• Le Pape invite les mouvements ecclésiaux à servir

    avec humilité.


    Ce jeudi 13 juin, le Pape a reçu en audience au Vatican quelque 200 membres des mouvements ecclésiaux participant à une rencontre sur le thème: «Le défi de la synodalité pour la mission». Dans son discours, le Pape a mis l’accent sur l’humilité et la conversion spirituelle, principale voie pour cheminer dans la synodalité.
    Marie José Muando Bubualo – Cité du Vatican.

    L'évêque de Rome à émis le vœu que la synodalité, thème de leur rencontre, devienne un «style ecclésial partagé», tout en restant une manière permanente d'agir dans l'Église. Et pour y parvenir, l’Eglise a besoin d’un changement de chacun de ses membres; d'une véritable conversion. Dans son message, le Pape a mis l’accent sur la «conversion spirituelle», une voie pour cheminer dans la synodalité, avec l’unique protagoniste du synode, «l’Esprit Saint qui nous aide à agir selon la pensée de Dieu; à surmonter toute forme de fermeture et à cultiver l’humilité». Le Pape a développé ces trois vertus synodales, expliquant leur impact dans la recherche d’un changement intérieur en vue d’obtenir des résultats durables. Il a évoqué combien le saint Pape Paul VI ainsi que le Concile Vatican II, ont été à l’origine de la reprise du chemin synodal au sein de l’Église latine, à travers la création du Secrétariat du Synode des évêques. François a indiqué l’inclusion qu’apporte le cheminement paroissial, diocésain et universel dans la synodalité comme voie à suivre pour atteindre des résultats durables. En effet les attitudes à assumer passent par «les vertus synodales», à savoir: penser selon Dieu, surmonter toute fermeture et cultiver l’humilité. En ce qui concerne toute grande décision à prendre au sein de l'Église, François a invité les participants à se demander tout d'abord si la pensée et la volonté de Dieu sont respectées.

    La tentation du «cercle fermé»
    Mettant ensuite en garde contre la tentation du «cercle fermé», le Pape a souligné combien former un «cercle fermé» est contraire au message de Jésus qui est ouvert à toutes les nations. Le défi à relever, a expliqué le Saint-Père, est de «dépasser ce que pense notre cercle» et de «sortir des enclos» dans lesquels il y a le risque de rester prisonniers. «La synodalité nous demande de regarder au-delà des barrières avec grandeur d'âme, de voir la présence de Dieu et son action même chez des personnes que nous ne connaissons pas, engagés dans des missions qui nous sont inconnues». François a ainsi invité à conserver un cœur ouvert vers l’expérience des autres.

    Synodalité et humilité
    Pour le Pape, la conversion spirituelle doit partir de l’humilité qui est la porte d’entrée pour toutes les vertus. «Cela me rend triste quand je trouve des chrétiens qui se vantent», a déploré le Pape, faisant ensuite remarquer «l'orgueil et l'arrogance infiltrés en nous». D'où cette demande de la grâce de revenir à la conversion, à l’humilité. «Seuls les humbles, en effet, accomplissent de grandes choses dans l'Église, parce que ceux qui sont humbles ont des fondations solides, basées sur l'amour de Dieu, qui ne faillit jamais, et donc ils ne cherchent pas d'autre reconnaissance.» La conversion spirituelle à l’humilité est aussi fondamentale pour construire une Église synodale en valorisant les autres et en accueillant leur contribution; en faisant ressortir non pas leur propre «je» mais le «nous» de la communauté. L’humilité évite les divisions, surmonte les tensions, contribue à des projets partagés et trouve la joie de servir tout en évitant la frustration et le ressentiment, a fait savoir le Saint-Père.

    Vivre la synodalité à tous les niveaux, est vraiment impossible sans humilité. L'évêque de Rome a réitéré la place de l'humilité au sein des mouvements ecclésiaux: «ils doivent servir l’Église, ils ne sont pas en eux-mêmes un message, une centralité ecclésiale; ils sont là pour servir». François a terminé son discours tout en souhaitant que sa réflexion soit utile dans le cheminement des mouvements ecclésiaux sur le chemin synodal. Il les a invités au discernement, précisant que les mouvements fermés ne sont pas ecclésiaux et n’ont pas leur place au sein de l’Église.

     

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    Synodalité et humilité 

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  • « Un savant Portugais chez les Franciscains italiens / Le saint le plus populaire au monde / Le saint des causes ou des choses perdues ? / L'apparition de l'enfant Jésus dans les bras de St-Antoine / A développé les homéliaires pour aider la prédication des prêtres / La visite de 5 frères franciscains à son monastère marque un tournant dans sa vie. »

    Source Guylain Prince ofm

    Vidéo en ce 13 juin - la fête d'un grand franciscain, saint Antoine de Padoue - Guylain Prince

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  •  «Le G7 doit suivre l'exemple du Pape et faire la différence au Proche-Orient»

    L’image fit forte impression. Le 18 mai dernier, Maoz et Aziz, un Israélien et un Palestinien, étreints par le Pape aux Arènes de la paix de Vérone lors d’une visite pastorale. Témoins et messagers du Souverain pontife, ils demandent aux dirigeants réunis dès le 13 juin dans les Pouilles (Italie) d'intervenir pour «sauver plus d'un million de personnes de la rivière à la mer».
    Francesca Sabatinelli - Cité du Vatican

    Dans le sillage du Souverain pontife, les dirigeants du G7 devraient avoir le courage de travailler pour la paix. Maoz Inon et Aziz Abu Sarah, le premier Israélien, le second Palestinien, en sont convaincus. Les deux amis ont témoigné sur la scène des arènes de Vérone devant François, délivrant un message de paix poignant. Depuis, ils se sentent témoins et ambassadeurs de la parole du Pape sur la paix et la fraternité. Ils interpellent à ce titre les dirigeants des pays du G7 réunis à partir du 13 juin dans les Pouillles, et rejoints par François l'après-midi du 14 juin. Le binôme israélo-palestinien estime que l’on ne peut parler de solution au Proche-Orient sans inviter les protagonistes que sont les pacifistes d'un côté et de l'autre.

    La paix n'arrive pas en l'attendant mais en y travaillant
    Le Pape, explique Aziz, dont le frère a été tué dans une prison israélienne, «nous a montré que le projet de l'avenir est de s'embrasser les uns les autres, et que tout dépend de ce que nous décidons de faire, si nous voulons soutenir la peur et la haine ou plutôt la paix». Le fait d'avoir été accueillis par François devant le monde entier légitime désormais leur appel contre «la guerre, la vengeance, les tueries, les conflits et pour la paix»; le fait d'avoir été accueillis par François, poursuit Aziz, «a fait que des gens nous ont écoutés alors qu'ils ne l'auraient jamais fait autrement». François est la voix de la paix dans le monde, et Aziz et Maoz entendent être ses «ambassadeurs». Une tâche difficile, reconnaît le Palestinien, car «la paix est une question d'action, de retroussement des manches et de travail. Il en va de même pour l'espérance, on ne peut pas dire: ‘’J'espère la paix et j'attends qu'elle arrive’’, il faut travailler pour qu'elle arrive, mais ‘’c'est très difficile face à la colère des gens qui n'ont pas d'espoir’’». Aziz et Maoz sont convaincus d'avoir montré que «la paix est possible» et que le chemin, «avec les conseils du Pape François», peut être trouvé.

    La paix effraie les belliqueux
    «Je n'ai pas choisi d'être un messager, ni du Pape François, ni de la paix», confie Maoz, «mais j'ai été choisi par mes parents, au moment où ils ont été tués par le Hamas, le 7 octobre dernier. Ils m'ont choisi, avec leur éducation, ils m'ont donné les outils et la force de m'assurer que leur sacrifice était pour la paix et non pour la guerre». C'est le mandat que tous deux, Aziz et Maoz, se sont donné: «Montrer qu'il y a de l'espérance et réaffirmer que nous pouvons vivre ensemble», faire en sorte qu'il puisse y avoir un lien, même s'il est basé sur la douleur ou la colère, qui reste, qui ne disparaît jamais, mais qui, au lieu d'aller vers la haine, alimente la mission de la paix. «Chaque fois que je parle à mes amis à Gaza, je ressens leur terreur, quand j'ai des nouvelles de ma famille à Jérusalem ou en Cisjordanie, j'ai peur pour eux», dit Aziz, «mais je ne laisse pas cette colère et cette peur me donner envie de faire du mal à quelqu'un d'autre.»

    Ce moment précis de l'histoire est, pour eux deux, le moment clé pour parler de paix, le moment où des vies et des maisons sont perdues, le moment où la destruction l'emporte. Aziz et Maoz représentent «une voie alternative» aux extrémistes, celle de la fraternité, parce que, dit Aziz, «rien n'effraie plus ceux qui veulent la guerre que deux personnes des deux camps réunies et affirmant qu'elles veulent la paix».

    Sauver des vies «de la rivière à la mer»
    Leurs pensées vont aux enfants, aux victimes, à ceux qu'il faudra éduquer au respect de la vie. «Notre espoir, c'est qu'en voyant que c'est nous, qui avons perdu des membres de notre famille, qui parlons contre la vengeance, d'autres personnes commenceront à le faire aussi», confie Aziz. Pour Maoz, la clé est de «ne pas être esclave du passé, mais d'être capable de tracer un nouvel avenir», un avenir qui peut sauver des vies, un avenir qui peut permettre de parvenir à un accord, peut-être aujourd'hui, peut-être dans des décennies, qui dépendra de qui, comme Aziz et Maoz, parviendra à devenir un symbole de la seule voie possible, celle de la pacification.

    Ils savent tous deux que s'ils choisissaient la voie de la vengeance, ils pourraient apparaître aux yeux de certains comme des «héros», mais ce n'est pas ce genre d'héroïsme que les deux amis recherchent. Ils s’échinent plutôt à proposer un raisonnement sur la manière d'arrêter la guerre et les massacres, «ce qui devrait être le seul sujet à animer les personnes présentes au G7», estiment Aziz et Maoz, à savoir comment «sauver plus d'un million de personnes de la rivière à la mer».

    Le Pape exhorte à acheminer urgemment l’aide humanitaire à Gaza
    09/06/2024
    Le Pape exhorte à acheminer urgemment l’aide humanitaire à GazaSaluant l’initiative conjointe de la Jordanie, de l’Égypte et des Nations unies sur l’aide humanitaire à la bande de Gaza, François a exhorté après la prière de l’Angélus la ...
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  • Le Pape François s'est rendu sur le campus situé dans le quartier romain de Montesacro pour dialoguer avec environ 160 prêtres comptant de 11 à 39 ans de sacerdoce. Il s'agit de la troisième et dernière des rencontres avec le clergé de son diocèse, également caractérisées par une discussion à huis clos sur des questions pastorales.

    Salvatore Cernuzio - Rome

    Un chant à la guitare dédié à don Bosco, entonné par des religieuses et des prêtres, a accueilli le Pape à son arrivée ce mardi après-midi, à 16 heures précises, à l'Université pontificale salésienne, dans le quartier de Montesacro, à Rome. Dans l'auditorium de l'université de droit pontifical, où se trouvent les facultés de théologie, de sciences de l'éducation, de philosophie, de littérature classique et de sciences de la communication sociale, François a rencontré les prêtres de la tranche «moyenne» du clergé du diocèse de Rome (de 11 à 39 ans sacerdoce) pour un dialogue à huis clos portant principalement sur des questions pastorales, mais aussi sur des thématiques liées à l'actualité du monde et de l'Église: Des guerres en cours aux investissements dans l’industrie de l’armement; des contraceptifs à la chirurgie esthétique; de l’engagement en politique en des temps «de désintérêt et d'abstentionnisme», à l'accueil de «tous, tous tous» dans les paroisses, jusqu’à l'admission dans les séminaires de personnes ayant des tendances homosexuelles.

    Il s'agit de la troisième et dernière rencontre du Pape avec ses prêtres, après celle avec les prêtres âgés de 40 ans de sacerdoce dans la paroisse de San Giuseppe al Trionfale, le 14 mai, et celle avec les prêtres plus jeunes, jusqu'à 10 ans de messe, dans la maison des Disciples du Divin Maître, dans le quartier de Portuense, le 29 mai.

    Les «colonnes» du diocèse de Rome
    Environ 160 prêtres, dont des curés, des préfets, des aumôniers, des directeurs de bureaux de la Curie, ont rencontré le Souverain pontife qui les a invités à poser librement leurs questions. Les «colonnes» du diocèse, avec leurs affectations dans les domaines de la charité, mais aussi dans les écoles, les prisons et les hôpitaux, ont été définies par Mgr Michele Di Tolve, délégué du bureau pour l’assistance du diaconat, du clergé et de la vie religieuse, qui a présenté l'assemblée au Pape après une prière et la lecture de l'Évangile du jour.

    Salutations à la communauté académique
    Dans l'auditorium salésien, le Pape est arrivé après environ un quart d'heure passé à l'extérieur à saluer les membres de la communauté universitaire: professeurs (dont un prêtre de 96 ans), étudiants et collaborateurs. Devant les portes de l'université, les habitants du quartier ont formé un cordon pour accueillir le Pape. Ce dernier a fait ralentir la voiture pour saluer tout le monde. «Je pensais que c'était une blague... C'est le Pape pour de vrai!» s'est écriée une jeune fille. S'entretenant brièvement avec quelques journalistes, le Saint-Père a souligné qu'au G7 -où il se rendra le 14 juin- il parlera d'intelligence artificielle et de paix, et qu'il aura également des entretiens bilatéraux avec les dirigeants présents à Borgo Egnazia, dans les Pouilles.

    Un sourire et un geste pour chacun
    Une à une, François, à bord de la voiture, a serré les mains de la file d'étudiants alignés dans l'entrée qui se pressaient depuis une heure. Il a salué le père Cesare, assis sur un siège avec une canne, a plaisanté avec un groupe d'Argentins et a pris une photo avec des religieuses enthousiastes. Dans la cour, il a été accueilli par le numéro deux de l’université, Mgr Baldo Reina, et par le cardinal Ángel Fernández Artime, recteur majeur de la congrégation salésienne, qui lui a présenté quelques-unes des personnes venues pour cette rencontre. Certains se sont présentés eux-mêmes, comme sœur Franca qui a serré la main du Pape en le remerciant pour les réponses aux lettres qu'il lui avait adressées ces dernières années. Avec elle, il y a eu aussi un échange de plaisanteries: «Quel âge avez-vous?» «Plus de 80 ans...». «J'ai aussi plus de 80 ans... Mais plus près de 80 ans ou plus près de 90 ans?» « Ehh.»

    Les rires collectifs se sont transformés en silence lorsque l’évêque de Rome a béni une jeune femme handicapée en fauteuil roulant, Gloria: «Elle est très gentille!» Une dame l'accompagnait et s'est exclamée: «Saint-Père, comme votre sourire est beau!» Le Pape a remis à chacun un chapelet.

    C'est de là, sous les applaudissements, que le Successeur de Pierre est entré vers 16h20 sur la scène de la salle de conférences pour entamer le dialogue avec les pasteurs du diocèse de Rome, devenu lui aussi en ces temps difficiles -marqué par les conséquences de la pandémie, l'augmentation de la pauvreté, les guerres et les migrations, les urgences de la jeunesse- un «territoire de mission».

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  • 11ème dimanche du temps ordinaire


    Abbé Jean Compazieu | 8 juin 2024


    Espérer contre toute espérance

     

     

    Pistes pour l’homélie
    Textes bibliques : Lire


    Les trois lectures de ce dimanche vont dans le même sens. Elles nous invitent à la confiance et au courage. L’Évangile nous dit que le Royaume de Dieu est une force qui avance au travers de nombreuses difficultés ; rien ne peut l’arrêter. La première lecture est extraite du prophète Ézéchiel ; elle nous parle, elle aussi, d’une extraordinaire croissance. Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse à des chrétiens persécutés ; mais il garde confiance et il réaffirme son engagement pour le Seigneur.

    À travers ces trois lectures, c’est le Seigneur qui nous parle ; il nous a promis d’être avec nous tous les jours jusqu’à la fin du monde. C’est vrai que les médias nous disent souvent le contraire ; alors on s’interroge : “où es-tu, Seigneur, quand on se fait la guerre dans de nombreux pays, quand on commet des violences contre les plus faibles, quand les plus pauvres sont jetés à la rue ?

    Ce cri de désespoir était celui des habitants de Jérusalem. Déportés en exil loin de chez eux, ils sont complètement désemparés. Leur peuple semble voué à la destruction. Le prophète Ézéchiel a assisté à la chute totale de son pays. Mais il annonce à son peuple que rien n’est perdu. Ce qui n’est qu’une minuscule bouture va germer et devenir un grand arbre. Ceux qui sont totalement brisés, Dieu les fera vivre merveilleusement. Le prophète trouve les mots justes pour redonner courage et espérance à son peuple. La haine, la violence et le mal ne peuvent avoir le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera. C’est une bonne nouvelle pour nous aujourd’hui. Rien ne doit ébranler notre foi au Dieu sauveur.

    C’est aussi de cette espérance que Paul nous parle dans la 2ème lettre aux Corinthiens (2ème lecture). Les premières années du christianisme ont été marquées par des persécutions. L’apôtre Paul rencontre de nombreuses difficultés dans son ministère. Il a l’impression de descendre à la mort. Mais il a la ferme certitude qu’à travers tout cela c’est la vraie vie qui est en train de germer. Le Seigneur nous prépare une demeure éternelle. Il donnera la couronne de gloire à ceux qui auront accompli leur course jusqu’au bout. Ce message de réconfort est aussi une bonne nouvelle pour les chrétiens d’aujourd’hui. Si nous restons reliés au Christ, rien ne peut nous séparer de son amour.

    L’Évangile de saint Marc s’adresse aussi à des chrétiens désemparés. Leur question est de tous les temps : dans ce monde où tout va si mal, où est-il notre Dieu ? Que sont devenues les promesses du Christ ? Comment garder la foi face à toute cette violence. Saint Marc leur rappelle les paroles de Jésus autrefois. Il leur parle de cette semence qui germe et grandit toute seule. Mais entre les semailles et la moisson, il y a beaucoup de temps. C’est une manière de dire que le Royaume de Dieu est en gestation. La récolte viendra mais ce sera pour plus tard. Notre Dieu peut paraître absent mais son action est discrète et efficace.

    Dans son discours, Jésus précise que cette graine, c’est “la plus petite des semences de la terre”. C’est la logique même de Dieu. Jésus lui-même s’est fait le plus petit et le plus pauvre. Il a été enterré au tombeau. Mais sa résurrection a été le point de départ de la naissance de l’Église. Celle-ci a commencé petitement avec, un groupe d’hommes insignifiants. Mais ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse de Dieu. Nous voyons des statistiques qui s’effondrent, mais rien ne peut empêcher Dieu d’être à l’œuvre.

    Avec nos yeux et nos oreilles, nous pouvons savoir ce qui se passe dans le monde. Mais pour reconnaître l’action de Dieu, il faut le regard de la foi. Comme les disciples d’Emmaüs, nous reconnaissons la présence du Christ quand il nous explique les Écritures et qu’il nous partage son pain eucharistique. C’est en lui que toute notre vie retrouve son sens. Nous découvrons que même dans les pires épreuves, Dieu ne nous a jamais abandonnés.

    Concrètement, nous croyons que Dieu agit quand les ennemis enfin se parlent, quand des hommes, des femmes et des enfants sortent du cercle infernal de la rancune et de la violence pour faire des gestes de paix et de réconciliation. Dieu agit quand des savants inventent des moyens pour combattre les maladies. Il est présent quand des équipes s’organisent pour visiter des malades ou des prisonniers. C’est ainsi que les signes de la présence de Dieu sont nombreux. Nous sommes comme le paysan de la parabole. Les choses se passent sans que nous n’en sachions rien et sans que nous comprenions comment.

    Quand nous voyons la vie germer, c’est Dieu qui est là et qui agit. Que nous dormions ou que nous nous levions, la semence germe. En attendant la moisson, il nous faut apprendre la patience et surtout la confiance. J’ai fait ce que je devais faire. À toi, Seigneur, de jouer. Tu m’as demandé de semer des graines d’amour, de justice, de paix, de réconciliation… Mais c’est toi qui donnes à la semence de pousser et de donner du fruit.
     

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    source https://dimancheprochain.org/

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  • Une “Journée de Jérusalem” sous haute tension dans la Vieille Ville.
    Vianney Buguet et Augustin Bernard-Roudeix
    6 juin 2024 

                                                 Crédit - ©Augustin Bernard-Roudeix

    La Marche des drapeaux s’est tenue mercredi 5 juin dans le cadre de la Journée de Jérusalem. Cet événement est l’occasion régulière de revendications nationalistes des éléments les plus radicaux de la société israélienne. Nous avons suivi le cortège depuis Jérusalem-Ouest jusqu’à la porte de Damas, entre slogans anti-arabes et intimidation de la presse.

    La Journée de Jérusalem a rassemblé un public nombreux, venu pour la célébration annuelle de la “réunification” de la ville dans le sillage de la Guerre des Six jours en 1967. Ses participants les plus extrémistes ont convergé vers les quartiers arabes de la Vieille Ville pour défiler à travers le quartier musulman. Le contexte de la guerre en cours à Gaza a cependant amené les autorités israéliennes à déployer un important dispositif de sécurité de près de 3000 policiers. Les tensions entre populations juives et arabes sont au plus haut depuis le 7 octobre. La société israélienne elle-même se fracture sur la conduite des opérations militaires.

    Des violences ont éclaté dès le matin en amont du lancement officiel de la marche alors que des groupes de juifs radicaux ont investi les quartiers arabes de la Vieille Ville scandant des slogans tels que “Mort aux Arabes”, “Victoire ultime” ou encore “Que vos maisons brûlent”. Les commerçants ont été contraints de fermer leurs boutiques, la police n’ayant pas la capacité d’assurer la sécurité des habitants sur l’itinéraire de la marche. Le trajet prévu, traversait le quartier musulman depuis la porte de Damas jusqu’au Mur des Lamentations.

    Au cours de l’après-midi, de jeunes nationalistes-religieux ont progressivement investi le parvis de la porte de Damas. Une foule compacte s’est formée dès 18h. Sous la chaleur du mois de juin, l’ambiance s’est tendue avec l’exfiltration par la police de cinq individus ciblant des groupes de journalistes avec des bouteilles. Les interventions des forces de sécurité se sont déroulées sous les huées de l’assistance. Les rares Palestiniens présents sur les lieux ont également été intimidés et pris à partie sous les encouragements des manifestants. La police a procédé à 18 interpellations au total pour des faits de violences, menaces et troubles au milieu d’un rassemblement majoritairement formé de jeunes hommes. Des jeunes adolescents et des familles avec des poussettes étaient également présents.

    Parmi la foule on distinguait de nombreux t-shirts évoquant un troisième temple juif sur l’Esplanade des Mosquées. Ces groupes militants plaident pour la destruction de la Mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher pour reconstruire le temple de Jérusalem sur ce lieu qui cristallise le conflit israélo-palestinien.

    D’autres jeunes arboraient de larges kipas en laine tricotée, caractéristiques des sionistes-religieux en Cisjordanie. “Repentance +  guerre + expulsion + colonisation = victoire” pouvait-on aussi lire sur certains stickers collés dans la Vieille Ville par des militants. Ce slogan sans équivoque est celui du Kach, un parti extrémiste juif illégal en Israël.  Le journal de gauche Haaretz a, par ailleurs, fait état de la violente agression de son journaliste Nir Hasson par des jeunes activistes. Le journaliste palestinien indépendant Saif Kwasmi a également été attaqué par un groupe de militants à proximité de la porte de Damas.

    Le ministre israélien de la Sécurité nationale et dirigeant du parti d’extrême droite Force Juive, Itamar Ben-Gvir, s’est rendu sur les lieux en début de soirée pour une déclaration : « Jérusalem est à nous, la porte de Damas est à nous, le Mont du Temple est à nous. Aujourd’hui, grâce à mon action, des Juifs sont entrés librement dans la Vieille Ville et des Juifs ont prié librement sur le Mont du Temple. Nous le disons le plus simplement possible : c’est à nous ».

    « Laissons nos soldats héroïques se battre et restaurer la fierté et la sécurité nationale pour permettre à nos valeureux résidents de rentrer à la maison. » lançait Bezalel Smotrich, ministre des finances, classé à l’extrême-droite. Un message direct à l’adresse du premier ministre Benjamin Netanyahou afin de continuer la guerre contre le Hamas dans la bande de Gaza.

    Jérusalem-Est est considéré par l’ONU comme un territoire occupé et illégalement annexé. L’Etat d’Israël, quant à lui, qualifie Jérusalem de capitale « unifiée et indivisible » du peuple juif. La Marche des Drapeaux et sa traversée du quartier musulman de la Vieille Ville est un événement vécu comme une provocation hostile par la population palestinienne de Jérusalem. Elle est l’occasion régulière d’actes de violence.

    Source https://www.terresainte.net/ ICI

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  • 10ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Jésus contesté

    Pistes pour l’homélie

    Textes bibliques : Lire


    Nous venons de vivre le temps des fêtes de la Pentecôte, la Trinité, le Saint Sacrement du Corps et Sang du Christ. Aujourd’hui, nous retrouvons les lectures du 10ème dimanche du temps ordinaire qui nous mettent en face d’un choix fondamental ; c’est Dieu lui-même qui nous pose la question : “Veux-tu me suivre, oui ou non ? Veux-tu, oui ou non, entrer dans le chemin du Salut ? Veux-tu te relever et laisser l’Esprit Saint vivre dans ton cœur ?

    Les obstacles sont nombreux ; nous avons pu nous en rendre compte en écoutant le récit de la Genèse (1ère lecture). Ce récit nous ramène à la question si actuelle du mal dans le monde. Il nous fait comprendre que si tout va mal, c’est parce que l’homme s’est fermé à la vraie source de vie ; il s’est fermé à la rencontre avec Dieu et les autres. Le résultat c’est la division : comme Adam et Eve, on rejette la responsabilité sur les autres : “Ce n’est pas moi”, un peu à la manière d’un petit enfant qui ne veut pas reconnaitre son tort. Mais le mal n’aura pas le dernier mot. La promesse du Salut est bien là et rien ne peut l’arrêter.

    C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens (2ème lecture). Paul a découvert ce qu’est l’amour gratuit de Dieu ; il a bénéficié de sa miséricorde. Tout au long de son ministère, ill se trouve affronté à la souffrance et aux persécutions. Mais il fait totalement confiance à Dieu. Il nous rappelle aujourd’hui que nous sommes en marche vers notre demeure éternelle. Rien ne peut nous séparer de cet amour qui est en Dieu.

    Les tentations sont nombreuses. Mais l’Évangile nous montre que Jésus nous guide à travers celles qu’il a traversées. Il s’est trouvé affronté à ses proches, aux gens de sa famille et de son village. Les uns et les autres estiment que ce qu’il dit est trop fort. Ils pensent qu’il a perdu la tête. Alors on vient l’arracher de là où il est. Et comme si cela ne suffisait pas, les chefs religieux le taxent de possession et d’exorcisme démoniaque : “Il est possédé par Béelzéboul ; c’est par le chef des démons qu’il expulse les démons.”

    Mais les accusateurs de Jésus n’ont pas le dernier mot : il est plus fort qu’eux, plus fort même que Satan. Et surtout, il est à nos côtés dans notre lutte contre le mal. Le mal le plus grave, c’est le péché, le refus de l’amour. Mais quand nous nous détournons de lui, le Seigneur ne cesse de nous appeler : “Revenez à moi de tout votre cœur”. Il est toujours prêt à nous accueillir et à nous pardonner.

    Mais il y a une exception : “Si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’obtiendra jamais de pardon. Ce péché qui ne peut être remis, c’est le refus de Dieu et de son amour miséricordieux. Pécher contre l’Esprit Saint c’est dire non à la vie que Dieu nous offre, c’est s’enfermer sur soi-même, c’est repousser lucidement toute action de Dieu en soi, c’est se blinder contre la tendresse divine. Face à un tel refus, Dieu ne peut rien. Il nous a faits libres ; il respecte les choix que nous faisons en toute connaissance de cause et en toute responsabilité.

    Voilà ce qui arrive quand on se ferme à l’Esprit : c’est la mort. Mais le Seigneur est toujours là pour nous conduire à la vraie vie. Lui-même s’en est remis à l’Esprit. Il a toujours tout accompli sous son inspiration. C’est à cela que nous sommes tous appelés. Le Seigneur est toujours là pour nous guider sur notre route. Ses paroles sont celles de la Vie éternelle.

    C’est d’ailleurs ce que nous rappelle la finale de l’Évangile de ce jour. On vient annoncer à Jésus que sa mère et ses frères le cherchent. Il leur fait comprendre que sa vraie famille n’est pas fondée sur les liens du Sang mais sur la conformité à la volonté de Dieu. En font partie ceux et celles qui se mettent à l’écoute de la parole de Dieu autour de Jésus. Faire la volonté de Dieu, c’est travailler chaque jour construire la famille de Dieu sur la terre. C’est ce que nous demandons dans le Notre Père : “que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.”
    En ce jour, nous nous tournons vers la Vierge Marie : elle était unie à Jésus par les liens du sang. Mais elle a été la première à accueillir la Parole de Dieu et à la mettre en pratique. Actuellement elle occupe la première place dans l’immense cortège de tous les saints. Et elle est toujours là pour nous redire “faites tout ce qu’il vous dira”.

    Sources : revues liturgiques Feu Nouveau – Prions en Eglise – Aux couleurs des dimanches et fêtes (Michel Scouarnec) – Homélies pour l’année B dimanches et fêtes (Amédée Brunot) – Dossiers personnels…

    Télécharger l’homélie et la prière universelle : 10ème dimanche du temps ordinaire

    Source https://dimancheprochain.org/

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  • Les soins palliatifs et la motivation de chacun.

    La philosophie des soins palliatifs se base sur une équipe de soins formée de médecins, infirmières, aides de soins, agents de pastorale, psychologue et de très nombreux bénévoles, tous en interaction les uns avec les autres et tous en relation directe pour et avec le malade. Assister et compléter la présence et l'action de la famille et du personnel soignant sans se substituer à l'équipe de soins et sans s'identifier à la famille.

    Ce rôle vise essentiellement à assurer le bien-être du malade et de ses proches au sein de la maison qui se veut avant tout accueillante. Ce rôle peut être tenu soit directement auprès du malade et de ses proches soit plus indirectement - ce qui ne signifie pas une approche moindre, ou moins riche - en contribuant ou en apportant un « plus » au fonctionnement des divers secteurs de la maison. le malade et son entourage sont au centre des préoccupations de toute l'équipe du foyer. - Le malade est une personne qui a une valeur incalculable et dont la dignité est inaliénable. Sa vie possède un caractère sacré, précieux, voire mystérieux. C'est en raison de ces caractères que le recours à l'euthanasie est étranger à nos pratiques de soins.

    Même en fin de vie, le malade reste une personne qui peut faire face à ses besoins sur le plan physique, psychologique, social, affectif et spirituel. - La mort est une étape naturelle de l'existence, étape dure et confrontante, pendant laquelle le malade et sa famille ont droit de bénéficier du soutien approprié de tout le personnel et des bénévoles.

    Le malade en fin de vie est une personne vulnérable qui doit être protégée dans tout ce qui peut porter atteinte à ses droits et à ses besoins. - Le malade a le droit d'être aidé à améliorer la qualité de vie qui lui reste par le soulagement de la douleur et de la souffrance globale et par un accompagnement le meilleur possible pour lui-même et ses proches. - Le malade a le droit d'être respecté dans toutes ses décisions, ses choix, ses modes d'expression et dans son cheminement personnel, philosophique et religieux. Partant de cette philosophie, le bénévole réalisera sa mission en collaboration étroite avec le personnel professionnel pour répondre au mieux aux besoins multiples du malade et de sa famille.

    L'attitude du chrétien (comme celle des autres personnes, d'ailleurs) sera primordiale pour créer le climat d'accueil, d'écoute, de respect et de chaleur humaine. Une attitude prévenante, discrète, en veillant à se présenter au malade et à sa famille, en respectant leur intimité, sont autant de qualités qui marqueront un esprit de service et un climat de vérité et d'authenticité pour le plus grand bien des malades et des proches. La réponse aux besoins directs du malade ou de sa famille : - besoin de présence ou d'intimité, - besoin d'aide matérielle exprimé, perçu ou deviné, - besoin de comprendre plus profondément une détresse cachée derrière des demandes répétées, - besoin de confidence, demande une grande part d'attention, de sensibilité et de tact et cela est d'autant plus important et exigent avec les malades confus ou apparemment absents.

    Tous les membres de l'équipe interdisciplinaire travaillent dans un climat basé sur : - l'information - l'ouverture d'esprit - la confiance et le respect réciproque - la participation active - la discrétion et le secret professionnel Enfin, au sein de l'équipe, la confiance, le respect réciproque, la sympathie et la disponibilité assureront la cohésion de l'équipe et la motivation de chacun. Accepter d'accompagner des malades en fin de vie est une décision engageante vis à vis du projet de la maison, vis à vis de tous les membres de l'équipe et vis à vis des malades.


    Bruno LEROY.

    source http://brunoleroyeducateur-ecrivain.hautetfort.com/

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  • Jésus contre Satan

     

    Marc GirardMARC GIRARD | 10E DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE (B) – 9 JUIN 2024

    Jésus, Béelzéboul et sa famille : Marc 3, 20-35
    Les lectures : Genèse 3, 9-15 ; Psaume 129 (130) ; 2 Corinthiens 4, 13 – 5,1
    Les citations bibliques sont tirées de la Traduction liturgique officielle.

    « Ah! non! », diront certaines personnes. « Vous ne nous parlerez toujours bien pas de Satan puis des démons! » — Que voulez-vous? L’Évangile en parle. Jésus lui-même en parle. Plus, il faut l’avouer, que nos catéchismes récents! De fait, on avait peut-être besoin de laisser dormir quelque peu une certaine manière, trop superficielle et épeurante, de traiter ces sujets. Mais ils sont si fondamentaux dans l’expérience humaine que, tôt ou tard, ils nous rejaillissent inévitablement à la figure, comme ces polichinelles à ressort enfermés dans une boîte. Au fil des jours, en effet, notre existence s’affronte au mal.

    Satan
    Tous les chrétiens d’un certain âge connaissent sur le bout du doigt le vocabulaire biblique des forces du mal. Ce qu’on sait moins, c’est le sens original des mots employés. « Satan », souvent employé dans l’Ancien Testament avec l’article, signifie, en hébreu : « l’opposant ». Un être humain peut donc être un Satan. Qu’on se rappelle la rude semonce de Jésus à Pierre, qui s’objecte à l’annonce de la Passion : « Arrière, Satan »! Le mot « diable », plutôt dérivé du grec, veut dire la même chose : « celui qui se jette de travers », pour faire obstacle. Grec lui aussi, le mot « démon » désigne un être mystérieux, invisible, qui n’est ni divin ni humain : dans la mythologie, certains démons sont favorables aux humains, mais la plupart sont nuisibles ; la Bible n’a retenu pratiquement que cet aspect négatif. Enfin, on connaît l’expression « esprit mauvais » ou « impur » : dans le symbolisme oriental, on désigne par là des forces obscures qui agissent comme de l’air souillé, pollué, porteur de microbes dangereux et même de germes mortels, pour le corps comme pour le cœur humain.

    Jésus passe pour un « Satan »
    Jésus opère des miracles, attire les foules, ne se barre pas trop les pieds dans les mille et une minuties de la Loi juive. Or, tout cela ne fait pas du tout l’affaire des officiels, bien assis sur leurs codes religieux. Ils l’accusent d’être à la solde du « chef des démons ». Pourquoi? Parce que Jésus, dans son agir et ses paroles, donne l’impression de « s’opposer » aux dirigeants de son peuple ; il « se jette de travers », comme un beau « diable ». Intolérable! À ses détracteurs, Jésus oppose un triple enseignement.

    1. D’abord un petit raisonnement, pour les réduire à quia : si, en chassant les démons, je travaille pour Satan comme vous le dites, c’est donc que Satan travaille contre lui-même!

    2. Suit une mini-parabole : Jésus se compare à un cambrioleur qui force l’entrée d’une maison et ligote « l’homme fort » (désignation de Satan, ici) pour prendre possession de la maison (le corps et le cœur du malade, du possédé).

    3. Il termine par une sentence de jugement : le pire péché, irrémissible, impardonnable, consiste à confondre Jésus et Satan, c’est-à-dire à prendre l’esprit super-bon (l’air pur et saint) qui vient de Dieu pour l’esprit super-mauvais (l’air souillé et pollué qui détériore et fait mourir le cœur de l’homme) ; voilà ce que Jésus appelle un « blasphème contre l’Esprit saint ».

    Une « diable » de famille
    Non seulement les scribes, mais la parenté même de Jésus lui mène le « diable ». Autrement dit, elle « se jette de travers » sur son chemin. Ses proches, de fait, viennent pour se saisir de lui. Il n’a même plus le temps de manger, pensez donc! Le diagnostic est vite trouvé : « Il est fou raide! » Un peu de repos auprès de maman lui fera grand bien! Pour le sortir des cures instantanées qu’il prodigue (guérisons), on propose une cure douce et lente, une vacance, quoi! Marc est seul parmi les évangélistes, à nous rapporter les faits aussi crûment. Pauvre Marie, qui se laisse elle aussi embarquer! Que ne ferait pas un cœur de mère inquiété, pour rééquilibrer la diète de son fils suroccupé! Alors arrivent sa mère et ses frères. Restant au dehors... Voilà touché le problème! La famille est en dehors de la « maison », hors de portée de la Parole (à ce moment-là, du moins) ; elle se comporte comme si elle était étrangère à la mission de Jésus.

    Un rajustement s’impose. Une question incisive, suivie d’une réponse lapidaire : « Celui qui fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère ». Jésus se fait ainsi l’éducateur de sa famille, y compris sa propre mère. Au vrai, mieux que tout autre disciple, Marie a admirablement su devenir sœur et mère de Jésus en plénitude, à travers les inquiétudes successives de la maternité, dont le point culminant allait coïncider avec le drame de la croix.

    Dans son dialogue vigoureux avec les scribes, Jésus venait justement de parler de « Satan divisé » : « si une famille est divisée, ajoute-t-il, cette famille ne pourra pas tenir ». Eh bien! justement, Marie est devenue, à travers le dur et long apprentissage de sa mystérieuse maternité, la rassembleuse de la famille humaine dans la « maison » de Dieu elle qui, par excellence, a fait la volonté de Dieu et n’a jamais eu de cesse d’écouter sa Parole.

    Ne serions-nous pas nous-mêmes un peu « Satan »?
    On ne saurait nier Satan. Oui, il existe un Mal supérieur et extérieur à l’homme. Mais il y a danger de ne voir l’Opposant qu’au-dessus et en dehors de nous. Dans l’Évangile de ce dimanche, « l’opposant », le « diable », n’est-ce pas d’abord les scribes qui prennent le blanc pour du noir (Jésus pour un possédé), puis, les frères et sœurs de Jésus qui ne comprennent rien à sa mission et qui s’inquiètent de l’opposition croissante des autorités de Jérusalem à son endroit? Ces cousins et cousines tentent de réaliser une opération « sauvetage », mais ils manquent leur coup royalement. Chaque fois que nous nous « jetons de travers » pour faire obstacle à Jésus et à son œuvre, ne sommes-nous pas un peu Satan?

    Marc Girard est prêtre et professeur honoraire du département des sciences humaines de l’Université du Québec à Chicoutimi.

    Source : Le Feuillet biblique, no 2850 (première publication en juin 1991). Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l’autorisation du Diocèse de Montréal.

    Source https://www.interbible.org/

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