• Sexualité, mariage et Bible 1/3

    Bible Love

    Source : nickfinnis.deviantart.com/art/Bible-Love-19291834

     

    QuestionSachant que la sexualité est partie intégrante de l’amour, est-ce un péché de faire l’amour avant le mariage? Qu’en dit la Bible? (Lina, Belgique)

    RéponseSi je veux être honnête, je dois bien vous avouer, Lina, que votre question me met dans un certain embarras. Pourquoi donc? Elle commence par une affirmation : « la sexualité est partie intégrante de l’amour »; elle se poursuit par une interrogation morale : « est-ce un péché de faire l’amour avant le mariage? » et se termine par une demande documentaire : « Qu’en dit la Bible? » Vous comprendrez que ma réponse prenne un peu de temps pour clarifier les notions que vous évoquez, car elles renvoient à une compréhension de l’histoire, de l’anthropologie et du développement religieux.

    « La sexualité est partie intégrante de l’amour »

          En tant qu’homme du XXIe siècle et Occidental de surcroît, je ne peux que souscrire sans condition à cette affirmation. L’Église elle-même la met dans les conditions de validité d’un mariage. L’union d’un homme et d’une femme ne peut se conclure valablement devant elle, dans le sacrement du mariage, qu’à la condition que les deux époux acceptent de vivre entre eux des relations sexuelles. L’harmonie au niveau du couple se joue aussi sur ce plan-là. Les relations sexuelles vécues en vérité, dans la tendresse, la fidélité et le respect mutuel de l’autre, ne peuvent qu’aider le couple à vivre sa vie de couple et à grandir.

          Rappelons toutefois que la vie sexuelle n’est pas toujours vécue ni régentée de la même manière dans les cultures et les traditions religieuses différentes. Pendant des siècles, le mariage était une affaire d’alliance ou d’échange entre familles et les fiancés n’avaient pas à décider par eux-mêmes. L’amour, comme relation à l’autre, pouvait certainement exister, mais on attendait surtout de la femme qu’elle donne une descendance à son mari. Cette situation est toujours vécue dans certaines parties du monde. C’est une source de confusion possible dans le cas de certains mariages mixtes. La vision de la sexualité comme « partie intégrante de l’amour », est une idée occidentale et moderne qui n’est pas évidente pour tous.

          D’autre part, n’oublions pas que la sexualité peut devenir prédatrice et s’exercer comme un droit sur l’autre, un simple désir de jouissance au mépris du désir ou de l’acceptation du conjoint. Des études statistiques récentes montrent que « le viol conjugal » est plus fréquent qu’on ne l’imagine. Dans cette situation-là, il est difficile de parler d’amour. La demande de « faire l’amour » peut se transformer en une forme de chantage, de pression exercée sur l’autre, la femme généralement. Dans certaines situations, accepter de vivre une relation sexuelle n’a que peu de choses à voir avec ce que nous appelons l’amour. Je me souviens de la chanson de Jacques Brel, « Les jardins du casino » qui évoque ces « jeunes gens faméliques qui sont encore confondant l’érotisme et la gymnastique ».

          Pour préciser ma pensée, je dirai d’abord que l’amour ne peut s’édifier ou se construire qu’à l’intérieur d’une relation qui se noue progressivement. La pulsion sexuelle ne se vit pas qu’au niveau du corps. L’amour est un sentiment qui ne se développe et s’approfondit vraiment qu’à partir du moment où la parole échangée prend toute sa place dans la relation. Elle seule rend possible la reconnaissance mutuelle et la libre acceptation de la relation. On commence par se parler, par se laisser découvrir par l’autre en vérité. L’attirance physique ne suffit pas pour bâtir la relation amoureuse. Elle en est une partie intégrante, mais ne peut prendre tout son sens qu’à l’intérieur de la parole échangée.

          Ajoutons, pour conclure ce premier point, que nous sommes tous des êtres sexués et nous avons tous à apprendre à vivre notre propre sexualité le plus harmonieusement possible dans les différentes relations que nous vivons les uns avec les autres. Le désir nous pousse vers l’autre et vise l’établissement d’une relation. Le besoin ne cherche que son assouvissement. Non maîtrisé, il devient tyrannique, problématique.

    Roland Bugnon

    Source www.interbible.org

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  • Quelle force avons-nous face à la mort des autres ?

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    La mort d’un proche est toujours ressentie comme une injustice face à laquelle nous sommes impuissants.

    Depuis, que je sais mon père fort malade, mon cerveau ne peut s’empêcher de visualiser des images de souffrances à n’en plus finir. Mais, ne sont-ce point mes propres douleurs angoissantes que je projette sur l’écran de mon inconscient ?

    Ce ne sont certes point des métaphores poétiques qui bercent mes nuits actuellement.

    La mort éventuelle des autres d’autant lorsqu’ils sont proches, nous évoque notre propre mort.

    Cette finitude dont nous n’osons pas même penser lorsque la vie nous sourit.

    Et pourtant, que nous soyons pauvres, riches, heureux ou malheureux, elle viendra comme un voleur. Ce que nous souhaitons, c’est ne pas trop souffrir… !

    Cela est légitime, nous ne sommes plus au temps du dolorisme où il fallait retrouver les souffrances du Christ pour être en osmose spirituelle avec la théologie de la Croix..

    Certes, certains pratiquent encore cette disposition d’esprit, loin de moi l’idée de les critiquer.

    Quelle force avons-nous face à la mort des autres ?

    Quelle force avons-nous face aux douleurs des autres ?

    Il faut d’abord s’enlever de la tête que la personne malade se voit telle que vous la voyez. Elle n’imagine pas son physique diminué au point que vous pouvez le constater. Parce qu’elle vit sa pathologie de l’intérieur et non pas comme nous la saisissons extérieurement, même si cela semble insupportable à regarder.

    Notre première force est d’avoir une approche humaine des symptômes ensuite, prolonger par une démarche psychologique qui nous fait appréhender la personne holistiquement, dans sa totalité de façon à ne pas la blesser par des propos mal-venus ou des gestes malsains.

    Et la deuxième force, que je devrais cependant mettre au dessus de tout, par-delà monts et vallées, c’est la prière. Néanmoins, le Monde se déchristianise, se déspiritualise ou vit une spiritualité sans exigence, à bon marché.

    Nous devrions nous ressaisir avant que ce ne soit nos sociétés qui partent en poussières.

    Oui, notre planète meurt aussi et là aucune larme n’est versée. Les humains pensent qu’ils sont éloignés de cet Univers dans lequel ils vivent ou que d’autres s’occuperont pour eux de la mort de notre Terre et interviendront à temps. Quel laxisme, quel nihilisme mental !

     

    Si nous avons la méditation et la prière pour contempler à l’intérieur de nous-mêmes, nous ne pouvons penser avec une telle absurdité et sommes en symbiose avec l’Univers entier.

    La prière nous fait pénétrer dans le cœur de Dieu pour mieux nous glisser dans celui des Humains. Nous voyons au dedans des êtres. Oh ! Rassurez-vous, je ne suis pas devenu promptement illuminé. Ce que j’écris, je le vis depuis ma tendre enfance. Encore faut-il ne jamais se renier, ne pas abandonner ses valeurs et convictions dans les moments difficiles.

     

    La prière anéantit les culpabilités et donne une brise de liberté au corps souffrant. Elle nous concède l’Espérance que même si le ciel est gris avec ses nuages de chagrin, la lumière est toujours présente tapie parfois dans un coin pour apparaître subrepticement lorsque le paysage devient ténébreux au point d’obscurcir nos entendements puissants de vie.

     

    La prière est un discours intérieur adressé à l’existence tout entière. Elle peut être pleurs, cris ou joies. Elle s’adresse à la Vie. Et lorsque celle-ci s’éteint, elle devient prière pour l’éternité et pour ceux qui restent, elle est le silence d’une voix qui s’est tue à jamais. Mais, elle peut-être aussi conscience qui parle à notre conscience. Continuité de la vie par-delà la Vie.

     

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • Bonjour,  les gens de la région de Sherbrooke étaient invités à participer à la rencontre Héritage Franciscain sous le thème :

    Cantique de frère Soleil, chemin de réconciliation... et les Premières Nations.

     Voici un premier témoignage de cette rencontre exceptionnelle.

     

    François... et les Premières Nations

    Samedi le 9 novembre (2013) avait lieu une rencontre de l'Héritage Franciscain chez les Missionnaires  Notre-Dame des Anges à Sherbrooke sur la spiritualité amérindienne, grâce à un couple, elle, Chantal Guay algonquine et son mari, Denis Thibault, innu; leurs autres noms traduits en français: "Petite Fleur" et "Avec le Vent". De cette rencontre, il me reste plus une spiritualité et une ambiance que des notions intellectuelles.

    D'ailleurs, chez les Amérindiens, tout est sacré ou tout prend un sens sacré. Les objets inanimés, les végétaux, les animaux et les humains ont une âme. Alors, pour eux rendre grâces pour tout ce qui existe est très important. Pour reprendre un peu en mes mots ce qu'ils disaient: L'être humain n'est pas le plus important mais le plus dépendant de tous les éléments de la création. Il dépend de l'eau, de la terre et son contenu, des végétaux, des arbres et des animaux qui vivent dans l'eau, sur terre ou dans les airs. Ils ont aussi un grand respect des gens qui ont vécu avant eux et qui sont comme la source de leur existence. Ils ont aussi un grand respect pour tous les âges de la vie, l'enfant est donc tout aussi important que le vieillard. Ils nous donnent aussi des leçons d'écologie dans l'utilisation raisonnable et respectueuse de tous ces éléments de la création.

    Au cours de la journée nous avons pu regarder ou même vivre nous-mêmes quelques-uns de leurs rites. Nous avons été invités à prendre un engagement concret envers les communautés autochtones sur un pendentif de bouleau. À la toute fin de la rencontre nous recevions chacun un parchemin et une revue sur les mythes et réalités sur les peuples autochtones. Pour ma part, après une pareille journée aussi intensive en informations et en émotions, il me reste un grand sens du sacré et du respect de toute la création dans ces différentes formes. Ceci m'amène nécessairement à l'action de grâces quotidienne et aussi à un éveil et une conscience de plus en plus respectueuse de la création sous toutes ses formes. La spiritualité amérindienne se greffe très bien à la spiritualité franciscaine.

    En conclusion, je voudrais reprendre ici les derniers mots de leur prière du matin qui est une prière d'action de grâces:
    "Bénissez les jeunes et les enfants, les vieux et les aînés, tous ceux qui ont quitté cette vie et tous ceux qui ne sont pas encore nés,
    Que vous bénissiez tous ceux qui nous guident et nous enseignent, tous les enseignements qu'ils portent et tous ceux qui marchent avec eux sur le sentier sacré,
    Nous prions pour nous, qui avons besoin de guérison,
    Pour la terre qui a besoin de guérison,
    C'est ma prière, entendez-la."

    * HO!
                  Jean-Guy Dupuis, 
                   Fraternité Ste-Colette,
                   Sherbrooke

     *Chez les Amérindiens, dans le cercle de paroles sous le tipi ou ailleurs, on prend le bâton de paroles pour parler et les autres doivent écouter sans intervenir. Quand la personne qui parle a fini de parler, elle dit HO. Alors un autre peut alors prendre le bâton de paroles à son tour pour parler. Pour moi, en même temps, j'y vois comme un AMEN dans ce HO surtout à la fin d'une prière.

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     Vous pourrez les rencontrer.

    Ottawa : le 23 novembre Paroisse Saint François d'Assise

    Montréal : le 7 décembre chez les Franciscains 5750 Blv Rosemont

    Inscription: 514-722-5700

    Courriel info@lesiaf.org

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  • Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire (17 novembre 2013)

    Abbé Jean Compazieu

     

    Le jour du Seigneur

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche sont un appel à l’espérance. Malachie (1ère lecture) écrit pour des croyants qui ne savent plus très bien où ils en sont. Tour le monde a l’air de perdre la foi,  y compris les prêtres de Jérusalem. On en vient à se demander où est Dieu. Que fait-il ? Pourquoi ne fait-il rien contre ceux qui se nourrissent goulument de la corruption ? Ces questions sont aussi celles des croyants d’aujourd’hui. Pourquoi ces guerres ? Pourquoi ces prises d’otages ? Pourquoi toute cette violence ? Pourquoi la misère ?

     

    Mais Dieu a une bonne nouvelle pour nous : il nous annonce que le mal n’aura pas le dernier mot. Les croyants ne doivent pas désespérer. Malachie nous rappelle que Dieu est juste. Son projet d’instaurer la justice progresse irrésistiblement. Le jour du Seigneur vient. Le croyant attend impatiemment cette venue. Il a compris une fois pour toutes que Dieu est Père. Cette annonce de la venue du jour de Dieu est pour lui une bonne nouvelle. Le prophète nous précise que ce jour est « brûlant comme une fournaise ». Non, ce n’est pas une menace. C’est au contraire une manière de dire l’amour passionné de Dieu pour l’humanité. C’est une invitation à nous exposer tout entier au « soleil de l’amour ».

    Une image peut nous aider à comprendre cela : quand le fondeur purifie l’or ou l’argent, il le passe par le feu : ce n’est pas pour détruire le bijou. Bien au contraire, c’est pour qu’il rayonne de toute sa beauté. D le même manière, ce qui est amour, partage, service, solidarité sera grandi et transfiguré. Encore une fois, nous n’avons rien à craindre du jour de Dieu. C’est de cette espérance que nous avons à vivre et à témoigner dans le monde d’aujourd’hui. Notre Seigneur n’abandonne jamais ceux qui se confient à lui. Il est leur force, leur courage, leur soutien jusqu’au bout.

    Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse à des chrétiens qui attendaient cette venue du Seigneur. A l’époque, on pensait que ce serait pour bientôt. Les chrétiens se disaient alors que cela ne servait à rien de faire des projets, d’entreprendre ou de travailler. Ils pensaient qu’il valait mieux se consacrer totalement à cette venue. Mais Paul désapprouve « ceux qui vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire ». Si nous regardons de près les évangiles, nous découvrons que le Seigneur a appelé les apôtres quand ils étaient au travail. Il se présente comme un maître qui attend des journées bien remplies. Nous devons préparer le   retour du Royaume de Dieu par l’application par l’application sérieuse à notre travail.

    L’Evangile qui vient d’être lu a été écrit pour des chrétiens persécutés à cause de leur foi au Christ. Il veut les ramener à l’essentiel : « Ne vous laissez pas égarer par les prophètes de malheur… ne marchez pas derrière eux…  Ces gens ne parlent pas au nom de Dieu. Ils ne représentent qu’eux. Il ne faut pas chercher le Christ dans ce qui affole ni dans ce qui dramatise l’histoire. Nous le reconnaîtrons dans la paix qu’il donne au milieu des épreuves. Quand tout va mal, il est celui qui donne le courage de vivre et de travailler à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

    Et pourtant, certaines paroles du Christ ont de quoi faire peur. Il avertit les siens qu’ils seront détestés de tous. Mais si nous regardons les évangiles de plus près, nous voyons bien que lui-même a été détesté à cause de ses engagements. Nous aussi, il nous arrive d’être critiqué à cause de notre foi et de l’amour que nous avons pour le Seigneur et pour les autres. L’Eglise est souvent tournée en dérision. Alors nous pouvons faire nôtre cette prière de Saint François : « Seigneur, que je ne cherche pas tant à être aimé qu’à aimer. »

    Les lectures bibliques de ce dimanche visent donc à réveiller notre foi. Trop souvent, nous ne voyons que ce qui va mal. On se lamente mais on ne bouge pas. Le Christ nous invite aujourd’hui à vivre une vie digne de l’alliance dans laquelle nous sommes engagés. Quand nous regardons vers la croix, nous comprenons qu’il s’est donné entièrement et jusqu’au bout. C’est sur cette route que nous sommes invités à le suivre. Les épreuves seront au rendez-vous. Mais ceux qui les endureront au nom du Christ seront sauvés. C’est là que le Seigneur nous attend pour témoigner de l’espérance qui nous anime. Inutile de chercher les mots : Le Seigneur lui-même s’en charge. Et là, nous en avons de nombreux exemples : Bernadette de Lourdes qui était la plus ignorante de sa ville a eu des réponses extraordinaires devant les policiers qui l’interrogeaient. Si Jésus nous envoie son Esprit Saint, c’est pour que nous puissions témoigner de la foi et de l’espérance qui nous animent.

    En ce dimanche, nous sommes venus vers le Seigneur. Nous voulons l’accueillir et lui donner la première place dans notre vie. C’est avec lui que nous pourrons travailler à la construction d’un monde plus humain. Oui, Seigneur, tu es là au cœur de nos vies. Pour toi, nous restons en éveil car « c’est un bonheur durable de servir constamment le créateur de tout bien ». Elargis nos cœurs aux dimensions du tien. Que par notre prière, nos paroles et notre solidarité, nous soyons de vrais témoins de l’espérance qui nous anime. Amen

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse – Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Lectures bibliques des dimanches C (A. Vahoye), L’intelligence des Ecritures (Marie Noëlle Thabut

    source http://dimancheprochain.org

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  • A l’écoute de l’écologie humaine

    Pierre-Yves Gomez - La liberté nous écoute - Pour une écologie humaine.Pierre-Yves Gomez, un des initiateurs du Courant pour une écologie humaine, vient de publier un livre entretien avec Claire Villemain, – Pierre-Yves Gomez, La liberté nous écoute. Pour une écologie humaine, Editions Qasar, 70 p., 5 €-. Dominique Greiner, rédacteur en chef au journal La Croix en propose une lecture.

    Prise de conscience

    Selon Pierre-Yves Gomez, le mouvement de contestation suscité par le projet de loi Taubira va bien au-delà du refus du refus du « mariage pour tous ».  Il s’agit d’un début de prise de conscience des menaces sur l’humain qui découlent d’une emprise croissante sur la société de la technique, de l’économie mais aussi du droit. « Chaque année, constate-t-il, des milliers de normes et d’injonctions sont émises pour imposer la façon dont nous devons prendre soin des autres afin de pouvoir vivre ensemble. Elles fabriquent des comportements collectifs, organisent les relations sociales, imposent un type de bienveillance politiquement correcte. »    

    Hyperlibéralisme

    C’est précisément contre cela que les gens sont descendus dans la rue :  ‘Ce qui était contesté, c’est qu’une loi puisse du jour au lendemain changer le contenu du mariage (…).  Que cette institution au service de la bienveillance puisse être modifiée par la volonté d’un législateur, a fait prendre conscience que l’ordre social pouvait être arbitraire et oppressif. »  Plus globalement, il dénonce le principe de l’égalité moderne, « un système que j’appelle l’ "hyperlibéralisme", dont l’idéal  est de pouvoir tout choisir comme dans un hypermarché : son travail, ses loisirs, sa fécondité, ses relations sentimentales, ses croyances, ainsi que son orientation sexuelle.

    Assujettissement

    Mais paradoxalement, dans cette société qui prône « la liberté de choisir », la tendance de fond est celle de l’assujettissement de l’homme : « plus les machines délivrent l’homme des efforts du travail, plus elles le soumettent aux règles des entreprises qui les utilisent  ; plus on utilise le téléphone portable, plus on est socialisé par lui ; plus on libère la sexualité, plus on la médicalise ; plus le consommateur a la possibilité d’acheter des produits, plus ces produits sont définis par des normes  de qualité et des techniques industrielles qui lui échappent complétement ». 

    Le socle de la liberté

    Le projet du Courant pour une écologie humaine se précise alors :  »Ce n’est pas la société, ni le droit, ni l’économie, ni le politique qui détermine ce qu’est ou n’est pas un homme. Voici le socle de la liberté : j’affirme mon humanité comme irréductible à toute définition de la société.  » Ou encore  :  »Au lieu d’attendre que la société nous définisse, il nous faut affirmer que la nature humaine existe par elle-même. » Une affirmation certes gratuite, mais fondée sur l’expérience et profondément libératrice, affirme Pierre-Yves Gomez, qui conduit, non pas à fuir la société pour construire une communauté ‘idéale’  mais à agir « pour que notre société reste un milieu favorable au développement de ‘tout l’homme et de tous les hommes‘, comme le disait François Perroux ». 

    Une société de bienveillance

    « Pour moi, explique encore Pierre-Yves Gomez qui précise s’exprimer à titre personnel, l’objectif principal est de rendre justice à la bienveillance volontaire que se portent les êtres humains et de promouvoir un monde  fondé sur cette bienveillance. (…) Dans la société qui est la nôtre, au vu des défis démographiques, technologiques, économiques et environnementaux, nous devons restaurer un regard positif sur la bienveillance volontaire que nous nous portons mutuellement .  » Il s’agit donc de travailler sur notre  environnement  économique, social, culturel, naturel et biologique et c’est en ce sens que l’on peut parler d’écologie humaine : une écologie vraiment au service de l’homme, de tout l’homme et de tous les hommes. L’expression est ancienne, explique P.-Y. Gomez, et elle semble bien adaptée pour qualifier le mouvement  de recherche vers de nouveaux équilibres sociétaux qui s’est manifesté à l’occasion des débats sur le »mariage pour tous ».

    Magistère catholique

    Même s’il ne le dit pas, la perspective défendue par Pierre-Yves Gomez consonne parfaitement avec la vision anthropologique de l’Église catholique.  Il n’est d’ailleurs pas fortuit que les promoteurs du Courant pour une écologie humaine reprennent une expression utilisée par Jean-Paul II puis par Benoît XVI.  « En dehors de la destruction irrationnelle du milieu naturel, il faut rappeler ici la destruction encore plus grave du milieu humain, à laquelle on est cependant loin d’accorder l’attention voulue… On s’engage trop peu dans la sauvegarde des conditions morales d’une “écologie humaine” authentique », écrit Jean-Paul II au n° 38 de l’encyclique Centesimus annus publiée en 1991, regrettant une compréhension souvent trop étriquée du souci écologique. La terre, précise encore le pape polonais, a été donnée par Dieu à l’homme qui doit en faire usage dans le « respect de l’intention primitive, bonne, dans laquelle elle a été donnée ». L’homme, lui aussi, est donné par Dieu « à lui-même ». Il doit donc respecter « la structure naturelle et morale dont il a été doté ».

    Benoît XVI  a lui aussi utilisé l’expression, lors de son voyage apostolique en  Allemagne.  Dans un grand discours sur les fondements éthiques de l’action politique prononcé devant le Bundestag, il a souligné l’importance de l’« écologie humaine ». L’expression est encore présente dans le message qu’il a adressé pour la Journée mondiale du tourisme du 27 septembre 201. Il y affirme le lien indissoluble entre écologie environnementale et « intérêt pour le développement intégral de l’être humain ». Le pape François n’a pas -encore – utilisé l’expression, mais c’est bien la même réalité qu’il évoquant en disant dans l’avion de retour des JMJ de Rio :  « François d’Assise nous dit : « Travaillez pour construire la paix ! Mais il n’y a pas de véritable paix sans vérité, si chacun est la mesure de lui-même, si chacun peut revendiquer toujours et seulement son propre droit, sans prendre soin en même temps du bien des autres, de tous, à partir de la nature qui réunit chaque être humain sur cette terre. » Ce que les papes affirment, c’est finalement que  l’écologie en régime chrétien ne peut être qu’une « écologie humaine ». Survivre, se soucier du bien de l’humanité, promouvoir la liberté, oeuvrer au développement, manifester de la bienveillance entre tous et entre toutes les créatures, ce sont bien là des tâches écologiques.

    DL

    source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • La foi et la rencontre du Christ (30/32)

    La fécondité d'un regard de foi (Jean 21, 1-14)

     

    Marthe et Marie : face à la mort, l’acte de foi ultime -InterBibleLe Ressuscité a toujours l’initiative de ses manifestations dans sa nouvelle condition d’existence. Dans ce passage d’évangile, c’est sur la grève du lac de Galilée qu’il rencontre ses apôtres. L’endroit leur est familier puisque c’est leur lieu de travail. D’ailleurs ils ont repris leurs activités de pêche. En revanche, ils sont moins familiers avec la personne du Ressuscité qu’ils ont peine à reconnaître. Ce récit ne se limite pas à la seule pêche miraculeuse qui annonce leur future mission d’évangélisateurs. Il invite aussi à jeter un bref regard sur certains aspects de la vie chrétienne. C’est dans ce sens que nous allons le lire.

    1 Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. 2 Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples.

    3 Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien.

    4 Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. 5 Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger? » Ils lui répondirent : « Non. » 6 Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons.

    7 Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. 8 Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres.

    9 Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. 10 Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » 11 Simon-Pierre monta dans la barque et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. [vv. 12-14]

        Comme les apôtres, nous avons une vie bien remplie. Les activités et les occupations de toutes sortes ne manquent pas, mais est-ce qu’elles nous rassasient dans notre désir de nous réaliser pleinement? N’avons-nous pas l’impression de revenir les mains vides lorsque nous allons « pêcher » dans notre vie à la recherche de ce qui peut nous rendre heureux? Dans tout le travail que vous accomplissez, dirait Jésus, avez-vous tout ce qu’il faut pour vous nourrir intérieurement, spirituellement, humainement? Le filet de notre vie rapporte bien des besoins. Quels sont ceux que le Christ peut habiter? Tous sans doute…, mais en particulier? Besoins de parler, d’être écouté, de réconforter, de pardonner, d’être réconforté, d’être pardonné…

        Le Ressuscité a demandé aux apôtres de retourner pêcher, avec l’ordre de jeter le filet à droite de la barque. La réponse a sans doute exigé de leur part beaucoup de confiance. Mais c’est là qu’ils ont trouvé une grande quantité de poissons. Lorsque la vie nous paraît terne, décevante, insatisfaisante, ne se pourrait-il pas que le Ressuscité nous demande de revisiter ces situations, de jeter un nouveau regard sur notre quotidien, un regard un peu plus précis, un regard autre, le regard de la foi. C’est à l’aide de ce regard que l’on peut reconnaître les signes de la présence active du Ressuscité dans le déroulement de nos jours.  De même que le disciple bien-aimé fait part aux autres de sa reconnaissance du Ressuscité en leur disant : « C’est le Seigneur »,  ainsi devons-nous apprendre à partager les fruits que la foi nous fait produire. Nous ne sommes pas seuls à vivre l’aventure de la foi, c’est une expérience partagée.

     

    Yves Guillemette, ptre

     Source: Le Feuillet biblique, no 2376. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    Source www.interbible.org

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  • A l'occasion de la sortie du "totum" de Claire,

    une video parue sur KTO (52mn)

    Pour en parler : Jacques Dalarun, historien médiéviste et Sœur Claire-Elisabeth, supérieure du Monastère des Clarisses de Poligny en Franche-Comté.

     claire-elisabeth

    Publiée le 29 sept. 2013

    À l'occasion de la visite pontificale à Assise et à l'occasion d'une très belle nouvelle traduction de ses œuvres parue au Cerf, je vous propose de parler de sainte Claire d'Assise. Compagne spirituelle de Saint François, elle se tient souvent dans son ombre alors que c'est une personnalité de tout premier plan. Autant François est passionné et un fol-en-christ, autant Claire est mesurée et sage ; autant il voyage beaucoup, autant elle reste cloîtrée à Assise ; l'un et l'autre sont pourtant convaincus selon le beau mot de Claire que " par la grâce de Dieu, l'âme de l'homme qui croit est plus grande que le ciel ". Alors qui était Claire d'Assise ? Qu'a-t-elle écrit ? Qui sont les clarisses ? Et quelle influence cette sainte a-t-elle aujourd'hui ? Pour en parler : Jacques Dalarun, historien médiéviste et Sœur Claire-Elisabeth, supérieure du Monastère des Clarisses de Poligny en Franche-Comté.

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     "Totum" de Claire d'Assise

     

    "Totum" ! Quel drôle de nom !

     

     C'est  tout simplement un raccourci pratique pour dire le livre qui rassemble les  écrits, les Vies et les documents, tout (totum) ce qui concerne Claire d'Assise, les Sources "clariennes", comme on dit encore dans notre jargon ! Merci à Jacques Dalarun, à Armelle Le Huërou, aux Clarisses qui ont travaillé à ce bel ouvrage.

     

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    Nous Vous proposons donc, à un rythme, le plus régulier possible, de mettre en ligne des Extraits de ce livre d'un peu plus de mille pages, qui vient de paraître aux Editions Franciscaines et Editions du Cerf.

     

    Voici donc le premier extrait ( notre choix est tout à fait subjectif !) :

     

    "Aussi soeur très chère, ou plutôt dame fort vénérable,
    car vous êtes épouse et mère et soeur de mon Seigneur Jésus Christ,
    si splendidement signalée par l'étendard de la virginité inviolable et de la très sainte pauvreté, fortifiez-vous
    dans le saint service que vous avez commencé
    par ardent désir du pauvre Crucifié."

     

    Ce passage est extrait de la Première Lettre de Claire à Agnès de Prague qui vient de décliner l'offre de mariage de l'empereur Frédéric II. C'est la toute première lettre de Claire à cette correspondante qu'elle ne connaissait pas encore et qui apparteanait à une famille princière : aussi emploie-t-elle le vouvoiement. Comme Agnès était, peut-être, sur le point d'entrer  (ou venait d'entrer) au monastère de Prague, Claire se réjouit , la félicite et l'encourage dans le choix qu'elle vient de faire.

     

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    Laissons résonner en nous ces paroles de Claire, qui que nous soyons, car, nous sommes tous appelés à être "épouse et soeur et mère" de notre Seigneur Jésus Christ et à désirer ardemment le "pauvre crucifié"

     

    Source http://www.franciscain.net/

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  • Manuel contre l’insécurité alimentaire

    « Au travers de cette note d’information, la CIDSE espère apporter aux populations en situation d’insécurité alimentaire un outil leur permettant de négocier avec les États les conditions d’investissements au service du bien-être des populations et des droits de l’homme. C’est dans cette optique que la note d’information décrit les mécanismes déjà mis en place afin de protéger le droit à l’alimentation et de régir les responsabilités des entreprises. Nous devons interpeler les gouvernements eu égard à leur obligation de soutenir les petits producteurs de denrées et de les protéger des éventuelles incidences négatives des investissements qui mettent leur sécurité alimentaire en péril »

    Cadre stratégique sécurité alimentaire 2013C’est Gisèle Henriques, responsable des politiques et du plaidoyer relatifs à l’alimentation, à l’agriculture et au commerce durable à la CIDSE (alliance internationale d’organisations de développement catholiques) qui s’exprimait le mois dernier au moment de la publication d’une note d’information à destination des mouvements sociaux au sujet du secteur agroalimentaire et des droits de l’homme. Une note plus qu’utile alors que s’est tenu aussi la 40e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) de l’ONU, consacrée surtout à la question brûlante des investissements agricoles. 

    « L’agriculture constitue le principal moyen d’existence des populations des pays en développement; l’ironie veut toutefois que ces populations soient également en première ligne de l’insécurité alimentaire. Nul doute que l’agriculture a besoin d’investissements pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire, mais nous devons réfléchir aux types d’investissements qui peuvent garantir le droit à l’alimentation »,

    déclare Bernd Nilles, Secrétaire général de la CIDSE. Le communiqué publié à l’occasion précise que la plupart des investissements dans les petites exploitations agricoles sont réalisés par les petits exploitants eux-mêmes, d’après un rapport rédigé par un Groupe d’experts de haut niveau en vue des discussions du CSA. Il s’agit de donner la priorité au développement des marchés alimentaires intérieurs et des économies locales. Il incombe aux États de réguler les marchés et les acteurs privés dans le respect des lois et des normes internationales relatives aux droits de l’homme. A noter aussi la publication par la même CIDSE d’une très intéressante étudede François Delvaux qui propose de "soutenir et (re) construire des systèmes alimentaires localisés." DL

    http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • 06/11/2013

    Mesdames, Messieurs,

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    Mesdames, Messieurs,

    Les circonstances de la vie font que je vais devoir m’absenter plusieurs semaines du monde Internet.
    Mon père étant gravement malade a besoin de ma présence à ses côtés ainsi, que celle de mes frères pour être accompagné vers son destin final.
    Bien-sûr, les angoisses, les peurs, les pleurs font désormais partie de mon quotidien.
    Mais, pour aider un homme souffrant, il faut se monter aussi calme intérieurement qu’un lac apaisé au cœur d’un paysage serein.
    Alors, je fais appel à vos prières afin que les douleurs n’assaillent pas trop mon pauvre père.
    Un papa que j’aime tant et qui s’en va irrémédiablement vers une autre Lumière.
    Je vous demande simplement, si vous êtes croyants ( es ), de prier pour que j’obtienne la Force d’affronter les événements qui se profilent à l’horizon et qui, sont bien sombres...!
    MERCI !!!



    Bien Fraternellement, 
    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • Notre regard est le reflet de notre âme.

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    Quand nous entrons en relation avec nos semblables, c'est souvent par la parole. Mais nous utilisons aussi le contact (poignée de main, main posée sur le bras, accolade..), la vision (attitude physique que nous adaptons à notre interlocuteur). Ce qui ne passe pas par la parole est qualifié de " communication non verbale ". Et cette communication non verbale tient une place bien plus importante qu'il n'y paraît. Arrêtons-nous sur un de ses aspects, l'échange de regards.

    Regarder quelqu'un droit dans les yeux entraîne ce que l'on appelle une activation. Cette personne va augmenter son niveau d'excitation émotive. Elle se sent plus impliquée, comme si on allait lui poser une question ou lui demander quelque chose. C'est pourquoi, quand vous voulez que votre échange prenne un tour personnel, regarder l'autre dans les yeux est une attitude bien adaptée.

    D'ailleurs, les gens qui s'aiment, qui sont à l'aise ensemble, se regardent beaucoup plus dans les yeux. Pourquoi ? Parce que se regarder ainsi signifie : " je suis prêt à accepter ce que tu me demanderas. " Et quand on s'aime, on est prêt à accepter avec plaisir de répondre à une demande.

    Quand il s'agit de quelqu'un de moins proche, ce regard plutôt intime peut être intéressant. Si vous avez une demande à faire à l'autre, faites-le directement et rapidement à partir du moment où vous le regardez dans les yeux. Le fait de l'avoir fixé ainsi augmente vos chances qu'il accède à votre demande. Au contraire, les personnes timides qui n'osent pas vous regarder dans les yeux ont moins de chances de voir accepter leurs demandes.

     

    Mais regarder l'autre dans les yeux peut aussi le mettre mal à l'aise, dans le cas où vous tardez à lui exprimer votre demande. Votre interlocuteur réagit par une gêne comme s'il s'interrogeait : " Que cherchez-vous ? " ; " Qu'allez-vous bien lui demander ? " Il se sent dans le flou et cela génère une tension désagréable.

    Résultat, les personnes qui vous regardent souvent dans les yeux sont considérées comme des personnes fortes et efficaces par l'entourage. Cela est étudié depuis fort longtemps . Au contraire, les personnes qui ne vous regardent jamais dans les yeux sont jugées manquer de confiance en elles, nerveuses, gênées.

     

    Et même quand vous n'avez aucune demande à proférer, regarder l'autre dans les yeux vous donne une proximité qui démontre votre intérêt pour sa personne. Dans ce cas, pour ne pas le gêner, vous le regardez dans les yeux par intermittence, juste ce qu'il faut pour démontrer votre attention et pas trop pour ne pas le mettre mal à l'aise. Un conseil pour les timides : regarder quelqu'un dans les yeux demande une certaine assurance. Si vous sentez que vous n'y parvenez pas, pensez à regarder l'autre entre les yeux, sur le front, le bout du nez… Il ne percevra pas la différence, votre regard aura le même effet tout en vous demandant beaucoup moins d'effort.

     

    Encore un détail intéressant : quand vous avez envie que l'échange se termine, il suffit de cesser de regarder l'autre dans les yeux, et même d'éviter ses yeux. Cela signe que vous commencez à vous ennuyer ou bien voulez changer de sujet ou de personne (si vous êtes en groupe), le tout sans vexer l'autre, puisque vous le faites de manière indirecte.

     

    Tout est dans le regard. Nos moindres émotions se logent dans nos yeux pour donner aux autres la température de notre âme !

     

     Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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