• Les Actes des Apôtres (3/5)

    Aux sources de notre foi

    http://ekladata.com/l-1F4hF7VUZWAOApm8PVBoLycfM.jpgComme on l’a vu, la foi en la résurrection du Christ est au cœur du kérygme. L'enjeu de la proclamation de la Bonne Nouvelle ne fait aucun doute, depuis que les Apôtres ont fait l'expérience de l’éternel Vivant. Sans la résurrection de Jésus Christ, la vie humaine n'aurait d'avenir que son horizon terrestre. Et pour bien des gens, cet horizon peut être embrassé d'un regard assez rapide. Sans la reconnaissance de la résurrection de Jésus, il n'y a pas d'authentique foi chrétienne. À certains chrétiens de Corinthe qui commençaient à douter de la résurrection, saint Paul ne rappelle-t-il pas avec fermeté que si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est votre foi ( 1 Corinthiens 15, 16-17)?

         La foi en la résurrection du Christ est également au cœur des formulations de la foi qui viendront aux 4e et 5e siècles. Les formules de « Credo » que nous utilisons pour proclamer notre foi ne sont pas le résultat d'une génération spontanée. Le « Symbole des Apôtres » et le « Symbole de Nicée-Constantinople» sont le fruit d'une longue maturation dans la compréhension du mystère du Christ, qui ne s’est pas faite sans tâtonnement et de nombreux efforts de réflexion. À l'origine de ces formulations des vérités fondamentales de la foi chrétienne, il y a eu la première proclamation publique de la mort et de la résurrection de Jésus : Que toute la maison d'Israël le sache donc avec certitude : Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous, vous avez crucifié (Actes 2, 36).

         Le livre des Actes des Apôtres a conservé le souvenir de cette prédication quand il rapporte l'activité missionnaire des Apôtres. Le contenu essentiel de la prédication est résumé en six discours. Cinq de ces discours sont attribués à Pierre, et un à Paul. En voici la liste :

    1. Le jour de la Pentecôte, Pierre s'adresse aux Juifs de Jérusalem (2, 14-41).
    2. Après la guérison du boiteux à la Belle Porte, Pierre (et Jean) s'adresse à la foule, sur le parvis du Temple (3, 12-26).
    3. Devant le Sanhédrin, Pierre (et Jean) doit expliquer le miracle de la guérison du boiteux (4, 9-12). 
    4. Pierre doit de nouveau s’expliquer, lors d’une autre comparution devant le Sanhédrin (5, 29-32)
    5. Pierre annonce l’Évangile à la maisonnée de Corneille, le centurion romain, dans la ville portuaire de Césarée (10, 34-43).
    6. Paul (et Barnabas) proclame l'Évangile du Christ Jésus dans la synagogue d'Antioche de Pisidie (13, 16-41).

         Ces discours suivent un schéma fixe, composé des éléments suivants :

    1. Une introduction qui rattache le discours à un événement qui vient de se produire.

         Dans le cas de la Pentecôte, des phénomènes étranges (comme un coup de vent et le feu) viennent de se produire et plongent la foule dans la stupéfaction ou provoquent des sarcasmes. Pierre réagit en invitant ses auditeurs à reconnaître dans la venue de l’Esprit l’accomplissement de l’oracle de Joël qui annonce que tout le peuple sera prophète.

    2. Le rappel des activités de Jésus.

         On situe l’exercice du ministère de Jésus dans le temps et l’espace. On précise que Jésus est passé en faisant le bien et qu’il a été accrédité par Dieu comme un prophète habité par l’Esprit et puissant en paroles et en actes.

    3. Le rappel de la mort de Jésus.

         On souligne la responsabilité des chefs religieux dans la condamnation de Jésus alors qu’il était innocent et on la situe dans l’ensemble de l’histoire du salut.

    4. La proclamation de la résurrection de Jésus.

         La résurrection est l’œuvre de Dieu et est mise en opposition avec la condamnation des autorités : Vous l’avez crucifié… Dieu l’a ressuscité. Les apôtres ont reçu le mandat d’en être les témoins.

    5. Le recours à l'Écriture pour dégager la signification de la résurrection de Jésus dans le plan du salut.

         On recourt le plus souvent aux Psaumes messianiques 2 et 110 qui annoncent la glorification du Messie, de l’élu de Dieu.

    6. Une conclusion qui contient une exhortation à se repentir et à croire en Jésus, par qui Dieu pardonne les péchés.

         La foi en Jésus Christ est libération de l’esclavage du mal et source de vie en plénitude. 

     

    Yves Guillemette, ptre

    Source www.interbible.org

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  • La femme de Béthanie : une prophétesse peu reconnue

    femme-Bethanie.jpg

    L'onction de Béthanie
    Gertrude Crête, SASV
    encres acryliques sur papier, 2000
    (photo © SEBQ) 

    Les récits bibliques recèlent de merveilleuses perles bien surprenantes. Parmi ces textes, l’onction à Béthanie (Mc 14,3-9; Mt 26,6-13; Jn 12,1-8) occupe un espace privilégié dans l’imaginaire chrétien, ne serait-ce qu’en raison de l’aspect relationnel et très corporel, pour ne pas dire sensuel, de ce passage. Luc relève cette possible ambiguïté en traitant d’un tout autre récit qui offre des réminiscences de l’onction de Béthanie (Lc 7,36-50). L’exploration de ce récit est essentielle car, au fil des traditions et du temps, l’ensemble de ces récits ont été amalgamés au point parfois d’y voir une prostituée (ou à tout le moins une femme plus ou moins déviante) ou Marie de Magdala, souvent en associant les deux personnages [1].

    Pécheresse ou disciple?

         Dans l’épisode de l’onction de Béthanie, il est intéressant d’observer que la femme n’est pas nommée à l’exception de Jn 12 où Marie y est explicitement désignée par son nom et liée à Lazare (Jn 11,2). Lorsque nous nous reconstruisons le noyau texte, trois éléments structurent le récit [2] :

    1. La scène se déroule lors d’un repas chez un lépreux dénommé Simon (Mt 26,6-13; Mc 14,3-9). Il est intéressant de noter que Simon est présenté comme un lépreux, c’est-à-dire comme une personne qui, par définition, est exclue de la communauté. Dans la version lucanienne, Simon est un pharisien et l’hôte n’est pas nommé dans Jean.

    2. Une femme entre dans la demeure. Elle brise le flacon d’un rare parfum sur la tête de Jésus (Matthieu et Marc) ou sur ses pieds (Jean).

    3. Jésus donne une interprétation de ce geste faisant allusion à sa mort prochaine (Mt, Mc et Jn) ou comme reconnaissance pour une femme (Lc).

         Conditionnés par leur culture, les rédacteurs [3] et la majorité des commentateurs ont grandement réduit la portée de cette action. Ils n’y perçoivent, en général, qu’un geste mettant en lumière la « nature féminine », comme le rappelle Olivette Genest :

    On a beaucoup épilogué sur l’intervention silencieuse de cette femme à Béthanie, sur les motifs d’une initiative que rien de laissait prévoir. Cette scène attachante se laisse facilement psychologiser, offrant juste ce qu’il faut de support au déploiement de ladite configuration féminine habituelle, parfum, débordement d’affectivité, angoisse intuitive quant au sort de Jésus, éloignement de raisonnement logique prêté aux disciples masculins, tâche culturelle d’embaumement, etc... [4]

         Cette interprétation traditionnelle neutralise la dimension profondément subversive du récit. Il est à rappeler qu’à l’époque (comme aujourd’hui d’ailleurs), la culture gréco-romaine s’est construite selon une perspective marquée grandement par le genre qui avalise les archétypes stéréotypés définissant une frontière stricte entre les hommes et les femmes [5]. Ainsi dans la culture hellénistique, le principe masculin est considéré comme celui qui instigue l’action, qui démontre un leadership et qui se définit en contraste à la féminité valorisée dans une forme de passivité. Or, le texte renverse complètement les normes sociales : une femme est active alors que le Jésus est passif [6]! Sans doute est-ce pour cela que l’association fausse entre pécheresse et prostituée s’est élaborée très tôt afin d’éviter la reconnaissance réelle des femmes comme des disciples à part entière.

    Une disciple exemplaire

         Comme le font observer O. Genest et E. Schüssler, une ligne d’interprétation tend à rendre invisible l’apport effectif des femmes dans le développement du mouvement-Jésus et du christianisme ultérieur [7]. Cela conduit à refuser la reconnaissance de cette femme, de Marie selon l’évangile de Jean, comme celle du véritable disciple. Le comportement de cette femme s’oppose ainsi aux attitudes de Pierre qui pleure à la suite du reniement (Mt 26,69-75; Mc 14,66-72; Lc 22,55-62; Jn 18,17.25-27) ou du baiser de Judas qui identifie Jésus comme une personne à appréhender (Mt 26,48-49; Mc 14,45; Lc 22,47-48). Il est à remarquer que le geste d’essuyer les pieds correspond à la scène du lavement des pieds (Jn 13,1-20). En plus, cela ne préfigure-t-il pas l’ultime don de soi en Jean [8] illustré par l’effusion des larmes [9]?

         Autrement dit, cette femme revêt la figure du vrai disciple qui discerne le sens potentiel des prochains évènements. Elle démontre paradoxalement l’attitude à adopter par rapport aux personnes appauvries. Selon l’interprétation du personnage de Jésus, ce dernier deviendra une des personnes les plus exclues et appauvries. Certes, la mention que le flacon de parfum représente 300 deniers (l’équivalent d’une année de salaire) et redistribué aux pauvres n’est pas dénué de sens, mais le texte pointe vers le fait que tout acte de solidarité implique une forme d’engagement relationnel qui semble absent dans le cas de Simon ou de Judas [10].

    Conclusion

         Ce passage évangélique incite à percevoir l’apport important de cette femme [11]. D’ailleurs celle-ci est pleinement reconnue dans sa portée de solidarité et de compassion au point où : « La femme lui [Jésus] est désormais si liée qu’elle traversera avec lui la mort et l’oubli, partie prenante de la proclamation universelle de l’Évangile, le don matériel devenu parole » [12]. De plus n’importe-t-il pas de reconnaître pleinement le caractère de disciple à cette femme comme le souligne Teresa J. Hornsby :

    Peut-être le temps est venu de célébrer plutôt que de dénigrer cette femme : elle démontre de l’initiative, elle possède ressources économiques, elle ne se préoccupe nullement des perceptions sociales, elle ne manifeste aucune honte palpable ni de son corps, ni de ses actions. Cela entraîne une reconnaissance positive et explicite  de Jésus. [13]

         Le récit de l’onction de Béthanie invite à vivre une transformation profonde de notre regard spontané afin der voir autrement, au-delà des représentations normées de genre, la qualité exceptionnelle d’une femme. Celle-ci  ne devient-elle pas,  à la différence des Douze, une véritable icône vivante du Christ  par son onction qui préfigure le don de vie de Jésus [14]?

         Pour les chrétiennes et chrétiens contemporains, une piste d’actualisation  de ce bijou biblique, ne consiste-t-elle pas à convertir notre vision des relations femmes/hommes par la remise en question de nos catégories de genre?  Celles-ci déterminent encore aujourd’hui et malheureusement nos normativités sociales et ecclésiales qui dictent les comportements masculins et féminins jugés culturellement appropriés. Sur le plan théologique n’apparaît-il pas opportun de déconstruire tout un discours qui justifie arbitrairement par  une prétendue « Révélation divine », l’hétérosexisme exercé particulièrement à l’endroit des femmes [15]? Cela ne conduira-t-il pas à proposer une perspective nouvelle favorisant l’émergence d’une société, d’un christianisme totalement égalitaires où les femmes et les hommes se construiront par et dans des relations réciproques et pleinement humaines?

    Patrice Perreault

    [1] Le film de Mel Gibson, La passion du Christ, établit le lien entre la pécheresse de Lc 7 et Marie de Magdala alors qu’aucun indice ne permet une telle assimilation! Voir Teresa J. Hornsby, «The woman is a sinner/The sinner is woman» dans Amy-Jill Levine (Ed.), A Feminist Compagnion to Luke, London, New York, Sheffield Academic Press, 2002, 121-132.

    [2] Elisabeth Schüssler Fiorenza, In Memory of Her. A Feminist Reconstruction of Christians Origins, (Second Edition), New York, SMC Press, 1996, 128.

    [3] Le terme androcentrique se réfère à une posture première et le plus souvent inconsciente qui détermine la lecture des textes, du réel et de l’ensemble de la culture à partir et en fonction des hommes tant dans la détermination des questions, des objets d’études que dans la sélection des traditions retenues, de la lecture et de l’interprétation des textes. Voir Elisabeth Schüssler Fionrenza, op. cit., 43-67.

    [4] Olivette Genest, Femmes du Nouveau Testament. Exégèse sémiotique, Paris, Femmes et hommes dans l’Église, 1988, 46. Ce texte est une reproduction du chapitre synthèse du livre, De Jésus et des femmes,. Lectures sémiotiques suivies d’un entretien avec A.J. Greimas, (Recherches, Nouvelle série, 14), Montréal, Bellarmin et Paris, Cerf, 1987, 188-207.

    [5] Pour une initiation à la théorie du genre, voir Françoise Héritier, Hommes, femmes : la construction de la différence, Paris, Éditions Le Pommier, 2005; Catherine Vidal (dir.), Féminin, masculin. Mythes et idéologies, (Coll. Regards), Paris, Belin, 2006.

    [6] Teresa J. Hornsby, op.cit., 130-131.

    [7] O. Genest, op.cit., 45; E. Schüssler Fiorenza, op.cit., 41.

    [8] L’écoulement du sang et de l’eau au moment où un soldat transperce Jésus de sa lance (Jn 19,34).

    [9] Ce paragraphe est inspiré grandement de Barbara E. Reid, «Do you see this woman : A Liberative Look At Luke 7.36-50 And Strategies to read Other Lukan Stories Against the Grain» dans Amy-Jill Levine (ed.), A Feminist Compagnion to Luke, London, New York, Sheffield Academic Press, 2002, 117.

    [10] Le verset : «les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous» (Mt 26,11; Mc 14,7; Jn 12,8) sert parfois de justification pour affirmer qu’il est impossible d’éradiquer la pauvreté. Or, c’est cette dimension de la solidarité qui est appelée à être mise en exergue. En d’autres termes, les communautés chrétiennes sont davantage appelées à lutter appuyer et à soutenir les personnes appauvries tant que la pauvreté n’est pas éliminée.

    [11] Barbara E. Reid, op. cit.,110-115.

    [12] O. Genest, op. cit., 45.

    [13] Teresa J. Hornsby, op. cit., 132.

    [14] Barbara E. Reid, op cit., 117.

    [15] Teresa J. Hornsby, op. cit., 132.

     

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  •   Les Actes des Apôtres (2/5)

    Le Kérygme

    jesus enseigneLe mot « kérygme » vient du grec (kèrugma) et signifie « proclamation, annonce publique ». Dans l'Antiquité, ce mot faisait partie du vocabulaire usuel de l'homme de la rue. Par exemple, à Corinthe, on considérait comme un « kérygme » aussi bien l'annonce, sur la place publique, d'une victoire militaire que la proclamation d'un nouveau règlement municipal. Si les Anciens vivaient aujourd'hui, ils considéreraient comme kérygmatiques les annonces majeures de nos gouvernements, souvent livrées en conférences de presse. De plus, l'objet du « kérygme », donc de la proclamation publique, était souvent une « bonne nouvelle ». Ce sont ces deux mots que les chrétiens ont utilisés pour désigner la communication de la Bonne Nouvelle et son message fondamental : la mort et la résurrection de Jésus.

         Dans le Nouveau Testament, on ne trouve presque pas le mot « kérygme »,  mais plutôt le verbe correspondant : « proclamer publiquement » (en grec, kèrussein). C'est par cette formule que les auteurs  du Nouveau Testament définissent l'activité des personnes comme Jean Baptiste, Jésus, les Apôtres, et même des personnes guéries par Jésus. Et que « proclament » ces gens? Le Baptiste proclame un baptême de conversion; Jésus, la Bonne Nouvelle du règne de Dieu; les Apôtres, la Bonne Nouvelle du Christ Jésus; et les miraculés, la nouvelle de leur guérison accomplie par Jésus.
        
         La présence, dans les récits évangéliques, des expressions « proclamer », « annoncer la Bonne Nouvelle » ou tout simplement « Bonne Nouvelle » est le reflet de la conception que les Apôtres avaient de la façon d'exercer leur activité missionnaire. Ils se percevaient comme des « communicateurs », pour employer un terme qui nous est familier. Et ils ont emprunté au monde des communications de leur époque les termes appropriés pour définir leur tâche et, du même coup, se positionner sur la place publique. Pour parler de Jésus, les Apôtres ont eu recours aux « médias » de leur temps et utilisé un langage facilement compréhensible par leurs auditeurs. L'enjeu était de taille : il fallait rendre intelligibles et accessibles la personne et le mystère du Christ Jésus au plus grand nombre possible de personnes. À cause de l'importance du message qu'ils portaient, il leur fallait donc choisir judicieusement non seulement les bons mots, mais aussi les bons moyens de communication.

         Dans les Actes, saint Luc rapporte que le mystère de la mort et de la résurrection de Jésus a fait l'objet d'une proclamation publique («kérygme») de la part des Apôtres. L'objet de cette proclamation, c'est que la victoire de Jésus sur la mort est la Bonne Nouvelle (« Évangile ») du salut que Dieu accorde à tous les êtres humains. Comme tout être humain raisonnable est habité par la question du sens de la vie et de la mort, la nouvelle de la résurrection de l'un des nôtres nous concerne personnellement et mérite une oreille attentive. En proclamant publiquement le Christ ressuscité de la même manière que l'on annonçait les décisions ou les événements qui faisaient la vie en société, les Apôtres ont voulu signifier que le salut réalisé par Jésus est un événement de première importance et non un fait divers, que l'Évangile fait partie chaque jour de l'actualité du jour.
     
         Tous les textes du Nouveau Testament qui font écho à la première prédication de l'Évangile nous indiquent que les Apôtres ne pouvaient pas ne pas publier ce qu’ils avaient vu et entendu. En lisant les Actes, on voit que Luc a amplifié les succès de l'activité missionnaire des Apôtres. On peut lui reprocher de manquer d'un certain sens de la nuance. Que voulez-vous, Luc est partial, car il a rencontré le Christ grâce à la prédication apostolique. Il connaît ce dont il parle: l'annonce de l'Évangile a eu du succès dans son cas. Et par-dessus le marché, il déborde d'enthousiasme, parce qu'il se rend bien compte que sa vie a changé de cap depuis qu'il marche à la suite de Jésus. Quand il raconte l'activité missionnaire des Apôtres, il ne peut s'empêcher d'y voir la marche triomphale de l'Évangile. Luc a tout de même le sens de l'objectivité. Il n'oublie pas que des obstacles se sont dressés sur le chemin de l'Évangile. Mais ils se sont avérés incapables de faire taire l'Évangile, car l'Esprit Saint était le maître d'œuvre de la mission.

     

    Yves Guillemette, ptre

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  • Le roi Salomon

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    Salomon est le fils de David et de Bethsabée qui succéda à son père sur le trône de Jérusalem. Il régna longtemps, de 962 à 922 environ. Son nom signifie en hébreu paix, prospérité. Il n'était pas le fils aîné de David; et ce sont des intrigues de palais qui l'ont amené à régner sur Israël (voir 1 R 1-2).

         Après avoir éliminé ses opposants, Salomon connut un règne généralement paisible. La nation israélite favorisée par la paix tant intérieure qu'extérieure, connut la prospérité. Le commerce était florissant. Avec de telles entrées d'argent, il n'est pas surprenant que l'on entreprit de vastes chantiers de construction, dont le palais royal et le Temple. Salomon fit aussi exploiter des mines de cuivre dans le sud du pays. Toutefois, pour mener à terme tous ces chantiers, il fallut imposer la corvée aux esclaves d'origine cananéenne et peut-être même aux Israélites.

         Salomon organisa une véritable administration nationale calquée sur le modèle égyptien. Le pays fut divisé en douze districts qui ne correspondaient pas aux douze tribus dans le but d'affaiblir leur pouvoir. Le roi entretint des relations diplomatiques avec les autres nations. Il épousa même la fille de Pharaon.

         Salomon connut aussi ses limites : les mariages avec les princesses étrangères; l'acceptation de leurs dieux et de leurs cultes nationaux; la construction d'un harem somptueux. Ces déviations par rapport au culte yahviste, alliées à une administration trop centralisée, provoquèrent la division d'lsraël en deux royaumes et le schisme religieux.

         L'époque de Salomon fut marquée par une intense activité littéraire qui a donné naissance à la tradition yahviste (le récit de la création d'Adam et Ève appartient à cette tradition). On attribue également à Salomon la paternité du mouvement israélite de sagesse. Le règne de Salomon est raconté dans les chapitres 1 à 12 du premier livre des Rois.

    Yves Guillemette

    source www.interbible.org

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  • Quand Dieu se prend pour un boulanger (Ézéchiel 4, 9)

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    L'une des variété de pain biologique de Food for Life inspirée d'une recette biblique

    Saviez-vous que vous pouvez manger des céréales bibliques? Eh oui! On trouve de tout dans la Bible, même une recette vieille de plus de 2500 ans. Il s’agit d’une recette de pain que l’on trouve dans le livre d’Ézéchiel :

    « Prends du blé, de l’orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l’épeautre; mets-les dans un récipient; tu t’en feras du pain. Pendant ces jours où tu seras couché sur le côté : trois cent quatre-vingt-dix, tu en mangeras. » (Ezéchiel 4,9)

         Cette recette est donnée par Dieu au prophète Ézéchiel. Elle est placée au cœur des annonces de destruction de la ville de Jérusalem. Pour symboliser le prochain siège de la ville, Dieu demande à Ézéchiel d’accomplir divers gestes prophétiques comme celui de se coucher par terre sur le côté pendant trois cent quatre-vingt-dix jours pour manger de ce pain. Ce nombre représente les années de péché du peuple. On obtient ce chiffre en additionnant toutes les années de règne que les livres des Rois et des Chroniques attribuent aux rois de Juda (le royaume du sud) depuis la séparation du peuple en deux royaumes (933 av. J.-C.) jusqu’à la chute de Jérusalem (587 av. J.-C.). Ces jours de privation correspondent donc aux années depuis la division du pays en deux royaumes.

         La recette de pain nécessite une cuisson particulièrement cocasse. Voici comment Dieu présente le mode de cuisson :

    « Tu mangeras ton pain en forme de galette d’orge; tu le feras cuire sous leurs yeux sur un tas d’excréments humains. » Le Seigneur dit : « C’est ainsi que les fils d’Israël mangeront un pain impur parmi les nations où je les disperserai. »

    Je répondis : « Seigneur Dieu! Je ne me suis jamais souillé; depuis mon enfance jusqu’à aujourd’hui, je n’ai jamais mangé de bête crevée ou déchiquetée et il n’est jamais entré dans ma bouche de viande immonde. » Il me dit : « Eh bien, je t’accorde de la bouse de vache, au lieu du tas d’excréments humains : tu cuiras ton pain dessus. » (Ézéchiel 4,12-15)

         C’est horrible! Quel contraste avec la belle recette donnée précédemment! Dieu demande à Ézéchiel de cuire son pain sur des excréments humains. Pourquoi? Parce que, lors du siège de Jérusalem, la famine et la soif de ses habitants seront très grandes. On manquera de tout. Le seul combustible que l’on pourra trouver dans la ville sera des excréments humains.

         La réaction d’Ézéchiel montre que l’origine humaine des excréments les rend impurs. Dieu lui accorde alors de la bouse de vache. L’odeur de la cuisson doit être épouvantable, mais au moins il ne s’agit pas de ses propres excréments. Par ailleurs, il était courant d’utiliser de la bouse pour la cuisson, dans le Proche-Orient ancien.

         Le récit précise aussi que le pauvre Ézéchiel devra manger une ration de vingt sicles de ce pain par jour et, cela, jour après jour. Cette ration équivaut à moins de deux cents grammes. Elle annonce la famine qui vient. Et, cette nourriture sera monotone et obligatoire.

         Si vous lisez le livre d’Ézéchiel, vous verrez que la ville de Jérusalem sera détruite par Nabuchodonosor, roi de Babylone, en 587 av. J.-C. Dans ce livre, le prophète accomplit de nombreuses actions inusitées. La plus célèbre est aussi en rapport avec la nourriture : il mange un livre enroulé qui, dans sa bouche, prend un goût de miel (3,1-3).

    Bon appétit

         La compagnie Food for Life propose toute une gamme de produits développés autour de la recette transmise par le livre d’Ézéchiel.

          Gary Torres, un directeur de la compagnie qui a son siège en Californie, dit que l’idée de développer du pain, des céréales et des pâtes, à partir de grains germés, a été inspirée par la Bible. Le verset en question, Ézéchiel 4,9, est inscrit sur tous leurs produits. Ils prennent les ingrédients mentionnés par le prophète pour les faire germer dans de l’eau. Ce qui donne des produits organiques et bibliques. La compagnie assure que tout ce qui est utilisé est cachère, c’est-à-dire conforme aux règles alimentaires juives.

         Plus sérieusement, comme le prophète Ézéchiel, certaines personnes ont aussi accompli des gestes prophétiques, en lien avec l’alimentation, pour prendre position dans des conflits d’une façon non violente. Pensons au Mahatma Gandhi, par exemple, qui pratiquait des jeûnes rigoureux, sur de longues périodes, en guise de moyens de pression pour obtenir l’indépendance de l’Inde. Parfois, les gestes parlent plus fort que les paroles.

    Sébastien Doane

    source www.interbible.org

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  • Les Actes des Apôtres (1/5)

    Le souffle vigoureux de l'Esprit

    les-apotres.jpgAprès avoir exposé quelques clés de lecture de l’Évangile selon saint Luc, nous allons aborder dans les prochains numéros le second tome de l’œuvre lucanienne, les Actes des Apôtres. Nous retiendrons quelques thèmes qui en favoriseront la lecture.

     

         La découverte du tombeau vide et la proclamation par un envoyé divin que Dieu a relevé des morts son Fils Jésus ne suffisent pas à elles seules à susciter la foi des disciples à la résurrection du Christ. Il ne faut pas leur en tenir rigueur tant l'événement est inouï. Il faudra que Jésus ressuscité se manifeste à eux, mais encore là certains disciples ont peine à y croire. Quelques-uns eurent des doutes, Marie-Madeleine prend Jésus pour un jardinier, les deux disciples d'Emmaüs ne reconnaissent pas immédiatement celui qui marche avec eux, Thomas souhaite voir Jésus de ses propres yeux avant de donner foi au témoignage des autres disciples. Une fois qu'ils ont reconnu que le Ressuscité est la même personne que ce Jésus qu'ils ont suivi, qui a souffert la passion et qui est mort crucifié, alors là ils ne peuvent s'empêcher de témoigner de leur expérience aux autres membres de la communauté et de partager leur joie.

    L’Évangile est venu jusqu’à nous

         Tous les récits mentionnent que la rencontre du Christ ressuscité ne peut être l'apanage d'une poignée de privilégiés. La bonne nouvelle doit prendre la route pour être communiquée, et même aller plus loin que le petit coin de terre que Jésus a sillonné. Elle est un trésor qui doit être mis à la disposition de tout être humain en quête d'espérance. Elle est la lumière offerte à ceux et celles qui sont en recherche de Dieu. À chacune de ses présences au milieu de la petite communauté, le Ressuscité envoie ses disciples en mission, comme des semeurs de la Parole vivante de Dieu. Cette Parole qui fait l'événement de Dieu parmi nous, c'est désormais le Ressuscité que les humains doivent avoir la possibilité de rencontrer pour unir leur vie à la sienne.

     

         Nous devons remercier saint Luc de nous avoir raconté comment les apôtres se sont acquittés de leur mission. Après avoir quitté Jérusalem et traversé la Samarie, ils ont poussé leur pérégrination vers les principales villes de l'empire romain. Mais il faut reconnaître, et Luc insiste, que le principal moteur de l'évangélisation est l'Esprit Saint.

    Sous la poussée de l'Esprit

         Qu'en serait-il aujourd'hui de l'Évangile si l'Esprit Saint n'avait pas mis le pied sur l'accélérateur pour en provoquer la diffusion. En effet, sans l'Esprit Saint, les apôtres n'auraient sans doute pas eu l'audace de répondre à la commande de Jésus. C'est avec un peu d'hésitation que l'on s'est dirigé vers les païens; c'est avec force discussion qu'on finit par les admettre dans la communauté de foi, sans les obliger, comme certains traditionalistes le souhaitaient, à se faire disciples de Moïse avant d'être disciples du Christ. C'est encore l'Esprit Saint qui pousse les chrétiens d'Antioche à envoyer Paul et Barnabé en mission.

     

         Le récit des Actes obéit à un rythme essoufflant. C'est comme si Luc nous disait: on n'arrête pas l'action de l'Esprit. Il faut que la Bonne Nouvelle atteigne le plus rapidement possible les confins du monde, afin que s'accomplisse la volonté de Dieu d'établir les humains dans la paix et la communion. Luc nous enseigne que le déroulement de la mission est d'abord et avant tout sous la gouverne de l'Esprit Saint. Ne pensons pas que Dieu manque de confiance dans les collaborateurs qu'il a choisis. Mais les hommes étant plutôt portés à se réfugier dans leurs sécurités, ils avaient besoin d'un solide coup de main, d'un vent fort qui les pousse au loin.

     

         Il ne saurait en être autrement aujourd'hui. Quelle est donc notre disponibilité au souffle de l’Esprit? N'avons-nous pas besoin que l'Esprit nous donne un souffle nouveau, une nouvelle audace, un esprit d'initiative et de créativité pour tracer des chemins neufs où circulera la Bonne Nouvelle.

     

    Yves Guillemette, ptre

     

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  • Au-delà de l’amour, le cœur dans la Bible

    feuille unique Lorsque j’ai dit à ma blonde Fannie que je lui donnais mon cœur, je suis content qu’elle a compris qu’il s’agissait d’une métaphore. Le cœur est l’organe qui assure la circulation du sang, mais il est aussi pour nous le symbole de l'amour. Ceci provient probablement de l'accélération cardiaque provoquée par l'émoi ressenti lorsque l'on pense à l'être aimé. Il représente aussi pour nous la générosité, la franchise et le courage.

     

         Parfois, les mots de la Bible ont des significations très différentes de notre façon des utiliser aujourd’hui. Ce n’est pas le cas du mot cœur qui comme en français désigne un organe physique avec un riche champ sémantique de métaphores.

     

         Les Hébreux ne possédaient pas les mêmes connaissances médicales que nous. Pourtant, ils considéraient le cœur comme l’organe principal du corps. Puisqu’il est caché, il représente tout l’intérieur du corps humain comme le dit bien l’expression « mon cœur et ma chair » (Ps 73,26). Il représente ce qu’il y a de plus profond, l’être intérieur. De façon similaire, il peut désigner l’intérieur des cieux (Dt 4,11) ou de la mer (Ex 15,8).

     

         Comme pour nous, dans la Bible, le cœur est le siège des émotions. On parle du cœur lorsqu’on veut parler d’amour et de désir, mais aussi pour plusieurs autres émotions comme la joie, le regret, la tristesse, l’irritation, le courage, la peur, le découragement, la confiance, le souci ou l’orgueil.

     

         La Bible va aussi attribuer des fonctions au cœur que nous associons au cerveau : l’intelligence, l’imagination, et la mémoire. Dans le langage biblique, au lieu de dire « penser » on va dire « parler avec son cœur ». Le cœur est le siège de la vie intellectuelle. Ainsi, on peut comprendre que lorsque Marie apprend qu’elle sera enceinte et qu’elle conservait tous les événements dans son cœur, l’évangile de Luc veut dire qu'elle les médite et y réfléchit en vue de les comprendre.

     

         De plus, le cœur sera le lieu des décisions morales et religieuses. C’est le cœur qui va distinguer les bonnes et mauvaises actions. On peut dire d’un juste qu’il est droit de cœur (Ps 7,11).

     

         Cette conception du cœur est reprise dans le Nouveau Testament. Par exemple, Paul va dire : « L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5,5) 

     

         L’iconographie chrétienne s’est donné une représentation stylisée du cœur avec le Sacré-Cœur de Jésus. Le cœur de Jésus est illustré avec des flammes, parfois il est transpercé et entouré d’épines. Cette image popularisée à partir du XVIe siècle représente l’amour extrême de Jésus pour l’humanité, même s’il mène à la crucifixion.

    Sébastien Doane

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  • L'Évangile selon saint Luc (7/7)

    La première place à la Parole et la prière

    http://ekladata.com/ZJ3qImvtp7x_49LjoEU_BiZtO0U.jpgSaint Luc a fait la connaissance du Christ Jésus grâce à la proclamation de l’Évangile. Compagnon de saint Paul, il l’a entendu annoncer avec enthousiasme la Parole de Dieu, l’Évangile de la grâce de Dieu. Il a vu des Grecs accueillir l’Évangile et mettre leur foi dans le Christ. Il devait sans doute se reconnaître dans ces mots de Paul adressés aux chrétiens de la ville de Thessalonique : L’Évangile que nous annonçons ne vous a pas été présenté comme un simple discours, mais il a montré sa puissance avec surabondance, par l’action de l’Esprit Saint (1 Th 1, 5). On ne sera donc pas étonné que Luc mette l’accent sur la première place que doit occuper la Parole de Dieu dans la vie des chrétiens. Deux récits en sont une bonne illustration : la rencontre de Jésus avec les disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-35) et la visite de Jésus chez Marthe et Marie (10, 38-42).
                          
         Prenons le cas de Marthe et Marie qui accueillent Jésus pour dîner. Marthe s’affaire avec fébrilité à la préparation du repas tandis que Marie se tient en compagnie de Jésus. Marthe est exaspérée d’assumer seule la préparation du repas et elle reproche à Jésus d’accaparer sa sœur. La réponse de Jésus rappelle à Marthe que Marie a choisi la meilleure part. Quelle est cette meilleure part? Regardons l’attitude de Marie : elle est assise aux pieds de Jésus et l’écoute. C’est la position qu’adopte tout disciple à l’égard de son maître. Ainsi la meilleure part consiste à placer, au cœur de sa vie, l’écoute de la parole de Jésus. En fait, Jésus est la part de choix que les chrétiens doivent acquérir, parce que sa parole est la lumière qui les guide dans la vie.

         Le récit des disciples d’Emmaüs révèle une autre fonction de la Parole dans la vie des chrétiens qui viendront après la Résurrection. Cette fois, l’écoute attentive de la parole du Christ Jésus est la manière privilégiée d’accueillir le Ressuscité comme compagnon sur la route de la vie. L’Évangile transmis et proclamé au sein de la communauté chrétienne est une présence bien réelle du Christ. C’est une présence qui aide à discerner le sens des événements et le rôle que Dieu y exerce. C’est une présence qui inspire une manière de vivre dans la foi, l’espérance et l’amour. Donner, dans sa vie, la première place à la Parole de Dieu, c’est inscrire son existence dans une relation de dialogue avec Dieu.

    La prière 

         Luc ne laisse pas dans l'ombre l’humanité de Jésus, même s’il le présente comme celui qui inaugure les temps messianiques, implante le règne de Dieu au sein de l’humanité et incarne la miséricorde de Dieu. L’évangéliste prend soin de montrer comment Jésus assume son humanité en vivant dans l'obéissance à la volonté du Père. Il est l'être humain tel que désiré et créé par Dieu, cet être humain qui dit un oui franc à l'amour de Dieu. Luc souligne à plusieurs reprises que c'est par la prière que l'homme Jésus pénètre dans l'intimité de son Père et se maintient dans une fidélité constante à sa volonté. C'était la nuit que Jésus préférait prier (5, 16; 6, 12; 9, 20). Sa présence à Dieu dans la prière était si communicative qu'un jour ses disciples lui demandent de leur enseigner comment prier. C'est alors que Jésus leur apprend le Notre Père (11, 1-4). Luc nous offre aussi d’autres prières qui sont de véritables perles précieuses pour nourrir notre dialogue avec Dieu : ce sont les prières de Marie (le Magnificat), de Zacharie (le Benedictus) et de Syméon (le Nunc dimittis)  que l’on trouve dans les récits de l’enfance.

         Dans les Actes, Luc rapportera plusieurs scènes de chrétiens en prière. La prière est le lieu où s'exprime la communion des disciples entre eux et avec le Seigneur; elle est la célébration du Ressuscité présent au milieu d'eux (Ac 11, 18). Elle assure un climat de paix et de charité fraternelle lorsque vient le temps de prendre de graves décisions pour l'orientation de l'Église, comme l'envoi en mission de Paul et Barnabé auprès des païens (13, 1-3). C'est par la prière que le disciple peut discerner l'action du Seigneur dans sa vie et dans celle de l'Église.

     

    Yves Guillemette, ptre

    Source www.interbible.org

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  • Ein Gedi, une oasis dans le désert

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    Oasis de Ein Gedi (photos © Sébastien Doane)

     

     

    Lorsque vous allez visiter Qumrân ou Massada, il faut absolument faire un arrêt pour se rafraichir à Ein Gedi, une oasis dans la région désertique de la mer Morte.

         En y faisant un arrêt, on pose le même geste que d’illustres personnages bibliques comme David qui se cache de Saul à cet endroit (1 S 24,1). Ailleurs la Bible en parle en Ez 47,10, Ct 1,14 et 2 Ch 20,2.

         Au niveau archéologique, en 1956 on y a trouvé un temple datant de l’ère chalcolithique (-4000 à -3150). Il est situé sur les montagnes entre les sources Nahal David et Ein Gedi. On y a découvert le plus ancien vase en albâtre d’Israël. Puisqu’on n’a pas retrouvé de traces d’habitations, on suppose qu’il s’agissait d’un sanctuaire servant aux nomades de la région.

    Phasael est la tour à gauche avec les drapeaux

    Temple chalcolithique. Au bas, on aperçoit aussi la tente recouvrant la synagogue.

         En 1961, on a aussi découvert des centaines d’objets en cuivre, pierre et ivoire dans ce qu’on appelle la « grotte du trésor ».

         Enfin, à Ein Gedi se trouve les ruines d’une synagogue du IIIe siècle ap. J.C. Celle-ci fût agrandie au IVe siècle puis détruite par le feu au VIe siècle. On y voit une belle mosaïque. Une autre mosaïque plus tardive se trouve au musée Rockafeller. Enfin on y a trouvé un trésor de 5000 pièces datées du IVe au VIe siècle.

    La mosquée et son minaret

         Aujourd’hui, c’est un parc national dans lequel on peut faire plusieurs randonnées très intéressantes. Mais il ne faut pas oublier d’apporter assez d’eau pour survivre à la chaleur et au soleil. On y trouve quatre sources (David, Arugot, Shulamit et Ein Gedi) d’où l’eau surgit du roc tout au long de l’année. On estime qu’il coule environ trois millions de mètres cubes d’eau. Cette eau est utilisée pour l’agriculture et pour la consommation humaine.

    Le mont des Oliviers et le Dôme du Rocher vu de la citadelle

         Il y plusieurs endroits où on peut se baigner. Le plus drôle est de voir la diversité des costumes de bain. J’ai vu sous la même chute un groupe de quatre jolies jeunes filles en bikini se baignant en présence d’une famille juive hassidique qui se baignait tout habillé de leur costume traditionnel noir et blanc. Avec la chaleur intense et les grandes randonnées, je vous garantis que le plaisir d’entrer dans cette eau est incroyable!  

    Sébastien Doane

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  • L'Évangile selon saint Luc (6/7)

    La miséricorde et le pardon

    Le chapitre 15 est au cœur de l’Évangile selon saint Luc, car la révélation de la miséricorde et du pardon de Dieu est au centre de l’œuvre du salut accompli par Jésus. Dans ce chapitre, trois paraboles développent ce thème qui rejoint tous les chrétiens, qu’ils soient d’origine juive ou étrangère. Les paraboles de la brebis, de la pièce d’argent et du fils, tous perdus et retrouvés, proclament la miséricorde de Dieu qui trouve sa joie à pardonner. Les Juifs étaient familiers de l’affirmation que Dieu est plein d’amour et de pitié, de tendresse et de miséricorde, et lent à la colère. C’est l’auto définition même de Dieu lorsqu’il se révèle à Moïse. Les païens, quant à eux, découvrent un trait nouveau de la divinité qui n’a pas d’équivalence dans leur religion ou leurs mythologies. La miséricorde est la voie d’accès ouverte par Jésus à la connaissance de Dieu, à l’établissement d’une relation vivante et personnelle avec lui.

     

         À travers les acteurs de ces paraboles : le berger, la femme et le père prodigue, c’est le visage de Dieu que Jésus veut faire découvrir à travers son propre comportement. Cette clé de lecture nous est donnée dans l’introduction à ces trois paraboles : Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs,et il mange avec eux ! » Alors Jésus leur dit cette parabole :….. (15, 1-3).
     
         Jésus est celui par qui Dieu exprime sa joie à pardonner aux êtres humains qui se sont éloignés de lui, car chacun a du prix à ses yeux. Aucun ne peut se considérer irrémédiablement perdu et abandonné à son sort, car il y a désormais quelqu'un qui s'inquiète d'eux, qui les aime, qui est prêt à tout pour les supporter. Il y a désormais quelqu'un qui leur affirme qu'il y a de la joie chez Dieu quand un seul parmi eux se laisse toucher au cœur par son amour : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion (15, 7).

     

         Dans les trois cas, la joie de Dieu est destinée à se communiquer. En effet, quel intérêt y a-t-il à se réjouir tout seul? La joie doit être partagée pour être pleinement ressentie. On retrouve la même dynamique dans la parabole du bon Samaritain, où celui-ci associe l’aubergiste à son geste de miséricorde qui, cette fois, s’est exprimée en venant au secours du voyageur gravement blessé. On comprend dès lors que Jésus appelle ses disciples à agir eux-mêmes avec miséricorde. C’est le signe distinctif de leur appartenance à Dieu : Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux (Luc 6, 36).

     

    Un amour de Père


    Dieu notre Père,
    sur le seuil de ta maison,
    tu guettes l’enfant qui est allé chercher son bonheur
    aussi loin que ses pas pouvaient le conduire.
    Ton cœur se tord à l’idée que la mort de l’enfant
    serait une peine plus grande encore
    que la part d’héritage perdue.
    Su le seuil de ta maison,
    tes entrailles frémissent comme une nuée de papillons
    en apercevant le survenant
    et ta joie déborde dans une double étreinte
    de père et de mère.
    Tu ouvres grand les portes
    pour que tous communient à ta joie
    d’avoir retrouvé l’enfant
    que tu n’avais jamais mis à la porte de ton cœ
    ur.
    Sur le seuil de ta maison,
    ton
    autre enfant met à dure épreuve ton cœur de père,
    se refusant à entrer dans la joie de la famille recréée,
    jugeant que tu es trop bon
    pour celui qui t’a frappé intensément
    en te demandant sa part d’héritage
    et qui n’est plus qu’un disparu à ses yeux.
    Sur le seuil de ta maison,
    tout être est attendu avec la même joie,
    car pour toi nul n’est jamais trop loin.
    Puisse la confiance en ta miséricorde
    amener l’enfant perdu
    à prendre le chemin du retour
    et à renaître dans la plénitude de l’amour.

     

    Yves Guillemette, ptre

     

    Source www.interbible.org

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