• [Sherbrooke - Québec] Concile des jeunes de la Famille Marie-Jeunesse du 28 juin 1er juillet
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    Marie-Jeunesse---archive.jpg La Famille Marie-Jeunesse tiendra son « concile des jeunes » du 28 juin au 1er juillet. Pour une troisième année consécutive, les organisateurs s’attendent à voir augmenter le nombre de participants. Celui-ci pourrait franchir la barre des 400 jeunes.


    Le Concile des jeunes existe depuis une vingtaine d’années. L’édition 2012 sera marquée par le passage de deux figures catholiques bien connues en Ontario : l’archevêque d’Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, et le père Thomas Rosica, l’homme aux commandes de Télévision Sel + Lumière, à Toronto.

    Selon le porte-parole de la Famille Marie-Jeunesse, le père Francis Gadoury, l’événement sera également fortement marqué par la musique. Le groupe maison In Ipsa, qui roule sa bosse depuis plusieurs années, sera présent avec son style gospel-rock. (pour en savoir plus sur eux)

     

    Source http://www.radiovm.com

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  • Homélie du 13ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Jesus-et-foule.jpg Textes bibliques : Lire


    L’évangile de ce dimanche nous montre Jésus accueilli par une grande foule. Pour lui, ce n’est pas une foule anonyme à laquelle on adresse un message impersonnel. Ce qu’il voit, ce sont des personnes bien concrètes, des visages particuliers. Il prend le temps de les écouter dire leur souffrance. Il reste disponible à tous, individuellement. Il est venu « pour que tous les hommes aient la vie, et qu’ils l’aient en abondance. Les foules s’assemblent autour de lui parce que, inconsciemment, elles ont trouvé en lui la vraie source de Vie.


     

    Cela rejoint précisément le message de la première lecture : « Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les vivants. Il a créé toutes choses pour qu’elles subsistent ». (Seigneur 1, 14) Et une autre parole importante : Dieu n’a pas créé la mort. Il a créé l’homme pour une existence impérissable. La mort est entrée dans le monde par la jalousie du démon. » Il est dans la nature même de Dieu de lutter contre elle. Son grand projet, c’est que la vie, le bien et le bonheur puissent triompher. Jésus est venu dans le monde pour réaliser cette volonté de Dieu. On le voit dans chaque page de l’Evangile, en particulier celle d’aujourd’hui.


    Saint Marc nous présente d’abord ce chef de synagogue ; il vient supplier Jésus pour sa petite fille qui est à toute extrémité. Sa foi est celle que nous aurions pu avoir en pareille circonstance. Si j’ai un parent atteint d’une maladie incurable, j’ai envie d’aller consulter n’importe qui, de chercher n’importe quel remède. « Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » Voilà un homme qui se dépouille de son orgueil de chef et de l’arrogance du pouvoir. Il n’a pas honte de s’agenouiller et de supplier pour demander du secours. Ses paroles ne sont pas un long discours mais une prière simple et dramatique.


    Jésus se met donc en route avec ce père de famille. Au cours du trajet, il s’arrête pour répondre à un autre appel à la vie. Une malade s’approche de lui et touche son vêtement pour être guérie. En touchant son vêtement, elle rejoint Celui qui est la Source de vie. Elle espérait une simple guérison corporelle ; en fait, elle trouve la Vie en plénitude, celle qui demeure pour toujours. Etre sauvé, ce n’est pas seulement être bien dans sa peau, mais être bien avec les autres et être réintégrés dans la communauté. Cette femme trouver une relation vraie avec Dieu ; avec ses frères, elle pourra aller à la synagogue pour chanter la gloire de Dieu. Elle pourra aussi retrouver des relations normales avec son entourage. Le Christ se présente à tous comme celui qui sauve et relève.


    C’est ce qui se passe pour la fille de Jaïre qui vient de mourir. Jésus soutient le père dans sa démarche : « Ne crains pas, crois seulement ». Il l’accompagne jusque chez lui ; il s’approche de l’enfant inerte et la prend par la main : « Lève-toi ». Ce verbe c’est celui de la résurrection des morts, en particulier celle de Jésus. En disant que Jésus la fait « se lever », il fait comprendre à tous qu’une nouvelle vie lui est accordée par Dieu. Ce miracle est un signe qui nous entraîne plus loin. Notre vie présente nous prépare à cette autre vie que Jésus appelle le Royaume de Dieu.


    Ces deux miracles, Jésus les a faits pour des gens bien précis. Chacun souffrait à sa manière d’un mal bien concret. Mais c’est aussi pour nous que saint Marc raconte des deux miracles. Il veut nous aider à mieux connaître Jésus. Quand il rencontre des gens affrontés au mystère du mal, de la souffrance et de la mort, il commence par lutter contre ce mal. Il met en œuvre la puissance créatrice de Dieu qui est en lui pour faire échec au mal. Alors oui, nous pouvons toujours aller à Jésus quand nous nous sentons pécheurs. « Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. »


    En réponse à cette bonne nouvelle, nous ne pouvons que suivre le Christ sur le chemin qu’il nous montre. Et en le suivant, nous découvrons mieux qui il est et comment il opère. Comme cette femme dont nous parle l’évangile, nous pouvons nous approcher de lui ; il se laisse toucher par nous. Dans chaque sacrement, une force sort de lui. Il peut guérir les corps et surtout remplir l’âme de cette force. Si nous accueillons vraiment le Christ dans notre vie, rien ne peut plus être comme avant.


    Remplis ce cette force et de cet amour qui est en Jésus, nous sommes envoyés vers les autres. Ils sont nombreux ceux et celles qui souffrent de la maladie, de la solitude et du deuil. Nous pensons aussi à tous ceux et celles qui connaissent le chômage, la précarité et les violences de toutes sortes. Dieu ne se réjouit pas de voir mourir les siens. Il faut que cela se voie dans notre vie. Il nous envoie les uns vers les autres pour construire ensemble un monde plus juste et plus fraternel, un monde rempli de l’amour qui est en lui.


    En ce jour, nous sommes venus à toi Seigneur. Comme autrefois, tu te laisses toucher par nos prières. Tu ne veux pas la mort : Rends-nous audacieux et inventifs pour défendre la vie partout où elle est menacée. Fais de nous des témoins de ton amour auprès de tous ceux et celles qui nous entourent. Amen


    Sources : Revues Signes et Feu nouveau, La Parole, de Dieu pour chaque jour 2012 (Vincenzo Paglia), pensées sur l’Evangile de Marc (Cardinal Christoph Schönborn), dossiers personnels.

    Source http://dimancheprochain.org

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  • [Monde] L’Instrumentum laboris du Synode sur la nouvelle évangélisation de A à Z

    À quatre mois de l’ouverture du Synode des évêques sur la nouvelle évangélisation (7-28 octobre 2012), le Vatican a publié le 19 juin l’Instrumentum laboris de cette assemblée. Ce long document, réalisé à partir des réponses aux 71 questions contenues dans les Lineamenta de mars 2011, dresse un tableau assez sombre de la « crise » de foi qui touche les pays d’ancienne tradition chrétienne. Il relève néanmoins quelques signes encourageants pour l’avenir.

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    L’Instrumentum laboris évoque pêle-mêle l’excessive bureaucratisation de l’Église, son exposition à la sécularisation, ou encore la routine des rites liturgiques comme autant d’obstacles à la diffusion de l’Évangile. Ce document de travail salue d’autre part la floraison des groupes charismatiques, encourage à l’utilisation des nouveaux médias et relève les signes d’une importante renaissance religieuse. Voici plusieurs extraits significatifs de cet Instrumentum laboris, de A à Z :

     

    Apostasie silencieuse : Beaucoup de fidèles se détachent de la pratique chrétienne dans une véritable « apostasie silencieuse ». (69)

     

    Bureaucratisation : Une bureaucratisation excessive des structures ecclésiastiques a été déplorée, celles-ci étant perçues comme éloignées de l’homme commun et de ses préoccupations existentielles. (69)

     

    Catéchistes : Les catéchistes sont des témoins directs, des évangélisateurs irremplaçables, qui représentent la force de base des communautés chrétiennes. (Le Synode doit s’interroger) sur la possibilité de configurer pour le catéchiste un ministère stable et institué au sein de l’Église. (108)

     

    Charismatiques : La floraison au cours de ces décennies, souvent de façon gratuite et charismatique, de groupes et de mouvements se consacrant de façon prioritaire à l’annonce de l’Évangile est un (…) don de la Providence à l’Église. (115)

    Ecclésiologie : Plus d’une Église particulière demande au Synode de vérifier si l’infécondité de l’évangélisation aujourd’hui, de la catéchèse des temps modernes, est avant tout un problème ecclésiologique et spirituel. La réflexion porte sur la capacité de l’Église à se structurer en communauté réelle, en fraternité authentique, en tant que corps et non comme une entreprise. (39)

     

    Églises persécutées : Leur témoignage de foi, leur ténacité, leur capacité de résistance, la solidité de leur espérance, l’intuition de certaines de leurs pratiques pastorales constituent un don à partager avec les communautés chrétiennes qui, bien qu’ayant derrière elles des passés glorieux, vivent un présent fait de difficultés et de dispersion. (75)

     

    Hédonisme : La « mort de Dieu » annoncée au cours des décennies passées par nombre d’intellectuels a laissé la place à une mentalité hédoniste et consumériste stérile, qui pousse vers des façons très superficielles d’affronter la vie et les responsabilités. (53)

     

    Jésus-Christ : « Jésus lui-même, Évangile de Dieu, a été le tout premier et le plus grand évangélisateur ». (21)

     

    Laïcs : (Dans nombre de réponses) est affirmée la nécessité d’imaginer une organisation locale de l’Église où dans l’animation des communautés, soient toujours plus intégrées, des figures de laïcs à côté de celles des prêtres. (84)

     

    Liturgie : Plusieurs personnes ont regretté des célébrations liturgiques formelles et des rites répétés presque par habitude, dénués de toute expérience spirituelle profonde, qui éloignent les personnes au lieu de les attirer. (69)

     

    Mal… scandales : Outre le contre-témoignage de certains de ses membres (infidélité à la vocation, scandales, sensibilité moindre pour les problèmes de l’homme d’aujourd’hui et du monde actuel), il ne faut pas sous-estimer toutefois le « mysterium iniquitatis » (69)

     

    Mission de l’Église : La mission qu’a assumée l’Église et à laquelle elle est restée fidèle pendant des siècles, cette mission est appelée à se mesurer aujourd’hui aux transformations sociales et culturelles qui modifient profondément la perception que l’homme a de soi et du monde, en entraînant des conséquences aussi sur sa façon de croire en Dieu. (6)

     

    Médias : Les nouveaux médias sont toujours plus employés dans la pastorale évangélisatrice de l’Église. (…) Le besoin est ressenti d’effectuer un discernement attentif et partagé pour comprendre le mieux possible les potentialités que cet espace offre en vue d’annoncer l’Évangile, mais aussi pour en saisir correctement les risques et les dangers. (61)

     

    Nouvelle… évangélisation : L’adjectif « nouvelle » se réfère au contexte culturel modifié et renvoie à la nécessité, pour l’Église, de retrouver énergie, volonté, fraîcheur et talent dans sa façon de vivre la foi et de la transmettre. (49)

     

    Obstacles intérieurs : Les obstacles principaux à la transmission de la foi sont semblables un peu partout. Il s’agit d’obstacles intérieurs à l’Église, à la vie chrétienne : une foi vécue de façon privée et passive ; ne pas ressentir le besoin d’une éducation de sa propre foi ; une séparation entre la foi et la vie. (95)

     

    Obstacles extérieurs : Le consumérisme et l’hédonisme ; le nihilisme culturel ; la fermeture à la transcendance qui éteint toute aspiration au salut. (95)

     

    Œcuménisme : La division entre les chrétiens est un contre-témoignage (…) Aller outre les divisions est la condition indispensable pour que l’imitation du Christ soit pleinement crédible. (125)

     

    Paroisses : Les réponses demandent de mettre au centre de la nouvelle évangélisation la paroisse, communauté de communautés, pas seulement administratrice de services religieux, mais espace de rencontre pour les familles, promotrice de groupes de lecture de la Parole et d’engagement laïc renouvelé. (107)

     

    Préoccupation : Le ton général indique une préoccupation. On a l’impression qu’un grand nombre de communautés chrétiennes n’a pas encore perçu pleinement la portée du défi et l’entité de la crise engendrée par ce climat culturel au sein de l’Église même. (49)

     

    Prêtres : Tous les textes dénoncent l’insuffisance numérique du clergé qui, par conséquent, ne réussit pas à assumer de façon sereine et efficace la gestion de cette transformation de la façon d’être Église. (84)

     

    Qualités des « nouveaux évangélisateurs » : Capacité de vivre et de motiver leurs propres choix de vie et leurs valeurs ; désir de professer publiquement leur foi, sans crainte ni fausse pudeur ; recherche active de moments de communion vécue dans la prière et l’échange fraternel ; prédilection spontanée pour les pauvres et les exclus ; passion pour l’éducation des jeunes générations. (115)

     

    Renaissance : S’il est vrai que le processus sécularisateur en cours engendre, chez beaucoup de personnes, une atrophie de l’esprit et un vide du cœur, il est aussi possible d’observer dans de nombreuses régions du monde les signes d’une renaissance religieuse importante. L’Église catholique elle-même est touchée par ce phénomène. (63)

     

    Sectes : Certaines réponses demandent de veiller à ce que les communautés chrétiennes ne se laissent pas influencer par ces nouvelles formes d’expérience religieuse, en confondant le style chrétien de l’annonce avec la tentation d’imiter les tons agressifs et prosélytes de ces groupes. (66)

     

    Sécularisation : Ces dernières années, elle n’a plus autant la forme publique des discours directs et forts contre Dieu, la religion et le christianisme, même si, dans certains cas, ces tons anti-chrétiens, anti-religieux et anti-cléricaux ont encore résonné récemment. (52)

     

    Universalité : Qu’elle le sache ou non, chaque personne de notre époque a besoin de cette annonce. (167)

     

    Zachée : L’art même de Jésus de traiter avec les hommes doit être considéré comme un élément essentiel de sa méthode évangélisatrice. Il était capable de les accueillir tous, sans discrimination ni exclusion : en premier lieu les pauvres, ensuite les riches comme Zachée et Joseph d’Arimathie. (23)

     

    Publié le 19 juin 2012, le texte complet de l’Instrumentum laboris du Synode des évêques sur « la nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne » est disponible sur Internet : www.vatican.va/roman_curia/synod

    apic/imedia/ami

     

    Source http://www.radiovm.com

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  • kavod.jpg Le mot gloire, « kavod » en hébreu,  est un mot qui revient souvent dans les Evangiles, surtout dans celui de Jean qui l’utilise pas moins de 30 fois. Il est généralement traduit en français par la gloire, les honneurs et le respect. Ces traductions  ne nous donnent pas cependant toute la dimension de ce terme car elles ont oubliées de tenir compte d’autres sens : lourd, pesant et foie (l’organe).


      Parler de Kavod c’est donc aussi parler de poids.  Donner du kavod à autrui c’est lui donner une densité, le faire exister et lui montrer dans les faits que son existence  nous est  chère. Rendre gloire à Dieu, chanter le Gloria ce n’est donc pas uniquement proclamer Sa magnificence, Son éclat  et Sa renommée c’est lui dire avec ferveur notre désir de le faire exister dans nos pensées, nos paroles et nos actions, c’est mettre Sa présence dans notre histoire. Parler de la Gloire de Dieu c’est  connaitre  Son poids,  ce qui a du prix à ses yeux. Pour le savoir nous pouvons nous tourner  vers Saint jean :

    "Voici venue l'heure où doit être glorifié le Fils de l'homme. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

    Le mot « gloire » pour  lui désigne surtout et d’abord la croix  parce que c’est là que le Christ atteint le sommet de sa gloire,  la gloire de Dieu qui est  le poids de Son amour, et qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime.

    Père glorifie moi ! Père, donne moi ma mesure, ma dimension, toute l’ampleur de ma présence qui est Ta Présence, celle de la Trinité Sainte, celle de la circulation incessante et continue du flux de Ton Amour sur tous les hommes et sur  la création toute entière.


    Le vieillard Siméon  saisi par l’Esprit Saint  dans un chant de grâce  à la vue de l’enfant lors de sa présentation au Temple :… lumière des nations, gloire d’Israël. (Luc2,32)

     

    Jésus gloire d’Israël. Il est celui qui justifie notre élection mission, notre poids face aux nations. Il est comme une couronne sur notre tête. Jésus est ma gloire. La guématria du mot kavod est 32, la même que celle du mot lèv, cœur. Jésus est le cœur d’Israël. Le cœur du monde, c’est des battements de son cœur qui pulse son sang sacré répandu pour la multitude qui nous donne de vivre rassembler par l’Esprit Saint dans un même corps, son corps, de sa vie, pour la vie éternelle.

     Jésus  notre  gloire ! Notre poids, notre valeur, notre prix c’est le Christ. Il est celui qui justifie notre existence, qui lui donne du sens. Nous ployons tous sous le poids de nos existences, chargeons nous du seul poids qui allège, qui  redresse, qui transfigure, celui de notre Seigneur. Faire de Jésus  notre gloire c’est lui donner  comme le dit  Elisabeth de la Trinité, une humanité de surcroit, afin que cela ne soit plus moi qui vis mais lui qui vit en moi.

     

    Élisabeth

     

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  • Seigneur, pourquoi te tiens-tu éloigné : Psaume 10

    perle 06

    1 Seigneur, pourquoi te tiens-tu éloigné,
    pourquoi te caches-tu quand la détresse est là ?

    2 Sans honte, le méchant exploite les pauvres ;
    les voilà pris grâce à ses machinations.

    Le méchant se vante de ses ambitions ;
    en empochant ses gains malhonnêtes,
    il maudit le Seigneur, il se moque de lui.

    4 Le front haut, le méchant se dit :
    « Dieu n'exige rien , il en est incapable. »
    Voilà toute la pensée du méchant.

    5 Ses méthodes sont toujours efficaces ;
    les jugements de Dieu ne l'affectent pas.
    D'un souffle, il balaie ses adversaires.

    Il pense : « Je ne cours aucun risque,
    je resterai toujours à l'abri du malheur. »

    7 Il n'a que malédictions à la bouche, propos menteurs et violents,
    sa langue ne produit que malheur et misère.

    Il se tient embusqué près des villages ;
    en cachette, il assassine l'innocent.
    Il ne quitte pas des yeux le faible.

    9 Il guette, embusqué comme un lion dans son fourré,
    il guette le pauvre pour le capturer ;
    il le capture en l'attirant dans son filet.

    10 Sa victime est assommée, vaincue ,
    le faible est tombé en son pouvoir.

    11 Et le méchant pense : « Dieu n'y prend pas garde,
    il ne veut pas le savoir, il ne voit jamais rien. »

    12 Seigneur, debout ! Ô Dieu, interviens,
    n'oublie pas les pauvres.

    13 Pourquoi le méchant se moquerait-il de toi
    en se disant que tu le laisseras faire ?

    14 Toi, tu vois la peine et le tourment du pauvre,
    tu veilles à prendre en main sa cause.
    C'est à toi que le faible remet son sort,
    et c'est toi qui viens au secours de l'orphelin.

    15 Brise le pouvoir du méchant sans foi ni loi,
    si l'on cherche alors le mal qu'il a fait,
    on ne trouvera plus rien !

    16 Le Seigneur est roi pour toujours,
    les barbares disparaîtront du pays.

    17 Seigneur, tu entends les souhaits des humbles,
    tu leur rends courage.
    Tu écoutes avec attention,

    18 pour faire droit à l'orphelin, à l'opprimé.
    Ainsi personne sur terre ne pourra plus être un tyran.

    Commentaire 

         On classe le Psaume 10 parmi les psaumes de lamentation. Qu’est-ce qu’un psaume de lamentation? C’est une prière qui exprime une détresse personnelle ou collective. Parfois, il s’agit d’une détresse causée par une maladie pernicieuse qui s’attaque à la personne (Ps 6; 38; 88; 102). Parfois c’est une détresse à la suite d’une mortalité (Ps 102). On connaît aussi la lamentation de David après sa faute, (Ps 51).  D’autres situations peuvent hypothéquer la sérénité intérieure : un injuste traitement (Ps 35); le sentiment d’abandon (Ps 22; 88), etc.

    Dans le Psaume 10, il s’agit d’une persécution par des ennemis qui attaquent de façon sournoise quelqu’un qui n’est pas en mesure de se défendre. D’après certains indices du psaume, on  pourrait penser à un voyageur qui a été la victime du guet-apens :

    Il se tient embusqué près des villages ;
    en cachette, il assassine l'innocent.
    Il ne quitte pas des yeux le faible.

    9 Il guette, embusqué comme un lion dans son fourré,
    il guette le pauvre pour le capturer ;
    il le capture en l'attirant dans son filet.

         Connaissant la géographie d’Israël, le lieu classique des détrousseurs de voyageurs c’est la route reliant Jérusalem à Jéricho. La parabole du Bon Samaritain fait référence à cette route périlleuse - Luc 10,29-37. Certains commentateurs pensent que le « pauvre » en question a été faussement accusé; il a été obligé de se présenter devant les autorités du Temple pour subir un procès dont il sortira finalement exonéré.

         Quoi qu’il en soit, le psalmiste crie sa détresse vers Dieu pour demander de l’aide… Or, Dieu semble amnésique, timide et aveugle, alors que le méchant, raffermi dans ses passions coupables, s’imagine être au-dessus de tout jugement. On dirait que Dieu étant occupé à autre chose, le méchant en profite pour attaquer le faible. Encore que dans la bouche du méchant, il s’agit moins d’une négation de  l’existence de  Dieu que de son intervention dans les affaires de ce monde.

         Pourquoi ce silence de Dieu? Cette question a toujours hantée l’humanité. Épicure, un philosophe grec du IVe siècle avant J.C. a résumé la situation de la façon suivante :

    1. Ou bien Dieu veut éliminer le mal et ne le peut pas : donc il est impuissant.

    2. Ou bien Dieu le peut mais ne le veut pas : donc il est méchant.

    3. Ou bien Dieu ne le peut pas et ne le veut pas : il est impuissant et méchant.

    4. Mais si Dieu le peut et le veut, alors pourquoi le mal existe-t-il ?

         Voilà le même « pourquoi » que se pose le psalmiste au v. 13 : « Pourquoi le méchant se moquerait-il de toi en se disant que tu le laisseras faire ? » Alors que le faible se lamente sur le silence de Dieu, le psalmiste prend sa défense : il affirme le droit de l’exploité. Il force pour ainsi dire Dieu à intervenir en raison de la confiance qu’il lui porte. Une fois de plus, Dieu  se montre juste et fidèle : il sauve le pauvre.

         Voilà un psaume que l’on peut utiliser  pour demander l’aide de Dieu avant d’entreprendre un long voyage.  

    Gérard Blais

    Source www.interbible.org

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  • La peur de ne pas être aimé.

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     N'ayez pas peur ! » Tels sont les premiers mots du pape Jean-Paul II, devant la foule des fidèles massés sur la place Saint-Pierre, à Rome, dans l'homélie de son intronisation, le 22 octobre 1978.

    Venant de la bouche d'un pape polonais, dont le pays faisait alors partie du bloc communiste, ces mots semblaient, tout ensemble, appeler à la fermeté dans les convictions chrétiennes et au dialogue courageux avec ceux qui ne les partagent pas. Mais en les laissant profondément pénétrer dans leur cœur, ceux qui écoutaient la parole du nouveau pape comprenaient qu'il voulait aussi parler de toute notre attitude chrétienne devant l'inquiétude et la peur.

    La liste de ce qui nous fait peur est particulière à chacun d'entre nous, et dépend beaucoup de son histoire personnelle. Certains craignent l'affrontement ou la contradiction, d'autres craignent de subir des influences qui limiteraient leur liberté. Certains craignent la foule, d'autres la solitude. Certains craignent de témoigner de l'Évangile parce qu'ils ont peur de la persécution. Certains craignent tout ce qui est nouveau, imprévu, dérangeant, alors que d'autres craignent surtout la monotonie quotidienne et le retour incessant des mêmes luttes et des mêmes efforts, avec l'impression de ne jamais progresser.

    Je crois que l'ensemble de nos craintes, de nos peurs, puisse se regrouper, si j'ose dire, en deux catégories. Nous avons peur de ne pas être aimés, et nous avons peur d'aimer… L'amour, en quelque sorte, nous fait peur. Et la souffrance, qui coïncide surtout avec le manque de générosité dans l'amour, nous fait peur également.

    La peur de ne pas être aimé

    Nous la connaissons tous, par l'expérience de notre solitude. Dans le couple le plus uni, dans la communauté la plus fraternellement cohérente vient se glisser parfois le doute sur la solidité de l'amour que nous recevons. Parce que nous connaissons nos faiblesses et nos limites, il nous arrive de croire qu'elles font obstacle à l'amour que l'autre peut nous porter. Il faut avoir, alors, l'humilité d'admettre que la richesse de générosité et de charité que possèdent les autres ne dépend pas fatalement des mérites que nous posséderions nous-mêmes. On peut être objet d'amour sans vraiment en être digne…

    Ce qui est vrai dans notre aventure individuelle c'est encore plus dans notre rapport avec Dieu. Le peuple des croyants est aimé de Dieu bien qu'il soit un peuple de pécheurs. Et peut-être parce qu'il est un peuple de pécheurs, il a donc besoin d'être sauvé. Le prophète Jérémie vient de nous le rappeler : « Le Seigneur est avec moi comme un guerrier redoutable. Il a délivré le pauvre du pouvoir des méchants » (Jr 20, 10-13). Conviction partagée par saint Paul : « Par le péché d'Adam est venue la mort : mais le don gratuit de Dieu et la faute n'ont pas la même mesure. Si la mort a frappé la multitude des hommes par la faute d'un seul, combien plus la grâce de Dieu a-t-elle comblé la multitude, cette grâce qui est donnée en un seul homme, Jésus-Christ » (Rm 5, 12-15).

    Nous ne pouvons donc pas avoir peur de notre Dieu, et n'attendre de lui que la punition. Tant de passages de l'évangile nous rappellent sa miséricorde inépuisable et sa façon d'oublier nos fautes et notre péché.

    La peur de souffrir et de ne pas savoir aimer

     

    Peurs normales de la souffrance :
     peur du risque (insécurité des banlieues) ;
     physique ;
     morale (solitude) ;
     mort, bien que nous sachions qu'il ne s'agit que d'un passage sur la lumière et la vie éternelle ;
     peur de souffrir parce que nous n'aimons pas assez.

    Saint Paul n'a pas eu peur d'être persécuté.

    Nous souffrons souvent parce que nous ne savons pas aimer vraiment, c'est-à-dire avec la générosité, le renoncement et le sacrifice qui sont les vraies forces de l'amour.

    Le Seigneur seul peut nous délivrer de cela, parce qu'il a souffert, parce qu'il a aimé. Qu'il soit notre sécurité la plus profonde.

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/archive/2012/06/19/la-peur-de-ne-pas-etre-aime.html

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  • L'oeuvre de clarification du pape dérange

     

    Signe de la capacité d'auto-renouvellement de l'Eglise, par le card. Bertone

     

    Benoit XVI -Medias Sergio Mora

    Traduction d’Anne Kurian

    ROME, mardi 19 juin 2012 (ZENIT.org) – L’entreprise de clarification et de purification de Benoît XVI, « dérange » mais elle est un signe de la capacité « d’auto-renouvellement » de l’Eglise.

    C’est ce qu’affirme le cardinal Secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, dans un entretien avec l’hebdomadaire italien ‘Famille Chrétienne’ (Famiglia Cristiana) qui sortira en kiosque ce jeudi 21 juin.

     

    Pour le cardinal italien, “la grande œuvre de clarification et de purification de Benoît XVI, entreprise lorsqu’il était préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en accord total avec Jean-Paul II, dérangeait certainement, et continue à déranger ”.

     

    “Son action pour mettre fin aux épisodes de pédophilie de membres du clergé, explique-t-il, a montré que l’Eglise a une capacité d’auto-renouvellement que d’autres institutions et d'autres personnes n’ont pas”.

    “Il est évident que l’Eglise est un roc qui résiste aux bourrasques, souligne-t-il. C’est un point de référence sans équivoque pour d’innombrables personnes et institutions dans le monde. C’est pour cela qu’on cherche à la déstabiliser”.

     

    Le cardinal dénonce par ailleurs le traitement de l’information dans certains médias : “De nombreux journalistes jouent à imiter Dan Brown. On continue à raconter des fables ou à proposer des légendes”, constate-t-il.

    C’est pourquoi il demande de retrouver le "sens des proportions", en cherchant la "consistance réelle des faits", et en évitant de "fantasmer" sur le contenu des documents volés au pape.

    Ces affaires ne résultent pas “d’une implication de cardinaux ou de luttes entre des personnalités ecclésiastiques pour la conquête d’un mystérieux pouvoir”, assure-t-il.

     

    Le cardinal Bertone ne se prononce pas sur la responsabilité de Paolo Gabriele, majordome de Benoît XVI, rappelant que les enquêtes sont toujours en cours.

    “Le pape même, révèle-t-il, nous a demandé plusieurs fois, affligé, une explication sur les motivations du geste de Paolo Gabriele, qu’il aime comme un fils”.

    “Je suis également au centre de la mêlée, poursuit le cardinal. Je vis ces évènements avec douleur mais aussi en voyant constamment l’Eglise réelle à mon côté”.

    Selon le Secrétaire d’Etat, une “tentative acharnée et répétée de séparer, de créer la division entre le pape et ses collaborateurs, et entre les collaborateurs” est en cours, avec le but d’“atteindre ceux qui se dévouent avec grande passion et avec beaucoup d’efforts personnels, pour le bien de l’Eglise ”.

     

    Le cardinal dément les rumeurs selon lesquelles il aurait reçu la visite d’un « monsignore », alors qu’il était archevêque de Gênes, pour le “dissuader d’accepter la proposition de Benoît XVI d’être Secrétaire d’Etat”. “C’est totalement faux”, souligne-t-il, même si “on continue à lire cette histoire”.

    Le Secrétaire d’Etat rappelle également la gravité de “la publication de multiples lettres et documents envoyés au pape, de personnes qui ont droit à leur intimité”. C’est “un acte immoral d’une gravité inouïe”.

    La confidentialité, précise-t-il, “est un droit reconnu explicitement par la Constitution italienne, qui doit être strictement observé et que l’on doit faire respecter”.

     

    Revenant par ailleurs sur la démission d’Ettore Gotti Tedeschi ancien président de l'organisme financier du Vatican, l’Institut des oeuvres de religion (IOR) le cardinal assure que « la publication des interventions du Conseil de direction montre que sa mise à pied n’est pas due à des doutes internes sur la volonté de transparence », mais plutôt à « une détérioration des relations entre les administrateurs », en raison de « prises de position non partagées ».

    “En outre, ajoute-t-il, au-delà des scandales passés – qui ont été exagérés et souvent remis sur le tapis pour provoquer la méfiance envers cet institution du Vatican – l’IOR s’est fixé des règles précises bien avant la loi anti-recyclage”.

    Le cardinal estime que “l’actuel Conseil de direction, composé de hautes personnalités du monde économique et financier, a renforcé ces lignes de transparence et qu'il travaille pour retrouver l’estime que mérite cette institution au niveau international”.

     

    Quant à la mise en liberté de Paolo Gabriele, demandée par ses avocats, “le magistrat n’a pas encore donné de réponse favorable” et les interrogatoires de la magistrature reprendront à court terme, explique le cardinal.

    Le P. Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a précisé que les trois cardinaux qui constituent la commission d’enquête, Jozef Tomko, Salvatore De Giorgi et Julián Herranz ont entendu 23 personnes. Samedi dernier, 16 juin, ils ont fait le point sur les enquêtes avec Benoît XVI.

    Source www.zenit.org

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  • PARLEREZ-VOUS ?

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    Qui parlera pour les pauvres et les sans argent
    Qui parlera pour les personnes opprimées
    Qui parlera pour que leur voix soit entendue
    Qui parlera si vous ne le faites pas
    Qui parlera pour les sans voix
    Qui dira la vérité dans les lieux de pouvoir
    Qui parlera pour que leur voix soit entendue
    Qui parlera si vous vous ne le faites pas
    Qui parlera pour que les enfants de la violence
    Qui parlera pour les femmes abusées
    Qui parlera pour que leur voix soit enfin entendue
    Qui parlera si vous-même vous le ne faites pas
    Qui parlera pour les personnes rejetées, réprouvées
    Qui parlera pour les gens atteints du Sida
    Qui parlera pour que leur voix soit enfin entendue
    Qui parlera si vous ne le faites même pas
    Qui travaillera pour les milliers de sans-abri
    Qui travaillera dans les ghettos et dans les rues
    Qui travaillera pour que leur voix soit entendue
    Qui travaillera si même vous vous ne le faites pas
    Qui prendra soin des plantes et des bêtes
    Qui prendra soin de la terre et de l’eau
    Qui travaillera pour que leur voix soit enfin entendue
    Qui travaillera si vous-même vous ne le faites pas ?


    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/archive/2010/11/25/parlerez-vous.html

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  •  

    ENTRER DANS LA PAIX

     

    perle 05« Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien ; mais en toute chose faites connaître vos besoins à Dieu par des prières et des supplications, avec des actions de grâces. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus-Christ. (Ph 4, 4-7)

     

    La paix est liée à Jésus-Christ. Elle est un bien déjà déposé en l’homme par Dieu, c’est pourquoi nous devons nous y référer comme un bien précieux pour lequel il faut lutter afin de le « conserver ». Entrer dans la paix du Christ c’est, pour chacun de nous, mettre les principaux actes de sa vie sous le regard du Seigneur. C’est déposer sa vie sans crainte d’avoir à la re-poser, c’est demeurer dans l’amour, avoir l’ardeur de la foi et vivre dans un abandon, source d’espérance. Autant de chemins vers la paix telle que Jésus, seul, peut nous la donner. Nous éprouvons alors la beauté du don de la vie et nous allons à la rencontre de nos dons personnels et de notre vocation profonde. Nous goûtons la joie de la prière et apprenons que le Seigneur n’est pas dans le bruit des éléments déchaînés mais dans le murmure doux et léger qui suit. Nous découvrons la douceur de l’oubli de soi, de l’abandon et de la confiance.

    « Le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étant fermées, à cause de la crainte qu’ils avaient des Juifs, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit : La paix soit avec vous ! Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit à nouveau : La paix soit avec vous ! (Jn 20, 19-21)

     

    Comment se re-poser en Dieu ?

    Dieu nous appelle à entrer en communion avec lui. Le Christ nous convie à le suivre et dirige tous ceux qui, librement et avec amour, acceptent de le suivre. Par son rôle éducateur, le Fils ouvre progressivement l’homme au don merveilleux de sa destinée : celui de partager la vie même de Dieu. Toutefois, notre réponse exige une conversion. C’est par la déposition que nous accomplissons le processus de conversion. Animés par l’Esprit Saint, nous reconnaissons la nécessité de changer de route ou de conduite, nous éprouvons alors le désir de revenir, en un mot, de nous tourner vers Dieu. Ce retournement extérieur indique le début d’une initiation nous conduisant peu à peu vers un retournement intérieur, c’est-à-dire vers la prise de conscience et le repentir. L’homme doit alors y engager profondément son cœur car c’est le retournement du cœur qui fait devenir « petit enfant » et qui va laisser jaillir la paix.

     

    Comment savoir ce que Dieu attend de nous ?

    Nous savons tous que les voies de Dieu ne sont pas nos voies et nous mesurons chaque jour combien il est difficile et parfois hasardeux de vouloir discerner ce que nous appelons la Volonté de Dieu. Ce que Dieu attend de nous n’est-ce pas d’être des pèlerins déterminés à avancer ? Prêts à oser la vie, à oser choisir, à dépasser le superficiel et entrer dans la vision claire, non illusoire du réel tel qu’il nous est proposé dans le projet de Dieu. Des pèlerins prêts à inventer des réponses dans la conscience de Sa présence et de Son appel et à découvrir en chacun de nous l’empreinte vivante de l’Amour de Dieu et ainsi la valeur de chaque être et aussi de sa vocation. Des pèlerins prêts à devenir des bâtisseurs de paix afin de faire triompher l’homme et l’Amour et, pour cela prêts à s’interroger : Savons-nous consoler si nous n’avons pas souffert ? Connaissons-nous la tendresse si nous n’avons pas été blessés ? Pouvons-nous pardonner, si nous ne connaissons pas notre faiblesse ? Pouvons-nous partager, si nous ne savons pas nous donner ? Pouvons-nous être dans la joie, si nous ne savons pas être sauvés ? Pouvons-nous être lumière, si nous ne découvrons pas dans notre frère l’image du Seigneur ? Sommes-nous en mesure de témoigner, si nous ne vivons pas la Parole et si nous ne rayonnons pas la paix du Christ ?

    « Je vous laisse la paix ; c’est ma paix que je vous donne ; je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble ni ne s’effraie » (Jn 14, 27)

     Deux pistes concrètes pour entrer dans la paix.

     

    1/ Prendre conscience que nous aspirons à la paix de tout notre être

    -          Désirer la conversion du cœur.

    -          Placer notre confiance dans ce qui est pur au cœur de l’homme, c’est-à-dire dans les « énergies divines » déposées en nous et que rien ne réussira à enténébrer.

    -          Plutôt que de dénoncer le mal, réactiver le beau et le sain en nous.

    -          Apprendre à aimer gratuitement, joyeusement, même dans l’adversité.

    -          Cultiver le silence en soi : Ne pas se laisser égarer ou paralyser par nos propres objections. Faire l’effort de calmer le tumulte intérieur : les rythmes effrénés, les obsessions du corps et de l’esprit afin de s’approcher du centre qui est Dieu.

    -          S’ouvrir à la prière : accepter de déposer sa difficulté à prier ou à rester en silence.

     

    2/ Etre en paix avec ceux qui nous entourent

    -          Dépasser la vision superficielle des choses, des êtres et des évènements et entrer dans le dépassement du visible.

    -          Restaurer la relation avec soi-même, avec l’autre, avec le Tout-Autre.

    -          Se laisser aimer, s’aimer, aimer.

    -          Poser nos premiers pas sur le chemin de la réconciliation en acceptant la main tendue ou en tendant la main à notre prochain

    -          Se préparer au pardon, dans la prière et la déposition.

    -          S’appuyer sur la miséricorde de Dieu. L’esprit de miséricorde nous aide à voir la réalité des choses de ce monde afin de poser des actes en vérité avec l’aide de la grâce.

    -          Se mettre sous le regard de Dieu pour demander sa miséricorde, c’est se laisser brûler et émouvoir par l’amour. Tout le mystère de la grâce est là.

     

              Suzanne  ofs

     

     Source Bayard-presse

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  • Les livres d'Esdras et de Néhémie (5/6)

    Esdras et la Loi

    Nous abordons le point le plus important et le plus difficile : la mission d’Esdras et la promulgation de la Loi de Moïse.

         Cette mission se déroule la septième année de Artaxerxès (Esd 7,8). D’après Esd 9,9, le temple et la ville ont déjà été reconstruits, ce qui situe l’événement après la mission de Néhémie, donc sous Artaxerxès II, dont la 7ième année correspond à 398 AC. Il y a 140 ans que les premiers exilés sont revenus à Jérusalem.

         La mission commence par un document officiel, donné en araméen, et définissant la tâche confiée à Esdras. On peut la résumer ainsi :

    1. Autorisation générale aux Juifs qui le désirent de s’établir à Jérusalem.
    2. Autorisation d’y transférer des fonds pour le temple ou pour d’autres usages permis par la loi.
    3. Mission personnelle d’Esdras pour l’application de la Loi de Dieu à Jérusalem et en Judée.
    4. Autorisation à Esdras d’établir des magistrats chargés d’appliquer cette loi aux populations concernées dans la province de Transeuphratène (sans doute les Samaritains et les Juifs établis en dehors du territoire de Judée).
    5. Ordre donné aux fonctionnaires royaux de soutenir la mission d’Esdras à l’intérieur de limites précises.

         Dans la suite du texte, on ne dit rien de la réalisation du 4ième point de la mission. Le 5ième ne semble pas avoir suscité de difficultés de la part des fonctionnaires concernés (cf. Esd 8, 36).

         Une nouvelle caravane s’organise autour d’Esdras, la liste de ses membres est donnée en Esd 8, 1-20. Il ne peut s’agir que de descendants à la 4ième ou 5ième génération des exilés du 6ième siècle. Il est difficile de voir ce qui motive leur départ : une nouvelle ferveur nationale et religieuse? Des conditions économiques et politiques plus favorables? On profita de l’autorisation royale pour acheminer à Jérusalem de l’argent monnayé et des objets précieux. Esdras décrit les précautions prises pour en assurer la sécurité. Ce voyage est raconté en Esd 8, 15-35.

    La promulgation de la Loi

         Cette question est cruciale. Elle suppose l’existence d’une loi écrite qui va constituer le droit particulier du peuple juif, reconnu par les autorités perses comme loi du roi. Mais n’existait-il pas déjà une loi juive? On connaît le récit de la découverte d’un rouleau dans le temple à l’époque de Josias et de la réforme religieuse entreprise à cette occasion (2 R 22, 3—23,27). On pense que ce manuscrit devait contenir une 1ère édition du Deutéronome. La loi d’Esdras devait contenir en plus l’essentiel de la législation sacerdotale compilée durant l’exil et complétée depuis la restauration du temple. On y trouvait sans doute aussi certains des récits relatifs aux origines, aux patriarches, à l’exode et à la marche au désert, bref, un ensemble assez proche de notre Pentateuque.

         Une telle collection n’a pas dû naître spontanément. Il est difficile de reconstituer les étapes ayant conduit à l’ensemble que nous connaissons. On peut supposer que la reconnaissance de la Torah comme législation officielle du peuple juif a été un facteur déterminant puisqu’il a fallu fournir à la chancellerie perse un exemplaire de la loi qui devait être promulguée.

    La fête du septième mois

         Pour reconstituer le fil des événements, il faut lire à la suite : 7, 7b – 8, 18; 10,1.29-40; Esd 9,1–10,44; 9, 1-37. Il est difficile d’imaginer pourquoi les éléments d’un récit aussi important ont été ainsi disloqués.

         Le tout débute par la lecture solennelle de la Loi  ( 8). Il est intéressant de noter que le texte, lu en hébreu, doit être traduit en araméen qui est devenu la langue d’usage de la population. L’étape suivante est la ratification de cette loi par les chefs des familles les plus en vue ( 10). Cette séquence rappelle la cérémonie de renouvellement de l’Alliance en 2 R 23, 1-3, après la lecture de la loi sous Josias. Les points majeurs retenus concernent les mariages mixtes, le sabbat, la remise des dettes, l’approvisionnement du temple et de ses ministres, toutes questions ayant déjà été traitées par Néhémie mais pas encore complètement réglées.

         La question des mariages avec des femmes étrangères donne lieu à un autre rassemblement au 9ième mois (Esd 9 et 10). La solution retenue est radicale : ceux-là avaient tous pris des femmes étrangères; ils les renvoyèrent, femmes et enfants (Esd 10, 44). La grande prière pénitentielle de 9, 5-37 est explicitement rattachée à cet épisode (cf. 9, 2). Son contenu n’est pas spécifiquement en lien avec la situation. Il s’inspire du Deutéronome et des prophètes et reflète bien la spiritualité de la période du Second temple.

         La mission d’Esdras a duré moins d’un an – du 1er au 10ième mois de 398 AC  mais elle a marqué de manière décisive l’histoire du judaïsme et, à travers lui, de la foi chrétienne.

     

    Jérôme Longtin, prêtre

    Source www.interbible.org

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