• Le Pape François saluant les pèlerins place St Pierre le 15 août.Le Pape François saluant les pèlerins place St Pierre le 15 août.  (Vatican Media)

    Solennité de l'Assomption: à l'image de la Vierge Marie, servir et louer

    Le Pape François a prononcé la prière de l'Angélus en ce jour de fête mariale, invitant les fidèles réunis place Saint-Pierre à se mettre à l'écoute de la Vierge, qui comme son Fils est montée vers Dieu en le glorifiant et en servant ses frères. « Deux vies victorieuses sur la mort et qui ressuscitent » a précisé le Saint-Père.
     

    Olivier Bonnel-Cité du Vatican

    En ce jour de l'Assomption de la Vierge Marie, le Pape François a récité la prière de l'angélus devant des milliers de fidèles réunis sous les fenêtres des appartements pontificaux, sur la place Saint-Pierre. Avant de réciter la prière mariale, le Souverain pontife est revenu sur l'évangile de Luc qui relate l'épisode de la visite de Marie à sa cousine Élisabeth, (Lc 1,39). « Aujourd'hui , solennité de l'Assomption de la Vierge Marie, nous contemplons son ascension, corps et âme, vers la gloire du Ciel. L'Évangile d'aujourd'hui nous la présente également lorsqu'elle monte, cette fois-ci dans une "région montagneuse" (Lc 1, 39), pour aider sa cousine Élisabeth, et qu'elle y proclame le cantique joyeux du Magnificat » a rappelé François.

    Saint Luc raconte dans son évangile la vie du Christ comme une montée vers Jérusalem, lieu du don de soi sur la croix, « et il décrit de la même manière la progression de Marie » a t-il relevé. Le Pape a souhaité s’arrêter sur deux secrets qui déterminent la vie de la Vierge Marie comme de son Fils: le service et la louange. « Le service. C'est en s'abaissant pour servir ses frères que l'on va vers le haut : c'est l'amour qui élève la vie, a t-il souligné, mais servir n'est pas facile : la Vierge, qui vient de concevoir, parcourt près de 150 kilomètres pour rejoindre, de Nazareth, la maison d'Élisabeth ».

    L'engagement de servir ceux qui n'ont rien à donner en retour

    « Aider coûte ! » a poursuivi le Saint-Père, demandant aux fidèles de penser aux sacrifices de la vie, de ceux qui par exemple s’occupent d'un enfant en bas âge ou d'une personne âgée, « et à l'engagement de servir ceux qui n'ont rien à donner en retour, aussi bien dans l'Église que dans le travail bénévole. C'est fatigant, mais c'est aller vers le haut, c'est gagner le Ciel ! »

    Le service risque néanmoins de rester stérile s'il ne s’accompagne pas de la louange à Dieu a encore expliqué l’évêque de Rome. « En effet, lorsque Marie entre dans la maison de sa cousine, elle loue le Seigneur. Elle ne parle pas de la fatigue de son voyage, mais de son cœur jaillit un chant de jubilation. Car celui qui aime Dieu connaît la louange ». 

    La louange élève les coeurs

    L'évangile de Luc nous montre "une cascade de louanges" : l'enfant tressailli d’allégresse dans le sein d'Élisabeth (cf. Lc 1, 44), qui prononce des paroles de bénédiction et "la première béatitude" : "Heureuse celle qui a cru" (Lc 1, 45) ; et tout cela culmine avec Marie, qui proclame le Magnificat. « La louange augmente la joie, a encore souligné François, la louange est comme une échelle : elle élève les cœurs. La louange élève les esprits et vainc la tentation de la chute ».

    Le Pape, après avoir rappellé combien il était « bon de vivre dans la gratitude et la bénédiction » a invité les fidèles à l'introspction: « est-ce que je vis mon travail et mes occupations quotidiennes dans un esprit de service ? Est-ce que je me consacre à quelqu'un gratuitement, sans chercher un bénéfice immédiat ? ». « Et en pensant à la louange : est-ce que je sais, comme Marie, exulter en Dieu? ». François a ainsi demandé à ce que la Vierge de Marie nous aide à nous élever chaque jour par le service et la louange. 

    source https://www.vaticannews.va/

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  • 20ème dimanche ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Osez remuer le Seigneur,

    il vous entend ! 

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire
    Les lectures bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle : le salut de Dieu est offert à tous les hommes ; il ne se limite pas aux bons croyants de son peuple ; il est pour tous, y compris pour les étrangers. 

    C’est ce message que nous trouvons dans le livre d’Isaïe, bien avant la venue du Christ : “Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l’honorer, pour aimer son nom, pour devenir ses serviteurs… je les conduirai sur ma montagne sainte.” N’oublions pas que dans le monde de la Bible, la montagne c’est le lieu de la rencontre avec Dieu. S’il n’y a qu’un seul Dieu, le salut ne concerne pas seulement ses enfants mais aussi tous les autres peuples. C’est ce que nous rappelle le pape François quand il nous demande d’ouvrir les portes et d’aller au-devant de ceux qui sont loin, jusque dans les “périphéries”. La Parole de Dieu doit être annoncée à tous.

    Le psaume 66 vient prolonger cette lecture d’Isaïe : tous les étrangers sont invités à se joindre à la grande action de grâce du peuple d’Israël : “Que tous les peuples te rendent grâce. Qu’ils te rendent grâce tous ensemble.” C’est une louange qui se veut universelle.

    Avec le lettre de saint Paul, nous sommes en plein dans l’accomplissement de ce projet de Dieu. L’apôtre saint Paul s’adresse à des chrétiens d’origine païenne. Leur accueil dans la communauté chrétienne ne s’est pas passé sans de nombreuses tensions. Mais ces étrangers sont de plus en plus nombreux à se convertir au Christ. Le fait que l’Évangile soit reçu par des païens montre à lui seul que Dieu appelle tous les hommes. Il veut faire miséricorde à tous car il veut que tous soient sauvés. A la suite de Paul et de tous les grands témoins de la foi, nous sommes envoyés vers ceux qui ne fréquentent pas nos assemblées. L’Église d’aujourd’hui doit ouvrir ses yeux, ses oreilles et son cœur aux appels du monde entier. La bonne nouvelle de Jésus Christ est pour tous.

    L’Évangile nous montre qu’avec Jésus cette bonne nouvelle est en train de se réaliser. Lui-même vient de se heurter à l’incroyance des siens. Il se retire dans la région de Tyr et Sidon, en terre païenne ; et c’est là qu’a lieu la rencontre avec la Cananéenne. Sa race, son pays, son passé, tout la rend étrangère et lointaine. Et pourtant, cette païenne va faire preuve de droiture, d’humilité, de disponibilité, d’humour et surtout d’une foi étonnante qui va faire l’admiration de Jésus. Nous l’avons entendu : “Au moins les petits chiens mangent les miettes qui tombent sous la table de leur maître.” C’est une leçon extraordinaire pour les juifs et pour les disciples.

    Nous venons de fêter l’Assomption ; nous pouvons nous poser la question : qu’y a-t-il de commun entre Marie et cette païenne anonyme et méprisée ? Apparemment rien… sauf la foi. Marie et la cananéenne se rejoignent en Jésus Christ. La foi de la cananéenne est une ouverture du cœur, une grande confiance en celui qu’elle implore. Quand tout est désespéré, une mère espère encore. La foi d’une maman étrangère ouvre le cœur de Jésus aux païens.

    Comme la Samaritaine, nous supplions le Christ : “Aie pitié de nous, aie pitié de notre monde qui est tourmenté par les guerres, les injustices, les violences, la misère… Beaucoup sont victimes de fausses accusations qui ne visent qu’à les enfoncer. Le Christ continue à nous envoyer pour témoigner de son amour auprès de tous les blessés de la vie, les malades, les exclus, les prisonniers. Il nous envoie pour porter la guérison autour de nous. Le remède qu’il nous donne c’est bien plus que des miettes : c’est le don de sa Parole et de son Corps, c’est le don de son Esprit saint.

    Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à changer notre regard sur ceux qui ne sont pas de notre bord. Un jour, Jésus a dit : “aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés (autant que je vous ai aimés). Cet amour du Christ est universel et sans limite. Tous les peuples du monde entier sont invités à acclamer le Seigneur pour cet amour sans frontière. C’est de cela que nous avons à témoigner par nos paroles, nos gestes d’accueil, de partage et de solidarité

    Nous faisons nôtre la prière de ce chant : “Allez-vous en sur les places et sur les parvis… Allez-vous en sur les places y chercher tous mes amis”. Amen

    Télécharger : 20ème dimanche ordinaire

    source https://dimancheprochain.org/

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  • Aimons les jeunes tels qu'ils sont sans les juger !

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    Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés.

    Le grand drame de notre société est de ne plus comprendre ses jeunes. Je ne peux m’empêcher de me remémorer une histoire survenue. Un père de famille étant Directeur dans une multinationale, avait un Fils auquel il faisait de nombreux cadeaux. C’était une façon pour lui de montrer sa Tendresse.

    Le fiston, je l’ai vu arriver un jour dans mon bureau et m’occupant essentiellement de délinquants, je ne comprenais pas sa présence en ces lieux. Il resta une après-midi avec moi sans parler. Puis vint la fin de la journée et je lui demandais ce qu’il voulait. Il me répondit qu’il désirait simplement parler car son père, pris par ses affaires ne l’écoutait pas. Je l’écoutais jusque tard dans la nuit.

    Le lendemain, Je décidais d’inviter le père pour lui dire que son Fils manquait d’écoute en dehors de tous les cadeaux offerts. Ce fameux Directeur prit son agenda et tous les arguments pour me convaincre et justifier ses absences. Je lui répondis que ce n’était pas à moi d’évaluer sa présence auprès de son fils mais, qu’il serait bon qu’il lui en parla. Le père ne fit rien de ce que j’avais conseillé et continua sa vie tumultueuse d’homme d’affaires. 

    Je le revis plusieurs mois après, en larmes. Il venait d’enterrer son fils qui s’était suicidé en laissant ce mot  :" tu m’as toujours acheté mais jamais écouté. Je ne suis pas un compte en banque. Je ne peux plus vivre sans ton amour. Adieu papa, moi je t’aimais." Et je pourrais vous en donner de cruelles expériences de ce type que je vis au quotidien. Les écouter, les comprendre, les aimer. Voilà le grand combat que nous devons mener auprès de nos Jeunes. 

    Nous pensons souvent, à tort que ce sont les familles défavorisées les plus atteintes par ce manque affectif. La blessure du manque d’Amour se montre plus discrète dans les familles riches. Je vous prie de croire que ce père le regrette encore et cela s’est passé, il y a plus de dix ans. Les ados ou enfants sont des personnes et nous n’avons pas le droit d’ignorer leur Humanité. 

    Nous croyons Aimer et nous n’écoutons pas assez, ou ne comprenons pas ou dévalorisons leurs moindres prétentions à réaliser leurs rêves. Aidons les jeunes à construire leurs rêves, cela leur évitera de détruire par la violence, tout et n’importe quoi. Soyons à leur écoute dans une totale compréhension de leur être en devenir. Certains ( nes ) ne se sentent ni compris, ni aimés. 

    Brisons ces murs de mutisme et d’indifférence. Je vous laisse, il me faut rejoindre les Jeunes blessés de la Vie pour écouter leurs violences, leurs cris, leurs angoisses face à une société qui les considère, juste comme de potentiels consommateurs, pas encore des êtres humains à part entière. Si les éducateurs de rue n’existaient pas, Frères et Sœurs, la police ne suffirait pas à temporiser leurs colères. Il nous faudrait une panoplie de guerrier pour sortir dans la rue. Aimons-les, tels qu’ils sont, et essayons ensemble de comprendre leurs incivilités, non pour les excuser. 

    Mais, pour agir sur les racines du mal, plutôt que nous lamenter sur leurs violences. Essayons de les Aimer en gestes avec la distance nécessaire qui leur permettra de grandir pour devenir des hommes et des femmes matures.

    Notre prière nous aidera à trouver les justes attitudes.

    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • À la rencontre d'un jeune frère franciscain à Trois-Rivières
    Gabriel-Mathieu Lacerte est le second plus jeune frère Franciscain au Canada. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

    Vous connaissez Gabriel-Mathieu Lacerte, ofm ?

    |12 août 2023

    CHRONIQUE / Souliers rouges Vans, casquette des Padres de San Diego et stretch aux lobes d’oreilles... Gabriel-Mathieu Lacerte entre dans ce café et passe inaperçu à travers tous les autres clients. Quelques minutes plus tard, il traversera la rue Laviolette à Trois-Rivières pour entrer dans sa communauté, les Franciscains, et y revêtir sa bure, le temps d’une photo. De ses allures très urbaines aux habits de frère, le contraste est marquant, autant que l’est son discours sur la quête de sens et l’engagement auprès de ceux qui sont les plus poqués de notre société.

    À 40 ans, Gabriel-Mathieu Lacerte est probablement l’un des plus jeunes Franciscains au Canada. Le second plus jeune, en réalité. Natif de Trois-Rivières, rien ne le destinait nécessairement à devenir frère, sinon cette forte volonté qu’il a toujours eue d’aider les autres, de travailler avec ceux qui sont dans la rue, qui en arrachent.

    Avant d’avoir l’appel de cet engagement ultime, cependant, il a roulé sa bosse un peu partout. Magasinier chez Marmen, puis étudiant en cuisine à Bel-Avenir, avant de travailler dans plusieurs hôtels et restaurants de Montréal, et même au club de golf de Céline Dion. Au tournant des années 2010, il est revenu en Mauricie faire la cuisine pour les résidents du CHSLD Louis-Denoncourt, là où il eût une rencontre marquante dans sa vie, avec le prêtre missionnaire Claude Lacaille, qui agissait comme accompagnateur spirituel dans l’établissement.

    À la rencontre d'un jeune frère franciscain à Trois-Rivières

    En dehors de son engagement religieux, Gabriel-Mathieu Lacerte oeuvre aussi comme travailleur social à Montréal. (Stéphane Lessard/Le Nouvelliste)

    «Quand j’étais jeune, j’étais zéro religion, zéro messe. Mais pour moi, l’image du prêtre ou du frère demeurait quand même l’image ultime du don de soi», raconte celui qui, cette année-là, après s’être séparé de sa copine de l’époque, a fait son entrée au Grand Séminaire de Québec. À peine quelque temps avant que l’on procède à l’ouverture de la Porte Sainte de Notre-Dame-de-Québec. Un autre moment marquant pour lui, mais pas pour les mêmes raisons.

    «Je me souviens qu’il y avait l’un des célébrants ce jour-là, dans ses grands habits et qui s’agenouillait sur des coussins de satin et de tissus de grand luxe. Je n’en revenais pas de tout le fla-fla, ça ne me rejoignait pas du tout. Un peu plus loin, il y avait un Capucin, dans des habits très modestes. Ça me parlait plus que l’apparat», considère celui qui a finalement fait le choix d’entrer en communauté.

    Mais hors de question d’opter pour une communauté cloîtrée, Gabriel-Mathieu avait besoin de donner un sens à tout ça. Pour lui, ce sens, il existe seulement en pouvant être avec les autres, en travaillant à aider ceux qui en ont le plus besoin. C’est ce qu’il a trouvé chez les Franciscains, où on lui a toujours permis de pousser plus loin ses études et de s’engager dans une carrière qui répondrait à ses valeurs. Le parfait équilibre entre la foi et l’engagement social.

    Un engagement qui n’a pas été sans causer une certaine surprise chez ses proches et ses amis, mais sans jamais que personne ne vienne se mettre en travers de cette voie qui s’ouvrait à lui.

    «Les gens qui me connaissent savent que j’ai toujours voulu m’engager pour les autres, donner aux autres. Oui, peut-être qu’il y a un petit côté radical là-dedans, mais ça a toujours eu du sens pour moi»

    —  Gabriel-Mathieu Lacerte

    C’est à Edmonton qu’il a complété son baccalauréat en travail social, et y a travaillé quelque temps avant de revenir à Montréal il y a quelques mois. Oeuvrant comme travailleur social dans les Centres jeunesse auprès des adolescents vivant de la dépression, de l’anxiété et des troubles alimentaires, il a depuis peu fait son entrée aussi auprès des clientèles adultes en santé mentale en suivi intensif dans leur milieu.

    Dans son travail, il n’est pas rare qu’il ait à distribuer des condoms, des seringues ou des pipes à crack. Tout pour alimenter cette image si contradictoire avec l’Église, et pourtant tellement ancrée dans la société de 2023.

    «J’ai conscience que je dégage une image plus jeune, plus extravagante. Sur le terrain, je le constate chaque jour que, surtout chez les jeunes, il y a une quête de sens. Beaucoup d’entre eux vont s’identifier à des influenceurs par exemple, à un moment de leur vie où ils cherchent qui ils sont, où ils développent leurs intérêts et leurs valeurs. Moi, j’en vois de plus en plus qui viennent aussi à nos célébrations, qui s’intéressent à la foi», constate le frère qui dit porter une plus grande importance aux valeurs enseignées par la bible qu’aux bâtiments représentant l’Église.

    «Si on devait célébrer dans un parc ou au fond d’une ruelle, ce serait la même chose pour moi. Je ne suis pas attaché à la bâtisse, mais bien au culte et aux sacrements», croit celui qui, en entrant chez les Franciscains à l’âge de 30 ans, a fait voeu de pauvreté, d’obéissance et de chasteté.

    Ainsi, tout son salaire gagné comme travailleur social est reversé à la communauté. Il n’a pas de carte de crédit, pas de compte en banque à son nom. La communauté se charge de subvenir à ses besoins. Pour lui, c’est une véritable liberté qu’apporte ce détachement aux choses matérielles. «Si, demain, mon emploi ne répond plus à mes aspirations, je vais changer de travail et c’est tout. Je ne suis pas attaché à un salaire, à un fonds de pension par exemple. J’ai la liberté de pouvoir faire ce qui a de la valeur et du sens pour moi. Ma vie de prière est très influencée par mon engagement social. Ces gens avec qui je travaille, ils nourrissent ma prière», explique celui qui rappelle à quel point les Franciscains prônent les études. Il entamera d’ailleurs une maîtrise en travail social à l’Université McGill au cours des prochaines semaines.

    Impossible de passer à côté de tous ces scandales qui ont éclaboussé l’Église catholique au cours des dernières années, allant des abus de personnes mineures aux pensionnats autochtones. Gabriel-Mathieu ne refera pas l’histoire à lui tout seul, et ne voit pas dans son engagement une nécessaire réparation, mais croit qu’à sa mesure, il peut amener le bien.

    «J’ai toujours fait appel à la dénonciation, peu importe qui a commis le geste. Jamais je ne protégerais quelqu’un qui commet un abus. Mon engagement va au-delà des fautes du passé. Elles ne m’empêcheront pas non plus de me mettre au service des gens. C’est à moi de démontrer qu’on peut bien agir»

    —  Gabriel-Mathieu Lacerte

    Sur sa page Facebook, il faisait cette semaine un clin d’oeil à Sinéad O’Connor, la chanteuse irlandaise récemment décédée, en la remerciant d’avoir été l’une des premières à dénoncer les abus commis par certains prêtres. Sans compter une petite blague de Chuck Norris, et une photo de profil de son dernier voyage entre amis au baseball à Toronto. Parce que la vie ne s’arrête pas qu’à la prière et au chapelet.

    Pour lui, tout est une question d’équilibre, et de sens.

    Voilà pourquoi il s’est présenté, il y a quelques mois, à une rencontre œcuménique qui visait à mieux accueillir les personnes de la communauté LGBTQ+ dans les célébrations au sein de l’Église. Une ouverture qui répond à ses valeurs profondes, mais qui, selon lui, fait aussi écho à l’un des principaux messages de la bible: aimez-vous les uns les autres.

    Un message à véhiculer sans retenue. Toutefois, il faudrait se retenir de mêler État et politique, martèle Gabriel-Mathieu, qui est pour une séparation complète de la politique et de la religion. «C’est le seul moyen d’éviter des dérives, d’éviter d’en arriver à l’imposition de lois radicales, comme on peut en voir trop souvent», se contentera-t-il de dire.

    Entre sa bure de Franciscain et sa casquette des Padres, difficile de demeurer insensible à la qualité de ses propos, mais aussi à cette image rafraîchissante de jeunesse et d’ouverture qu’il souhaite apporter à l’Église. Là où il passe, il fait du bi

    Paule Vermot-Desroches, Le Nouvelliste

    Paule Vermot-Desroches est journaliste au Nouvelliste depuis 2001. Elle agit à titre de chroniqueuse d'actualités depuis 2020.

     

    Source https://www.lenouvelliste.ca/

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  • Cardinal Aveline: l’Église de Marseille rêve d’une Méditerranée «mer de la fraternité»

    Le Vatican a publié samedi 29 juillet le programme de la venue du Pape François aux Rencontres méditerranéennes organisées par le diocèse de Marseille du 17 au 24 septembre et intitulées «Méditerranée, mosaïque d’espérances». Le Pape arrivera vendredi 22 septembre et célèbrera la première messe de son pontificat sur le sol français, samedi 23 septembre. Entretien exclusif avec le cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille, sur les enjeux théologiques et spirituels de cette visite.
     

    Entretien réalisé par Delphine Allaire - Cité du Vatican

    Que représente la venue du Souverain pontife aux Rencontres méditerranéennes, pour Marseille, la Méditerranée et la France?

    En venant à Marseille, le Pape François poursuit son pèlerinage méditerranéen. Nous célébrons en 2023 le dixième anniversaire de son premier voyage apostolique, qu’il avait choisi de faire à Lampedusa, en juillet 2013, quelques mois seulement après son élection. Depuis, il s’est également rendu à Tirana, Sarajevo, Lesbos, Le Caire, Jérusalem, Chypre, Rabat, Naples, Malte, etc. En tant que pasteur de l’Église universelle, mais aussi comme évêque de Rome, le Pape exprime par ces voyages une attention toute particulière aux peuples de la Méditerranée. Ainsi, François ne vient pas à Marseille pour attirer les regards sur lui, mais plutôt pour qu’avec lui, nous regardions la Méditerranée, les défis auxquels elle fait face, les ressources dont elle dispose, et la mission qui incombe aux disciples du Christ dans cette région du monde.

    Nous ne savons pas encore ce que dira le Pape à Marseille, mais sa venue en elle-même est déjà un message. Car cette ville multiculturelle et multireligieuse, débordante de potentiel et d’énergie, est aussi aux prises avec de redoutables difficultés: grande précarité d’une bonne partie de sa population, ravages meurtriers des trafics de drogue, problèmes récurrents dus au chômage, à l’insécurité, au déficit d’éducation, etc. Mais ce grand port méditerranéen, qui tout au long de son histoire a accueilli ceux qui avaient quitté leurs pays à cause des guerres ou de la misère, sait aussi trouver dans sa population bigarrée les ressources de courage, de solidarité et d’espérance dont chacun a besoin pour surmonter les difficultés de la vie.

     

    C’est la raison pour laquelle la venue du Pape François est pour les chrétiens de Marseille et pour tous les Marseillais, toutes confessions confondues, une immense joie et une très grande fierté. Si le Pape a choisi de venir à Marseille, c’est parce qu’il sait qu’à partir de cette ville, il pourra s’adresser à toute la France et, au-delà, aux peuples d’Europe et de Méditerranée. Il vient dans le cadre des Rencontres méditerranéennes, qui rassemblent un grand nombre d’évêques de différents pays riverains, ainsi que des étudiants et jeunes professionnels provenant de tous ces rivages. Sa venue encourage le travail synodal des pasteurs du pourtour méditerranéen; elle stimule également l’élaboration d’une réflexion théologique construite à partir des questions spécifiques auxquelles sont confrontés les peuples de la Méditerranée.

    Marseille est désormais identifiée comme étape méditerranéenne dans le pèlerinage du Pape et de l'Église universelle. Comment vivez-vous cette concrétisation aujourd'hui, aboutissement d'un long processus?

    Je ne parlerais pas d’aboutissement, car il s’agit, comme vous le dites, d’un processus, qui a commencé à Bari en 2020 et s’est poursuivi à Florence en 2022, à l’initiative de la conférence épiscopale italienne. Nous, évêques méditerranéens, avons pu mesurer combien nous avions besoin de nous retrouver, afin de mieux discerner ce à quoi l’Esprit nous appelle au service des peuples qui sont confiés à notre ministère. Car si nous partageons des défis communs, nous les vivons cependant de façons très différentes, en fonction des contextes de chacun de nos pays. Et nous avons besoin de nous parler, de comprendre les difficultés auxquelles chacun est confronté, d’approfondir les raisons pour lesquelles nos points de vue peuvent diverger. Et pourtant, malgré ces différences, nous pouvons et nous voulons agir en communion, avec le Saint-Père et entre nous, au service du bien commun, à cause de l’Évangile.

    C’est la raison pour laquelle, tout en nous réjouissant que la troisième étape de ce processus ait lieu à Marseille, nous espérons grandement que d’autres étapes pourront s’organiser ailleurs, que ce soit en Afrique du Nord, au Proche-Orient, dans les régions de la mer Noire ou de la mer Égée, ou encore dans les Balkans. Nous tâcherons, pendant l’assemblée de Marseille, de nous donner les moyens nécessaires à la poursuite de ce processus. Ainsi, au fil de ces rencontres à venir, nous pouvons espérer qu’en nous connaissant mieux, en ayant appris à travailler ensemble de façon synodale, à l’écoute de la Parole de Dieu et des impulsions de l’Esprit, nous pourrons offrir aux peuples de la Méditerranée la contribution de l’Église aux défis qui les concernent. Une contribution qui, malgré nos précarités et nos fragilités, devra toujours avoir la saveur de l’espérance.

    Comment la Mare Nostrum, ses identités multiples et ses espaces en crise, peut-elle aujourd'hui porter une espérance de paix et de réconciliation?

    C’est vrai, la Méditerranée apparaît comme un espace fragmenté: les conflits géopolitiques, dans lesquels les religions sont souvent impliquées, quelquefois malgré elles, les déséquilibres environnementaux, les drames liés aux flux migratoires, les pauvretés et les injustices socio-économiques, en sont autant de signes préoccupants. Mais cette situation n’est pas une fatalité. Face aux défis que ces crises nous permettent d’identifier, nous pouvons mobiliser de nombreuses ressources. Celle, bien sûr, de la solidarité entre les peuples, pour résister aux oppressions et aux idéologies mortifères. Souvent, la foi chrétienne est un soutien efficace pour cette résistance, comme on l’a vu dans d’autres situations au cours de l’histoire. Il ne faut pas oublier, par ailleurs, les immenses richesses du patrimoine philosophique, culturel et spirituel, dont la Méditerranée fut le berceau! Elles ont donné au monde une compréhension spécifique de l’être humain, de sa liberté et de sa capacité à entrer en relation avec les autres et avec Dieu. Le trésor de cette immense sagesse anthropologique, la Méditerranée l’a généreusement offert aux peuples du monde. Mais chacun sait que ce trésor est fragile, surtout lorsqu’on éprouve, comme souvent dans l’histoire et encore aujourd’hui, combien il est difficile de respecter la dignité et la liberté de chaque personne humaine, y compris sa liberté religieuse, et de servir l’unité de tout le genre humain, en s’opposant avec courage à la haine et au mépris. Tant de minorités, autour de cette mer, en payent le prix! Plusieurs évêques pourront partager avec douleur les souffrances endurées par les chrétiens de leurs pays, de plus en plus fragiles et persécutés. Et comment pourrions-nous ne pas évoquer le drame des personnes migrantes, lorsque la Méditerranée, de berceau qu’elle était, devient un cimetière où, dans l’indifférence générale et les complicités tacites, les espérances des plus pauvres périssent abandonnées dans le linceul des flots?

    Face à ces drames, le Pape François ne cesse d’appeler à la lutte contre l’indifférence et au réveil des consciences. Nous devons y travailler très concrètement, et ce sera l’un des thèmes de nos Rencontres. Ensemble, nous essaierons de donner visage à l’espérance, celle que nous donne la foi en la Résurrection du Christ. Une espérance qui n’est pas naïve, mais bien concrète et attentive; une espérance qui n’est pas évasion, mais plutôt fidélité et souvent résistance; une espérance qui n’a pas la froideur d’une idéologie, car elle s’incarne dans les œuvres de miséricorde et suscite la pratique chaleureuse de la charité.

    Vous évoquiez dès 2021 un synode pour la Méditerranée. Les rencontres méditerranéennes se tiendront dix jours avant le début de la première partie de l'assemblée générale du synode sur la synodalité à Rome. En quoi la réflexion menée à Marseille y fera-t-elle écho?

    D’abord parce que notre méthode de travail sera synodale. Nous proposerons à tous les évêques de vivre la conversation dans l’Esprit, recommandée dans l’Instrumentum laboris de la prochaine assemblée générale du Synode des évêques, en accueillant la Parole de Dieu, en priant ensemble, en nous écoutant mutuellement, afin de discerner ce que l’Esprit dit aux Églises, non seulement à travers leurs vies propres, mais aussi à travers les joies et les peines, les attentes et les désirs des peuples au sein desquels elles vivent. Pour nous y aider, le Secrétariat général du Synode des évêques nous a aimablement communiqué les synthèses des consultations des différentes Conférences épiscopales de Méditerranée.

    J’ajoute qu’à Marseille, les évêques travailleront avec des jeunes méditerranéens de toutes nationalités, confessions et religions, en écoutant leurs réflexions, leurs attentes, leurs suggestions. Nous avons également organisé, le jeudi soir de la semaine des Rencontres, une vingtaine de soirées d’échanges et de prière dans des paroisses du diocèse avec des participants méditerranéens, jeunes et évêques, afin que le peuple de Marseille puisse découvrir ce que vivent, parfois de manière bien douloureuse, les peuples et les Églises du pourtour méditerranéen. De même, tout au long de la semaine, un festival, avec concerts, conférences, veillées de prières, visites de lieux de cultes, etc. permettra à toute personne, quel que soit son chemin de foi ou de vie, de se laisser toucher par les principaux enjeux de cet événement. Car la synodalité s’apprend d’abord par la rencontre, pas par les idées!

    Enfin, tout le peuple de Dieu peut s’associer à cet événement, de près ou de loin, par la prière: je lancerai le 8 septembre une grande neuvaine de prière, pour demander à l’Esprit Saint d’habiller nos cœurs afin qu’ils soient au service de ce que Dieu voudra donner à son Église et au monde à travers ce qu’il nous sera donné de vivre. Car la synodalité se reçoit humblement dans la prière!

    Est-ce que tout ce travail donnera lieu à un «synode pour la Méditerranée»? Seul le Saint-Père peut en décider! Mais rien ne nous empêche de travailler dès maintenant de façon synodale! Car la synodalité commence dès qu’on accepte de marcher ensemble!

    Comment concevez-vous la puissance spirituelle et la vocation prophétique de la Méditerranée ces prochaines décennies?

    Lors d’un discours prononcé à Bahreïn le 4 novembre 2022, le Pape François avait évoqué la puissance spirituelle et prophétique de la mer: «“Ce que la terre divise, la mer l’unit”, dit un vieil adage. Et notre planète Terre, quand on la regarde d’en haut, ressemble à une vaste mer bleue qui relie différents rivages. Cela nous rappelle, depuis le ciel, que nous sommes une seule famille : non pas des îles, mais un seul grand archipel. C’est ainsi que le Très-Haut nous veut. […] Pourtant, nous vivons une époque où l’humanité, connectée comme jamais elle ne l’a été auparavant, est beaucoup plus divisée qu’unie.» Mosaïque aux «cinq rives», la Méditerranée, trop large pour confondre mais trop étroite pour séparer, ne réduit pas les relations à des rapports Nord-Sud ou Orient-Occident ou encore chrétiens-musulmans, mais elle fait se rencontrer des mondes a priori bien différents. Les eaux du Dniepr, se mêlant à celles du Nil, du Pô ou du Rhône, finissent un jour à Gibraltar!

    Ce que la Méditerranée représente par sa géographie, il revient aux peuples qui vivent sur ses rivages de le mettre en œuvre à travers les relations qu’ils tissent entre eux, malgré les soubresauts de l’histoire, comme une grande «mosaïque d’espérance». Cela commence souvent par de simples relations commerciales. Puis, l’estime réciproque grandissant avec ces échanges, on en vient à s’intéresser à la culture de l’autre, et même à sa religion. Ainsi naît la grande aventure de ce que les chrétiens appellent «dialogue», un mot très dense puisqu’il désigne, plus fondamentalement, le geste par lequel Dieu a choisi de se révéler, engageant avec l’humanité un dialogue de salut, que la Bible raconte sous la forme d’une longue histoire d’alliance. Les rives de la Méditerranée ont été le théâtre de cette révélation faite à Abraham et de la promesse confiée à sa descendance, nombreuse et variée. C’est la raison pour laquelle les enfants d’Abraham ont aujourd’hui, plus que d’autres, la responsabilité de faire advenir la paix dans le monde en pratiquant avec persévérance la vertu du dialogue.

    Or «le climat du dialogue, c’est l’amitié; bien mieux, c’est le service», écrivait Paul VI dans sa première encyclique, Ecclesiam suam (n° 90). Cela, l’Église de Marseille le sait tout particulièrement. En effet, une vénérable et antique tradition fait de ceux que l’Évangile désigne comme «les amis» de Jésus, en particulier Lazare et Marie-Madeleine, les fondateurs de la première communauté chrétienne de notre cité. Chaque matin du 2 février, sur les quais du Vieux-Port, les chrétiens de Marseille commémorent cette arrivée de l’Évangile par la mer, afin de se souvenir que la foi, qui est don de Dieu, se reçoit aussi d’un frère, souvent venu d’ailleurs, parfois sur de frêles embarcations. L’amitié, celle que Jésus partagea avec ses hôtes à Béthanie, est le meilleur vecteur de l’annonce de l’Évangile, parce qu’elle ouvre au dialogue et à la fraternité.

    La fraternité: voilà ce que l’Église qui est à Marseille aimerait offrir à tous ceux qu’elle accueillera, de France et d’ailleurs, à l’occasion des Rencontres Méditerranéennes et de la venue du pape François. Avec lui, elle se souvient de saint Charles de Foucauld, qui souvent embarqua à Marseille et traversa la Méditerranée, en quête de sa propre vocation. Peu de temps après être arrivé à Béni-Abbès, Foucauld écrivait : «Je veux habituer tous les habitants : chrétiens, musulmans, juifs et idolâtres, à me regarder comme leur frère universel. Ils commencent à appeler la maison “la fraternité” et cela m’est doux.» Alors l’Église de Marseille se prend à rêver qu’un jour, la Méditerranée puisse être appelée: «mer de la fraternité»! Elle sait que le chemin sera long, mais plus encore qu’un rêve, c’est son espérance!


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  • Audience générale: ces JMJ ont montré qu’un autre monde est possible

    Les audiences générales hebdomadaires ont repris ce mercredi 9 août après la pause estivale. Depuis la salle Paul VI, le Pape François a dressé un bilan de son voyage apostolique au Portugal à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse. Un temps fort et prophétique qui a remis les jeunes «du monde entier sur les chemins de l'Évangile» dans un esprit de fraternité, a expliqué le Saint-Père.
     

    Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

    La foule était bien moins nombreuse qu’à Lisbonne, mais les fidèles ont tout de même rempli la salle Paul VI ce mercredi pour cette première audience générale du mois d’août.

    Trois jours à peine après son retour de la capitale portugaise, le Saint-Père est revenu sur les 37èmes Journées Mondiales de la Jeunesse qui ont attiré jusqu’à 1,5 million de jeunes lors de la messe finale.

    Une mise en mouvement

    Ces JMJ qui arrivaient après la pandémie, a expliqué le Pape, «ont été ressenties par tous comme un don de Dieu», qui «a remis en mouvement les cœurs et les pas de (…) tant de jeunes du monde entier» venus trouver Jésus, s’est-il réjoui.

    Autant la pandémie a replié les personnes sur elles-mêmes, autant ces JMJ ont marqué «un nouveau départ du grand pèlerinage des jeunes à travers les continents, au nom de Jésus-Christ», une ouverture vers de nouveaux horizons depuis une capitale tournée vers l’océan.

    La Vierge Marie elle-même, proposée comme modèle, «guide le pèlerinage des jeunes à la suite de Jésus», a rappelé François, et elle le fait en se levant et en partant «en hâte», selon le verset choisi comme thème de ce rassemblement (Lc 1,39).

    Prière pour la paix  

    Le Saint-Père a ensuite évoqué son passage par le sanctuaire de Fatima, samedi 5 août, au cours duquel il a prié Dieu «pour qu’Il guérisse le monde des maladies de l'âme» et il a également renouvelé «la consécration de nous-mêmes, de l'Europe, du monde au Cœur (…) Immaculé de Marie». «J’ai prié pour la paix car il y a tant de guerres dans toutes les parties du monde, tant», a-t-il ajouté.

    Puis le Pape est revenu sur le sens des JMJ, qui ne sont ni «des vacances, ni un voyage touristique, ni même un événement spirituel en soi», mais une «rencontre avec le Christ vivant à travers l'Église». «Là où il y a le Christ il y a de la joie», a reconnu le Successeur de Pierre, qui a toutefois aussi mentionné le «groupe des jeunes ukrainiens portant des histoires qui étaient douloureuses».  

    Une «parabole pour notre temps»

    Le Saint-Père a aussi parlé de «l’ambiance festive» qui a régné tout au long de ces JMJ portugaises, sans oublier de mentionner les jeunes du Portugal, une «présence vitale» pour le pays d’Europe du Sud. Il a ensuite salué quelques pèlerins de retour de Lisbonne, présents en Salle Paul VI.

    Dans un monde marqué par les guerres, en Ukraine notamment, les JMJ «ont montré à tous qu’un autre monde est possible», a affirmé le Souverain pontife. Un monde «où les drapeaux de tous les peuples flottent ensemble, l’une à côté de l’autre, sans haine, sans peur, sans fermetures, sans armes !» Le Pape voit ici une «parabole pour notre temps», et a souhaité que les «grands de la terre» l’entendent. «Espérons que tout le monde écoute cette Journée de la Jeunesse et regarde ces beauté des jeunes qui vont de l’avant», a-t-il ajouté.

    Les derniers mots de François sont allés aux autorités politiques et à l’Église portugaises, pour les remercier de leur accueil et de l’organisation de ces JMJ, avec une mention spéciale pour les «25 000 volontaires».

     

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  • 19ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Confiance, n’ayez plus peur ! 

     

    Pistes pour l’homélie

    Textes bibliques : Lire


    Les textes bibliques que nous venons d’écouter nous invitent à faire un pas de plus sur le chemin de la conversion. C’est ce qui apparaît pour Élie dans le Livre des Rois. Il vient de combattre l’idolâtrie avec beaucoup d’ardeur ; Alors sa vie se trouve en danger. Après 40 jours et 40 nuits de marche, il arrive sur la montagne de l’Horeb (le Sinaï). Il lui a fallu toute cette longue marche pour s’apercevoir qu’il n’était pas sur le bon chemin et que, peut-être, il s’était trompé de Dieu. Comme ses adversaires, il s’imaginait un Dieu de puissance. 

    Mais Dieu ne l’abandonne pas : il l’invite à se tenir là et à attendre son passage ; il y eut un ouragan, un tremblement de terre, puis un feu. Mais le Seigneur n’était ni dans l’un ni dans l’autre. Après cela, ce fut le “murmure d’une brise légère”. Élie comprend alors que le vrai Dieu n’est pas celui de la violence. Ce n’est pas en massacrant les “infidèles” qu’on sauvera l’honneur du vrai Dieu. Plus tard, Jésus nous révèlera un Dieu qui n’est qu’amour et miséricorde. Il ne sait pas être autre chose. C’est en aimant que nous dirons quelque chose du vrai Dieu.

    L’apôtre Paul s’était lui aussi trompé sur Dieu. Dans un premier temps, il a violemment persécuté les chrétiens. Lui aussi croyait défendre l’honneur de Dieu. Mais un jour, il a rencontré Jésus sur le chemin de Damas. Pour lui, cela a été le point de départ d’une véritable conversion. Dans un premier temps, il rappelle aux chrétiens ce qu’ils doivent aux juifs qui leur ont donné Jésus : “C’est de leur race que le Christ est né. Les juifs appartiennent au projet divin”. Paul nous fait part de sa douleur face à l’incrédulité de ses frères de sang. La majorité des juifs suivent les pharisiens. Ils n’acceptent pas que le privilège du peuple élu soit étendu à tous les païens qui ont mis leur foi au Christ.

    L’évangile qui vient d’être lu fait suite au récit de la multiplication des pains. Jésus vient de nourrir une foule affamée. Le soir venu, il se retire sur la montagne pour prier. Il veut échapper à tous ces gens qui cherchent à faire de lui leur roi. Plus tard, il précisera que sa royauté n’est pas de ce monde. Sa mission première est de révéler aux hommes les secrets du Père. Nous pouvons imaginer sa déception et sa lassitude devant tous ces gens si lents à croire.

    Pendant qu’il est sur la montagne en cœur à cœur avec le Père, les disciples sont sur la barque. Ils avancent péniblement vers “l’autre rive”. Cette barque de Pierre est devenue le symbole de l’Église. Les vagues et les vents contraires évoquent le monde. Quand saint Matthieu écrit son Évangile, il s’adresse à des chrétiens persécutés. C’est encore plus vrai aujourd’hui. En Afrique et ailleurs, les chrétiens persécutés sont bien plus nombreux qu’aux premiers siècles. On veut les obliger à renier leur foi et leur imposer une religion qui n’est pas celle du Christ.

    Et puis, il y a bien d’autres tempêtes que nous affrontons un jour ou l’autre : celle des événements difficiles et des horizons bouchés, celle de la maladie, celle de la précarité et de l’exclusion. Nous vivons dans un monde qui souffre de la guerre, de la violence et de l’exclusion. Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Si nous voulons rester fidèles à l’Évangile du Christ, il nous faut lutter régulièrement contre les vents contraires.

    Mais voilà qu’en ce jour, nous entendons une bonne nouvelle : l’Évangile nous montre le Christ qui marche sur les eaux. La mer déchainée est le symbole des puissances du mal. Jésus qui marche sur l’eau nous montre que ce mal n’a pas de prise sur lui. Avant même qu’on l’appelle, il s’avance vers les siens. Son empressement à sauver ceux qu’il aime mérite d’être souligné. Il est “Emmanuel”, Dieu avec nous. Il nous assure de sa présence “tous les jours, jusqu’à la fin du monde. Au cours de cette traversée, les disciples ne reconnaissent pas Jésus. Pour le reconnaître, il faut le regard de la foi. Le plus important c’est que le Christ vient à nous, même si nous n’implorons pas sa venue. Quand la tempête fait rage, il se fait proche. Il reste présent même quand nous nous éloignons ou quand nous l’oublions.

    En lisant cet Évangile, comment ne pas penser à la Vierge Marie ? Elle en a connu des tempêtes. Dès le début, elle a dû fuir en Égypte pour protéger son enfant. Elle a beaucoup souffert de l’incompréhension de son peuple qui refusait le message de Jésus. Elle a suivi son fils jusqu’au pied de la croix. Aujourd’hui, elle est toujours là pour nous renvoyer au Christ. Comme à Cana, elle nous invite à faire tout ce qu’il nous dira. C’est ainsi qu’elle nous montre le chemin de la sainteté.

    Avec Marie, nous nous tournons vers le Christ. Quand tout va mal, n’hésitons pas à crier : “Seigneur, sauve-moi.” Et le Christ est toujours là pour tendre la main à celui qui l’implore avec confiance. Il est toujours disposé à sauver du naufrage celui qui l’implore. Conscients de notre fragilité et de nos faiblesses, nous le supplions : “Je crois, Seigneur, mais augmente ma foi”. (Luc 17, 5)

    Télécharger : 19ème dimanche du Temps ordinaire

    Sources : Revues liturgiques – L’Intelligence des Écritures (MN Thabut) – Paroles pour la route Année A (J.Y Garneau) – Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage)

    source https://dimancheprochain.org/

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  • Le Pape François dans le vol de Lisbonne à Rome, le dimanche 6 août 2023.

    Le Pape François dans le vol de Lisbonne à Rome, le dimanche 6 août 2023.  (VATICAN MEDIA Divisione Foto) 

    François à Fatima, une prière pour la paix, sans bruit

    Sur le vol de retour de Lisbonne, François explique aux journalistes pourquoi il a choisi de prier en silence dans le sanctuaire et pourquoi, devant les jeunes, il a préféré laisser de côté les discours préparés pour mieux s'adresser à eux. Il réitère sa «tolérance zéro» à l'égard de la maltraitance des enfants. Le Pape revient également sur les raisons de son prochain voyage à Marseille, et répète que l'Eglise est ouverte à tous, même à ceux qui ne peuvent pas recevoir certains sacrements.
     

    Depuis le vol papal

    Matteo Bruni, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège - Bonsoir Votre Sainteté, nous revenons rajeunis et joyeux de ces JMJ où nous avons pu nous confronter aux questions et aux attentes des jeunes, par rapport à l'Église, à la foi, mais aussi au monde. Et nous avons pu entendre sa réponse dans ses mots, dans sa présence. Il y a maintenant quelques questions des journalistes, mais vous vouliez d'abord dire un mot, Pape François…

    Bonsoir et merci beaucoup pour cette expérience. Aujourd'hui, c'est un anniversaire, de Rita Cruz, joyeux anniversaire ! Ensuite il y a aura un gâteau !

    Vistas Miguel Aura Maria, Radio Renascença - Votre Sainteté, je vous remercie tout d'abord pour votre visite au Portugal. Tout le monde considère déjà que c'est un succès. Tout le monde est ravi. Merci d'être venu. J'ai trouvé un important chef de police qui m'a dit qu'il n'avait jamais vu une foule aussi obéissante et pacifique. C'était magnifique.

    Ma question concerne Fatima. Nous savons que vous y êtes allés et que vous avez prié en silence dans la petite chapelle. Mais il y avait cette grande attente, à l'endroit même où la Vierge avait demandé de prier pour la fin de la guerre, et nous sommes malheureusement en guerre en ce moment, d'un renouvellement de votre Saint-Père, d’une prière publique pour la paix. Les yeux du monde entier étaient fixés sur vous samedi matin à Fatima. Pourquoi ne l'avez-vous pas fait ?

    J'ai prié, j'ai prié. J'ai prié Notre-Dame et j'ai prié pour la paix.

    Je n'ai pas fait de publicité. Mais j'ai prié. Et nous devons continuellement répéter cette prière pour la paix. Elle l'avait demandée lors de la Première Guerre mondiale. Et cette fois-ci, je l'ai demandée à la Sainte Vierge. Et j'ai prié. Je n'ai pas fait de publicité.

    Gonçalves Gomes João Francisco, Observador - En février de cette année, un rapport a été publié sur la réalité des abus au Portugal, près de 5 000 enfants ont été victimes au cours des dernières décennies. Je vous pose la question: êtes-vous informé de ce rapport remis aux évêques? Que pensez-vous qu'il devrait arriver aux évêques qui étaient au courant des cas d'abus et qui ne les ont pas communiqués aux autorités?

    Comme vous le savez tous, j'ai reçu de manière très confidentielle un groupe de personnes qui avaient été abusées. Comme je le fais toujours dans ces cas-là, nous avons parlé de ce fléau, de ces coups terribles. Dans l'Église, nous avons suivi plus ou moins le même comportement que celui qui est actuellement suivi dans les familles et les quartiers: nous avons couvert... Nous pensons que 42% des abus ont lieu dans les familles ou les quartiers. Nous devons encore mûrir et aider à découvrir ces choses. Depuis le scandale de Boston, l'Église a pris conscience qu’elle ne pouvait pas avancer à l’aveuglette, mais qu'elle devait prendre le taureau par les cornes. Il y a deux ans et demi, une réunion des présidents des conférences épiscopales a eu lieu, au cours de laquelle des statistiques officielles sur les abus ont également été fournies.

    La situation est grave, très grave. Dans l'Église, il y a une phrase que nous utilisons tout le temps: tolérance zéro, tolérance zéro. Et les pasteurs qui, d'une manière ou d'une autre, n'ont pas assumé leur responsabilité doivent assumer cette irresponsabilité. Le monde des abus est très dur et c'est pour cela que je nous invite à être très ouverts à ce sujet. En ce qui concerne la question que vous m'avez posée sur le déroulement du processus dans l'Église portugaise, il se déroule bien. Cela se passe bien, et sereinement. Nous recherchons le sérieux dans les cas d’abus. Les chiffres finissent parfois par être exagérés, un peu pour les commentaires que nous aimons toujours faire, mais la réalité est que le processus avance, et cela me rassure.

    Je voudrais aborder un point et je voudrais vous demander, à vous, journalistes, de collaborer à ce sujet. Avez-vous un téléphone aujourd'hui? Un téléphone. Eh bien, sur n'importe lequel de ces téléphones, moyennant une redevance et un mot de passe, vous avez accès à des abus sexuels commis sur des enfants. Cela entre dans nos maisons et les abus sexuels sur les enfants sont filmés en direct. Où sont-ils filmés? Qui en sont les auteurs? C'est l'un des fléaux les plus graves, à la vue de tout le monde (...) mais je veux insister sur ce point parce que, parfois, on ne se rend pas compte que les choses sont si radicales. Quand on utilise un enfant pour donner en spectacle un abus, cela attire l'attention. L'abus, c'est comme "manger" la victime, n'est-ce pas, ou pire, la blesser et la laisser en vie.  Parler à des personnes victimes d'abus est une expérience très douloureuse, ce qui est également bon pour moi, non pas parce que j'aime écouter, mais parce que cela m'aide à gérer ce drame. En d'autres termes, à votre question, je répondrais ce que j'ai dit, le processus se déroule bien, je suis informé de l'évolution de la situation.

    François au départ de Lisbonne
    François au départ de Lisbonne

    Les nouvelles ont peut-être amplifié la situation, mais les choses vont bien à cet égard. Mais aussi, avec cela, je vous dis, d'une certaine manière, aidez, aidez pour que tous les types d'abus puissent être résolus, les abus sexuels, mais ce ne sont pas les seuls. Il y a aussi d'autres types d'abus qui crient au ciel: l'abus du travail des mineurs, l'abus du travail avec les enfants, c’est courant; l'abus des femmes. Aujourd'hui encore, dans de nombreux pays, nous opérons les petites filles: elles se sont enlever le clitoris, et c'est aujourd'hui, et on le fait avec un rasoir, et au revoir... c’est cruel. Et il y a les abus dans le travail. Autrement dit, au sein des abus sexuels, qui sont graves, il y a tout cela. Il y a une culture de l'abus que l'humanité doit revoir et convertir.

    Jean-Marie Guénois, Le Figaro -Saint-Père, comment allez-vous, votre santé, votre convalescence? Vous n'avez pas lu ou seulement de petites parties de cinq discours. C’est sans précédent dans vos voyages: pourquoi? Avez-vous des problèmes d'yeux, de fatigue? Des textes trop longs? Comment vous sentez-vous?
    Et si vous permettez une petite question sur la France. Vous venez à Marseille, mais ne visitez jamais la France. Les gens ne comprennent pas, c'est peut-être trop petit ou avez-vous quelque chose contre la France?

    Ma santé est bonne. On m'a enlevé mes points de suture, je mène une vie normale, je porte un bandage que je dois porter pendant deux trois mois pour éviter une éventuelle "éventration" (en langage médical: saillie des viscères abdominaux, ndlr) jusqu'à ce que les muscles se renforcent. Ma vue. Dans cette paroisse, j’ai interrompu mon discours parce qu'il y avait une lumière sur moi qui m’empêchait de lire. Certaines personnes, par l'intermédiaire de Matteo Bruni, m'ont demandé pourquoi je raccourcissais les homélies qu’on vous avait distribuées. Lorsque je parle, je ne fais pas d'homélies académiques, mais j'essaie de les rendre aussi claires que possible. J'essaie toujours de communiquer lorsque je parle. Vous avez vu que même dans les homélies académiques, je fais quelques plaisanteries, quelques rires pour contrôler la communication.

    Avec les jeunes, les longs discours contenaient l'essentiel du message et je choisissais en fonction de la façon dont je sentais la communication. Je posais quelques questions et l'écho me disait immédiatement où cela allait, si c'était faux ou non. Les jeunes n'ont pas une grande capacité d'attention. Pensez que si vous faites un discours clair avec une idée, une image, une affection, ils peuvent vous suivre pendant huit minutes. D'ailleurs, dans Evangelii Gaudium, la première exhortation que j'ai publiée, j'ai écrit un long chapitre sur l'homélie. Parce qu'ici il y a un curé (en référence à Don Benito Giorgetta, curé de Termoli, ndlr), qui sait que les homélies sont parfois une torture, une torture, qu'elles parlent de bla-bla, et les gens, dans certaines petites villes, je ne sais pas si c'est le cas à Termoli, les hommes sortent pour fumer une cigarette et reviennent.

    L'Église doit se convertir à cet aspect de l'homélie: courte, claire, avec un message clair et affectueux. C'est pourquoi je vérifie comment cela se passe avec les jeunes et je leur fais dire.  Mais j'ai raccourci parce que... j'ai besoin de l'idée avec les jeunes.

    Passons à la France. Je suis allé à Strasbourg, j'irai à Marseille, mais pas en France. Il y a un problème qui me préoccupe, c'est le problème de la Méditerranée. C'est pourquoi je vais en France. L'exploitation des migrants est criminelle. Il n’y en pas en Europe, parce que disons qu’il y a plus d’éducation, mais dans les lagers d'Afrique du Nord…  Je vous conseille une lecture. Il y a un petit livret qu'a écrit un migrant qui, pour venir de Guinée en Espagne, a mis, je crois, trois ans parce qu'il a été capturé, torturé, réduit en esclavage. Les migrants dans ces lagers de l’Afrique du Nord, c'est terrible. En ce moment - la semaine dernière - l'association Mediterranea Saving Humans a travaillé pour sauver des migrants qui se trouvaient dans le désert entre la Tunisie et la Libye, parce qu'ils avaient été laissés là pour mourir. Ce livre s'appelle Hermanito (Petit frère), il se lit en deux heures, il en vaut la peine. Lisez-le et vous verrez le drame des migrants avant leur embarquement. Les évêques de la Méditerranée auront cette rencontre, même avec quelques politiciens, pour réfléchir sérieusement au drame des migrants. La Méditerranée est un cimetière, mais ce n'est pas le plus grand cimetière. Le plus grand cimetière, c'est l'Afrique du Nord. C'est terrible, lisez-le. Je vais à Marseille pour cela. La semaine dernière, le président Macron (m'a dit) qu'il avait l'intention de venir à Marseille et je serai (là) un jour et demi: j'arrive dans l'après-midi et je reste le lendemain.

    Jean-Marie Guénois, répétant la question-Vous n'avez rien contre la France... 

    Non. Non, c'est une politique. Je visite les petits pays européens. Les grands pays, l'Espagne, la France, l'Angleterre, je les laisse pour plus tard, à la fin. Mais j'ai commencé par l'Albanie et les petits pays. Je n’ai rien contre. En France, deux villes, Strasbourg et Marseille.  

    François donne les raisons de son prochain voyage à Marseille

    Anita Hirschbeck, KNA - Saint-Père, à Lisbonne vous nous avez dit qu'il y avait de la place dans l'Église «pour tout le monde». L'Église est ouverte à tous, mais en même temps, tout le monde n'a pas les mêmes droits, les mêmes opportunités, dans le sens où, par exemple, les femmes, les homosexuels ne peuvent pas recevoir tous les sacrements. Saint-Père, comment expliquez-vous cette incohérence entre "l'Église ouverte" et "l'Église qui n'est pas égale pour tous"? Je vous remercie.

    Vous me posez une question sur deux points de vue différents. L'Église est ouverte à tous, mais il existe des législations qui réglementent la vie à l'intérieur de l'Église. Celui qui est à l'intérieur l’est selon la législation. Ce que vous dites est une simplification. Dire: "Il ne peut pas recevoir les sacrements". Cela ne signifie pas que l'Église est fermée. Chacun rencontre Dieu sur son propre chemin au sein de l'Église et l'Église est mère et guide chacun sur son propre chemin. C'est pourquoi je n'aime pas dire: tout le monde vient, sauf toi, celui-ci, l'autre... Tout le monde, dans la prière, dans le dialogue intérieur, dans le dialogue pastoral avec les agents pastoraux, cherche la voie à suivre.

    Rencontre avec les volontaires des JMJ, le dimanche 6 août.
    Rencontre avec les volontaires des JMJ, le dimanche 6 août.

    C'est pourquoi il faut se poser la question: pourquoi pas les homosexuels? Tous! Et le Seigneur est clair: malades, sains, vieux et jeunes, laids et beaux, bons et mauvais! Il y a comme un regard qui ne comprend pas cette insertion de l'Église en tant que mère et qui pense qu'il s'agit d'une sorte d'"entreprise" dans laquelle il faut faire ceci, faire cela et pas autre chose... Une autre chose est le ministère dans l'Église, qui est la manière de faire avancer le troupeau, et l'une des choses importantes est la patience dans le ministère: accompagner les personnes pas à pas sur le chemin de la maturité. Chacun de nous fait cette expérience: la mère Église nous a accompagnés et nous accompagne sur notre propre chemin de maturation. Je n'aime pas la réduction, ce n'est pas ecclésial, c'est gnostique. C'est comme une hérésie gnostique qui est un peu à la mode aujourd'hui. Un certain gnosticisme qui réduit la réalité ecclésiale à des idées et cela n'aide pas. L'Église est mère, elle accueille tout le monde, et chacun fait son chemin dans l'Église, sans battage, et c'est très important. Merci d'avoir eu le courage de poser cette question. Je vous remercie.

    Matteo Bruni - Le Pape voudrait partager une pensée sur les JMJ...

    Je voudrais dire quelque chose sur la façon dont j'ai vécu les JMJ. C'est la quatrième que je vis. La première, c'était à Rio de Janeiro, c'était monumental, à la “brésilienne“, c'était beau! La deuxième a eu lieu à Cracovie, la troisième au Panama, celle-ci fut la quatrième. C’est elle qui a accueilli le plus de monde. Les données concrètes, vraies, disent qu'il y a eu plus d'un million de jeunes. Plus encore. En fait, lors de la veillée nocturne d'hier, il a été estimé qu'il y avait 1 400 000 ou 1 600 000 personnes. Ce sont les chiffres du gouvernement. La quantité est impressionnante. Et c’était bien préparé!

    De toutes celles que j'ai vues, celle-ci était la mieux préparée. Et les jeunes sont une surprise, les jeunes sont jeunes... Ils font des enfants, la vie est ainsi faite, mais ils essaient de regarder devant eux et ils sont l'avenir. L'idée est de les accompagner, le problème est de savoir comment les accompagner, et qu'ils ne se détachent pas de leurs racines.

     
     

    C'est pour cela que j'insiste tant sur le dialogue anciens-jeunes, grands-parents avec petits-enfants. Ce dialogue est important, plus important que le dialogue parents-enfants. Avec les grands-parents, parce que c'est là qu'ils s'enracinent. Ensuite, les jeunes sont religieux, ils cherchent une foi qui ne soit pas hostile, qui ne soit pas artificielle, qui ne soit pas légaliste, une rencontre avec Jésus-Christ. Et ce n'est pas facile. On dit: ‘’Mais les jeunes ne vivent pas toujours selon la moral’’. Qui d'entre nous n'a pas commis une faute morale dans sa vie? Personne! Avec les commandements ou avec quelqu'un, chacun de nous a ses propres dérapages dans son histoire. La vie est ainsi faite. Mais le Seigneur nous attend toujours parce qu'il est miséricordieux et Père, et la miséricorde dépasse tout. Pour moi, les JMJ ont été magnifiques, avant de prendre l'avion, j'étais avec les 25 000 volontaires! Une aventure mystique, un engagement, qui était vraiment beau, beau. Voilà ce que je voulais dire sur les JMJ.

    Justin McLellan, CNS - En parlant des JMJ, nous avons entendu ces derniers jours des témoignages de jeunes qui ont lutté contre la maladie mentale, la dépression. Avez-vous déjà été confronté à cela? Et si quelqu'un décide de se suicider, que diriez-vous aux membres de sa famille qui, à cause de l'enseignement catholique sur le suicide, souffrent en pensant qu'ils sont allés en enfer?

    Le suicide des jeunes est important aujourd'hui, le nombre est important. Il y en a. Les médias n'en parlent pas tellement, parce que les médias ne s'informent pas.

    J'étais en train de dialoguer avec des jeunes - pas pendant la confession - j'ai profité de l'occasion pour dialoguer. Un jeune homme sympathique m'a dit: ‘’Puis-je vous poser une question? Que pensez-vous du suicide?’’ Il ne parlait pas notre langue, mais je l'ai bien compris et nous avons commencé à parler du suicide. Et à la fin, il m'a dit: ‘’Merci, parce que l'année dernière, j'étais indécis sur la question de savoir si je devais le faire ou non’’. Autant de jeunes angoissés, déprimés, mais pas seulement psychologiquement. Puis dans certains pays très exigeants sur le plan universitaire, des jeunes qui ne parviennent pas à obtenir un diplôme ou à trouver un emploi se suicident, parce qu'ils ressentent une très grande honte. Je ne dis pas que c'est un phénomène quotidien, mais c'est un problème. C'est un problème actuel. C'est quelque chose qui se produit.

    Matteo Bruni, merci Votre Sainteté pour vos réponses

    Et merci pour ce que vous avez fait, et s'il vous plaît, n'oubliez pas Hermanito, Petit frère, le livre des migrants. Je vous remercie.

    (Transcription non officielle réalisée par les médias du Vatican)

    source https://www.vaticannews.va/

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  • Ce dimanche 6 août à 9h15 (GMT+2), le pape François préside la messe des JMJ au parc du Tage. Le messe de clôture des JMJ est le point culminant de la semaine qui rassemble l'ensemble des participants. À l'issue de la cérémonie, selon la tradiction, François devrait annoncer la ville-hôte des prochains JMJ. Toutes les informations sur les JMJ, le programme du Pape, les directs et reportages de KTO sont à retrouver sur https://www.ktotv.com/page/jmj-lisbon...

    SOURCE https://www.ktotv.com/page/jmj-lisbonne-pape-2023-portugal-jeunes

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