• L’écologie de François ne manque pas d’assise

    imagesTrouvé par hasard sur un blog, un compte rendu intéressant de la rencontre sur le thème "Saint François d’Assise et l’écologie", proposée par l’association Oekologia, en mai dernier.

     

    François d’Assise : un saint pour les pauvres, mais pas que

    François et le franciscanisme sont d’abord profondément ancrés en Christ : un Christ humain, pauvre parmi les pauvres. Dieu s’abaisse jusqu’à rencontrer notre humanité : tel est le fondement de la sensibilité de François et de sa foi. Le franciscanisme est donc, comme chacun sait, associé à la pauvreté. Si François n’a pas inventé le principe de frères itinérants, n’ayant comme le Christ « pas même une pierre où reposer la tête », il en a fait, de son vivant, un ordre réunissant des centaines de frères, et reconnu par l’Église, ce qui n’est d’ailleurs pas allé de soi.

    Sa démarche s’inscrit dans son siècle, celui d’un monde médiéval qui change et commence à ressembler au nôtre. C’est le temps de l’essor des villes, des échanges marchands internationaux. La richesse matérielle, le profit, l’accumulation des biens prennent une importance nouvelle, et la bourgeoisie marchande est la classe montante de ce temps. Issu de cette même classe et de ce même monde urbain et commerçant, François ancre au cœur des villes son ordre ouvert sur le monde et prône un autre rapport aux biens, enraciné dans la pauvreté du Christ. Dépossession sera son maître mot.

    François, un anarchiste ?

    François s’oppose à la notion classique de propriété en lui substituant une sorte de simple droit d’usage : je peux disposer d’un bien jusqu’à ce qu’un plus démuni que moi s’avère en avoir davantage besoin. Puisque tout vient de Dieu, que tout est don de Dieu, je ne saurais accaparer ce bien commun pour un usage exclusif. Sa destination universelle prime et je ne peux revendiquer une propriété au sens usuel, qui me permet, par exemple, de détruire mon bien (d’en priver le monde) si j’en ai envie.

    Cette notion pourrait faire de François un révolutionnaire proto-anarchiste. Mais ce serait oublier, d’une part, son attachement profond à l’Eglise, avec laquelle il n’a jamais imaginé devoir rompre; et d’autre part, qu’il n’est pas question chez lui de devenir son propre maître. Les « frères mineurs » s’obéissent les uns aux autres, à l’image du Christ serviteur, et toute la pensée franciscaine est pénétrée d’un sentiment profond de dépendance à l’égard du Créateur de toute chose.

    C’est dans ce dernier point que s’enracine également sa relation à la Création.

    François, un père de l’écologie ?

    Il sera plus simple ici de répondre par l’affirmative. François, au XIIIe siècle, ne peut guère avoir de notion scientifique du caractère épuisable des ressources, ni de la finitude physique de notre planète : c’est un ancrage spirituel qu’il donne à des notions éminemment écologiques et modernes. La nécessité pour le chrétien de respecter et de gérer avec prudence la Création qui lui est confiée découle de son origine divine. Ce monde nous est donné, nous ne l’avons pas fabriqué ; nous n’en avons pas la propriété, mais l’usage ; en lui, nous devons découvrir un projet divin, que nous ne saurions anéantir pour notre bon plaisir.

     Nous y reviendrons…

    François, un panthéiste mièvre ?

    Du Cantique des Créatures, on fait souvent une lecture un brin condescendante : voici donc un saint applaudissant aux petites fleurs-petits z’oiseaux, qui s’épancherait en une louange cuculiforme, voire sulfureuse et fleurant le panthéisme. Grave erreur !

    Le regard que François pose sur le monde est sans aucun doute influencé par une réaction au catharisme. Celui-ci, en effet, considère l’ici-bas comme irrémédiablement impur, prison pour les âmes, et lieu de perdition où Dieu n’aurait certes pas pu venir se compromettre. La vision franciscaine, canonique en ce qu’elle considère la Création comme bonne – jusqu’à la Chute, pour ce qui concerne l’homme – prend le contrepied complet. Pour François, puis pour Bonaventure, compilateur si l’on peut dire de la théologie franciscaine, la Création et l’Incarnation constituent LE projet divin, la manifestation du désir éperdu d’un Dieu humble, tout amour, de rencontrer un autre : l’Homme. Le Christ n’est pas un simple agent intervenant pour résoudre un problème (le péché) : il est la réalisation de ce projet. L’Univers est, dès l’origine, tourné vers l’Incarnation, qui est accomplissement, et non réparation d’un accident.

    La Création est tout sauf souillure : elle est écrin et support de cette rencontre, invitation à rencontrer le Christ – « la Création toute entière gémit dans les douleurs de l’enfantement » (Rm 8, 28) En Christ, Dieu s’humanise, se vide de lui-même (kénose) et par là même l’homme, mais aussi toute la Création sont divinisés (mais pas déifiés !). En Christ, toute la Création est récapitulée, et sa vérité révélée. Respecter la Création revient alors, non à acclamer niaisement la beauté du ciel bleu, mais à mettre à sa juste place cet élément du projet divin.

    Cette lecture se fonde dans une vision cosmique de l’anthropologie chrétienne dont François hérite, et qui culminait à l’époque romane, par exemple avec Hildegarde de Bingen : toute la Création, unie, reliée, est appelée à la Louange divine. Celle-ci n’est pas l’apanage de l’homme seul, isolé dans un décor peuplé de créatures sans importance réelle ni valeur, tout juste bonnes à finir dans son assiette. (Pour cette dernière vision, il faudra attendre Descartes.) A l’homme, être de relation, capable de Dieu, revient la tâche de « tirer vers le haut » la Création, d’en porter la louange vers Dieu.

    Dans le Cantique des créatures, plus ancien poème qui soit en italien et non en latin, on trouve à plusieurs reprises le mot « per » : par exemple « Laudato si’, mi’ Signore, per sora luna e le stelle ». La traduction usuelle donne « Loué sois-tu mon Seigneur pour sœur la Lune et les étoiles ». Or, « per » peut aussi bien avoir le sens de « pour » que « par », et c’est ce dernier terme qui semble le plus pertinent. En effet, il s’agit d’appeler les créatures à louer Dieu, de « faire remonter la Louange » et non de se prosterner devant ce qui n’est qu’une créature. Une créature avec laquelle, cependant, François nous appelle à une communauté profonde.

    François, qui voulait que ses frères fussent qualifiés de « frères mineurs », n’hésite pas à entretenir avec l’animal un rapport d’égalité, y compris avec le plus humble ver (Je suis un ver et non un homme, Ps 22, 6). En effet, parmi les créatures, l’animal, exempt de péché, accomplit tout naturellement ce qui est pour lui le projet de Dieu. L’homme pécheur, ne peut en dire autant ! De là, une relation d’humilité empreinte de douceur : qu’il s’adresse aux oiseaux ou au loup, François se fait obéir des animaux, parce qu’il obéit à Dieu.

    Enfin, en un temps qui pense par symboles, François et Bonaventure ont conscience d’une Création théophanique. Il s’agit ici de trouver Dieu en toute chose : l’expérience de contuition (intuition à travers les créatures d’un Créateur plus grand) revient à lire dans chaque être un signe, un mot du Verbe divin. Un mot, notons-le bien, et c’est là qu’on est à l’opposé d’un panthéisme. La créature est un signe, un des signes, pas plus, et pas moins. Un signe unique, un signe différent des autres, mais un élément d’un tout. Ce tout constitue un Livre, que nous devons au Verbe, tout comme l’autre Livre – mais le péché obscurcit nos yeux au moment de saisir ce qui les unit.

    François pour l’écologie aujourd’hui ?

    Voilà posées de nombreuses bases pour une écologie chrétienne.

    Avant tout, la notion de dépendance à notre Créateur répond à l’ivresse de toute-puissance qui s’empare de l’homme de notre siècle ; un homme qui prétend désormais remplacer la Création, jugée imparfaite et sans valeur, par le vivant artificiel considéré comme plus abouti – en fait, surtout plus soumis à nos désirs de l’instant. Combien plus libre est l’homme qui se laisse diviniser, et la Création avec lui – libéré de ses pulsions autocentrées, de ses fantasmes de toute-jouissance, de sa gloutonnerie toujours insatisfaite !

    Quant à l’expérience de Dieu en chaque créature, si nous ne pensons plus par symboles comme les contemporains de François, cette rencontre ne nous en est pas moins proposée chaque jour. Pour l’écologiste, le vivant est une source infinie d’émerveillement, de découverte de ce caractère unique de chaque espèce : son histoire, ses adaptations, sa niche écologique. Loin des pauvres productions de notre technique obsédée par le standard, par le Même,l’infinie diversité de la Création passée et présente offre autant d’occasions de louange. Nous pouvons du reste noter que la profonde unité au-delà de l’unicité de chaque être, l’interdépendance de tous, et l’existence d’un projet pour chacun, ces notions pressenties, sous l’angle théophanique, par Hildegarde de Bingen ou François, trouvent d’étonnantes résonances dans les réalités écologiques dévoilées par la science moderne.

    De ces rencontres enracinées dans le Christ, projet final et récapitulation du projet divin pour l’Univers, nous pouvons tirer un nouveau rapport, humble, respectueux, fait de contemplation, d’usage sage et modéré, libéré des pulsions d’appropriation et de dévoration ; un regard écologique empli d’amour.

    source http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • *FRATERNITÉ 2014*

    RENCONTRE ANNUELLE DES FRATERNITÉS OFS

    La rencontre fraternelle annuelle de l’OFS s’est tenue comme habituellement au Campus Notre-Dame-de-Foy à Saint- Augustin de Desmaures, les 6,7 et 8 juin 2014. La Fraternité régionale de Montréal avait la responsabilité de l’organiser. Plus de 120 frères et sœurs ont participé avec enthousiasme à cette rencontre. L’équipe du SIAF était représentée par Huguette Matte. Le thème choisi cette année était : « Partageons et Célébrons - La joie de l’Évangile », thème fort actuel et évocateur pour la grande Famille franciscaine.


    L’ouverture officielle a été faite par Gilles Métivier, Vice-ministre national, le vendredi soir après que Sylvie Tardif, nouvelle Ministre de la Fraternité de la région de Montréal nous ait adressé un mot de bienvenue et nous ait présenté l’équipe de Fraternité 2014. Le chant-thème choisi « Réveille-toi, fils de lumière » était rassembleur et bien vivant. Le Frère Louis Cinq-Mars, ofmcap a présidé l’Eucharistie du vendredi.


    Samedi matin, la journée débute par la présentation de Sylvie Tardif, d’une longue et impressionnante biographie du conférencier, le Frère Guylain Prince, ofm. À partir de son propre chemine- ment, de son expérience auprès des adultes et surtout des jeunes et des nom- breuses leçons tirées des divers projets auxquels il a été impliqué, Guylain nous a dressé un portrait éloquent de la situation et des enjeux actuels de la « La Nouvelle Évangélisation ». Ce thème n’est pas nouveau puisqu’il appa- raissait déjà sous le pontificat de Jean-Paul II et qui ressurgit avec le Pape François. Notre conférencier nous a introduit au thème de sa conférence :
    « La Nouvelle Évangélisation – un exemple par le chant Gospel » en distinguant trois niveaux : l’éveil de la foi, l’initiation chrétienne et la maturation dans la foi. Ces divers niveaux constituent avant tout, pour Guylain, une occasion de faire une rencontre avec le Christ dans une relation vivante.


    Il nous a interpellés à plusieurs occasions sur la qualité de la relation que nous entretenons avec le Dieu de Jésus-Christ, sur le besoin de « faire autrement », d’éveiller ou réveiller une relation vivante, personnelle et réciproque avec l’Autre et les autres, et surtout, devenir des témoins crédibles et joyeux car la seule façon de transmettre l’Évangile, c’est par l’attraction. Aussi, les efforts pastoraux devraient cibler les adolescents et les jeunes adultes avec un accueil inconditionnel car tous et toutes sont aimés de Dieu. On ne peut pas justifier l’exclusion et le mépris. La priorité devraient être pour les marginalisés et les personnes appauvris dû à un système injuste.


    Puis, en conclusion Guylain a résumé en quelques pistes du « comment » on peut faire de la nouvelle évangélisation dans le Québec actuelle ? En favorisant une qualité de relation au Dieu de Jésus-Christ, comme François avait si bien compris ; par l’initiation chrétienne : amour ou mission de l’Église ? ; par les efforts pastoraux, cibler les adolescents et les jeunes adultes ; présentement, la foi se transmet davantage par des témoins que par les institutions catholiques ; les jeunes apprennent davantage par le jeu et les arts (ex. Brebis de Jésus) ; l’incarnation du message évangélique tout en assumant la dimension corporelle ; avoir une idée claire de sa position minoritaire et ses conséquences, tout en proposant la sagesse chrétienne ; développer un accueil inconditionnel (toutes et tous sommes aimés de Dieu) ; priorité pour les marginalisés et les appauvris ; aller rejoindre les jeunes là où ils sont ? Comprendre leur culture (ex. Café Bière et foi), initiative à Trois-Rivières ; l’Évangile restera une Bonne Nouvelle : sommes-nous des bonnes nouvelles quand nous nous présentons ? Laissons-nous l’Esprit Saint résonner en nous, avant même que nous ouvrons la bouche ?


    Les ateliers subséquents ont permis un échange fructueux entre les participant(es)s et de développer des questions aux- quelles Frère Guylain a réussi avec clarté et vivacité, à nous fournir
    des pistes de réflexions afin de nous aider à devenir des témoins cohérents et joyeux de l’Évangile.
    En soirée, lors de la partie fraternelle et récréative, les quelques 120 participant(es) et l’ajout de dizaines de visiteurs pour la soirée, ont eu droit à un programme de chants bien dosé et très intéressant. Frère Guylain nous a présenté différentes facettes de cette chorale Gospel dont 17 membres s'étaient déplacés pour nous offrir cette joie de vivre qu'ils partagent ensemble et avec l’auditoire.

    Huguette Matte

    source Écho de la Famille Franciscaine du Canada francophone

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  • Au paradis, paraît-il, mes amis C´est pas la place pour les souliers vernis
    Dépêchez-vous de salir vos souliers Si vous voulez être pardonnés...
    Félix Leclerc

    Au paradis, paraît-il, mes amis C´est pas la place pour..- Félix LeclercC’est le dernier couplet d’une chanson fort connue de Félix Leclerc, « Moi mes souliers ont beaucoup voyagé ».


    Au paradis, pas de place pour les souliers vernis … Mieux vaut les salir avant d’y arriver… si on veut être pardonné! On parle de montée pascale, montée jeunesse et autres. Quelle que soit la montée poursuivie, il est impossible de ne pas se salir quand on marche avec nos frères et sœurs de l’humanité. Dans certains pays sablonneux et poussiéreux, la coutume veut qu’en arrivant de voyage on se fasse laver les pieds. Si pendant les vacances toutes proches, nous marchons le long de la grève du fleuve ou dans les champs ensemencés, nous souliers se saliront. Le vernis disparaîtra au profit de l’odeur de la mer et de la terre.


    Le pape François préfère « une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins, plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses propres sécurités. Je ne veux pas une Église préoccupée d’être le centre et qui finit renfermée dans un enchevêtrement de fixations et de procédures » (Joie de l’Évangile, 49).


    Sortir sur les chemins, prendre le risque de l’inconnu, découvrir le visage de Dieu là on ne l’attend pas. Encore une fois, le pape François affirme que « L’Église ‘‘ en sortie ’’ est une Église aux portes ouvertes. Sortir vers les autres pour aller aux périphéries humaines ne veut pas dire courir vers le monde sans direction et dans n’importe quel sens. Souvent il vaut mieux ralentir le pas, mettre de côté l’appréhension pour regarder dans les yeux et écouter, ou renoncer aux urgences pour accompagner celui qui est resté sur le bord de la route » (Joie de l’Évangile, 46).


    Quels que soient les chemins que nous parcourrons au cours de l’été, n’ayons crainte de nous salir les pieds et de nous arrêter au bord de la route!


    Pierre Viau, ofmcap

    source Écho de la Famille Franciscaine du Canada francophone

    Moi mes souliers ( chanté par Félix)

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  • Et si l’Église n'avait plus
    de prêtres ?

    Sophie de VilleneuveSi l’Église n'avait plus de prêtres, cela sans doute ne serait plus... l’Église ! Même si des communautés (au Japon par exemple) ont pu, dans certaines circonstances de l'histoire, s'en passer tout en maintenant une vie de foi, peut-on sereinement envisager l'appauvrissement, faute de prêtres, de la vie spirituelle des fidèles ? Certes, "la  puissance de Dieu n?est pas liée aux sacrements" (Thomas d'Aquin), mais ceux-ci sont indispensables pour signifier, dans l'Eglise, la gratuité du salut. Alors que durant ce mois juin beaucoup de jeunes gens seront ordonnés prêtres, choisissant, ainsi, "un devoir passionnant qu'il vaut la peine de vivre toute la vie" (pape François), pourquoi ne pas revenir à la source du ministère presbytéral. Qu'est-ce qu'être prêtre ? De quels prêtres avons-nous besoin aujourd'hui ? Les réponses de croire sont multiples et variées. A vous de vous faire aussi votre opinion.

    Sophie de Villeneuve

    Quel profil pour les futurs prêtres?

     

    Quel profil pour les futurs prêtres ? (1)  La rédaction de croire.com a choisi de vous faire connaître cet extrait d'une conférence du cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, datée du 10 octobre 2003 et publiée dans le numéro 2312 de "la documentation catholique". Ce cardinal propose un profil pour les prêtres (les "ministres" dans le langage de l’Église) afin de mieux répondre aux exigences de notre époque.

     Extraits

    "Je vais donc essayer de dessiner le profil du ministre d'aujourd'hui pour l'Église de demain. La recherche du ministre parfait ne doit cependant pas être considérée comme vérité absolue ou comme modèle que tout un chacun se doit d'appliquer. Il ne s'agit que d'une tentative, la recherche du ministre adapté aux besoins d'aujourd'hui.

    Intégrer toutes les dimensions de la vie et de la personne

    1. Le ministre de l'Église de demain devra se donner totalement et fonder son sacerdoce sur l'Évangile. Qu'il n'y ait ni séparation de l'évangélisation et du travail pour le bien de l'humanité, ni séparation de la spiritualité et de la pratique pastorale. La formation au sacerdoce devra être complète et comprendre santé physique et mentale, spiritualité, théorie, dimensions pastorale et communautaire. Le ministre devra également intégrer les fonctions propres à tous les baptisés en général et aux ministres ordonnés en particulier : sanctifier (prêtre), gouverner totalement et de manière désintéressée (roi), proclamer la Parole et, à la lumière de celle-ci, avoir l'esprit critique vis-à-vis de la situation dans laquelle vivent les personnes (prophète). "Intégrer" signifie également que le ministre devra intégrer le caractère socio-anthropologique à la composante théologique.

    Un retour aux sources évangéliques

    2. Il ne devra pas craindre un retour aux sources, aux origines, à l'Église que Jésus voulait. Il ne devra pas craindre de comprendre son ministère comme un appel et non comme un privilège, comme un service et non comme une position dominante. Il s'agit donc de se débarrasser de tous les ornements glanés au cours des siècles (certains par nécessité, d'autres non) et de revenir au sens premier. L'objectif est de mettre en lumière l'essentiel, ce qui est propre au sacerdoce et de délaisser tout ce que l'on croyait indispensable et qui n'était que secondaire.

    Être de son temps

    3. Le ministre doit être un homme de son temps, en contact et au fait des réalités qui l'entourent, ayant la capacité de comprendre et d'intégrer les évolutions du monde d'aujourd'hui. Comme le dit Pastores dabo vobis, il doit savoir prendre du recul par rapport à certaines situations, "faire une lecture interprétative de la réalité" afin de "distinguer entre le bien du mal, entre les signes d'espérance et les menaces".

    Intelligent et spirituel

    4. La société moderne exige du ministre qu'il soit capable de lire les signes des temps et que sa solide formation lui permette de répondre aux problèmes soulevés par sa communauté. Il doit intégrer l'obéissance totale au Christ et la construction de communautés passées du stade de koinonia sociales à celui de koinonia théologiques. Le profil du ministre de demain doit donc se fonder sur deux piliers : sa capacité à comprendre la situation dans laquelle il évolue et une spiritualité profonde qui, construite sur l'obéissance au Christ, poursuit l'oeuvre libératrice et salvifique du Seigneur.

    Fidélité

    5. En ces temps où les délais sont de plus en plus courts, la fidélité n'est plus la règle et apparaît comme un défi au ministre, ordonné ou laïc, qui doit persévérer dans son indéfectible confiance dans le Seigneur.

    Être serviteur

    6. Reconnaissons que nous devons changer. Nous devons passer d'un ministre dignitaire à un ministre serviteur dans la petitesse d'une communauté ecclésiale. Dépasser le modèle clérical suppose de vivre en accord avec le fait d'être un disciple de Jésus et de réaliser l'identité de l'Église en tant que communion de serviteurs. L'homme du XXIe siècle a besoin de témoins forts, clairs et convaincants face à la relativisation qui le mène à l'ennui et à une existence vide de tous sentiments. Par conséquent, il est nécessaire de passer d'un ministre fonctionnel, uniquement dévoué à la chose religieuse, à un ministre porteur de vocation, don libre de l'Esprit, d'un ministre sacramentel à un ministre bâtisseur de communautés chrétiennes.

    Il faut passer d'un homme raisonneur et inflexible, incapable d'accepter l'ambiguïté et l'erreur, à un homme conscient de la fragilité de l'être humain, prêt à voir la vie de Dieu dans toutes les contradictions de l'histoire. Il est essentiel que ce nouveau ministre sache faire la différence entre le fait d'être dans la confrontation et celui d'être prophète ; qu'il sache accepter la diversité de la communion ministérielle dans l'Église, voire les contradictions de toutes sortes de la communauté au lieu de vouloir fixer la situation ecclésiale. Il aura également toujours à cœur d'améliorer les relations entre les différentes Églises même si cela paraît difficile, voire impossible. Son rôle est d'être ouvert à tous les croyants sincères et à tous ceux qui recherchent Dieu d'une façon ou d'une autre.

    Disciples du Seigneur au même titre que les laïcs

    7. Ce ministère ne doit pas séparer les prêtres des laïcs. Chacun complète l'autre et ensemble ils construisent le Peuple de Dieu. Être ministre ne peut se réduire au sacrement de l'ordre car il existe plus de ministères que ceux exercés par les seules personnes ordonnées. Chercher à limiter la fonction ministérielle aux ministères ordonnés revient à le placer en situation de supériorité ontologique par rapport au reste des croyants qui, par le baptême, sont également des disciples du Seigneur.

    Un ministère d'espérance

    8. La spiritualité du ministre doit se fonder sur la miséricorde émanant d'une conversion permanente, une spiritualité unique et proche, crédible et attrayante pour les croyants. Cette spiritualité doit clairement faire référence aux Évangiles comme point de départ et fixer comme point d'arrivée le soutien et la promotion des femmes et des hommes de la communauté. Cette spiritualité doit également être teintée d'espérance. Dans un monde de mort et d'oppression, le ministre doit porter l'espoir chrétien de la construction du Royaume de Dieu contre les situations inhumaines qui causent tant de peine dans notre monde. Cette spiritualité évite tout type d'isolement et amène le ministre à être attentif aux signes de son temps et à l'accomplissement de la volonté de Dieu. Le Royaume de Dieu nous pousse à suivre le Seigneur dans le temps et se révèle à nous en la Parole de Dieu.

    Oscar Rodriguez Maradiaga, cardinal du Honduras ; juin 2004
    Croire.com

    source http://www.croire.com/

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  • Qui donc est Dieu ?

     

    Qui donc est Dieu ? InterBibleLe fils médiateur et le jugement : Jean 3, 16-18
    Autres lectures : Exode 34, 4-6.8-9; Psaume (Daniel 3); 2 Corinthiens 13, 11-13

     

    La Trinité ! Où trouve-t-on ce vocable dans le Nouveau Testament ? Chose sûre, il n'apparaît pas dans les trois versets évangéliques de ce dimanche, ni dans aucun des livres néotestamentaires. Il faut, semble-il, chercher son origine lors de messes votives, au VIIe siècle. Puis, après cinq siècles de pratique, cette célébration de la Trinité fut reconnue et imposée officiellement à tout l'Occident, en 1334. Il va sans dire que, bien avant cette date, les Apôtres et les premières communautés chrétiennes invoquaient Dieu Père, Fils unique et Esprit. Les écrits du Nouveau Testament pullulent de mentions relatives à l'être et à l'agir des Trois, indissociablement unis et manifestant chacun un agir singulier. En puisant aux trois lectures de ce dimanche, il est possible d'apprivoiser le Dieu unique dans son débordement d'amour.

    Le mystère de Dieu :
    une première percée

         Quelle est donc la « carte d'identité » de Dieu, si on peut s'exprimer ainsi ? Comment se manifeste-t-il ? Nous le savons, le Dieu Vivant se fait connaître dans la splendeur de la création et dans ses interventions auprès de son peuple. Dieu se révèle à Abraham, à Moïse. Ce dernier, au cours de sa méditation et de sa prière d'intercession, découvre une facette du mystère de Dieu. Un moment fulgurant entre tous, qui déclenche un éblouissement ! YHWH descend dans la nuée, se tient avec Moïse, ici, et lui il crie le nom de YHWH: YHWH! YHWH! Dieu de grâce -de tendresse- et de miséricorde! Lent à la colère, généreux d'amour fidèle et de vérité! (Exode 34, 5-6, La Bible, nouvelle traduction, Bayard).

         Dieu rejoint donc les humains avec grande bienveillance, et si gracieusement qu'il dévoile son être insondable, ce qu'auparavant aucun individu n'aurait pu saisir par lui-même. Il est : JE SUIS (Ex 3, 14-15; 33, 18-23). Quelle découverte réconfortante que de rejoindre Dieu dans son être tout aimant, qui fait grâce! L'écrivain emprunte le mot hébreu râhum = tendresse, dont la racine désigne également le sein maternel, l'utérus, donc un amour viscéral, qui vient des entrailles. Pour sa part, Chouraqui traduit ainsi la dernière partie du verset : abondant en chérissement et vérité. Il y a insistance sur le dynamisme de vie et d'amour qui dit la grandeur et la force d'un amour d'alliance. Dieu marche avec son peuple malgré les faiblesses et les trahisons de ce dernier; Dieu, fidèle et patient, ne saurait se désintéresser de la créature fragile et aimée qu'il a créée.

    L'intimité ultime de Dieu,
    Père, Fils et Esprit

         Les justes et les prophètes du Premier Testament ont bien saisi l'être agissant et fécond de YHWH, mais, ils ne soupçonnent pas encore le vrai visage de Dieu. Les écrits du Nouveau Testament invitent à avancer davantage dans la compréhension du mystère, et nous font regarder Jésus de Nazareth, le Seigneur. C'est Lui et Lui seul qui dévoile l'être intime de Dieu, son Père qui ne se replie pas sur lui-même, puisqu'il engendre son Fils bien-aimé, unique, distinct, son propre Fils (Romains 8, 31). Par la venue de Jésus qui devient homme parmi les hommes, ceux-ci peuvent saisir qu'ils ont trouvé grâce aux yeux du Père. Dans la Palestine de l'époque, le Fils dévoué au Père se donne sans restriction aux femmes et aux hommes qu'Il côtoie. Il exprime l'infinie tendresse de Celui qui l'a envoyé vers ceux et celles qui sont infirmes, laids, rejetés. Il ira jusqu'au bout de sa mission en obéissant au Père. En aimant jusqu'à la fin (Jn 13, 10), il entrera dans la nuit de son agonie et le supplice de la croix jusqu'à l'heure où il remit l'esprit (Jn 19,30), et, alors, le Père le relèvera.

         Observons à nouveau que le Père et le Fils ne se referment pas sur eux-mêmes : ils ne sauraient se complaire dans leur intimité, leur échange d'amour s'opère dans l'Esprit, le Souffle, rûah, en hébreu. Cette présence de l'Esprit est soulignée, dès la Genèse, dans le récit de la création de l'univers (3, 8). II repose dans le coeur et l'esprit d'Isaïe (Is 42, 1-7; 61, 1-3), pour ne citer que cet exemple. Dans le Nouveau Testament, les Évangiles évoquent très souvent la présence vivifiante et réconfortante du Souffle de vie. Il conduit Jésus au désert, se manifeste lors de son baptême dans le Jourdain (Jn 1, 32-33). À la demande du Fils, le Père enverra l'Esprit à ceux qui croient et observent les commandements (Jn 14, 15-31).

         Les épîtres de Paul et les Actes des Apôtres utilisent à eux seuls plus de 130 fois le mot Esprit. Lors de la Pentecôte, l'Esprit descend sur les Apôtres qui s'expriment alors en différentes langues; sous son impulsion, les disciples-missionnaires prêchent aux foules, et plusieurs individus se convertissent (Actes 1, 2; 2, 4; 4, 8; 7, 55; 8, 29). Les épîtresdécrivent abondamment comment l'Esprit suscite la ferveur chrétienne, lors des premières fondations ecclésiales en Syrie, en Anatolie, en Grèce et en Italie. À maintes reprises, dans son enseignement magistral, Paul, à l'écoute de son expérience spirituelle, décèle finement l'action amoureuse et efficace du Paraclet au fond des coeurs. Retenons, ici, ce verset de la Lettre aux Romains : En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l'Esprit de Dieu : vous n'avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père. Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire (Rm 8, 14-17).

    Entrer dans la ronde éternelle
    de l'amour en Dieu

         Hier, comme aujourd'hui, Dieu se révèle à travers son Fils et nous rejoint dans l'Esprit, au coeur de notre humble quotidien. Il nous appelle à une prise de conscience plus aigüe de notre participation à sa vie trinitaire, à une renaissance joyeuse et résolue. Il nous initie à communiquer à tous et à toutes, sans exception, la tendresse qui l'habite, incommensurable, comme l'a manifestée Jésus, son envoyé parmi nous : Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle (3, 16).N'oublions pas que le récit présentant la rencontre de Jésus avec Nicodème -contexte destrois versets de l'évangile de ce dimanche- évoque le notable juif en recherche, au seuild'un renouveau, d'une renaissance venant d'en-haut.

         Pour que cette communion s'établisse entre Dieu et les humains, l'acte de croire en Jésus Christ, Sauveur et Seigneur doit jaillir du fond de nos entrailles par une adhésion, humble et loyale, ardente et sincère. Dans le bref extrait évangélique, reviennent les mots croire, salut et jugement. Ce dernier terme a souvent créé une peur malsaine et traumatisé les croyants. Évidemment, ce n'est pas Dieu qui juge, car Dieu est essentiellement bienveillant et miséricordieux, fidèle et patient. Dieu soutient et accompagne, relève et donne, toujours et sans cesse, le salut en Jésus Sauveur. En s'enfermant dans un repliement sur lui-même, dans un refus volontaire, c'est l'homme qui se juge. Quant au croyant sincère, il ne peut que se réjouir de la bonté de Dieu et rendre grâce comme le suggère l'extrait de la 2e lecture, tiré de la Lettre de saint Paul aux Corinthiens : ... soyez dans la joie ... encouragez-vous, soyez d'accord, vivez en paix... Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion de l'Esprit Saint soient avec vous tous.

         La présence trinitaire en nos coeurs croyants, aujourd'hui, nous apprend à établir des relations durables, engagées et chaleureuses avec autrui, dans sa différence; elle nous invite à créer des solidarités. Il importe d'« entrer dans la ronde éternelle de l'amour en Dieu... » comme le dit si justement le jésuite Hans Urs von Balthasar, un grand théologien du XXe siècle.

     

    Julienne Côté, CND

     

    Source: Le Feuillet biblique, no 2408. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    source www.interbible.org

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  • N'apprendrons-nous jamais...

    Kikuchi persiste et signe

    japan-kikuchi1Il y a quelques jours, le pape François recevait Abe Shinzo, le Premier ministre japonais. Un dirigeant qui espère pouvoir relancer bientôt l’industrie nucléaire dans un pays pourtant durement touché par la catastrophe de Fukushima.  La veille de la rencontre, l’évêque de Niigata, Mgr Kikuchi Isao, avait rappelé dans un entretien accordé au Vatican Insider, que l’Eglise du Japon était résolument opposée au projet gouvernemental de remise en marche du parc des réacteurs nucléaires japonais.

    Cette position est le fruit d’un discernement qui a trouvé son aboutissement après la catastrophe nucléaire de Fukushima. En novembre 2011,  les évêques publiaient un document très clair, intitulé : « Mettre fin à l’énergie nucléaire aujourd’hui ».  Depuis 1999, la commission Justice et Paix avait déjà appelé à l’abandon du nucléaire et deux ans plus tard un document épiscopal appelait au développement de moyens alternatifs pour produire de l’énergie.

    Cet appel radical, les évêques japonais le revendique aujourd’hui encore, demandant pour cela de changer de paradigme économique et de style de vie. Une position pas toujours comprise, même par certains catholiques japonais Extraits de l’entretien de Mgr Kikuchi, du diocèse de Honshu et président de Caritas Japon et donc très sensible à la question des populations déplacés après l’explosion des réacteurs de Fukushima-Daiichi :

    « Si nous persistons à préserver notre style de vie actuel, qui suppose un niveau très élevé de consommation d’énergie, promouvoir des sources d’énergie alternatives [au nucléaire] me semble bien hypocrite. Chaque personne doit être vraiment prête à renoncer volontairement à quelque chose pour le bien commun de l’humanité, de ses enfants et de toutes les créatures que Dieu a faites. »

    "L’Eglise catholique au Japon veut marcher à côté des victimes de la tragédie qui a eu lieu il y a trois ans, jusqu’à ce qu’elles puissent retourner à une vie normale. Beaucoup d’entre eux vivent encore dans des conditions précaires. D’autres souffrent d’angoisses ou de dépression. Ils semblent avoir perdu l’espoir. Nous essayons de les accompagner sur leur chemin de vie pour qu’ils puissent retrouver de la confiance et de l’espoir dans l’avenir. C’est là le chemin du pardon."

    Il faudra bien s’interroger un jour sur la portée d’une telle position auprès de l’épiscopat français, pourtant lui aussi confronté à un modèle énergétique monolithique et peu sensible à la critique.

    Occasion aussi de lire la lettre publié par ce même évêque à l’occasion du troisième anniversaire de cette sinistre catastrophe. 

    Chers amis,

    Trois années ont passé depuis qu’un gigantesque tremblement de terre, suivi d’un tsunami, ont frappé la zone de Tōhoku au Japon, détruisant et bouleversant la vie d’énormément de personnes dans le pays. Plus de dix-sept mille vies ont ainsi été perdues. Après la catastrophe, au milieu des séquelles chaotiques de cette totale dévastation de la vie courante, nous avons commencé à croire en un possible rétablissement. Nous pensions alors, compte tenu de la force économique et de l’avancement technologique du Japon, que trois ans seraient plus que suffisants pour que la zone frappée par le désastre retourne à la normale.

    Il n’en est pas ainsi. Pour plus de 270 000 personnes, il n’est toujours pas possible de rentrer chez soi. Presque autant vivent encore dans des abris temporaires. Et pour ce qui est des centrales nucléaires de Fukushima, personne ne sait réellement ce qui se passe à l’intérieur de ces centrales endommagées, même si le premier ministre a déjà fait des déclarations, à l’occasion de rassemblements internationaux, comme quoi la situation serait sous contrôle. La zone frappée par le désastre fait partie du Diocèse Catholique de Sendai et Caritas Japon a soutenu les efforts de secours de ce diocèse. Des communautés entières de l’Église Catholique du Japon ont travaillé ensemble pour aider le diocèse de Sendai. Récemment en février, nous autres, Évêques Catholiques du Japon, avons renouvelé notre résolution de continuer les efforts pour mobiliser les communautés Catholiques du Japon dans leur ensemble pour encore 3 ans. Dans notre pays, l’Église Catholique s’est engagée à accompagner les personnes de la zone frappée par la catastrophe aussi longtemps qu’elles auront besoin de nous. Nous avons donc encore besoin de soutien et de prières.

    Je voudrais profiter de l’occasion pour tous vous remercier, vous, nos amis au sein de la famille Caritas, pour votre généreux soutien et vos prières pour le Japon. Nous sommes infiniment reconnaissants pour vos gestes de solidarité. Comme je le mentionnais ci-dessus, tout en vous remerciant tous du fond du cœur, je suis aussi dans l’obligation de renouveler notre appel à l’aide afin d’être aux côtés de toutes ces personnes des zone sinistrées qui n’arrivent pas à retrouver foi en l’avenir et qui vivent dans l’obscurité du désespoir et de la perte. Mille mercis pour votre générosité, et que Dieu vous bénisse tous.

    Mgr l’Évêque Isao Kikuchi, S.V.D.
    Président de Caritas Japon

    DL
    Source:Vatican Insider /  Eglises d’Asie, le 6 juin 2014 et http://ecologyandchurches.wordpress.com

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  • Homélie de la fête du Saint Sacrement

    Abbé Jean Compazieu

    Le Pain de Vie

     

     

    Textes bibliques : Lire

    Chaque année, la fête du Saint Sacrement nous permet de redécouvrir des vérités importantes sur l’Eucharistie. Cette fête date du treizième siècle. A l’époque, certains pensaient que la présence de Jésus s’arrêtait à la fin de la messe. L’Eglise a fermement réagi contre cette affirmation. C’est ainsi qu’ont été instaurées des processions au Saint Sacrement et des temps d’adoration à l’église. La présence de Jésus dans l’Eucharistie fait partie de notre foi.

     Tous les dimanches, nous nous réunissons pour célébrer l’Eucharistie. Ce mystère est si riche que l’Eglise nous le présente comme la source, le centre et le sommet de toute vie chrétienne. Jésus a voulu nous laisser sa présence sous la forme d’un repas. Il nous invite à nous nourrir de cette présence. L’Eucharistie est la nourriture essentielle de notre vie. Le Curé d’Ars disait : « Vous n’en êtes pas dignes mais vous en avez besoin. »

    La première lecture nous adresse un appel pressant : « Souviens-toi ! » C’est une manière de montrer au peuple l’importance des racines. Il ne les voit pas mais il ne vit que par elles : Souviens-toi… N’oublie pas… Ne te coupe pas de tes racines… Tu as connu des moments difficiles au cours de ta traversée du désert… tu as souffert de la pauvreté, de la faim, de la soif… Dieu ne t’a pas abandonné. Il t’a donné la manne. C’était une nourriture inconnue jusque là. Sans l’intervention de Dieu, tu serais mort.

    Quand le peuple se nourrit de la manne, il reconnaît que cette nourriture vient de Dieu. Il a tout à recevoir de son créateur. Nous aussi, nous reconnaissons que nous dépendons de lui. C’est important car c’est le seul moyen de ne pas devenir esclave d’un autre. A moment d’affronter l’idolâtrie du monde païen, il nous est bon de réentendre l’appel du Seigneur : « Souviens-toi… » N’oublie pas tes racines chrétiennes… N’oublie jamais de te nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie.

    Dans la deuxième lecture, saint Paul rappelle aux chrétiens que l’Eucharistie est le pain de l’unité : « puisqu’il n’y a qu’un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps car nous avons tous part à un seul pain. » L’Eucharistie existe pour nous rapprocher les uns des autres, pour faire de nous un seul corps, le Corps du Christ… Cette unité à laquelle nous sommes appelés est fondée sur la communion au Christ. C’est lui qui nous rassemble et nous unit. C’est sa vie donnée à chacun qui fait notre unité.

    Il nous appartient d’en tirer les conséquences concrètes : nous affirmons que nous sommes unis dans le Christ ; mais si nous passons nos journées sans nous saluer, sans nous regarder, sans nous parler et surtout sans nous entraider, il y a là un contresens. Certains ne se gênent pas pour le dire : aller à la messe et critiquer les autres à la sortie, c’est un scandale. L’Eucharistie exige plus qu’une vague unité spirituelle : Il faut aussi que les solitudes soient brisées et que chacun fasse vraiment l’effort d’aller à la rencontre des autres. Nous ne pouvons pas dire que nous aimons Dieu si nous n’aimons pas notre prochain. On ne mange pas vraiment l’Eucharistie quand on reste indifférent à ceux qui sont à la même table que nous.

    Dans  l’Evangile, nous avons entendu un extrait du discours de Jésus sur le Pain de Vie : « Moi je suis le Pain vivant qui est descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » Ces paroles ont provoqué un refus de la part des foules. Et aujourd’hui encore, l’Eucharistie pose question : comment croire à la présence de Jésus dans ce petit morceau de pain ? Mais l’apôtre Pierre est là pour nous ramener à la vérité. « A qui irions-nous, Seigneur ? Tu as les paroles de la Vie Eternelle. » C’est ce même acte de foi que nous  faisons en venant à la messe.

    Oui en ce dimanche, nous demandons au Seigneur d’entrer vraiment dans ce grand mystère. Les paroles de Jésus sont toujours celles de la Vie éternelle. La nourriture qu’il nous donne c’est son Corps et son sang. C’est lui-même, homme et Dieu qui se fait notre nourriture. Sans cette nourriture, nous ne pouvons pas vivre ; nous nous coupons de nos racines. Chaque dimanche, le Christ nous invite à sa table. Nous devons tout faire pour que l’Eucharistie soit vraiment LE grand événement de la semaine. Seuls ceux qui ont un cœur de pauvre peuvent comprendre cela.

    L’Eucharistie est un trésor extraordinaire. En ce jour, nous portons dans notre prière ceux et celles qui n’ont pas compris cela. Nous qui avons cette chance de pouvoir nous rassembler à l’église, nous rendons grâce à Dieu pour ce cadeau qu’il nous fait. C’est sa vie de ressuscité qu’il nous donne en partage dans nos Eucharisties. Nous faisons nôtre cette prière d’action de grâce :
    « Que tes œuvres sont belles,
    Que tes œuvres sont grandes !
    Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie.
    Que tes œuvres sont belles,
    Que tes œuvres sont grandes !
    Seigneur, Seigneur, tu nous combles de joie. »

    s Signes et Feu nouveau – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Paroles pour la route A (Jean-Yves Carneau) – L’intelligence des Ecritures A (Marie-Noëlle Thabut)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Je veux me fondre en Toi.

    Ô Seigneur,

     Dans la nuit du désespoir,

    Mon cœur ignorait tes bienfaits,

    Mes yeux refusaient de te voir

    Dans ta plus pure vérité.

    Et le sens échappait à ma vie ;

    L’Espérance se dérobait

    Sous mes pieds.

    Je ne comprenais pas

    Qu’il fallait me perdre en toi

    Pour mieux me retrouver

    Et retrouver mes frères.

    Désormais,

    Je veux me fondre en toi

    Pour vivre la force d’aimer

    Jusqu’à mon souffle dernier.

     

    Bruno LEROY.

    http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

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  • LETTRE A MON PÈRE

     

     Ces mots écrits avec le sang de mon âme, tu ne les liras jamais. Ils sont en quelques sortes mes confessions, mes effusions intimes et réellement vécues au fond de mon cœur. Tu n’auras jamais connaissance de cette missive. A quoi bon, puisque tu lis en moi comme un livre ouvert aux brises de la vie.

     Je tenais simplement à t’écrire quelques mots face au combat intime que tu mènes comme un vaillant soldat. Mais, si tu veux bien retournons sur nos pas, vers ce que nous appelons le passé.

     A l’époque, nous ne prenions pas conscience mes frères et moi des blessures qui suintaient en toi, tant nous étions préoccupées par notre devenir face à l’inéluctable. Je veux parler de la mort de Maman à 52 ans. Cette absence dont tu portais seul le poids de la douleur. J’étais adolescent pris dans mon histoire à vouloir construire absolument pour ceux et celles qui criaient misère dans ce monde arrogant. Je ne voyais pas les plaies purulentes qui brisaient ma Famille comme les chevaux de la mer venant se fracasser sur les rochers.

     Et toi, Papa tu te reconstruisais aussi dans cette solitude froide et indifférente. Tu ne disais jamais rien…Parfois tu soupirais quand nous dépassions les frontières admissibles. Il fallait bien que jeunesse se passe. Mais, il me souvient, que tu étais surpris par mes choix de devenir prêtre ou éducateur et même les deux de préférence. Tu m’accompagnais au Séminaire sans mot dire avec cependant un immense respect. Tu compris instinctivement que j’avais désormais deux pères dont un qui ne te ferait pas d’ombre. Il t’aimait et t’aime toujours autant qu’il m’aime. Tu étais présent dans mes moindres avancées. Lorsque je décidais de devenir éducateur. Tu acquiesças d’un hochement de tête. Puis, la peine de la disparition de Maman s’estompa progressivement pour devenir une étoile scintillante dans le ciel.

     Tu avais vocation de nous élever. Et je puis affirmer que cette tâche ne fut guère aisée avec nos personnalités tranchantes, souvent. Mais, tu réussis à nous élever si haut que nos pieds sont ancrés dans la terre ferme de l’existence. Tu nous as inoculé ta force sereine.

     Maintenant, tu es au crépuscule de tes jours avec ce terrible cancer que tu combats en l’accueillant comme une évidence. Depuis ta radiothérapie, il semble figé dans son évolution. Tant mieux ! Ta présence solaire est indispensable à notre vie.

     Souvent, je me dis que prononcer «  je t’aime » est une contraction de trois petits mots sans grande consistance. Bien-sûr, je t’aime mais cela se confond avec une profonde admiration.

     Tu as fait de tes Fils ce qu’ils devaient être. Ce qu’ils désiraient devenir au départ et ce qu’ils sont devenus à l’arrivée. Il te fallut parfois travailler jours et nuits pour parvenir à boucler les fins de mois. A cette époque, nous n’avions pas le sens des remerciements.

     Aujourd’hui, Papa tu es les racines de notre individualité. Grâce à tes comportements sans discours moralisateurs nous savons quel chemin prendre lorsque le chagrin nous prend.

     Ah ! si tous les enfants du Monde pouvaient ne serait-ce que te connaître un peu, combien leur regard serait illuminé. Mais à chacun son père, à chacun son soleil et sa lumière.

     Papa, tu coules en nos veines comme un poème tendre et romantique.

    Nous sommes indépendants tout en affirmant nos convictions, comme tu l’es.

     Pour tant de Bonheur grappillé aux moments onctueux des jours. Pour tant de combats menés comme une force de vivre au-delà de tout. Pour tant d’échecs où tu nous as appris à nous relever sans jamais baisser les bras. Pour cette Joie que tu véhicules en nous comme une brûlante tendresse. Je te souhaite une Fête des Pères à la hauteur de ce que tu représentes pour moi et mes frères.

    Dans cette lettre, j’ai parlé de moi, de nous non par égoïsme mais simplement parce que nous sommes les fruits que tu as choyés pour qu’ils s’épanouissent dans ton jardin secret.

     HEUREUSE FÊTE DES PÈRES DE LA PART DE TON FILS QUI T’ADMIRE TRÈS FORT !!!

     Bruno LEROY

    http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Mots et symboles de la Bible : Circoncision

    Audio - Mots et symboles de la Bible : Circoncision(image wikipedia) Lors de l’exil à Babylone (VIe siècle avant notre ère) la circoncision devint un rite sacré marquant l’appartenance au peuple élu. Les Hébreux vivaient alors au milieu de peuples qui ne pratiquaient pas la circoncision. Cette intervention marquait donc leur différence et leur appartenance à la nation juive. Le sens de cette pratique était alors expliqué par le récit de l’alliance entre Abraham et Dieu (Genèse 17,10). La circoncision devint le signe de cette alliance.

    audioCapsule audio : 5:00 min.

    Série « Mots et symboles de la Bible » produite par SOCABI et diffusée sur les ondes de Radio Ville-Marie (Montréal). Première diffusion le 5 janvier 2014 • Réalisation et animation : Sébastien Doane • Technicien : Daniel Fortin • Indicatif musical : Scheherazade de Olive Music (Premiumbeat).

    Sébastien Doane, bibliste, est l'auteur de Lexique sympathique de la Bible (Novalis, 2013) dont la série s'inspire.

    Index des balados de la série Mots et symboles de la Bible »

    * Le téléchargement est autorisé pour un usage privé seulement. Pour tout autre usage, veuillez nous contacter.

    source www.interbible.org

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