• Noël mouvementé pour Benoît XVI



    Marquée par une bousculade qui aurait pu avoir des conséquences tragiques, la nuit de Noël a permis au pape d’appeler les catholiques à « se réveiller ». Et le matin de Noël, avant sa bénédiction urbi et orbi, il a expliqué aux baptisés du monde entier en quoi ils forment, d’hier à aujourd’hui, en Eglise, un « nous » appelé à transformer le monde

     

     

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    Benoît XVI célébrant la messe de la nuit de Noël, vendredi 24 décembre en la basilique Saint-Pierre de Rome (Photo : AFP/PINTO).

    Il y eut un moment de flottement et d’émotion inquiète, ce jeudi soir 24 décembre, à la basilique Saint-Pierre. Alors que le pape entamait la remontée de la nef de la basilique, à 22 heures pile, pour célébrer la messe de la nuit de Noël, Susana Maiolo, 25 ans, a voulu s’approcher de lui, et lui a saisi le col, provoquant
    une bousculade.

    Un grand silence suivi d’un brouhaha s’est alors emparé de l’assistance. La basilique était archi-comble. Dans cette bousculade, le pape a perdu l'équilibre, est tombé, puis s'est remis debout sans difficultés.

    Tel ne fut pas le cas du cardinal Roger Etchegaray, ancien président du conseil pontifical Justice et Paix. Après être tombé, le cardinal français a dû être emporté sur une civière à la polyclinique Gemelli. Quittant la basilique, il avait toute sa connaissance. Les médecins ont diagnostiqué, peu après, une fracture du col du fémur. Le cardinal est âgé de 87 ans. Susana Maiolo, elle, a été appréhendée par la Gendarmerie vaticane. Elle manifestait des signes de déséquilibre psychique.

    Il fallait faire la queue place Saint-Pierre

    La soirée a commencé à 18h, lorsque le pape Benoît XVI a allumé la lumière de la paix à la fenêtre de son bureau, qui donne place Saint-Pierre, après l'illumination de la crèche au pied de l'obélisque. L'enfant Jésus n’a été placé dans la crèche qu'à l'issue de la messe, vers 23h45.

    Dès 21 heures, il fallait faire la queue sur la place Saint-Pierre, noyée d’une douce bruine quasi printanière, pour accéder à la basilique. Depuis trois mois, tous les billets disponibles avaient été distribués. A l’intérieur, le protocole fait alterner calottes rouges des cardinaux, violettes des prélats de tous rangs, et les queues-de-pies des membres du corps diplomatiques, dont les épouses portent mantille.

    Sur la place, au pied de l’obélisque, l’immense crèche (300 m²) est dévoilée. Elle met en scène de façon réaliste, outre la Nativité, divers épisodes évangéliques extraits de Matthieu et de Luc.

    Le monde entier est présent, attentif et recueilli

    Lorsque Benoît XVI gravit, d’un pas allègre en dépit de l’émotion soulevée par la bousculade précédente, les degrés de l’autel pontifical, les regards se portent sur la Vierge à l’enfant italienne en bois sculpté du XIVe, placée devant le pilier gauche du baldaquin de la Confession depuis les premières Vêpres de l’Avent. Les responsables des liturgies pontificales ont voulu marquer ainsi l’aspect marial des temps de l’Avent et de Noël.

    Une grande partie de la célébration se déroulera en latin. Les cérémoniaires du pape précisent qu’il s’agit de « la langue de l’Eglise, en laquelle se retrouve l’unité et la catholicité, au-delà de la diversité des origines de chacun ». Cette diversité est palpable dans l’assemblée : le monde entier est présent, attentif et recueilli.

    Un moment d’allégresse a marqué le début du Gloria, lorsque toutes les cloches, à l’extérieur comme à l’intérieur de Saint-Pierre, ont sonné, signifiant la joie de tous.

    «Nous devons nous réveiller»

    L’homélie de Benoît XVI, lue avec facilité et pédagogie par le pape, semble lui être venue naturellement sous la plume, nourrie de mots simples pour dire l’essentiel de la foi des chrétiens, en cette nuit de Noël. Une vérité claire : « Le Seigneur est présent ». Celui-ci « n’est plus le Dieu lointain qui, à travers la création et au moyen de la conscience, peut de quelque façon être entrevu de loin. Il est entré dans le monde. » Si les bergers ont pu répondre au message annonçant la naissance de Jésus, c’est « parce qu’ils étaient éveillés ».

    Fidèle à son habitude, Benoît XVI en tire une conclusion pour aujourd’hui, qui jalonnera son homélie : « Nous devons nous réveiller (…). Nous devons devenir des personnes vraiment vigilantes. » C’est-à-dire ? « Se réveiller signifie sortir de cet état particulier du moi (du rêve) et entrer dans la réalité commune, dans la vérité qui, seule, nous unit tous. Les conflits dans le monde, les difficultés relationnelles proviennent du fait que nous sommes enfermés dans nos propres intérêts et dans nos opinions personnelles, dans notre minuscule monde intérieur. »

    Benoît XVI, fin musicien, file alors la métaphore : « Il y a des personnes qui disent être "religieusement privées d’oreille musicale". L’aptitude à percevoir Dieu semble presque un don qui est refusé à certains. Et en effet – notre manière de penser et d’agir, la mentalité du monde contemporain, l’éventail de nos diverses expériences sont de nature à affaiblir la sensibilité à Dieu, à nous « priver d’oreille musicale » pour Lui. Et pourtant dans toute âme est présente, de façon cachée ou ouverte, l’attente de Dieu, la capacité de le rencontrer. Pour obtenir cette vigilance, cet éveil à l’essentiel, nous voulons prier, pour nous-mêmes et pour les autres, pour ceux qui semblent être "privés d’oreille musicale" et chez qui, cependant, le désir que Dieu se manifeste est vif. »

    La lumière restera longtemps allumée chez le pape

    On retrouve là la préoccupation du pape, exprimée peu de jours auparavant devant la Curie, envers ceux qui sont indifférents à Dieu. Benoît XVI le sait : « La majorité des hommes ne considère pas comme prioritaires les affaires de Dieu, celles-ci ne nous pressent pas immédiatement. » Il revient alors aux bergers de l’Evangile : «Nous voulons apprendre d’eux à ne pas nous laisser écraser par toutes les choses urgentes de la vie quotidienne. Nous voulons apprendre d’eux la liberté intérieure de mettre au second plan les autres occupations – pour importantes qu’elles soient – pour nous approcher de Dieu, pour le laisser entrer dans notre vie et dans notre temps. Le temps consacré à Dieu et, à partir de Lui, à notre prochain, n’est jamais du temps perdu. ». Car « pour tous, il y a un chemin. »

    Même si « ce chemin dépasse nos forces ». Mais « Dieu est descendu. De nous-mêmes, nous ne pourrions pas le rejoindre. Il a parcouru la plus grande partie du chemin. Maintenant, il nous demande : Venez et voyez combien je vous aime. » En conclusion, Benoît XVI revient sur le sens essentiel de Noël : « Le signe de Dieu est son humilité. (...) Nous devenons semblables à Dieu si nous nous laissons façonner par ce signe ; si nous apprenons, nous-mêmes, l’humilité et ainsi la vraie grandeur ; si nous renonçons à la violence et ne recourrons qu’aux seules armes de la vérité et de l’amour. »

    La célébration se poursuivra sans encombres. Sur la place, devant les écrans géants, plusieurs milliers de personnes attentives y participent à leur façon. La pluie a cessé. Le pape peut rejoindre ses appartements. La lumière restera longtemps allumée au troisième étage du palais apostolique.

    Ton personnel et simple

    Le 25 décembre au matin, météo clémente sur la place Saint-Pierre. Un petit 18° baigne agréablement la colonnade du Bernin. La foule afflue, sensiblement plus nombreuse que lors d’un Noël « ordinaire ». L’épisode de turbulence qui a marqué le début de la messe de la nuit a marqué les esprits. Beaucoup sont venus manifester leur soutien à Benoît XVI. Apparaissant à la loggia centrale de la basilique Saint-Pierre, celui-ci ne porte aucune trace des événements de cette nuit.

    A nouveau,
    le message papal est marqué par un ton personnel et simple. « La liturgie de la Messe de l’Aurore nous a rappelé que, désormais, la nuit est passée, le jour est avancé ; la lumière qui émane de la grotte de Bethléem resplendit sur nous. ». Ce « nous » est au centre du message : « Ce "nous" c’est l’Église, la grande famille universelle des croyants dans le Christ, qui ont attendu avec espérance la nouvelle naissance du Sauveur et qui, aujourd’hui, célèbrent dans ce mystère l’actualité permanente de cet événement. »

    Et Benoît XVI se lance dans une ample fresque, historique et théologique : « Au début, autour de la crèche de Bethléem, ce "nous" était presque invisible aux yeux des hommes. (…) Dieu aime allumer des lumières circonscrites, pour éclairer ensuite sur un vaste rayon. La Vérité, comme l’Amour, qui en sont le contenu, s’allument là où la lumière est accueillie, se répandant ensuite en cercles concentriques, presque par contact, dans les cœurs et dans les esprits de ceux qui, s’ouvrant librement à sa splendeur, deviennent à leur tour sources de lumière. »

    L’Église, urbi et orbi

    Fidèle à sa méthode, traçant le chemin d’hier à aujourd’hui, Benoît XVI éclaire l’actualité : « Aujourd’hui aussi, à travers ceux qui vont à la rencontre de l’Enfant, Dieu allume encore des feux dans la nuit du monde pour appeler les hommes à reconnaître en Jésus le « signe » de sa présence salvatrice et libératrice et élargir le « nous » des croyants dans le Christ à l’humanité tout entière. » Il évoque la crise : « Aujourd’hui aussi, pour la famille humaine profondément marquée par une grave crise économique, mais d’abord encore morale, et par les douloureuses blessures de guerres et de conflits, sous la forme du partage et de la fidélité à l’homme, l’Église répète avec les bergers : "Allons jusqu’à Bethléem" (Lc 2, 15), là nous trouverons notre espérance. »

    De la
    Terre Sainte à l’Irak, en passant par le Sri Lanka, les Philippines, l’Afrique, le pape détaille les situations locales, appelant inlassablement au respect des droits de l’homme. Par ailleurs, « en Europe et en Amérique septentrionale, le « nous » de l’Église incite à dépasser la mentalité égoïste et techniciste, à promouvoir le bien commun et à respecter les personnes plus faibles, à commencer par celles qui ne sont pas encore nées ».

    Puis le pape précise en quelques simples mots ce qu’est l’Eglise aujourd’hui, à temps et à contre-temps : « Face à l’exode de ceux qui émigrent de leur terre et qui sont poussés au loin par la faim, par l’intolérance ou par la dégradation environnementale, l’Église est une présence qui appelle à l’accueil. En un mot, l’Église annonce partout l’Évangile du Christ malgré les persécutions, les discriminations, les attaques et l’indifférence, parfois hostile, qui – quoi qu’il en soit – lui permettent de partager le sort de son Maître et Seigneur. ».

    Sur la place, l’atmosphère est paisible. Lorsque le pape dévide les salutations en 65 langues du monde, dont le mongol, chaque groupe réagit. Manifestement, cela compte pour ces hommes et ces femmes souvent venus de loin, migrants ou touristes pour une fois confondus. La bénédiction urbi et orbi vient les nouer dans une même espérance de paix et de justice. Là seulement, une houle s’empare de la foule. Emu, le pape la contemple.
    Les cloches de Saint-Pierre sonnent à toute volée.

     

    Frédéric MOUNIER, à Rome

     

    source http://www.la-croix.com

     


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  • 15/12/2009 17:53

    Benoît XVI redéfinit le statut du diaconat permanent



    Un motu proprio publié mardi 15 décembre introduit une distinction nette entre la fonction du diacre et celle du prêtre et de l’évêque, de façon à ne pas assimiler le premier aux deux autres degrés du ministère de l’ordre

    padre-federico-lombardi.jpg Benoît XVI précise la qualification théologique du diacre, de façon à mieux la distinguer de celle du prêtre et de l’évêque. Par un
     motu proprio intitulé Omnium in mentem et diffusé mardi 15 décembre par la Salle de presse du Saint-Siège, mais daté du 26 octobre, le pape modifie l’article du Code de droit canonique (1983) concernant le sacrement de l’Ordre, dissociant la définition du diaconat de celle maintenue pour l’épiscopat et le presbytérat.

    En effet, jusqu’ici,
     le canon 1008 du Code disposait que, comme le prêtre et l’évêque, le diacre reçoit, par son ordination, les trois fonctions traditionnelles du ministère ordonné – enseignement, sanctification et gouvernement –, qu’il remplit « en la personne du Christ Chef ». Ce ne sera plus le cas pour les diacres, cette triple fonction étant désormais réservée aux prêtres et évêques.

    Ce changement est-il important ? En réalité, cette petite phrase du Code, qui définissait le diacre comme agissant lui aussi « en la personne du Christ Chef », n’était pas cohérente avec le reste de la doctrine de l’Église, aussi bien du point de vue du droit que de la théologie. Agir « en la personne du Christ Chef » se rapporte en effet à l’exercice d’une responsabilité générale de gouvernement à la tête d’une communauté. Or, Vatican II,
     en restaurant le diaconat permanent, avait investi ce ministère d’une fonction originale de service : auprès des malades et des pauvres, voire service des finances d’une paroisse ou d’un diocèse.

    Un des obstacles contre le diaconat féminin tombe

    L’objectif n’était donc pas, au moment du Concile, de lui conférer la charge pastorale qui est traditionnellement celle du prêtre. Mais il y a eu une tendance, ensuite, à assimiler jusqu’à un certain point les deux ministères, du prêtre et du diacre, au nom de l’unité du sacrement de l’ordre. La rédaction du canon 1008, en 1983, est typique de cette tendance, non sans poser des problèmes de cohérence dans la mesure où elle pouvait faire du diacre une sorte de « sous-prêtre ».

    Sans doute aussi la modification annoncée mardi 15 décembre répond-elle à une volonté du pape, en cette Année sacerdotale qu’il a suscitée, de marquer la spécificité du ministère presbytéral par rapport au diaconat. Et de ne pas laisser d’ambiguïté sur la place du prêtre dans l’Église, lui qui seul peut aujourd’hui exercer cet office du Christ « tête », pour reprendre l’expression utilisée par le droit canonique.

    Reste que, si un jour, la question de l’admission des femmes au diaconat devait être réexaminée, ce
     motu proprio viendrait changer la donne : l’un des obstacles invoqués jusqu’ici contre le diaconat féminin était le fait que le sacrement de l’ordre donne la possibilité d’agir « en la personne du Christ Chef » : l’argument, qui demeure pour le ministère presbytéral (le Christ était un homme, non une femme), ne peut désormais plus valoir pour le diaconat.

    La validité du mariage des débaptisés

    Le motu proprio Omnium in mentem introduit une seconde modification, cette fois concernant le sacrement du mariage, quant aux empêchements d’union entre un baptisé et un non-baptisé. En effet, le Code de droit canonique précisait depuis 1983 qu’un baptisé, pour qui se marier avec un non baptisé, devait ne pas avoir « quitté l’Église par un acte formel » – une apostasie, par exemple embrasser une autre religion, ou demander à être rayé des registres de catholicité – pour que son mariage soit valide.

    Or, cette clause a pu poser des problèmes techniques. Certaines personnes ont quitté formellement l’Église à un moment donné, que ce soit sous la contrainte (dans des pays où les chrétiens sont très minoritaires) ou par convenance personnelle (pour ne plus payer l’impôt ecclésiastique en Allemagne ou en Autriche), et ensuite vouloir cependant se marier à l’église.

    Le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, a ainsi évoqué sans plus de précision « toute une série de complications entraînées par cette clause dans les tribunaux ecclésiastiques ». Cette clause rendait aussi « difficile le retour des baptisés qui désiraient vivement contracter un nouveau mariage canonique après l’échec du précédent », a-t-il ajouté. Enfin, pour l’Église catholique, « nombre de ces mariages devenaient, de fait, des mariages clandestins aux yeux de l’Église ».

    En conséquence, le mariage d’un baptisé ayant épousé un non-catholique et ayant procédé à un acte formel de rupture avec l’Église, ne pourra désormais plus être déclaré
     ipso facto invalide.

     

     

    Isabelle de GAULMYN

    Source www.lacroix.com

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  • Discours de Benoît XVI à l'Ambassadeur de la République Islamique d'Iran


    Octobre  2009  - (E.S.M.) - A 11h ce matin, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en Audience S.E Monsieur Ali Akbar Naseri, Ambassadeur de la République Islamique d'Iran près le Saint-Siège, à l’occasion de la présentation des Lettres de créance.

    Le pape Benoît XVI


    Discours de Benoît XVI à l'Ambassadeur de la République Islamique d'Iran

    Le 29 octobre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - A 11h ce matin, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en Audience S.E Monsieur Ali Akbar Naseri, Ambassadeur de la République Islamique d'Iran près le Saint-Siège, à l’occasion de la présentation des Lettres de créance.
    Le Vatican publie ci-dessous le discours que le pape adressé au nouvel ambassadeur

    Monsieur l’Ambassadeur,

    Je suis heureux de vous accueillir en ce jour où vous présentez les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Islamique d’Iran près le Saint-Siège. Je vous exprime ma gratitude pour les aimables paroles que vous m’avez adressées ainsi que pour les vœux que vous m’avez transmis de la part de Son Excellence Monsieur Mahmoud Ahmadinejad, Président de la République. En retour, je vous serais reconnaissant de l’en remercier et de l’assurer de mes souhaits cordiaux pour toute la Nation.

    Votre présence ici, ce matin, manifeste l’intérêt de votre pays pour le développement de bonnes relations avec le Saint-Siège. Comme vous le savez, Monsieur l’Ambassadeur, par sa présence dans les instances internationales et ses relations bilatérales avec de nombreux pays, le Saint-Siège souhaite défendre et promouvoir la dignité de l’homme. Il veut ainsi être au service du bien de la famille humaine, en portant un intérêt particulier aux aspects éthiques, moraux et humanitaires des relations entre les peuples. Dans cette perspective, le Saint-Siège désire consolider ses relations avec la République Islamique d’Iran, et favoriser la compréhension mutuelle et la collaboration en vue du bien commun.

    L’Iran est une grande Nation qui possède d’éminentes traditions spirituelles et son peuple a une sensibilité religieuse profonde. Ceci peut être un motif d’espérance pour une ouverture croissante et une collaboration confiante avec la communauté internationale. Pour sa part, le Saint-Siège sera toujours prêt à travailler en harmonie avec ceux qui servent la cause de la paix et qui promeuvent la dignité dont le Créateur a doté tout être humain. Aujourd’hui, nous devons tous espérer et soutenir une nouvelle phase de coopération internationale, plus solidement fondée sur des principes humanitaires et sur l’aide effective à ceux qui souffrent, moins dépendante de froids calculs d’échanges et de bénéfices techniques et économiques.

    La foi dans le Dieu unique doit rapprocher tous les croyants et les inciter à travailler ensemble pour la défense et la promotion des valeurs humaines fondamentales. Parmi les droits universels, la liberté religieuse et la liberté de conscience tiennent une place fondamentale, car elles sont à la source des autres libertés. La défense d’autres droits qui naissent de la dignité des personnes et des peuples, en particulier la promotion de la protection de la vie, de la justice et de la solidarité, doivent aussi être l’objet d’une réelle collaboration. D’ailleurs, comme j’ai eu souvent l’occasion de le souligner, l’établissement de relations cordiales entre les croyants des diverses religions est une nécessité urgente de notre temps, afin de construire un monde plus humain et plus conforme au projet de Dieu sur la création. Je me réjouis donc de l’existence, depuis plusieurs années, de rencontres organisées régulièrement, conjointement par le Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux et par l’Organisation pour la Culture et les Relations islamiques, sur des thèmes d‘intérêt commun. En contribuant à rechercher ensemble ce qui est juste et vrai, de telles rencontres permettent à tous de progresser dans la connaissance réciproque et de coopérer dans la réflexion sur les grandes questions qui touchent la vie de l’humanité.

    D’autre part, les catholiques sont présents en Iran depuis les premiers siècles du christianisme et ils ont toujours été partie intégrante de la vie et de la culture de la Nation. Cette communauté est réellement iranienne et son expérience séculaire de convivialité avec les croyants musulmans est d’une grande utilité pour la promotion d’une plus grande compréhension et coopération. Le Saint-Siège a confiance que les Autorités iraniennes sauront renforcer et garantir aux chrétiens la liberté de professer leur foi et assurer à la communauté catholique les conditions essentielles pour son existence, notamment la possibilité d’avoir un personnel religieux suffisant et des facilités de déplacement dans le pays pour assurer le service religieux des fidèles. Dans cette perspective, je souhaite qu’un dialogue confiant et sincère se développe avec les institutions du pays afin d’améliorer la situation des communautés chrétiennes et de leurs activités dans le contexte de la société civile ainsi que de faire croître leur sens de l’appartenance à la vie nationale. Pour sa part, le Saint-Siège dont il est dans la nature et dans la mission de s’intéresser directement à la vie des Eglises locales, souhaite faire les efforts nécessaires pour aider la communauté catholique en Iran à maintenir vivants les signes de la présence chrétienne, dans un esprit d’entente bienveillante avec tous.

    Monsieur, l’Ambassadeur, je voudrais enfin profiter de cette heureuse occasion pour saluer chaleureusement les communautés catholiques qui vivent en Iran, ainsi que leurs Pasteurs. Le Pape demeure proche de tous les fidèles et prie pour eux afin que tout en maintenant avec persévérance leur identité propre et en restant attachés à leur terre, ils collaborent généreusement avec tous leurs compatriotes au développement de la Nation.

    Excellence, alors que débute votre mission auprès du Saint-Siège, je vous adresse mes meilleurs vœux de réussite. Je puis vous assurer qu’auprès de mes collaborateurs vous trouverez toujours compréhension et soutien pour son heureux accomplissement.

    J’invoque de grand cœur sur votre personne, sur votre famille, sur vos collaborateurs ainsi que sur tous les Iraniens, l’abondance des Bénédictions du Très-Haut.

     

    Source http://eucharistiemisericor.free.fr

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  • Les évêques explorent les «exigences durables» de l'identité catholique

    Dans un rapport présenté mardi 4 novembre aux évêques, Mgr Dagens estime qu’affirmer l’identité catholique est une manière d’accueillir et de faire vivre la tradition catholique comme une réalité dynamique

    Mgr Claude Dagens a rendu publiques mardi 4 novembre dans l'après-midi les grandes lignes du rapport élaboré par le Comité Études et Projets de la Conférence des évêques de France. Le texte d’une quarantaine de pages, intitulé ‘Indifférence religieuse, visibilité de l’Église et évangélisation’ aborde la question de l’identité catholique dans une « société sécularisée et incertaine ». Il se veut un acte de « discernement spirituel » sur la situation présente.

    Il ne s’agit pas, en effet, d’établir un tableau des réalités positives qui viendraient contrebalancer les difficultés actuelles : baisse de la pratique religieuse, pénurie de vocations, lassitude des communautés chrétiennes, affaiblissement des institutions catholiques… Pour l’évêque d’Angoulême, il faut plutôt se demander ce que Dieu veut pour l’Église dans une société qui n’est plus catholique.

    Affirmer une identité n'est pas faire preuve de nostalgie

    Loin de céder à la résignation, les auteurs du rapport évoquent le « paradoxe de l’expérience chrétienne », selon les mots de saint Paul : « La puissance de Dieu se déploie dans la faiblesse. » Il s’agit, pour l’Église, de discerner ce que le Christ attend de l’Église à travers ses épreuves. Elle doit donc plonger au cœur du mystère pascal qui la constitue et d’où elle reçoit son identité.

    Le rapport affirme ainsi avec force que l’identité chrétienne n’est pas de nature sociologique ou culturelle, mais relève d’un don de Dieu. Elle n’est donc pas une « production humaine », ne dépend pas de critères étrangers à la foi : sa source est dans le mystère pascal. Elle doit en conséquence être reçue et renouvelée sans cesse.

    Cette identité – qui s’exprime en termes de paternité, de filiation et de fraternité – inspire un style de vie qui doit « attester une authentique figure de l’existence humaine ». Affirmer une identité catholique, ce n’est donc pas faire preuve de nostalgie à l’égard d’un passé révolu, mais une manière d’accueillir et de faire vivre la Tradition catholique comme une réalité dynamique.

    L’engagement chrétien doit se renouveler à sa source

    Sans ignorer les conditions difficiles de l’Église de France, les responsables de ce rapport disent leur confiance dans la richesse de la tradition chrétienne pour faire face aux défis du temps. C’est en puisant aux ressources de sa propre tradition et en la faisant vivre, notamment en la célébrant, que l’Église s’approprie sa propre identité et peut la rendre visible extérieurement

    En parlant de « visibilité sacramentelle », les évêques veulent tenir le lien entre l’expression liturgique du mystère pascal et les gestes et signes posés en faveur de la charité. L’engagement chrétien dans le monde, pour être signifiant, doit en effet sans cesse se renouveler à sa source : le défi est d’« oser relier nos actes sociaux à cette dynamique pascale ».

    En d’autres termes, les chrétiens doivent savoir au nom de qui ils agissent et, surtout, apprendre à l’exprimer. Notamment lorsqu’ils sont appelés à travailler avec d’autres qui ne partagent pas leur foi.
    Dominique GREINER (à Lourdes)

    Source: www.la-croix.com

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  • Le Vatican reconnaît la grande importance des nouveaux moyens de communication pour l’évangélisation.
     

    Benoît XVI encourage à transformer la culture numérique par l´Évangile
    Il reçoit les participants à l´Assemblée du Conseil pour les communications sociales

    ROME, Jeudi 29 octobre 2009 (ZENIT.org) - Benoît XVI a relevé aujourd'hui le grand malentendu qui existe dans certains milieux d'Eglise qui conçoivent les moyens de communication comme de simple « moyens » en oubliant qu'ils ont façonné la culture d'aujourd'hui.

     

    Pour cette raison, le pape a invité les chrétiens à intégrer l'Evangile dans cette « nouvelle culture » « créée par la communication moderne », pour transformer « le continent numérique » par « la seule Parole qui peut sauver l'homme ».

    C'est ce que Benoît XVI a expliqué ce jeudi matin, en recevant les participants à l'Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les communications sociales. Le pape a prononcé un discours dans lequel il a analysé un passage du magistère de Jean-Paul II considéré par les experts comme l'un des sommets de la réflexion chrétienne sur la communication.


    Dans l'encyclique « 
    Redemptoris missio », publiée le 7 décembre 1990, Jean-Paul II explique en effet que l'engagement dans les médias « n'a pas pour seul but de démultiplier l'annonce. Il s'agit d'une réalité plus profonde car l'évangélisation même de la culture moderne dépend en grande partie de leur influence ».

    Il ajoutait, au numéro 37 : « Il ne suffit donc pas de les utiliser pour assurer la diffusion du message chrétien et de l'enseignement de l'Eglise, mais il faut intégrer le message dans cette «nouvelle culture» créée par les moyens de communication modernes ».

    Benoît XVI a expliqué que « avant même de naître des contenus, la culture moderne naît du fait même de l'existence de nouveaux moyens de communiquer qui utilisent de nouveaux langages, se servent de nouvelles techniques et créent de nouveaux comportements psychologiques ».


    « Tout cela constitue un défi pour l'Eglise appelée à annoncer l'Evangile aux hommes du troisième millénaire en conservant intact son contenu, mais en le rendant compréhensible aussi grâce à des instruments et des moyens conformes à la mentalité et aux cultures d'aujourd'hui ».


    Le pape a lancé un appel à tous ceux qui, dans l'Eglise, oeuvrent dans le domaine de la communication et ont une responsabilité de guide pastoral, « à savoir relever les défis que posent ces nouvelles technologies à l'évangélisation ».

    Dans une déclaration à ZENIT à l'issue de l'audience papale, Mgr Claudio Maria Celli, président du Conseil pontifical pour les communications sociales, a confirmé l'importance de cette réflexion ultérieure de Benoît XVI sur le panorama ouvert par Jean-Paul II, car il s'agit du nouveau contexte dans lequel l'Eglise est appelée à évangéliser.

    Benoît XVI a expliqué dans son discours que c'est le motif qui l'a amené à consacrer le Message pour la Journée mondiale des communications sociales de cette année au thème suivant : « Nouvelles technologies, nouvelles relations. Promouvoir une culture de respect, de dialogue, d'amitié ».


    Ce document, a-t-il ajouté, visait à encourager « les responsables des processus de communication à tous les niveaux, à promouvoir une culture du respect de la dignité et de la valeur de la personne humaine, un dialogue enraciné dans la recherche sincère de la vérité, de l'amitié non pas en tant que fin en soi mais capable de développer les dons de chacun pour les mettre au service de la communauté humaine ».

    Dans ce contexte, le pape estime que l'Eglise est appelée à exercer une « diaconie de la culture » dans le « continent numérique » d'aujourd'hui, « en en parcourant les chemins pour annoncer l'Evangile, la seule Parole qui peut sauver l'homme ».

    Benoît XVI a confié au Conseil pontifical pour les communications sociales la mission « d'approfondir chaque élément de la nouvelle culture des media, en commençant par les aspects éthiques, et de fournir un service d'orientation et de guide pour aider les Eglises particulières à saisir l'importance de la communication, qui représente désormais un point ne pouvant être exclu d'aucun programme pastoral ».


    Le pape a conclu en rappelant que « pour les croyants, la nécessaire valorisation des nouvelles technologies médiatiques doit cependant toujours être soutenue par une constante vision de foi, en sachant qu'au-delà des moyens utilisés, l'efficacité de l'annonce de l'Evangile dépend en premier lieu de l'action de l'Esprit Saint, qui guide l'Eglise et le chemin de l'humanité ».

    Jesús Colina
    Source: www.zenit.org  


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  • Mes frères et soeurs, prions pour nos frères d'Afrique
    Richard

    L’archevêque de Bukavu quitte le synode des évêques d’Afrique en raison de la violence dans son pays

     

    Le 08 octobre  2009  - (E.S.M.) - Le Vatican publie ci-dessous la Lettre des Présidents Délégués et du Secrétaire Général du Synode des Évêques à S. Exc. Mgr François Xavier MAROY RUSENGO, Archevêque de Bukavu, lu et remis à la fin de la Sixième Congrégation Générale.

    L’archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroy Rusengo

    L’archevêque de Bukavu quitte le synode des évêques d’Afrique en raison de la violence dans son pays

    Le 08 octobre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le Vatican publie ci-dessous la Lettre des Présidents Délégués et du Secrétaire Général du Synode des Évêques à S. Exc. Mgr François Xavier MAROY RUSENGO, Archevêque de Bukavu (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO), lu et remis à la fin de la Sixième Congrégation Générale.

    LETTRE DES PRÉSIDENTS DÉLÉGUÉS ET DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL À L’ARCHEVÊQUE DE BUKAVU


    Excellence,

    Les Évêques réunis dans la Deuxième Assemblée Spéciale pour l'Afrique du Synode des Évêques sous la Présidence du Saint-Père le Pape Benoît XVI ont appris qu'en son Archidiocèse de Bukavu de la République Démocratique du Congo, on enregistre des désordres incluant des paroisses incendiées, des affronts infligés à des prêtres pris en otage avec des demandes de rançon, engendrant une situation telle que maintenant vous voilà contraint de retourner parmi vos fidèles en proie aux tourments et aux périls.

    À ce propos, au nom de toute l'Assemblée nous vous exprimons notre solidarité fraternelle dans l'espoir que la réconciliation et la Bonne Nouvelle de l'Évangile, comme nous le rappelle ces jours-ci la réflexion synodale, soit accueillie comme la voie partagée par tous pour parvenir à des conditions de vie humaines fondées sur les valeurs de la justice, renforcées par le désir de la paix qui est un don de Dieu.

    Nous vous serions reconnaissants de bien vouloir transmettre nos cordiaux sentiments de solidarité religieuse à tous les membres du Peuple de Dieu qui vit et souffre dans l'Archidiocèse: les prêtres, les religieux, les religieuses, les diacres, les catéchistes, les laïcs et tous les hommes de bonne volonté.

    Dans le même temps, nous invitons les autorités civiles légitimes à faire tout leur possible pour le retour de l'ordre dans la justice, pour instaurer et garantir la paix, indispensable pour une vie normale de la chère population.
    Confiants en la miséricorde de Dieu et en l'intercession de Marie, Reine de l'Afrique et Reine de la Paix, nous vous assurons de nos prières afin que la justice et la charité permettent à son Archidiocèse, à la région des Grands Lacs et à toute l'Afrique d'obtenir des jours paisibles et une vie sereine.

    ***

    En raison de la violence persistante dans son pays, l’archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroy Rusengo, a quitté le synode des évêques d’Afrique. Il estime que c’est son devoir de retourner dans son pays.

    Après l’incendie criminel d’un établissement paroissial, vendredi dernier, d’autres paroisses sont actuellement la cible de nouvelles attaques ai Congo. Lors de la première agression, des inconnus avaient violenté les prêtres de la paroisse. Des religieux avaient en outre été enlevés et libérés contre rançon.

    Ces actions ont pour objectif, selon le prélat, de faire taire l’Eglise, "unique soutien à un peuple terrorisé, humilié, exploité et opprimé". Pour lui, la violence qui règne à l’est du pays, est causée par la lutte pour la détention des matières premières.

    De plus, à la suite de récentes attaques survenues dans l'archidiocèse de Bukavu
    (Sud-Kivu) dans la nuit du 2 au 3 octobre, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a publié un communiqué pour condamner les violences subies par les ecclésiastiques. "Ces actes abjects contre des personnes dont la vie est généreusement dévouée au service des autres appellent une vigoureuse désapprobation. Car, en portant atteinte à leur vie et aux structures de l'Église, c'est à la population elle-même que l'on s'en prend lorsque l'on sait ce que l'Église qui est à Bukavu représente et fait pour ce peuple meurtri par des violences injustes et imméritées".

    Pendant l'attaque, précisent les évêques, des hommes en uniforme ont pillé et incendié le presbytère de la paroisse de Chierano, avant d'enlever deux prêtres et un séminariste, pour la libération desquels ils ont demandé - et obtenu - le paiement d'une rançon de 5000 dollars. Une attaque similaire s'est vérifiée quelques jours plus tard, dans la nuit du 5 au 6 octobre, contre le monastère des frères maristes de Nyangezi, à 25 kilomètres au sud de Bukavu, et l'internat de l'Institut Weza, géré par les religieux. "La vie des frères et des élèves a été sérieusement mise en danger par des hommes en uniforme qui ont emporté des sommes d'argent de la communauté religieuse et de l'internat".

    Tout en condamnant fermement ces dernières attaques, la Cenco "rappelle aux autorités tant politico-administratives que policières et militaires leur grave obligation de protéger la population et ses biens. L'Église est au service de tous, elle mérite une attention spéciale de ceux qui ont pour tâche de veiller à la sécurité de la population et de ses biens".

    DECLARATION DE LA CONFERENCE EPISCOPALE NATIONALE DU
    CONGO (CENCO) SUR LES ENLEVEMENTS ET LES VIOLENCES
    FAITES AUX ECCLESIASTIQUES DANS L'ARCHIDIOCESE DE BUKAVU


    La nuit du 2 au 3 octobre 2009, des hommes en uniforme ont enlevé deux prêtres et un séminariste à la paroisse de Chierano dans l'archidiocèse de Bukavu. Ils les ont malmenés et ont emporté tous leurs objets de valeur avant d'incendier le presbytère. Après que L’on eut payé une rançon de cinq mille dollars exigée, ils ont libéré les prêtres enlevés ainsi que le séminariste.

    Alors que ce geste ignoble a créé un choc au sein de la population de Bukavu, le même scénario vient d'être reproduit la nuit du 5 au 6 octobre 2009 à Nyangezi dans la communauté religieuse des frères Maristes et à l'internat de I'Institut Weza dont ils ont la charge. La vie des frères et des élèves a été sérieusement mise en danger par des hommes en uniforme qui ont emporté des sommes d'argent de la communauté religieuse et de l’internat.

    Ces actes abjects contre des personnes dont la vie est généreusement dévouée au service des autres appellent une vigoureuse désapprobation. Car, en portant atteinte à leur vie et aux structures de l'Eglise, c'est à la population elle-même que I'on s'en prend lorsque l'on sait ce que l'Eglise qui est à Bukavu représente et fait pour ce peuple meurtri par des violences injustes et imméritées.

    La CENCO condamne énergiquement ces actes infâmes. Elle rappelle aux autorités tant politico-administratives que policières et militaires leur grave obligation de protéger la population et ses biens. L'Eglise est au service de tous, elle mérite une attention spéciale de ceux qui ont pour tâche de veiller à la sécurité de la population et de ses biens.

    Elle demande qu'une enquête sérieuse soit diligentée pour identifier les auteurs et les commanditaires de ces actes ignobles afin que justice soit faite.

    La CENCO exprime sa proximité à la population de Bukavu et plus spécialement à l'archevêque de Bukavu, Son Excellence Monseigneur François-Xavier Maroy, aux prêtres enlevés, au séminariste ainsi qu'aux frères Maristes. Elle leur assure sa prière pour la paix.
    Fait à Rome, le 07 octobre2009

    + Nicolas DJOMO LOLA
    Evèque de Tshumbe
    Présidendt e la CENCO

     source: http://eucharistiemisericor.free.fr


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  • Synode des évêques pour l'Afrique


    Le synode, pour que la Pentecôte se renouvelle « ici et maintenant »

    Intervention de Benoît XVI lors de la première session





    ROME, Lundi 5 octobre 2009 (ZENIT.org) - Le synode peut être l'occasion d'une nouvelle Pentecôte pour l'Afrique, estime Benoît XVI. 

    Le pape Benoît XVI a pris la parole ce matin, lors de la première « Congrégation générale » - c'est-à-dire assemblée générale - du synode (226 pères synodaux étaient présents), qui s'est conclue à 12h25 par la prière de l'angélus. La session s'est ouverte par la prière de la liturgie des heures (Tierce) et le chant de l'hymne à l'Esprit Saint, le « Veni Creator Spiritus ». 

    En parlant de l'action de l'Esprit Saint, justement, Benoît XVI a expliqué que « c'est seulement grâce à sa force que l'Église poursuit son œuvre », et en l'invoquant, elle prie pour « que la Pentecôte ne soit pas seulement un événement du passé, mais qu'elle se recrée ici et maintenant ».  

    L'Église, a-t-il ajouté, n'est pas une « organisation », mais « le fruit de l'Esprit », au service de la Cité de Dieu qui accueille « toutes les cultures ».  

    Or, ce sont justement les « langues de feu » de la Pentecôte qui produisent un « parole juste », pour que l'Eglise parvienne « à une véritable unité dans la pluralité, en collaborant à « l'acte créatif » de Dieu.  

    La réflexion du pape s'est attachée à ces trois mots: la confession de la foi, « confessio », la charité, « caritas », et le prochain, « prossimus ».  

     

    Pou y voir clair, la lumière de Dieu

    La « confession », « confessio », a expliqué le pape, implique « renouvellement et transformation » afin que, grâce la lumière de Dieu, on puisse « voir la réalité », se connaître soi-même pour ensuite « comprendre la réalité du monde », et donc « témoigner » et « évangéliser ».  

    En effet, à propos des perspectives de réconciliation, de paix et de justice sur le continent africain - thème du synode - le pape a fait observer que « si les analyses scientifiques sont justes et dignes d'être faites, les véritables problèmes ne se perçoivent vraiment qu'à la lumière de Dieu ». 

    De fait, a expliqué Benoît XVI, « les analyses sont peu de chose lorsqu'on voit que derrière tant d'injustice et de corruption, il y a un coeur corrompu, le rejet de Dieu, une falsification de la relation fondamentale », entre Dieu et l'humanité, qui est le fondement des « autres relations ».  

     

    On devient chrétien par amour

    Benoît XVI a ensuite évoqué  la « charité », la « caritas », et a rappelé que le christianisme n'est pas une « somme d'idées », ni une « philosophie » car « c'est par amour que l'on devient chrétien ».  

    Citant l'épisode du Bon Samaritain (Luc chapitre10, versets 25-37), le pape a rappelé les dimensions « universelle » et « concrète » de la charité. 

    L'universalité part de l'amour du prochain, « prossimus ». L'amour qui vient de l'Esprit Saint nous renvoie, a insisté le pape, à une « responsabilité active » envers notre prochain qui, ensuite, est universalisée pour que les chrétiens soient « serviteurs » de ce moment actuel du monde. 

    Rappelons que le thème de l'assemblée synodale (4-25 octobre 2009) est : « L'Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix. ‘Vous êtes le sel de la terre ... Vous êtes la lumière du monde' (Mt 5, 13.14) ». 

    La première session a été  l'occasion des interventions de Benoît XVI, du cardinal Arinze, de Mgr Eterovic, secrétaire général et du cardinal  Turkson, rapporteur général (cf. aussi « Documents » pour ces interventions). 

    Anita S. Bourdin

    Source: www.zenit.org
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  • Ars : Pour suivre la retraite sacerdotale en direct toute la semaine
    Deux radios retransmettent liturgies et enseignements

    ROME, Mardi 29 septembre 2009 (ZENIT.org) - La retraite sacerdotale internationale d'Ars est retransmise en direct toute la semaine, dès le matin à 9 h pour les laudes, qui sont suivies de l'enseignement du cardinal Schönborn, jusqu'à la veillée du soir, par deux radios : Radio Maria d'Autriche et Radio Espérance.


    Radio Espérance, de Saint-Etienne, retransmet aussi grâce au satellite WorldSpace, notamment en Afrique de l'Ouest : la retraite est reprise par Radio Notre-Dame de Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire. C'est la seconde fois que Radio Espérance retransmet en direct d'Ars une retraite sacerdotale.


    Le directeur de Radio Espérance, M. Jean-Luc Perchot, présent à Ars, a confié à Zenit ce matin que la transmission en direct de la retraite d'il y a trois ans, également animée par la communauté des Béatitudes, avait attiré à Ars de nombreux fidèles venus... se confesser, sachant les prêtres nombreux sur place pendant plusieurs jours. Et des prêtres de la région étaient venus s'inscrire en cours de route.


    Les principaux rendez-vous de la retraite jusqu'à samedi, sont donc les laudes, puis l'enseignement, et à 11 h 30 la messe (sauf jeudi, voir les modifications en ligne).

    L'après-midi, carrefours à 15 h puis les vêpres, à 18 h et les veillées à 20 h 15.

    Les actes de la retraite seront publiés en français dès le mois de novembre 2009 (édition des Béatitudes) et les CD pourront aussi être demandés à www.mariamultimedia.com (Tél. : ++ 33 2 99 09 92 10 - ou par courrier à BP 22 - F - 35750 Iffendic).

    Anita S. Bourdin

     

    Source: www.zenit.org

     

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  • Discours de Benoît XVI à son arrivée à Prague
     

    Le pape le 27 septembre 2009 à Brno-Turany en République Tchèque - Photo AFP

    Texte intégral


    ROME, Dimanche 27 septembre 2009 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le texte du discours que le pape Benoît XVI a prononcé le samedi 26 septembre, à son arrivée à l'aéroport international de Stara Ruzyne, à Prague, dans le cadre de son voyage en République tchèque (26-28 septembre).




     

    * * *

    Monsieur le Président,
    Messieurs les Cardinaux,
    Messieurs les Évêques,
    Excellences, Mesdames et Messieurs,


     

    C'est avec beaucoup de joie que je suis avec vous aujourd'hui en République Tchèque, et je tiens à exprimer à tous ma profonde gratitude pour votre chaleureux accueil. Je remercie Monsieur le Président Václav Klaus de m'avoir invité à me rendre dans votre pays ainsi que de ses mots cordiaux. Je suis honoré de la présence des Représentants des Autorités civiles et politiques et je les salue ainsi que tout le peuple de la République Tchèque. Étant ici, en premier lieu, pour rendre visite aux communautés catholiques de la Bohême et de la Moravie, je salue aussi bien fraternellement le Cardinal Vlk, Archevêque de Prague, Mgr Graubner, Archevêque d'Olomouc et Président de la Conférence Épiscopale Tchèque, et tous les Évêques et fidèles ici présents. J'ai été particulièrement touché par le geste du jeune couple qui m'a apporté des dons typiques de la culture de votre nation et m'ont offert un peu de votre terre natale. Cela me rappelle que la culture tchèque est profondément pénétrée par le christianisme, car, comme vous le savez, les éléments du pain et du sel revêtent un sens particulier dans la symbolique du Nouveau Testament.

     

    Même si toute la culture européenne a été profondément modelée par son héritage chrétien, ce fait est particulièrement vrai en cette terre tchèque, car c'est grâce au travail missionnaire des saints Cyrille et Méthode, au neuvième siècle, que l'ancienne langue slavonne a été transcrite pour la première fois. Apôtres des peuples slaves et fondateurs de leur culture, ils sont vénérés à juste titre comme Patrons de l'Europe. Il est aussi utile de rappeler que ces deux grands saints, de tradition byzantine, rencontrèrent ici des missionnaires provenant de l'Occident latin. Tout au long de son histoire, ce territoire situé au cœur du continent européen, au carrefour du nord et du sud, de l'est et de l'ouest, a été un point de rencontre pour différents peuples, traditions et cultures. Sans aucun doute, cela a provoqué quelquefois des frictions, toutefois, cette rencontre s'est démontrée fructueuse à long terme. D'où le rôle significatif que le territoire tchèque a joué dans l'histoire intellectuelle, culturelle et religieuse de l'Europe, de temps en temps comme champ de bataille, mais le plus souvent en tant que pont.

     

    Dans quelques mois, aura lieu le vingtième anniversaire de la « Révolution de velours », qui, heureusement, mit fin pacifiquement, à une période d'épreuve particulière pour votre Pays, période durant laquelle la circulation des idées et des courants culturels était sévèrement contrôlée. Je m'unis à vous et à vos voisins en rendant grâce pour votre libération de ces régimes oppressifs. Si l'effondrement du mur de Berlin a marqué un tournant décisif dans l'histoire mondiale, il en fut plus encore ainsi pour les Pays de l'Europe Centrale et Orientale, leur permettant de prendre la place qui leur revient dans le consensus des nations, en qualité d'acteurs souverains.

     

    Toutefois, le coût de quarante ans de répression politique n'est pas à sous-estimer. Un drame particulier pour ce pays a été la tentative impitoyable du Gouvernement de l'époque de réduire au silence l'Église. Votre histoire, tout au long de son cours, de saint Venceslas, de sainte Ludmilla et saint Adalbert jusqu'à saint Jean Népomucène, a été marquée par de courageux martyrs dont la fidélité au Christ a témoigné plus fortement et de façon plus éloquente que la voix de leurs bourreaux. Cette année est caractérisée par le quarantième anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu, le Cardinal Josef Beran, Archevêque de Prague. Je désire lui rendre hommage ainsi qu'à son successeur, le Cardinal František Tomášek, que j'ai eu le privilège de connaître personnellement, pour leur invincible témoignage chrétien face à la persécution. Avec de braves et innombrables prêtres, religieux et laïcs, hommes et femmes, ils ont maintenu vivante la flamme de la foi dans ce Pays.

     

    Maintenant que la liberté religieuse a été rétablie, je fais appel à tous les citoyens de la République pour qu'ils redécouvrent les traditions chrétiennes qui ont façonné leur culture et j'invite la communauté chrétienne à continuer à faire entendre sa voix tandis que la nation affronte les défis du nouveau millénaire. « Sans Dieu, l'homme ne sait où aller et ne parvient même pas à comprendre qui il est » (Caritas in veritate, 78). La vérité de l'Évangile est indispensable pour une société saine, car elle ouvre à l'espérance et nous permet de découvrir notre dignité inaliénable de fils de Dieu.

     

    Monsieur le Président, je sais que vous voulez que soit accordé à la religion un rôle majeur dans les affaires du Pays. Le drapeau présidentiel qui flotte sur le Château de Prague proclame la devise « Pravda Vítĕzí - La Vérité triomphe » : je souhaite sincèrement que la lumière de la foi continue à guider cette nation, bénie abondamment au cours de son histoire par le témoignage de grands saints et martyrs. En cet âge de la science, il est utile de rappeler l'exemple de Jean Grégoire Mendel, Abbé augustin de Moravie, dont les recherches d'avant-garde furent à la base de la génétique moderne. Le reproche de son saint patron, Augustin, ne s'adressait pas à lui, lorsqu'il regrettait que beaucoup étaient « davantage portés à admirer les faits qu'à en rechercher les causes » (Epistula 120, 5 ; cf. Jean-Paul II, Commémoration de l'Abbé Grégoire Mendel à l'occasion du premier centenaire de sa mort, 10 mars 1984, 2). Le véritable progrès de l'humanité est servi au mieux justement par cette alliance de la sagesse de la foi et de l'intuition de la raison. Que le peuple Tchèque puisse toujours jouir des bénéfices qui proviennent de cette heureuse synthèse !

     

    Il ne me reste qu'à renouveler à chacun de vous mes remerciements, et à vous dire que j'ai attendu avec impatience de passer ces quelques jours parmi vous, dans la République Tchèque, que vous êtes fiers d'appeler : « Žemĕ Česká, domov můj ». Merci beaucoup.

    © Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana

    Source : www.zenit.org

     


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  • 24/09/2009 

    Benoît XVI à Prague pour les 20 ans de la chute du Mur –La Croix

    Lors de sa visite en République tchèque du 26 au 28 septembre, le pape évoquera la contribution des catholiques à l’avenir des sociétés européennes

    Vu de Rome, cette visite du pape en République tchèque sera fortement marquée par l’histoire. Lundi 28 septembre, le peuple célébrera son saint patron martyr, Venceslas Ier de Bohême (907-929), fondateur de la nation. Benoît XVI rappellera, sur les lieux de son martyre à Stara Boleslav et en présence du président Vaclav Klaus, les racines chrétiennes de ce pays.

    « Je rendrai hommage aux témoins héroïques de l’Évangile, d’hier et d’aujourd’hui, et j’encouragerai chacun à avancer sur le chemin de la charité et de la vérité », a-t-il affirmé dimanche 20 septembre. Pour le pape en effet, déclare un diplomate du Saint-Siège en charge du dossier, « la culture et l’État tchèques sont nés chrétiens ».

    Dès 845, quatorze représentants de la noblesse tchèque sont baptisés à Ratisbonne. Une génération plus tard, les saints frères Cyrille et Méthode introduisent en Moravie l’écriture, la Bible, les livres liturgiques. Mais, au XVe siècle, le pays est fortement marqué par la figure de Jean Hus (1370-1415), théologien, précurseur de la Réforme, excommunié et brûlé par les autorités ecclésiastiques. Il deviendra un héros national, symbole de la lutte pour la liberté contre l’Empire autrichien et contre Rome. Pour beaucoup d’observateurs, c’est là que se trouve l’origine du processus de sécularisation encore à l’œuvre aujourd’hui.


    Une mentalité hostile ou indifférente à l’Église


    "Retrouver des raisons de croire et d’espérer"

     
     

    Frédéric MOUNIER, à Rome

    Source : www.la-croix.com

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