• Milan: le diacre permanent, «gardien du service dans l’Eglise»

    Une vocation familiale

    Milan: le diacre permanent, «gardien du service dans l’Eglise» - Zenit

    Rencontre Dans La Cathédrale De Milan, 25 Mars 2017, Capture CTV

    Les diacres permanents sont « le sacrement du service de Dieu et des frères », et ils rappellent au Peuple de Dieu cette dimension essentielle du baptême qu’est le service, le diacre est « le gardien du service dans l’Eglise ». Et c’est une vocation « familiale ».

    Le pape François a ainsi apporté des indications décisives sur le charisme et la mission des diacres permanents dans l’Eglise en répondant à la question d’un diacre permanent marié, Roberto, en la cathédrale de Milan, ce samedi 25 mars 2017, à l’occasion de la rencontre avec les prêtres, les diacres et les consacrés du plus grand diocèse d’Europe où le pape passe dix heures, à commencer par les familles d’un quartier populaire, les « Maisons Blanches », et en tant que « prêtre au service du peuple ».

    Le pape a démonté les idées reçues d’un diacre « demi-prêtre » ou « demi-laïc », pour revenir à l’identité propre du diacre, dès l’institution du diaconat dans l’Eglise primitive comme le rapportent les Actes des Apôtres. Il a au passage rappelé que les évêques justement confient des tâches aux diacres pour être libres pour la prière, leur première mission. Il a par ailleurs réfuté l’image d’un diacre qui serait un « intermédiaire » entre le peuple de Dieu et ses pasteurs.

    Surtout, le pape a donné cette définition originale du diacre comme « sacrement du service de Dieu et des frères ». La vocation du diacre est ainsi de rappeler que le service est au cœur de la vocation de tout baptisé, et comme antidote à une société du « cela m’est utile », cela me « sert ». « Il semble qu’aujourd’hui, a constaté le pape, tout doive « nous servir », comme si tout avait pour fin l’individu : la prière « me sert », la communauté « me sert », la charité « me sert ». » Pour le pape, l’identité et la mission du diacre est à l’opposé : « Vous, vous êtes le don que l’Esprit nous fait pour voir que le juste chemin va en sens contraire : dans la prière, je sers, dans la communauté, je sers, par la solidarité, je sers Dieu et mon prochain. »

    « Le diaconat est une vocation spécifique, une vocation familiale qui rappelle le service comme un des dons caractéristiques du Peuple de Dieu. Le diacre est, pour ainsi dire, le gardien du service dans l’Eglise. Le service de la Parole, le service de l’autel, le service des pauvres », a insisté le pape qui a mis en garde notamment contre le « cléricalisme ».

    Le pape a aussi souligné le lien entre service de l’autel et service caritatif, l’un conduisant « toujours » à l’autre.

    Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’allocution du pape François, avec les ajouts faits d’abondance du cœur, notamment, ce qui a fait sourire l’assemblée, la mention des « belles-mères » à propos des « tensions » qui se vivent en famille.

    Après avoir rendu visite à des familles d’un quartier populaire de la ville, le pape est arrivé à la cathédrale de Milan accompagné de l’archevêque, le cardinal Angelo Scola. Il est tout d’abord allé se recueillir auprès du Saint-Sacrement et sur le tombeau de saint Charles Borromée (1538-1584). Il a ensuite salué des représentants d’autres confessions présents à la rencontre.

    Le pape a répondu aux questions d’un prêtre, d’un diacre et d’une religieuse, au nom de tous les consacrés du diocèse. Il a ensuite prié l’angélus avec la foule rassemblée sur le parvis de la cathédrale, puis il s’est rendu à la prison de San Vitore, pour le déjeuner avec des détenus, et un temps de repos. Il devait ensuite présider la messe de l’Annonciation et rencontrer les jeunes.

    AB

    Allocution du pape François         

    Merci. Vous, les diacres, vous avez beaucoup à donner. Pensons à la valeur du discernement. A l’intérieur du presbytérium, vous pouvez être une voix autorisée pour montrer la tension qu’il y a entre le devoir et le vouloir, les tensions qui se vivent à l’intérieur de la vie familiale – vous avez une belle-mère, pour prendre n exemple! -Et aussi les bénédictions qui se vivent dans la vie familiale.

    Mais nous devons être attentifs à ne pas voir dans les diacres des demi-prêtres ou des demi-laïcs. C’est un danger. A la fin, ils ne sont ni ici ni là. Non, on ne doit pas faire cela, c’ets un danger. Les regarder comme cela nous fait du mal et leur fait du mal. Cette façon de les considérer retire sa force au charisme propre du diaconat. Et ce charisme est dans la vie de l’Eglise. Et l’image du diacre comme une espèce d’intermédiaire entre les fidèles et les pasteurs ne va pas bien non plus. Ni à mi-chemin entre les prêtres et les laïcs, ni à mi-chemin entre les pasteurs et les fidèles. Et il y a deux tentations. Il y a le danger du cléricalisme. Je vois parfois quelqu’un qui assiste à la liturgie: il semble quasi vouloir prendre la place du prêtre. Le cléricalisme, gardez-vous du cléricalisme. Et l’autre tentation, c’est le « fonctionnarisme »: c’est une aide qu’à le prêtre pour ceci ou cela..; c’est un garçon qui accomplit certaines tâches et pas pour d’autres choses… Non. Vous avez un charisme clair dans l’Eglise vous devez le construire.

    Le diaconat est une vocation spécifique, une vocation familiale qui rappelle leservice. J’aime tellement lorsque (dans les Actes des Apôtres) les premiers chrétiens sont allés trouver les apôtres pour se lamenter parce que leurs veuves et leurs orphelins n’étaient pas bien assistés et ils ont fait cette réunion, ce « synode » entre les apôtres et les disciples, et ils ont « inventé » les diacres pour servir. Et c’est très intéressant pour nous aussi, les évêques, parce que c’étaient tous des évêques ceux qui ont « fait » les diacres. Et qu’est-ce que cela nous dit? Que les diacres sont des serviteurs. Puis ils ont compris que dans ce cas, c’était d’assister les veuves et les orphelins, mais servir. Et à nous, les évêques: la prière et l’annonce de la Parole. Et cela nous fait voir quel est le charisme le plus important d’un évêque: prier. Quel est le devoir d’un évêque, sa première tâche? La prière. Second devoir: annoncer la Parole. Mais on voit bien la différence. Et à vous (diacres): le service. Cette parole est la clef pour comprendre votre charisme.

    Le service est comme un des dons caractéristiques du Peuple de Dieu. Le diacre est, pour ainsi dire, le gardien du service dans l’Eglise. Chaque mot doit bien être pesé. Vous êtes les gardiens du service dans l’Eglise: le service de la Parole, le service de l’autel, le service des pauvres.

    Et votre mission, la mission du diacre, et sa contribution consistent en cela : nous rappeler à tous que la foi, dans ses différentes expressions – la liturgie communautaire, la prière personnelle, les différentes formes de la charité –  et dans ses différents états de vie – laïc, clérical, familial – possède une dimension essentielle de service. Le service de Dieu et des frères. Et combien de chemin il y a à faire dans ce sens! Vous êtes les gardiens du service dans l’Eglise.

    La valeur des charismes dans l’Eglise consiste en ceci qu’ils sont un rappel et un don pour aider tout le peuple de Dieu à ne pas perdre la perspective et les richesses de l’agir de Dieu.

    Vous n’êtes pas des demi-prêtres ni des demi-laïcs – ce serait « fonctionnariser » le diaconat -, vous êtes le sacrement du service de Dieu et des frères. Et de cette parole « service » découle tout le développement de votre travail, de votre vocation, de votre être dans l’Eglise. Une vocation qui, comme toutes les vocations, n’est pas seulement individuelle mais vécue à l’intérieur de la famille et avec la famille ; à l’intérieur du Peuple de Dieu et avec le Peuple de Dieu.

    Pour résumer :

    -il n’y a pas de service à l’autel, il n’y a pas de liturgie qui ne s’ouvre au service des pauvres et il n’y a pas de service des pauvres qui ne conduise à la liturgie ;

    -il n’y a pas de vocation ecclésiale qui ne soit familiale.

    Cela nous aide à réévaluer le diaconat comme vocation ecclésiale.

    Enfin, il semble qu’aujourd’hui tout doive « nous servir », comme si tout avait pour fin l’individu : la prière « me sert », la communauté « me sert », la charité « me sert ». Vous, vous êtes le don que l’Esprit nous fait pour voir que le juste chemin va en sens contraire : dans la prière, je sers, dans la communauté, je sers, par la solidarité, je sers Dieu et mon prochain.

    Et que Dieu vous donen la grâce de grandir dans ce charisme de garder le service dans l’Eglise. Merci de ce que vous faites.

    Traduction de ZENIT

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  • K O I N Ō N I A

    ...ensemble en chemin

    CONFÉRENCE DES ASSISTANTS SPIRITUELS GÉNÉRAUX OFS-JEFRA

                                                                                                        Année 23    nr. 92                                                                                              
    Introduction

    A la fin de notre parcours du thème principal : "La Miséricorde : grâce transformante et mission", nous dédions ce numéro à l’OFS et les œuvres de miséricorde aujourd’hui. Les œuvres de miséricorde corporelles : donner à manger aux affamés, donner à boire aux assoiffés, vêtir ceux qui sont nus, accueillir les étrangers, visiter les malades et les prisonniers, ensevelir les morts ; et les œuvres de miséricorde spirituelles : conseiller ceux qui doutent, enseigner les ignorants, avertir les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter les personnes ennuyeuses, prier Dieu pour les vivants et pour les morts, sont fondées sur l’Evangile et établies par le Catéchisme de l’Eglise Catholique. Nous voulons considérer dans un premier temps la nouveauté de l’actuelle Règle OFS en ce qui concerne les œuvres de miséricorde. Ensuite, nous allons considérer les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles dans l’actuelle législation de l’OFS.

    1. La nouveauté de l’actuelle Règle OFS

    La Règle OFS, approuvée par le Bienheureux Pape Paul VI par la lettre Apostolique Seraphicus Patriarca du 24 juin 1978, est profondément marquée par la réforme que le Concile Vatican II a introduite dans l’Eglise. Ladite Règle “a pour objet d’adapter l’OFS aux exigences et aux attentes de l’Eglise dans les conditions du monde actuel. »[1] C’est une application concrète de l’enseignement du Concile concernant surtout l’appel universel à la sainteté (cf. LG 5), et la place des laïcs dans la vie et dans la mission de l’Eglise (LG 4). On remarque immédiatement un élément révolutionnaire quand nous regardons ensemble la Règle de 1978 et les précédentes Règles des Tertiaires Franciscains, c’est la centralité du Christ et de l’Evangile. Repartir du Christ et de l’Evangile dans sa simplicité comme Saint François d’Assise, c’est la voie sûre pour une mise-à-jour de l’Eglise (aggiornamento) lancée par le Concile.

    Le premier article de l’ancienne Règle dite Memoriale Propositi est le suivant : “Les hommes qui seront de cette Fraternité se vêtiront d’étoffe modeste, sans teinture, dont l’aune ne dépassera pas en prix six sous (de Ravenne), à moins que …[2]. L’attention fut donc portée dès le début à la visibilité extérieure des membres. La même chose concerne l’abstinence, le jeûne, la manière de prier, les sacrements, la visite aux malades, les funérailles des membres, etc. Tout est normatif. Dans la Règle de Paul VI, au contraire les normes disparaissent. « La Règle et la vie des franciscains séculiers est la suivante : vivre l’Evangile de notre Seigneur Jésus Christ en suivant les exemples de saint François d’Assise, qui fit du Christ l’inspirateur et le centre de sa vie avec Dieu et avec les hommes. » [3] Comme principe, la Règle OFS ne prescrit pas une série de pratiques extérieures dévotionnelles ou caritatives à accomplir, mais l’Evangile et la Personne même de Jésus-Christ à observer. En effet, l’humanité ne peut se sauver elle-même même en faisant tout le bien dont elle est capable. Le salut nous est donné gratuitement par Dieu en Jésus-Christ ; « Jésus-Christ est le visage de la miséricorde du Père » [4]. Lorsqu’une personne accueille Jésus-Christ comme son Seigneur et son Sauveur et qu’elle se laisse guider par son Esprit, les œuvres de miséricorde sont comme les fruits d’un bon arbre ; comme du bon vin qui déborde nécessairement d’un vase plein. Sans cette seigneurie de Jésus dans le cœur de l’homme, à cause de la perversité du cœur de l’homme, ces œuvres extérieurement bonnes peuvent facilement devenir une perversion de la charité qu’elles prétendent exprimer. Graham Hancock dénonce fortement ce qu’il appelle l’industrie de la charité qui finit par aggraver la misère des pauvres et accroitre la richesse des riches;[5] c’est une corruption de la bonté et de l’Evangile.

    Les Constitutions Générales affirment encore de façon plus claire la centralité du Christ : « La spiritualité du franciscain séculier est un projet de vie centré sur la personne du Christ, en suivant ses traces, plutôt qu’un programme détaillé à mettre en pratique. » [6] Ceci ne signifie pas donner moins d’importance aux œuvres de miséricorde, mais veiller à ce que le Sauveur ne soit pas délaissé pour un engagement de bienfaisance qui, par lui-même, ne peut sauver le monde. Le Règle invite donc les Franciscains à une conversion continue, une pénitence quotidienne, sans en préciser pour autant la forme ou la nature. C’est dans le cœur de l’Eglise que se réalise cette conversion, et les œuvres de miséricorde sont les fruits de la conversion : « Nettoie d’abord l'intérieur de la coupe et du plat, afin que l'extérieur aussi devienne net » (Mt 23:26).

    1. “J’avais faim et vous m’avez donné à manger” (Mt 25,35)

    L’OFS et les œuvres de miséricorde corporelles

     

    La prédication de Jésus nous présente ces œuvres de miséricorde

    afin que nous puissions comprendre si nous vivons ou non comme ses disciples[7]

    La vie en Fraternité dans un Ordre universel comme l’OFS permet de réaliser des œuvres collectives qui sont toujours plus grandes que la somme des œuvres que peuvent faire chaque membre individuellement. La Règle OFS établit que : « Les frais de toute nature (fonctionnement, honoraires, entraide etc.) occasionnés par la vie de la Fraternité seront pris en charge, dans un esprit communautaire et fraternel, par les frères et les sœurs qui apporteront chacun une contribution proportionnée à leur ressources. »[8] ; sous-entendue que la charité est exercée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la Fraternité. Un article de l’ancienne Règle clarifie pour nous ce point : « Chacun d'eux donnera à l’économe un denier de la monnaie courante. L’économe recueillera (ces dons) et selon l'avis des ministres, il fera une distribution aux frères et sœurs pauvres, spécialement aux infirmes, et en faveur des défunts qui ne pourraient avoir de funérailles ; de ce qui reste, on donnera aux autres pauvres, et à l'église (où ils se réunissent) ».[9]  En effet, une fraternité qui va au secours d’autres personnes de l’extérieur quand ses propres membres manquent du nécessaire pour vivre, se contredit et court le risque de scandaliser ceux-là mêmes qu’elle devrait évangéliser ; « A ceci tous connaitront que vous êtes mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13,35). Le signe distinctif d’une communauté ecclésiale est l’amour réciproque ; « La Fraternité locale doit être instituée officiellement : elle devient cellule de base de tout l’OFS et signe visible de l’Eglise, qui est communauté d’amour. » [10] La charité dans la vérité a toujours des priorités. Aujourd’hui où le Pape François, par ses enseignements et son exemple, rappelle à tous l’attention à porter aux plus délaissés, l’appel est d’autant plus pressant pour toute communauté ecclésiale et encore davantage pour les Franciscains. Le Pape Benoit XVI enseignait déjà qu’une société qui ne prend pas soin de ses pauvres est une société mauvaise et déshumanisée. Sans limiter l’horizon de l’exercice de sa charité, mais parce que ses moyens sont limités, la Fraternité OFS a l’obligation de prendre d’abord soin de ses propres membres dans le besoin.

    Quelques exigences des Constitutions Générales OFS à ce propos : Les Franciscains Séculiers…

    • approfondiront les véritables fondements de la fraternité universelle et créeront partout un esprit d'accueil et une atmosphère de fraternité. Ils s'engageront fermement contre toute forme d'exploitation, de discrimination et de marginalisation, et contre toute attitude d'indifférence à l'égard des autres.
    • Ils collaboreront avec les mouvements qui promeuvent la fraternité entre les peuples : ils s'engageront à « créer les conditions d'une vie digne» pour tous, et à travailler pour la liberté de tous les peuples.
    • Ils soutiendront activement les initiatives visant à sauvegarder la création ; ils collaboreront avec ceux qui travaillent à prévenir la pollution et la dégradation de la nature, ainsi qu’à créer des conditions de vie et d’environnement qui ne soient pas des menaces pour l’homme.[11]

     

    • “En voyant les foules, Jésus eut compassion” (Mt. 9,36)

    L’OFS et les œuvres de miséricorde spirituelles

    Parmi les œuvres de miséricorde spirituelles, nous considérons ici seulement celle d’avertir les pécheurs. Un pécheur est en effet un aveugle qui court vers sa propre ruine et celle des autres qu’il entraine après lui. Voilà pourquoi l’avertir est un grand acte d’amour non seulement pour l’individu mais aussi pour la société, une grave responsabilité pour le prophète : « Si je dis au méchant: "Méchant, tu mourras certainement", mais que toi, tu ne parles pas pour avertir le méchant de quitter sa conduite, lui, le méchant, mourra de son péché, mais c'est à toi que je demanderai compte de son sang » (Ez 33,8). Le silence est complice. En ces jours profondément marqués par le relativisme et l’individualisme, il faut un amour encore plus grand et plus de courage pour avertir celui qui est dans l’erreur.

    La seconde partie de l’exhortation de Saint François aux frères et sœurs de la pénitence connue aussi comme "Lettre à tous les fidèles", qui constitue le prologue officiel de l’actuelle Règle OFS, est une forte admonition aux pécheurs : « Tous ceux et celles qui ne font pas pénitence, qui ne reçoivent pas le Corps et le Sang de notre Seigneur Jésus Christ et qui vivent dans le vice et le péché …». Beaucoup aujourd’hui n’auront pas le courage de prononcer ces paroles devant un auditoire, mais tous peuvent les diffuser. Pour les Franciscains séculiers à qui la Règle est donnée par l’Eglise, diffuser cette Règle avec cet écrit de saint François est une façon de participer à l’œuvre du séraphique Père saint François qui désirait tant conduire tous les hommes au Ciel. Avertir une personne qui vit dans le péché, c’est chercher un bien plus grand non seulement pour la personne individuellement mais aussi pour la société. Saint François qui savait qu’il écrivait ces paroles sous l’impulsion du Saint Esprit, donnait aussi sa bénédiction à ceux qui les feraient parvenir à d’autres : « Tous ceux et toutes celles qui accueilleront ces paroles avec bienveillance, qui les méditeront et en adresseront à d'autres des exemplaires, s'ils persévèrent jusqu'à la fin à en observer les enseignements, qu'ils soient bénis du Père, du Fils et du Saint-Esprit» [12]    

    En guise de Conclusion; Une Miséricorde aux dimensions universelles

    En 2016, l’OFS a entre 250-300.000 membres répartis dans 116 pays du monde, parmi lesquels il y a 79 Fraternités nationales constituées. L’unité de l’Ordre permet à chaque membre et à chaque Fraternité OFS de pratiquer les œuvres de miséricorde au niveau mondial. Ainsi, depuis 2009, la Présidence CIOFS a pu envoyer une délégation pour consoler les frères et sœurs frappés par le tremblement de terre en Haïti. Par la suite, la Présidence est allée de l’avant avec le Projet Haïti transmettant les contributions de tout l’OFS pour aider des frères de ce pays en grande nécessité. Les Fraternités à divers niveaux, réalisent diverses initiatives d’œuvres de miséricorde. La charité vécue en Fraternité aux divers niveaux est aussi appelée solidarité et la pratique de la solidarité à l’intérieur de l’Ordre a permis la réalisation de beaucoup de projets en faveur des nécessiteux dans le monde. Enfin, il est toujours plus noble de prévenir que de guérir. La prévention de la misère est  plus noble que sa guérison. Ainsi pour l’Ordre Franciscain Séculier, aussi affin de prévenir la misère,  promouvoir la fraternité universelle, la justice et la paix, est une voie noble que l’actuelle législation de l’OFS propose à ses membres.

    POUR PLUS DE NOUVELLES OFS

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  • ACTUALITÉS

    Le Pape à la recherche de « vrais semeurs d’espérance »


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  • Sainte-Marthe: les « catholiques athées », qui n’écoutent pas la voix de Dieu

    Le pape met en garde contre l’endurcissement du cœur

    Le pape devant la foule © L'Osservatore Romano

    Le Pape Devant La Foule © L'Osservatore Romano

    Le pape François a mis en garde contre l’endurcissement du cœur, durant la messe matinale du 23 mars 2017. Depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, il a appelé à ne pas se « boucher les oreilles » à la voix de Dieu comme des « catholiques athées ».

    « Quand nous ne nous arrêtons pas pour écouter la voix du Seigneur, nous finissons par nous éloigner, nous nous éloignons de Lui, nous lui tournons le dos. Et si l’on n’écoute pas la voix du Seigneur, on écoute d’autres voix », a averti le pape dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien.

    « Nous devenons sourds : sourds à la Parole de Dieu », a-t-il ajouté : « Nous tous, si aujourd’hui nous nous arrêtons un peu et regardons notre cœur, nous verrons si souvent – si souvent ! – que nous avons fermé les oreilles et combien de fois sommes-nous devenus sourds ».

    Sourd à la Parole du Seigneur

    « Quand un peuple, une communauté, mais disons-le aussi, une communauté chrétienne, une paroisse, un diocèse, a poursuivi le pape, se bouche les oreilles et devient sourd à la Parole du Seigneur, il cherche d’autres voix, d’autres seigneurs et va terminer avec les idoles, les idoles que le monde, la mondanité, la société lui offrent. Il s’éloigne du Dieu vivant ».

    Le cœur qui n’écoute pas « devient plus dur, plus refermé sur lui mais dur et incapable de recevoir quelque chose ; pas seulement fermeture : dureté de cœur », a insisté le pape François : il vit « dans ce monde, dans cette atmosphère qui ne lui fait pas du bien. Il s’éloigne chaque jour davantage de Dieu ».

    « Et ces deux choses – ne pas écouter la Parole de Dieu et le cœur endurci, refermé sur lui – font perdre la fidélité. (…) Et nous devenons des catholiques infidèles, catholiques païens ou, plus mauvais encore, catholiques athées, parce que nous n’avons pas de référence d’amour au Dieu vivant ».

    La confusion sur le bien et le mal

    L’infidélité, a encore expliqué le pape, mène à « un mode de confusion, on ne sait pas où est Dieu, où il n’est pas, on confond Dieu avec le diable ». Comme dans l’Evangile (Lc 11, 14-23) où Jésus est accusé de connivence avec les démons : « C’est le blasphème. Le blasphème est le dernier mot de ce parcours qui commence avec le fait de ne pas écouter, qui endurcit le cœur » et conduit « à la confusion, te fait oublier la fidélité et, à la fin, tu blasphèmes ».

    En conclusion, le pape a invité à un examen de conscience : « Chacun de nous aujourd’hui peut se demander : ‘Est-ce que je m’arrête pour écouter la Parole de Dieu, je prends la Bible en main, et Il me parle ? Mon cœur s’est-il endurci ? Est-ce que je me sens éloigné du Seigneur ? Ai-je perdu la fidélité au Seigneur et je vis avec les idoles que m’offre la mondanité de chaque jour ? Ai-je perdu la joie de l’étonnement de la première rencontre avec Jésus ?’ ».

    « Aujourd’hui est une journée pour écouter, a-t-il souligné. (…) Demandons cette grâce : la grâce d’écouter pour que notre cœur ne s’endurcisse pas ».

    source ZENIT.org

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  •  Mars - Avril 2017

     Golgotha, le lieu du don de l’amour

    Impossible de passer à côté du Golgotha si on entend parler d’amour et d’amour chrétien. Mais il faut dire que dans l’histoire et aussi dans notre histoire personnelle, ce lieu fait l’objet de connotations très diverses : scène plus ou moins sanglante, crucifix traditionnel, croix sans le corps de Jésus, mise en scène théâtrale « Grand-Guignol » aux Philippines, représentations hyperréalistes au cinéma, etc.


    « Vous tous qui passez sur le chemin, voyez s’il est une douleur pareille à la mienne ».
    Cette hymne « o vos omnes » chantée la semaine sainte met l’accent sur la souffrance.
    Mais il faut rappeler que cette façon de trouver du sens à la croix a été une
    manière de faire face au désastre en particulier en Europe quand elle a perdu deux
    tiers de l’humanité par deux pestes et la guerre de cent ans.
     

    Sans minimiser le caractère horrible du supplice réservé par les romains aux esclaves
    et aux étrangers – les citoyens romains étaient décapités – les récits des évangiles se
    focalisent sur un autre aspect de la scène, le sens de la mort de Jésus en croix. Nous
    sommes au coeur du mystère chrétien. Comment faire comprendre que la mort de
    Jésus est une victoire, que son abandon est le signe de l’amour, que l’échec n’est
    pas la fin. Quand on parle d’incarnation, le risque est de penser que Jésus quitte le
    ciel, la Trinité, pour se rendre sur terre. En bonne spiritualité franciscaine, en mourant
    sur la croix, l’homme Jésus reste le Fils, engendré par le Père dans l’Esprit. Autrement
    dit sa mort signifie l’amour qui se donne entre les relations des trois personnes de la
    Trinité. Comment le comprendre alors que ce qui est donné à voir c’est un homme
    condamné, supplicié et mourant sur une croix ?


    Il s’agit d’un mystère. On ne peut y entrer que par une foi vivante. Pour dire « je
    t’aime » les italiens disent : « ti voglio bene », « je te veux du bien ». Pour les francophones,
    cela peut paraître curieux, mais cette expression exprime deux choses :
    l’amour est un vouloir et il est un bien. Rapporté à Dieu, cela veut dire que l’amour
    que Dieu nous donne est une décision, un vouloir totalement gratuit. C’est par un don
    que le Père engendre le Fils, ce don est l’Esprit. Ensuite, l’amour est un bien. Pour
    être vraiment un bien, un bien doit se diffuser, se donner à un autre et être reçu par
    un autre. Si Dieu est le Bien, bien total, souverain bien comme le dit saint François, il
    se diffuse entre les personnes de la Trinité, mais également dans la création et pour
    les créatures que nous sommes. Dans cette dynamique du bien, la croix est donc à
    l’évidence la marque du don offert par le Père en son Fils dans l’Esprit. La preuve de
    cela c’est que Jésus ne se sauve pas lui-même, alors que des spectateurs goguenards
    l’invitent à le faire. Si Jésus l’avait fait, il sortirait de la gratuité du mouvement du
    bien qui se diffuse pour le salut de toute l’humanité.

    Une présence dans le drame

    La mort de Jésus est un drame. Au coeur de ce drame, il y a le cri de Jésus : « Eloï,
    Eloï, lama sabaqthani ? » Cette expression araméenne, écho du Psaume 22, est presque
    toujours traduite par « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? », mais
    si on se tient au plus près du texte grec, celui des évangiles, l’évangéliste traduit par
    « Mon Dieu, mon Dieu, vers quoi m’as-tu abandonné ? » Nous voilà donc face au
    drame avec deux questions. La première : un « pourquoi » et c’est vrai que chaque fois
    qu’il y a un drame, par exemple un accident de car avec plusieurs morts, eh bien on
    cherche une explication, une cause voire un coupable. La seconde question : un « vers
    quoi » qui nous incite à trouver à tout prix du sens à ce qui est arrivé, par exemple en
    promettant le ciel aux victimes innocentes. Toute question est légitime, mais il y a un
    risque, celui de s’épuiser dans la recherche des causes ou de sens là où il n’y en a
    pas forcément. Que reste-t-il ? Quelle attitude prendre face à la souffrance, à la détresse
    des personnes touchées ? Il n’y a pas d’autre attitude à avoir que celle de l’entredeux
    représenté par le centurion et les femmes présentes à la croix. Une présence à l’autre
    dans l’impuissance de ce qui s’est passé et à ce qui est vécu par la ou les personnes
    touchées par le drame. Cette qualité de présence est signe de l’amour même du Fils qui
    donne sa vie pour la vie du monde.

    Au coeur de la foi chrétienne, se dresse donc l’instrument de supplice des forces de
    l’ordre romaines, une croix. C’est là que fut exécuté, il y a quelque 2000 ans, un certain
    Jésus, accusé par ses compatriotes de se faire passer pour le « roi des Juifs ».
    Fait divers, erreur judiciaire, échec d’un mouvement révolutionnaire, issue fatale d’un
    rêve d’illuminé, destin exemplaire d’un prophète ? Quelques années déjà après l’événement,
    des communautés réunies en son nom proclament ce Jésus vivant, ressuscité,
    et l’adorent : leur Seigneur et leur Dieu. Loin de camoufler l’événement honteux
    de l’exécution de leur maître, ils en font le thème central de leur message au monde :
    cette mort a un sens, elle inaugure le nouveau chemin que Dieu s’est frayé pour parvenir
    jusqu’aux hommes, chemin mystérieux de faiblesse et de mort. « Ce qui est folie
    dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ; ce qui est faible dans le
    monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort » (1 Co 1, 27). Le message chrétien
    propose un renversement des valeurs, une autre façon de définir l’amour.

    L’amour dont il est question à la mort de Jésus a essentiellement deux aspects : l’ouverture
    et le don. L’ouverture est symbolisée par le voile du Temple qui se déchire,
    l’accès à Dieu est ouvert à tous, mais surtout elle est représentée par le Centurion,
    l’étranger, le païen occupant qui confesse « Vraiment celui-ci est Fils de Dieu ! »
    L’amour chrétien est un amour universel qui va jusqu’à aimer l’ennemi. Le don est
    signifié par Jésus, le Fils, qui en donnant sa vie, nous montre le chemin à prendre,
    celui d’être aimant, fraternel à son image et ressemblance auprès de tous, spécialement
    les personnes touchées par le drame, la détresse, l’angoisse, la précarité. En
    contemplant ce Crucifié, nous sommes en union avec lui et il nous donne la capacité
    d’être présence compatissante et solidaire auprès de l’autre, notre frère, notre soeur
    en humanité.

    Fr. Marcel Durrer, ofm cap

     pour infos et abonnement à la ''Revue MESSAGE''

    courriel: mflaic@vtx.ch

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  • Le Baiser de Judas

    Le masque de Carey

    Le Baiser de Judas, Arcabas, 2003

    Le Baiser de Judas de l’artiste Arcabas montre une forme de violence subtile et sournoise. Cette peinture illustre cette violence cauteleuse propre à nos insécurités humaines. Ce tableau fait partie d’un polyptyque s’intitulant Passion-Résurrection dans lequel Le Baiser de Judas est jumelé au tableau Les trente deniers.

    Une trahison biblique

    Alors que la trahison de Judas est présentée dans les quatre évangiles (Mt 26,49 ; Mc 14,45 ; Lc 22,47 et Jn 18,5), seuls les évangiles synoptiques mentionnent le baiser. En Jean, Judas est celui qui le livre parmi la cohorte de gardes et de grands prêtres, mais aucune mention de baiser. À première vue, cette peinture est inspirée des évangiles synoptiques. Toutefois, les flambeaux à proximité laissent, à mon sens, percevoir le compte-rendu de Jean et invoquent que Judas fait partie du groupe qui vient l’arrêter ; il n’était ni au-devant (Luc) ni extérieur à ce groupe (Mt et Mc). La trahison de Judas n’est donc pas limitée à la livraison, mais inclut son arrestation et surtout, son changement d’appartenance. Judas a plus que cédé au mal, il l’a embrassé.

    Le Baiser de Judas et Les trente deniers

    Un regard en voie de perdition

    Le visage de Judas est déformé principalement au niveau oculaire voulant que son regard soit sa voie de perdition. Deux observations sont mutuellement possibles. Peut-être ne sait-il plus reconnaître le Christ en Jésus ? Peut-être ne voit-il que sa rançon en Jésus ? Sa vision troublée lui fait perdre sa nature d’homme comme le démontre la position déformée de ses yeux.

    Un baiser qui mord

    Revenons à ce baiser incommensurable. La toile le dépeint comme une morsure arrachée du visage de Jésus où pénètre la couleur noire. En effet, Judas et Jésus, au-delà de son auréole, sont entourés de bleu. D’abord, plus clair et devenant noir autour de Jésus et principalement à l’endroit du baiser. L’artiste veut-il nous montrer que cette petite faiblesse humaine va tourner au calvaire pour Jésus ? De ce nuage bleu, une petite tache se disperse vers le dos de Jésus. En regardant la toile dans son ensemble, on peut la percevoir comme un couteau dans le dos entérinant le caractère traître du baiser.

    Un regard franc

    Le visage de Jésus est blême, mais ses pommettes et ses traits lui donnent une disposition sereine. Cela représente le caractère connu ou ressenti de la suite des choses, mais serait-ce aussi une attitude face au mal ? Parfois le meilleur remède au mal n’est pas la violence. Non pas qu’il faille abandonner de nous défendre, mais plutôt savoir aussi reconnaître la douleur de l’agresseur et la laisser œuvrer. D’ailleurs, le regard grand et franc de Jésus sur Judas porte à croire que sa douleur est plus grande face au désarroi de son ami qu’aux événements à venir ; Judas semble soudainement réaliser la portée de son geste.

    En somme, Arcabas propose une illustration biblique contemporaine qui invite à entrer dans le fait historique et à le dépasser à notre manière aujourd’hui.

    Jimmy Carbonneau

    SOURCE WWW.INTERBIBLE.ORG

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  • Et la lumière fut

    Le Christ soignant un aveugle, par Nicolas Colombel, 1682

    Le Christ soignant un aveugle, par Nicolas Colombel, 1682 

    Jésus, la lumière du monde, donne la vue à un aveugle : Jean 9, 1-41
    Autres lectures : 1 Samuel 16, 1.6-7.10-13; Psaume 22(23); Éphésiens 5, 8-14

     Les troisième, quatrième et cinquième dimanches de l’année liturgique A, nous lisons les évangiles dits de l’initiation chrétienne. On les appelle ainsi parce qu’ils comportent les éléments essentiels de la catéchèse baptismale. En d’autres termes, ces trois longues lectures témoignent du cœur de la foi chrétienne. Le troisième dimanche, c’est le récit de la Samaritaine, le quatrième, celui de l’aveugle-né et le cinquième, le retour à la vie de Lazare. Ainsi apparaissent déjà trois composantes majeures de la veillée pascale : l’eau (la Samaritaine), la lumière (guérison de l’aveugle) et la victoire de la vie sur la mort (Lazare).

    Sur le banc des accusés

        Le récit du quatrième dimanche, la guérison de l’aveugle-né, est typique de l’évangéliste Jean. La trame narrative de l’ensemble de son évangile est agencée à la manière d’un procès. Jésus est accusé de diverses fautes par ses adversaires (que Jean appelle généralement « les Juifs »), mais leurs accusations se retournent contre eux et ils finissent par prononcer leur propre condamnation. Ce procédé littéraire apparaît nettement dans le récit de la guérison de l’aveugle-né. Le « procès » se déroule en trois temps; on interroge l’homme à qui Jésus a ouvert les yeux (vv. 13-17); les gens discutent du cas et hésitent à se prononcer (vv. 18-23); les pharisiens interrogent de nouveau l’aveugle guéri et prononcent la sentence (vv. 24-34). On y distingue tous les éléments qui peuvent survenir lors d’une comparution devant un tribunal : accusations, témoignages, contre témoignages, interrogatoire, contre interrogatoire, rapport d’enquête, mauvaise foi de certains intervenants, etc.

    « Qui a péché? »

        Le récit est particulièrement vivant, après deux chapitres plus austères. Une mise en scène alerte fait intervenir plusieurs personnages qui s’interpellent, se menacent, se contredisent, s’interrogent, etc. L’élément déclencheur est une question des apôtres adressée à Jésus : Qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Dans la mentalité du monde juif à l’époque, la maladie était vue comme la conséquence d’un péché, qui pouvait même avoir été commis par l’enfant dans le sein de sa mère! La formulation de la question est révélatrice. Les disciples ne demandent pas : Est-il dans cette condition en raison d’un péché? mais bien : Qui a péché? Pour eux, il va donc de soi que si cet homme se trouve dans cet état, c’est parce qu’il a quelque chose à se reprocher.

        Jésus ne répond pas directement à la question. Il commence par contredire les apôtres quant à leur perception de départ : la cécité de l’homme n’est pas le résultat d’un quelconque péché. Puis il les emmène sur un autre terrain en spécifiant que le handicap en question servira à manifester la lumière du salut. Autrement dit, la condition malheureuse de cette personne permettra à Dieu de manifester ses œuvres en la personne de Jésus qui guérit les malades et apporte la lumière au monde pour éclairer les humains sur ce qu’ils sont appelés à devenir : des enfants de lumière.

    Un peu de salive et de boue

        Le miracle est raconté de façon très sobre et brève, en deux versets. Un détail a de quoi susciter la curiosité : le mélange de salive et de boue que Jésus applique sur les yeux de l’aveugle. Il est vrai que dans l’Antiquité on attribuait à la salive des propriétés curatives. Mais on va ici plus loin. Le Christ, en effet, mélange sa salive à de la boue, ce qui constitue une forme de travail (il transforme de la matière), ce qui suscitera les accusations des pharisiens. L’action se déroule en effet un jour de sabbat, au cours duquel tout travail est interdit. De plus, en mettant de la boue sur les yeux de l’aveugle, Jésus l’oblige à aller se laver à la piscine de Siloé, démarche hautement symbolique compte tenu du nom de la piscine. Comme le précise l’évangéliste, Siloé signifie « Envoyé ». En se trempant dans cette eau, l’aveugle plongera pour ainsi dire en celui que le Père a envoyé comme lumière pour les nations. Il n’est pas interdit d’y voir une allusion au rite du baptême.

        Contrairement au général syrien Naaman, qui hésite à se tremper dans le Jourdain à l’invitation du prophète Élisée (2 Rois 5, 10-14), l’aveugle-né se précipite à la piscine. Il démontre déjà une confiance, une ouverture d’esprit qui va se déployer dans la suite du récit. Il se révélera d’ailleurs un redoutable orateur, doté d’un indéniable sens de la répartie, capable de tenir un discours théologique cohérent.

    « Et lui, où est-il? »

        Entre les versets 8 et 12, Jésus disparaît de la scène, mais il demeure néanmoins au cœur du récit, dans les réactions des témoins de la guérison. Certains se montrent favorables à lui, d’autres doutent, tous le cherchent. Mais Jésus ne se laisse rencontrer finalement que par l’entremise de l’aveugle guéri, qui représente ici les disciples du Christ. Celui-ci est jugé par l’intermédiaire de l’homme qu’il a guéri, tout comme il le sera par le monde à la lumière de la conduite des chrétiens.

        L’aveugle guéri est alors soumis à un véritable interrogatoire par les témoins. Il répond sans peine aux deux premières questions et décrit dans le détail l’intervention du Christ à son égard. Mais il demeure sans réponse quand on lui demande où se trouve Jésus. Il n’en est qu’au début de son cheminement de foi. Il a reçu la lumière physique; il lui reste à accueillir pleinement la lumière du monde.

        Le fait que la guérison, une forme de travail, soit survenue un jour de sabbat permet à l’auteur de signaler une première division à propos de Jésus. D’une part, puisqu’il contrevient à la Loi, il est forcément un pécheur. D’autre part, comme il vient de réaliser un acte inédit (donner la vue à un aveugle de naissance), comment pourrait-il être pécheur? L’aveugle guéri, quant à lui, prend résolument position : «C’est un prophète.»

    La sentence

        Conclusion du procès : l’accusé est déclaré pécheur pour avoir reconnu que Jésus vient de Dieu. Il est exclu de sa communauté, mais pas encore introduit dans la sphère des disciples de Jésus. Celui-ci devra venir à sa rencontre pour que cette nouvelle étape soit franchie. Il se présente effectivement à l’homme à qui il a ouvert les yeux pour l’interroger à son tour. L’ancien aveugle finit par l’appeler «Seigneur» et se prosterne devant lui, ce qui manifeste qu’il reconnaît sa divinité. Les pharisiens, pour leur part, se réfugient dans la Loi et le passé : « Nous savons que Dieu a parlé à Moïse. » Du coup, ils se ferment à la nouveauté qui s’est manifestée dans le don de la vue à un homme qui en était privé. Refuser d’admettre qu’on ne possède pas la lumière et qu’on en a besoin, voilà le véritable péché. L’accusation des pharisiens se retourne contre eux et ils prononcent eux-mêmes leur condamnation : ils sont les véritables aveugles.

    « Le Seigneur regarde le cœur »

        La première lecture prépare bien le terrain à l’évangile de l’aveugle-né puisqu’elle souligne que Dieu voit au-delà des apparences. Samuel, envoyé pour désigner le nouveau roi d’Israël, aurait spontanément procédé à l’onction d’Éliab, fils aîné de Jessé. Le garçon, en effet, avait belle apparence et « haute taille ». Mais voilà, le Seigneur voit les choses différemment, il « regarde le cœur ». On a affaire ici à un thème biblique récurrent : Dieu préfère souvent ce qui semble faible, négligeable aux yeux des humains.

    « Comme des enfants de lumière »

        La deuxième lecture est courte, mais d’une remarquable richesse. Sans surprise, le thème central est la lumière. Paul invite ses destinataires à se conduire « comme des enfants de lumière ». Qu’est-ce à dire? Il s’agit d’accueillir et de mettre en œuvre tous les fruits que cette lumière produit, à savoir « bonté, justice et vérité ». Les pharisiens dans la lecture évangélique apparaîtront comme des contre-exemples en la matière. Aux yeux de Paul, ils comptent sans doute parmi ceux qui participent « aux activités des ténèbres ».

     Jean Grou, bibliste

     Source : Le Feuillet biblique, no 2526. Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    source www.interbible.org

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  • LIFESTYLE

    Le souhait d’un étudiant sur le point de mourir a permis d’aider 14 000 familles de malades du cancer

    L’association HEADStrong, lancée depuis un lit d’hôpital, soutient les familles
    des malades afin que celles-ci puissent se concentrer sur l’essentiel.

    Il y a 10 ans, Nick Colleluori était alité et n’avait pas la force de faire grand-chose. Il lui était en tous cas impossible de retourner à l’université, où il aurait souhaité poursuivre ses études pour travailler ensuite dans une organisation à but non lucratif. Il mourut peu après d’un cancer du système lymphatique contre lequel il s’était battu pendant un an. Mais ce qu’il a fait depuis son lit d’hôpital avant de mourir porte de nombreux fruits depuis une décennie.

    Nick savait à quel point les familles dont un être cher se bat contre le cancer sont affectées. Il souhaitait que ces familles soient soulagées de problèmes de base dans leur quotidien. Ses parents et lui avaient tenté plusieurs traitements contre sa maladie. Quand il fut soumis à un essai clinique aux National Institutes of Health (des institutions gouvernementales américaines qui s’occupent de la recherche médicale), ses parents furent obligés de s’installer dans un tout petit studio à Washington pour être à ses côtés.

    « Que ma vie soit bénéfique à d’autres »  --- LIRE LA SUITE ICI

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  • 4ème dimanche du Carême (A)

    Abbé Jean Compazieu | 17 mars 2017

    Guérison de l’aveugle-né 

    Textes bibliques : Lire

    Ce 4ème dimanche du Carême est celui de la joie. C’est la joie d’un peuple déporté en terre d’exil qui entend une bonne nouvelle. Le prophète Isaïe lui annonce que Dieu est là au cœur de ses détresses. Il intervient pour apporter le salut à ce peuple opprimé. C’est aussi la joie des catéchumènes qui vivent la 2ème étape de leur baptême. Des enfants d’âge scolaire et des adultes se sont mis en route pour ce grand événement. 

    Tout au long de ce carême, nous sommes invités à « changer nos cœurs ». Les textes bibliques de ce jour nous invitent à changer notre regard sur les personnes et les événements : « Dieu ne regarde pas comme les hommes. Les hommes regardent l’apparence. Dieu voit le cœur. Avoir le cœur de Dieu c’est voir les qualités et la grandeur de celui qui est petit, faible et méprisé. C’est reconnaître que, lui aussi, est capable de grandes choses.

    Au jour de notre baptême, nous avons été introduits dans le monde de la lumière. Saint Paul nous dit que cela n’est devenu possible que par la grâce du Christ. Il est la « lumière du monde ». Lui-même nous appelle à vivre en « enfants de lumière ». Ce qui doit nous guider c’est la Lumière qui est en Jésus, c’est son amour. Il est toujours là pour nous apprendre à voir les autres avec le regard de Dieu, un regard plein de miséricorde.

    Dans l’Évangile, nous voyons Jésus qui guérit un mendiant aveugle de naissance. Il lui ouvre les yeux deux fois. Il commence par lui rendre la vue qui lui permettra de voir les personnes et le monde qui l’entoure.  Et  dans un deuxième temps, il lui ouvre les yeux de la foi. Tout cela se fait progressivement. Dans un premier temps, l’homme guéri parle de « l’homme qu’on appelle Jésus » ; ensuite il voit en lui un prophète ; puis quand il se trouve devant lui, il se prosterne en disant : Je crois, Seigneur. »

    Comme cet homme, nous sommes appelés à passer des ténèbres à la foi. Nous aussi, nous sommes souvent aveugles ou malvoyants. Cet aveugle-né est le symbole de l’humanité plongée dans les ténèbres. Mais par le baptême, elle découvre la Lumière du Christ. Pour ces nouveaux convertis, c’est une illumination. C’est la Parole de l’Évangile de saint  qui s’accomplit : « Le Verbe était la Lumière, qui, en venant en ce monde, illumine tout homme.

    Face à cet homme guéri et sauvé, il y a tous ceux qui sont aveugles dans leur esprit et dans leur cœur ; il y a ceux qui s’enfoncent dans leur aveuglement qui est celui du péché. Comme le hibou ou la chouette, ils sont aveuglés par la lumière du jour. La Lumière de Dieu, la Lumière de la Vérité leur fait peur. Mais nous ne devons pas avoir peur de la Lumière de Jésus Christ ; il se présente à nous comme le soleil qui rendra lumineuse notre vie.

    Autre constat : il arrive parfois que le soleil se cache : il y a des nuages, des épreuves ; il y a aussi la nuit. Mais quand il fait nuit, il ne nous vient pas à l’idée de douter de l’existence du soleil même si nous ne le voyons pas. L’amour du Seigneur est toujours bien présent, même quand tout va mal. Il est toujours là pour nous éclairer et, souvent c’est lui qui nous porte. Il veut nous conduire jusqu’à la victoire sur le péché et sur la mort. Tout l’Évangile nous dit qu’il est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant » dit saint Irénée.

    La suite de l’Évangile nous parlera des souffrances, de la Passion et de la mort de Jésus ; c’est là qu’il a assumé toutes les misères et tous les handicaps du monde. Jésus nous révèle un Dieu qui  n’explique pas les souffrances, qui ne condamne pas mais qui prend sur lui le péché du monde. Il devient solidaire de tous ceux qui sont « nés comme ça ». Et surtout, il devient source de toute guérison et de la santé totale de l’homme.

    Dieu ne prend pas son parti de la misère de l’homme. Il l’assume. La croix n’est pas un signe d’échec, de résignation ; c’est une protestation, une victoire sur tout ce qui abîme l’homme. Jésus nous donne un signe de cette victoire  pascale en ouvrant les yeux de l’aveugle-né et en lui donnant un accès à une autre lumière, celle de la foi. C’est aussi à cette lumière que la Samaritaine a pu accéder (Évangile de dimanche dernier). Et dimanche prochain, nous découvrirons Jésus qui redonne vie à Lazare. À travers ce signe, il s’affirmera maître de tous les handicaps, y compris le dernier, la mort.

    Vivre le Carême, c’est accueillir cette lumière qui vient de Jésus. Cette lumière c’est celle de la foi. Elle nous aide à voir les personnes et les événements avec le regard de Dieu. Comme l’aveugle guéri, nous deviendrons des témoins du Christ. Nous pourrons proclamer notre foi avec fierté : « Je crois en Dieu qui est lumière, Je crois en Dieu, il est mon Père. » Amen

    Télécharger : 4ème dimanche du Carême

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Fiches dominicales – « C’est dimanche (Emmanuel Oré) – Homélies de l’année liturgique A (Simon Faivre)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Il a quatre ans, l’inauguration du pontificat sous le signe de Joseph et du nard

    Le « gardien du Rédempteur » pour apprendre à « garder »

    Fleur de nard, Planter pour l'Année liturgique, Forum, 4real.thenetsmith.com

    Fleur De Nard, Planter Pour L'Année Liturgique, Forum, 4real.Thenetsmith.Com

    C’est, en ce 19 mars 2017, le quatrième anniversaire de l’inauguration du pontificat du pape François, qui manifeste sur son blason la présence spéciale de saint Joseph – à droite de l’étoile d’or à huit branches, pour les huit béatitudes, représentant la Vierge Marie – : partout où il est exposé, notamment aux façades des églises de Rome, ce blason intrigue du fait de la fleur de nard de Joseph. Un saint Joseph en qui le pape voit un « gardien », « fort », « courageux », « travailleur », « discret » et « tendre », dont la puissante intercession ne fait jamais défaut. Le pape argentin a voulu inaugurer son pontificat ce jour-là.

    Au cours de cette célébration solennelle place Saint-Pierre, en présence de délégations du monde entier, après un temps de recueillement au tombeau de Pierre, le pape a reçu « l’anneau du pêcheur » (du pêcheur de Galilée) et le pallium dont la laine blanche indique le pasteur portant la brebis sur ses épaules. Et six cardinaux lui ont juré obéissance, au nom de tout le collège cardinalice.

    Quatre ans après, le pape a de nouveau salué la paternité de saint Joseph à l’angélus et dans un tweet posté sur son compte @Pontifex_fr: que « Saint Joseph, Époux de Marie et Patron de l’Église universelle, vous bénisse et vous garde. Et meilleurs vœux aux papas ! » C’est la fête de pères en Italie.

    Et comme le 19 mars tombe un dimanche de carême, la solennité de saint Joseph est reportée, liturgiquement, à demain, lundi 20 mars.

    Mais on peut dire que cette présence de saint Joseph dès le début du pontificat est une note caractéristique du pape François, même si saint Joseph était déjà présent chez Karol (Joseph) Wojtyla qui écrivit « Redemptoris Custos » et Joseph Ratzinger, mais aussi Angelo Giuseppe (Joseph) Roncalli…

    La prière exaucée

    On sait aussi que le pape tient dans sa chambre une statuette de saint Joseph dormant : Dieu, rapporte saint Matthieu lui parlait en songe, à l’instar du patriarche Joseph. Le pape a témoigné que cette image de Joseph lui apporte la paix, devant des supérieurs généraux reçus au Vatican en novembre 2016: « S’il y a un problème, je l’écris sur un papier à saint Joseph et je le mets sous une statuette (…) de saint Joseph qui dort. »

    En répondant à la question d’un journaliste italien lors de son retour de Strasbourg, le 25 novembre 2014, il avait déjà confirmé cette présence de saint Joseph, et qu’il avait cette statuette dans sa chambre: « A chaque fois que j’ai demandé une chose à saint Joseph, il me l’a donnée. »

    L’iconographie de saint Joseph le représente le plus souvent tenant une fleur de lys ou un rameau d’amandier fleuri. Le nard est peut-être une particularité des représentations de saint Joseph dans le monde hispano-américain, avec des racines bibliques. Selon une tradition répandue dans les pays hispaniques, Joseph portait à la main une branche de nard lorsqu’il vint demander Marie comme épouse. La fleur de nard dit la pureté et l’amour.

    Le nard, que l’on trouve dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament, est une plante aromatique à tige longue et mince, et à plusieurs épis, de la même famille que le romarin par exemple ou la lavande.

    Le parfum que l’on tire de son épi est évoqué comme signe d’amour, notamment dans le Cantique des Cantiques (Ct 1, 12 ; 4, 13-14) et dans l’Evangile, chez Marc (Mc 14, 3) et en Jean (Jn 12, 3). Pour le Cantique, le nard est le parfum de l’Epouse. Marc évoque un « parfum de nard de grand prix » – plus de trois cents deniers – dont une femme parfume la tête de Jésus, à Béthanie. Jean dit : « Marie ayant pris une livre de parfum de nard pur, d’un grand prix, en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux; et la maison fut remplie de l’odeur du parfum », ce qui rappelle le Cantique, et le mystère des épousailles mystiques de Dieu et de son peuple.

    Joseph « gardien », l’inauguration du pontificat

    Lorsque le blason du pape François a été connu, le 19 mars 2013, les journalistes ont eu du mal à y décrypter une fleur de nard, qui pouvait aussi être confondue avec une grappe de raisin, ce qui aurait été un symbole eucharistique. Or il s’agissait pour le pape François de porter dans ses armoiries un symbole de la protection et de l’amour de Joseph, saint patron de l’Eglise universelle. Le pape François a également téléphoné à Benoît XVI – Joseph Ratzinger – pour lui souhaiter ce jour-là une bonne fête.

    Il disait notamment dans son homélie, sous les applaudissements: « Je remercie le Seigneur de pouvoir célébrer cette Messe de l’inauguration de mon ministère pétrinien en la solennité de saint Joseph, époux de la Vierge Marie et Patron de l’Église universelle : c’est une coïncidence très riche de signification, et c’est aussi la fête de mon vénéré Prédécesseur : nous lui sommes proches par la prière, pleins d’affection et de reconnaissance. »

    Il commentait le titre de Joseph de « Custos », mis en valeur par saint Jean-Paul II dans son exhortation apostolique Redemptoris Custos, « sur la figure et la mission de saint Joseph dans la vie du Christ et de l’Eglise », en date de la fête de l’Assomption de la Vierge Marie, le 15 août 1989. Jean-Paul II portait le nom de Joseph comme second prénom, comme son père.

    Le pape François le citait en disant : « Nous avons entendu dans l’Évangile que « Joseph fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse » (Mt 1, 24). Dans ces paroles est déjà contenue la mission que Dieu confie à Joseph, celle d’être custos, gardien. Gardien de qui? De Marie et de Jésus ; mais c’est une garde qui s’étend ensuite à l’Église, comme l’a souligné le bienheureux Jean-Paul II: « Saint Joseph a pris un soin affectueux de Marie et s’est consacré avec joie à l’éducation de Jésus Christ, de même il est le gardien et le protecteur de son Corps mystique, l’Église, dont la Vierge sainte est la figure et le modèle » (Redemptoris Custos, n. 1). » Le pape développera souvent ce thème du « gardien » notamment pour la « sauve-garde » de la création et l’écologie humaine intégrale: c’est un leit-motiv de l’encyclique « Laudato si’« .

    On serait ainsi tenté de voir dans saint Joseph aussi le « gardien » du pontificat du pape François, sous le signe du service et du service des plus démunis : « N’oublions jamais que le vrai pouvoir est le service et que le Pape aussi pour exercer le pouvoir doit entrer toujours plus dans ce service qui a son sommet lumineux sur la Croix ; il doit regarder vers le service humble, concret, riche de foi, de saint Joseph et comme lui, ouvrir les bras pour garder tout le Peuple de Dieu et accueillir avec affection et tendresse l’humanité tout entière, spécialement les plus pauvres, les plus faibles, les plus petits, ceux que Matthieu décrit dans le jugement final sur la charité : celui qui a faim, soif, est étranger, nu, malade, en prison (cf. Mt 25, 31-46). Seul celui qui sert avec amour sait garder ! »

    Protège cette terre et donne-lui la paix

    Le pape soulignait la discrétion de l’action de saint Joseph et il le décrivait plein de « tendresse » : « Dans les Évangiles, saint Joseph apparaît comme un homme fort, courageux, travailleur, mais dans son âme émerge une grande tendresse, qui n’est pas la vertu du faible, mais au contraire, dénote une force d’âme et une capacité d’attention, de compassion, de vraie ouverture à l’autre, d’amour. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté, de la tendresse! »

    Enfin, le pape François a composé cette prière à saint Joseph, pour obtenir la paix et la sainteté, à l’occasion la consécration de la Cité du Vatican à saint Joseph, en présence du pape émérite Benoît XVI, Joseph Ratzinger, le 5 juillet 2013 :

    « Saint Joseph,

    Gardien du Rédempteur
    et très chaste Epoux de la bienheureuse Vierge Marie,
    accueille avec bienveillance l’acte de dévotion
    et de consécration
    que nous t’adressons aujourd’hui.

    Protège cette terre et donne-lui la paix:
    elle a été baignée par le sang de saint Pierre
    et des premiers martyrs romains;
    protège nous et ravive la grâce du baptême
    de ceux qui y vivent et y travaillent;
    protège et augmente la foi des pèlerins
    qui viennent ici de toutes les régions du monde.

    Nous te consacrons les fatigues et les joies de chaque jour;
    nous te consacrons les attentes et les espérances de l’Eglise;
    nous te consacrons les pensées, les désirs et les oeuvres:
    que tout s’accomplisse dans le Nom du Seigneur Jésus.

    Ta protection douce, ferme et silencieuse
    a soutenu, guidé et consolé la vie cachée
    de la sainte Famille de Nazareth:
    protège nos familles,
    renouvelle aussi pour nous ta paternité
    et garde nous fidèles jusqu’à la fin.

    Nous plaçons aujourd’hui, avec une confiance renouvelée,
    sous ton regard bienveillant et sage,
    les évêques et les prêtres,
    les personnes consacrées et les fidèles laïcs,
    qui travaillent et vivent au Vatican:
    protège leur vocation,
    et enrichis-la de toutes les vertus nécessaires
    pour grandir dans la sainteté.

    Amen. »

    source ZENIT.org

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