• Appartenance à l'OFS - Conclusion

    Emanuela De Nunzio



    Conclusion: quelques indications pratiques

     

    Comment, en pratique, alimenter le sens de l'appartenance à une Fraternité séculière déterminée et à l'Ordre dans son ensemble ? N'oublions jamais que nos Constitutions, dans l'art. 30.1 déjà cité, affirment avec force que les franciscains séculiers sont membres d'une Fraternité locale, mais appartiennent à toutes, dans la vie et dans la mission.

     

    16. Sur le plan local.  Chaque Fraternité singulière, aux divers niveaux (non seulement locale, mais aussi régionale et nationale), devrait se proposer sérieusement l'objectif de devenir :

    1.      école de sainteté – Voici des instruments de la Fraternité pour favoriser dans ses membres le plein développement de la vie intérieure: une intense vie liturgique, sacramentelle et caritative, le souci aussi de l'organisation de retraites spirituelles franciscaines avec un esprit de recueillement et de révision de vie;

    2.      école de formation - L'esprit d'appartenance se nourrit dans la mesure où la Règle devient “vie” des frères et des sœurs. Il se vérifie ainsi une sorte d'“assimilation” de l'esprit de la Règle dans la vie et dans l'histoire de chacun. Ils seront renforcés dans leur identité franciscaine ceux qui deviennent des fréquentateurs assidus des écrits de François et de Claire et des biographies antiques. Par conséquent, que les franciscains séculiers ne cessent pas de faire régulièrement la lecture spirituelle des Sources franciscaines;

    3.      témoignage de communion ecclésiale -  Il est nécessaire que les franciscains vivent intensément leurs rencontres (par pitié ne parlons plus de “réunions mensuelles” !) comme sacrement de la Fraternité. Il est essentiel que chacun prenne la décision de se rendre présent à la vie des frères: se réjouir avec ceux qui participent, penser à ceux qui ne viennent pas, chercher à découvrir les raisons pour lesquelles quelqu'un a perdu la motivation. Le Conseil devra chercher et réaliser les conditions pour que les réunions soient effectivement agréables, profitables et enrichissantes.

    4.      participation à la finalité apostolique de l'Eglise – Trop souvent les franciscains séculiers tendent à s'arrêter aux formes traditionnelles d'exercer leur engagement apostolique, oubliant que la Règle nous recommande la créativité. La société a changé, l'Eglise s'est renouvelée et se renouvelle encore. L'Evangile est toujours le même, mais il faut de nouvelles approches et de nouvelles rencontres avec l'Evangile et avec l'histoire ;

    5.      présence dans la société, à la lumière de la doctrine sociale de l'Eglise - Chaque Fraternité devra s'interroger sur les priorités de son propre engagement missionnaire.

    ·         Dans quelle direction le développer ?

    ·         Sur quoi, à quoi faut-il concentrer les forces disponibles ?

    ·         Comment appuyer concrètement les initiatives proposées par les niveaux supérieurs ?

     

    17. Sur le plan de la Fraternité Internationale. Il faudrait

    ·         Intensifier la communication horizontale et verticale à l'intérieur de l'Ordre;

    ·         Donner la connaissance réciproque et l'estime dans le cadre de la Famille Franciscaine;

    ·         Insister pour que les thématiques sociales entrent dans l'ordinaire du parcours formatif de nos Fraternités ;

    ·         Contribuer activement à l'œuvre de Franciscan International qui s'engage, au niveau des organismes internationaux compétents, afin que tous les pays entreprennent les mesures aptes à garantir que les droits humains des personnes plus vulnérables soient défendus d'une manière adéquate et que leur dignité humaine soit respectée;

    ·         Abattre les barrières et construire des ponts pour collaborer avec les mouvements et les institutions qui poursuivent les mêmes finalités (CC.GG. art. 18.3 et 23.1).

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    3- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26504070.html
    4- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26542321.html
    5- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26626234.html
    6- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26680827.html
    7- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26719113.html

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  •  Suite 6 Appartenance à l'OFS

    Emanuela De Nunzio

    15. Nouvelles formes d'intervention.

    Quarante ans ont passé depuis le Concile Vatican II, mais la référence au Magistère conciliaire est toujours actuelle et prometteuse avec son dynamisme intrinsèque. Nous sommes appelés à le projeter, à l'appliquer aux nouvelles frontières de ces années selon une conception précise de la personne et des valeurs qui lui sont propres : valeurs qui, en tant que telles, apparaissent “non négociables”, à savoir non réductibles au processus de sécularisation et de relativisation qui traverse notre histoire.

     

    Les formes nouvelles d'intervention demandent une formation socio politique, à travers la compréhension et l'approfondissement de la doctrine sociale de l'Eglise. Le “Compendium” auquel tous les fidèles doivent puiser nous servira de guide, mais il servira de manière particulière à ceux qui ont l’intention de miser pour l'engagement social dans l’arène politique avec ce plus d'honnêteté, de sens de la justice et du bien commun, qui doit marquer l'agir du chrétien par rapport  à une pratique parfois désancrée des valeurs humaines et évangéliques. Il faudra aussi reprendre en main le document fondamental du Concile Vatican II, Gaudium et Spes, et le revisiter à la lumière du magistère plus récent, surtout la seconde partie de l'Encyclique de Benoît XVI, Deus caritas est.

     

    La forme la plus adaptée de présence dans le domaine social est, pour le franciscain séculier, le volontariat. Le volontariat n'est pas seulement un “faire”; il est avant tout une “manière d'être”, qui part du cœur, d'une attitude de gratitude envers la vie, et pousse à “restituer” et partager avec le prochain les dons reçus… L'action du volontaire n'est pas vue comme une intervention “bouche-trou” vis à vis de l’Etat et des institutions publiques, mais plutôt comme une présence complémentaire et toujours nécessaire pour tenir vive l'attention envers les derniers et promouvoir un style personnalisé dans les interventions. Il n'y a donc personne qui ne puisse être un volontaire: même le plus indigent et désavantagé a sûrement beaucoup à partager avec les autres, offrant sa propre contribution pour construire la civilisation de l'amour (Benoît XVI à Vienne, septembre 2007).

     

    Une autre forme juste d'intervention concerne l'attention aux jeunes qui, n'ayant plus de valeurs solides sur lesquelles compter, sont particulièrement exposés aux dangers de l'instabilité, aggravé du fait que le monde des adultes lui aussi donne une importance majeure au pouvoir qu'un individu peut exercer ou à ce qu'il possède en termes économiques, plutôt qu'aux valeurs telles l'honnêteté et la moralité, qui devraient nous habiter et dans lesquelles nous devrions continuer à nous refléter pour être vraiment des personnes libres et capables de choisir. Les jeunes d'aujourd'hui sont ébranlés par des fragilités anciennes et nouvelles; avec elles, pourtant, ils manifestent aussi de grandes  potentialités ; ils expriment leur passion, l'envie de faire et la volonté de découvrir, prêts à concrétiser ce “courage de vivre et d'agir” illuminé par l'amour. Pour y réussir cependant, ils ont besoin d'être accompagnés dans la recherche du Visage du Christ.

     

    Quand nous parlons d'attention aux jeunes nous n'entendons pas nous référer seulement à la constitution et à l'animation des groupes jeunes franciscains, activité pour laquelle il faut des aptitudes particulières et des prédispositions, mais plutôt au devoir de chaque Fraternité OFS de réfléchir, discerner et prier sur le thème de la “transmission de la foi”, pour susciter une Eglise adulte, capable de témoigner de l'Evangile dans le monde d'aujourd'hui. C’est surtout par l'exemple que nous devons amener les jeunes à la foi et à la communion ecclésiale, les aider à acquérir une maturité humaine et spirituelle, leur faire découvrir que c'est dans le don de soi-même aux autres qu'ils peuvent devenir plus libres et plus mûrs. La stratégie consiste dans la création de médiations pour favoriser la rencontre avec Jésus, reconnu comme le Seigneur qui sauve et donne un sens plénier à la vie de chaque personne. De la rencontre avec le Seigneur Jésus naîtra la sequela, la suite du Christ, avec ses exigences de radicalité, fidélité, patience et discipline.

     

    Ecologie. A cause des conditions préoccupantes de notre planète, une nouvelle sensibilité se développe face aux problèmes écologiques: l'exigence s'impose de lutter pour transmettre aux générations futures une planète vraiment habitable, dans la perspective offerte par le Créateur. De nouvelles valeurs surgissent, de nouveaux rêves, de nouveaux comportements assumés par un nombre de plus en plus grand de personnes et de communautés. Le principe de base est celui de la sauvegarde de la création et c’est un principe qui engage tous et chacun. Il est évident que chaque pays et même chaque personne doit contribuer selon ses possibilités à chaque effort planétaire.

     

    Comme franciscains, en plus de renforcer notre engagement personnel pour un style de vie sobre (Règle n°11 et C.G. art.15.3), nous sommes aussi appelés à construire, avec ceux qui travaillent dans la moisson du Royaume, un monde globalisé dans lequel tous peuvent entrer, où il y a la vénération de la création, l’amour entre tous et des relations justes, au moins pour permettre à tous une vie honnête. Et alors, prendre soin de la création signifie s'engager dans divers domaines d'action, chacun lié avec les autres: de l'élimination des armes nucléaires à un changement de cap pour ce qui regarde le style de vie, d'une régénération du pouvoir politique / économique / militaire à l'adoption de la non violence comme manière de vivre la relation avec la création et avec toutes les créatures.

     

    Œcuménisme et dialogue interreligieux. Dans le domaine œcuménique, il est essentiel de se convaincre que l'œcuménisme n'est pas une affaire “au sommet”, mais plutôt une manière de vivre la foi et la relation avec Jésus. C'est être ensemble avec Lui dans cette prière où tous, nous sommes une seule chose. Pour cela nous ne pouvons pas ne pas nous sentir responsables de la communion entre tous. Dans le domaine interreligieux, la connaissance, le respect, l'accueil réciproque, le dépassement des préjugés réciproques d'ordre structurel, psychologique et historique, est essentiel. Nous devons nous convaincre que la diversité, loin de conduire nécessairement aux divisions et aux rivalités, porte en soi la promesse d'un enrichissement réciproque et d'une joie. L’égalité, comme indispensable présupposé au dialogue, concerne l'égale dignité personnelle des interlocuteurs et non du contenu. Le chrétien en dialogue ne peut cacher ou taire la vérité de la foi fondée sur le mystère de Jésus Christ. Que ce soit dans les rapports avec les membres d'autres confessions chrétiennes, que ce soit dans les rapports avec les croyants d’autres fois, il faut concrètement accueillir les occasions pour prier ensemble (là où c'est possible) et trouver des champs d'engagement commun comme la lutte contre la pauvreté, la paix, la sauvegarde de la création à travers les questions liées à l'éthique et à l'environnement. Dans le champ de la justice sociale, on peut marcher ensemble tout de suite : il n'y a pas besoin d'attendre que les nœuds complexes de caractère doctrinal soient défaits !

     

    Mission ad gentes.  L'Eglise aujourd'hui prête une attention vigilante au développement des peuples, en particulier ceux qui luttent pour se libérer du joug de la faim, de la misère et des maladies endémiques, de l'ignorance ; qui cherchent une participation plus large aux fruits de la civilisation, une valorisation plus active de leurs qualités humaines ; qui se dirigent avec décision vers leur plein épanouissement (cf. Sollicitudo rei socialis, Centesimus annus, Deus caritas est...). Elle le fait en réaffirmant avec force l'exigence de partir de la reconnaissance de la loi morale naturelle, en nette opposition avec la logique relativiste dominante des législations nationales et de la politique internationale. Si les problèmes ne manquent pas, comme la pénurie des vocations religieuses, ne manquent pas non plus les “signes d'espérance” qui, dans chaque partie du monde, témoignent d'une encourageante vitalité missionnaire du peuple chrétien dans la conscience “d'être tous missionnaires, tous impliqués, quoique de manières diverses, dans l'annonce et le témoignage de l'Evangile”. Aussi l'engagement missionnaire des franciscains séculiers et des Fraternités ne peut et ne doit pas être limité aux Journées missionnaires mondiales ou à une Journée missionnaire franciscaine, et non plus à quelque soutien économique aux Missions des frères. Il faut une perspective plus ample, qui comprend la participation solidaire avec les peuples de la terre par la dénonciation et la lutte contre toute violation de la dignité de la personne et contre les graves inégalités qui ont traversé, et malheureusement, continuent de traverser le monde contemporain.

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    5- http://ofs-de-sherbrooke.over-blog.com/article-26626234.html
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  •  Suite 5 Appartenance à l'OFS

    Emanuela De Nunzio
    13. La pluriappartenance.

    Un des obstacles majeurs qui s'interposent à la coresponsabilité est celui que nous appelons conventionnellement la “pluriappartenance”, ce qui veut dire la tendance de quelques franciscains séculiers à adhérer à une multiplicité d’associations et groupes ecclésiaux. Il ne faut pas oublier que “La vocation à l'OFS est une vocation spécifique qui informe la vie et l'action apostolique de ses membres” (CC.GG. art.1). Quand le franciscain séculier est aussi inséré dans d'autres associations, l'inspiration franciscaine qui devrait imprégner toute sa vie dans chacune de ses expressions et manifestations, se “noie” dans le mélange avec d'autres spiritualités. En outre, les engagements s'additionnent et se superposent, empêchant l'observance ponctuelle des obligations dérivant de la vie de Fraternité.

     

    Ces considérations devraient être bien présentes aux responsables de la formation et aux Conseils des Fraternité, quand ils évaluent l'aptitude du candidat à la Profession dans l'OFS.

     

     

    Appartenance et mission

     

    14. Ouverture au monde. Dans l'ère de la globalisation, dans une situation multiculturelle et plurireligieuse, mais aussi caractérisée par l'individualisme et le scepticisme, l'Eglise se trouve de nouveau, comme déjà dans les premiers siècles du christianisme, devant le devoir de proposer aux hommes le message de Jésus. L'annonce de l'Evangile est un don gratuit que l'Eglise fait au monde et les franciscains séculiers, “qui lui sont plus fortement unis par la Profession”, sont appelés à annoncer le Christ “par la vie et par la parole” (Règle n°6). Parole et témoignage s'éclairent réciproquement : si la parole est démentie par la conduite, elle reste inefficace ; mais la même chose vaut pour le témoignage, quand il n'est pas soutenu par une annonce claire et sans équivoque. L'amour du Christ, en fait, est communiqué aux frères par les exemples et les paroles, par toute la vie.

     

    Le champ de la mission est aujourd'hui immense : les secteurs plus en marge de la société, les communautés indigènes, les pauvres dans les zones urbaines, les migrants, les réfugiés, les exclus...  L'objectif doit être celui de promouvoir l'universalité du message chrétien à travers la présence, (qui a le sens de témoignage et dialogue de vie), l'annonce et la prière. Mais évangéliser n'est pas une prérogative de quelques uns dans le peuple de Dieu, qui a été tout entier consacré et appelé à annoncer le salut: “La vocation universelle à la sainteté est étroitement liée à la vocation universelle à la mission ; chaque fidèle est appelé à la sainteté et à la mission” (Redemptoris missio n°90).

     

    S'il est vrai, et il est vrai, qu'une Eglise qui n'est pas missionnaire trahit son devoir fondamental, il est tout aussi vrai que l'OFS en tant quel tel, et chaque Fraternité locale, et chaque franciscain séculier individuel, comme “membre vivant de l'Eglise”, doivent devenir “témoin et instrument de sa mission parmi les hommes”. Il faut en premier lieu porter l'Evangile aux personnes de manière crédible. Pour cela il faut du courage et de la disponibilité pour suivre des nouveaux chemins, en triomphant de la tentation de rester parmi les personnes qui pensent comme nous et de se contenter de cultiver notre petit jardin.

     

    La mission des franciscains séculiers s'enracine dans l'ordre de l'être, dans la vie configurée aux conseils évangéliques (cf. n°10, 11, 12 de la Règle), dans l'esprit des Béatitudes du Royaume. Leur style et leur forme de service s'adaptent aux talents et à la situation personnelle et familiale de chacun, ainsi qu'aux exigences du milieu dans lequel ils travaillent. Leur engagement apostolique se réfère de façon particulière à la pratique de la charité, à la transformation du dessein de réunir toutes choses dans le Christ en une réalité, à l'engagement au travail et à l'exercice responsable de sa profession, et cela sans négliger l’activité politique à proprement parler, la vraie. Parlant de Ste Catherine de Sienne, un de ses biographes a écrit : “la compromission avec les circonstances fait partie de la sainteté”.

     

    Aussi face aux défis inédits et insidieux posés par la globalisation, les chrétiens ne se résignent pas à une économie ou à une vision de la société orientée seulement vers l'efficacité, qui laisse de côté les plus faibles, ou sur un étatisme qui étouffe la liberté et humilie la personne. Il faut donc se battre dans chaque pays avec des “initiatives courageuses”, par l'affirmation d'un Etat qui soit vraiment laïc, c'est-à-dire au service de la vie sociale selon le concept thomiste du “bien commun”, repris vigoureusement dans le grand magistère oublié de Léon XIII. De même dans les pays où les chrétiens sont en minorité, où ils ne peuvent exercer aucun poids politique, les vertus chrétiennes peuvent résolument motiver et aider leurs compatriotes à accepter la démocratie comme manière de vivre. Celui-ci doit inclure les plus fragiles, ceux qui sont aujourd'hui en marge ou exclus, il doit inclure aussi les générations futures, auxquelles nous devons transmettre un monde vivable.

     

    La ville et le territoire sont le lieu où les relations authentiques se construisent, où la charité chrétienne peut imprégner le fonctionnement des structures civiles. Est demandé aux franciscains séculiers, à chacun personnellement ou communautairement, l'attention envers les plus faibles et les œuvres de miséricorde : la présence aux malades, l'enseignement aux analphabètes, le soin des enfants, l'aide aux anciens, le réconfort aux affligés... Ce sont les engagements de toujours, pratiqués par les Frères et Sœurs de la Pénitence depuis leur origine, mais aujourd'hui ces besoins se présentent souvent sous une forme nouvelle et requièrent de nouvelles formes d'interventions.

     

    Mais attention : il ne faut pas confondre la fin et les moyens. Les moyens sont la vie et la parole, mais la fin est l'évangélisation (“Allez et annoncez l'Evangile au monde entier...”). “…Il existe chez certains l’idée que les projets sociaux sont à promouvoir avec une urgence maximum, alors que les choses qui concernent Dieu et la foi catholique elle-même sont des choses plutôt particulières et moins prioritaires. Cependant …l'expérience est justement que l'évangélisation doit avoir la priorité, que le Dieu de Jésus Christ doit être connu, cru et aimé, afin que les choses sociales puissent elles aussi progresser, afin qu’advienne la réconciliation... Le fait social et l'Evangile sont simplement inséparables entre eux” (du discours du Pape à Ratisbonne).
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  •  Suite 4 Appartenance à l'OFS


    Emanuela De Nunzio


    10. La “logique du don”.

    Ces indications sommaires des caractéristiques de l’identité et de la spiritualité du franciscain séculier nous renvoient à la nécessite de redécouvrir la logique du don, de construire la culture du don, sur la filigrane de l’encyclique Deus caritas est de Benoît XVI. Le défi que Deus caritas est nous invite à relever est celui du combat pour réaffirmer le primat du lien interpersonnel sur le bien donné, de l’identité personnelle sur l’utilitaire, primat qui doit trouver un espace d’expression partout, en tout domaine de l’agir humain. En définitive le message central auquel la 1ère encyclique de Benoît XVI nous invite est celui de penser la gratuité, c’est-à-dire la fraternité, comme un point de référence essentiel de la condition humaine. Dans une société élevée dans le culte des seuls droits, réduite à la comptabilité de “ce qui rapporte”, de ce qu’on attend de la vie, du monde, des autres, c’est peut-être le moment d’introduire “la logique du don”,  qui, entre autre représente aujourd’hui un élément dont il faut tenir compte pour l’interprétation et le renouveau des dynamiques sociales.

     

    Pour le chrétien (et, à plus forte raison, pour le franciscain) le rapport de pure justice ne suffit jamais, parce qu’il évoque de suite la fraternité. La fraternité ne se consume pas dans le cercle étroit du  je-tu, mais s’étend du nous jusqu’à entrer dans l’espace de la tente planétaire (Cantique des créatures). Il ne faut jamais renoncer à cette dimension polyvalente de la fraternité, parce que, s’il est vrai que la perte de la singularité est à craindre pour un chrétien comme une perte grave, de même est à craindre une privatisation de ces aspects du christianisme, qu’il faut par contre considérer comme des colonnes portantes de l’édifice chrétien entier.

     

    Dans un récent discours, le Pape a affirmé: “Dans la conscience que l’amour est un style de vie qui distingue le croyant, ne vous lassez pas d’être partout des témoins de la charité”. (OR du 21 février 2008).

     

     

     Appartenance comme coresponsabilité

     

    11. Appartenance à l’Ordre. Notre appartenance à l'Ordre Franciscain Séculier se fonde sur la Profession, c'est-à-dire l'acte par lequel nous sommes solennellement engagés à “vivre l'Evangile à la manière de St François et selon cette Règle authentifiée par l'Eglise” (Règle n° 2). Le P. Felice nous a admirablement bien parlé de la Profession dans son exposé. Il nous a dit entre autre que l’incorporation dont parle l’art. 42.2 des CC. GG. “indique l'insertion dans un corps vivant et la fusion dans ce même organisme, dans lequel se constitue une unique réalité. L'incorporation comporte la transformation de plusieurs réalités en une seule, à travers un processus d'absorption et d'assimilation”.

     

    Le “projet de vie évangélique tracé dans notre Règle est un projet à réaliser et à vivre “en communion fraternelle. Peut-être devrions nous réfléchir plus souvent et plus attentivement sur la définition contenue dans l'art 3.3 des CC.GG. “La vocation à l’OFS est vocation à vivre l’Evangile en communion fraternelle. Dans ce but, les membres de l'OFS se réunissent en communautés ecclésiales qui se nomment Fraternités” et à leur tour les Fraternités sont cellules regroupées en une union organique, c’est à dire la grande famille spirituelle de l'OFS, dispersée dans le monde entier.

     

    Parlant de l'appartenance il faut se garder du risque d'“absolutiser” son identité propre, avec ce quelque chose d'orgueil, de supériorité, de fermeture qu'une telle attitude comporte. “Etre cramponné de manière excessive et exclusive à son identité peut devenir pathologique. De fait cela peut engendrer l'étroitesse de vue dans les individus, le nationalisme dans les peuples, le fondamentalisme dans les religions, l'intégrisme dans la culture”, écrit Mgr Ravasi, Président du Conseil Pontifical de la Culture. Par conséquent, avec la référence à l'identité / appartenance, nous devons souligner le sens de la communion et de la coresponsabilité. Les Constitutions Générales l'affirment avec force dans l'art. 30.1 : “Les frères sont coresponsables de la vie de la Fraternité à laquelle ils appartiennent et de l'OFS comme union organique de toutes les Fraternités dispersées de par le monde”. Ici il ne s'agit pas de responsabilité au sens juridique, comme celle qui est demandée aux Supérieurs majeurs du Premier Ordre et du TOR (détenteurs de l’altius moderamen) en non plus de celle qui revient aux Ministres, aux Conseils et, en général aux “animateurs et guides”, légitimement élus pour le gouvernement des Fraternités aux différents niveaux. Il s'agit plutôt d'une responsabilité de nature théologale : une communion fraternelle, de foi et d'amour, qui a besoin d'être alimentée par la prière mutuelle, par la connaissance réciproque, par la fréquentation assidue.

     

    Au niveau de l'Ordre entier dans le monde, la coresponsabilité signifie, avant tout, attention et disponibilité à ce qui est signalé et proposé par les différents Conseils subordonnés : régionaux, nationaux et internationaux. Cela demande un effort pour chercher à connaître et comprendre la réalité de l'Ordre dans d'autres contextes géographiques et culturels, parce qu’on ne peut aimer ce qu'on ne connaît pas. Cela demande enfin “de contribuer aux dépenses des Conseils des Fraternités du niveau supérieur” (Règle 25). Permettez-moi de m'arrêter un instant sur ce sujet délicat pour souligner l'importance, considérant l'ampleur et la complexité des engagements qui maintenant reposent sur les Conseils régionaux et nationaux, pour pouvoir remplir pleinement leur responsabilité de coordination et de liaison des Fraternités locales, et encore plus sur la Présidence du CIOFS qui, au plan international, doit coordonner, animer et guider l'OFS, prendre soin des rapports de collaboration avec les autres composantes de la Famille Franciscaine, promouvoir la vie et l'apostolat de l'Ordre, etc. etc. (cf. CC. GG. Art 73).

     

    12 Appartenance à la Fraternité locale. Tous, nous savons par cœur la définition de la Fraternité locale contenue dans l'article 22 de la Règle : “première cellule de tout l'Ordre... signe visible de l'Eglise... communauté d'amour...”.

     

    Pour expliciter ces affirmations basiques, les Constitutions Générales à l'art. 30.2 précisent comment doit être vécue l'appartenance à la Fraternité : “Le sens de la coresponsabilité des frères exige la présence personnelle, le témoignage, la prière, la collaboration active selon les possibilités de chacun et les engagements éventuels dans l'animation de la Fraternité”. Pour ne pas faire seulement des discours théoriques je pense que c'est ici l'occasion de consacrer un minimum d'approfondissement à ces “exigences” imprescriptibles de la coresponsabilité. Voyons donc :

     

    1.      la présence personnelle, à savoir la participation assidue (non facultative), aux rencontres de la Fraternité, qui ne peuvent plus rester ces fameuses “réunions mensuelles” mais plutôt “des rencontres fréquentes” organisées par le Conseil pour stimuler chacun à la vie de fraternité et pour une croissance de vie franciscaine et ecclésiale (Règle n°24);

    2.      le témoignage, de vie évangélique et de vie fraternelle aussi comme moyen de promotion vocationnelle (CC.GG. art.45.2) et comme aide à la formation des nouveaux membres (Règle n°23 et CC.GG. art.37.3) ;

    3.      la prière, qui est l'âme de cette “communauté d'amour” (Règle n° 8);

    4.      la collaboration active, de tous et de chacun à la bonne marche de la Fraternité, au déroulement dynamique des réunions par la participation de tous, à la réalisation de ses initiatives caritatives et d'apostolat (CC.GG. art.53.3);

    5.      les engagements éventuels dans l'animation de la Fraternité, en particulier quand des candidats reçoivent quelque charge/service (C.G. art.31.4);

    6.      la contribution économique, selon les possibilités de chaque membre (C.G. art.30.3), pour fournir les moyens financiers nécessaires à la vie de la Fraternité et à ses œuvres de culte, d'apostolat et de charité.

     

    Mais cela ne suffit pas encore : la coresponsabilité engage tous ses membres à prendre soin du “bien-être” humain et spirituel de chacun des frères (C.G. art.42.4) : personne ne doit être laissé seul face à ses problèmes et à ses difficultés, mais dans la Fraternité il doit trouver aide (également matérielle), soutien, réconfort.

     

    En substance, vivre et œuvrer aujourd'hui dans la Fraternité veut dire prendre conscience de quelques points fermes, qui sont: la rencontre avec le frère dans sa situation concrète, l'accompagnement de sa croissance humaine, l'expérience de prière dans ses formes diverses, l'éducation à l'engagement pour la construction du Royaume et un degré d'appartenance ecclésiale qui fasse percevoir le sens du but global: la croissance et la réalisation de l'homme nouveau dans le Christ. (Règle OFS n°14).
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  • Suite 3: L’APPARTENANCE A L’OFS

    Emanuela De Nunzio

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    8. La vie intérieure.
    Dans un temps d’instabilité et d’oscillations, il est fondamental de veiller à garder l’intériorité pour donner consistance aux engagements et à la fidélité personnels. Sans la base de l’intériorité, toute notre vie devient sans consistance et sans bases, suspendue en l’air. Nous courons le risque d’oublier combien est extraordinaire l’aventure à laquelle Jésus nous a conviés. C’est le motif pour lequel notre Règle (n.7) nous rappelle que la conversion “doit être reprise tous les jours”. Et les Constitutions Générales (art.8.2) affirment que notre vie doit s’inscrire  dans “un itinéraire constamment renouvelé de conversion”. Il y a d’autres instruments pour cette re-fondation de la personne, qui porte à la redécouverte de notre identité et du sens de l’appartenance. En tout premier la formation permanente pour maintenir en éveil la conscience que l’être franciscain se réalise toujours comme un nouveau devenir franciscains: ce n’est jamais une histoire achevée qui serait derrière nous, mais un chemin qui existe toujours un exercice nouveau. La re-fondation de la personne est faite de petits engagements, qui doivent déboucher dans cet engagement plus large que nous appelons “forme ou programme de vie”.

     

    Notre contribution au dépassement des problèmes qui tenaillent le monde et l’Eglise ne se réalise pas par notre transformation en “activités”, mais en disciples de la prière. Il est certain qu’il est demandé aux franciscains séculiers comme aux autres citoyens un engagement politique, des compétences professionnelles, la promotion de la solidarité et de la liberté, des droits et de la justice. Cependant ce qui est spécifiquement nôtre est la prière au Dieu vivant. La dimension contemplative permet d’aller vers le monde avec des yeux illuminés par l’espérance et la compassion. Il n’y pas de vrai engagement chrétien dans le monde sans la prière. Naturellement, la prière doit s’accompagner d’une expérience de vie qui transforme, qui améliore la capacité d’aimer et laisse entrevoir le chemin vers le bonheur intérieur. En diverses occasions, Benoît XVI insiste sur le fait que, avant n’importe quel programme d’activité, il doit y avoir l’adoration, qui nous rend libres dans la vérité et illumine notre agir. Voici pourquoi il est très important que les Fraternités soient d’éloquentes écoles de prière, des lieux de concorde, des miroirs de charité et des sources d’espérance, de manière à ce que tous ses membres expérimentent la joie de se sentir aimés des frères, et en ressentent en même temps le besoin de communiquer à ceux qui les entourent le bonheur plénier d’être disciples du Christ.

     

    9. La spiritualité du TAU. Le TAU est le signe extérieur de l’appartenance/identité du franciscain séculier (art.43 des Constitutions Générales). Saint François tenait en particulière considération et honneur ce signe, symbole de conversion. Il l’écrivait sur les lettres qu’il envoyait, le gravait sur les cellules qu’il occupait et le répétait dans les recommandations “comme si - dit Saint Bonaventure - tout son zèle fut de marquer, selon les paroles du prophète, un TAU sur les fronts des hommes gémissants et souffrants, vraiment convertis à Jésus Christ”. En le portant, nous pouvons nous aussi être témoins et inviter à une authentique et passionnée conversion à l’amour du Christ et à le suivre.

     

    C’est à cela que tend notre vocation et notre Profession. C’est de cela que veut témoigner le signe extérieur du TAU, grâce auquel nous nous ornons de la "spiritualité de la croix". Nous relisons le n.10 de la Règle: "… ils suivront aussi le Christ pauvre et crucifié, lui rendant témoignage, jusque dans les difficultés et les persécutions".  Nous relisons aussi l’art. 10 des Constitutions Générales: le Crucifix "est ‘le livre’ dans lequel les frères, à l'imitation de François, apprennent pourquoi et comment vivre, aimer et souffrir". Quand nous travaillions à l’aggiornamento des Constitutions, la demande de supprimer ou modifier cet article parce que trop pessimiste nous est parvenue d’une Fraternité nationale. Qu’est ce qui est plus optimiste que de donner à nos peines une valeur éternelle et universelle ?

     

    Celui qui n’accepte pas le mystère de la croix ne trouvera jamais la paix, ne trouvera aucune réponse aux éternelles questions de l’homme sur le sens de la souffrance, de la maladie, de la mort, de l’incertitude de l’existence. Il ne comprendra jamais le grand amour qui se cache derrière les blessures du Crucifié. Il ne saura pas se mettre devant les plaies du côté sacré, des mains et des pieds de Jésus, avec la confession de Thomas: "Mon Seigneur et mon Dieu"; ou avec la découverte de Paul: "(Christ) m’a aimé en premier et il s’est livré pour moi"; ou avec l’invocation de François: "que je meure par amour de ton amour, comme toi tu as daigné mourir par amour de mon amour". Il n’y a pas d’autre explication à la souffrance et à la douleur sinon dans un horizon d’amour.

     

    Dans l’homélie pour la canonisation du Saint Padre Pio de Pietrelcina (16 juillet 2002), Jean-Paul II affirmait que notre temps a besoin de "retrouver la spiritualité de la croix pour ré-ouvrir le cœur à l’espérance". L’espérance en un monde dans lequel "sera essuyée toute larme", mais aussi l’espérance d’améliorer un peu la condition humaine dans ce monde, en le rendant plus juste et évangélique moyennant la pratique des vertus chrétiennes et des œuvres de miséricorde.

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  • Suite 2: L’APPARTENANCE A L’OFS

    Emanuela De Nunzio

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    Appartenance et identité

     

    6. Coïncidence substantielle (ou essentielle?). Tout discours sur l’appartenance, pour toute personne, s’allie étroitement à celui sur l’identité et le présuppose. Que veut dire être homme ? Que veut dire être femme ? Quel est le rôle du prêtre ? Que signifie être religieux/religieuse de nos jours ? Que signifie aujourd’hui être disciple de Jésus-Christ ? Qu’est-ce qui est bien et fondamental pour moi ? Où vais-je ? Que dois-je poursuivre dans la vie pour pouvoir arriver à la plénitude de l’existence ? A qui est ce que j’appartiens et qui m’appartient ?

     

    L’étroite connexion entre appartenance et identité est une loi psychologique, mais encore plus une structure de l’être comme tel. Une chose pour être elle-même doit se distinguer des autres - dirait Platon - parce que une chose qui voudrait être elle-même et en même temps toutes les autres serait en même temps elle et la négation d’elle. C’est un principe logique. Il n’y a pas d’identité sans appartenance et il n’y a pas d’appartenance sans identité: elles sont distinctes et cependant toujours essentiellement unies. Il est donc évident que pour parler de l’appartenance il est nécessaire de parler de l’identité: pour avoir conscience de soi et pour se distinguer par rapport à qui est autre que soi.

     

    7. Identité du franciscain séculier. Qui sont les franciscains séculiers dispersés à travers le monde? Quelle est leur identité? Chacun de nous, laïcs et religieux, avons eu des occasions de connaître d’autres réalités de Tiers-Ordre. Il y avait autrefois de très nombreux groupes. La plupart du temps leurs membres portaient un habit extérieur caractéristique, différent pour les hommes et pour les femmes. Dans certains lieux, les Fraternités masculines et féminines étaient distinctes et, même quand elles étaient mixtes, les hommes s’asseyaient d’un côté et les femmes de l’autre. Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, toute la Famille Franciscaine a connu de profondes transformations. Le 24 juin 1978, les tertiaires ont reçu la nouvelle Règle, approuvée par le Pape Paul VI. Et auparavant, il y eut le Concile Vatican II, avec ses accents nouveaux. Les documents conciliaires influencèrent fortement les rédacteurs de la Règle Pauline. On entrait dans une période d’étude et d’assimilation de la nouvelle Règle, devenue point de référence fondamental dans la recherche de l’“identité”. Dans les temps nouveaux il était nécessaire de trouver le chemin du renouveau dans la fidélité à la tradition. Pendant quelques temps quelques Fraternités se présentaient encore constituées de laïcs avec une certaine nostalgie de la vie des frères et des religieuses, malgré le rappel persistant à être d’efficaces instruments de l’action de l’Eglise dans le monde. Mais l’attitude des frères et des sœurs a changé en une nouvelle manière d’être franciscains, identique dans l’essentiel, différente dans ses manifestations... Le Tiers-Ordre Franciscain avait pris la nouvelle dénomination d’Ordre Franciscain Séculier justement parce qu’on voulait souligner la présence des laïcs franciscains dans le monde; on voulait situer dans la “sécularité” la caractéristique la plus significative du Tiers-Ordre. Plus tard, dans Christifideles Laïci, le Pape Jean-Paul II, rappelant la doctrine du Concile, écrivait : “La vocation des laïcs à la sainteté inclut que la vie selon l’Esprit s’exprime de façon particulière dans leur insertion dans les réalités temporelles et dans leur participation aux activités terrestres (n°17). A de telles orientations correspondent les exigences plus profondes pour qui s’approche maintenant de l’OFS. Nous ne pouvons pas oublier que collent à la peau des jeunes tous les doutes, les interrogations et les transformations culturelles de nos temps. L’être humain n’existe pas en l’air. Il vit dans un contexte existentiel déterminé. Dans la vie il a une série d’engagements à accomplir, mais la personne est beaucoup plus que ce qui en paraît, que ce qu’elle fait, qu’elle réalise. Chaque personne est un mystère.

     

    Et alors, pour actualiser le discours, nous devons nous demander: que signifie aujourd’hui être franciscain séculier ? Que cherchent les personnes qui aujourd’hui font Profession dans l’Ordre ? Ces interrogations ne nous ennuient pas et ne nous inquiètent pas plus que cela parce qu’il nous semble que notre réponse se trouve déjà donnée dans le quotidien. Tout semble résolu: dans le quotidien, chacun est ce qu’il fait, et chaque Fraternité est ce qu’elle réalise. Cependant, avec un esprit moins accommodant, nous ne devrions pas nous contenter de cette première réponse. N’importe qui peut réaliser les fonctions que nous exerçons dans le monde, et n’importe quelle association ou mouvement peut réaliser l’apostolat que nous faisons, sans avoir besoin d’appartenir à l’OFS. Quand nous nous rendons compte de cela, un abîme s’ouvre devant nous. Nous nous préoccupons, et notre conscience nous accuse d’incohérence et de manque de radicalité dans le “suivre le Christ pauvre et crucifié” à la manière de Saint François. Pour nous tranquilliser nous cherchons à donner une couleur franciscaine à ce que nous faisons (ou que la Fraternité fait): nous promouvons la dévotion à Saint François, nous organisons des expositions d’articles franciscains, nous mettons en scène le Transitus de Saint François, nous parlons de Saint François dans les programmes radio qui sont sous notre responsabilité… Cette couleur franciscaine ne serait-elle pas peut-être un simple ajout ? Ne serait-ce pas que le franciscanisme que nous promouvons est une réalité accidentelle, secondaire,  accessoire? Autrement dit: ne serait-ce pas que nous sommes des professionnels, des étudiants, des commerçants, des administrateurs, des ministres de l’Eucharistie, fréquentateurs habituels de groupes paroissiaux et en plus aussi franciscains? Ou bien l’être franciscain appartient-il au noyau le plus intime de notre identité personnelle, à la moelle de notre être, à l’essence la plus authentique de ce que chacun de nous est?

     

    Au début de la Règle on trouve, en forme lapidaire, les éléments fondamentaux du projet de vie franciscaine séculière. Selon l’art.2, les franciscains séculiers sont des hommes et des femmes qui, “poussés par l'Esprit à réaliser dans leur état séculier la perfection de la charité, s'engagent par la Profession à vivre l'Évangile à la manière de Saint François et selon cette Règle reconnue par l'Église”. De la législation de l’OFS mise à jour, (Règle et Constitutions Générales) il ressort que l’identité du franciscain séculier s’exprime dans une triple dimension: personnelle (la vie intérieure), fraternelle (la coresponsabilité) et universelle (la mission).
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  • Voici la première partie d'un article qui sera
    publié en plusieurs lettres il provient du

    CHAPITRE GENERAL
    DE L’ORDRE FRANCISCAIN SECULIER
    Novembre 15-22, 2008



    L’APPARTENANCE A L’OFS

    Emanuela De Nunzio

     

     

     

    Préambule. Crise du sens de l’appartenance dans la réalité post moderne

     

    1. Le cadre général. Zygmund Bauman, un des plus grands sociologues du 20ème siècle, compare le monde actuel à un corps qui a passé au cours des derniers siècles de l’ “état solide” à l’ “état liquide”. Dans le “monde liquide” n’existe plus la culture de l’apprentissage, de l’accumulation, mais celle du désengagement et de la discontinuité. Dans la modernité “liquide” viennent toujours plus à manquer ces certitudes qui rendaient les structures solides comme: l’Etat national, les institutions, la famille, le travail. Rien n’est fixe, garanti, tout se modifie et change avec une facilité incroyable, à commencer par les biens de consommation. Même les rapports interpersonnels sont devenus plus superficiels et il n’y a plus la volonté de maintenir stables dans le temps les relations amoureuses et l’amitié, parce que l’individu craint souvent le futur, il n’est plus porté à faire des projets à long terme et ainsi tout ce qu’il fait est exclusivement orienté vers la satisfaction de son bien-être passager.

     

    Devant l’incertitude et le risque, la réaction des personnes est la recherche de l’immédiat, de la satisfaction hic et nunc. La société de consommation actuelle alimente le désir d’avoir plus, créant artificiellement de nouveaux besoins, et s’efforce de donner à chacun l’impression qu’il peut choisir et acheter ce qu’il veut. Dans la sphère de la vie personnelle, se diffuse une mentalité dans laquelle chacun se considère patron absolu de ses décisions et accepte toujours moins les orientations traditionnelles, quelquefois même les impératifs éthiques les plus élémentaires. La recherche du bonheur, de la réalisation personnelle, de la satisfaction individuelle (aspirations qui en soi sont légitimes) prises comme critère absolu de conduite ont de lourdes conséquences négatives sur les relations sociales. Personne ne veut se lier à rien et à personne. Surtout, personne n’ “appartient” à rien de manière définitive. Les liens interpersonnels ou avec les institutions s’en trouvent fragiles et sont facilement omis.

     

    Un tableau très complet et efficace de la situation actuelle a été fait par le Ministre Général OFM, P. José Carballo, au Chapitre des nattes des jeunes Frères Mineurs (30 juin 2007): “Ils sont nombreux ceux qui vivent sous l’effet de l’émotion et du provisoire et se laissent dominer par la dictature du relativisme pour laquelle tout est suspect, tout est  toujours négociable. Dans beaucoup de cœurs elle alimente des sentiments d’incertitude, d’insécurité et d’instabilité, il n’existe plus rien de sacré, de sûr ou à conserver. Elles sont nombreuses les victimes du doute systématique, contraintes à se réfugier dans l’immédiat et dans l’émotivité. Beaucoup sont séduits par la culture du part time et du zapping, qui conduit à ne pas assumer les engagements de longue durée, à passer d’une expérience à l’autre, sans en approfondir aucune. Beaucoup sont séduits par la culture light, qui ne laisse pas de place à l’utopie, au sacrifice, au renoncement. Beaucoup sont séduits par la culture du subjectivisme, pour eux l’individu est la mesure de tout et tout est vu et évalué en fonction de soi-même, de sa propre réalisation. Cette réalité post-moderne engendre, particulièrement dans les nouvelles générations, une personnalité indécise, qui rend plus compliqué la possibilité de comprendre ce qui déjà en soi est difficile: les exigences radicales de la sequela du Christ, du chemin à la suite du Christ”.

     

    2. L’appartenance à la famille. Nous parlons à présent de tout ce qui pourrait être appelé une identité familiale. Le thème est complexe. Dans la définition même de “mariage”, un homme choisit une femme pour compagne de vie et de destin. Une femme opte pour un homme déterminé comme époux et compagnon. Tous deux font un projet de vie. L’un appartient à l’autre. Ils décident de vivre le temps de leur vie ensemble, un temps non pas  provisoire mais caractérisé par un “pour toujours”, dans la joie et dans la tristesse, dans la santé et dans la maladie, dans le respect réciproque et dans l’accueil délicat de l’autre à tout moment. Ce n’est qu’avec ces présupposés qu’il est possible d’organiser la vie de telle sorte que les enfants arrivent dans la stabilité d’une maison, d’un foyer, d’une famille.

     

    La famille, qui constitue la plus grande ressource pour la personne et pour la société en tant qu’espace de générosité, d’accueil inconditionnel, de solidarité dans les diverses circonstances de la vie, se voit aujourd’hui confrontée à tant de défis du monde moderne: à la précarité que nous avons  déjà mentionnée, s’ajoute le matérialisme régnant, la recherche du plaisir immédiat, l’influence des moyens de communication. Par ailleurs, la famille est affaiblie et agressée par des projets de lois qui l’assimilent à une quelconque cohabitation sous le même toit. La famille, le mariage et les enfants ne sont souvent pas la réalisation d’un projet conçu ensemble et construit peu à peu, mais constituent un incident de parcours. Les gens choisissent toujours plus la cohabitation “de fait” et, même dans le mariage, souvent l’un des deux ou tous deux optent pour un état que nous pouvons définir de “célibat dans le mariage”. La très grande incidence des séparations et des divorces en est  une preuve (une recherche conduite récemment aux USA a relevé que les couples mariés vers la fin des années 70 ont une chance inférieure à 50% d’être encore mari et femme). Le nombre de mères seules et d’enfants qui vivent hors d’un contexte familial qui puisse se définir “normal” croît. Dans ce contexte, que Benoît XVI a défini “préoccupant”, il est important d’indiquer des voies pour consolider la famille et pour éduquer les nouvelles générations dans la foi catholique, comme le plus grand patrimoine que les parents puissent transmettre aux enfants. Le fait que la famille soit une “zone tampon” entre l’individu et la société la fait être l’antagoniste naturel aux tendances culturelles, c’est pourquoi on tente de la détruire.

     

    3. L’appartenance professionnelle. Les effets de la précarité s’avèrent pesants également dans la vie de travail des gens. Dans le monde du travail, on parle précisément de précarité, qui porte des millions de jeunes à ne pas faire de projet de vie, à remettre continuellement les grands rites de passage, du départ de la maison des parents à la naissance des enfants. La crise de l’emploi fait que beaucoup doivent accepter un travail vers lequel ils ne se sentent pas portés ou abandonner leur carrière et chercher à gagner de l’argent dans des champs pour lesquels ils n’ont pas été préparés. De ce fait ils se sentent étrangers et sans racines dans la profession qu’ils exercent.

     

    4. L’appartenance territoriale. Selon une récente enquête de l’Agence Fides sur l’émigration, 175 millions de personnes résident dans une nation différente de celle dans laquelle ils sont nés, et si on  tient compte que dans les pays en voie de développement réside 85 % de la population mondiale, qui doit vivre avec 3.500 dollars par an par personne, on comprend que les flux migratoires représentent un phénomène irrépressible. Mais le sens de l’appartenance à un territoire déterminé a profondément changé, non seulement en raison de la grande mobilité culturelle et professionnelle, mais aussi parce qu’aux réalités nationales, dans lesquelles on se sentait autrefois profondément enraciné et qui représentaient un point ferme de l’identité personnelle (je suis italien, je suis espagnol, je suis anglais...), ont été substituées des entités supranationales qui imposent toujours davantage, même aux particuliers, des cadres de référence et des règles de comportement qui ne plongent pas leurs racines dans une tradition confirmée. Par contre, l’attention aux réalités régionales, à un espace restreint dans lequel situer ses intérêts propres et la tutelle de ses intérêts, croît comme si aux avancées pour l’unification du monde devaient s’opposer celles pour la construction de tant de “petites patries”, autocéphale et autosuffisantes.

     

    Le tableau général est celui d’une précarité générale, du travail aux liens interpersonnels, à la famille, à la solidarité. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi les personnes ne se sentent plus profondément liées à la patrie, à la famille, au monde professionnel. Avec d’autres conséquences de caractère social:

    ü la fragmentation de la société: c’est une carence de la pensée et de la culture de la solidarité, qui rend les gens étrangers dans la ville. Les particuliers vivent “à côté” ou “contre”, non “ensemble”;

    ü le sens du social insuffisant: la privatisation exaspérée crée un conflit permanente entre le bien individuel et le bien commun;

    ü la culture du soupçon: le soupçon et la défiance, engendrés par le climat de violence qui nous entoure, paralysent le rapport serein et cordial avec les autres, ils sont le vrai ver rongeur qui mine les bases de la société civile.

     

    5. L’appartenance à la vie ecclésiale. L’objet du débat entre l’Eglise et le monde n’est plus, comme un temps, un point déterminé de la morale catholique, comme cela arrivait dans les années 70, quand on discutait sur le divorce, l’avortement ou l’usage de la pilule, mais où on acceptait la position chrétienne de la vie. Aujourd’hui le débat se centre sur des visions alternatives et globales de l’homme et de la femme, de la paternité, de la maternité, de la sexualité, et surtout sur les voies à parcourir pour que les hommes et les femmes se réalisent dans la vie et se sentent satisfaits et heureux. Ceux qui, par le Baptême, sont membres de l’Eglise catholique, comment y appartiennent-ils et s’identifient-ils à elle ? Il y a des appartenances totales et sans réserve. Il y a ceux qui vivent dans l’Eglise tranquillement et sereinement, avec la pleine conviction d’appartenir à l’âme de l’Eglise, d’être membres du Corps Mystique du Christ. Mais il y a aussi ceux (et peut-être sont-ils les plus nombreux) qui sont liés à l’Eglise par un fil très ténu, avec un sens d’appartenance limité aux formes extérieurs et quasi bureaucratiques. Et enfin il y a ceux qui vivent seulement quelques aspects de la foi, en dehors d’une quelconque appartenance à l’Eglise (believing without bilonging). Dans la Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation publiée le 15 décembre 2007 la Congrégation pour la Doctrine de la Foi dénonce justement la “crise d’appartenance” à l’Eglise comme un des thèmes sur lequel il faut veiller parce qu’il compromet la conscience originelle du devoir d’évangélisation des disciples de Jésus.

     

    L’Eglise, bien qu’étant toujours animée de l’espérance chrétienne inébranlable, ne cache pas sa préoccupation face aux phénomènes que nous avons sommairement rappelés. Elle s’applique à donner une réponse prophétique aux défis de notre temps. Elle estime, en fait, que l’unique thérapie est le recouvrement des valeurs authentiquement humaines et chrétiennes, avec le retour des fidèles à leurs propres origines et à leur propre identité dans une optique christocentrique. De là découlent trois conséquences : le lien très solide entre foi et réalité; l’importance du Christ dans le “quotidien”; l’attention continuelle au juste rapport vérité/liberté.

     

    Pour l’OFS, la plus grande attente est de trouver des chemins à travers lesquels partager cet effort, cette tâche énorme, mais pour le réaliser il a besoin d’une continuelle re-fondation, d’un retour à nos propres racines les plus authentiques, qui rendent possible à la fois de vivre l’Evangile et de l’annoncer, sans le trahir et sans l’édulcorer.
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    source: http://www.ciofs.org/

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  • Professant la règle de l'OFS,

    nous nous consacrons au service du Royaume de Dieu

    Stjepan Lice, OFS

    (2008)

    La  spiritualité franciscaine séculière

     

    La spiritualité franciscaine séculière n'est pas une spiritualité qui prend ses distances du monde, une spiritualité peu sociable ou cachée, mais bien une spiritualité qui s'affiche dans le monde, une spiritualité qui s'implique dans le monde. La dimension fondamentale de la spiritualité franciscaine séculière est justement d'être séculière par ses responsabilités concrètes dans le monde; des responsabilités qui commencent par l'attention à porter à la vie de famille, à la recherche  et la diffusion d'une atmosphère familiale dans le monde et dans l'Église, jusque dans le dialogue oecuménique et interconfessionnel.

     

    La spiritualité franciscaine séculière est l'une des nombreuses bonnes voies conduisant à Dieu et l'humanité qui furent tracées au cours de l'histoire du Christianisme et de l'Église. Cependant, cette voie ne s'arrête pas à l'Église, mais traverse le monde de manière telle qu'elle doit être continuellement revue pour s'adapter de façon précise à chaque période et chaque environnement par un engagement de vie, tant personnel que communautaire. Même s'il devait arriver que l'engagement communautaire soit insuffisant, l'engagement personnel ne peut manquer car l'Évangile invite chacun de nous à se consacrer au service du Royaume de Dieu.

     

    La spiritualité franciscaine séculière est une spiritualité d'Évangile. Elle se voudrait spiritualité qui  vive littéralement l'Évangile, car l'Évangile n'est pas réservé à des occasions ou moments particuliers. Nous devons vivre l'Évangile totalement et en profondeur. Se satisfaire d'une vie partiellement évangélique serait le trahir. Une vie évangéliquement médiocre est une vie non-évangélique.

     

    Il ne peut y avoir de spiritualité franciscaine séculière vécue avec tièdeur car elle présuppose une confiance totale en Dieu, un don total de soi à Dieu. La spiritualité franciscaine séculière ne peut être vécue que dans l'enthousiasme. Seul un cœur enthousiaste, un esprit enthousiaste, peut la comprendre et l'aimer.

     

     

     

     

    Découverte personnelle et familiale de la spiritualité franciscaine séculière

     

    Quand, avec ma femme Ruzica, j'ai commencé à connaître la spiritualité franciscaine au début des  années quatre-vingts (et, je n'exagère pas, avec enthousiasme)  je me suis demandé quel était le sens de la Profession de vie évangélique car, depuis l'âge de raison, je m'étais toujours efforcé de vivre tant que possible selon le saint Évangile.

    Je découvris fort vite qu'être engagé à vivre selon l'Evangile est une chose et faire Profession de vie évangélique en est une autre. La spiritualité franciscaine séculière m'a aidé à comprendre mieux que l'Évangile est vie avec les autres, vie avec Dieu et avec les hommes et les femmes. Je compris que faire Profession de vie évangélique, devant d'autres et devant Dieu, n'était pas une formalité mais un acte essentiel sur lequel est fondée l'identité du Franciscain séculier.

     

    Bien que j'aie toujours été chrétien, c'était vraiment le franciscanisme qui a donné visibilité et identité à mon christianisme en ajoutant une dimension qui m'a rendu la vie et Dieu plus clairs comme je suis devenu plus clair à moi-même. C'est une dimension sans laquelle je ne peux plus vivre. J'ai eu de la chance, une bienheureuse bonne chance, car je suis entré dans le monde franciscain,  dans la spiritualité franciscaine, avec ma femme Ruzica. Et donc la spiritualité franciscaine est devenue la spiritualité de notre famille.

     

    Le fait que j'aie fait cette Profession de vie évangélique avec ma femme et quelques vingt frères et sœurs, en majorité jeunes, alors qu'il n'y avait depuis longtemps eut que peu de Professions dans l'OFS de mon pays, a rendu cette Profession plus marquante et plus exigeante pour chacun de nous. Je me rappelle la ferveur avec laquelle fut dit chaque mot du cérémonial.

     

    Avec le temps, j'ai compris et continue à comprendre mieux la valeur de notre acte. Plus tard, comme responsable de formation initiale, j'ai découvert combien de richesse, combien de stimulation il y a dans l'expression simple de la Règle de l'OFS.

     

    Ma femme Ruzica et moi avions vécus précédemment notre christianisme avec zèle et grand engagement, mais cependant avec un certain malaise. Nous ressentions toujours une difficulté de l'exprimer, à nous-mêmes et aux autres (parfois contre les autres). Essentiellement, le franciscanisme nous a aidés à vivre notre christianisme de façon plus sereine et aussi plus engagée, sans besoin d'une évaluation continuelle, mais avec attachement et confiance dans le Seigneur qui compensera nos limites.

     

    C'était au temps où le communisme était au pouvoir en Croatie et que, par conséquent, la foi et les pratiquants étaient suspectés, méprisés et discrédités. Mais vivre la foi était beaucoup plus important pour mon épouse et moi que tout ce que le monde de cette époque pouvait offrir. D'autres difficultés sont survenues du fait que nous travaillions tous deux, comme c'est encore le cas, dans l'enseignement et la formation. Ma femme Ruzica était institutrice dans une maison d'enfants. J'étais, quant à moi, secrétaire à l'Université. Ma femme a été, en certaines occasions, considérée comme personne douteuse: l'on considérait, à l'époque, impossible d'être à la fois éducateur et lié à une religion. Dès mon entrée à l'école secondaire j'avais publié sous mon propre nom des articles dans des magazines religieux. Cela m'a créé quelques problèmes et m'a fermé des portes, mais ma femme m'a toujours soutenu.

     

    Notre engagement s'est accru lorsque nous sommes entrés dans la Famille franciscaine. Nous avons participé et participons encore à beaucoup de projets franciscains ou d'Eglise. Quand Emanuela Mattioli, alors Ministre générale de l'OFS, vint en Croatie en 1986 et visita la Bosnie et l'Herzégovine, une photo, où

     j'apparaissais avec quelques-uns des frères et sœurs OFS, fut publiée en notre bulletin « Frère François ». A la Faculté, la question fut alors posée de pouvoir me conserver au travail, bien que membre d'une organisation religieuse ou secte. En ce qui me concerne, j'ai toujours essayé de vivre l'Évangile et de travailler sans trop de paroles. Ma présence à l'université n'a pas été discutée.

     

    Après l'instauration de la république en Croatie, ma femme Ruzica, ressentant le besoin d'enrichir sa foi, étudia la théologie et la catéchétique à la Faculté de théologie de Zagreb pour, par après, devenir catéchiste dans l'école primaire où elle travaille encore aujourd'hui. Elle commença aussi à préparer des adultes à recevoir les sacrements et à mener une vie de foi dans l'Église. Moi, j'ai de 1994 à début 1998 travaillé au Ministère de la Culture et des Sports du gouvernement croate. De plus, j'ai, en 1994  commencé à collaborer à la station de radio "Pensée Spirituelle".

     

    Nous avons trois enfants que nous n'avons jamais, d'aucune façon, forcés à entrer dans la Jeunesse Franciscaine. Ma fille en a toutefois été membre, puis a fait Profession de vie évangélique dans l'OFS l'année dernière (j'étais son responsable de formation). Un de mes fils, membre de la JeFra, y a rencontré sa femme, ils ont deux enfants. Le plus jeune fils se prépare au mariage avec une autre membre de la JeFra.

     

     

    Spiritualité franciscaine séculière et courage évangélique

     

    Je me demande parfois ce qui rend difficile la vie selon l'Évangile. Est-ce vouloir vivre selon la spiritualité franciscaine ? Est-ce le chantage et les menaces du temps du communisme, ou est-ce l'indifférence et le relativisme du capitalisme? Je crois qu'il n'y a pas de réponse unique. Chaque époque à ses propres défis, parfois évidents et parfois voilés. Les changements sont dans la manière, non dans la substance. Et toujours, ce sont la famille et l'individu qui courent les plus grands risques.

     

    En toute époque, le meilleur appui pour vivre selon l'Évangile est le courage. L'Évangile aide à la croissance de la personne en âge, sagesse et grâce. Et la famille, humaine et spirituelle, est le berceau de la personnalité, l'endroit le plus approprié pour sa croissance.

     

    Tout ce qui menace et sape la famille menace et sape par conséquent la personne. Dans un monde où l'individualisme prédomine, il n'y a pas d'espace de rencontre, de vie avec les autres, de vie en communion. Dans un monde dépersonnalisé, l'Évangile devient une belle histoire, sans influence sur la vie.

     

    Les Franciscains séculiers sont donc appelés à s'engager à une vie évangélique particulière dans le monde. Vivre l'Évangile signifie s'engager dans des chemins différents de ceux du monde. Réussir, au sens évangélique, est par conséquent différent de réussir au sens du monde. Si ces deux logiques peuvent, parfois, coïncider, elles ne se rencontrent le plus souvent pas. Quiconque vit l'Évangile et dirige sa vie suivant les idéaux évangéliques ne recueille pas forcément les "applaudissements" du monde et pourtant sa vie est toute bénédiction.

     

    En professant la Règle de l'OFS, les Franciscains séculiers savent qu'ils sont appelés, tant comme individus que comme Fraternité, à promouvoir la justice de façon réaliste, dans la vie publique, par leur témoignage de vie et des initiatives courageuses. Ils ne seront vraiment eux-mêmes que si tout ce qu'ils entreprennent est conforme à l'esprit évangélique et au charisme de François d'Assise; si, ne se limitant pas à dénoncer les fautes et omissions des autres, ils contribuent  par leur engagement personnel et communautaire à la construction d'un monde meilleur. Un désengagement commun, s'il devait se produire, ne peut cependant pas justifier un désengagement personnel. 

     

    Le Franciscain séculier, si il/elle veut vraiment suivre Jésus à l'exemple de saint François d'Assise, si il/elle vit l'Évangile, sait que la vie est un service, un service d'amour. Il/elle n'accepte donc pas un engagement minimaliste, mais cherche quelque chose de plus, de plus exigeant et plus noble: offrir la Bonne Nouvelle dans toutes les circonstances de la vie.

     

    Être au service du Royaume de Dieu, tout en étant conscient de nos limites et de la faiblesse de nos efforts, c'est faire circuler la Parole évangélique par les chemins du monde et préparer un avenir meilleur, transmettant en héritage l'Evangile vécu en notre vie de tous les jours.

     

    Source: http://www.ciofs.org/Koinonia/bka8fr03.doc


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  • Bonjour à tous,

    Le 15 novembre s'ouvrait en Hongrie le Chapitre général de l'OFS. voici un document que les délégués avaient en main pour se préparer à cette importante rencontre.
    Source: CIOFS




                           ===================
    DOCUMENT PRÉPARATOIRE

    POUR AFFRONTER LES THÈMES DU PROCHAIN CHAPITRE GÉNÉRAL

    « LA PROFESSION[1] DU FRANCISCAIN SÉCULIER ET  SON SENS D’APPARTENANCE »

     

     

    Introduction

     

    Qu’est-ce que l’Ordre Franciscain Séculier ? Quelle est sa nature ecclésiale ?

    Qui est le Franciscain séculier, que fait-il ?

    Quelle est son identité la plus profonde et quelle est la nature de son appartenance à l’Église et à la Famille Franciscaine ?

    Comment le Franciscain Séculier et l’Ordre se posent-ils dans leur ensemble face au monde et quel est leur rôle ?

     

    Il s’agit là de questions importantes qui sont fréquemment posées mais qui, souvent, émergent aussi en nous-mêmes, et dont la réponse détermine de façon vitale l’auto affirmation de notre « être » et qualifie notre « agir ».

     

    Sur presque 800 ans d’existence, pendant plus de 500 ans (jusqu’en 1978 et au delà), l’histoire de l’Ordre a été caractérisée par une vie « diminuée », par une impossibilité pratique de s’autodéterminer et d’assumer des responsabilités propres en qualité d’Ordre.

    On a en effet empêché à l’Ordre de « faire son histoire », de donner sa contribution comme Ordre dans son ensemble, pour assumer pleinement le rôle providentiel qui lui revenait, dans le contexte de la Famille Franciscaine, d’après la mission confiée à François d’Assise par le Crucifix de Saint Damien.

     

    Aujourd’hui, cette possibilité est devenue réalité et dépend en grande partie de nous !

     

    L’Eglise, à la lumière des enseignements du Concile Vatican II, a de façon providentielle réfléchi à notre existence et a voulu reconnaître à notre Ordre l’unité et l’autonomie dans une structure mondiale et centralisée. Notre histoire a su démontré comment de tels éléments, déjà existants  in nuce à l’origine, ont été essentiels pour réaliser pleinement le projet que Dieu a confia à François pour nous, en faveur de l’Église en tout temps.

     

    Mais sommes-nous vraiment prêts ?

    Dans quelle mesure et de quelle façon avons-nous mûri en nous-mêmes le sens d’appartenir à un « Ordre » ?

    Quelle est la conscience réelle et concrète que chaque Franciscain Séculaire a d’appartenir à un véritable Ordre, qui a finalement après huit siècles une structure unitaire et centralisée ?

     

    « … (François) institua un véritable Ordre, celui des Tertiaires, qui n’est pas astreint par des vœux religieux, comme les deux précédents, mais de la même façon conformé à la simplicité de mœurs et à l’esprit de pénitence. Ainsi conçut-t-il en premier et réalisa-t-il avec succès, avec l’aide de Dieu, ce qu’aucun fondateur de réguliers n’aie jamais imaginé auparavant, c’est-à-dire de rendre commune à tous la teneur de vie religieuse. » (Benoît XV, Encyclique « Sacra Propediem » 6 janvier 1921)

     

    « Vous, vous êtes un Ordre : Ordre laïc, mais véritable Ordre. Ordo veri nominis, comme l’appela  Notre Prédécesseur de s.m. Benoît XV (Sacra propediem, 6 janvier 1921). Vous ne serez pas, c’est évident, une assemblée de parfaits ; mais vous devez être une école de perfection chrétienne. Sans cette volonté ferme il est impossible de faire convenablement partie d’une si choisie et glorieuse milice. » (Pie XII, 1er  juillet 1956, Discours aux Tertiaires à Rome)

     

    « …vous êtes aussi un « Ordre », comme l’affirma le Pape (Pie XII) : « Ordre laïc, mais véritable Ordre » ; et du reste, Benoît XV avait déjà parlé d’ « Ordo veri nomini »”. Ce terme antique – nous pouvons dire médiéval – d’« Ordre » n’a d’autre signification que notre étroite appartenance à la grande Famille Franciscaine. Le mot « Ordre » signifie la participation à la discipline et à l’austérité propre à cette spiritualité, même dans l’autonomie propre de votre condition laïque et séculaire, laquelle comporte entre autres souvent des sacrifices qui ne sont pas mineurs que ceux qui se vérifient dans la vie religieuse et sacerdotale. » (Jean Paul II, 14 juin 1988, au Chapitre Général OFS)

     

    Ainsi, récemment, de nombreux Papes ayant une grande autorité spirituelle ont parlé de notre Ordre Franciscain Séculier !

     

    Nous sommes un Ordre, un Ordre laic mais un veritable Ordre, Ordo veri nominis  !

     

    Il est étonnant comme au cours des siècles on a toujours parlé d’Ordre même quand l’Ordre n’existait pas comme entité structurée et autonome. Mais après 1471 et jusqu’en 1978 l’Ordre avait vécu dans un état de substantielle infériorité, de division et d’assujettissement pratique. Pratiquement, il n’existait que des Fraternités locales qui étaient, à tous les effets, des appendices des ordres religieux respectifs qui les guidaient.

    Cependant, cette conscience d’être une seule chose et d’opérer de façon virtuellement unitaire et concordante n’avait jamais manqué, ni dans la conscience de chaque « tertiaire » ni dans celle de l’Église.

     

    Le désir ardent d’unité et d’autonomie était né avec le mouvement laïc de la pénitence de saint François et, pour ceux qui connaissent l’histoire de l’OFS, on sait au contraire que de telles aspirations ont été dès le début frustrées.

     

    Nous, Franciscains Séculaires d’aujourd’hui, nous pouvons affirmer que nous sommes privilégiés : nous sommes les protagonistes d’un moment historique où s’avère le rêve de tous nos prédécesseurs. Il est absolument essentiel d’en prendre conscience et d’entrer avec responsabilité et sens de l’histoire dans notre rôle.

     

    L’OFS est encore une créature fragile. L’Ordre doit se consolider, il doit créer ex novo des structures et des modus operandi nouveaux et originaux pour permettre à l’Ordre de faire face aux défis que le monde nous présente, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, pour jouer efficacement son rôle dans le troisième millénaire de l’histoire chrétienne.

     

    Les défis sont immenses

     

    Il faudra « inventer », « créer » une façon d’être et de gérer correspondant aux exigences d’un Ordre Séculier, principalement composé de laïcs, totalement immergés dans les choses du monde et dans les activités ordinaires de la famille, du travail, de la société.

     

    Il faudra être capable de conjuguer les exigences de coordination et d’intime connexion de toutes les parties du corps sans que l’Ordre perde pour autant sa capacité d’être, partout, semblable et différent, pour exprimer le charisme commun dans les diverse et multiples situations présentes dans tous les coins du monde, avec l’agilité, les capacités d’adaptation et l’intarissable poussée charismatique qui seules peuvent permettre d’avoir une véritable incidence dans le vital tissu social du monde.

     

    Il est possible de gagner ces défis, mais il est aussi possible de les perdre et les résultats ne sont pas tout à fait certains.

     

    Structure centralisée

     

    La structure centralisée était, et est, nécessaire dans le but de permettre d’occuper sa place dans la Famille Franciscaine et dans l’Église et d’être la projection apostolique efficace du charisme  franciscain dans le monde séculaire.

     

    La Novitas de François est caractérisée par une mission dont le champ d’action est le monde entier et cette mission nous est confirmée, depuis toujours, de la part du Pontife lui-même.

     

    Nous sommes un corps formé de plus de 430.000 profès qui, avec plus de 150.000 religieux et religieuses franciscains, doit faire progresser dans le temps et dans l’histoire la mission que le Crucifix de saint Damien a confiée à saint François.

     

    Tout cela pourra se réaliser pleinement en acquérant, en vivant et en faisant grandir en chacun de nous, dans chaque partie du monde, un très profond Sens d’Appartenance et une conscience vive et opérante de la Grâce de la Profession qui a fait de nous des Franciscains, en réalisant notre vocation baptismale dans la plénitude, et en nous insérant intimement dans le corps de l’Ordre Franciscain Séculier et de toute la Famille Franciscaine.

     

    Profession et Sens d’Appartenance

     

    Profession et Sens d’Appartenance sont deux éléments fondamentaux et dont il faut tenir compte pour réaliser ce que nous venons de dire et sans lesquels l’Ordre n’existe pas, ni peut exister.

     

    Quelle conscience authentique avons-nous du fait que la Profession nous a constitués dans l’état de Profès en nous donnant le caractère franciscain, en nous insérant de façon vitale et indissolublement dans le corps de l’Ordre Franciscain Séculier ?

     

    Ce sens d’absolue corporéité de l’appartenance dépasse les frontières des états, des langues, des classes sociales, des cultures pour faire de nous un corps unique, invincible, pour la diffusion de l’Évangile et la restauration de l’Eglise en Jésus-Christ et la restitution d’un monde à Dieu le Père délivré ?

     

    Le Chapitre Général

     

    Le prochain Chapitre Général a pour thème ces deux aspects fondamentaux de notre vie.

     

    Il est indispensable que toutes les Fraternités nationales réfléchissent sur ces deux aspects afin que les importantes contributions que nous recevrons de la part des Rapporteurs ne s’étouffent pas sous le silence et dans l’embarras dus au manque de préparation des Capitulaires, au terme de leurs présentations.

     

    Les Conseillers Internationaux

     

    Il est donc essentiel que les Conseillers Internationaux viennent au Chapitre bien préparés et avec le poids de leur expérience, et de la réflexion qui jaillira des débats suscités dans chaque pays pour faire de cette réflexion capitulaire fondamentale, un moment authentique de grâce, un kairòs, un coup de fouet de sainteté et de saintes résolutions qui donnent force et vitalité à notre Ordre dans son ensemble et non plus seulement comme de simples individualités de personnes engagées.

    Nous suggérons donc aux Fraternités nationales, constituées ou émergentes, d’organiser des moments de réflexion qualifiée pour raisonner sur ces thèmes. Les pistes sont offertes dans ce document.

     

    Les formateurs

     

    Les formateurs, à tous les niveaux, doivent s’engager pour approfondir avec tous leurs frères et leurs soeurs la nature de la Profession, ses effets concrets d’incorporation à l’Ordre, et les effets d’appartenance que cette incorporation produit.

     

    Ils doivent recueillir les fruits de ce travail et les remettre au Conseiller International afin que le Chapitre puisse, à travers les Rapporteurs Intervenants et les Capitulaires, fournir des réponses, des encouragements, des mis au point, des projets et des engagements pouvant faire grandir notre Ordre et nous tous, individuellement et collectivement, pour assumer pleinement notre rôle dans l’Église et dans le monde.

     

    Conclusion

     

    Nous attendons de la part de chacun une réaction à cette lettre et nous sommes impatients de connaître les initiatives qui seront prises dans chaque Fraternité Nationale constituée ou émergente.

     

    À titre purement indicatif, nous faisons suivre, sous forme de questionnaire, d’autres pistes possibles de discussion et de réflexion, en laissant bien entendu à chacun la liberté de procéder à ce travail préparatoire à sa discrétion.

     

    1.    Dans quelle mesure le fait d’être Franciscain Séculier est une partie essentielle de votre vie? Votre vie de Fraternité est-elle une rencontre comme tant d’autres ?

    2.    Comment pourriez-vous faire pour être plus impliqués dans la vie de l’OFS ?

    3.    La Profession est pour sa nature un engagement permanent. Est-ce ainsi que vous le vivez?

    4.    Pourquoi, d’après vous, la Fraternité locale est-elle si importante dans la vie de l’OFS ? Quelle évaluation donneriez-vous à votre Fraternité comme lieu qui vous aide à réaliser ce que votre Profession exige de vous ?

    5.    La Fraternité vous aide-t-elle à rester fidèle à votre Profession et à vous donner un sens d’appartenance ? Dans quelle mesure opérez-vous vous-même afin qu’il se réalise pour les frères et les sœurs de votre Fraternité ?

    6.    Pourquoi avez-vous voulu entrer dans l’Ordre Franciscain Séculier ? Quelle contribution donnez-vous à l’OFS par le biais de votre Profession et de votre présence ?

    7.    Dans quelle mesure pensez-vous que la nouvelle Règle a opéré des changements qui se sont produits dans notre façon de « sentir » et d’ « être » dans l’Ordre ?

    8.    Pensez-vous que le sens d’appartenance que vous vivez aujourd’hui, correspond authentiquement à ce que l’Ordre est vraiment, à sa « nature » et à sa mission ? Ou s’agit-il de quelque chose d’autre qui appartient au passé ou à une conception personnelle de l’Ordre ?

     

    Au cas où vous penseriez qu’il n’y a pas un suffisant sens d’appartenance dans l’Ordre, quelles en sont, d’après vous, les motifs ?

     

    1.    Manque de formation ?

    2.    Manque de communication ?

    3.    Manque d’apports et de partage ?

    4.    Autre ?



    [1] Les mots “Profession”, “Engagement”, “Promesse de Vie Evangélique” sont équivalents.


    1 commentaire
  • Bonjour Richard, je suis heureux de te communiquer le compte rendu de la récollection des fraternités du diocèse d'Annecy.

     

    Brigitte Gobbé responsable des fraternités Suisse Romande, a eu la bonté de nous aider à rentrer avec plus de vérité et d'amour dans le début de la compréhension de la vie qui ouvre à la Fraternité et qui révèle l'amour de notre Dieu.

    Rendons grâce à notre Seigneur, Lui qui nous rend véritablement frères.

    amitié fraternelle.  Jean Victor
    ========================

    P.S. Brigitte Gobbé, en plus d'être la responsable des fraternités Suisse Romande elle est co-présidente de la Communauté Romande de l'Apostolat des Laïcs et elle participe au trimestre franciscain à St- Maurice... et ... et...

    (Note Annecy, est à environ 150 km à l'Ouest de Lion)

    Merci Jean-Victor de nous partager cette belle "formation"
    Richard


    ====================

     

     

    FRATERNITE SECULIERE de SAINT FRANCOIS D'ASSISE

    DIOCESE D'ANNECY

     

     

    Compte rendu de la récollection diocésaine

    Dimanche 12 octobre au Couvent des Sœurs de la Charité à La Roche sur Foron

     

     

     

    Thème de la journée :

                Approfondir le thème des Assises « des racines et du zèle » par Brigitte Gobbé, psychologue puis formatrice au sein des fraternités de Suisse Romande et d'ailleurs.

                Brigitte nous propose de réfléchir à partir de deux thèmes essentiels :

    1.      la liberté franciscaine

    2.      la fraternité

    avec comme point d'appui de méditation, une citation du 1er Epître de Saint Jean « Si notre cœur nous condamne, que ne fera pas Dieu qui connaît toutes choses, qui est plus grand que notre cœur et ne nous condamne pas. Mes bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, alors nous pouvons avoir confiance devant Dieu » (1 Jn 3,20-21)

     

    Le fil rouge sera donc de voir comment le visage de fraternité ne peut se vivre que dans le pardon et en sachant que Dieu nous aime.

     

     

    But de cette journée : changer notre regard, se laisser la possibilité de le changer. Dans le contexte actuel, les anciens sont bousculés et pourtant c'est la filiation qui nous rattache comme fils et fille de Saint François

     

     

    v     La liberté franciscaine : sous deux aspects ;

     

    -         La liberté liée à la soumission : François était soumis à toute créature ; la liberté s'oppose à la soumission surtout actuellement.

    -         Méditer et se plonger dans le cœur de Dieu c'est-à-dire dans la gratuité de l'amour, ce qui nous échappe toute la vie car nous sommes toujours dans « le donnant-donnant ». Regarder l'autre comme Dieu nous regarde, passer de Narcisse à Jésus, de soi-même à Jésus qui nous aime pour nous amener à la louange de Dieu sur nous-même. Comment se plonger dans cette bonté ?

    o       L'expérience de soumission : le mot « soumission » est souvent lié à l'esclavage. La soumission à soi-même est le début du cheminement vers notre liberté intérieure car nous sommes soumis à de nombreux facteurs sur lesquels nous n'avons aucune emprise. C'est notre déterminisme ex. nous n'avons pas choisi notre sexe, ni nos parents, ni notre famille etc...

    o       L'expérience première de François, c'est d'être donné à soi tel que l'on est c'est-à-dire devenir frère de soi-même, de notre déterminisme et accueillir notre patrimoine personnel sans confondre notre « moi » avec ce qui nous est donné. Ex. vouloir passer d'un tempérament à un autre. La confusion entre une réalité donnée avec l'expérience spirituelle de la foi peut entraîner des dégâts !!! Il est important de se soumettre à cette donation qui n'est pas le « Je », le « moi » pour essayer de construire notre statut de personne libre. C'est s'accueillir  et voir comment je vais passer de l'offrande de moi-même à Celui qui m'a donné la vie. C'est traverser mes fragilités pour une autre liberté : « la liberté est le sujet du « soi ».

     

     

    -         Toute notre vie, en référence à Sainte Claire, demander « la capacité de recevoir le don de se donner ».

    -         Saint François nous offre la méditation sur la pauvreté en prenant pour modèle « la Trinité » : relation basée sur « le recevoir et le donner ». Dans l'expérience franciscaine, c'est la personne, c'est-à-dire l'autre qui se structure par l'amour. C'est la capacité de toujours faire passer ce qui est l'autre par l'autre à partir de notre déterminisme : c'est m'épanouir dans l'expérience du don.

     

     

     

    Deux écueils à éviter :

    -         L'excès du volontarisme : penser que l'on va se changer ; soit on se détruit pour nous amener en dehors de notre expérience spirituelle ou de notre liberté.

    -         Laisser aller au consentement de ce que nous sommes et ne rien voir d'autre : c'est la jouissance triste où on se laisse ballotter par les flots de notre nature !

     

     

    Entre les deux, il y a le « je » qui unit le déterminisme en nous et le désir de Dieu. C'est cela la liberté ! Accueillir la soumission à soi-même est un chemin de liberté. On ne se préoccupe plus de soi pour être accueil de l'autre : « tout homme est une histoire sacrée ». Il s'agit de faire l'expérience permanente par nous-même, dans nos lieux de vie, nos familles, notre lieu de travail, de  faire la découverte de la vie du Seigneur et de me rendre disponible à moi-même.

    « le Seigneur est plus grand que mon cœur » : c'est se laisser entraîner dans le courant de l'autre, dans le chemin d'amour.

     

     

    L'expérience de la soumission à soi-même c'est reconnaître nos propres fragilités et les remettre à leur juste place. Elle entraîne une disponibilité à une condition :

    • Consentir au réel c'est-à-dire croire à l'imprévisible, être contrecarré dans nos projets, ce qui nous nourrit. C'est l'itinérance, c'est un chemin nous dit François. C'est accueillir la vérité de la Présence qu'on a du mal à percevoir quand on a beaucoup de soucis de travail, de santé etc...Il s'agit de respirer, d'être présent à soi-même et à l'autre. Et cette soumission à soi-même permet de comprendre la soumission à l'autre. Plus je m'accueille en ayant conscience de ma fragilité, plus je vais pouvoir accueillir la fragilité de l'autre; ce n'est pas vouloir que l'autre change!!! Si je consens à devenir chrétien, franciscain au cheminement de l'autre, j'accueille et il n'y a plus de pression!

    Plus j'accueille, plus je vais me donner ! plus je consens, plus je vais accueillir ! C'est un chemin de liberté et c'est le B.A. BA de François ! c'est la simplicité de fraternité parce que je me sens libre de tout ce qui est obligatoire.

     

     

                Saint François nous dit « considère ô homme, sur quel degré de perfection tu as été créé » et Saint Augustin « l'homme est capable de Dieu ». « Dieu nous sauve mais en nous, il y a Dieu » nous dit Maurice Zundel. L'expérience de Dieu est en moi. Saint Augustin nous affirme qu'il faut « passer du dehors au dedans », faire advenir le Christ en moi .

     

     

                Saint Bonaventure parle de trois étapes :

    1.      la sortie de soi c'est-à-dire s'étonner de soi-même de ce qu'on est. Ref. Saint Paul «  je fais ce que je veux pas ». Il s'agit de s'étonner de la création et de se dire « eh bien, c'est comme çà ! ». C'est la raison stupéfiante.

    2.      rentrer en soi pour découvrir progressivement que le Christ est en nous, comme François l'a fait. Découvrir que c'est en soi que tout se passe, découvrir qu'on est « 2 » en nous, « je est un Autre », qu'on est « 2 » à se parler. Fr. René Chopard disait « Dieu, c'est mon intérieur », c'est quelqu'un auquel j'adhère, à qui je parle, qui est la Vie de ma vie.

    3.      l'union à Dieu : le « toucher ». François en fait l'expérience en étant en résonance avec la souffrance des autres. Je ne veux pas mon bonheur sans les autres ; il ne s'agit pas de sombrer avec la souffrance des autres, de se plonger dans le malheur ! Il s'agit d'être heureux mais d'être aussi dans la traversée.

    4.      « Jésus laisse mourir Lazare » : il y a des expériences en moi ou en l'autre à laisser mourir pour que naisse une autre expérience. Ex. laisser le chemin pascal traverser une fraternité mais cela se passe toujours là où on ne veut pas être. Et pourtant, c'est le lieu d'accomplissement. C'est dans l'échec le plus total à l'exemple du Christ qui, sur la croix, remet son esprit à son Père pour ressusciter trois jours après. Pierre a trahi, Paul a persécuté : voir ce qu'ils sont devenus. Dans un échec apparent, accueillir de vivre une expérience plus grande.

     

     

    Comment vivre une expérience de dépouillement pour aller à l'essentiel de la pauvreté ? comment dépasser l'ordre du tempérament, qui n'est pas de l'ordre de l'adhésion, pour aller vers la fraternité ?

     

    Le cheminement spirituel : - c'est aider quelqu'un à devenir libre. La foi n'est pas une morale. C'est adhérer à quelqu'un.

    -        C'est croire que l'autre est appelé au divin malgré tout ce qu'il est.

    -        C'est faire l'expérience de traverser l'opacité car le soleil de nos vies est souvent caché par le brouillard. Il s'agit de traverser le réel que l'on voit pour aller plus loin et ne pas s'arrêter à la vision de l'autre.

     

     

    v    La Fraternité : différence entre une fraternité et un groupe.

     

     

    Il est important de se poser d'abord la question suivante : Comment des hommes et des femmes, de par leur origine, leur manière de croire, peuvent-ils vivre le défi de la fraternité ? En effet, c'est un défi car ce n'est pas naturel : nous avons tous le désir d'aimer et d'être aimé, d'aimer ceux qui ne nous posent aucun problème mais la difficulté intervient lorsque la personne nous pose question. La vérification de l'amour envers le Seigneur passe par la relation aux autres.

    §        La fraternité est le lieu même où je vais pouvoir vivre l'intuition de l'Evangile, m'accomplir au contact de l'autre, dans cet accueil de la dépendance où l'autre me fait grandir.

    §        La fraternité, on la décide : elle est le fruit d'une décision. Aussi, il est essentiel de faire une relecture de notre entrée en fraternité car elle n'est pas toujours une décision. Mais là où elle est une décision, la fraternité va être le lieu, avec mes frères et sœurs, où je vais vivre le lieu du pardon, la fête de l'Eucharistie. La fraternité va révéler et dire la présence de Dieu, la présence de la pauvreté grâce à ceux qui la composent. Dans la règle aux ministres, Saint François disait à ses frères : « aime ceux qui te font des ennuis......rencontrer ton regard et repartir avec une autre vie ».

    §        La fraternité est le lieu de fidélité au chemin du Christ pauvre et crucifié. Nous allons vivre un double paradoxe : vouloir la fraternité d'une part et d'autre part, faire l'expérience de tout ce qui n'est pas fraternel dans la fraternité. L'illusion, c'est de croire que, parce qu'on veut vivre la fraternité, l'autre va prendre le même chemin que moi.

     

     

    Frère Roger de Taizé, qui était très proche de l'esprit de Saint François, disait : « essayer de vivre la fraternité, c'est vivre le peu d'Evangile que nous comprenons » ; on ne peut être chrétien ou frère n'importe comment !!!

     

     

    §              La fraternité es-elle un lieu de construction ?

    Brigitte donne le témoignage d'une personne qui participait au « Trimestre franciscain ». Elle détestait le mot « frère ». Or, cette personne était l'aînée d'une famille de 18 frères et sœurs dont elle a eu la charge. L'expérience de la fraternité, c'est aussi accueillir un frère ou une sœur qui vit une expérience très forte. A la fin du trimestre franciscain, cette sœur a découvert ce qu'était la fraternité : un lieu de liberté dans une vie fraternelle. Mais, une ascèse est nécessaire pour le comprendre.

     

    Nous croyons que dans une fraternité, les frères et sœurs y sont tous pour la même raison alors qu'en fait, il peut y avoir des motivations très différentes : certains ont un désir de vivre l'Evangile, de vivre comme le Christ dans leur solitude, de vaincre la timidité et de se révéler, de trouver un sens à leur vie, de lutter contre l'injustice sociale... On n'a pas à juger !

     

    A la suite de cette réflexion, Brigitte a proposé que, dans le silence, chacun de nous revoit les motivations justifiant sa présence en fraternité. Elle a suggéré de refaire ce questionnement dans nos propres fraternités.

     

    Au départ, nous partons de certains désirs qui, depuis notre entrée en fraternité, se transforment avec la durée. Ex. dans une vie de solitude, il est important d'accueillir cet état, d'y consentir pour accepter l'aide de l'autre. C'est une expérience existentielle qui me permet de découvrir progressivement, en fraternité, que je vais donner de moi-même aux autres, que ce chemin va se transformer en « chemin de don » sur lequel François devient un ami. L'essentiel, c'est de ne rien brusquer mais progressivement, de prendre conscience que je dépends de l'autre.

     

     

    §         La fraternité : lieu de ressourcement ?

    Quelle est la vraie nourriture, le vrai pain dans la fraternité ? de quel ordre ? est-ce un ressourcement captatif pour soi : apprendre à prier, à découvrir l'Evangile ... Comment ce désir de ressourcement peut-il se transformer en bon pain, le désir du frère ou de la sœur ? Comment va-t-il me changer pour accueillir tel que l'on est ?  est-ce être chrétien que d'avoir le désir d'authenticité et de vérité ? que veut dire « être fraternel » ? Ce désir magnifique, qui peut être teinté d'idéalisme, peut nous faire devenir enfant de Dieu, par le lien de la filiation. La vérité d'authenticité est donnée par Saint François dans l'Admonition 20 « l'homme est devant Dieu tel qu'il est ». Ainsi, l'authenticité est liée à la simplicité et passe par différents moyens tels que le silence, la parole ... vers une naissance à être enfant de Dieu.

                           

    Le désir d'être bons les uns avec les autres distingue la fraternité d'un groupe. L'un d'entre nous a donné son témoignage : il a découvert qu'à travers les hommes et les femmes de sa fraternité, le visage de Dieu qui l'aimait. Il avait le désir de connaître l'Evangile et c'est le regard du frère qui le fait vivre, un regard de bonté. En fait, c'est à travers les frères que se révèle l'Evangile de la bonté.

                            La confidentialité est essentielle dans une fraternité pour prendre le risque de l'amitié fraternelle. Lorsqu'on transfigure nos propres désirs dans l'esprit de François, tout est permis et l'on peut vivre l'expérience de la joie dans son radicalisme. En effet, plus je me ferme, plus je meurs ! Plus je m'ouvre aux autres, plus je vis ! d'où la question qui se pose : dans toute relation, quelle est mon expérience christique avec les autres ?

     

                            En fraternité, il y a des expériences douloureuses qui sont des tremplins vers une vie plus large. La soumission, c'est s'orienter vers soi-même et s'orienter sous l'autre c'est-à-dire donner un espace à l'autre pour qu'il puisse s'exprimer. Dans une communauté ou dans une vie de couple,  comment je donne un espace à l'autre ? Comment m'ouvrir à cette disponibilité au frère ou à la sœur vers qui je vais m'orienter ? Dieu n'est pas seulement « relation ». Il est aussi « don dans la gratuité » : c'est du bon pain !!! Aussi, soyons du bon pain les uns pour les autres !

     

     

    §         A propos de la radicalité :

    Elle peut nous plonger dans le désespoir en pensant que nous ne valons pas grand chose. François était colérique et pourtant il est devenu saint. Nos fragilités peuvent devenir des espoirs de vie si on se jette dans le Christ et si on consent totalement à elles. Il s'agit de cheminer avec le Christ en tenant compte des différentes étapes :

    -         ne pas chercher l'excellence évangélique alors que nous avons à être « des petits » disait Ste Thérèse de l'Enfant Jésus. Ce n'est pas un radicalisme de puissance mais de pauvreté, de démaîtrise.

    -         méditer le Christ qui révèle le Père. Plus je plonge dans le Christ comme François, plus je peux consentir que c'est là le sens de cette radicalité. Finalement, elle est surtout la contemplation du Christ qui révèle le Père et son amour pour l'humanité. La radicalité est une expérience d'union.

      Compte rendu rédigé à partir des notes de M.F.Hude
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      Un autre article intéressant de Brigitte Gobbé sur le site de la fraternité de PACA, France

     

     

     


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