• Audience générale du 20 octobre 2010 : Sainte Élisabeth de Hongrie
    (patronne du Tiers Ordre régulier de saint François et de l'Ordre franciscain séculier)
    Texte intégral

    Ste-Elizabeth-Hongrie.jpg ROME, Mercredi 20 octobre 2010 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte intégral de la catéchèse prononcée par le pape Benoît XVI, ce mercredi, au cours de l'audience générale, place Saint-Pierre.

    * * *

    Chers frères et sœurs,

    Aujourd'hui, je voudrais vous parler de l'une des femmes du Moyen âge ayant suscité le plus d'admiration ; il s'agit de sainte Elisabeth de Hongrie, appelée également Elisabeth de Thuringe.

    Elle naquit en 1207 ; les historiens débattent sur son lieu de naissance. Son père était André II, riche et puissant roi de Hongrie qui, pour renforcer les liens politiques, avait épousé la comtesse allemande Gertrude d'Andechs-Merania, sœur de saint Edwige, elle-même épouse du duc de Silésie. Elisabeth vécut à la cour de Hongrie les quatre premières années de son enfance uniquement, avec sa sœur et ses trois frères. Elle aimait le jeu, la musique et la danse ; elle récitait fidèlement ses prières, et manifestait déjà une attention particulière pour les pauvres, qu'elle aidait au moyen d'une bonne parole ou d'un geste affectueux.


    Son enfance heureuse fut brusquement interrompue lorsque, de la lointaine Thuringe, arrivèrent des chevaliers pour la conduire à son nouveau domicile, en Allemagne centrale. Selon la coutume de l'époque, en effet, son père avait établi qu'Elisabeth devienne princesse de Thuringe. Le Landgrave ou comte de cette région était l'un des souverains les plus riches et influents d'Europe au début du XIIIe siècle, et son château était un centre de splendeur et de culture. Mais derrière les fêtes et la gloire apparente se cachaient les ambitions des princes féodaux, souvent en guerre entre eux, et en conflit avec les autorités royales et impériales. Dans ce contexte, le Landgrave Herman accueillit bien volontiers les fiançailles entre son fils Ludovic et la princesse hongroise. Elisabeth quitta sa patrie pourvue d'une riche dot et d'une importante suite, composée notamment de ses demoiselles de compagnie personnelles, dont deux demeureront ses amies fidèles jusqu'à la fin. Ce sont elles qui nous ont laissé de précieuses informations sur l'enfance et la vie de la sainte.


    Après un long voyage, ils arrivèrent à Eisenach, pour monter ensuite vers la forteresse de Wartburg, l'imposant château dominant la ville. C'est là que furent célébrées les fiançailles de Ludovic et Elisabeth. Au cours des années qui suivirent, tandis que Ludovic apprenait le métier de chevalier, Elisabeth et ses compagnes étudiaient l'allemand, le français, le latin, la musique, la littérature et la broderie. Bien que les fiançailles avaient été décidées pour des raisons politiques, entre les deux jeunes gens naquit un amour sincère, animé par la foi et le désir d'accomplir la volonté de Dieu. A l'âge de 18 ans, Ludovic, après la mort de son père, commença à régner sur la Thuringe. Mais Elisabeth devint l'objet de critiques voilées, car sa façon de se comporter ne correspondait pas à la vie de la cour. Ainsi, la célébration du mariage elle aussi fut privée de tout faste, et les dépenses pour le banquet furent en partie dévolues aux pauvres. Dans sa profonde sensibilité, Elisabeth voyait les contradictions entre la foi professée et la pratique chrétienne. Elle ne supportait pas les compromis. Un jour, en entrant dans l'église en la fête de l'Assomption, elle enleva sa couronne, la déposa devant la croix et demeura prostrée au sol, le visage couvert. Lorsque sa belle-mère lui reprocha son geste, elle répondit : « Comment moi, misérable créature, puis-je continuer de porter une couronne de dignité terrestre, lorsque je vois mon Roi Jésus Christ couronné d'épines ? ». Elle se comportait devant Dieu comme envers ses sujets. Dans les Dépositions des quatre demoiselles de compagnie, nous trouvons ce témoignage : « Elle ne consommait aucune nourriture sans s'assurer auparavant qu'elle provenait des propriétés et des biens légitimes de son époux. Tout en s'abstenant des biens procurés de façon illicite, elle se prodiguait pour dédommager ceux qui avaient subi une violence » (nn. 25 et 37). Un véritable exemple pour tous ceux qui occupent des rôles de guide : l'exercice de l'autorité, à tous les niveaux, doit être vécu comme un service à la justice et à la charité, dans la recherche constante du bien commun.


    Elisabeth pratiquait assidûment les œuvres de miséricorde : elle donnait à boire et à manger à ceux qui frappaient à sa porte, elle procurait des vêtements, elle payait les dettes, elle prenait soin des malades et enterrait les morts. En descendant de son château, elle se rendait souvent avec ses servantes dans les maisons des pauvres, apportant du pain, de la viande, de la farine et d'autres aliments. Elle remettait la nourriture personnellement et contrôlait avec attention les vêtements et les lits des pauvres. Ce comportement fut rapporté à son mari, qui non seulement n'en fut pas ennuyé, mais qui répondit aux accusateurs : « Tant qu'elle ne vend pas le château, j'en suis content ! ». C'est dans ce contexte que se situe le miracle du pain transformé en roses : alors qu'Elisabeth marchait sur la route avec son tablier rempli de pain pour les pauvres, elle rencontra son mari qui lui demanda ce qu'elle portait. Elle ouvrit son tablier et, au lieu du pain, apparurent des roses magnifiques. Ce symbole de charité est présent de nombreuses fois dans les représentations de sainte Elisabeth.


    Son mariage fut profondément heureux : Elisabeth aidait son mari à élever ses qualités humaines à un niveau surnaturel, et lui, en échange, protégeait sa femme dans sa générosité envers les pauvres et dans ses pratiques religieuses. Toujours plus admiratif en raison de la foi profonde de son épouse, Ludovic, se référant à son attention envers les pauvres, lui dit : « Chère Elisabeth, c'est le Christ que tu as lavé, nourri et dont tu as pris soin ». Un témoignage clair de la façon dont la foi et l'amour envers Dieu et envers le prochain renforcent la vie familiale et rendent l'union matrimoniale encore plus profonde.

    Le jeune couple trouva un soutient spirituel chez les frères mineurs, qui, à partir de 1222, se diffusèrent en Thuringe. Parmi eux, Elisabeth choisit le frère Roger (Rüdiger) comme directeur spirituel.

    Lorsqu'il lui raconta l'épisode de la conversion du jeune et riche marchand François d'Assise, Elisabeth s'enthousiasma encore plus sur son chemin de vie chrétienne. A partir de ce moment, elle fut encore davantage décidée à suivre le Christ pauvre et crucifié, présent chez les pauvres. Même lorsque son premier fils naquit, suivi de deux autres, notre sainte ne négligea jamais ses œuvres de charité. En outre, elle aida les frères mineurs à construire à Halberstadt un couvent, dont frère Roger devint le supérieur. La direction spirituelle d'Elisabeth passa, ainsi, à Conrad de Marburg.


    Une dure épreuve fut l'adieu à son mari, à la fin de juin 1227 lorsque Ludovic IV s'associa à la croisade de l'empereur Frédéric II, rappelant à sa femme qu'il s'agissait d'une tradition pour les souverains de Thuringe. Elisabeth répondit : « Je ne te retiendrai pas. Je me suis entièrement donnée à Dieu et à présent je dois aussi te donner ». Mais la fièvre décima les troupes et Ludovic tomba malade et mourut à Otrante, avant de s'embarquer, en septembre 1227, à l'âge de vingt-sept ans. Elisabeth, ayant appris la nouvelle, ressentit une telle souffrance qu'elle se retira dans la solitude, mais ensuite, fortifiée par la prière et réconfortée par l'espérance de le revoir au Ciel, elle recommença à s'intéresser aux affaires du royaume. Mais une autre épreuve l'attendait : son beau-frère usurpa le gouvernement de la Thuringe, se déclarant le véritable héritier de Ludovic et accusant Elisabeth d'être une femme pieuse incompétente pour gouverner. La jeune veuve, avec ses trois enfants, fut chassée du château de Wartburg et se mit à la recherche d'un lieu où trouver refuge. Seules, deux de ses servantes demeurèrent à ses côtés, l'accompagnèrent et confièrent les trois enfants aux soins des amis de Ludovic. En voyageant de village en village, Elisabeth travaillait là où elle était accueillie, elle assistait les malades, elle filait et elle cousait. Au cours de ce calvaire supporté avec beaucoup de foi, avec patience et dévouement à Dieu, certains parents qui lui étaient restés fidèles et considéraient comme illégitimes le gouvernement de son beau-frère, réhabilitèrent son nom. Ainsi Elisabeth, au début de l'année 1228, put recevoir un revenu approprié pour se retirer dans le château de famille à Marbourg, où habitait aussi son directeur spirituel frère Corrado. C'est lui qui rapporta au Pape Grégoire IX le fait suivant : « Le Vendredi saint de 1228, les mains posées sur l'autel dans la chapelle de sa ville de Eisenach, où il avait accueillie les frères mineurs, en présence de plusieurs frères et de parents, Elisabeth renonça à sa propre volonté et à toutes les vanités du monde. Elle voulait renoncer aussi à toutes ses possessions, mais je l'en dissuadais par amour des pauvres. Peu après elle construisit un hôpital, elle recueillit les malades et les invalides et elle servit à sa table les plus misérables et les plus abandonnés. L'ayant moi-même réprimandé à ce propos, Elisabeth répondit qu'elle recevait des pauvres une grâce spéciale et l'humilité » (Epistula magistri Conradi, 14-17).


    Nous pouvons percevoir dans cette affirmation une certaine expérience mystique semblable à celle vécue par saint François : le Poverello d'Assise déclara en effet dans son testament, qu'en servant les lépreux, ce qui auparavant lui était amer fut transmué en douceur de l'âme et du corps (Testamentum, 1-3). Elisabeth passa les trois dernières années de sa vie dans l'hôpital qu'elle avait fondé, servant les malades, veillant avec les mourants. Elle essayait toujours d'accomplir les services les plus humbles et les travaux répugnants. Elle devint ce que nous pourrions appeler aujourd'hui une femme consacrée dans le monde (soror in saeculo) et forma, avec d'autres amies, vêtues de gris, une communauté religieuse. Ce n'est pas par hasard qu'elle est la patronne du Tiers Ordre régulier de saint François et de l'Ordre franciscain séculier.


    En novembre 1231, elle fut frappée par de fortes fièvres. Lorsque la nouvelle de sa maladie se propagea, une foule de gens accourut lui rendre visite. Après une dizaine de jours, elle demanda que les portes fussent fermées, pour demeurer seule avec Dieu. Dans la nuit du 17 novembre, elle s'endormit doucement dans le Seigneur. Les témoignages sur sa sainteté furent si nombreux qu'à peine quatre ans plus tard, le Pape Grégoire IX la proclama sainte et, la même année, fut consacrée la belle église construite en son honneur à Marbourg.


    Chers frères et sœurs, dans la figure de sainte Elisabeth nous voyons que la foi, l'amitié avec le Christ créent le sens de la justice, de l'égalité entre tous, des droits des autres et créent l'amour, la charité. Et de cette charité naît aussi l'espérance, la certitude que nous sommes aimés par le Christ et que l'amour du Christ nous attend et ainsi nous rend capables d'imiter le Christ et de voir le Christ dans les autres. Sainte Elisabeth nous invite à redécouvrir le Christ, à l'aimer, à avoir la foi et trouver ainsi la vraie justice et l'amour, ainsi que la joie d'être un jour plongés dans l'amour divin, dans la joie de l'éternité avec Dieu, Merci.

    A l'issue de l'audience générale, le pape s'est adressé aux pèlerins en différentes langues.

     

    Voici ce qu'il a dit en français :

    Chers frères et sœurs, Elisabeth de Hongrie a suscité au Moyen Age et suscite encore une grande admiration. De sang royal, Elisabeth devint très tôt princesse de Thuringe par son union avec Ludovic, fils d'un souverain riche et influent. Un amour mutuel et sincère, animé par le désir d'accomplir la volonté de Dieu naquit et scella ce mariage de raison. Ne supportant pas les compromissions, fréquentes au sein de la cour, Elisabeth manifestait par des actes courageux la nécessaire cohérence entre la foi professée et la vie quotidienne. Elle refusa ainsi de porter une couronne due aux honneurs terrestres alors que son Roi, Jésus Christ, avait porté une couronne d'épines. Elle exerça l'autorité comme un service humble de la justice et de la charité dans la recherche du bien commun. Une telle sainteté rayonnait sur la manière de gouverner comme sur la vie conjugale et familiale. Elle trouva un guide en saint François d'Assise, qui devint son maître lorsqu'elle devint veuve en 1227, à l'âge de 20 ans. Elle renonça alors à tous ses biens, les donnant aux pauvres auxquels elle voua les trois dernières années de sa vie. Chers amis, tout au long de sa vie de reine, d'épouse, de mère et de femme consacrée au cœur du monde, Elisabeth fut une épouse admirable et une grande sainte de la charité. Puisse son témoignage lumineux nous apprendre aujourd'hui à voir dans ceux qui sont dans le besoin, le visage du Christ crucifié, pauvre et humble.


    Je salue les pèlerins francophones, en particulier, les jeunes, les collégiens et les étudiants présents venus d'Alsace, de Bretagne, du Languedoc et de Paris. Je salue cordialement les pèlerins venus de loin, de l'Île de la Réunion et du Canada qui vient de célébrer la canonisation de l'admirable Frère André, plein de foi et de simplicité. Je n'oublie pas les confirmés de Fribourg en Suisse. Que Dieu vous bénisse et bon pèlerinage à tous!


    © Copyright du texte original plurilingue : Libreria Editrice Vaticana

    Traduction : Zenit

    Source www.zenit.org

     

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  • La voix Franciscaine
    Octobre 2010

    Grâce à notre présence aux Nations Unies, nous poursuivons l’œuvre de St François ou Notre présence aux Nations unies nous permet de poursuivre l’œuvre de St François
    De là où je suis, j’aperçois Assise. Nous nous sommes tournés spontanément vers la droite du train pour avoir notre premier aperçu du lieu de naissance de St François et de Sainte Claire, patrie de tous les Franciscains. Puis, nous sommes restés dans l’émerveillement et avons été très impressionnés par tout ce qu’Assise nous inspire, à nous, Franciscains. L’esprit de François et de Claire était palpable et reste un défi permanent que nous devons relever pour vivre suivant l’idéal qui leur tenait particulièrement à cœur.

    Rentrée à Genève et participant au Conseil des Droits de l’Homme, j’ai réfléchi une fois de plus à l’influence que St François a eue et continue à avoir sur un grand nombre de vies. Sa foi et son intrépidité sont arrivées à toucher les plus hautes autorités, là où les décideurs officiels sont à même d’entendre son message. FI qui s’inspire de cette approche, œuvre aux Nations Unies et avec les Institutions Internationales pour changer de manière significative les conditions d’existence des plus vulnérables. Prions et travaillons ensemble pour que chacun puisse bénéficier de plus d’égalité et de justice.



    Sr. Denise Boyle fmdm

    Directrice Executive

    Une sœur Franciscaine soumet aux Nations Unies une déclaration officielle concernant l’EPU du Kenya.
    Sœur Geneviève Ngina, LSOSF, d’Arusha en Tanzanie, a transmis aux Nations Unies, le 22 septembre 2010 la Déclaration de Recommandations de FI lors de la session de l’EPU du Kenya. Vous pouvez lire cette déclaration sur l’EPU du Kenya. Lisez le  FI UPR rapport pour Kenya>> 


     

    Organisation de sessions de formation par FI aux Nations Unies
    FI a organisé une session de formation de plaidoyer de cinq jours pour six Franciscains venant d’Inde et d’Afrique, pour mieux leur faire connaître le travail réalisé par FI au Conseil des Droits de l’Homme aux Nations Unies. Il s’agissait d’approfondir l’étude de l’EPU de chacun de leurs pays : le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Italie.

    Les Franciscains travaillent avec les représentants des Nations Unies sur les problèmes relatifs aux Formes Contemporaines d’Esclavage

    FI a organisé une session de formation de plaidoyer de cinq jours pour six Franciscains venant d’Inde et d’Afrique, pour mieux leur faire connaître le travail réalisé par FI au Conseil des Droits de l’Homme aux Nations Unies. Il s’agissait d’approfondir l’étude de l’EPU de chacun de leurs pays : le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie et l’Italie. Mme Gulnara Shahinian a  participé à une table ronde aux Nations Unies sur la servitude domestique co-organisée par FI. Elle a rejoint ultérieurement FI et les Franciscains à l’occasion d’une réception privée pour discuter de la meilleure façon dont il fallait agir pour la soutenir au cours de son mandat. Madame Shahinian a pris connaissance de leur expérience de travail dans le domaine de la justice et a garanti qu’elle définirait une ligne d’action principale en quatre points pour qu’ils puissent se faire entendre au niveau national et aux Nations Unies.


    La Conférence sur le Réchauffement Climatique a mis l’accent sur le développement des valeurs morales
    FI a co-organisé une manifestation parallèle aux Nations Unies lors du Forum Social de 2010 sur le rapport entre « le Réchauffement Climatique et la Pauvreté » dont l’objectif était d’aborder la question du réchauffement climatique, de la pauvreté, des valeurs morales et spirituelles. Les ONG ont été incitées à mettre en exergue ces valeurs lors des négociations avec les chefs d’Etat.

    Source www.franciscansinternational.org/fr/francis

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    K O I N Ō N I A  
                        faisons route ensemble
     

     

    CONFÉRENCE DES ASSISTANTS SPIRITUELS GENERAUX A L'OFS

    2010 -

    Année 17

    n. 67





     

     NOTE: CIOFS = Conseil International de l'Ordre Franciscain Séculier

     

    PRIORITÉS DU TRAVAIL DE LA PRÉSIDENCE CIOFS

     

    LA JEUNESSE FRANCISCAINE: AUTRE GRANDE PRIORITÉ

    Fr. Ivan Matić, OFM

     

    Le Chapitre général de l'OFS,  célébré du 15 au 22 novembre 2008 en Hongrie, a fixé cinq priorités pour les six années à venir, et parmi ces priorités, la Jeunesse franciscaine.

     

    Le Chapitre a reconnu le travail important effectué pour la Jefra au cours de ces six dernières années et a demandé à la Présidence de poursuivre cet engagement essentiel, soulignant les responsabilités de l'OFS à l'égard de la Jefra pour que, encore davantage sensibilisé, l'Ordre les assume activement.

     

    Dans ses Conclusions[1], le Chapitre général demande à toutes les Fraternités nationales et en particulier à la Présidence CIOFS d'approfondir leur réflexion sur les modes d'accompagnement des  Fraternités de Jefra plus proche de celles-ci, avec une générosité renouvelée.  Il est nécessaire, comme le demande le Chapitre, de donner à la Jefra des réponses adaptées aux besoins actuels.

     

    Examiné au cours du Chapitre, le document "Incorporation des membres de la Jefra  dans l'OFS"[2], est une démonstration concrète de l'importance donnée à l'approche et aux  besoins de membres de la Jefra désirant entrer dans l'OFS.  En marge de ce document, le Chapitre général souligne dans ses conclusions la nécessité de faire connaître à toutes les Fraternités OFS et Jefra de par le monde tous les documents fondamentaux de la Jefra et ce, en particulier, aux Fraternités OFS émergeantes et aux nouvelles créations de Jefra qui, dans plusieurs pays, ont vu le jour grâce aux efforts faits durant ces six dernières années.

     

    Un autre point important des décisions du Chapitre pour cette relation fraternelle entre OFS et Jefra est le problème de l'animation fraternelle. Il revient aux Fraternités OFS le soin de trouver les moyens appropriés pour le choix et la préparation des Animateurs à tous les niveaux.

     

    Le document sur l'incorporation des membres de la Jefra dans l'OFS donne les caractéristiques importantes de l'action des Animateurs fraternels: "Animation fraternelle est synonyme d’accompagnement, étant donné que leur responsabilité première est d’être aux côtés du jeune sur son chemin de croissance franciscaine, ce qui présuppose une croissance humaine et chrétienne. Pour ces motifs, l’Animateur fraternel devient une personne de fondamentale importance dans le discernement du jeune et, plus spécialement, pour sa vocation franciscaine séculière."

     

    "L’accompagnement devient, dès le début, un important point de référence; l’Animateur fraternel constitue le point de référence le plus proche pour les membres de la Jefra en ce qui concerne la signification d’être Franciscains séculiers et membres de l’OFS. Il en découle le besoin pour chaque Fraternité de la Jefra d’avoir un Animateur fraternel de la Fraternité OFS à laquelle elle appartient, pour que soit au moins garantie une meilleure connaissance de la vocation franciscaine séculière et de la Fraternité vers laquelle, naturellement, s’orientera le cheminement du membre de la Jefra." [3]

     
    En plus de sa contribution directe au groupe de la Jefra "L’Animateur fraternel doit cependant aussi travailler au sein de sa Fraternité OFS pour la sensibiliser par rapport à la Jefra, pour l’impliquer et la responsabiliser, un aspect qui présuppose d’accorder la confiance, de promouvoir, soutenir, aider, orienter, veiller, en résumé, de se mettre au service des frères plus jeunes qui sont à la recherche de leur chemin vers le Christ suivant l’exemple de François, Claire, Élisabeth, Louis…  L’objectif final sera que, grâce à l’accompagnement de l’Animateur fraternel, la Jefra sente concrètement qu’elle est accompagnée par l’OFS à tous les niveaux."[4]

     

    Pour répondre aux besoins d'une bonne préparation pour les Animateurs fraternels la Présidence CIOFS prépare un plan spécifique sur ce thème.

     

    Le Chapitre, dans ses conclusions, demande qu'une attention et un soin particulier soient portés aux Fraternités Jefra émergeantes, notamment pour la formation dans la Jefra et pour la formation des  jeunes membres de la Jefra qui font profession dans l'OFS.  Il note qu'il est essentiel que les membres de la Jefra soient invités à tous les évènements significatifs de l'OFS et qu'une véritable communion et un partage de projets communs se réalise. Le Chapitre a porté son attention également sur la nécessité de réunir une documentation complète sur la présence, l'implantation et l'importance numéraire de la Jefra de par le monde. La Présidence a formé dans ce but la Commission Jefra.

     

    Une autre mise en place est la "Coordination Internationale Jefra" qui est le fruit du travail de la Jefra ces dernières années, en particulier lors de sa "Première Assemblée Internationale", à Barcelone en juillet 2007.  

     

    En fonction du règlement international de la JeFra[5] qui a été approuvé par la Présidence CIOFS, cette "coordination" a débuté ses travaux le 17 novembre 2007. C'est la première fois dans l'histoire de la Jefra que, lors du Chapitre général, la Coordination Internationale Jefra a pris officiellement son service pour, avec l'aide de la Présidence, coordonner toutes les activités de la  Jefra au niveau international.  La Coordination est actuellement formée du Conseiller de la Présidence CIOFS pour la Jefra, de six Conseillers Internationaux Jefra, d'un Animateur fraternel et d'un Assistant général.

     

    Les membres actuels de la Coordination Internationale Jefra sont: 

    ·        Ana Fruk (Croatie) - Coordinatrice, Conseillère de la Présidence CIOFS pour la Jefra; (Frukica@gmail.com)  

    ·        Anna Sowinska (Pologne) - Vice-Coordinatrice;(sowinska@gmail.com)

    ·        Alfonso Filippone (Italie) - Responsable pour la formation;

    (alfonsofilippone@inwind.it)

    ·        Ana Caterina Santos (Portugal) - Secrétaire;(anarsantos@gmail.com)

    ·        Garlene Grace Hernandez Jose (Philippines) - Trésorier; (garlenegracehernandez@yahoo.com)

    ·        Anderson Moura (Brésil) - En charge des communications;

    (mourajufra@gmail.com)

    ·        Elizabeth Castro (Mexique) - Animatrice de groupes franciscains d'enfants et adolescents; (bettypurnas@hotmail.com)

    ·        Lucie Almiranez (Philippines) - Animatrice fraternelle désignée par la Présidence CIOFS; (Lucy_SFO@yahoo.com.ph)

    ·        Fr. Ivan Matić, OFM - Assistant général délégué par la Conférence des Assistants généraux. (imatic@ofm.org)

     

    Grâce au travail de la Commission Jefra et à cette Coordination internationale, ainsi qu'aux facilités qu'offrent les moyens actuels de communication, le partage et l'information entre Fraternités nationales, Coordination et Présidence CIOFS sont fortement améliorés. Ainsi toute les informations sur la vie, l'organisation, les activités et la présence au monde et à l'Eglise de la Jefra dans de no

    mbreux pays peuvent être plus fréquemment communiquées ou mises à jour. 

     

    Sur base des informations les plus récentes il y aurait 50,000 Jeunes Franciscains répartis en 63 pays. Trente Fraternités nationales sont officiellement érigées et  33 autres sont considérés comme Fraternités émergeantes.


    Source http://www.ciofs.org/fr.htm

    [1] Cfr. "Conclusions du Chapitre général 2008" : http://www.ciofs.org/doc/kia8/kia8fr12.htm.

    [2] Cfr. "Incorporation des membres de la JeFra dans l'OFS" : http://www.ciofs.org/circ/a9FRenc02-05.htm.  

    [3] Cfr. Le document "Incorporation des membres de la JeFra à l'OFS"

    [4] Ibidem.

    [5] Cfr. "Règlement International de la Jeunesse Franciscaine" : http://www.ciofs.org/youfra/FRrijf.html.  


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  • ORDRE FRANCISCAIN SÉCULIER

    CHAPITRE ÉLECTIF SHERBROOKE

    11 SEPTEMBRE 2010 

    fr-Andre-Chicoine.jpg

     

    Fr. André Chicoine ofmcap


    MA VOCATION FRANCISCAINE ?...

    OÙ EN SUIS-JE ?...   OÙ EN SOMMES-NOUS ?...  

     

    * Vivre l’évangile de notre Seigneur Jésus Christ en suivant les exemples de saint François d’Assise, qui fit du Christ l’inspirateur

    et le centre de sa vie avec Dieu et avec les hommes. + 

     

    * Le Christ, don de l’amour du Père, est le Chemin vers le Père ;

    il est la Vérité dans laquelle nous fait entrer l’Esprit Saint ;

    il est cette Vie qu’il est venu nous apporter en abondance. + 

     

    * Les laïcs franciscains s’appliqueront à une lecture fréquente de l’Évangile,

    passant de l’Évangile à la vie et de la vie à l’Évangile. + (Rg OFS 4)

     

     

    Vous avez, sans aucun doute, reconnu ce texte que je vous ai lu... Est-ce que c’est toujours d’actualité ? ... Si c’est le cas... Faisons un bond dans l’histoire ou encore dans le temps...

     

    Redécouvrons, je dis bien * REDÉCOUVRONS + durant la période qui nous est allouée, à travers François en s’arrêtant à son testament ce qui a été à l’origine de notre engagement et ce qui devrait encore être la source et l’impulsion première de notre agir.

     

    Pourquoi, ai-je choisi de relire François à partir de son testament ?

     

    Nous sommes réunis pour faire un geste important... Ce temps qui précède les élections pour que la Fraternité puisse toujours aller de l’avant,  tout comme Jésus avant de choisir ses apôtres. Lui, il a passé une nuit en prière...  Je vois bien que vous n’avez pas passer une nuit de prière...  Moi le premier... pourquoi ne pas prendre cette petite heure où ensemble nous pourrons mieux discerner comme François et Claire ont su le faire durant leur vie...

     

    #           Choisir de réfléchir sur l’état de ma vocation franciscaine... sur l’état de notre vocation franciscaine à partir du testament de saint François, cela  nous amène à réaliser de la distance qui nous sépare avec lui. Nous ne serons jamais François... C’est bien ainsi...  Ne faut-il pas respecter les personnalités ?...

     



    #           Nous savons ce que François nous a légué mais n’oublions pas que les siècles ont façonné bien des facettes depuis... ou encore ce que le temps nous a apporté et c’est dans cet univers-là que nous vivons. Aussi tout ce qui nous environne et nous touche personnellement. Il ne faut pas s’attendre que l’Évangile nous donne un mode d’emploi tout fait que Claire et François l’ont suivi et par la suite, ils nous auraient laissé un livre de recettes.  Bref, suivre leur route tout comme celle de l’Évangile ne nous dispense pas de réfléchir et d’exercer notre liberté. Il faut bien comprendre cela.  Un exemple : * entre un pépin et un pommier, il y a la même essence, mais pépin et pommier ne sont pas identiques. +Pour nous, il s’agit de vivre pleinement notre vocation franciscaine. Il y aura une ressemblance mais aussi il y a en même temps et avant tout, une forte différence entre nous et eux...  Pour nous, il s’agit donc de bien saisir l’esprit franciscain originel, de reconnaître ce que nous sommes réellement et de laisser cet esprit s’épanouir dans notre vie...

     

    Regardons ensemble la vocation de François

    <       dans un premier temps comme un chemin de conversion;

    <       ensuite comme un chemin de foi ;

    <       et finalement comme un chemin de témoignage.

     

    1.     La vocation de François : un chemin de conversion. 

     

    La conversion de François est symbolisée, à tort ou à raison, par le baiser au lépreux. Les biographes ne s’entendent pas tous là-dessus. Ils ont raconté le commencement de sa vie de différentes manières, chacun le regardant à travers le prisme de sa propre expérience. C’est chose bien naturelle ! Il y a bien des manières de présenter cette conversion. Choisir le testament nous permet donc d’avoir l’avis du principal intéressé : François. Celui-ci nous confie ce qui a laissé des traces dans son existence. Il ne nous raconte pas sa vie ; mais, avec le recul que donne le temps, il se rappelle son itinéraire spirituel ; le point de départ et les moments les plus significatifs. En fait, François revient au don premier, à l’origine de ce qui va se développer tout au long de sa vie de converti.

     

    Le testament commence par ces mots : * le Seigneur me donna... +   Dès le départ, François nous indique celui qui est l’acteur principal : Le Seigneur.Celui-ci * donna +  à François. La conversion de François est donc une donation du Seigneur. Ayons donc bien en tête que François amorce sa nouvelle orientation de vie sous la lumière du Seigneur et cette lumière est un don, un cadeau, un appel. Cela a nécessité de sa part une ouverture et un accueil de ce cadeau. Un cadeau n’a de sens que si nous le recevons, que si nous l’accueillons, que si nous le laissons prendre sa place en nous, sinon nous ne pouvons pas parler de cadeau.

     



    Ce cadeau, ce don du Seigneur, François le situe dans un appel à un changement à partir de ce qu’il est, avec ses limites, avec ses difficultés. Il nous dit : * Lorsque jétais dans les péchés, il me semblait extrêmement amer de voir les lépreux. +  La Légendedes Trois Compagnons nous rappelle l’horreur qu’il éprouvait à simplement les rencontrer de loin.  Ailleurs, on dit même : * il se bouchait le nez avec mépris et se tournait la tête +.  C’est donc dire que sa répulsion était instinctive. (Je puis le comprendre en voyant les lépreux soit au Tchad et au sud du Cameroun.) Ce n’est pas une simple image. François, dans le lépreux voyait la figure même de cette contradiction qu’il vivait entre son désir de mener une vie de gloire et de réussite et cette déchéance qu’incarnait le lépreux. Le lépreux était pour lui le mal qu’il pouvait voir trop concrètement. Le lépreux était le reflet de sa propre faiblesse intérieure qu’il prenait grand soin de cacher à ses propres yeux.

     

    François continue : * Le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux et je leur fis miséricorde. +  Lui, qui ne peut pas voir ce monde qui incarne la misère, ce monde qui est l’image brisée de l’Humanité, n’aurait jamais réussi seul à vaincre cette peur viscérale, cette crainte, cette terreur qui le bloquent, le paralysent. Il entend bien l’appel au changement, à la transformation de son existence, mais il a tellement peur d’échouer. Il faudra, alors, l’intervention du Seigneur qui le conduit au milieu des lépreux. Il est incapable de s’y rendre de lui-même. C’est dans cette situation de blocage que François doit donner son consentement. On peut penser que l’épisode du baiser au lépreux, il était vraiment coincé et qu’il ne pouvait pas se défiler comme les autres fois. Il a été obligé de faire face.

     

    Sa manière de faire face, il nous le déclare, et ce ne sont pas des mots mis au hasard, c’est : * je leur fis miséricorde ».Cette expression était pleine de sens pour lui. La miséricorde, c’est le cœur même de Dieu. C’est le lieu où on est lié de façon émotionnelle, la source de la compassion. Aussi, c’est le lieu des élans du cœur profond, enfin le dynamisme même qui détermine l’agir. Donc, le lieu de la conversion de François est un lieu d’action. Se convertir, pour lui, c’est se mettre à faire. C’est se mettre à agir. C’est se mettre en marche comme un pèlerin et un étranger.

     

    * Le Seigneur me donna, à moi, frère François, de commencer à faire pénitence. + 

    Si nous regardons de plus près ce que nous dit François, nous nous apercevons :

     

    ‚          Que le lieu de la rencontre du Seigneur n’est pas un lieu d’expérience mystique extraordinaire, ce n’est pas un ailleurs mais un ici et maintenant. C’est là même où il vit, dans sa ville d’Assise, en le menant vers ceux que l’on parque dans les lazarets, vers ceux que ses concitoyens rejettent, que le Seigneur l’a appelé. Il l’appelle non pas là où tout est gloire et réussite mais là où la société n’a plus de sens : le lieu de l’exclusion, de l’horreur.

     



    ‚          François est invité par le Seigneur à habiter ce lieu non pas à la manière des hommes mais à la manière de Dieu. François est invité à faire le deuil de l’idéalisation en faisant appel au deuil d’un Dieu tout puissant. Si je poursuis ma réflexion : Jésus ne fait pas appel * aux anges + pour éviter la mort qui est révélée avec l’horreur de la croix. En d’autres mots, en Jésus, Dieu accepte de vivre le * fini + de l’homme pour vivre l’infini de son amour pour lui. Moltmann dirait : * Sur la croix, l’idéal d’un Dieu qui meurt ». C’est en mourant, en abandonnant un pouvoir sur l’homme, que Dieu, le Dieu de la Bible, nous révèle la toute puissance de son Amour.  François doit donc laisser éveiller en lui la source divine de la miséricorde qui caractérise le Dieu-Amour. Ce Dieu qui, dans la personne de Jésus s’est incarnée pour habiter notre misère, nous rejoindre et nous tracer un chemin de vie et d’espérance. On peut donc sentir déjà se profiler la figure de Celui qui a endossé notre nature et l’a assumée jusque sur la croix afin de nous faire passer à la Vie. C’est là, l’expérience de François, une expérience décapante s’il en est une mais aussi une expérience de lumière et de résurrection.

     

    Prolongeons donc cette réflexion et demandons-nous si dans le monde d’aujourd’hui le scandale de la misère, de l’exclusion et la perte de sens auxquels nous sommes confrontés est seulement un lieu de désespoir et de démotivation ou si c’est aussi un lieu de révélation en négatif par rapport à l’Humanité !

     

    Le pape Paul VI nous a fait remarquer que le Concile avait voulu regarder l’Humanité de façon évangélique et franciscaine. Le Concile a tenté de souligner les choses positives du monde d’aujourd’hui. Et, quand il regardait du côté de l’obscurité, il s’efforçait de trouver dans cette obscurité un appel en profondeur ou encore * en creux + à laisser naître ce qui n’a pas encore trouvé le chemin de la lumière. Voilà une conversion du regard ! Et nous, sommes-nous porteurs de cette Espérance dans ce monde si difficile, si déroutant, si désespérant ? Pour cela, sommes-nous prêts, chacun à notre manière et dans notre milieu, à assumer ce côté obscur et douloureux du monde sans devenir éteignoirpour les autres ? Sommes-nous prêts à être des lampes allumées pour le monde ou du sel pour chacun de nos frères et sœurs ? L’expérience de François nous rappelle que le négatif peut être un chemin d’ouverture et un chemin de mûrissement. Le Christ crucifié n’a pris de sens en lui qu’à travers ce long et difficile pèlerinage. Le Christ crucifié aura-t-il du sens pour nous et pour notre vie ?...  Sommes-nous prêts à la suite de François à nous mettre en route, à chausser les sandales du pèlerin dans le désert de nos misères ?

     

    2.   La vocation de François : un chemin de foi.

     

    Poursuivant son testament, François fait alors sa profession de foi personnelle : on peut remarquer que tous les verbes sont à la première personne. Dans ce passage François

    <           nous dévoile que sa vie s’enracine au lieu de la plus grosse difficulté de la foi ; là où il est nécessaire que des humains soient les médiateurs par lesquels le Seigneur passe et nous rejoint. On dit souvent que François est un charismatique mais il n’a quand même pas un cellulaire direct avec l’Esprit Saint. Le Seigneur est l’acteur principal mais il passe toujours à travers des événements, à travers des situations, à travers des personnes. François se met donc à l’écoute du Seigneur mais à travers des situations ou des visages précis. Pour nous, c’est quelque chose de fondamental à saisir. Nous vivons des difficultés ni plus ni moins grandes que du temps de François. Aujourd’hui, comme hier, l’Église est bien la figure visible du Royaume mais elle est en même temps le voile qui le cache. Le Royaume est là mais sa présence n’est pas éclatante. Il faut donc, si nous voulons suivre François, nous tenir là où lui-même a voulu se tenir.

     



    <           François est né dans un siècle et dans un milieu où contester l’Église est chose courante où juger de la conduite des prêtres a bonne presse tout près de chez lui. Dans la vallée de Spolète, il y a des Cathares qui ont leur propre évêque et ce mouvement hérétique est très vivant. François a sûrement dans son entourage des Cathares, peut-être même dans a famille ! Sa position est claire, il n’est pas Cathare. Il n’est jamais entré en grande discussion contre eux, ce n’est pas son terrain. Cependant, il prend position en affirmant le positif de la foi.  Il est certain que le meilleur remède contre l’hérésie est de retrouver l’origine première de la foi et de laisser grandir en nous. Il développe donc, de façon positive tout ce qui est contenu dans l’adhésion à la foi. Dépassant les apparences extérieures, il cherche inlassablement à retrouver le chemin de la source intérieure.

     

    <           Les Cathares mettaient en doute la doctrine catholique sur la création, le rôle de la Vierge dans l’Incarnation, les sacrements donnés par l’Église, les mœurs des prêtres et leur dignité.

     

    <           François ne cesse pas de dire les vérités de la foi et d’en vivre. C’est ce qu’il nous dit dans son testament. Il n’use cependant pas de violence pour convaincre comme font certains. Son attitude est totalement différente, c’est une ouverture de confiance, de foi ; à la limite il va même jusqu’à demander l’assistance d’un pauvre prêtre reconnu indigne. Il lui permet de vivre son ministère, et, comme cela, l’amène doucement sur le chemin de la conversion. Il ne l’exclut pas, il ne le met pas de côté : il ajuste son regard à celui du Seigneur. Il voit, derrière l’homme faible et pécheur, l’instrument par lequel le Seigneur passe.

     

    <           Dans ce passage, on peut également remarquer le désir de François d’aller vers le Seigneur par le chemin ordinaire. Sa parole est une parole de laïque. Il n’est pas un docteur en droit canon... Il vient simplement rappeler que le ministère du prêtre est un service. L’honneur du ministère n’est pas dévolu à la personne mais à la fonction. Ce qu’il voit, ce n’est pas la perfection de la personne ou ses limites mais bien le ministre au service du mystère divin.  François dit :

     

    * Je fais cela, parce que dans ce siècle, je ne vois rien corporellement du très haut Fils de Dieu, sinon son très saint corps et son très saint sang qu’eux-mêmes (les prêtres) reçoivent et qu’eux seuls administrent aux autres. Et ces très saints mystères, je veux qu’ils soient par-dessus tout honorés, vénérés et placés en des lieux précieux. Ses très saints noms et ses paroles écrites, partout où je les trouverai en des lieux illicites, je veux les recueillir et je prie qu’on les recueille et qu’on les place en un lieu honnête. Et tous les théologiens et ceux qui administrent les très saintes paroles divines, nous devons les honorer et les vénérer comme ceux qui nous administrent l’Esprit et la Vie. + (10-13)

     

     

    <           Dans ce contexte, nous pouvons comprendre que la figure de Marie est essentielle pour François, pour le ministre et pour chacun des fidèles.

     



    <           En effet, le ministre, à la suite de Marie, devient une portion de l’Humanité appelée à recevoir le don du Père, le Christ, pour le donner aux hommes. Marie a reçu Jésus dans son sein. Le ministre le reçoit dans ses mains. Les deux le reçoivent non pour le garder personnellement mais pour le remettre à l’Humanité entière.

     

    <            Marie est aussi figure de la foi qui s’accomplit dans l’écoute de la Parole, dans la maternité spirituelle et dans la conversion tout autant que dans le rayonnement qui permet aux existences de se transformer. Chacun de nous n’est-il pas appelé à cette même mission ?  Chacun de nous ne devrait-il pas enfanter le Seigneur pour le donner au monde ? 

     

    <           Pour François, le Seigneur ne peut devenir contemporain de notre vie que s’il est accueilli au cœur même de notre existence. Il nous demande donc d’accueillir et d’aimer le Christ qui, à l’Eucharistie, devient notre propre substance comme nous devenons sa propre présence. Nous pourrions nous demander si nos célébrations eucharistiques sont vraiment le centre et le sommet de notre existence et si elles transforment notre ouverture, notre écoute et notre disponibilité aux autres ? Lorsque le célébrant nous dit Ite missa est, refermons-nous notre * Prions en Église + jusqu’à la prochaine fois ou nous mettons-nous en tenue de service ?... (À la Chapelle de la Réparation: * C’est maintenant que la messe commence. +)

     

    3.   La vocation de François : un chemin de témoignage.

     

    Pour François, la vie fraternelle est un don. Il la voit comme quelque chose d’embarrassant mais aussi de créateur. À l’arrivée de ses premiers frères, François s’est senti bien embarrassé. Il n’avait jamais pensé se retrouver à la tête d’un si grand nombre...  Il n’avait surtout pas imaginé  devenir fondateur d’un ordre. Il a donc dû se laisser guider par le Seigneur en les voyant arrivés si nombreux. Ensemble, ils ont dû chercher quelle forme prendrait leur existence.

     

    François ne s’était pas engagé dans une structure religieuse et son choix de vie n’avait rien de ressemblant avec ce qui existait alors. On le voit bien devant l’embarras des autorités de la ville d’Assise lorsque son père veut lui faire un procès. Les magistrats ne se sentent pas d’autorité sur lui et en même temps, il n’est pas encore officiellement un pénitent, donc il n’est pas un homme d’Église.

     

    Le temps de sa conversion a été long. Il a tâtonné pendant une période de trois à cinq ans. Lorsque nous lisons les écrits des biographes, nous nous rendons compte que ceux-ci ont pris des raccourcis dans son parcours sur le chemin de la sainteté. Mais, il est important pour nous que nous ne perdions pas de vue cette durée, ces espaces de temps qui permettent le mûrissement, l’ajustement. Nous sommes trop souvent impatients. Laissons donc dans notre vie de la place pour le tâtonnement. Ne sommes-nous pas en marche, dans l’obscurité vers la Lumière ?...

     



    Il est intéressant de voir que le cheminement de François s’inscrit dans la nouveauté. Il nous dit : * Personne ne me montra ce que je devais faire, mais le Seigneur me révéla que je devais vivre selon la forme du Saint Évangile ». Nous voyons ainsi que le Seigneur fait du neuf, il ne rapièce pas l’ancien. Pourtant, devant le nouveau, l’inédit, nous nous déconcertons et souvent nous résistons et nous nous accrochons au passé... nous nous imaginons avoir tout fait quand il nous reste tout à faire...

     

    Nous pouvons aussi remarquer que ce qui a donné un sens à l’existence de François, c’est l’Évangile qui est au cœur de l’existence chrétienne. Ce n’est pas un cadre juridique, ce n’est pas un état de vie mais c’est l’accueil de Jésus qui révèle l’Amour du Père par ses gestes et ses paroles. Comme c’est rassurant de penser que ce qui doit nous animer : c’est le souffle évangélique et non le règlement. Mais comme c’est exigeant de questionner son propre engagement à ce même souffle évangélique.

     

    Le chemin que François a entrepris n’était pas sans risque, tout n’était pas balisé, tout n’était pas prévu d’avance. Il a dû se heurter à des réticences de la part de ses frères, du cardinal d’Ostie qui voulaient revenir en arrière et l’obliger à suivre des chemins déjà existants, celui de Basile, d’Augustin ou de Benoît. Il n’a pas accepté de glisser dans cette tradition car, conscient de sa vocation, il sait trop bien que le Seigneur attend de lui et de ses frères qu’ils soient de nouveaux fous dans ce monde. C’est donc ce chemin qu’il veut prendre. Sans mépriser la tradition, il sent qu’il doit ouvrir un chemin nouveau ayant pour modèle le groupe des apôtres autour de Jésus. Voilà le modèle de notre fraternité, nous qui le suivons, sommes-nous encore aujourd’hui des fous dans notre monde ?...

     

    François voit donc que sa mission ainsi que celle de ses frères est d’inscrire sur le visage de l’Église, le visage du Christ crucifié. Pour lui, l’Église doit être, non une Église de succès mais une Église mineure, une Église qui est d’abord * servante + et * d’en-bas ».

     

    Son intention n’est pas de prétendre qu’il n’y a pas d’autres facettes de l’Église qui peuvent être proposées mais il vient nous dire que le Seigneur, à travers nous, veut inscrire dans l’Église, le chemin de la croix : folie qui est Sagesse suprême et faiblesse qui est la seule force. François n’est pas sans savoir que ce n’est pas notre penchant naturel mais il nous rappelle que c’est le lieu de notre fécondité.

     

    Il veut casser les ailes aux rêves de grandeur et nous inviter à ne jamais oublier que le lieu normal de notre présence et de notre épanouissement c’est le petit, le faible, le malade, l’exclu, le sans voix lesquels nous devons servir et aimer.

     

    Il ne nous est pas demandé d’avoir du succès, il nous est demandé d’être le grain qui tombe en terre et qui meurt. C’est pourquoi, il veut que nous soyons avant tout au service, que nous soyons à la place d’en-bas et que nous soyons les outils obéissants du Seigneur. Est-ce que notre attitude de témoigne de cette fécondité ? Est-ce qu’au sein même de notre fraternité séculière nous exerçons cette responsabilité de service que la suite de François nous demande ? Est-ce que notre implication dans la fraternité séculière, dans l’Église, dans le monde témoigne de notre humble disponibilité, de notre discrète participation dans l’œuvre du Très-Haut qui s’est fait pour nous Très-Bas ?...

     

    Autres documents franciscains


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  • Une branche franciscaine prépare la béatification de sa fondatrice

     

    Réunion au Portugal des Sœurs franciscaines hospitalières de l’Immaculée Conception

     

    Maria-Clara.jpg ROME, Vendredi 8 octobre 2010 (ZENIT.org) - La Congrégation des Sœurs franciscaines hospitalières de l'Immaculée Conception (CONFHIC) s'est réunie du 7 au 18 octobre à Linda-a-Pastora et à Fatima pour une rencontre visant à préparer la béatification de la portugaise Maria Clara do Menino Jesus.

    Près de 30 religieuses du Portugal et des Açores, d'Espagne, d'Italie, de l'Inde, du Brésil, du Mozambique et de Californie représentent toutes les fraternités de la congrégation, répandue dans 14 pays.

    Le réunion est coordonnée par la supérieure générale, sœur Maria da Conceição Galvão Ribeiro, et par son conseil, et suit les orientations de la postulatrice-adjointe de la cause de béatification.

    Selon un communiqué parvenu à l'agence Ecclesia, la CONFHIC espère que cette béatification pourra avoir « lieu l'année prochaine, à Lisbonne ».

    Le 6 décembre 2008, le pape Benoît XVI a autorisé la publication du décret qui reconnaît les « vertus héroïques » de sœur Maria Clara de l'Enfant Jésus (1843-1899), originaire de Lisbonne, fondatrice de la congrégation des Sœurs franciscaines hospitalières de l'Immaculée Conception.

    Mère Maria Clara do Menino Jesus est née à Amadora le 15 juin 1843. En 1869, elle reçut son habit de capucine et prit le nom de sœur Maria Clara do Menino Jesus. 

    Le 10 février 1870 elle fut envoyée à Calais (France) pour son noviciat, dans l'intention de fonder ensuite une nouvelle congrégation au Portugal.

    Elle fonda sa première communauté à San Patrizio (Lisbonne), le 3 mai 1871. La congrégation sera approuvée par le Saint-Siège le 27 mars 1876. Au cours de son existence, Maria Clara ouvrit au Portugal un grand nombre de maisons d'accueil pour les pauvres et les personnes dans le besoin, et envoya des sœurs en mission en Angola, à Goa et en Guinée Bissau.

    Elle mourut à Lisbonne le 1er décembre 1899.

    Pour toute information www.confhic.com.


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  • Francois-violon.jpg"Ils sont fous ces romains" dirait Obélix, mais c'est la folie franciscaine !

     

    Festival franciscain en Italie

     

    Je vous partage ce mail d'un expatrié de la région Champagne, qui avait fait équipe avec les Markt pour les semaines des familles.

    A bientôt, Régis (min nat. France, qui a traduit pour nous l’article suivant)

    Merci à Bertha Richaud de nous l’avoir transmis.

     


     

    Auront-ils été influencés par les franciscains du Bronx ?

    (Question de Richard )


     

    Article du quotidien “la Repubblica” du 4 octobre 2010

     

    REGGIO EMILIA (Emilie-Romagne)

    Traduit par Laurent S

    franciscain-dance.jpg

    (Franciscain de Toulouse)

    Les franciscains retournent dans les rues. Un festival entre joie et religion.

     

    Pour trois jours, la ville s’est transformée en un grand parvis-scène. Clarisses et frères, capucins et mineurs parmi la population de vrais « jongleurs de Dieu » sur les traces du Poverello d’Assise. « Nous sommes trop confinés dans nos couvents, il est  l’heure d’aller de nouveau sur les places ».

     

    Loué sois-tu pour notre sœur pluie. Les deux frères lèvent les yeux vers le ciel capricieux. « J’ai senti une goutte, qu’est-ce qu’on fait ? », « toi, commence à prier, moi je vais chercher un parapluie ». Reggio-Emilia a été pour trois jours un grand parvis-scène pour la joie inoxydable et contagieuse des « jongleurs de Dieu », des « fous du Seigneur ». Les noirs conventuels, les capucins avec leur capuche, les mineurs avec la corde sur leur bure marron, les voiles des clarisses : c’est le Festival Franciscain et presque tout se passe dans la rue, parce que c’était la maison du Poverello d’Assise, et c’est là que ses « enfants » huit siècles après veulent habiter de nouveau.

     

    « Nous sommes trop confinés dans nos couvents, nous sommes en train de devenir des moines, il est l’heure de retourner dans les rues » : ainsi parle frère Giordano Ferri, qui a inventé tout cela il y a un an, l’a essayé avec une « édition zéro » et maintenant a impliqué toute la grande Famille en ces trois jours de paix et bien qui tourne autour d’une demande « scandaleuse » : frères, est-ce possible ?

     

    « L’invasion cordiale », l’appelle le maire Del Rio. “Vole vole hirondelle…”, au milieu de la place Martiri trois capucins de Turin, Franco, Gabriele et Piero, chassent l’embarras des passants avec un karaoké dansant, guitare, tambourins, rondes, un tient un poster avec les paroles. « François aussi priait, chantait, dansait ». Parmi les arbres du parc explosent Franciscain-Bronx.jpg les rires des enfants, ce doit être le frère clown. Le « mur du préjugé » que tu dois dépasser pour rejoindre le cœur du Festival est peint en une fresque par frère Cesare. Le stand avec le t-shirt « frère soleil » pour les garçons et « sœur lune » pour les filles est pris d’assaut par des adolescents étonnés.

     

    « C’est le visage sympathique du franciscanisme » commente l’évêque Ghizzoni, peut-être un peu perplexe. « Ils dansent, mais ils sont aussi sérieux… », se sent le devoir de les justifier le provincial des mineurs Bruno Bartolini, « ils ne sont pas venus pour faire un spectacle mais pour évangéliser ». Les habitants de la ville, simplement, sourient, écoutent, se laissent ravir. « François est une figure fascinante, propre, il est notre passeport » insiste frère Giordano, « et avec l’image qu’a aujourd’hui l’Eglise, c’est un joker à jouer… ».

     

    Hors des couvents, donc, hors des oratoires, à chercher où est l’homme. Oui, il y a aussi un point de critique et d’autocritique derrière les louanges souriantes qui sautent des pavés. « Ils ont raison », les encourage un sage prêtre séculier, le Bolonais don Giovanni Nicolini, « retourner sur les places pour l’Eglise est urgent : enfermés dans nos lois, nous avons négligé les hommes ».

     

    Ils disent que les prêtres de Reggio n’ont pas accueilli favorablement l’invasion du centre. Frère Giordano, séraphique : « que les bergers fassent les bergers, qu’ils soignent les brebis qui sont dans leur bergerie, et qu’ils nous laissent faire ce que nous savons faire depuis des siècles ». C'est-à-dire prêcher joyeusement aux plus lointains, sans cacher notre identité. Ettore Valzania, président du Tiers-Ordre franciscain de l’Emilie-Romagne, en tant que laïc peut le dire avec plus de liberté : « dans la société, tout se résout dans le rapport avec les institutions, la politique, le pouvoir. La nôtre est une révolution par le bas ».

     

    Il y a les conférences des invités connus, Massimo Cacciari, Stefano Zamagni, Chiara Frugoni… Mais ce serait seulement le énième festival sans cette euphorie qui entraîne les clarisses hors des clôtures et les ermites hors des grottes, Ainsi, frère Mauro Ruzzolini, a une grotte personnelle, sous sa maison à Magnale en Toscane : je reste en méditation solitaire trois jours par semaine, les trois autres je les utilise pour recevoir et conforter les confrères en crise. « J’ai étudié la psychologie au collège pontifical ».

     

    C’est certain, même les frères joyeux cèdent parfois sous le poids du Monde. Sœur Chiara Elisabetta Sparacino a demandé un permis spécial pour quitter le couvent de Sant’Agata Feltria dont elle est abbesse, quinze moniales, sept ordinateurs, neuf mille visiteurs par an. « Et tous nous apportent un problème, une angoisse, une douleur, certains soirs on ne réussit pas à trouver le sommeil ». Elle sait le grec et le latin,  sœur Chiara, elle étudie l’exégèse patristique, mais quand elle prêche elle fait des plaisanteries en romanesco et enchante avec son visage de petite fille . « Il faut savoir renoncer au pouvoir que donne le savoir ». Et avant de retourner parmi ses murs, elle confesse : « notre joie est souvent comprise comme de l’insouciance, alors qu’elle est un choix en conscience d’ouverture à l’homme. Et parfois cela nous coûte une grande fatigue ».

     

    Voir nos vidéos ici


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  • Le 4 octobre....

     

    Frères et soeurs et amiEs de la famille franciscaine,


    Réjouissons-nous car en ce jour notre GRAND FRÈRE François Bernadone alias François d'Assise faisait son entrée dans la demeure de son PÈRE notre PÈRE.


    François fut pour les 8 siècles passés l'inspirateur d'une multitude de femmes et d'hommes et nous poursuivons encore aujourd'hui sur cette lancée qu'est la spiritualité franciscaine.

    Louange-S.-Fran-ois-Sans-ima2.jpg

    Donc à tous Bonne Fête et soyons dans l'action de grâce avec François !


    Paix et Joie,

    Votre serviteur Richard

     

    Si vous avez le temps et le goût d'aller plus loin voir:

    Doc de l'OFS

    Prières


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  • mise à jour le 7 octobre 2010

    Si maintenant ce sont nos amis Jésuites qui font la promotion de la fête de la saint François ... ;-)
     

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    Il faut reconnaître que Christian Mellon, que Josette connaît bien, est très proche du monde franciscain et des valeurs que nous portons, frémit aux injustices dont sont victimes les plus fragiles et partage nombre des combats menés par Alain Richard et les membres du réseau Gubbio pour un monde plus juste et fraternel.
    Pour ceux qui auront la possibilité d'être devant leur écran de TV dimanche matin, voilà pour une fois une excuse valable pour allumer son petit écran (Christian, merci pour ce mail de rappel) plus bas
    Belle fête de la saint François
    Paix et Joie
     
    François Blanty
    -----------------
     
    De : Christian Mellon
    Objet : Au Jour du Seigneur, ce 3 octobre

    Au sujet de l'émission du Jour du Seigneur de ce dimanche 3 octobre, sur France2

    Étaient-ces émissions... ? probablement, je vous propose les titres-liens suivant.

    François d'Assise : le choix de la pauvreté

    François d'Assise, saint modèle pour Michael Lonsdale

    Les Franciscains, nouvelles figures paternelles de Dieu

    Des cercles de silence pour les migrants

    Soeur Liliane : Travailler à la frontière ou le charisme franciscain

    Alain Richard : Une vie dans le refus de la violence


    Cette émission va beaucoup tourner autour de St François d'Assise, de l'option préférentielle des franciscains en faveur des pauvres et des exclus, des Cercles de silence, du Fr Alain Richard et de la non-violence : une programmation courageuse !
    - 10h 15 - 10h 45 : brève présentation des sujets traités, puis surtout un entretien avec Antoine Garapon, juriste : " Sur quels principes le système judiciaire français est-il fondé ? "
    - 10h 45 - 11h 30 : retransmission de la célébration eucharistique depuis la Chapelle des Franciscains de Paris (14°),
    - 11h 30 - 12h 00 : regards sur les Cercles de silence, reportage sur celui de Saint-Denis (93), entretien avec le Fr Alain Richard, reportage sur le jeûne public d'Alain Richard, Jean-Baptiste Libouban et autres (en septembre, devant l'Assemblée nationale, pour le droit des étrangers), entretien de 4 minutes avec François Vaillant (rédacteur en chef de la revue Alternatives Non-Violentes) sur l'action non-violente, etc.


    Autres articles de nouvelle ici


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  • À quelques jours de la grande fête de saint François d'Assise (4 octobre) nous proposons à ceux et celles qui le voudront bien la célébration du:

     

    Transitus de Saint François

    mort-de-St-Francois-Assise-2.jpg

    Présentation par le président ou un animateur:

     

    Ce que nous voulons refaire ce soir, c'est le mémorial du trépas de François d'Assise, tel que rapporté dans ses premières biographies. Ce rituel qui appartient à notre tradition franciscaine s'appelle Transitus, (évoquant l'idée de passage, ou ce que l'on peut appeler la Pâque de François).

    Il s'agit d'une mise en scène sacrée où le saint accueille sa soeur la mort corporelle comme le point final de sa quête du Seigneur. Nous verrons défiler sous nos yeux des fresques où il est entouré des siens et célèbre avec eux ses derniers instants. Pour bien vivre de l'intérieur son Passage en Dieu, nous nous tiendrons avec François, un peu à la manière des témoins de ce passage, reprenant leurs gestes et leurs prières.

    Le côté dramatique et théâtral pourra surprendre. Il est choisi pour nous émouvoir, mais surtout pour éveiller notre souvenir et atteindre l'expérience profondément spirituelle qui s'y cache. Nous vivrons ce transitus au coeur d'une eucharistie (dans la mesure du possible). C'est ce à quoi nous a toujours convoqué François: "chercher d'abord le Royaume de justice", contempler le Dieu très bon avec un coeur pur.

     

    L'icône du saint, sous nos yeux, dévoile les traits du petit frère conquis par l'amour de
    Dieu, dépouillé de lui-même et de tout pour entrer en Dieu.

     

    Chant: Tu es mon Dieu, Tu es mon Tout

     

     

     

    François:        Seigneur, je t'en prie,

    que la force brillante et douce de ton amour
    prenne possession de mon âme

    et l'arrache à tout ce qui est sous le ciel,

    afin que je meure par amour de ton amour,

    comme tu as daigné mourir par amour de mon amour:

     

    Président ou animateur:

    Laissons maintenant parler l' histoire. Dans le témoignage des premiers frères,

    revivons la rencontre de François avec le Dieu Vivant.

     

    Narrateur 1 :

     

    François annonça aux frères qu'il quitterait bientôt son corps,
    cette tente où son âme avait campé ...

    Il demanda à être transporté à Sainte-Marie de la Portioncule, au lieu même où, par la Mère de Dieu, il avait connu lui aussi l'esprit de grâce et de perfection.

     

    Là, le mal empirait, la faiblesse augmentait ; finalement, toutes ses forces l'ayant abandonné, il ne pouvait plus faire un mouvement.

    Un frère lui demanda s'il aurait préféré à cette longue et pénible maladie n'importe quel cruel martyre de la main d'un bourreau.

    François répondit:

     

    François:        Mon fils, ce qui a été pour moi jusqu'ici

    et continue encore d'être le plus doux,
    le plus cher et le plus agréable,

    c'est de faire ce qll'il plaît à Dieu de réaliser en moi et par moi.
    De sa volonté, la mienne reste toujours inséparable,

    et je ne désire qu'une  chose : lui obéir en tout point.

     

    Narrateur 2 :

     

    Lorsqu'il fut définitivement terrassé par la maladie qui devait mettre fin à ses maux,

    il se fit étendre nu sur la terre nue, afin qu'en cette dernière heure,

    celle où peut-être l'ennemi livrerait le suprême assaut, il puisse lutter nu, contre un adversaire nu.

    Il était là, couché sur la terre, dépouillé de sa tunique grossière, fixant des yeux le ciel comme il aimait à le faire

    et aspirant de tout son être à la gloire éternelle.

    Il tenait sa main gauche sur la plaie du côté droit pour la soustraire aux regards.

    Ses frères, que poignait une intense émotion étaient tout en pleurs. Son gardien devina les désirs du saint et courut prendre une tunique, un capuchon, des caleçons et les tendit à François, avec ces mots:

    "Sache que je te prête ces vêtements; accepte-les au nom de l'obéissance.

    Mais pour que tu sois convaincu de n'avoir sur eux aucun droit de propriété, je te défends de les donner à qui que ce soit."

     

    On dépose la bure en forme de Croix, avec le capuce et la corde, sur le plancher. On dépose aux places convenues les 5 bougies rappelant les stigmates.

     

    Narrateur 1 :

     

    François fut tout heureux d'avoir été jusqu'au bout fidèle à sa Dame la Pauvreté. Par souci de pauvreté, il avait donc voulu ne rien posséder au moment de la mort qui ne lui eût été prêté par autrui.

    Il leva les mains au ciel et glorifia le Christ pour tant de joie: s'en aller vers lui entièrement libre, débarrassé de tout.

     

    Pour être parfaitement conforme au Christ crucifié, pendu en croix, pauvre, souffrant et nu,

    il était resté nu devant l'évêque au début de sa conversion et c'est nu également qu'il voulut quitter ce monde, au moment de la mort. Pour imiter en tous points le Christ son Dieu, il aima jusqu'à la fin ses frères et ses fils qu'il avait aimés dès le début. Il fit appeler tous les frères alors présents dans la maison et, avec quelques paroles de consolation pour adoucir leur chagrin, il les exhorta de tout son coeur à aimer Dieu.

    Il ajouta quelques mots sur la patience et la pauvreté, leur recommandant le Saint Evangile avant toute autre Constitution. Enfin, sur tous les frères qui l'entouraient,

    il étendit la main droite et la posa sur la tête de chacun, en commençant par son vicaire.

    Il leur dit :

     

     

     

     

    François:        Adieu mes fils,

    restez toujours dans la crainte du Seigneur.

    La tentation viendra et la tribulation est proche; mais bienheureux ceux qui iront jusqu’au bout de ce qu'ils ont entrepris.

    Pour moi, je m'en vais vers Dieu, et vous,  je vous confie à sa grâce.

     

    Geste de bénédiction sur fond musical. ..•

     

    Narrateur 2 :

     

    Comme les frères pleuraient amèrement et se lamentaient inconsolables, François demanda du pain,

    il le bénit, le rompit

    et en donna un petit morceau à chacun.

     

    On apporte auprès de la bure une miche de pain. ..

     

    Puis, il fit apporter l'Evangéliaire et demanda lecture du passage de Saint Jean qui commence par cette phrase:

    "La veille de la Pâque, Jésus, sachant que l'heure était venue pour lui de

    passer de ce monde à son Père .... "    .

     

    Lecture du texte de Jean 13, 1-15

     

    François commémorait ainsi la dernière cène que le Seigneur avait célébrée avec ses disciples. C'est en souvenir du Seigneur qu'il accomplit tous ces rites

    et pour montrer à ses frères combien était grand son amour pour eux.

     

    Chant: La nuit qu'il fut livré ...

     

    Narrateur 1 :

     

    Après la lecture de l'Evangile, François récita comme il put le psaume: Ma voix crie vers Yahvé

    De ma voix, j'implore le Seigneur

    Je répands ma plainte en sa présence

    J'expose devant lui ma détresse ...

     

    Psalmodie du paume 141

     

    Il passa en action de grâce les moments qui lui restaient à vivre, demandant à ses compagnons les plus chers de louer le Christ avec lui. il invitait même toutes les créatures à louer, à aimer Dieu,

    leur chantant le cantique qu'il avait lui-même composé.

    Il n'est pas jusqu'à la mort, objet de peur pour tous,

    qu'il n'ait engagée à louer Dieu.

    Il se portait joyeux à sa rencontre et l'invitait chez lui.

     

    Cantique du Soleil récité (2 voix)

     

     

    Narrateur 2 :

     

    L'heure vint enfin où, les mystères du Christ s'étant réalisés en lui, son âme se dégagea de la chair

    pour être absorbée dans l'abîme de la lumière et son corps s'endormit dans le Seigneur.

     

    On éteint les lampions et on dépose sur la bure l'icône.

     

    A quarante ans révolus, ayant accompli vingt ans de parfaite pénitence,
    l'an du Seigneur 1226, le 4 octobre,

    il émigra vers le Seigneur Jésus-Christ
    que, de tout son coeur, de tout son esprit,
    de toute son âme et de toutes ses forces,

    il avait aimé d'un très ardent désir et d'une très vive affection,
    le suivant en toute perfection,

    courant avec ardeur sur ses pas

    et parvenant enfin très glorieusement à lui,

    qui vit et règne avec le Père et le Saint Esprit dans les siècles des siècles.

     

    Silence suivi du Chant répétitif :

    La ténèbre n'est point ténèbre devant toi
    La nuit comme le jour est lumière ....

     

    Offertoire en silence ....

     

    Prière Eucharistique

     

     

    Sanctus:         Tu es seul Saint Seigneur Dieu

                                        Toi qui fais des merveilles         .

     

     

    Anamnèse :    Nous t'adorons 0 Toi le Très-Saint

    Nous t'adorons, Seigneur Jésus-Christ.. ..

     

    Notre Père: Récité avec chaîne d'amitié

     

     

     

    Communion: Agnus Dei en musique

     

    Testament:

     

     Aux frères:

     

    "Qu'ils s'aiment toujours mutuellement,

    qu'ils aiment et servent toujours notre dame sainte Pauvreté et qu 'ils se montrent toujours fidèles et soumis aux prélats et à tous les clercs de la sainte mère Eglise"

     

     

    Aux clarisses:

     

    "Je vous prie et je vous donne conseil de vivre toujours dans cette très sainte vie et pauvreté".

     

    Aux laïques :

     

    "Tous ceux et celles qui feront de telles choses et persévèreront jusqu'à la fin,

    l'Esprit du Seigneur reposera sur eux.

    el fera chez eux son habitation" et sa demeure.

    Et ils seront les fils du Père céleste

    dont ils font les oeuvres,

    et les époux, les frères et les mères

    de Notre Seigneur Jésus-Christ".

     

    Prière pour la Paix: Chantée

     

    Bénédiction

     

    Musique

     

    Source les franciscains

    Autres documents franciscains et de l'OFS ici

     

     

     


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  • NOUVELLES DU CIOFS


    ttilio-et-Rosa-Galimberti--OFS.jpg Durant la réunion de la Présidence Internationale d’avril 2010, Attilio et Rosa Galimberti, OFS, de Milan, Italie, furent nommés Coordinateurs de la Commission Présence dans le Monde.


    La Commission Présence dans le Monde s’efforce d’animer et de stimuler les Fraternités nationales dans les domaines de la présence de l’Ordre Franciscain Séculier dans le monde et le respect de la justice, la paix et la sauvegarde de la création (JPSC), en agissant comme un canal d'information de JPSC entre les Fraternités nationales, et en étant un lien entre Franciscans international (FI) et le Comité Inter-Franciscain Romains 6.


    La Commission comprend d'autres membres, tels Lucy Almirañez,

    Conseillère de la Présidence, des Philippines, Mariette Fleur,

    Conseillère Internationale de Hollande, et Fr. Amando Trujillo Cano, TOR,

    Assistant Général. Attilio et Rosa peuvent être contactés à travers leur email:
    attilio.galimberti@gmail.com

    Source http://www.ciofs.org/

    Autres informations OFS


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