• Homélie du 2ème dimanche du temps ordinaire (19 janvier)

    Abbé Jean Compazieu 

    J’ai du prix aux yeux de Dieu

     LumièreTextes bibliques : Lire   ou Ecouter

     Les lectures bibliques de ce dimanche nous apportent un message d’espérance extraordinaire. Nous avons tout d’abord un texte du livre d’Isaïe. Pour en comprendre toute la portée, il faut savoir à qui il s’adresse : imaginons un peuple déporté en terre étrangère, des gens qui sont traités durement. Tous les jours, ils sont insultés. Leur religion est tournée en dérision. Durant des mois et des années, on leur dit qu’ils sont des sous-hommes, des moins que rien.

     Or voilà qu’aujourd’hui, ils entendent une parole tout-à-fait nouvelle. Ils découvrent qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Ils sont destinés à être des serviteurs sauvés par lui. Bien plus, ils sont appelés à être des sauveurs avec lui. Tous, même les plus humiliés sont très importants aux yeux de Dieu. Il tient à chacun comme à son bien le plus précieux. Dieu leur annonce qu’il va faire d’eux la lumière des nations. C’est ainsi que son Salut parviendra jusqu’aux extrémités de la terre.

     Cette bonne nouvelle rejoint des gens complètement anéantis. Dispersés sur une terre étrangère, ils ne sont plus reconnus dans leur dignité, leur foi, leur culture. Loin de chez eux, ils ne savent pas quand ils reviendront ni s’ils reviendront. Mais aujourd’hui, ces esclaves entendent cette bonne nouvelle extraordinaire : « Vous avez du prix aux yeux de Dieu. » C’est un  message d’espérance pour tous les prisonniers et tous les exclus d’aujourd’hui. Dieu les aime tous tels qu’ils sont. Eux aussi sont appelés à être des porteurs du salut jusqu’aux extrémités de la terre. Et c’est ce qui se passe : des gens qui ont vécu l’enfer de la drogue, de l’alcool et de la violence ont fait cette rencontre extraordinaire avec le Seigneur ; leur vie en a été bouleversée. Désormais, ils sont devenus des témoins et des messagers des merveilles de Dieu.

     C’est aussi cette bonne nouvelle que saint Paul annonce aux chrétiens de Corinthe. Il faut savoir que cette communauté venait du monde païen. Parmi ces nouveaux convertis, se trouvaient des petites gens ; il y avait même des personnes qui étaient considérées comme peu recommandables. C’est chez eux que l’Evangile a été annoncé. Eux aussi ont été appelés à être disciples à la suite des apôtres. Dieu appelle tous les hommes à la sainteté, y compris ceux qui sont très loin de lui. C’est lui qui nous sanctifie et nous met à part au sein de notre monde.

     Dans l’Evangile, nous découvrons celui qui vient accomplir cette œuvre de libération. C’est Jean Baptiste qui nous le présente. Quand il affirme qu’il ne connaissait pas son cousin Jésus, il nous parle de son mystère. Il lui a fallu la venue de l’Esprit sur les eaux du Jourdain pour comprendre que Jésus est le Sauveur annoncé. Il découvre en lui celui qui prend sur lui le péché du monde pour l’enlever. C’est ainsi que Jean Baptiste rend témoignage au « Fils de Dieu » qui a tant de prix aux yeux du Père.

     Des lectures de ce dimanche, nous retenons cette parole phare : « Oui, j’ai du prix aux yeux du Seigneur. Cette parole devrait être gravée dans le cœur de tous les croyants. Arrêtons de dire : « Je ne vaux rien » ou « Tu n’es bon à rien ». Chaque personne est infiniment précieuse aux yeux de Dieu. Bien sûr, il y a des erreurs dans nos vies, des misères, des doutes, des péchés. Mais sous le regard valorisant de Dieu, nous n’avons pas le droit de désespérer de nous. Voilà un message d’espérance très fort pour ceux et celles que la vie malmène durement, les victimes des injustices, ceux et celles qui se sentent diminués par les maladies ou le handicap. Et bien sûr, nous n’oublions pas les chômeurs qui se sentent humiliés parce qu’ils ont le sentiment d’être rejetés et inutiles.

     En ce dimanche, nous sommes provoqués à changer notre regard et à adopter celui de Dieu. Sa tendresse est sans limite. Les petits, les humbles et les pauvres ont la première place dans son cœur. C’est de cela que nous avons à témoigner. Mais cela ne sera vraiment efficace que si notre vie est en accord avec nos paroles. C’est chaque jour que nous aurons à nous ajuster à ce Dieu plein d’amour qui veut le salut de tous les hommes : il s’agit pour nous de les aimer, de les considérer et de les respecter à la manière de Dieu. C’est ce « prix » donné à chacun qui le fait vivre.

     En ce dimanche, nous venons à toi Seigneur. Nous venons puiser à la source de l’amour qui est en toi. Et tu nous envoies vers les autres pour en être les témoins et les messagers. Sois avec nous pour que toute notre vie soit un témoignage de l’amour que tu leur portes. Amen

     Sources : « Ta Parole est ma joie » (Joseph Proux), Revues Dimanche en Paroisse, Signes et Feu Nouveau, Missel communautaire (André Rebré), Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie Baptême du Seigneur (12 janvier)

     Mon Fils bien-aimé

      Le Jourdain
    Le Jourdain

     Abbé Jean Compazieu

    Textes bibliques : Lire ou écouter

     Il y a une semaine, nous étions encore à Bethléem en compagnie des mages. Nous avons fêté dans la joie la naissance de Jésus puis sa manifestation au monde païen. Aujourd’hui, nous sommes renvoyés à trente ans plus tard pour fêter une autre Epiphanie, celle qui a eu lieu au cours de son baptême par Jean. C’est l’entrée de Jésus dans son ministère public.

     Cet événement était annoncé au sixième siècle avant Jésus Christ. A cette époque, le peuple d’Israël se trouve en exil à Babylone ; le prophète Isaïe s’efforce de lui redonner du courage : il annonce le « serviteur » qui aura pour mission d’accomplir l’œuvre de salut de Dieu. La volonté de Dieu c’est de sauver toute l’humanité. Il est celui qui ouvre les yeux des aveugles et qui rend la liberté aux opprimés. Il est surtout celui qui fait alliance avec son peuple.

     C’est de cette espérance que doit témoigner le peuple que Dieu s’est choisi. Même s’il est ballotté par les grands empires du moment, rien ne doit l’arrêter. Il a pour mission de faire connaître le vrai Dieu aux païens. Il doit annoncer le message de Dieu « avec fermeté et douceur ». Aux yeux des hommes, cela peut paraître dérisoire. Mais Dieu est là. Il fait reposer son Esprit sur son serviteur. Ce dernier doit témoigner que Dieu est lumière et libération pour tous les hommes.

     Le Nouveau Testament applique ce poème d’Isaïe à Jésus. C’est cette bonne nouvelle que proclame la voix venue du ciel. Jésus est vraiment ce serviteur non violent, plein de douceur et de discrétion. C’est lui que nous sommes invités à écouter et à suivre. Il se présente à nous comme la « lumière des nations ». Nous, chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés pour porter cette lumière au monde d’aujourd’hui. Nous vivons dans une société qui veut mettre à distance la bonne nouvelle de l’Evangile. De nombreux pays sont guettés par la déchristianisation. Mais rien ne peut arrêter la réalisation du plan de Dieu.

     La deuxième lecture est extraite du livre des Actes des Apôtres. Elle nous parle de l’Evangile « pour tous ». Il n’est pas seulement réservé à une élite de fervents. Il doit atteindre le monde entier. Il n’y a pas de borne au message de paix et de liberté que Dieu annonce par don Fils. Jésus Christ s’est fait le Seigneur de tous, y compris des païens. L’Esprit de Dieu nous précède dans leur cœur. C’est lui qui fait que la Parole de ses messagers porte du fruit. La Pentecôte en milieu païen continue tous les jours. Dieu ne cesse d’agir au-delà des frontières visibles de son Eglise.

     L’Evangile nous rapporte l’événement du baptême de Jésus par Jean. C’est sa première manifestation publique. Il se mêle à la foule des pécheurs pour recevoir le baptême donné par Jean. Pourtant, il n’a pas de péchés à se faire pardonner. Il n’a donc pas besoin de repentir. Ce baptême de Jésus n’était pas nécessaire pour lui. Mais il l’était pour nous. Si Jésus a choisi de recevoir ce baptême, c’est pour être immergé dans notre condition humaine très concrète. Il est entré dans l’eau du Jourdain pur de tout péché. Il en est ressorti porteur de tout le péché du monde. Ce mal qui nous accable, il le prend sur lui car il veut nous en libérer. Il veut nous en libérer car il veut que nous vivions heureux.

     Cette fête du Seigneur nous annonce un autre baptême bien plus grand, celui que reçoivent les chrétiens. D’un côté, nous voyons Jésus qui entre dans l’eau boueuse du Jourdain et qui prend sur lui tous nos péchés. Avec le baptême chrétien, nous sommes plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. C’est important pour nous : nous vivons dans un monde guetté par la haine et la violence. Tout  cela, c’est un colis piégé dont il faut absolument se débarrasser. Nous sommes envoyés dans ce monde tel qu’il est pour lui dire et lui montrer par toute notre vie que Dieu l’aime. Avec Jésus, plus rien ne peut être comme avant. Il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu.

     Avec cette fête, nous entrons dans le temps ordinaire. C’est une période moins festive mais elle reste importante. C’est là que nous aurons à grandir dans la fidélité et l’écoute de la Parole de Dieu. Avec Jésus, nous sommes les acteurs d’un monde nouveau qui est déjà là mais qu’il faut faire croître. Nous sommes appelés à agir à la manière du serviteur, porteur et dispensateur de l’amour de Dieu.

     C’est en vue de cette mission que nous venons nous ressourcer à la table eucharistique. Le Christ est là pour nous communiquer sa vie. Il est le pain vivant sur nos chemins humains. Nous te prions, Seigneur, aide-nous à vraiment redécouvrir la force et la grandeur ce don que tu nous fais. Donne-nous de nous plonger chaque jour dans cet océan d’amour qui est en Dieu, Père, Fils et Saint Esprit. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, L’Intelligence des Ecritures (Narie Noëlle Thabut), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Ta Parole est ma joie (Joseph Proux)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie de la fête de l’Épiphanie

    Abbé Jean Compazieu

    Dieu nous donne son Fils

    Textes bibliques : Ecouter  ou Lire

    L’Epiphanie est une fête très importante pour les chrétiens qui viennent du monde païen. Elle nous rappelle que le Christ n’est pas venu seulement pour le monde juif mais aussi pour tous les peuples du monde entier. Plus tard, il livrera son Corps et son Sang pour nous et pour la multitude. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons tout au long des textes bibliques de ce dimanche.

     

    Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous montre que les nations païennes marchent vers la Lumière de Jérusalem. Et pourtant, au moment où  il fait cette annonce, cette ville est pratiquement rayée de la carte. Mais le prophète la provoque : « Debout ! » Le Seigneur a toujours libéré son peuple. Il est hors de question de sombrer dans le défaitisme. Toutes les nations, y compris celles qui étouffent Jérusalem, s’inclineront devant le Seigneur. Dans les périodes sombres, ce cri du prophète continue à nous interpeller. Quoi qu’il puisse arriver, les croyants ne doivent pas baisser les bras.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous annonce que « l’appel au Salut est universel ». C’est la découverte extraordinaire que Paul lui-même a faite sur le chemin de Damas : « Les païens sont associés au même héritage, au même Corps, au partage de la même promesse dans le Christ Jésus. » Autrefois, il pensait que les promesses de Dieu ne concernaient que les fils d’Israël. Maintenant qu’il a compris, il se lance de toutes ses forces pour que cette bonne nouvelle soit connue partout dans le monde. A travers ses discours, ses lettres et ses voyages dans le monde païen, il témoignera inlassablement de cet amour du Christ offert à tous.

    L’Evangile nous montre que les premiers adorateurs du Messie Roi ont été des païens. Pour se rendre à Bethléem, ils ont été guidés par une étoile, puis par l’Ecriture. Les chefs religieux qui connaissaient bien la Bible les ont orientés vers cette ville toute proche de Jérusalem. Arrivés devant ce nouveau-né, ils lui offrent leurs présents : l’or destiné à un roi, L’encens à un Dieu, la myrrhe à un mortel. Comme ces mages, nous sommes tous appelés à la crèche de Noël pour y rencontrer le Seigneur et l’adorer.

    Ces mages dont nous parle l’Evangile représentent toutes les nations païennes qui viennent se prosterner devant leur Sauveur. A travers eux, c’est le monde païen qui a accès au Salut. L’Evangile nous dit comment ils se sont mis en route. Mais c’est Dieu lui-même qui a agi dans leur cœur. Plus tard, Jésus dira : « Personne ne peut venir à moi si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi’. Cet Evangile de l’Epiphanie doit être lu à la lumière de la Pentecôte. Ce jour-là, les peuples rassemblés à Jérusalem découvriront la foi au Christ annoncée dans leur langue.

    Dans nos pays, nous avons l’habitude de rencontrer des gens de diverses nationalités. Leur cohabitation n’est pas toujours facile à gérer. Mais il faut le dire et le redire : le racisme, l’intolérance et le fanatisme aveugles n’ont rien à voir avec Dieu. S’il appelle tous les hommes c’est d’abord pour les accueillir et leur montrer son amour universel. Tous, même les plus grands pécheurs ont leur place dans la caravane des mages. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons tout au long des évangiles.

    C’est ainsi que les mages symbolisent toute l’humanité en quête de leur Sauveur. Mais nous ne devons pas oublier ceux qui semblent indifférents à la question de Dieu. Ils sont nombreux ceux et celles qui semblent s’enfermer dans leur confort et qui ne s’intéressent pas à autre chose. Le Père Loew posait la question : « Comment donner la soif et le goût de Dieu a des hommes qui les ont perdus ? Comment faire boire un âne qui n’a pas soif ? » Une seule réponse : « Trouver un autre âne qui boira longuement, avec joie et volupté aux côtés de son congénère ». Des hommes qui ont soif de Dieu sont plus efficaces que tout ce qu’on peut dire de lui.

    Au début de cette nouvelle année, nous recevons cet appel à devenir des assoiffés de Dieu. Ainsi, nous serons pour les autres comme une étoile qui leur donnera envie d’en faire autant. C’est cela que nous pouvons nous souhaiter les uns aux autres pour que 2014 soit une bonne année. En ce jour, nous nous tournons vers lui : « Lumière des hommes, nous marchons vers toi. Fils de Dieu, tu nous sauveras. »

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau et Dimanche en Paroisse, Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Tout près de toi cette Parole (Jean Pouilly), Ta Parole est ma joie (Joseph Proux)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Abbé Jean Compazieu                         

    Textes bibliques : Lire

     En ce jour, nous nous retrouvons pour nous adresser des vœux de bonne année. C’est une tradition qui nous donne l’occasion de faire un pas les uns vers les autres et c’est très heureux. Cette nouvelle étape nous fait également réfléchir au temps qui passe, au temps perdu et au temps gagné. Une année de plus, c’est une nouvelle chance de réussir ce que nous n’avons pas pu réaliser hier.

    En venant à l’église, nous voulons confier au Seigneur cette nouvelle année. Nous le prions pour tous ceux que nous aimons et pour ceux que nous n’aimons pas assez. Un jour, il nous a dit qu’il est venu allumer un feu sur la terre. Nous lui demandons qu’il nous donne de partager sa hâte de voir se répandre cet embrasement d’amour dont il veut remplir le monde. Tout naturellement, l’Eglise nous invite aujourd’hui à nous tourner vers Marie. Les évangiles nous en parlent très peu, mais ce qu’ils nous disent est très important. Rappelons-nous : Après l’Annonciation, elle va porter la bonne nouvelle dans la maison de Zacharie. Et elle peut constater l’accomplissement de ce que le Seigneur lui avait dit. Sa cousine Elisabeth en est à son sixième mois.

    Avec l’Evangile de ce jour, c’est le même souci de partager la bonne nouvelle qui anime les bergers. Tout comme Marie, ils vont annoncer ce qui leur a été dit et ils peuvent constater que ce qui leur a été dit s’est réalisé. Dans la Bible, les récits d’une intervention du Seigneur se terminent souvent par des réactions de témoins. Ici c’est la même chose: Tous s’étonnent de ce que disent les témoins. L’événement est en effet extraordinaire : Dans cet enfant emmailloté, un Sauveur, Christ et Seigneur est né pour nous. A Pâques, ce sera le même étonnement quand les femmes puis les apôtres annonceront la résurrection du Seigneur Jésus. Pour Marie, pour les bergers et pour tous les témoins de ces merveilles de Dieu, c’est la joie et l’action de grâce.

    Dans l’évangile de ce jour, il y a une parole importante : « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. » Elle relit en pensée les pages de sa vie où Dieu lui a tracé un chemin qui l’a conduite jusque là. Tout cela est allé très vite pour elle. Mais sa méditation est une action de grâce pour toutes les merveilles que Dieu a réalisées tout au long de l’histoire biblique.

    Dans un monde où tout va si vite, il nous est bon de prendre du recul pour méditer en notre cœur les événements de notre vie et de notre monde. Face aux épreuves de la vie, la maladie, les catastrophes, les guerres, les conflits entre personnes, nous risquons de sombrer dans la morosité et le défaitisme. Or ce découragement, c’est tout le contraire de l’évangile. Je dirai même que c’est la pire des tentations car elle risque de nous détourner de Dieu et de notre mission.

    Pour Marie, c’est tout le contraire. Comme tous les gens de son temps, elle n’aurait pu voir que ce qui allait mal dans son pays. En fait, les événements qu’elle retient et qu’elle médite, ce sont les merveilles de Dieu. Elle prend la mesure de la vocation de son enfant qui est le Fils de Dieu. Elle découvre ce que sera sa propre mission auprès de lui. Bien sûr, elle ne sait pas tout ; elle doit chercher et prier ; elle doit demander au Seigneur ce qu’il attend d’elle ; elle se sent toute petite mais elle reste confiante en Celui qui élève les humbles.

    A la suite de Marie et avec elle, nous sommes invités à méditer les événements de notre vie. Nous avons la chance de pouvoir le faire à la lumière de l’évangile. Même quand tout va mal, n’oublions jamais que le Seigneur est toujours « là au cœur de nos vies » et que « rien ne peut nous séparer de son amour. » Notre foi au Christ ressuscité doit nous amener à changer notre regard sur nous-mêmes et sur les autres. Comme pour les disciples d’Emmaüs, ce changement ne sera possible que si nous prenons le temps de nous nourrir de la Parole de Dieu et de l’Eucharistie.

    Ce jour est un appel à nous ouvrir à l’avenir que Dieu nous donne. Commencer une nouvelle année, c’est se retrouver face à l’inconnu. Nous voudrions faire des prévisions mais elles sont fragiles et souvent démenties. L’avenir nous réserve toujours des surprises : Que sera cette nouvelle année pour nous ? Pour le monde ? Ces incertitudes ne doivent pas nous paralyser ni nous décourager. Les fatalistes voudraient nous faire croire que tout est écrit : Ce n’est pas vrai ; Dieu est amour et il ne veut pas le malheur des hommes. Cette année sera ce que Dieu voudra mais aussi ce que nous la ferons, dans la confiance et la sérénité. Rappelons-nous saint Paul : « Nous sommes plus que vainqueurs par Celui qui nous a aimés. »

    Ce premier janvier est aussi la journée mondiale de la paix. Nous pensons à tous ces pays si douloureusement marqués par la guerre et la violence mais aussi à tous les conflits familiaux et entre voisins. La vraie conversion suppose un changement de regard sur ceux et celles qui nous entourent. Pour que la paix sur la terre soit obtenue, il faut que les hommes communiquent entre eux et apprennent à se faire confiance.

    Celui dont nous célébrons la naissance a été appelé « le Prince de la Paix. » Il a réconcilié tous les hommes avec Dieu par sa croix. Il a tué la haine une fois pour toutes. Et à la Pentecôte, il a envoyé son Esprit d’amour dans le cœur de tous les hommes. Comme Marie et avec elle, apprenons à méditer ces merveilles de Dieu en notre cœur. Laissons-nous conduire par le Christ. Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est avec lui que 2014 sera une BONNE ANNEE.

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie de la fête de la Sainte Famille

    Abbé Jean Compazieu                           

    « Choisis par Dieu… »

    Textes bibliques : Lire  ou  Ecouter

     

    En ce premier dimanche après Noël, l’Eglise nous invite à fêter la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Elle nous est présentée comme le modèle de toutes les familles. Cette fête a été instaurée vers les années 1920 ; à l’époque, on s’inquiétait déjà de l’évolution de la famille. Avec les années, la situation est devenue de plus en plus cruciale : des couples qui se séparent, des enfants livrés à eux-mêmes qui sombrent dans la délinquance, des familles qui vivent dans la misère. Et bien sûr, nous n’oublions pas les nombreuses victimes de la violence et de la haine des hommes.

    Bien avant la venue de Jésus, Ben Sirac nous ramène à l’essentiel. Son discours peut paraître moralisant. Mais quand nous l’écoutons, c’est Dieu qui nous parle. Il veut que chaque famille soit heureuse. Et il lui montre le chemin qui lui permettra de parvenir à une véritable harmonie : « La réussite d’une authentique vie familiale ne s’obtient que par une lutte incessante contre l’égoïsme » (A. Brunot). Au nom même de leur foi, les enfants ont le devoir d’honorer leurs parents, même quand ils sont très diminués. Plus tard, les chrétiens comprendront qu’à travers eux, c’est Dieu qui est là.

    Dans sa lettre aux Colossiens (2ème lecture), saint Paul nous appelle à « vivre ensemble dans le Christ ». Il nous expose les vertus qui favorisent une belle vie de famille, la tendresse, la bonté, l’humilité, la douceur, la patience, le pardon. Et « par-dessus tout, qu’il y ait l’amour ». Tout cela ne sera vraiment possible que si nous laissons le Christ habiter en nous. En ce temps de Noël, nous fêtons la naissance de Jésus : il veut naître aussi en nous pour transformer notre vie et la rendre de plus en plus conforme à son amour. Vivre Noël, c’est d’abord accueillir le Christ dans notre vie.

    L’Evangile nous montre une famille unie et solidaire autour de l’enfant qu’il faut protéger à tout prix. En cette nuit de Bethléem, elle dort du repos des justes. Mais à Jérusalem, Hérode ne dort pas. Il cherche à faire périr l’enfant car il ne veut pas de rival. Face au danger, Marie et Joseph font ce que l’ange du Seigneur leur demande : ils partent le plus loin possible pour protéger l’enfant.

    Ce qui est frappant, c’est que cette famille est toujours en chemin : avant la naissance de Jésus, Marie fait un long trajet pour se rendre chez sa cousine Elisabeth. Puis c’est le voyage de Nazareth vers Bethléem pour le recensement ; et aujourd’hui, l’évangile nous dit qu’ils doivent fuir en Egypte  pour échapper à la colère d’Hérode. Tout au long de sa vie, Jésus passera de village en village pour annoncer la bonne nouvelle. Voilà la Sainte Famille : c’est dans sa capacité de se mettre en route qu’elle nous est présentée comme un modèle. Elle accepte de se laisser interpeller par les événements. Malgré les contrariétés et les épreuves, elle fait confiance à Dieu.

    C’est très important pour nos familles de la terre. Elles aussi sont secouées et bousculées. Parents, grands-parents et enfants ne sont pas épargnés par les aléas de la vie. Chacun pense à tant d’événements qui lui font prendre des chemins inattendus. Comment ne pas penser à tous ces enfants dont la vie est menacée par les guerres, la famine ? D’autres sont victimes de la violence et de la maltraitance. Et bien sûr, nous n’oublions pas tous ceux et celles qui souffrent à cause de l’indifférence, du manque de soins, du manque d’amour et d’affection. A travers tous ceux et celle qui subissent ces douloureuses épreuves, c’est le Christ qui est là et qui attend notre amour. Le pape François ne cesse de nous rappeler qu’il est toujours du côté des plus petits et des plus pauvres.

    C’est ainsi qu’en venant dans notre monde, Jésus a voulu faire partie d’une famille humaine. Il y a connu des joies, des souffrances et es épreuves comme dans toutes les familles de la terre. Mais plus tard, il nous dira qu’il fait partie de la grande famille de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit. Et ce qui est encore plus extraordinaire, c’est qu’il est venu pour nous y faire entrer. Comme le disait le pape Jean-Paul II, « il a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu ». Au jour de notre baptême, nous sommes devenus enfants de Dieu. Nous avons été immergés dans cet océan d’amour qui est en lui. Et nous avons été appelés à nous mettre en marche vers ce monde nouveau que Jésus appelle le Royaume de Dieu.

    En ce dimanche, nous rendons grâce au Seigneur pour l’exemple que nous donne sa famille terrestre. Nous lui confions toutes nos familles de la terre, en particulier celles qui connaissent de douloureuses épreuves. Il est là, « au cœur de nos vies », mais souvent, c’est nous qui sommes ailleurs. Nous t’en prions, Seigneur, que toute notre vie soit imprégnée de ta parole et de ton amour  pour que nous puissions en témoigner auprès de tous ceux et celles que nous croiserons sur notre route. Amen.

    Sources : Revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en Paroisse, Lectures bibliques des dimanches  (A Vanhoye)

    Source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie de Noël 2013.

    Abbé Jean Compazieu

    Rendez-vous à l’étable

    Textes bibliques : : Lire

    En cette nuit (jour), la liturgie nous parle d’une illumination. Dieu a illuminé cette nuit très sainte de la splendeur du Christ. C’est lui la vraie lumière du monde. Malheureusement, beaucoup ont oublié le vrai sens de  Noël. Nous pouvons demander à des enfants quel en est le personnage principal : nous devinons quelle sera leur réponse. Beaucoup pensent d’abord à celui qui leur apporte des cadeaux. On ne peut pas le leur reprocher. Personne ne leur en a vraiment parlé.

    Il faut le dire et le redire : le personnage principal de Noël n’est pas celui qui apporte des cadeaux mais Celui qui vient nous sauver la vie. Dans la première lecture, le prophète Isaïe l’appelle « le Prince de la Paix ». En disant cela, il s’adresse à un peuple qui souffre. Le pays est dévasté par une armée étrangère. Face à ce désastre, Isaïe invite son peuple à se tourner vers l’avenir. Il lui annonce une grande joie. La naissance du petit enfant de Noël sera le point de départ d’une nouvelle espérance. Avec la distance des siècles, nous comprenons que cet oracle annonçait la naissance du Messie.

    C’est cette bonne nouvelle que l’apôtre Paul annonce aux chrétiens dans la deuxième lecture : « La grâce de Dieu s’est manifestée pour le salut de tous les hommes ». Nous croyons que Jésus s’est donné pour nous et nous a sauvés. Dès lors, plus rien ne peut être comme avant : nous devons rejeter « le péché et les passions d’ici-bas pour devenir un peuple pour devenir un peuple ardent à faire le bien ». Tous les hommes sans exception sont concernés par cette bonne nouvelle. L’amour de Dieu est offert à tous. Le seul vrai cadeau de Noël, c’est celui que Dieu fait aux hommes. Il a « tellement aimé le monde qu’il lui a envoyé son Fils unique.  

    Dans l’évangile de saint Luc, nous lisons l’événement de Noël : le voyage de Marie et Joseph pour le recensement, la naissance de Jésus dans une étable à Bethléem. Nous avons déjà là des signes très parlants : il faut savoir que le nom de  Bethléem signifie « la maison du pain ». Ce Jésus qui est déposé dans une mangeoire pour animaux à la « Maison du Pain » se présentera plus tard comme « le pain vivant venu du ciel », un pain qu’il faut manger pour avoir la vie. C’est déjà une annonce de l’Eucharistie, de ce cadeau que Dieu nous fait pour nous faire vivre de sa vie et de son amour.

    Puis nous avons ce qui se passe avec les bergers. Ils passaient la nuit à garder les troupeaux. A travers eux, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur, dans la ville de David : il est le Messie, le Seigneur ». Il est roi mais pas à la manière des hommes. Il n’est pas venu prendre le pouvoir avec force et majesté. Il nous a rejoints pour partager le sort des plus pauvres et des plus humbles. Il est celui qui a donné Dieu aux hommes et les hommes à Dieu.

    Tout cela nous amène à nous poser une question : Quelle sera notre réponse ? Comment allons-nous vivre Noël en vérité ? Bien sûr, on va se réunir autour d’une bonne table, on va offrir des cadeaux. Les plus généreux vont associer les pauvres à ces festivités. Tout cela est très beau. Mais il ne faut surtout pas oublier Celui qui est à l’origine de cette joie de Noël. Le principal personnage de cette fête c’est ce petit enfant né dans des conditions misérables. C’est lui qui nous invite. Si nous l’oublions c’est un peu comme si des enfants fêtaient l’anniversaire d’un copain sans tenir compte de lui.

    C’est important aussi pour nous qui sommes venus dans cette église : Certains n’y viennent que pour retrouver les chants qui ont bercé leur enfance. C’est dommage car là, on oublie l’essentiel. C’est un peu comme si on donnait plus d’importance au papier cadeau qu’au cadeau lui-même. La seule attitude qui convient pour vivre Noël en vérité c’est celle des bergers : « Rendez-vous à l’étable ». Allons à la crèche auprès de l’enfant Jésus. Allons à lui avec toutes nos souffrances. Jésus nous attend. Il nous demande de lui apporter tout ce qu’il y a de méchant et de cassé dans notre vie, nos mensonges, nos calomnies, nos cruautés, nos lâchetés… Il ne se lasse jamais de nous pardonner nos fautes.

    Seigneur Jésus, tu as pris notre humanité pour nous faire participer à ta divinité. Nous voulons t’accueillir dans la joie et nous laisser renouveler par toi. Nous te confions toutes nos parts d’ombre et de désespoir. Nous avons la ferme certitude que tu nous remettras sur la voie du Salut, dans la joie et la paix. Amen

    Sources : Revues Signes, Dimanche en Paroisse et Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye)

    Source  http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 4ème dimanche de l’Avent (22 décembre)

    Abbé Jean Compazieu

    Dieu promet un Sauveur

    Textes bibliques : Ecouter (y compris les temps de silence)

    Nous sommes à quelques jours de Noël. Nous nous y préparons tous. Les lectures bibliques de ce dimanche nous montrent que Dieu est à l’initiative de ce grand mystère. Nous ne l’avions pas demandé. Nous ne l’avions pas imaginé. C’est lui qui a pris l’initiative de faire le premier pas. Il l’a fait pour notre salut. Il a voulu établir sa présence au milieu de nous pour nous faire entrer en communion avec lui.

    La première lecture nous montre fortement cette initiative de Dieu. Il faut se rappeler qu’à l’époque d’Isaïe, le peuple d’Israël vit une situation vraiment difficile. Il est menacé de partout par les armées étrangères. Alors, le prophète dit au jeune roi Acaz : « Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu. » C’est un appel pour le roi et pour chacun de nous à vraiment se tourner vers le Seigneur. Et c’est Dieu lui-même qui est à l’origine de cette demande. En écoutant ce texte, nous avons vu que le roi reste fermé à cette idée. Mais Dieu n’abandonne pas son projet d’amour à l’égard de son peuple. Et c’est l’annonce de la naissance virginale de l’Emmanuel, Dieu avec nous. En lui, c’est Dieu qui se rendra présent au milieu de son peuple.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous annonce précisément l’accomplissement de ce salut en Jésus Christ. Lui-même a été appelé pour être apôtre. Il ne fait qu’un avec la mission qui est sa fierté et sa raison d’être. Cette mission, c’est la prédication de l’Evangile. Le salut en Jésus Christ est offert à tous, y compris aux païens. Comme le prophète Isaïe, Paul est affronté à l’incrédulité et à la persécution. Ces jours-ci, j’ai relevé les propos de Mgr Ma, évêque de Shangaï, assigné à résidence : « L’oppresseur doit être libéré tout comme l’opprimé. Tous deux sont dépossédés de leur humanité. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine. Tous deux sont enfermés derrière les barreaux des préjugés et de l’étroitesse d’esprit » (La Croix du 9 – 12). C’est précisément cette libération que le Christ est venue apporter au monde. Et rien ni personne ne peut arrêter la réalisation de son projet.

    L’Evangile nous montre comment la venue de l’Emmanuel est annoncée à Joseph. A l’opposé d’Acaz, Joseph nous est présenté comme l’homme juste (ajusté à Dieu) qui vit de sa foi. Il est invité à prendre chez lui Marie son épouse : « L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ». Joseph accepte d’être dérangé et de voir ses plans bouleversés. Il a l’humilité de donner à son enfant un nom qui ne vient pas de lui et qu’il n’a pas choisi. Il fait confiance en faisant ce que l’ange lui demande. Son témoignage nous apprend que Dieu est plus grand que nous. Nous  ne sommes pas l’auteur de notre origine ni de notre foi. Joseph nous revoie à la vraie foi, celle qui fait confiance en la Parole de Dieu.

    C’est important pour nous. Nous avons tous des projets et des rêves. Mais comme Joseph, nous apprenons à les ajuster à ceux de Dieu qui est Amour. Et la meilleure manière de réaliser cela, c’est de prendre avec nous Marie, note Mère. Elle sera toujours là pour nous aider à accueillir le Salut en Jésus Christ. Comme elle et comme Joseph, laissons-nous « travailler par l’Esprit Saint pour devenir de plus en plus ajustés à la volonté de Dieu.

    Ces trois lectures sont l’annonce d’une même promesse, celle de Jésus Sauveur. La mission de l’Eglise, notre mission à tous, c’est de répercuter cette annonce de la bonne nouvelle de Jésus Christ notre Seigneur. Nous le faisons en nous approchant au plus près de sa Parole et en nous en nourrissant. En cette période de l’Avent, nous découvrons que préparer Noël, c’est d’abord prendre du temps pour le silence, la prière, la lecture de l’évangile. C’est là que nous puisons la force et le courage dont nous avons besoin pour la mission qui nous est confiée. Nous serons peut-être affrontés à l’indifférence, l’incroyance et peut-être la dérision. D’autres auront à souffrir de la persécution. Mais le Seigneur est là au milieu de nous. Il est et il reste « Dieu avec nous ». C’est son amour qui aura le dernier mot. Il compte sur nous pour faire triompher l’amour sur la haine, la tendresse sur l’indifférence.

    En célébrant l’Eucharistie, le Seigneur nous donne un signe pour nous dire qu’il est présent. Nous nous nourrissons de sa parole et de son Corps en vue de la mission qu’il nous confie. Accueillons ce signe du ciel pour vivre Noël en toute vérité. Et surtout, soyons-en les témoins auprès de tous ceux et celles qui nous entourent.  Et plus que jamais, nous  prions ensemble : « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. »

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Lectures bibliques des dimanches A (A. Vahoye),

     

    source http://dimancheprochain.org

     

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  • Homélie du 3ème dimanche de l’Avent

    Abbé Jean Compazieu 

     Soyez dans la joie…

     Textes bibliques : Ecouter

    Ce 3ème dimanche de l’Avent est celui de la joie. Si nous sommes dans la joie, c’est parce que le Seigneur est proche. Sa venue dans le monde est source d’espérance. Cette bonne nouvelle, nous la retrouvons tout au long des lectures bibliques de ce jour. Elles nous révèlent un Dieu qui nous délivre du mal. Ce Dieu a un amour de prédilection pour les pauvres, les petits, les exclus. Plus tard, Jésus nous dira qu’ils ont la première place dans son cœur.

     Dans la première lecture, Isaïe nous révèle les merveilles du salut à venir. Il s’adresse à un peuple qui a beaucoup souffert. Après avoir passé quarante ans en exil sur une terre étrangère, ils vont pouvoir revenir chez eux. Ce retour est présenté comme un « ouragan de joie ». Dieu ne peut accepter la situation tragique des exilés, des prisonniers, des populations asservies. Il décide alors de changer les choses. Le texte biblique utilise le mot « vengeance ». Mais la vengeance de Dieu n’est pas de punir ni d’écraser. S’il intervient c’est d’abord pour guérir et sauver. En lisant ce texte biblique, nous découvrons qu’il est le prélude à une libération autrement plus importante. Par sa mort sur la croix, et sa résurrection, Jésus va ouvrir à l’humanité toute entière le chemin de la vraie vie. La terre et ses habitants seront transfigurés.

    Dans la seconde lecture, saint Jacques nous parle de la venue glorieuse du Seigneur. Ce sera infiniment mieux que le retour d’Israël vers sa terre. Il s’agira de notre entrée définitive dans le monde de Dieu. Saint Jacques nous dit que ce n’est pas pour tout de suite. Il nous invite à la patience. Il nous montre l’exemple du cultivateur. Quand ce dernier a semé, il attend avec patience l’heure de la moisson. De même, c’est tout au long de notre vie que nous nous préparons à cette rencontre définitive avec lui.

    Avec Jésus, nous assistons à la réalisation progressive des prophéties d’Isaïe. C’est cette bonne nouvelle qui est annoncée à Jean Baptiste. Ce dernier a été incarcéré car il gênait les autorités en place. Du fond de sa prison, il réfléchit. Il se pose beaucoup de questions sur Jésus. Ce qu’il entend dire de lui ne correspond pas à ce qu’il avait annoncé ; il profite d’un parloir pour demander à ses fidèles disciples d’aller lui poser la question la plus importante : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? »

    Emprisonné, Jean Baptiste l’est aussi dans son questionnement, dans ses doutes : « Après tout, est-ce que je ne me serais pas trompé ? » Venant de Jean Baptiste, cette question est terrible. Nous n’oublions pas ses débuts provocateurs, ses succès, ses déclarations très virulentes dans le désert et au bord du Jourdain : « Préparez le chemin du Seigneur… Il y a parmi vous quelqu’un que vous ne connaissez pas… Convertissez-vous… changez de vie… » C’était le temps de l’euphorie et de la certitude. Jésus accueille la question de Jean Baptiste avec beaucoup de sérénité. Il montre aux envoyés que les promesses des prophètes se réalisent : « Allez dire à Jean : les aveugles voient, les boiteux marchent, les malades sont guéris… et surtout, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. »

    Comme Jean Baptiste, nous pouvons aussi être enfermés dans nos doutes, nos questions. Nous pouvons aussi nous enfoncer dans des certitudes  qui ne sont pas la vérité de l’Evangile. Trop souvent, nous nous faisons une fausse idée de Jésus. Il sera toujours bien au-delà de tout ce que nous pourrons dire ou écrire de lui. Avec l’évangile de ce jour, nous comprenons que notre Dieu n’est pas un Dieu vengeur mais un Dieu qui relève  et qui sauve. Les pauvres, les petits et les exclus ont la première place dans son cœur.

    Et si nous voulons être en communion avec ce Jésus sauveur, nous devons nous ajuster à lui. Il nous envoie vers celui qui souffre, celui qui a faim, celui qui est isolé. A travers eux, c’est lui qui est là et qui nous attend. Nous avons besoin qu’il ouvre nos yeux, nos oreilles et surtout notre cœur à leur détresse. C’est avec Jésus que la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Si nous avons compris cela, ce dimanche sera vraiment celui de la joie.

    En nous rassemblant pour l’Eucharistie, nous nous tournons vers Celui qui est à la source de notre joie. Nous te confions Seigneur ceux qui préparent « les fêtes qui approchent » dans une activité fébrile ou un certain désenchantement. Donne-leur de s’ouvrir au Salut qui vient, au vrai sens de Noël. AMEN

    Sources : Revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en Paroisse, missel communautaire, Saisons bibliques, dossiers personnels.

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 2ème dimanche de l’Avent (8 décembre 2013)

    Abbé Jean Compazieu

     Messagers du Seigneur

     Jean BaptisteTextes bibliques : Lire

    La bonne nouvelle de ce 2ème dimanche de l’Avent c’est que Dieu a un immense désir de nous sauver. Il ne se contente pas de nous appeler de loin. Il envoie des messagers qui sont ses proches. Ces messagers de Dieu ont pour mission d’annoncer le Christ. Tout au long de ce temps de l’Avent, nous sommes invités à accueillir sa parole et à nous laisser transformer par elle. Le Seigneur attend de nous une réponse qui soit à la hauteur de l’amour passionné qu’il nous porte.

     

    Isaïe (1ère lecture) s’adresse à un peuple qui vit une situation difficile. La population a souffert de la guerre avec les pays voisins. Elle a été humiliée et fragilisée par plusieurs défaites. Mais pour Dieu, rien n’est jamais définitivement perdu. Au nom de sa foi, le prophète réagit. Pour lui, le seul véritable roi c’est Dieu. Il part de presque rien pour faire surgir de l’inattendu. Isaïe nous parle de la « souche de Jessé ». Cette souche, c’est l’image de la désolation et de la mort. La Maison de David a été anéantie au moment de la destruction du temple. Mais Dieu gouverne le monde de manière imprévue. De cette souche morte, va naître un rejeton. Il assurera la paix au peuple mais aussi à l’humanité entière.

    Ces paroles d’Isaïe nous rejoignent dans notre monde d’aujourd’hui. De nombreux chrétiens souffrent de la persécution. Le 20ème siècle a connu un grand nombre de martyrs. Et cela continue aujourd’hui. D’autres souffrent de l’indifférence dans laquelle ils baignent. La foi des chrétiens est tournée en dérision. Mais nous ne devons pas craindre cette dictature du relativisme et de la sécularisation. Rien ne peut étouffer le désir de Dieu qui est inscrit dans le cœur de l’homme » disait Saint Augustin. C’est sur lui que nous devons nous appuyer pour construire notre vie.

    Dans sa Lettre aux Romains (2ème lecture), saint Paul nous invite à faire un pas de plus. Il rappelle  aux chrétiens quels comportements ils doivent avoir en réponse à l’initiative gratuite de Dieu en Jésus Christ. Il insiste sur trois impératifs fondamentaux : méditer les Ecritures, vivre dans l’unité et pratiquer l’accueil mutuel. Cette unité n’est pas à construire autour de nos idées ou de nos certitudes mais autour de Dieu. Pour servir cette unité voulue par Jésus, il importe que nous sachions nous accueillir les uns les autres comme lui-même a accueilli tous les hommes. Cet appel nous rejoint dans nos foyers, nos groupes, nos rassemblements. Nous ne serons vraiment crédibles que si nous sommes accueillants à la manière du Christ.

    L’Evangile nous parle d’un autre messager de Dieu. Il s’agit de Jean Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament, celui qui a directement annoncé la venue du Messie. Sa prédication se passe dans le désert de Judée. Quand on va en pèlerinage en Terre Sainte, c’est par là qu’on commence. Le désert c’est le lieu de la conversion. La question n’est pas d’aller dans le désert de la Judée ni celui du Sahara. Aller au désert c’est une manière de dire qu’on veut se retirer loin des bruits du monde et des sollicitations publicitaires. On choisit de se dépouiller de toute chose superficielle pour ne retenir que l’essentiel.

    C’est là dans le désert que Jean Baptiste intervient pour prêcher. Comme les prophètes qui l’ont précédé, il a un double langage : il est doux et encourageant pour les humbles, dur et menaçant pour les orgueilleux. Il ne s’en prend pas à des personnes ni à des catégories de personnes. Son but c’est de rejoindre chacun dans ce qu’il vit : rassurer les petits  et réveiller ceux qui se croient arrivés. Il veut attirer leur attention sur des comportements. Quand il les appelle « engeances de vipères », c’est pour les mettre en garde. Il veut leur montrer qu’ils sont de la même race que le tentateur du paradis terrestre. Ce temps de l’Avent nous invite à revenir à l’Evangile. C’est là que nous apprenons à regarder le monde avec le regard de Dieu, un regard plein d’amour et d’espérance.

    « Produisez un fruit qui exprime votre conversion » nous dit encore Jean Baptiste. Prier tous les jours et aller à la messe c’est bien. C’est même indispensable. Mais les fruits que Dieu attend de nous, c’est aussi le respect des autres, c’est le partage avec celui qui a faim et froid, c’est aussi le courage de pardonner à celui qui nous a blessé ; c’est aussi lutter contre tout ce qui détruit une personne, un groupe ou une société. On nous parle parfois des armes de destruction massive. C’est vrai qu’elles existent et elles font mal. Mais celles qui anéantissent le plus notre monde, c’est l’égoïsme, l’indifférence, l’injustice sociale, les scandales financiers qui plongent les plus pauvres dans la misère. Préparer la venue du Seigneur dans notre vie et notre monde, cela passe par des gestes d’accueil, de partage et de réconciliation.

    C’est dans ces gestes d’amour et de partage que nous reconnaissons la présence et l’action de l’Esprit Saint. Ils sont le signe que Dieu est déjà parmi nous. Nous aussi, nous sommes invités à l’accueillir et à accueillir tous nos frères. En ce jour, Jean Baptiste nous oriente vers Celui qui doit baptiser dans l’Esprit Saint et le feu. Par ce baptême, il nous donne une force extraordinaire de renouvellement et de recréation capable de saisir les plus grands pécheurs pour en faire des saints. Ce feu dont parle l’évangile c’est celui de l’amour qui est en Dieu.

    En te suivant, Seigneur Jésus, nous sommes plongés dans l’amour de Dieu. C’est mieux que les sacrifices de l’ancienne alliance. Que cette Eucharistie nous permette de partager ce bonheur avec tous ceux qui nous entourent. AMEN

    Source http://dimancheprochain.org/

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    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse – Saisons bibliques 1 – L’intelligence des Ecritures (Marie Noëlle Thabut) – missel communautaire – Semainier chrétien


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  • Homélie du 1er dimanche de l’Avent (A) – 1 décembre 2013

    Abbé Jean Compazieu

    Nous attendons ta venue, Seigneur Jésus

    Textes bibliques : Lire

    En ce premier dimanche de l’Avent, nous commençons notre route vers Noël. Tout le monde en parle déjà en famille, en ville et surtout dans les magasins. On prévoit chaque année des grandes réjouissances en famille ou entre amis, des réveillons, des cadeaux. Le problème c’est que beaucoup oublient celui qui est à l’origine de cette fête. C’est un peu comme si on fêtait un anniversaire en oubliant complètement celui qui est le premier concerné. On pense à tout sauf à lui.

    Les lectures bibliques de ce jour et celles que nous entendrons au long de ce temps de l’Avent voudraient nous aider à remettre cette fête « à l’endroit ». Noël c’est d’abord Jésus qui est venu dans notre humanité, qui continue à venir et qui reviendra. Avec les textes de ce dimanche, nous sommes précisément renvoyés à l’avenir : Jésus reviendra. Nous attendons sa venue et nous nous y préparons activement tout au long de notre vie.

    C’est ce message que nous adresse le prophète Isaïe dans la première lecture. Ce récit a été écrit à l’occasion de la fête des tentes. Au cours de cette fête, on se souvenait des cabanes du peuple Hébreu dans le Sinaï. Pendant huit jours, les pèlerins vivaient dans des cabanes, même en ville. A cette occasion, la ville de Jérusalem grouille de monde. Les gens sont venus de partout. En racontant ce qu’il voit, le prophète comprend que ce grand rassemblement en préfigure un autre, bien plus important. Le jour viendra où se pèlerinage rassemblera tous les peuples. Le temple sera le lieu du rassemblement de toutes les nations. Toute l’humanité aura enfin entendu la bonne nouvelle de l’amour de Dieu.

    Cet appel est aussi pour nous : « Venez, montons à la montagne du Seigneur ». Dans la Bible, la montagne c’est le lieu de la présence de Dieu. Quand le prophète nous adresse cet appel, ce n’est pas pour faire de l’escalade. Il nous invite tout simplement à prendre de la hauteur par rapport à nos soucis terre à terre. C’est avec lui et en lui  que nous retrouvons la vraie joie. En ce temps de l’Avent, nous sommes invités à le remettre au centre de notre vie. Il est le seul vrai chemin qui nous conduit vers la Vie Eternelle.

    C’est aussi cette bonne nouvelle que nous annonce saint Paul dans la 2ème lecture : « Le Salut est maintenant tout près de nous. » Le projet de Dieu avance irrésistiblement. Trop souvent, nous ne voyons que ce qui va mal. Saint Paul voudrait nous aider l’éclosion du Royaume dans ce monde. Le chrétien doit vivre et agir, tendu vers le « jour du Seigneur » qui pointe à l’horizon. Il est invité à rejeter « les activités des ténèbres ». Cela suppose une rupture avec ce qui se pratique autour de nous dans de nombreux domaines. Tout n’est pas compatible avec la foi au Christ.

    L’application de cette consigne suppose une grande vigilance. C’est la recommandation que Jésus nous adresse dans l’évangile de ce jour : « Veillez ! » Nous le savons bien, si au volant de notre voiture, nous ne restons pas éveillés, nous allons tout droit à l’accident. Nous, chrétiens, nous devons rester éveillés pour rester en vie, pour entrer dans la vie. Toute notre attention, toute notre pensée, toute notre vie et notre cœur doivent être entièrement tournés vers le Seigneur qui va venir.

    Pour nous aider à comprendre cela, Jésus nous raconte l’histoire de Noé. Avant le déluge, les gens « mangeaient, buvaient, se mariaient ». Tout se passait comme toujours. On s’était installé dans la routine. Et c’est encore ce qui se passe trop souvent. Il est urgent d’en sortir. Jésus nous annonce que le meilleur est  venir. Lui, qui nous a aimés du plus grand amour, continue à nous aimer. Il est réellement présent en chacun de nous et dans les autres. Il nous laisse chacun responsables de nos vies. Le temps de l’Avent nous invite à vivre cette attente. Non, ce n’est pas comme on attend le docteur dans une salle d’attente. Il s’agit d’être attentifs, actifs et bien éveillés pour ne pas manquer ce rendez-vous définitif.

    Cette attitude de veille se vit d’abord dans la prière : C’est ce que Jésus nous dit au jardin des Oliviers, juste avant sa Passion : « Veillez et priez ». Nous pouvons nous unir à la prière des monastères, à celle des personnes malades et à celle de toute l’Eglise. C’est dans la prière que nous essayons de veiller. Ce contact régulier avec le Seigneur nous permet d’être plus attentifs aux « réalités d’en haut ».

    Ces trois lectures nous orientent donc vers l’avenir. Car il y a un avenir pour l’homme et Dieu en fait partie. Il est cet avenir. Bien loin de nous arracher à la joyeuse préparation de Noël, il nous rappelle le sérieux de notre vie quotidienne. La vraie priorité, c’est de nous préparer tous les jours à la grande rencontre du Seigneur, par une vie généreuse et fidèle, remplie de confiance et d’amour.

    En ce jour, nous te prions, Seigneur : ‘Fortifie nos pas quand la route traverse déserts et marécages. Dans l’effort de la montée, donne-nous de pressentir l’allégresse des sommets ». Amen.

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, dimanche en Paroisse, Missel communautaire (Père André Rebré), L’Intelligence des Ecritures (Marie-Noëlle Thabut), dossiers personnels

    Source http://dimancheprochain.org

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