière. C'est Jésus lui-même qui nous donne l'exemple. Il prie souvent et longuement. Il lui arrive parfois d'y passer des nuits entières. Aujourd'hui, il veut nous associer tous à sa prière. C'est important car elle nous permet d'entrer dans une relation toujours plus forte et toujours plus profonde avec Dieu. On dit souvent aux personnes âgées : "Tant que vous pouvez prier, vous n'êtes pas inutiles sur cette terre." C'est vrai, notre monde a un très grand besoin de la prière de tous.

    Dans la prière que Jésus nous enseigne, tout est dit sur notre relation à Dieu et aux autres. Il nous apprend à nous tourner vers lui comme vers un Père plein de tendresse. Les premières demandes nous disent que nous devons nous préoccuper du règne de Dieu, de sa gloire et de sa volonté. C'est ce qu'il y a de plus important : "Que ton nom soit sanctifié…" C'est dans notre vie et dans notre monde que la sainteté de Dieu doit être manifestée. A travers ces demandes nous exprimons notre reconnaissance au Père qui nous comble de son amour. Notre réponse doit être celle d'un amour qui cherche le triomphe de son règne.

    La seconde partie du Notre Père concerne nos besoins et ceux de notre monde. C'est avec confiance que nous demandons à Dieu le pain dont nous avons besoin chaque jour. Nous pensons bien sûr à la nourriture matérielle qui nous est nécessaire pour vivre. Mais saint Cyprien nous rappelle que le pain le plus essentiel c'est l'Eucharistie. Nous devons souhaiter que les chrétiens se nourrissent souvent de ce pain pour être transformés par le Christ. C'est là qu'ils trouveront toute la lumière et la force de sa grâce.

    "Pardonne-nous nos offenses…" Dieu se montre Père quand son pardon libère nos cœurs et nous fait revivre. Et si nous demandons le pardon, c'est parce que nous-mêmes, nous avons appris à pardonner à nos frères. "Ne nous soumets pas à la tentation…" Cette tentation c'est celle du désespoir, c'est quand nous pensons que Dieu nous abandonne. Jésus nous apprend à nous tourner vers le Père pour lui demander de nous libérer de ce mal qui cherche à nous détruire.

    C'est dans la prière que nous trouvons la vraie joie. C'est par elle que nous trouvons le courage d'aimer comme Jésus et avec lui. C'est elle qui rendra notre vie digne de Dieu et féconde. Oui, Seigneur, apprends-nous à prier. Apprends-nous à nous tourner vers notre Père avec confiance et avec persévérance. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Pour célébrer l'Eucharistie (Feder et Gorius) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – Missel Communautaire.

    source  http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/

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    Quand nous entrons en relation avec nos semblables, c'est souvent par la parole. Mais nous utilisons aussi le contact (poignée de main, main posée sur le bras, accolade..), la vision (attitude physique que nous adaptons à notre interlocuteur). Ce qui ne passe pas par la parole est qualifié de " communication non verbale ". Et cette communication non verbale tient une place bien plus importante qu'il n'y paraît. Arrêtons-nous sur un de ses aspects, l'échange de regards.

    Regarder quelqu'un droit dans les yeux entraîne ce que l'on appelle une activation. Cette personne va augmenter son niveau d'excitation émotive. Elle se sent plus impliquée, comme si on allait lui poser une question ou lui demander quelque chose. C'est pourquoi, quand vous voulez que votre échange prenne un tour personnel, regarder l'autre dans les yeux est une attitude bien adaptée.

    D'ailleurs, les gens qui s'aiment, qui sont à l'aise ensemble, se regardent beaucoup plus dans les yeux.Pourquoi ? Parce que se regarder ainsi signifie : " je suis prêt à accepter ce que tu me demanderas. " Et quand on s'aime, on est prêt à accepter avec plaisir de répondre à une demande.

    Quand il s'agit de quelqu'un de moins proche, ce regard plutôt intime peut être intéressant. Si vous avez une demande à faire à l'autre, faites-le directement et rapidement à partir du moment où vous le regardez dans les yeux. Le fait de l'avoir fixé ainsi augmente vos chances qu'il accède à votre demande. Au contraire, les personnes timides qui n'osent pas vous regarder dans les yeux ont moins de chances de voir accepter leurs demandes.

     Mais regarder l'autre dans les yeux peut aussi le mettre mal à l'aise, dans le cas où vous tardez à lui exprimer votre demande. Votre interlocuteur réagit par une gêne comme s'il s'interrogeait : " Que cherchez-vous ? " ; " Qu'allez-vous bien lui demander ? " Il se sent dans le flou et cela génère une tension désagréable.

    Résultat, les personnes qui vous regardent souvent dans les yeux sont considérées comme des personnes fortes et efficaces par l'entourage. Cela est étudié depuis fort longtemps . Au contraire, les personnes qui ne vous regardent jamais dans les yeux sont jugées manquer de confiance en elles, nerveuses, gênées.

     Et même quand vous n'avez aucune demande à proférer, regarder l'autre dans les yeux vous donne une proximité qui démontre votre intérêt pour sa personne. Dans ce cas, pour ne pas le gêner, vous le regardez dans les yeux par intermittence, juste ce qu'il faut pour démontrer votre attention et pas trop pour ne pas le mettre mal à l'aise. Un conseil pour les timides : regarder quelqu'un dans les yeux demande une certaine assurance. Si vous sentez que vous n'y parvenez pas, pensez à regarder l'autre entre les yeux, sur le front, le bout du nez… Il ne percevra pas la différence, votre regard aura le même effet tout en vous demandant beaucoup moins d'effort.

     Encore un détail intéressant : quand vous avez envie que l'échange se termine, il suffit de cesser de regarder l'autre dans les yeux, et même d'éviter ses yeux. Cela signe que vous commencez à vous ennuyer ou bien voulez changer de sujet ou de personne (si vous êtes en groupe), le tout sans vexer l'autre, puisque vous le faites de manière indirecte.

     Tout est dans le regard. Nos moindres émotions se logent dans nos yeux pour donner aux autres la température de notre âme !

      Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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    Richard

     

     Sculpture Francis of Assisi (God’s Fool) as rendered by sculptor Frank C Gaylord.

    Sculpture Francis of Assisi (God’s Fool) Photo by Jim Frazier.

    NOTE: M Jim Frazier me dit que cette photo a été massacrée
    (l'oiseau original n'est peut-être pas bleu?) et je lui ai demandé de
    m'envoyer une photo originale afin (avec sa permission)
    rendre hommage au sculpteur et au photographe. 


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  • Cracovie 2016: un événement spécial au regard des jeunes d’Europe de l’Est

    Eclairage du p. Majewski, directeur des programmes de Radio Vatican

    Logo des JMJ 2016 à Cracovie

    Logo Des JMJ 2016 À Cracovie

    Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Cracovie 2016 seront un événement particulier pour les jeunes catholiques d’Europe de l’Est, souligne en substance le père Andrzej Majewski, directeur des programmes de Radio Vatican.

    Dans l’édition italienne de la radio, il souligne que ces JMJ, qui auront lieu du 26 au 31 juillet, seront « l’occasion pour les jeunes d’Europe de l’Est de se reconnaître dans la grande famille de l’Eglise ». Car les JMJ ne sont pas « une simple rencontre entre jeunes » mais « un grand moment de foi ».

    Pour le père Majewski, cette année les JMJ « reviennent chez elles ». Si les premières – en 1986 – ont eu lieu à Rome, en Italie, c’est le Polonais Jean-Paul, originaire de Cracovie, qui a lancé cette rencontre des jeunes désormais incontournable.

    Jean Paul II, assure le jésuite, « n’a jamais cherché à ‘acheter’ les jeunes ; il les invitait à aller à contre-courant et eux comprenaient très bien ce que le pape voulait dire ». Le pape François « suit le même chemin », assure le père Majewski : « Il n’a pas peur de dire des paroles parfois dures et exigeantes (…). Il invite à des choses qui (…) ont un prix, qui coûtent », qui demandent de « quitter nos positions de confort, où l’on se sent en sécurité, protégé » pour « se lancer vers l’inconnu ».

    Flamme de la miséricorde

    En outre, en plein Jubilé de la miséricorde, ces JMJ ont lieu « dans la ville de la miséricorde », où vécut sœur Faustine Kowalska. Cet aspect sera particulièrement mis en exergue, explique le père Majewski : la messe d’ouverture des JMJ, célébrée par le cardinal Stanislas Dziwisz, ancien secrétaire particulier de Jean Paul II, sera centrée sur le message de la miséricorde. Au cours de la célébration, la « flamme de la miséricorde » qui accompagnera toutes les cérémonies de ces journées, sera posée sur l’autel.

    Cette flamme passera ensuite dans tous les lieux significatifs de la vie du cardinal Wojtyla à Cracovie. Un symbole qui rappelle aussi les paroles de Jean-Paul II à Cracovie en 2002 : « C’est d’ici que doit jaillir l’étincelle qui préparera le monde à la venue ultime du Christ. »

    La Pologne, aujourd’hui « divisée », constate le père Majewski, a besoin de « gestes concrets de miséricorde », de « pardon ». En outre, la visite du pape au camp d’extermination nazi d’Auschwitz et Birkenau dénoncera « tout le mal que peut faire une idéologie qui méprise Dieu et l’homme ».

    Avec une traduction d’Océane Le Gall

    source ZENIT.org 

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  • Permets-moi de t’aimer.

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    Toute la beauté de la création, Seigneur, me semble un océan d’amour dans lequel je me baigne avec joie.

    Au sein de ton œuvre, je me sens aimé et protégé. Je suis très honoré d’être ton enfant.

    Je me réjouis à me voir et à me sentir constamment en croissance.

    Rions et prions ensemble, Seigneur, et permets-moi de souhaiter partager ma joie avec toi, mon Créateur, que j’admire et que j’aime. Et je sens monter en moi l’espoir, Seigneur, l’espoir d’une humanité faite d’amour, de tolérance et de paix.

    Veux-tu bien, Père, m’aider et me guider sur la voie de l’espoir. J’ai besoin de ta tendresse et de ta compassion pour me sentir aimé et aimer à mon tour. J’ai soif de vérité.

    Que tout événement soit une épreuve et un prétexte pour mieux grandir vers toi. Seigneur, en témoin de la beauté de ta création, j’aspire au bonheur et au meilleur de moi-même. Aide-moi à me remplir davantage de ta présence et de ton amour pour me construire dans la confiance et la joie.

    Puissent ta sagesse et ta lumière m’accompagner et me guider sur le chemin afin de m’aider à déjouer les pièges du libre arbitre et de l’égocentrisme. Lorsque je m’égare et me disperse, permets-moi Seigneur, de me retrouver et de garder confiance en toi.

    Je recherche la lumière, la tolérance, la paix et l’amour. Permets-moi de t’aimer et de nous aimer à travers toi en grandissant vers l’union par la communion.

    Seigneur tout puissant, que mon âme soit ton foyer, que mon cœur soit ton amour, que mon souffle soit ta vie, que mon esprit soit ta sagesse, que mes yeux soient ta lumière, que ma voix soit ta parole, que mon écoute soit ta bienveillance, que mes mains soient ta chaleur, que mon corps soit ton véhicule et que mon action soit ton œuvre.

    Moi, ton humble et dévoué serviteur sur la terre et dans l’univers, fruit de la création et de l’incarnation, je te remercie pour ce que je suis, je te remercie pour ce qui est.

     

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Préparons Dimanche

     

    Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire - 17 juillet

    Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire
     

    Les lectures du jour

    Marie a choisi la meilleure part...

    Textes bibliques : Lire

    La première lecture et l'évangile de ce dimanche nous parlent de l'accueil et de l'hospitalité. Abraham se montre très généreux envers les trois hommes qui s'approchent de sa tente. Jésus reçoit l'hospitalité dans la maison de Marthe et Marie. Voilà donc deux récits très proches l'un de l'autre. Mais il y a entre eux une différence importante. Dans la première lecture, ce qui est mis en avant, c'est la générosité du patriarche qui accueille les invités. Dès que ces derniers s'approchent de sa tente, il va à leur rencontre. Il leur demande d'accepter son hospitalité. Il leur manifeste une disponibilité extraordinaire. Ce qui est surprenant, c'est qu'il s'adresse à eux comme à une seule personne. Il les appelle "Mon Seigneur"

    Il importe peu de savoir combien ils étaient. En fait, Abraham a compris qu'en donnant l'hospitalité à ces trois personnes, c'est Dieu qu'il accueille. Cet événement a beaucoup marqué la spiritualité orientale. Nous connaissons tous l'icône d'Andrei Roublev qui en donne une explication trinitaire. Les Pères de l'Eglise ont vu en ces trois personnages une image de la Trinité : trois personnes qui sont un seul Seigneur. En pratiquant l'hospitalité, nous entrons en contact avec Dieu.

    Le Dieu d'Abraham vient à nous aujourd'hui. Nous ne voyons pas son image ; mais nous le reconnaissons dans cette assemblée. Ses traits sont parfois ceux de l'étranger que nous regardons à peine. Il est là, à travers le pauvre, le petit, l'immigré, l'exclu ; c'est lui qui frappe à notre porte. Au terme de notre vie, il nous dira : "tout ce que vous avez fait au plus petit d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait. C'est un appel pour chacun de nous à donner généreusement au service de Dieu et de nos frères.

    Dans l'évangile, nous lisons le témoignage de l'hospitalité de Marthe. Elle est attentive à servir Jésus et à tout faire pour qu'il se trouve à son aise dans sa maison. A côté de cette hyperactivité de Marthe, nous avons l'attitude totalement différente de Marie : elle s'est tout simplement assise à ses pieds pour l'écouter. Jésus fait comprendre à Marthe que seconde manière est la meilleure. Bien sûr, il importe que le service soit assuré correctement. Mais un hôte est plus honoré quand on prend le temps de l'écouter et de comprendre ce qu'il veut. C'est encore plus vrai pour Jésus car il est "la Parole de Dieu".

    Marie a choisi la meilleure "part." Elle est reçue et accueillie par le Seigneur. Elle se nourrit de sa parole. Dans ce cas, on peut dire que la relation d'hospitalité est réciproque. C'est important pour nous : nous avons toujours besoin d'accueillir Jésus, d'accueillir sa Parole, d'accueillir son amour dans nos cœurs. Bien sûr, l'action est nécessaire. Mais nous ne devons pas oublier la supériorité de l'accueil du Seigneur dans nos vies ; ce qui est le plus important, c'est ce que le Seigneur fait pour nous, ce qu'il dit et ce qu'il accomplit. Quant à nous, nous ne sommes que ses modestes collaborateurs.

    Quand on a ainsi accueilli la Parole de Dieu, on ne peut que vouloir la communiquer aux autres. C'est ce que nous montre l'apôtre Paul dans la seconde lecture. C'est avec beaucoup de zèle qu'il annonce le Christ ; il s'adresse à tous, en particulier aux païens. Il leur annonce que Dieu aime tous les hommes de toutes les nations. Il veut tous les unir pour les faire tous entrer dans une même grande famille. Cette lettre de Paul s'adresse aussi à nous aujourd'hui : elle nous invite à vraiment accueillir la Parole du Christ dans nos vies. Sans lui, nous n'avancerons pas. C'est avec lui que nous pourrons collaborer à son œuvre de salut dans le monde. Il est "l'âme de tout apostolat" (Dom Chautard).

    Comme à Mambré et comme à Béthanie, le Seigneur continue à s'inviter. C'est ce qui se passe dans chaque Eucharistie. Il reçoit nos offrandes mais c'est pour se donner lui-même : "Prenez et mangez…" Pour nous orienter vers le repas eucharistique, il se tient à notre porte et il frappe ; il attend que nous lui ouvrions pour nous inviter à manger avec lui et lui avec nous (Ap. 3. 20). Il est toujours là pour nous offrir la meilleur part, la Parole de vie et le Pain du Royaume. Puis à la fin de la messe, nous serons envoyés pour la porter à nos frères.

    Nous te prions, Seigneur : rends-nous accueillants et attentifs comme Marie et serviables comme Marthe. Ainsi, autour de nous, beaucoup pourront se réjouir de ta présence. Amen.

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Pour célébrer l'Eucharistie (Feder et Gorius) – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – Missel Communautaire.

    source http://preparonsdimanche.puiseralasource.org/
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