• Pourquoi avez-vous peur...

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  • TRANSMUER LA SOUFFRANCE

     

     

    Qui cherche la vérité de l’homme doit

    s’emparer de sa douleur,

    par un prodige de compassion,

    et qu’importe d’en connaître ou non

    la force impure.

                            Georges Bernanos

      Arbre automne2

     

    Sous l’effet du malheur et de la souffrance, d’une injustice ou d’un affront subis, la violence éclate presque toujours en nous. Cette attitude peut paraître légitime, justifiable, il est en effet « naturel », très humain, de se révolter et d’exiger réparation lorsqu’on est victime d’injustices flagrantes, d’outrages, de calomnies ou de trahison, de vol ou encore d’agression physique. Victime de la méchanceté des autres, victime du mal. Mais le malheur qui s’abat sur nous peut également être dû à la maladie, à un accident, à des catastrophes dites naturelles. La liste des désastres est sans limite.

    Il est rare que le malheur purifie, ennoblisse, sanctifie les êtres. Si aucune réparation n’est obtenue, aucune consolation dispensée, le sentiment d’injustice s’accroît, s’exaspère jusqu’à devenir désir de vengeance, obsession de vengeance même. Le malheur, en nous dépouillant de tout, en nous privant de tout appui, de tout repère, nous laisse nus et infiniment vulnérables. Il nous confronte à notre vide intérieur et cette découverte nous donne vertige. « Le malheur contraint à reconnaître comme réel ce qu’on ne croit pas possible »[1] Nous tombons sous le joug d’une réalité absolument contraire à nos désirs, à nos rêves, à notre volonté ; une réalité qui bafoue nos valeurs et met en grand péril notre conscience et notre foi si nous sommes croyants.

    Faute de remède, nous choisissons le désespoir, nous projetons hors de nous la souffrance qui nous est imposée, nous la transformons en violence, nous transférons notre malheur sur les autres dans une tentative de libération. Mais peut-on échapper aux ténèbres en répandant la nuit autour de soi ? Peut-on échapper à la pesanteur en chargeant les autres de nos maux ? Non, nous nous y engluons davantage, nous sommes victimes d’une illusion car, tout vide non accepté produit de la haine, de l’amertume, de la rancune. Le mal qu’on imagine et qu’on souhaite à ce qu’on hait, ne rétablit pas l’équilibre.

    Que faire alors de notre misère mise à vif par le malheur si nous refusons l’exutoire de la violence et sa panoplie de représailles ?

    Refouler ou recouvrir la violence n’est pas une solution car alors, elle nous ronge de l’intérieur, en secret. Même si son champ d’action est restreint, son poison demeure mortel car elle entraîne inévitablement une dégradation tant physique que psychique qui finit par pétrifier la victime dans son malheur.

    Renoncer en toute lucidité et d’une manière réfléchie à la violence, à la revanche, à la recherche éperdue d’un bouc émissaire ? Cela demande une grande lucidité  sur nous-mêmes, une capacité d’évaluer notre propre capacité de violence et de nuisance car, même lorsqu’on se veut pacifiste, il est impossible de ne pas éprouver des flambées de colère ou de vindicte dès que l’on est victime ou même témoin impuissant d’un excès de souffrance. Ce choc de retour est inévitable et il nous confronte à notre fragilité, à notre misère et à notre difficulté pour essayer d’en contenir la force d’impact.

    En arriver à renier l’idée même de Dieu comme s’il était responsable de nos maux ?

    Une autre voie nous est offerte. Quand on parvient à contempler l’étendue de son propre malheur de victime sans auto-apitoiement, sans rancune ni fureur, sans maudire les hommes et Dieu, on peut alors s’acheminer vers ces terres intérieures dont, avant l’irruption du malheur, on ne soupçonnait pas la présence en nous et l’ampleur extraordinaire. Des terres célestes, nues et arides mais luminescentes. En ces lieux, la violence peut être métamorphosée en souffrance pure, et la souffrance transmuée en lumière.

    Tel est l’envers de la souffrance. Tel est son retournement, son renversement qui nous fait saisir le mal par le revers pour mieux le rejeter, pour passer du ressentiment ou de la haine, à la purification du cœur, pour transfigurer « l’ici-bas en Ici-Haut. »

    La profondeur, l’excès même de ta douleur te donnent la mesure exacte des possibilités de joie et de Résurrection qui dorment en toi. Beati qui lugetis. Le pire mal n’est pas la souffrance, mais l’insensibilité. Les larmes sont une promesse. Dieu brise les cœurs qu’Il veut emplir, les autres, Il les endurcit.

    Bienheureux ceux qui souffrent et qui savent se plaindre, car ils seront consolés par les hommes. Mais plus heureux encore ceux qui souffrent en vérité et en silence, car ils finiront par être consolés par Dieu. » (Gustave Thibon, Le Pain de chaque jour. Monaco, 1945, p. 76)

    Dans son très beau Traité des larmes, Catherine Chalier demande : « De quelle vérité sur la chair humaine l’eau des larmes, issue du plus invisible en elle, est-elle donc l’annonciatrice ? […] Les larmes libéreraient les étincelles de lumière captives de la matérialité. Elles feraient découvrir un puits d’eau vive là où, sous l’effet de la vilence et de la peur, l’œil ne percevait plus qu’un puits à jamais comblé. […] Les larmes seraient le signe, sur le visage humain, d’un éveil au plus haut secret qui habite chacun. »[2]

     

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

     

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    [1] S. Weil, La Pesanteur et la grâce, Plon, 1988, p. 97.

    [2] C. Chalier, Traité des larmes. Fragilité de Dieu, fragilité de l’âme, Albin Michel, 2003, p. 16, 47.


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  •   Qui est le fils de l'homme...

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  • Tu peux me purifier...

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  • BÉNÉVOLAT ET GRATUITÉ

     

     

    gratuite.jpg Le bénévolat.


    Selon la définition habituelle, le bénévole est celui qui s’engage librement pour mener à bien une action non salariée, non soumise à obligation contractuelle en dehors de son temps professionnel et/ou familial ». Le bénévole est aussi un « bienveillant ». Le mot signifie également « quelqu’un de bonne volonté ». Cela veut dire que, si un bénévole est quelqu’un qui donne gratuitement de son temps, il ne faut pas oublier que les personnes qui exercent encore une activité professionnelle, peuvent aussi être de bonne volonté. Le bénévolat est donc un don de temps librement consenti et gratuit. Mais jusqu’où va la gratuité ?

    La gratuité.


    La gratuité est souvent suspecte. Il est fréquent d’entendre : « Ce qui est gratuit ne vaut rien ». Mais alors, si ce qui est gratuit ne vaut rien, que devient le don de Dieu ? En fait, le sens de la gratuité échappe à tous ceux qui n’ont pas compris ce qu’est la grâce et surtout qu’ils en ont besoin.

    Le don gratuit de Dieu.


    Le don de Dieu est au-dessus de tout don. Grâce qui nous révèle le Bien que Dieu est. Don gratuit ne pouvant se mesurer. Don surabondant et sans retour, jamais repris. En nous ouvrant au don de Dieu, nous le laissons nous recréer spirituellement. S’annonce alors pour nous le chemin de l’amour.

    Lorsque Dieu nous prend dans ses mains, il n’a d’yeux que pour nous, nous sommes son œuvre, unique, et de ses mains il va donner forme et vie à notre terre et en faire émerger toute sa beauté. C’est par ce don gratuit de Dieu, par le contact de ses mains, que la rencontre personnelle entre Lui et sa créature s’établit et qu’une libre réciprocité d’amour s’instaure.

    C’est parce que nous méprisons la grâce divine et le don gratuit de la vie que nous perdons la foi. A l’écoute de la grâce, la bonté de Dieu pour l’homme qu’il comble de ses dons, nous apparaît.

    « C’est par grâce que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie. Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres, que Dieu a préparées d’avance, afin que nous les pratiquions. » (Ep. 2. 8-10)

     

    Dieu, le plus grand bénévole pour l’homme.


    S-G-T-coucher de soleil +á la Rocca-1 - AssiseDieu veut le bonheur de l’homme. Il n’est pas un concurrent de l’homme. Dieu  n’est pas égoïste, tout en Lui est bonté. Il est Celui qui donne et qui fait du bien dans toute son œuvre et dans l’homme en particulier. C’est par les dons que Dieu a mis en nous que nous pouvons coopérer étroitement au mouvement de l’Esprit Saint. Par eux, par tous ces charismes, nous apprenons à fortifier notre « homme intérieur », à louer Dieu et à rendre grâce. Nous Le glorifions en nous mettant, de sa part, au service des autres et apprenons à devenir témoins de son amour par le don de nous-mêmes. Mus par la reconnaissance et l’émerveillement, nous savons que tous ces dons, tous ces dynamismes dont il nous comble, lui appartiennent en propre.

    Ainsi, le don de Dieu, parce qu’il est totalement gratuit, nous révèle inévitablement la démesure de nos sentiments et de nos attentes. Il nous révèle parfois, si nous osons porter un regard honnête sur notre situation personnelle, notre propre attente derrière l’acte posé, aussi utile et louable soit-il.

    Au décès de son mari, une amie s’est engagée dans différentes associations. Avec le recul, elle a reconnu que cela lui a permis d’échapper à la solitude et de se prouver qu’elle pouvait encore être utile à quelqu’un. Elle a éprouvé que, dans ce qu’elle donnait aux autres, elle recevait cent fois plus. Sans ce don aux autres, que seraient ses journées ?

     

    L’esprit de gratuité au cœur de notre vie.


    « Celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l’esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l’homme lui-même n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. » (Marc 10, 43-45)

    Le seul moyen pour nous d’oser la gratuité, est de rencontrer Celui qui a tout donné pour nous, jusqu’à sa vie. Jésus ne revendique rien, il se retire, il se donne, il donne, par amour. Dans un même mouvement, il se tourne toujours vers le Père et vers les autres.

     

    Bénévoles à la suite du Christ.


    A l’exemple du Christ, la personne bénévole s’attache à aimer le prochain, gratuitement, pour lui-même. Aimer, c’est être attentif à l’autre, ouvert aux besoins de l’autre.  « Il n’y a pas de plus grand amour que de déposer sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 16, 13), et même pour ceux qu’on aime moins ! Déjà, humainement, l’homme ne s’épanouit pleinement qu’en se donnant car, comme nous l’avons exprimé dans notre exemple, en se donnant, on reçoit plus que ce qu’on donne. Mais lorsque nous éprouvons réellement du bonheur en nous donnant, librement et sans contrainte, sans rien attendre en retour, nous sommes vraiment heureux, heureux du don de Dieu en nous, heureux de la grâce agissante en nous, heureux de cette communion intime et profonde avec le Christ.

     

    Réhabiliter la charité de cœur et la gratuité.


    Ecoutons Isaïe, même si ces paroles peuvent nous paraître trop sévères :

    benevolat- charité« Ils suivent tous  leur propre chemin, chacun, jusqu’au dernier, cherchant son intérêt » (Isaïe 56.11)

    Par la voie du prophète Isaïe, Dieu parle ici des chefs du peuple, hélas tous infidèles, bergers plus prompts à se nourrir aux dépens de leurs brebis qu’à les soigner et les nourrir. Les choses ont-elles changé ? Très rares de nos jours sont ceux dont les motivations ne sont pas dictées plus ou moins par l’intérêt. Le raisonnement varie d’ailleurs presque toujours en fonction de cet intérêt. Si bien que, lorsque la manière de penser et d’agir d’une personne ne dépend ni de ses profits, ni de la perte de ses biens, c’est la stupéfaction, l’incompréhension ou même, la suspicion.

    Il serait souhaitable que la gratuité soit rétablie et qu’elle se manifeste par une charité de cœur. A la question du jeune homme qui demande à Jésus « Qui est mon prochain ? », le Seigneur répond en inversant la question : « De qui es-tu le prochain ? De qui te fais-tu proche ? Le prochain doit être aimé pour lui-même, même s’il n’est pas aimable à nos yeux. C’est non seulement aimer Dieu dans le prochain mais aussi aimer l’homme en lui-même, en trouvant dans l’amour de Dieu pour l’homme son modèle et son fondement.

     

    Faire la charité a un sens concret pour les disciples du Christ. Mais il faudrait en effacer toutes les caricatures et contrefaçons. La charité n’est pas un passe-temps, ni un dépannage dans l’urgence sans se soucier de remonter aux causes. Ni un brevet de bonne conscience qui transforme les uns en bienfaiteurs et les autres en assistés. Selon le mot d’Emmanuel Mounier, l’homme a besoin d’éprouver l’amour « à bout portant ». La charité, la gratuité, ce sont des gestes concrets, souvent simples, humbles et discrets, selon les appels qui nous sont faits et selon les besoins que nous pouvons discerner.[1]


    D’après Matthieu (25, 31-46) nous ne serons pas jugés sur nos bonnes intentions, mais sur ce que nous aurons fait pour nos frères et sœurs en humanité, en particulier pour les plus démunis. C’est sur l’amour que nous serons jugés : un amour concret qui consiste à partager avec les plus pauvres, un amour qui humanise et évangélise car il vient du Christ.

    Pour cela nous devons apprendre à quitter en nous « celui » qui veut prendre et posséder par lui-même ce que Dieu veut donner c’est-à-dire ne plus accaparer, posséder, revendiquer nos droits mais plutôt accueillir simplement ce qui nous est donné par Dieu dans son temps, dans sa grâce, gratuitement, et accueillir l’Essentiel. Alors, si nous vivons cette limpidité et si nous nous débarrassons des scories qui nous encombrent, nous vivrons la charité fraternelle que Jésus instaure par sa venue parmi les hommes car ce n’est qu’en passant de l’homme prédateur à l’homme aimant que nous pouvons entrer dans la charité de cœur et l’esprit de gratuité.

    -          Appliquons-nous à regarder le monde avec un esprit de gratuité et non d’avidité

    -          Prenons de la distance avec nous-mêmes afin de pratiquer l’écoute du cœur. Elle nous exercera à l’amour, au retrait, au don de soi et à la gratuité.

    -          Goûtons l’expérience du retrait, de la gratuité et de la docilité amoureuse en nous abandonnant silencieusement à Lui pour qu’Il nous parle du mystère de l’amour et qu’Il le vive en nous.

    -          Ne nous arrêtons pas par esprit de vaine gloire ou de peur du regard de l’autre, à l’incompréhension ou à la critique, au jugement ou la médisance, ni à la dévalorisation bref, à tout ce qui peut faire obstacle au don de nous-mêmes gratuitement ou à la gratuité de certains de nos actes, posés pour le Christ. Osons l’amour gratuit du Christ.

    Vous connaissez, en effet, la libéralité de notre Seigneur Jésus-Christ, qui pour vous s’est fait pauvre, de riche qu’il était, afin de vous enrichir par sa pauvreté ». (2 Corinthiens 8.9)

     

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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    [1] D’après un article du Père Victor Kempf, msc


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  •   Faire la volonté du Père...

     

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  •   Le temps est venu pour Élisabeth..

     

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  • NE JAMAIS DESESPERER

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     L’image que nous avons de nous-mêmes ou que nous voulons donner de nous-mêmes n’est pas celle que nous contenons. Il y a plus en nous que nous ne le savons. Le sens que nous avons de nous-mêmes n’est pas le sens ultime. La graine ne sait pas ce qu’elle contient et quand elle est dans la terre, elle ne peut pas imaginer la forme qu’elle va prendre au-dessus de la terre. Ainsi, l’homme ne peut imaginer la Résurrection.

    Comment échapper au désespoir ? En refusant de désespérer !

    -         Croire quand même.

    C’est parfois difficile car notre foi peut être mise à rude épreuve, il y a tant de choses que nous ne comprenons pas. « Qu’ai-je fait pour être ainsi frappé ? » Dieu peut aussi paraître lointain, indifférent, voire inhumain. Dieu peut-il être inhumain ? Seule notre incompréhension peut permettre de poser une telle question car Dieu nous aime d’un amour parfait, d’une perfection que nul homme ne peut atteindre ici-bas.

    Le silence de Dieu peut nous paraître cruel, cependant il ne signifie pas une absence mais plutôt un retrait pour nous permettre un nécessaire retournement en toute liberté. C’est ainsi qu’il permet à sa créature de grandir en amour.

    Le désespoir s’accompagne souvent du doute et le doute entretient le désespoir. Si le doute peut nous entraîner dans une profondeur abyssale, la foi en Dieu peut nous en sortir. Nous avons intérêt à ne pas occulter le doute et à le nommer. Le vivre va nous aider à creuser en nous-mêmes, à nous questionner et à obtenir des réponses. Il va aussi aiguiser notre désir et nous permettre d’expérimenter la force de la présence là où nous ne l’attendons peut-être pas.

    -         Espérer quand même.

    Ne jamais désespérer, ni de soi-même ni de la situation dans laquelle nous sommes. Savoir que Dieu n’a jamais dit son dernier mot. Ainsi, « même si le couteau est placé sous le cou, personne ne doit désespérer » Quand l’espérance est enracinée dans la foi, dans la confiance et dans l’amour, elle peut se manifester et soulever de son dynamisme la vie de l’homme.

    Nous pouvons alors nous laisser renouveler, transformer. Nous osons nous adresser à Dieu en l’appelant « Notre Père » et apprenons simplement à faire usage de la grâce que nous avons reçue au Baptême. Dès lors, nous pouvons inventer, réinventer nos réponses, courir, marcher, être mobiles, avoir une légèreté d’être.

    Refuser le désespoir, croire, espérer, nécessite de fuir les honneurs. L’humilité devient notre objectif final. En hébreu, le mot « honneur » et « lourdeur », c’est le même mot. Un homme qui est honoré, est lourd. Quand on est lourd, quand on s’est enfermé dans la lourdeur de soi, on n’avance plus. Nous devons sortir de ce « gros plein d’être », sortir de l’image de soi que nous renvoient les autres, véritable piège qui nous coupe de cette légèreté d’être et entrave le mouvement. Véritable piège qui nous entraîne inexorablement vers le « vieillissement ». Souvenons-nous d’Abraham, l’humble. A son âge, il est « léger » !

    -         Aimer quand même.

    Aimer, peut-être est-ce plus difficile encore. Aimer quand même, c’est se souvenir que Dieu a pris l’initiative d’un dialogue d’amour avec les hommes. Au nom de cet amour il les engage et leur apprend à s’aimer les uns les autres. Aimer quand même, n’est-ce pas alors, dans un mouvement d’abandon, dire tout simplement : « Pour toi, Seigneur, et non pour moi. Avec toi, Seigneur, et non sans toi ». Il ne s’agit pas  d’aliéner ni d’appauvrir notre liberté, bien au contraire, mais plutôt de s’ouvrir aux manifestations de la grâce et de participer librement au vouloir divin.

    Aimer, n’est-ce pas en fin de compte se détourner de soi-même, abandonner toute crispation, mourir à tout ce qui risque de faire obstacle à notre relation, c’est-à-dire toute la partie déviante de notre nature, pour coopérer librement à l’action divine ? N’est-ce pas déposer toutes nos résistances, rechercher la vérité et porter témoignage à Celui-là seul qui est l’Amour ?

     

    L’acte de déposition nous permet de ne pas nous laisser emporter par le désespoir. Acte de foi et d’espérance, il nous ramène en permanence vers l’essentielle humilité. Au cœur de ce face à face, dans cette croissance spirituelle, nous retrouvons peu à peu, notre légèreté originelle et apprenons à aimer en vérité, nous apprenons à aimer de l’amour du Christ. Nous croyons en la Résurrection.

    « Espère en Dieu et, d’une manière ou d’une autre, il agira. Dans son amour de l’homme, à travers l’espérance, il ouvrira une autre voie que tu ignores, pour sauver ton âme captive. Seulement ne néglige pas celui qui peut te guérir ». (Pierre Damascène)

    Suzanne Giuseppi Testut  -  ofs

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