• Un fleuve de joie parfaite dans lequel succombent nos défaites

    decor-nature.jpg

    J’entendais ses pas approcher dans l’herbe fraîchement coupée. Il ne voulait point me sortir de ma méditation intérieure. Le bruit de ses sandales faisaient le même son qu’un oiseau sur une branche. Je vis au loin la sérénité de son visage. Il s’assit, à plusieurs mètres de moi, puis pria profondément dans un silence serein.

    Il est moine et je suis éducateur. Il est loin, apparemment de ce monde, et je mets mes deux pieds dans la glaise. Et pourtant, cette prière intérieure, nous rapprochait mystérieusement.


    Les arbres coiffaient leurs longs cheveux verts au peigne du vent de l’été.

    Mon corps était en symbiose avec la terre qui m’a vu naître et me recueillera à ma mort.

    Je sentais l’Esprit du Christ entrer dans mes alvéoles pulmonaires, comme une respiration d’un subtil parfum éternel.


    L’Amour réchauffait mes os telle une source chaude, voire bouillante qui traverse votre corps.

    Je vivais Dieu. Je ne Le priais plus depuis longtemps, Il habitait en moi comme un léger souffle me procurant une paix viscérale sans égale.

    J’ouvris doucement les yeux et vis le moine sourire. Pas un sourire stupide, niais, non un sourire de félicité.


    Et je me dis, qu’il devait aussi respirer la présence de l’Esprit saint et savourer les fruits de Sa joie.

    Et le silence nous parlait encore de la venue divine dans nos cœurs.

    Il était certes, cinq heures du matin, et le soleil commençait à montrer son visage rayonnant.


    Il fallait désormais goûter à la nourriture terrestre. Un solide petit déjeuner s’imposait.

    Tout cela, est existentiellement à la fois transcendant et d’une réalité déconcertante.

    L’Esprit n'annihile en rien notre corps. Il vient faire sa demeure aussi bien dans nos désirs, nos scories, nos blessures, nos pleurs autant que notre bonheur de vivre.


    Le moine se leva pour aller déjeuner aussi et me dit : j’ai vécu la Joie parfaite.

    Je peux dire aussi que cette Joie, que l’on dit chrétienne, je la connais grâce à l’Esprit depuis des années de retraites spirituelles. Elle vient toujours m’habiter lorsque mon âme murmure dans le quotidien.


    L’Esprit saint est le feu de notre amour pour Dieu qui fait consumer toutes les différences.

    La prière est l’aliment du chrétien qui veut acquérir la Force promise par le Christ.

    En fait, prier ne sert à rien, dans le sens utilitariste du terme, il faut parler à l’Esprit comme à un ami.


    Le temps qui passe avec ses secondes infernales n’existe plus.

    Dans l’adoration, la prière, le silence nous devenons intemporels.

    Nous sentons la profondeur de notre éternité qui s’élance comme un corbeau vers le ciel bleuté. Nous sommes réellement des étoiles qui jaillissent de leurs nuits pour faire éclater la beauté de la Vie.


    L’Esprit nous donne tant d’énergie que nous pouvons chanter, danser et nous battre pour que chaque injustice soit ressentie comme vous étant adressée.

    Nous possédons la Force de Dieu pour toujours et à jamais, jusqu’à notre souffle dernier où nous verrons sa bonté nous tendre la main.


    Alors peu importe demain, hier sauf pour ce qu’il nous apprend, l’instant d’allégresse est suffisant à notre bonheur d’être des chrétiens spirituels, c’est-à-dire, vivant effectivement une spiritualité de roc.


    La Joie, oui la joie immense et délicieuse, comme un océan aux vagues spumeuses. Cette joie contagieuse qui nous tient debout, énergiques et libres. Nous devons la partager, afin que chacun déguste le fruit de l’Esprit dont découle une Force invincible face aux adversités.

    Joie, la vie d’un chrétien ou d’une chrétienne, qui vit de façon effective sa spiritualiser, est un fleuve de joie parfaite.


    C’est à cela que l’on reconnaît le chrétien du pharisien, n’est-ce pas ?

    Alors, transpirons d’allégresse même face à la mort qui nous attend tous, elle n’est que le marche-pied vers une résurrection parfaite de notre être. Le corps est souvent la lourdeur qui empêche notre âme de s’envoler vers un ailleurs merveilleux. Mais, il faut que nous instaurions sur Terre, une saveur d’Éden. Dieu n’est pas dans l’éther d’un firmament sans nuages. Il est en nous. Il vit en nous. La prière silencieuse permet de mieux le rencontrer. Le bruit détruit tellement notre vie intérieure, qu’il faut parfois se retirer pour se retrouver, dans un face à face avec l’Esprit de Vie.

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers


    votre commentaire
  • Confessions d'un Éducateur de rue.

    Bruno-educateur.jpg

    Ma tendre enfance fut bercée par l’amour de mes Parents. Je n’ai eu de cesse que de m’inquiéter des souffrances d’autrui…Sans trop me préoccuper des miennes.

     

    J’ai compris par la suite que cette infusion de tendresse avait été bénéfique pour mon Avenir. Et mon épanouissement personnel.

    Je vivais dans l’émerveillement le plus profond devant les petits événements, comme les grands d’ailleurs.

     

    Puis vint un tournant qui bouleversa mon existence jusqu’à ce jour. Habitué que j’étais dès l’âge de neuf ans à écrire des poésies sur la beauté des êtres. Il me semble évident maintenant, que la rencontre cruciale que j’allais faire était écrite dans les veines de ma vie.

     

    Tel un appel vers davantage de bonheur encore. Un lever de soleil dans l’univers du Sens. Je découvris la Présence de Dieu Amour dans les moindres signes que le vent puisse m’envoyer.

     

    Oui, bien-sûr, le séminaire fut le chemin tracé vers mon idéal. Une sorte de sente dont le silence s’impose à la conscience. Une vocation qui ne fait pas de bruit mais qui se vit intensément.

     

    Et pourtant, mon esprit rebelle s’accoutumait imparfaitement des règles rigides, dogmatiques d’une Eglise qui imposait ses légitimes lois.

    Je tombais amoureux, comme la pluie tombe après le feu ardent de la passion. Cette relation ne dura que trois mois qui furent pourtant décisifs pour le reste de cet à venir encore à construire.

     

    Je dus quitter le séminaire, car un futur prêtre ne peut connaître l’amour charnel sans se remettre en questions.

     

    Pour tout dire, je m’en fichais comme de ma première pulsion sexuelle.

     

    Il me fallait chercher un visage au temps. Un visage souriant sur des lèvres humides de larmes que notre société préfabriquée offre en cadeau aux paumés, délinquants et jeunes désespérés.

     

    Je n’avais pas perdu la Foi et la Force de l’Esprit-Saint !

     

    En révolte contre une société de profits qui met ses Jeunes dans les abysses de sa mémoire. Je décidais avec une conscience à la fois christique et libertaire de redonner, justement un peu de liberté à ceux qui pensaient l’avoir perdue à jamais.

     

    Aujourd’hui, je suis toujours en état de révolte permanent contre les injustices qui détruisent l’Humain. Je n’ai peur ni des dogmes imposés, ni des Administrations et encore moins des Lois qui musellent l’être.

    Ma vie est portée pour aller vers les plus pauvres qui ont tant de fruits à nous apporter. Elle est faite aussi pour Dieu et je dirais même prioritairement. La prière, la contemplation, la beauté de la poésie et du silence. Tout cela articule mon existence en tant qu’éducateur spécialisé dans l’accompagnement social.

     

    Ce magma qui bouillonne en moi me fait avancer avec les blessés du capitalisme. Mon amour incommensurable de Dieu me donne la force d’accomplir des actes qui demeureraient lettre morte si je n’étais chrétien.

    Bruno LEROY.
    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Articles récents

     


    votre commentaire
  • La société ne veut plus reconnaître ses fragilités.

    SDF-fr.jpg

    Les saints ne sont pas des noms figés sur nos calendriers. Ils n'excellent pas en vertus sur les chemins de la pureté. Ils boivent, se défoncent, insultent les bourgeois et meurent dans l'indifférence absolue.
    Peu m'importe que tel bonhomme appelé François, Bruno, Guy ou même Térésa furent représentatifs d'une symbolique de sainteté à un moment donné, dans un contexte bien précis. Ils firent leurs devoirs de chrétiens en aimant l'infini de l'amour à travers l'Homme. Ces saints-là ne font que nourrir mon cheminement. Ils me permettent de mieux rencontrer Johnny, Amed, Quentin dans la sérénité. Même s'ils sont défoncés au point de ne pas me reconnaître et de vouloir me tuer.
     
    Je m'en moque éperdument. Ils sont le miroir d'une société qui déconne à plein tubes. Cette Société qui ne respire que le fric même si l'argent n'a pas d'odeur. Méphitiques senteurs qui remontent des entrailles.
     
    Pour moi, les Saints sont les casseurs, les violents, les ados consumés de désespérances. Ce sont les prostituées déjà tuées par des mains odieuses. Les saints,sont ceux et celles qui pleurent un amour perdu,  comme cette femme qui va sur la tombe de son fils fauché par un chauffard ivre. Le Saint est aussi et surtout le SDF qui crève sur le bord de la route, parce que toute sa vie il ne fut jamais reconnu tel un Citoyen sur notre terre. Le Saint est l'enfant abusé et qui dénonce sans haine celui qui l'a tué vivant. Le saint est le Jeune qui me marche un peu trop sur les pieds auquel je fiche mon poing dans la gueule pour qu'il comprenne que des repères existent. Le saint est le vieillard que personne n'est venu visiter aujourd'hui.
      
    Les saints sont dans la rue ou près de nous. Ils nous tendent la main, veulent être reconnus et aimé. Si nous fermons notre regard sur ces réalités, alors nous ne serons jamais saints. Dans ce cas, inutile de prier.
     
    Vous ne feriez que déranger Dieu pour rien. Il doit s'occuper de ceux et celles qui souffrent, gémissent d'effroi. Il doit vous remplacer dans cette tache que vous n'assumez pas. Sachez qu'il n'y parviendra pas sans votre présence spirituelle. Alors cessez de prier pour ces abysses que vous construisez. Il ne vous écoutera plus ! Votre foi de confort est morte. Alors retroussez votre cœur et aimez tendrement tout ce qui n'est pas aimable. Embrassez votre ennemi même si vous avez envie de lui cracher dessus. Il faut se transcender au quotidien, plutôt que clamer sans cesse un monde plus fraternel. C'est nous qui le construirons avec les petits pas de l'amour. Nous sommes tous saints et saintes. Encore faut-il l'observer dans les yeux des autres. Je sais, c'est difficile d'être saint. Demandons de l'aide aux figurants du calendrier. Ils nous donneront le temps de nous améliorer en Dieu, toujours en Dieu. C'est Lui le matin de notre Amour à partager avec les autres.
     
    Bruno LEROY.
     
    Chers Amis ( es ),
    Par ce texte, je n'ai point voulu faire l'apologie de la violence. Je l'ai écrit d'un seul jet après avoir appris qu'un ami SDF était mort dans l'indifférence la plus totale. C'est vrai qu'il était obligé de montrer un aspect rude et violent face aux personnes qui le dévisageaient avec mépris. C'était sa force extérieure pour résister à ces rejets sans nom. Mais, je puis vous affirmer qu'il était d'une tendresse infinie, au fond de lui-même. Le soir, avant de s'endormir, il écoutait de la musique sur sa petite Radio. Il était très croyant et me disait, Bruno tous les soirs j'assiste à ma propre messe. La musique est poésie disait-il.
    J'ai voulu, peut-être l'ai-je maladroitement narré, montrer que derrière les souffrances, les actes de violences gratuits etc..etc Et derrière les addictions, il est de grandes plaies purulentes, d'immenses blessures irréversibles. Le clochard, mon ami de toujours, qui est mort dans l'indifférence absolue était autrefois directeur d'une entreprise très connue. La société ne veut plus reconnaître ses fragilités dans les rouages de son système. Sans cautionner leurs gestes. Il faut, que nous chrétiens, nous cessions de les juger, comme le Christ l'a fait avec la prostituée. Il était venu pour les malades. Alors, écoutons ces malades de l'amour pour nous battre à leurs côtés afin de leur redonner une Dignité qu'ils croient avoir perdue. Ce sont les Saints de Dieu. Les ignorer, c'est nous ignorer et fuir les réalités de la Vie !
    Je vous souhaite une bonne Journée.
    Bien Fraternellement, Bruno.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com
    Autres dossiers
     

    2 commentaires
  • Pourquoi dit-on qu'il est différent des autres éducateurs ?

    Guy-Gilbert-ptre.jpg

    *

    Certains pensent qu'il a une envergure de star, d'étoile inaccessible ou de prêtre-éducateur au dessus de tout. Et pourtant, toute l'humilité s'inscrit sur le visage de Guy Gilbert comme sa Foi dénudée et pure qu'il vit depuis tant d'années. Il ne masque rien et cela fait la grandeur du personnage.
    Ses mots sont des couperets contre nos égoïsmes et surtout, contre notre individualisme face au pognon. Il nous invite à partager, à aimer sans mesure. Puis, soudain s'arrête en se posant la question de savoir si tout cela n'est pas utopique. La réponse est affirmative. Voilà donc que, depuis sa tendre enfance, cet homme devenu septuagénaire entretient des utopies pour un monde meilleur !.
    Nous pouvons penser, à juste titre, que toutes ses utopies ne sont pas applicables, concrétisables. Détrompez-vous, Guy Gilbert est justement venu ce soir nous démontrer le contraire.
    Des jeunes paumés n'ayant plus un seul désir de vivre mais celui de se foutre en l'air. Des jeunes violents car, personne ne les écoute et qu'il faut parfois gueuler sa rage pour se faire entendre. Des jeunes victimes d'un système basé sur le profit qui dealent, volent et parfois tuent pour uniquement s'acheter les dernières fringues du moment...
    En face, le Père Guy Gilbert, un Homme de Dieu, un loubard du Christ qui vient leur prouver qu'une autre vie est possible. Il les écoute avec les oreilles de son âme et les regarde avec les yeux de son coeur. Ils se sentent soudainement aimés, ce mot manquait tellement à leur vocabulaire.
    Construire, pourrait être le mot d'ordre du Père Guy Gilbert. Oui, construire une ferme nommée "Faucon", au lieu de détruire. Construire son avenir comme la plus belle rose au milieu des ordures. S'aimer soi-même pour pouvoir aimer autrui.
    Guy Gilbert ne se contente pas de rêver ses utopies, il les apprivoise. Il les offre aux ados pour qu'ils réussissent au moins à se mettre debout face à ce monde pourri par l'argent et le manque de reconnaissance des autres.
    Il gueule comme eux devant ce monde inhumain. Il agit pour que le soleil se lève chaque matin sur les ombres endormies.
    Il est contagieux de valeurs immortelles , impérissables et les transmet aux Jeunes.
    Sa Force vient de la prière qu'il récite dès son lever et qu'il achève dans l'Eucharistie. Elle vient également de ses écrits qui lui permettent de prendre du recul face aux problématiques rencontrées. De ses conférences aussi où il peut hurler sa rage de vivre, de combattre, d'aimer selon le coeur de Dieu. 

    Pourquoi dit-on qu'il est différent des autres éducateurs ? 

    Simplement, parce qu'il n'a jamais baissé les bras, n'est jamais devenu un technocrate froid. Et surtout, parce que sa Foi indéfectible en l'Humain lui permet de sublimer les méandres les plus horribles de cette société. En chaque être, il sent une part de cristal qui vient du Christ. Et c'est en artiste qu'il modèle cette matière première.
    Non, il n'est guère différent des éducateurs que je rencontre au quotidien. Simplement, ces derniers sont désabusés par la routine de leurs fonctions.
    J'ai toujours dit, affirmé, écrit, témoigné que Guy Gilbert était la tête suprême des éducateurs. Il est l'Amour incarné qui veut propager cette dimension de Tendresse sur la terre. Je ne connais aucun travailleur social ayant ce charisme à déplacer des montagnes de haine. Dieu est en lui comme une respiration dans l'infini.
    Nous l'avons tous et toutes sentis le soir de sa venue à Lille.
    Guy Gilbert est reparti après avoir délivré son message. Il est peut-être dans sa permanence parisienne ou dans la Bergerie avec ses Jeunes. Peu importe, même s'il est au Canada, c'est l'esprit Guy Gilbert qui demeure en nos âmes. A nous de rester les veilleurs et transmetteurs de ses convictions inspirées par un Dieu d'Amour. Notre religion sera l'Amour inconditionnel des plus petits en priorité vécu en osmose avec le Christ. Le reste nous sera inspiré...


    Bruno LEROY.

    http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers


    votre commentaire
  • Aux mamans j'offre cet article de Bruno, Bonnes fêtes chères mères


     

    Être parents, c’est comme être l’hôte d’un étranger !

    bebe.jpg

     

    Être parents, c’est comme être l’hôte d’un étranger ! Nous pouvons croire que nos enfants nous ressemblent, mais nous sommes sans cesse surpris de constater à quel point ils sont différents.  Nous pouvons nous réjouir de leur intelligence, de leurs talents artistiques, de leurs prouesses athlétiques ou être attristés par leur lenteur à l’apprentissage, leur manque de coordination ou leurs goûts étranges. Sous plusieurs aspects, nous ne connaissons pas nos enfants.

     

    Nous ne les avons pas créés et ils ne nous appartiennent pas. Voilà une bonne nouvelle.  Nous n’avons pas à nous en vouloir pour tous leurs problèmes et nous ne devrions pas non plus nous attribuer leur succès.

    Les enfants sont un cadeau de Dieu.  Ils nous sont donnés pour que nous leur offrions un espace de sécurité et d’amour, où ils puissent grandir jusqu’à la liberté intérieure et extérieure.  Ils sont comme des étrangers qui nous demandent l’hospitalité, qui deviennent de bons amis et qui nous quittent pour poursuivre leur chemin.  Ils nous apportent d’immenses joies et de grandes peines, précisément parce qu'ils sont des cadeaux.  Et un beau cadeau, comme dit le proverbe, est donné deux fois.

     

     

    Le cadeau que nous recevons, il faut que nous le donnions à notre tour.  Lorsque notre enfant nous quitte pour poursuivre ses études, pour se chercher du travail, pour se marier, pour entrer en communauté ou tout simplement pour devenir indépendant, la souffrance et la joie se rejoignent.  C’est à ce moment-là en effet, que nous ressentons au plus profond de nous-mêmes que notre enfant n'est pas nécessairement à nous, mais nous a été donné pour devenir à son tour un véritable cadeau pour les autres.

     

    Il est tellement difficile de rendre leur liberté à nos enfants, particulièrement dans ce monde de violence et d’exploitation.  Nous voulons tellement les protéger de tout danger possible.  Mais c’est impossible ; ils ne nous appartiennent pas.  Nos enfants appartiennent à Dieu et l’un des plus grands gestes de confiance en Dieu que nous puissions poser consiste à laisser nos enfants faire leur propre choix et trouver leur propre chemin.

     

    Bruno LEROY.

     

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers


    votre commentaire
  • Prenez votre temps, recueillez-vous dans un acte d'adoration.

    Adorer Dieu, c'est lui redonner tout ce qu'il nous a donné de meilleur. Chaque fois que Dieu vous accorde un bienfait, rendez-le lui comme un témoignage de votre amour. Prenez votre temps, recueillez-vous devant Dieu et, par un acte d'adoration, redonnez-lui ce qu'il vous a donné. Si au contraire vous le mettiez de côté pour votre usage personnel, cela moisirait en vous, comme la manne que les Israélites mettaient en réserve. Les trésors spirituels que Dieu vous donne, il ne veut pas que vous les gardiez pour vous-même, il faut que vous les lui rendiez pour que d'autres en profitent.

    Béthel est le symbole de la communion avec Dieu; Aï le symbole du monde. Abram dresse sa tente entre les deux. Notre activité pour Dieu dans le monde n'a de valeur que par notre intime communion avec lui, dans notre for intérieur. La précipitation est toujours coupable, le temps ne manque jamais pour adorer Dieu. Vouloir s'isoler du monde pour rester seul avec Dieu, cela n'est pas sans danger. Il nous faut dresser notre tente de manière à pouvoir toujours nous recueillir devant Dieu, quelque tintamarre que mène le monde. Il est faux de concevoir comme trois étapes distinctes l'adoration, l'attente et l'action. Certains chrétiens sautent, comme des grenouilles, de l'adoration à l'attente, puis de l'attente à l'action. Dieu ne l'entend pas ainsi : les trois doivent marcher ensemble, comme dans la vie de Jésus. Jamais il ne se hâtait, jamais il ne restait sans rien faire. C'est une discipline à conquérir, qui ne s'acquiert pas en un jour.



    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers


    votre commentaire
  • Vivre en acceptant et surtout en intégrant les différences.

    main-entraide.jpg

     

     

     

    Souvent, il nous faut des mois pour entrer en contact avec les jeunes, tant est grande leur méfiance, tant est solide leur système bien compréhensible de défense. Par notre présence quotidienne, discrète, par notre absence de questions, par notre acceptation de ce qu’ils sont, la relation se crée à l’étonnement des jeunes et de nous-mêmes. Ce n’est pas avec un jeune délinquant , un jeune toxicomane que je parle, que je mange, que je bois un coup ou que j’invite à une fête entre amis, c’est à Pierre, Paul, Alim.

     

    Ces actes éducatifs peuvent paraître simples quand on parle à l’heure actuelle de réinsertion, travail, de cette normalité, but suprême à atteindre dans notre société. Mais ces actes éducatifs simples sont primordiaux, ils sont là avant le reste ( par exemple l’entrée dans un dispositif de réinsertion ) et garantissent peut-être sa réussite.

     

    Ce travail éducatif simple, c’est le partage vécu, la création de souvenirs positifs, bêtement heureux, la constitution d’une autre histoire qui ne sera pas faite que d’échecs. C’est la valorisation des capacités du jeune, surtout celles les plus endormies. Il s’agit de casser les barrières faites de peur et de méfiance, souvent légitimes, ne serait-ce qu’en montrant qu’un adulte " normal " peut casser les siennes pour aller au devant de lui sans s’arrêter aux étiquettes qui jalonnent le discours du travail social.

     

    Notre présence active c’est la reconnaissance de l’autre, c’est ce qui fait grandir un être qu’il ait douze ou trente ans. Il faut aller au devant d’eux, se mettre en situation difficile de déséquilibre, de violence d’où surgira la réflexion à deux, adulte et jeune. Cette reconnaissance intégrale des jeunes, je la vis au quotidien depuis plus de 36 ans. Elle devrait régner partout où les relations humaines semblent amputées par des tabous, des silences malsains, des situations inextricables de ressentis etc...

     

     

     

    Elle n’est pas la spécialisation officielle de l’éducateur. Cette reconnaissance de l’autre est une façon de vivre en acceptant et surtout en intégrant les différences. Toutes les différences qui pourraient gêner notre bonne conscience.

     

    Demain sera la société du rejet ou de l’acceptation inconditionnelle de l’autre à la seule condition que cette relation soit basée sur le respect. Accepter ne signifie pas tout accepter mais se mobiliser pour que la tolérance ne demeure point un vain mot dans un vieux dictionnaire. Nous sommes responsables des relations que nous entretenons avec autrui et notamment les jeunes. Lorsque nous aurons compris cela, nous aurons tout compris ! Les éducateurs n’ont pas le monopole de la prise en considération des jeunes, c’est l’affaire de tous, là où nous vivons, de porter un autre regard sur leur réalité et leur univers afin de mieux nous intégrer. Oui, il s’agit de nous intégrer à leurs paradigmes sinon, nous sommes les inadaptés sociaux qu’ils n’attendent plus et qu’ils ne veulent pas reconnaître.

     

    L’insertion n’est pas toujours là où on l’attend puisqu’il s’agit aux adultes de faire le premier pas pour leur accorder de la reconnaissance. Car être reconnu sans condition, c’est commencer à exister !

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers


    votre commentaire
  • Du muguet pour des combats à mener.

    muguets.jpg  

     
    Je vous offre cette gerbe de muguet pour des combats à mener. Que ce soient contre le chômage, pour la dignité Humaine, pour le Droit des enfants à vivre dans un nid d'amour, pour le Droit des Jeunes à être reconnus et acceptés tels qu'ils sont...
    Pour le Droit aux personnes âgées de ne pas finir leurs jours dans la déréliction d'un hospice ou d'un mouroir. Nos Droits sont également et surtout, des devoirs.
    Notre devoir de combattre pour un Monde de Paix où la vie ne sera plus menacée par les extrêmismes assoiffés de sang.
    Enfin, pour que notre bonne vieille terre recouvre un visage digne où chacun se parlera sans peur des différences, en toute convivialité...
    Tous les combats, quels qu'ils soient, trouvent leur source dans la spiritualité de l'Homme, fut-il incroyant !
    Soyons des combattants pour un monde plus juste et plus Fraternel.
      Bruno LEROY.
    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com
    Autres dossiers

     


    votre commentaire
  • Nous devons avancer en maturité spirituelle, c'est essentiel.

    amour-humain-et-de-Dieu.jpg

    Nos prières sont souvent d’ordre individualiste et cherchent à nous donner du prestige, plutôt qu’à reconnaître nos manques. Nous sommes victimes de la pensée ambiante où la gloire, le succès, l’argent, la beauté physique sont devenus des critères de réussites.

     

    Et nous demandons à Dieu tous ces beaux diamants factices qui devraient rendre notre vie plus scintillante. Nous sommes surpris que Christ fasse silence sur nos prières qui ne sont point d’ordre spirituel. Et parfois, le découragement nous gagne, voire le soupçon et le doute. Nous demeurons des petits enfants, c’est-à-dire sans maturité, sur le plan spirituel. Nous accusons Dieu de ne pas répondre à nos demandes.Il nous faut, justement analyser la nature de ces demandes. Nous devons avancer en maturité dans notre relation avec Dieu-Amour.

    Oui ! souvent nos prières, Frères et Sœurs, sont tournées vers nous-mêmes. Mais, dans un sens négatif, pas celui de vouloir modifier nos comportements ou traits de caractères désagréables. Nous aimerions que les autres changent avant nous, cela nous éviterait quelques efforts. Nous en revenons toujours à cette puissance démoniaque qui nous habite, celle de notre confort personnel. Or, Dieu ne nous a pas mis sur terre pour que dormions indéfiniment entre Ses bras. Avoir l’assurance que Dieu nous écoute même dans nos égoïsmes devient rassurant. Dieu Amour ne veut point nous donner une existence insipide, sans raison de vivre vraiment.


    Dieu Amour est le Sens de nos Vies. Nous en faisons un contre-sens pour combler nos vides. Combien de fois prions-nous pour l’enfant malade du voisin, pour la personne âgée qui est percluse de rhumatismes ou pour les jeunes qui tournent mal par manque d’Amour et de reconnaissance. Bien souvent, si nous le faisons, c’est pour avoir la paix, celle des cimetières. Cette paix que nous revendiquons aux yeux de Dieu est nulle et non avenue dans le cœur de Son Amour. Notre prière doit venir des profondeurs de notre être comme une sève bienfaisante qui alimente notre spiritualité. La Bible ne cesse de nous donner des exemples de grands priants exaucés par Christ. Il suffit de lire et mettre en pratique, ces actes des Témoins de la Foi. Christ dit toujours : " Va ta Foi t’a sauvée ! ". Et je dirai avec un peu d’humour, il ne dit jamais, c’est bien ta demande d’argent est directement virée sur ton compte.

    Dieu est participant de notre propre Amour authentique envers autrui. Il n’est pas là pour satisfaire tous nos caprices d’enfants malheureux. Il répond aux prières d’Amour vrai prononcées avec la ferveur d’un cœur pur. De grâce, faisons attention à nos demandes, sont-elles dans le dessein de Dieu ? La Bible nous invite à nous poser des questions d’ordre essentiel pour notre maturité spirituelle. Devenir des adultes dans la Foi pour que nos prières soient écoutées par Dieu Amour, n’est-ce point là un beau programme de vie ? Une existence donnée aux effusions de l’Esprit, n’est-ce point le véritable Bonheur ?

    Christ nous indique la voie à empreinter, il serait stupide de notre part de la refuser. Prier avec notre âme pour épouser celle de Dieu-Amour afin de ne point nous perdre en chemin par des détours qui ne mènent à rien.


    Un discernement par la prière en Union avec l’Esprit Saint, me semble plus que nécessaire pour saisir si l’Appel vient de Dieu ou de nos désirs. Un dicton dit que nous prenons souvent nos rêves pour des réalités. C’est ce piège qu’il nous faut justement éviter. Suivre les desseins de Dieu ne peut se faire que dans une constante prière. De plus, si à long terme nos projets finissent par sombrer dans le néant, c’est que telle n’était pas la Volonté de Dieu.

    C’est le temps qui nous fait saisir la Présence Divine dans nos souhaits et désirs. L’Ultime preuve se trouve là, dans cette action de la Providence. Cela ne veut pas dire qu’il faille baisser les bras dès qu’une tempête dans notre existence arrive. Au contraire, il faut nous battre aidés par la prière et si nous n’obtenons pas de résultats positifs ; c’est que nous sommes responsables de nos propres illusions. Dieu voulait autre chose pour nous et nous n’avons pas écoutés.Christ nous aidera à cheminer vers la Volonté du Père à condition de ne pas être distraits quand Il nous fait signe. Seule la prière peut engager ce dialogue profond avec Dieu pour entendre Son Appel.


    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers


    votre commentaire
  • Pour le prophète la pauvreté et l’injustice ne sont pas admissibles.

    _coeur_en_feu_____m.jpg

    Pour le prophète la pauvreté et l’injustice qui existent de son temps ne sont pas normales ; elles sont vues comme le résultat de l’orgueil de certains au détriment de la majorité des autres, réduits à la misère.

    Le problème auquel devaient faire face les prophètes de ce temps était la fausse adoration du Dieu vrai.

    La nouveauté radicale de leur message est que l’élection divine n’exclue pas la possibilité d’être rejeté. Les prêtres et le peuple pensaient avant eux que le pouvoir de Dieu était de leur côté et que Dieu se faisait le défenseur de leurs valeurs, de leurs intérêts et de leurs styles de vie.

    Vivre avec Dieu signifie désormais, pour les prophètes, le chercher dans son coeur et vivre dans la droiture de Dieu en relation avec les autres (les humains et la terre). Alors le Dieu invisible devient visible à travers la création et les créatures.

    Les temps sont graves. Le jugement de Dieu est comme suspendu au dessus d’Israël. En politique, en matière de finances ou de religion, on ne peut plus compter faire comme d’habitude. Les gens sentent qu’ils ont un certain « contrôle » sur Dieu (Amos 5,14 ; Michée 3,11 ; Isaïe 7,14).

    Mais la manière dont Dieu voit le futur n’est pas la nôtre. Dieu interpelle notre présent et il n’y a pas de possibilité de fuir . Le choc d’une possible catastrophe est la manière dont Dieu use pour infliger une divine thérapie aux humains.

    Le problème est présenté comme si les humains souffraient d’une forme d’amnésie (oubliant Dieu ou se détournant de lui) et de schizophrénie (en divisant sa vie : d’un côté la religion de l’autre la vie socio-économique). La seule manière de soigner ces maladies est un acte chirurgical radical : terrifier le peuple avec un verdict de mort.

    En tant que messager de Dieu, le prophète a pour fonction de rendre efficace, dans le présent, le choc eschatologique que prépare Dieu pour le futur afin qu’Israël retrouve son identité et sa vocation et ainsi repasse de la mort à la vie.

    Pour le prophète la pauvreté et l’injustice qui existent de son temps ne sont pas normales ; elles sont vues comme le résultat de l’orgueil de certains au détriment de la majorité des autres, réduits à la misère.

    Dieu a créé le monde pour tous et veut que tous partagent ; quelque chose doit être dit et fait pour rétablir cette vérité . Il doit y avoir une conversion, un changement assez radical de style de vie qui ne soit plus celui de l’urbain prospère mais plutôt celui du nomade vivant de manière précaire dans le désert, la place où Dieu a d’abord fait alliance avec son peuple.

    Le message du prophète c’est qu’il faut chercher Dieu (sortir de l’amnésie) et pratiquer la justice (sortir de la schizophrénie), mais aussi qu’il faut développer une plus grande perception spirituelle (de l’attention, du discernement et de la disponibilité par rapport à Dieu) et une sensibilité morale (sensibilité à l’injustice et à l’iniquité qui sont contraires au projet de Dieu ; solidarité à avoir avec le peuple de Dieu tout entier et pas seulement avec l’élite).

    Se retourner vers Dieu , ce qui semble presque impossible (comment peut-on accepter de changer de style de vie ?) , requiert une ouverture aux dons de Dieu, car Dieu est un dieu qui prend soin de nous, un Dieu de compassion. C’est pourquoi les prophètes ne sont pas des personnes du désespoir mais de l’espérance.

    Faire justice aux pauvres (à tout le peuple) est la condition pour bénéficier de la justice de la part de Dieu.

    Les prophètes sont des « révolutionnaires sociaux » parce qu’ils sont fondamentalement des « conservateurs religieux ».

     

    Bruno LEROY.

    Source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com

    Autres dossiers

      Bruno LeRoy


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique