• Dédicace de la basilique du Latran

    Abbé Jean Compazieu

    La présence de Dieu

    Latran

     Textes bibliques : Lire

    Nous ne cessons pas ces jours-ci de fêter l’Eglise. Samedi et dimanche dernier, c’était l’Eglise invisible qui retenait notre attention : les bienheureux et les défunts qui sont passés de ce monde à l’autre. Aujourd’hui, c’est une basilique de Pierre qui nous rassemble : il s’agit de la première basilique construite à Rome sur la colline du Latran : son baptistère est dédié à saint Jean Baptiste ; sur la façade, nous pouvons lire : « Mère de toutes les Eglises du monde ». Ainsi, la cathédrale de Rome n’est pas la basilique Saint Pierre comme beaucoup le pensent mais celle de Saint Jean du Latran. Chaque année, les Eglises de rite romain fêtent l’anniversaire de sa consécration le 9 novembre.

     Cette fête nous invite à reconnaître et à célébrer la présence de Dieu au milieu de son peuple. Cette présence est source de renouvellement. La première lecture nous parle d’une source d’eau extrêmement abondante à l’entrée du temple. Dans le pays de Palestine, l’eau est plutôt rare. Dans ce récit, elle est considérée comme un symbole de la puissance vivifiante de Dieu. Sa présence est source de vie. Le prophète nous annonce que Dieu est là pour nous libérer des puissances de la mort. Il vient mettre en nous « un cœur nouveau et un esprit nouveau ». A la lumière de l’Evangile, nous comprenons que cette eau symbolise l’amour de Dieu  qui vient nous renouveler et nous sanctifier. Si nous sommes ici rassemblés c’est pour nous ouvrir à lui et nous imprégner de cette eau vivifiante.

    La lettre de saint Paul aux Corinthiens nous invite à faire un pas de plus. Nous sommes la maison que Dieu construit. Cette maison est fondée sur le Christ. Paul et bien d’autres après lui ont travaillé à la construction de la communauté chrétienne ; cette communauté c’est le temple de la nouvelle alliance. Elle est  consacrée au Seigneur.  Elle lui appartient parce qu’elle participe à la sainteté du Dieu très saint. Toute atteinte portée contre la communauté est une atteinte à Dieu. Tous ces actes de violence qui font tant de mal sont un péché contre Dieu. Mais nous avons la ferme espérance que ce mal et cette violence n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera.

    L’Evangile nous parle de la purification du temple de Jérusalem. Jésus nous présente ce lieu comme « la Maison de son Père ». Il est très en colère contre tout ce qu’il y voit. Son intention n’est pas de défendre la beauté du lieu. Ce qu’il dénonce c’est les bruits d’argent si près du « saint des saints » : c’est une insulte à la grandeur de Dieu. Jésus revendique le droit de défendre ce lieu sacré : « vous êtes ici chez moi : je ne vous laisserai pas faire de ce lieu une caverne de voleurs ».

    Ce temple dont parle Jésus ce n’est pas seulement un bâtiment de pierres. Les disciples comprendront plus tard qu’il s’agit du temple de son corps. Et ce qui est extraordinaire c’est de savoir que nous sommes tous les membres du Corps du Christ. Et aujourd’hui comme autrefois, un grand ménage s’impose. Il ne s’agit plus des animaux qui étaient bien commodes pour les sacrifices. C’est qu’il nous faut balayer c’est la course à l’argent, l’égoïsme, la violence. Pour cela, nous ne sommes pas seuls : le Seigneur ne cesse de nous rejoindre. Il n’a plus besoin de fouets avec des cordes. Notre seule rencontre avec lui est le point de départ d’une vie renouvelée. Par le sacrement du pardon, il vient nous purifier. Là où le péché a abondé, son amour a surabondé.

    Le grand message de ce dimanche c’est que le christianisme n’est pas lié à un lieu mais à la personne de Jésus Christ. Chaque dimanche, il rejoint les communautés chrétiennes réunies en son nom. Pour nous chrétiens, c’est vraiment le moment le plus important de toute la semaine. Il faut le dire et le redire à ceux qui l’ont oublié. On se déplace pour aller faire son marché ou pour rencontrer des amis. Aujourd’hui, c’est le Christ qui nous accueille en sa maison pour nous inviter à son festin. Manquer ce rendez-vous pour des raisons futiles serait un affront. Pour comprendre cela, c’est vers la croix du Christ qu’il nous faut regarder.

    Si nous nous rassemblons à l’église le dimanche, c’est pour puiser à la source de l’amour qui est en Dieu. Le seul véritable temple c’est lui. C’est autour de lui que tous les hommes sont appelés à être rassemblés. Tout au long de notre vie, nous sommes en marche vers cette grande fête qui n’aura pas de fin. En ce jour, nous te supplions, Seigneur, aide-nous à former ensemble ce temple des cœurs où la haine n’a pas de place.

    Sources : Revue Feu Nouveau, Dossiers personnels…

    source http://dimancheprochain.org

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  • Journée de prière pour les défunts -2 novembre 2014

    Abbé Jean Compazieu 

     Restez en tenue de service

     Textes bibliques sur « Prions en Eglise) Luc 12. 15-38. 40

    « Nous attendons ta venue dans la gloire ! » Voilà ce que nous proclamons à chaque messe. L’Evangile nous dit que Jésus va revenir. Toute notre vie nous prépare à cette rencontre définitive avec lui. Mais il importe absolument que cette rencontre nous la préparions comme une grande fête.

     Le jour de l’Ascension, nous avons fêté le retour définitif de Jésus vers le Père. Il n’est plus visible à notre regard. Mais lui-même nous dit qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Il est présent parmi nous dans l’Eucharistie qui nous rassemble le dimanche. Quand nous écoutons l’Evangile c’est lui qui nous adresse les paroles de la Vie éternelle. Ce n’est donc pas le moment d’être distraits. Il est également présent en chaque personne que nous rencontrons tout au long de nos journées, en particulier celles qui sont douloureusement éprouvées par la souffrance, la maladie, l’exclusion…

    Nous risquons fort de passer à côté de lui sans le reconnaître. C’est pour cette raison que Jésus nous invite avec beaucoup d’insistance à être très attentifs aux signes de sa présence parmi nous. Il nous demande à tous de rester éveillés et en tenue de service car il vient au moment que nous n’avons pas prévu. C’est tous les jours et tout au long de notre vie qu’il nous faut rester en état de mission et de service. Cela suppose de notre part une attention et une vigilance permanentes.

    Cette fidélité est une réponse à celle de Dieu qui ne cesse de faire le premier pas vers nous. Au milieu de nos doutes et de nos fragilités, nous bénéficions d’un soutien indéfectible. Dieu ne renonce jamais à son projet d’amour, quels que soient nos trahisons et nos abandons. C’est auprès de lui que nous puisons la force et le courage pour tenir bon. Nous pouvons toujours compter sur son soutien et son amour.

    Rester éveillés… C’est un peu comme le conducteur qui doit surveiller sa route et anticiper sur tout ce qui peut se passer. Dans notre vie de tous les jours, nous voyons bien que nous sommes souvent tentés de laisser distraire ou séduire. Tout d’abord, pour ce qui concerne le retour du Maître, on se dit qu’on a bien le temps d’y penser. Il y a tant d’autres choses qui viennent bloquer notre désir de générosité.

    Parfois aussi, nous pouvons être tentés par la lassitude et le pessimisme : c’est ce qui arrive quand on ne voit que ce qui va mal autour de nous et en nous. La tentation est grande de se dire : « A quoi bon continuer ? » Ce découragement c’est dangereux car il nous entraîne vers un manque de confiance en l’amour de Dieu. Et puis, il y a tant de sollicitations qui cherchent à nous attirer ailleurs. Tous ces plaisirs faciles que le monde nous offre largement sont autant d’appels qui risquent de nous détourner de l’essentiel.

    Mais le Seigneur nous invite inlassablement à nous ressaisir, à nous relever et à revenir vers lui de tout notre cœur. Si nous le voulons bien, son pardon nous est toujours offert. Là où le péché abonde, sa grâce surabonde. Il est toujours là pour nous remettre en état de servir. Son grand désir c’est que, par nos mains fragiles, se construise son règne d’amour et de justice. Le Seigneur compte sur notre fidélité chaque jour.

    Une  chose est sûre. L’expérience de tenir sa lampe allumée dans l’attente du retour du Christ, ça vaut le coup. Il est toujours là pour nous accompagner, nous soutenir et nous donner sa force et sa joie. Un jour, nous aurons à rendre notre tenue de service. Si nous sommes restés fidèles, ce maître extraordinaire prendra la sienne pour servir lui-même ses serviteurs et ses servantes.

    En attendant, Jésus nous invite à nous faire un trésor dans les cieux. Le plus important ce n’est pas les bonnes œuvres et les bonnes actions que nous pourrions accumuler devant Dieu comme un capital. Tout ça c’est sans doute bien et il ne faut pas le négliger. Mais il y a beaucoup mieux. Ce trésor dans les cieux c’est Dieu lui-même. Quand l’Evangile nous recommande de nous faire un trésor dans les cieux c’est pour que nous devenions riches de la richesse de Dieu. Quand il nous dit : « Bien heureux les pauvres » il ne parle pas de la misère ; il s’adresse à ceux qui sont ouverts à une richesse bien plus grande, la présence de Dieu en eux.

    En ce jour, nous nous tournons vers toi, Seigneur : nous te confions tous ceux et celles qui ont rendu leur tenue de service. Accorde-leur la récompense de leur amour et de leur fidélité. Et nous qui restons ici-bas, sois avec nous pour nous aider à faire de toute notre vie une marche vers toi. Amen

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 30ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     Tu aimeras…

    Textes bibliques : Lire

    Pour comprendre les textes bibliques de ce dimanche, il faut dépasser la leçon de morale. Le Seigneur a un message important à nous transmettre. Ce qui est premier, c’est l’alliance entre Dieu et les hommes. Il vient nous libérer de toutes les aliénations qui nous enferment dans l’esclavage. Il continue à nous rejoindre dans nos préoccupations d’aujourd’hui. Il insiste en particulier sur l’accueil de l’étranger. En Dieu tout homme devient un frère à aimer. Alors que nous oscillons entre l’homme et la bête, Dieu nous donne sa loi pour que nous vivions. C’est un cadeau qu’il nous fait pour nous indiquer un chemin d’humanisation et de divinisation. Notre modèle c’est lui. C’est avec lui que chacun peut choisir la vie.

     

    Dans la seconde lecture, Paul montre précisément aux Thessaloniciens ce qu’est l’amour de Dieu. Il leur souhaite de répondre dignement à cet amour qui est en lui. Ils sont tous appelés à devenir pour ceux qui les entourent des modèles de foi et d’amour. Ils viennent d’être libérés des idoles aliénantes. Ils sont maintenant invités à se tourner vers le vrai Dieu et à travailler activement à l’avènement de son Royaume. C’est important pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans un monde difficile : les chrétiens y sont critiqués, tournés en dérision ou persécutés. C’est un test de la vraie foi : on n’y échappe pas ; cela arrive sans l’avoir cherché. C’est la logique de l’Evangile qui ne cesse jamais de se vérifier.

    L’Evangile nous montre que Jésus a beaucoup souffert de ces persécutions. Les chefs religieux se sont mis à le harceler de questions pour le piéger et le dénoncer. Nous avons entendu celle d’aujourd’hui : « Dans la loi, quel est le plus grand commandement ? » Oui, c’est une question  importante. Mais ici c’est un piège pour coincer Jésus. Ses adversaires l’accusent de ne pas respecter la loi de Moïse : il ne respecte pas le Sabbat qui interdit toute activité ; il accueille les pécheurs ; il touche les lépreux ; il va vers les exclus. Tout cela avait été interdit par Dieu dans la loi de Moïse.

    Quel est le plus grand de tous les commandements ? La question mérite d’être posée car il y en a 613. Où est le plus important ? La réponse, nous la trouvons dans la Bible : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur » (Dt 6. 5) « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Lv 19, 18). Ce qui est premier, c’est l’amour et non la loi pour la loi. Tout ce qu’il y a dans la Bible, tout ce qui doit être fait, dépend de ces deux commandements.

    Cet Evangile nous interpelle tous : que valent nos prières s’il n’y a pas un vrai amour de Dieu et de nos frères ? Les deux vont ensemble. Ils ne peuvent aller l’un sans l’autre. Nous ne pouvons pas aimer Dieu sans aimer notre frère. Et nous ne pouvons pas nous occuper du frère en abandonnant Dieu. Pour être un bon chrétien, nous avons besoin d’être reliés au Christ par la prière, l’Eucharistie et les sacrements. Ces rendez-vous avec le Seigneur sont essentiels. Mais ils doivent aller de pair avec le service du frère dans notre vie de tous les jours. Nous n’avons pas à choisir entre Dieu et l’homme. Depuis Jésus, les deux vont ensemble. Sur la croix, il est entièrement tourné vers le ciel, mais ses bras sont étendus vers tous les hommes du monde entier. C’est pour l’humanité toute entière qu’il a livré son Corps et versé son sang.

    Cet appel à aimer à la manière de Jésus nous rejoint dans¬¬ un mode dur et violent. Toutes ces guerres, ces attentats, ces enlèvements, ces exécutions sommaires, ce n’est pas supportable. De même, ce pouvoir de la finance qui enfonce les plus pauvres dans la misère, c’est absolument intolérable. C’est dans ce contexte que l’Eglise s’efforce de rester fidèle au grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Elle est partout présente pour annoncer l’Evangile du Christ mais aussi pour servir l’être humain dans sa globalité. Des chrétiens s’organisent pour aider les plus démunis à sortir de leur pauvreté. Ils nous invitent tous à les rejoindre. Il importe que notre charité soit active et généreuse. Le Seigneur est là pour nous montrer le chemin.

    Nous faisons monter vers le Seigneur cette prière de Saint François :
    « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,
    Là où est la haine, que je mette l’amour.
    Là où est l’offense, que je mette le pardon.
    Là où est la discorde, que je mette l’union.
    Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
    Là où est le doute, que je mette la foi.
    Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
    Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
    Là où est la tristesse, que je mette la joie.

    Sources : Revue Feu Nouveau – C’est Dimanche (Emmanuel Oré) – Semainier Chrétien –Lectures bibliques des dimanches et fêtes (A Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes.

    source http://dimancheprochain.org

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  • Journée mondiale des missions

     

     Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à recentrer notre vie sur Dieu. Cet appel nous est transmis à l’occasion de la journée missionnaire. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes tous envoyés pour témoigner de l’amour qui est en Dieu. Cela ne sera vraiment possible que si nous lui donnons la première place dans notre vie de tous les jours.

     

    C’est déjà cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la première lecture. Le peuple d’Israël vient de passer 50 ans en exil sur une terre étrangère. Mais voilà que le prophète Isaïe lui annonce que maintenant c’est fini. Les exilés vont pourront revenir vers leur terre natale. Ce peuple anéanti et humilié va pouvoir retrouver sa dignité et sa fierté. Mais au-delà de ce rassemblement, le prophète en entrevoit un autre d’un tout autre genre : c’est celui que nous présentent les Evangiles. Jésus est venu dans le monde pour accomplir cette promesse de salut universel. Il a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude. Il veut associer tous les hommes à sa victoire sur la mort et le péché.

    Cette bonne nouvelle doit être annoncée au monde entier. Aujourd’hui, nous lisons le début de la lettre de saint Paul aux chrétiens de Thessalonique. L’apôtre rend grâce à Dieu pour tout ce qu’il y a eu de grand et de beau dans leur vie. Malgré les persécutions, ils tiennent bon. Paul découvre chez eux une foi active qui transforme leur vie, une charité qui se donne de la peine, une espérance qui tient bon. Il a annoncé l’Evangile à des gens qui ne le connaissaient pas. Mais il comprend que le principal travail c’est Dieu qui le fait dans le cœur des hommes.

    Une précision importante : dans sa lettre, Paul désigne les destinataires : « l’Eglise qui est à Thessalonique » ; cela nous rappelle que nous sommes l’Eglise de Jésus Christ sur un lieu donné. Chaque année, le pape va visiter ces communautés pour les encourager dans la foi. La Parole de Dieu doit être offerte à tous, en priorité aux petits, aux pauvres, aux exclus, à ceux qui sont loin de la foi. Le pape François nous invite tous à être des témoins du Christ jusque dans les périphéries.

    Cette lettre de saint Paul nous rejoint à l’occasion de la journée mondiale missionnaire. Lui-même a été un passionné de l’annonce de l’Evangile dans le monde païen. Par la suite, des hommes et des femmes on quitté leur famille et leur pays pour partir comme missionnaires à l’autre bout du monde. Et actuellement, nos diocèses accueillent des prêtres venus de l’Inde, de l’Afrique et de divers pays. Ils sont envoyés comme missionnaires chez nous pour nous aider à remettre tout l’Evangile dans toute notre vie.

    Cette lettre de Paul a été écrite pour la communauté qui est à Thessalonique. Mais son message est lu à toutes les messes dans toutes les églises du monde entier, celles de l’Europe, d’Afrique, d’Asie et de l’Amérique. Nous n’oublions pas les nombreux chrétiens persécutés en Syrie, en Irak, en Corée du Nord. Ils sont nombreux ceux et celles qui témoignent de leur foi jusqu’au martyre. Il est important que nous-mêmes, nous ne restions pas sur la touche. A la suite du Christ, nous sommes envoyés pour aller à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps. Le Christ compte sur chacun d’entre nous pour proclamer « les paroles de la Vie Eternelle ».

    Cette annonce de la bonne nouvelle a toujours rencontré des oppositions. L’Evangile nous montre des gens absolument opposés entre eux qui se mettent d’accord pour tendre un piège à Jésus ; c’est ce qui se passe aujourd’hui. La tentation est grande de mettre hors circuit  ceux qui nous remettent en question et nous poussent à changer. Leur Parole nous gêne. Alors, on fait tout pour les compromettre. On va même les accuser injustement d’actes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi leur parole ne sera plus crédible.

    Mais Jésus ne se laisse pas piéger. Sa réponse est sans appel ; tout d’abord, il dénonce leur hypocrisie. En utilisant la monnaie de l’empereur, il y a longtemps qu’ils ont répondu  à leur question. Mais surtout, il ramène les choses à leur juste niveau. La pièce de monnaie que ses adversaires lui ont présentée portait la marque de César. Il est donc normal qu’ils lui rendent ce qui lui est dû. Mais la marque que nous portons est d’un tout autre ordre : c’est celle de Dieu. Au jour de notre baptême, nous avons été marqués de la croix du Christ. C’est une marque indélébile qui oriente toute notre vie.

    Rendre à Dieu ce qui lui est dû, c’est d’abord s’imprégner de son amour, c’est l’accueillir dans notre vie. Cette espérance qu’il met en nous, c’est comme une lumière qu’il faut communiquer au monde entier. Nous ne devons pas être de simples consommateurs de la foi. Nous sommes tous appelés à être des acteurs et des constructeurs de la communauté  chrétienne ; c’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de la bonne nouvelle de l’Evangile. Beaucoup le font au péril de leur vie. Mais rien ne peut empêcher la Parole de Dieu de produire du fruit.

    En célébrant cette Eucharistie, nous voulons, Seigneur, te rendre ce qui te revient. Nous t’offrons tous les actes de foi, d’espérance et de charité qui émaillent de nos vies et de celles de tous nos frères. Avec toi nous nous engageons à tout faire pour que l’amour l’emporte sur la haine et la violence. Sois avec nous pour que l’Evangile soit annoncé dans le monde entier. Amen

    Sources : Feu nouveau, Dimanche en Paroisse, guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Lectures des dimanches A (A Vanhoye), dossiers personnels.

    Source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Invités à la noce

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche sont un message d’espérance. Elles rejoignent chacun dans la situation qui  est la sienne. Le prophète Isaïe s’adresse à un peuple désespéré. C’était au 8ème siècle avant Jésus Christ. A ce moment-là, le Royaume de Juda est en péril. L’envahisseur étranger menace Jérusalem. La campagne environnante est ravagée. C’est dans ce contexte que le prophète Isaïe décrit son apocalypse. Il annonce que le mal et la violence n’auront pas le dernier mot. Il laisse entrevoir le jugement de Dieu qui interviendra dans les derniers combats. Viendra le temps du renouveau de la fête ; ce sera un grand festin. Le monde sera arraché au mal et à la violence. Il entrera dans un temps de paix et de joie.

     

    C’est aussi de cette espérance que témoigne l’apôtre Paul alors qu’il est en prison. Lui aussi vit une situation difficile. Mais il peut tout supporter avec celui qui lui « donne la force ». Il remercie la communauté des Philippiens qui lui est venue en aide. Aujourd’hui encore de nombreux chrétiens sont persécutés au nom de leur foi. Comme Paul, ils ont besoin de notre soutien et de notre aide. A travers nous, c’est la générosité de Dieu qui doit s’exprimer¬¬¬. Paul nous apprend que la richesse de Dieu ne peut être communiquée au monde qu’à travers le dépouillement personnel. C’est ce chemin que le Christ a suivi. Et c’est là qu’il nous appelle tous à le suivre. C’est à ce prix que nous entrerons dans la Vie Eternelle.

    L’Evangile nous rapporte la parabole des invités à la noce. Cette image du banquet, nous la retrouvons souvent dans la Bible. Elle nous dit l’abondance des dons de Dieu. Sa générosité dépasse tout ce que nous pouvons imaginer.  Notre réponse doit être celle de la gratitude envers Dieu : « Voici notre Dieu, en lui nous espérions, il nous a sauvés. C’est lui le Seigneur. En lui nous espérions, exultons, réjouissons-nous, il nous a sauvés ».

    Voilà donc Jésus qui nous invite tous à participer à son banquet. Et il attend la réponse des invités. Dans un premier temps, il ne s’adresse qu’au peuple Hébreu. Dieu l’a choisi pour le combler de ses dons. Or voilà que ces invités refusent de participer à ce banquet. Le roi insiste. Il envoie d’autres serviteurs. Cette insistance de Dieu manifeste sa générosité. Mais les invités méprisent ce cadeau. C’est incroyable mais vrai. Dieu nous propose toutes ces invitations et toutes ces joies. Mais nous sommes trop intéressés par d’autres choses. Chacun cherche sa propre satisfaction dans les choses secondaires indignes de l’homme.

    L’invitation du roi finit par provoquer des réactions agressives et violentes. Les invités considèrent cette invitation comme une intrusion dans leur vie. C’est bien ce que nous voyons dans le monde d’aujourd’hui : au nom d’une certaine laïcité, on ne veut pas entendre parler de Jésus Christ ni de l’Evangile. Mais rien ne saurait empêcher le projet de Dieu. Désormais, tous les homes sont invités, même les plus pauvres et les plus déshérités. Après la mort et la résurrection de Jésus, la prédication de l’Evangile s’ouvrira aux païens. Les serviteurs rassemblent tous ceux qu’ils trouvent. Ainsi la salle des noces est remplie.

    Cet Evangile nous met en garde. L’invitation du Seigneur est généreuse. Elle est ouverte à tous, mais nous ne la méritons pas. Elle comporte le don de la grâce. C’est lui qui nous rend dignes de participer au banquet de son Royaume. Nous devons bien sûr accueillir cette invitation mais aussi l’amour de celui qui nous invite. C’est lui qui nous purifie et nous sanctifie. C’est grâce à lui que nous pourrons participer à la communion divine dans la joie et le bonheur.

    La seule condition exigée c’est « le vêtement de noces ». Nous comprenons bien qu’il ne s’agit pas d’une manière de s’habiller. L’important c’est la conversion du cœur, c’est d’accepter les exigences de l’évangile. Saint Paul nous le dit à sa manière : « Revêtez le Seigneur Jésus Christ. » L’homme qui ne portait pas ce vêtement de fête s’est vu rejeté, non à cause de sa conduite passée mais en raison de son silence interprété comme un refus de dialogue. Il lui aurait suffi de dire : « C’est vrai Seigneur, je n’ai pas ce vêtement, mais je compte sur toi pour me le remettre. »

    En célébrant cette Eucharistie, nous demandons au Seigneur de nous revêtir de l’habit nuptial de la grâce. Nous devons l’avoir pour recevoir la communion. Cet habit nuptial nous est fourni dans le sacrement du pardon. C’est là que nous retrouvons notre dignité d’enfants de Dieu. N’oublions jamais que le Seigneur est toujours là pour nous remettre en route vers le festin du Royaume des cieux.

    En ce jour, nous venons vers toi Seigneur, avec nos misères et la nuit de nos péchés. Écoute nos voix, entends nos prières. Viens, Seigneur, nous pardonner.

    Sources : Revues Feu Nouveau et Dimanche en paroisse – Lectures bibliques des dimanches A (A. Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    La vigne du Seigneur

     

     Textes bibliques : Lire

     
    Pour la troisième semaine consécutive, la liturgie nous parle de la vigne. Ces textes bibliques nous sont  proposés en pleine période de vendanges. La vigne ce n’est pas seulement une récolte comme les autres. C’est surtout une passion. Le plus en bonheur d’un viticulteur celle de nous faire visiter sa vigne et sa cave ; sa plus grande peine c’est de voir une vigne abandonnée, livrée aux ronces, aux épines et aux sangliers. Cette déception est d’autant plus grande que cette culture demande beaucoup de travail. Il faut s’en occuper toute l’année, retourner la terre, sarcler, planter, tailler en temps voulu, traiter contre les maladies. Puis c’est l’attente impatiente de la vendange ; on a toujours peur que la grêle  ne vienne tout ravager en quelques minutes. Les vignerons de chez nous en parleraient mieux que moi.

     Le prophète Isaïe part de cette relation du vigneron et de sa vigne pour nous parler de Dieu et de son peuple. Pour le prophète cette vigne c’est le peuple d’Israël. Dieu nous est présenté comme un maître  qui a tout fait pour elle. Mais cet amour passionné de Dieu est déçu. Il attendait de son peuple le droit et la justice. Or voilà qu’il se trouve pourri par le mensonge, la violence et la trahison. Les menaces dont il parle ne cherchent qu’à éviter le châtiment. Cette conversion n’a pas eu lieu et les menaces se sont réalisées.

    Ce texte biblique que nous rejoint aujourd’hui. Tout au long de notre vie nous sommes invités à reconnaître la tendresse de Dieu à notre égard. Dieu nous aime tous d’un amour passionné. Mais notre réponse n’est pas toujours à la mesure de cet amour. La violence, le mensonge, la trahison sont bien là. Cette l’attitude est un affront à celui qui nous a aimés jusqu’à mourir sur une croix. Mais cet amour du seigneur est bien plus fort que tous nos péchés. Il ne cesse de nous appeler à revenir vers lui de tout notre cœur. C’est à cette condition que notre vie pourra produire du fruit de bons fruits. Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de Paul. Nous le voyons souvent porter un regard sévère sur le comportement des païens. Mais il sait aussi reconnaître leurs qualités. Il y a chez eux, des gestes d’accueil, de partage et de solidarité. Le premier devoir d’un missionnaire c’est de reconnaître tout ce qu’il y a de beau et de grand chez les hommes à qui il annonce Jésus-Christ. Il découvrira alors avec émerveillement que l’Esprit Saint l’a précédé dans le cœur de ceux qu’il a mis sur sa route. Ce changement de regard nous rendra plus humbles. Il nous aidera à porter les fruits que Dieu attend de nous.

    L’Évangile nous parle aussi de la vigne. Mais il y a une différence. Le problème ne vient pas de la récolte mais des gérants. Ils ont oublié qu’ils ne sont que de simples gérants. Or voilà qu’ils se comportent comme des propriétaires. Ils gardent pour eux toute la récolte du vignoble.

    En racontant cette parabole, Jésus s’adresse aux grands prêtres, aux scribes, aux pharisiens. Les uns et les autres vivaient comme s’ils étaient les propriétaires de la vigne. Tout au long de l’histoire, ils se sont montrés particulièrement odieux. Ils sont même allés jusqu’à tuer le fils du propriétaire. Il faut se rappeler que Jésus raconte cette parabole quelques jours avant sa passion et sa mort.

    Cette parabole de Jésus prend les allures d’un avertissement : Ce qu’il faut bien comprendre c’est que le seigneur nous donne nous donne beaucoup. Les bien qu’il nous remet ce sont ceux de son Royaume ; il nous a confié une Bonne Nouvelle dont nous devons témoigner ; il fait de nous ses enfants. Il met à notre disposition d’immenses richesses spirituelles. Il a mis sur notre route des frères et sœurs à aimer. Si nous ne sommes pas fidèles à cette mission, elle sera confiée à d’autres. Quant à nous, nous aurons des comptes à rendre.

    Il est important que tous puissent venir puiser dans les évangiles les paroles qui font vivre et qui redonnent l’espérance. En accueillant le pardon de Dieu, ils apprendront à aimer comme le Christ a aimé. Le vrai bonheur se trouve seulement dans l’amour et le service. Pour comprendre cela se vers le Christ que nous devons regarder. Il n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. Il n’a pas cherché à profiter des dons du Père à son seul avantage. Il a toujours suivi le chemin de l’amour et du service. Jésus vous propose ce chemin et nous le rend possible dans le don de l’Eucharistie.

    En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes envoyés pour témoigner de l’Evangile. Mais nous ne devons pas oublier que nous ne sommes que les canaux de la grâce du Seigneur. Il compte sur nous pour que le Salut de Dieu atteigne tous ses enfants. C’est pour nous un appel à éliminer de notre vie toutes les tendances égoïstes qui bloquent l’action du Seigneur. La sainteté c’est être transparent à la lumière qui vient de Dieu et vivants de sa vie. Alors comme l’apôtre Paul, nous pourrons dire : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. Alors oui, mettons le Christ au centre de nos vies et de notre prière. C’est avec lui  que nous pourrons construire un monde plus juste et plus fraternel.

    En ce jour, nous demandons au Seigneur qu’il nous aide à être responsables du don qu’il nous a confié ! Qu’il mette en nous un peu de cette ardeur  qui poussait les apôtres et les missionnaires à voguer vers les grands larges !  En communion les uns avec les autres et avec toute l’Eglise, nous faisons nôtre cette prière d’action de grâce :
    Tout vient de toi, ô Père très bon:
    Nous t’offrons les merveilles de ton amour.

    Sources : Revue Feu Nouveau – Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – C’est dimanche (E. Oré), dossiers personnels

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Se convertir ou se pervertir

     Textes bibliques : Lire

    En ce dimanche, la liturgie nous montre l’incohérence qui peut exister parfois dans nos comportements. Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel s’adresse à un peuple exilé loin de sa terre natale. Beaucoup pensent que s’ils sont dans le malheur, c’est à cause des générations précédentes. Le prophète réagit très fortement contre cette mentalité. Il insiste sur la responsabilité personnelle de chacun. Sans cesse, chacun peut se convertir ou se pervertir. Il peut arriver que le juste se détourne de sa justice et que le méchant renonce à sa méchanceté. Il n’est jamais trop tard pour se convertir et s’en remettre à la fidélité du Seigneur. Voilà une bonne nouvelle qui doit raviver notre espérance.

     

    Dans sa lettre aux Philippiens, l’apôtre Paul nous montre dans quelle direction nous devons avancer, celle de la charité, de la communauté d’esprit. Il recommande aux chrétiens de renoncer aux sentiments de supériorité. Il constate en effet que certains ont tendance à se croire meilleurs que les autres. Nous ne devons pas oublier que nous sommes tous membres de la même famille du Christ. En nous tournant vers lui, nous découvrons qu’il est venu accomplir l’œuvre du Père. Il s’est fait esclave et il a accepté la mort par amour de ses frères. C’est cette attitude qui lui a valu de triompher. Et c’est à ce triomphe sur la mort et le péché qu’il veut tous nous associer.

    Dans l’Evangile, Jésus nous invite à réfléchir sur la réponse que nous donnons à l’appel de Dieu. Il nous raconte la parabole des deux fils qui sont envoyés par leur père pour travailler à sa vigne. Des enfants « têtes de mule » mais « au cœur d’or », nous en connaissons tous. Quand on leur demande de faire quelque chose, ils savent dire un oui convaincant, mais une heure plus tard, on les retrouve devant leur télévision ou plongés dans la lecture sans avoir bougé le petit doigt. A travers ce constat, Jésus nous interpelle sur notre vie : « vous avez de belles paroles mais vous ne faites pas ce que Dieu attend de vous. Votre vie n’est pas en accord avec ce que vous prétendez être. Vous croyez  être parfaits, mais vous n’êtes pas convertis.

    Ce que Jésus dénonce, c’est l’orgueil et aussi le mépris à l’égard du pécheur. Ce dernier est enfoncé dans son passé et sa mauvaise réputation. On ne lui laisse aucune chance, mais Dieu n’est pas ainsi. Comme nous l’a rappelé le prophète Ezéchiel, le juste peut se pervertir et le méchant se convertir. Jésus voit ce qu’il y a dans le cœur de chacun. Il accueille le pécheur qui revient à Dieu. Les publicains et les prostituées avaient commencé par dire non à cet appel. Mais ils se sont convertis. Ils ont accueilli celui qui, seul, pouvait donner un sens à leur existence. Cette rencontre avec Dieu a complètement changé leur vie. Tout au long des évangiles, nous découvrons que les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés.

    Ces textes bibliques s’adressent aujourd’hui à chacun de nous. Le Seigneur nous envoie tous pour travailler à sa vigne. Cette vigne c’est son Royaume d’amour, de justice et de paix. Il dépasse infiniment tout ce que nous pouvons imaginer. C’est là que Dieu veut rassembler tous les hommes. Cette bonne nouvelle que nous accueillons chaque dimanche doit être annoncée au monde entier. Dieu compte sur chacun de nous pour participer à cette œuvre de rassemblement. L’Evangile n’est pas destiné aux seuls croyants. Il est offert à tous les hommes du monde entier. C’est pour tous que Jésus a livré son Corps et versé son sang. Nous sommes tous envoyés vers ceux et celles qui vivent sans espérance. Notre mission c’est de témoigner de cet océan d’amour qui est en Dieu.

    Nous accueillons cet Evangile comme un appel à mettre nos paroles et nos actes en accord avec Dieu. Nous avons tous à nous convertir à changer de mentalité et de conduite. Nous sommes tous responsables de l’image que nous donnons de l’Eglise. C’est à notre amour, notre accueil et nos gestes de partage que nous serons reconnus comme disciples du Christ. L’Eucharistie nous donne la force d’avancer sur ce chemin. C’est tout l’amour du Christ qui nous y est offert. Il vient nous donner la force pour avancer courageusement sur le chemin du vrai bonheur, le chemin de l’amour total.

    En ce dimanche, nous accueillons la supplication que le Seigneur nous adresse : « Changez vos cœurs, croyez à la Bonne Nouvelle ! Changez de vie, croyez que Dieu vous aime ! »

    Sources : Revue Feu Nouveau, Textes bibliques des dimanches (A Vanhoye, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    Les ouvriers de la 11ème heure

     

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel pressant à nous convertir : « Cherchez le Seigneur tant qu’il se laisse trouver » nous dit le prophète Isaïe. Et il ajoute : « Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins ». Il y a un grand écart entre nos chemins et ceux de Dieu. C’est le péché qui a creusé cet écart entre l’homme et le Dieu très saint. Mais cet abîme n’est pas insurmontable car c’est Dieu qui fait le premier pas vers nous. Par sa pitié et son pardon, il se fait proche et se laisse trouver. Son message est un message de miséricorde. Il est urgent que chacun de nous saisisse cette occasion salutaire. Cela ne sera possible que si nous faisons tout pour nous ajuster aux chemins et aux pensées de Dieu.

     L’apôtre saint Paul a bénéficié de cette générosité de Dieu. Sa rencontre avec Jésus sur le chemin de Damas a été pour lui le point de départ d’un véritable retournement. C’est de cela qu’il a témoigné tout au long de son ministère. II sait qu’il va être condamné à mort. Il affirme que, pour lui, ce serait un bien car il serait pour toujours avec son Seigneur. Mais si, en restant dans ce monde, il peut se rendre utile aux communautés chrétiennes, il est prêt à continuer à travailler pour elles. Il renonce à sa manière de penser pour s’ajuster à celle de Dieu.

    C’est dans ce sens que nous devons accueillir l’Evangile de ce dimanche. Cette parabole des ouvriers de la onzième heure, nous la connaissons bien. Et il y aura toujours quelqu’un pour dire : « je ne suis pas d’accord. » En fait, cette parabole nous révèle un Dieu qui est bon. Il veut être le Sauveur de tous. Il appelle tous les hommes à travailler à la construction de son Royaume. Il les appelle à toutes les heures de la journée et à tous les âges de leur vie. A travers cette parabole, Jésus nous révèle un Dieu qui ne demande qu’à les combler tous de son amour. Il ne se contente pas de donner à chacun la part qui lui revient. Il veut nous donner tout. Son grand projet c’est de sauver tous les hommes. Le salaire qu’il leur propose c’est la Vie Eternelle.

    Cet Evangile est une réponse à des gens qui n’ont rien compris au vrai Dieu. Quand Jésus fait bon accueil aux pécheurs et aux publicains, les pharisiens et les chefs religieux sont scandalisés. Ces derniers se considèrent comme bien plus méritants. Ils espèrent recevoir plus que les ouvriers de la dernière heure. Jésus voudrait les inviter à sortir de leur niveau mesquin et à ouvrir leur cœur à cet océan d’amour qui est en Dieu. Le Seigneur fait miséricorde. Il est « riche en pardon » et plein de générosité. C’est vraiment une bonne nouvelle pour tous les pécheurs que nous sommes.

    Le grand message que nous pouvons retenir de cet Evangile, c’est que Dieu est amour. Nous avons l’habitude de le dire et de le chanter. Mais nous oublions souvent d’en tirer les conséquences pour notre vie. Trop souvent, nous nous représentons un Dieu à notre image. Nous oublions alors que ses pensées ne sont pas nos pensées. Dieu nous aime tous gratuitement et sans mérite de notre part. C’est vrai pour les ouvriers de la onzième heure comme pour ceux de la première. Comment ne pas penser à celui que nous appelons « le bon larron » ? Ce bandit a été l’ouvrier de la dernière minute. Il a hérité lui aussi du Royaume de Dieu. Sa grande passion c’est de donner son amour à tous, y compris ceux de la dernière heure et de la dernière minute.

    Avec l’arrivée de  Jésus, c’est toute l’Eglise qui est embauchée. Sa mission n’est pas de se sauver elle-même mais de sauver le monde. Cette embauche dure depuis vingt siècles. Et nous ne sommes pas au soir de la journée de Dieu. L’ère chrétienne ne fait que commencer. Dans tous les continents, ils sont nombreux ceux et celles qui attendent cet appel de Dieu. Le Seigneur compte sur nous pour témoigner de la bonne nouvelle de l’Evangile. C’est l’appel qu’il adresse à ses apôtres avant de rejoindre son Père le jour de l’Ascension : « Allez-donc, de toutes les nations faites des disciples : Baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »

    A la suite des apôtres, nous sommes tous appelés à témoigner de la bonne nouvelle de l’Evangile dans le monde d’aujourd’hui. Beaucoup ont la chance d’être les ouvriers de la première heure. Heureux sont-ils car leur vie est remplie de la présence et de l’amour de Dieu. Mais il y a les autres, ceux qui ont été embauchés bien plus tard, avec autant de confiance et d’amour. Le Seigneur compte sur nous pour que nous leur donnions toute leur place. Pensons aux catéchumènes qui se préparent au baptême, aux « recommençant » qui retrouvent la foi, aux pratiquants occasionnels et à tous les chercheurs de Dieu. Eux aussi sont appelés au même titre que les autres en vue de la mission.

    Seigneur, nous te rendons grâce pour le travail de tant d’hommes et de femmes qui étaient des chômeurs dans le domaine du service. Grâce à ton Esprit Saint, ils sont devenus des artisans de paix et des bâtisseurs d’amour. Nous t’en prions, sois notre guide dans cette aventure de la foi. Amen

    Sources : Revue Feu Nouveau – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) -  Guide Emmaüs des dimanches et fêtes  – dossiers personnels.

     Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie pour la fête de la Croix glorieuse

    Abbé Jean Compazieu

    Fête de la Croix glorieuse

    Christ Roman

    Textes  bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous renvoient à la croix. Cet objet dont nous avons l’habitude est devenu le signe des chrétiens. Nous la retrouvons dans nos maisons mais aussi aux carrefours de nos chemins ou encore sur la tombe de nos défunts. Et surtout, elle est en bonne place dans nos églises. Elle fait partie des signes que les chrétiens des générations passées nous ont légués. Et Pour certaines personnes, la croix est devenue un bijou de grande valeur…

     Oui, bien sûr, mais cette croix c’est aussi celle qui marque douloureusement la vie des chrétiens en Irak, en Syrie et dans bien d’autres pays. Ils préfèrent mourir plutôt que d’adhérer à une religion qui n’est pas celle de Jésus Christ. Nous pensons aussi à tous ceux qui sont tournés en dérision dans leur école, leur lieu de travail à cause de leur foi. Nous sommes tous de la même grande famille. Et si nous nous sommes rassemblés à l’église, c’est d’abord pour communier au sacrifice volontaire de Jésus qui donne sa vie pour sauver tous les hommes. Dieu s’est fait homme pour assumer notre condition humaine. Dans sa mort, il assume notre mort. Il est toujours     du côté des victimes de la violence, des massacres et des génocides.

    Les textes bibliques de ce jour nous invitent à accueillir cette bonne nouvelle. La première lecture a été écrite plusieurs siècles avant Jésus Christ. Elle nous raconte les tribulations des hébreux pendant leur longue traversée du désert. Nous avons peut-être été surpris par cette étrange histoire du serpent de bronze. Il semble que l’auteur a repris un vieux mythe du monde oriental. Les hébreux, dans le désert, ont récriminé contre Dieu. Il leur manquait les bonnes choses de l’Egypte. Au fil des jours, ils étaient de plus en plus dégoûtés par cette nourriture misérable et si peu variée. Juste une question au passage : De nos jours, qui récrimine contre les émissions, les sites Internet, les articles et les livres qui sont des fausses nourritures, toujours aussi peu variées, et qui devraient nous dégoûter ? Le serpent de bronze est le point de départ de la guérison car il oblige à lever les  yeux, à regarder vers le haut. C’est le signe qu’on se tourne vers Dieu et qu’on veut accueillir son amour.

    L’apôtre Paul nous donne l’occasion de faire un pas de plus. Il nous rappelle comment le Christ Jésus s’est abaissé jusqu’à mourir sur une croix. A l’époque, c’était le supplice le plus avilissant qui était réservé aux esclaves. En tant que citoyen romain, Paul a échappé à la crucifixion pour être décapité. La réalité d’un Dieu qui se dépouille pour prendre la condition de serviteur, c’est difficile à admettre. On pense que c’est trop beau pour être vrai. Comment peut-on admettre un tel excès d’amour ? A travers son message d’aujourd’hui, Paul nous invite à fixer notre regard sur la croix glorieuse jusqu’au moment où s’impose cet amour excessif. Ce geste peut nous libérer et nous sauver bien mieux que le serpent d’airain planté en terre.

    Dans l’évangile, le Christ nous adresse une bonne nouvelle de la plus haute importance : Créateur et Sauveur ne font qu’un. Si nous croyons, c’est pour entrer dans cette histoire d’amour entre Dieu et l’humanité. Trop souvent, nous traînons derrière nous des images de la mort chargées de peur. Elles sont liées au jugement et à la condamnation. Or voilà que Jésus vient rectifier l’idée que nous nous en faisons : « Dieu a envoyé son Fils, non pas pour condamner le monde mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. » Ces paroles sont au cœur de notre foi. Elles excluent la peur. Celui qui vit dans la confiance échappe au jugement. Sa confiance ne peut être déçue. Telle est la bonne nouvelle qui repose sur la prédication de Jésus lui-même.

    C’est pour cette raison que nous nous tournons vers la croix du Christ. Ce qui en fait la valeur, ce n’est pas d’abord les souffrances du Crucifié mais la Passion de l’Amour. Si les plaies du crucifié sont notre salut c’est parce qu’elles sont les conséquences d’un amour sans mesure. Nous, chrétiens, nous regardons la croix comme un signe de guérison et de salut. Comme le disait si bien le Cardinal Marty, « la croix devient la clé qui ouvre la prison, qui brise le cercle infernal. » C’est de cette espérance que nous avons à témoigner auprès de ceux et celles qui souffrent physiquement et moralement. Nous pensons aussi à toutes les victimes de la haine, des violences, du racisme et des guerres. Le Christ vainqueur veut nous entraîner tous dans son élévation.

    Comme chaque semaine, nous nous rassemblons pour l’Eucharistie. C’est LE grand moment de la semaine. Dans certains pays, on fait des heures de chemin à pied pour y participer. Ne pas répondre à cet appel du Seigneur, c’est un affront aux martyrs d’autrefois et à ceux d’aujourd’hui. Et c’est surtout un affront à Celui qui a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude.

    En ce jour, nous te prions, Seigneur : augmente notre foi et notre amour ; Donne-nous force et courage pour te suivre avec confiance. Fais de notre vie, de nos joies et de nos souffrances une offrande d’amour qui rejoigne la tienne pour que le monde soit sauvé.

    Sources : Revue Feu Nouveau – L’Intelligence des Ecritures (MN Thabut) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes – commentaires du missel communautaire (Père André Rebré) – dossiers personnels.

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     Des guetteurs

     

     Textes bibliques : Lire

    Dans la 1ère lecture, nous lisons que le prophète Ezéchiel reçoit la mission de « guetteur » pour la maison d’Israël. Cette mission lui vient directement de Dieu. Elle consistera d’abord à être à l’écoute de Dieu. Il devra ensuite transmettre fidèlement au peuple les paroles qu’il aura entendues. Et surtout, il ne devra jamais oublier qu’il est lui-même le destinataire de ce message qu’il lui adresse. Toutes ces paroles sont une invitation à se convertir et à changer de vie. Si le peuple ne se convertit pas, il mourra dans son péché. Le prophète ne sera pas tenu pour responsable de cette mort. Il ne le serait que s’il avait manqué à sa mission de porte-parole du Seigneur.

     

    Cette mission de veilleur nous concerne tous. Aujourd’hui, des hommes, des femmes, des groupes religieux se croient investis d’une mission divine. Ils nous font croire que leur parole vient d’en haut. Ils se servent de la faiblesse, de la peur et de la crédulité de ceux qui n’ont plus d’espoir. Ils se présentent comme les sauveurs, les défenseurs dont le monde a besoin. Certains vont même jusqu’à déposséder de leurs biens ceux qu’ils prétendent défendre.

    En fait, tous ces gens ne parlent qu’en leur nom propre ou au nom des sectes dont ils font partie (Témoins de Jéhovah ou autres). Ils sont les prophètes de leurs idées. Leur message conduit à la mort plutôt qu’à la vie. Ce n’est pas pour rien qu’on les appelle « prophètes de malheur ». Il est donc important que nous entendions cet appel à la vigilance. Le vrai  guetteur veille sur les autres, en  particulier ceux qui risquent de se perdre dans des doctrines ou des groupes qui pourraient les entrainer vers leur perdition. Notre mission n’est pas de nous sauver nous-mêmes mais de sauver le monde.

    Dans sa lettre aux Romains, l’apôtre Paul apporte un éclairage nouveau. Il réagit très fortement contre le légalisme juif. Dans un premier temps, lui-même avait été enfermé dans une attitude rigide et écrasante pour les autres. Il en était venu à être un persécuteur acharné des chrétiens. Ce qui l’a sauvé, c’est la découverte de l’amour miséricordieux du Seigneur. Plus un amour est grand, plus on voit ce qui l’offense. Nous sommes tous invités à nous imprégner de cet amour qui est en Dieu pour le porter aux autres.

    C’est dans ce sens qu’il nous faut comprendre l’Evangile de ce jour. Il nous dit que nous sommes envoyés vers le frère qui a péché. Il a tourné le dos  à cet amour de Dieu et s’est enfoncé dans son refus. Notre mission n’est pas de le corriger ni de lui faire la morale. Nous devons d’abord nous rappeler que Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut ramener à lui tous ses enfants dispersés. Aujourd’hui, il nous invite à partager son souci en nous aidant mutuellement à vivre en enfant de Dieu. Notre mission n’est pas d’épier le péché de notre frère mais de lui montrer le chemin qui peut le sauver.

    Nous ne devons jamais oublier que celui qui a péché est d’abord notre frère. Avant d’être un coupable, il est un frère qu’il faut aimer, un malade qu’il faut soigner et guérir. Il ne s’agit plus d’accuser ou de dénoncer mais d’avoir un regard qui accueille et redonne confiance. C’est cette attitude qu’a eu Jésus envers la Samaritaine. Il a eu une qualité d’écoute et un regard qui ont provoqué en elle ce retournement et cette conversion.

    Si cette rencontre individuelle n’aboutit pas, Jésus nous invite à faire comme le médecin qui fait appel à un confrère : « Prends avec toi deux ou trois personnes… » A deux ou trois, on y voit plus clair. On arrivera à mieux le persuader. Puis en cas de refus, on va le dire à la communauté de l’Eglise. Elle va tout faire pour le porter dans sa prière et le ramener à Dieu.

    « S’il n’écoute pas l’Eglise, considère-le comme un païen et un publicain. » Non, ce n’est pas la condamnation finale qui exclut le pécheur. C’est lui qui s’est mis en dehors. Tout doit être entrepris par l’ensemble de la communauté pour ramener celui ou celle qui s’est égaré en prenant une mauvaise orientation. Nous connaissons tous la parabole de la brebis perdue. Son maître fait tout pour la retrouver. On peut dire qu’actuellement, c’est tout le troupeau qui est perdu. Nous sommes tous concernés. Personne n’a le droit de dire que ce n’est pas son problème. Nous sommes tous responsables les uns des autres : un jour, Dieu nous posera la question : « qu’as-tu fait de ton frère ? »

    Cet Evangile se termine par un appel à nous unir dans la prière. Quand nous sommes réunis en son nom, Jésus est là. Il est présent aujourd’hui dans l’Eucharistie qui nous rassemble. Il nous rejoint pour mettre son amour en nos cœurs. C’est avec lui que nous pourrons refaire la communion qui est cassée. Et surtout, n’oublions jamais que pour gagner tous ses frères, Jésus s’est donné jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Alors « aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur. Amen

    Sources : Revue Feu Nouveau – Guide Emmaüs des dimanches (JP. Bagot) – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)

    source http://dimancheprochain.org

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