• L’espérance c’est la capacité de croire en l’impossible (texte complet)

    Catéchèse du mercredi sur l’espérance d’Abraham

    Catéchèse du mercredi 28 décembre 2016, capture CTV

    Catéchèse Du Mercredi 28 Décembre 2016, Capture CTV

    « Dans la nuit Dieu maintient sa promesse », affirme le pape François dans sa catéchèse de ce mercredi 28 décembre 2016, dans le cadre de ses enseignements hebdomadaires sur l’espérance.

    Lors de l’audience générale, en la salle Paul VI du Vatican, comble, le pape a donné cette définition de l’espérance: « L’espérance est cette capacité de croire au-delà des raisonnements humains, de la sagesse et de la prudence du monde ; de croire en l’impossible. »

    Voici le texte de la catéchèse en français et sa salutation et ses voeux pour 2017 aux francophones.

    AB

    Catéchèse en français

    Frères et sœurs, nous rappelons aujourd’hui la grande figure d’Abraham qui crut « contre toute espérance » en la parole de Dieu qui lui promettait un fils. L’espérance est cette capacité de croire au-delà des raisonnements humains, de la sagesse et de la prudence du monde ; de croire en l’impossible. Mais c’est un chemin difficile ! Abraham crie son découragement et sa peine à garder confiance, afin que Dieu le soutienne dans son espérance. L’espérance n’est pas une certitude qui mettrait à l’abri du doute ou de la perplexité, elle ne dispense pas de voir la dure réalité, ni d’en accepter les contradictions. Dans la nuit Dieu maintient sa promesse et ne donne comme signe à Abraham que celui de lui demander de continuer à croire et à espérer. Il lui montre les étoiles du ciel, que tout le monde peut voir, mais Abraham y découvre, avec les yeux de la foi, le signe de la fidélité de Dieu.

    Salutation du pape François aux francophones

    Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Avec vous je rends grâce au Seigneur pour tout ce qu’il nous a donné au cours de cette année qui s’achève. Je vous souhaite une sainte et heureuse année 2017 ; qu’avec le secours de la Vierge Marie, le Seigneur nous garde dans l’espérance en la réalisation de ses promesses, fermes dans la foi et toujours attentifs aux besoins de nos frères. Que Dieu vous bénisse !

    (c) Librairie éditrice du Vatican

    source ZENIT.org

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  • Jésus naît aujourd’hui encore au cœur de l’histoire, par le p. Cantalamessa

    Quatrième prédication de l’Avent 2016

    IVe prédication de l'Avent 2016 © L'Osservatore Romano

    IVe Prédication De L'Avent 2016 © L'Osservatore Romano

    A Noël, l’Esprit Saint invite à «retourner au cœur», pour y célébrer un «Noël plus intime et plus vrai qui puisse rendre vrai également le Noël que nous célébrons à l’extérieur», explique le p. Raniero Cantalamessa, ofmcap., dans sa quatrième prédication de l’Avent, ce 23 décembre 2016, en la chapelle Redemptoris Mater du Vatican : Jésus, dit-il, veut renaître dans le cœur des hommes et des femmes d’uajourd’hui, «comme si en ces derniers jours de l’Avent, il passait au milieu de nous, frappait à chaque porte, comme cette nuit à Bethléem, à la recherche d’un cœur où naître spirituellement».

    Il part du mystère de la naissance « historique » de Jésus à Bethléem, pour finir dans cette naissance non moins historique en tout homme.

    Voici notre traduction intégrale de la prédication du prédicateur de la Maison pontificale.

    AB

    Quatrième prédication de l’Avent 2016

    « CONÇU DU SAINT-ESPRIT, NÉ DE LA VIERGE MARIE »

    1. Noël, un mystère « pour nous »

    Pour conclure nos réflexions sur l’Esprit Saint, nous voulons, aux portes de Noël, méditer  sur l’article du credo qui parle de l’œuvre de l’Esprit Saint dans l’incarnation. Dans le credo, nous disons : « Pour nous les hommes et pour notre salut, il est descendu du ciel ; par l’Esprit Saint il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme ».

    Méditons sur ce mystère de notre foi avec une approche non théologique et spéculative, mais spirituelle et « édifiante ». Saint Augustin distinguait deux façons de célébrer un événement de l’histoire du salut: à la façon d’un mystère (« in sacramento »), ou d’un simple anniversaire. Pour une célébration «  anniversaire », il suffit seulement – disait-il – « de marquer par une fête religieuse le jour où l’événement s’accomplit »; par contre, on a une célébration « par manière de mystère », lorsque non se limite pas à commémorer un certain événement, mais on met en relief aussi sa signification pour nous et on l’accueille avec dévotion » [1].

    Noël n’est pas une célébration « anniversaire » (le choix de la date, 25 décembre, n’est pas du, comme on sait, à des raisons historiques, mais symboliques et de contenu); c’est un « mystère » qui exige d’être compris dans sa signification pour nous. Saint Léon le Grand mettait déjà l’accent sur le sens mystique du «  sacrement de la nativité du Christ ». Il disait : « Les fils de l’Eglise sont nés avec le Christ en cette Nativité, comme ils ont été crucifiés avec lui dans sa Passion et ressuscités dans sa résurrection »[2].

    A l’origine de tout, il y a le fait biblique, qui s’est accompli une fois pour toute, en Marie: la Vierge devient la Mère de Jésus par l’Esprit Saint. Ce mystère historique, co­mme tous les événements du salut, se prolonge au niveau sacramentel dans l’Eglise et au niveau moraldans chaque âme croyante. Marie, la Vierge qui devient mère et engendre le Christ par l’œuvre de l’Esprit Saint, nous apparait comme  le modèle parfait de l’Eglise et de chaque âme croyante. Voici comment un auteur du Moyen Age, saint Isaac de l’Etoile, résume la pensée des Pères sur cette question:

    « Marie et l’Église sont une seule mère et plusieurs mères, une seule vierge et  plusieurs vierges. L’une et l’autre est mère; l’une et l’autre, vierge.… C’est à bon droit que dans les Écritures divinement inspirées, ce qui est dit universellement de l’Église, Vierge-mère, est compris  singulièrement de Marie Vierge-mère… Enfin, chaque âme  fidèle, épouse du Verbe de Dieu,  peut être reconnue également, à sa manière propre, comme mère, fille et sœur du Christ et comme vierge et féconde.»[3]

    Cette vision patristique réapparait avec le concile Vatican II, dans les chapitres que la constitution Lumen Gentium consacre à Marie. En effet, dans trois paragraphes différents, on parle de la Vierge-Mère, comme exemple et modèle de l’Eglise (n. 63), appelée elle aussi à être, dans la foi, vierge et mère (n. 64) et de l’âme croyante qui, en imitant les vertus de Marie, fait naître et grandir Jésus dans son cœur et dans celui de ses frères (n. 65).

    1. « Par oeuvre de l’Esprit Saint »

    Méditons maintenant sur le rôle des deux principaux sujets, l’Esprit Saint et Marie, pour essayer d’en tirer quelque considération en vue de notre Noël. Saint Ambroise écrit:

    «  Marie se trouva enceinte par le fait de l’Esprit Saint… Nous ne saurions donc douter du rôle créateur de cet Esprit dans l’incarnation du Seigneur… Si la Vierge conçut grâce à l’œuvre et la puissance de l’esprit, qui pourrait nier que l’Esprit est  créateur? »[4]

    Ambroise interprète parfaitement, dans ce texte, le rôle que l’Evangile attribue à l’Esprit Saint dans l’incarnation, l’appelant, successivement, Esprit Saint et Puissance du Très-Haut  (cf. Lc 1,35). Il est le « Spiritus creator » qui agit pour amener les êtres à l’existence (comme dans Gn 1,2), pour créer une nouvelle et plus haute situation de vie ; C’est l’Esprit «  qui est Seigneur et donne la vie », comme nous le proclamons dans le crédo.

    Ici aussi, comme au début, il crée «  du néant » des possibilités humaines, sans avoir besoin du concours ou de l’appui de quiconque. Et ce « néant », ce vide, cette absence d’explications et de causes naturelles, s’appelle, dans notre cas, la virginité de Marie: « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? … L’Esprit Saint viendra sur toi » (Lc 1,34-35). La virginité, ici, est un signe grandiose que l’on ne peut nier ou minimiser, sans bouleverser toute la trame du récit évangélique et sa signification.

    L’Esprit qui vient sur Marie est donc l’Esprit créateur qui, miraculeusement, fait naître de la Vierge la chair du Christ; mais il est plus encore; il est aussi pour elle « fons vivus, ignis, caritas, et spiritalis unctio », c’est-à-dire: eau vive, feu, amour et onction spirituelle. Ce serait appauvrir énormément ce mystère que de le réduire à sa seule dimension objective, c’est-à-dire à ses implications dogmatiques (dualité des natures, unité de la personne), négligeant ses aspects subjectifs et existentiels.

    Saint Paul parle d’une « lettre du Christ écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs » (2 Cor 3,3). L’Esprit Saint écrit cette lettre merveilleuse qui  est le Christ avant tout dans le cœur de Marie, si bien que — comme affirme saint Augustin — « alors que la chair du Christ se formait dans le sein de Marie, la vérité du Christ s’imprimait dans son cœur »[5]. Le fameux dicton d’Augustin selon lequel Marie «  a conçu son Fils dans son cœur foi avant de le concevoir en sa chair »  (« prius concepit mente quam corpore ») signifie que l’Esprit Saint agit dans le cœur de Marie, en l’illuminant et l’enflammant du Christ, avant même d’agir dans ses entrailles et de la remplir du Christ.

    Seuls les saints et les mystiques, qui ont vécu personnellement cette irruption de Dieu dans leur vie, peuvent nous aider à comprendre ce que Marie a du éprouver au moment de l’incarnation du Verbe dans son ventre. L’un d’eux est saint Bonaventure. Il écrit ceci:

    « Le Saint Esprit survint en elle comme un feu divin enflammant son esprit et sanctifiant sa chair par une très parfaite pureté. Et la vertu du Très-Haut la couvrit de son ombre pour qu’elle puisse supporter une telle ardeur… Ô si tu pouvais, de quelque manière, sentir la nature et l’ampleur de ce feu envoyé du ciel, le rafraichissement procuré, la consolation infusée, l’élévation de la Vierge Mère, l’ennoblissement du genre humain et la bienveillance de la Majesté! … Je pense qu’alors, avec la bienheureuse Vierge, tu chanterais sur une douce mélodie ce cantique sacré: ‘Mon âme exalte le Seigneur!’ »[6] .

    Marie a vécu l’incarnation comme un événement charismatique qui fit d’elle un modèle de l’âme « dans la ferveur de l’Esprit » (Rm 12,11). Ce fut sa Pentecôte. Tant de gestes et de paroles de Marie, surtout dans le récit de sa visite à sainte Elisabeth, ne sont compréhensibles qu’à la lumière d’une expérience mystique incomparable. Tout ce que nous voyons s’accomplir visiblement chez une personne visitée par la grâce (amour, joie, paix, lumière) nous devons le reconnaître, sans commune mesure, chez Marie dans l’annonciation. Marie fut la première à vivre l’expérience de «  la sobre ivresse de l’Esprit » dont nous avons parlé la fois passée, et le Magnificat en est son meilleur témoignage.

    Mais il s’agit d’une ivresse «  sobre », c’est-à-dire humble. L’humilité de Marie, après l’incarnation, nous apparaît comme l’un des plus grands miracles  de la grâce divine. Comment Marie a-t-elle pu résister au poids de cette pensée: « Tu est la Mère de Dieu! Tu es élevée au-dessus de toutes les créatures ! » Lucifer n’avait pas résisté à cette tension et, pris de vertige  était tombé de sa propre hauteur. Pas Marie ; elle reste humble, modeste, comme si rien ne s’était passé dans sa vie qui l’autorise à avancer quelque prétention. A une occasion, l’évangile nous la montre en train de mendier à d’autres jusqu’à la possibilité de voir son fils: «  Ta mère et tes frères, fait-on savoir à Jésus, sont là dehors, qui veulent te voir » (Lc 8, 20).

    1. « Par la Vierge Marie »

    A présent, examinons de plus près le rôle de Marie dans l’incarnation, sa réponse à l’action de l’Esprit Saint. Le rôle objectif de Marie fut d’avoir donné « chair » et « sang » au Verbe de Dieu, en d’autres termes, d’être devenue Mère de Dieu. Refaisons rapidement le chemin historique, par lequel l’Eglise est passée pour contempler, dans sa pleine lumière, cette vérité inouïe: mère de Dieu! Une créature, mère du Créateur!  « Vierge Mère, fille de ton Fils – humble et haute plus que toute créature », dit saint Bernard en la saluant dans la Divine Comédie de Dante Alighieri! [7]

    Au début et pendant toute la période de lutte contre l’hérésie gnostique et le docétisme la maternité de Marie n’est vue pratiquement que comme une simple maternité physique ou biologique. Ces hérétiques rejetait l’idée selon laquelle le Christ n’avait pas un vrai corps humain, ou s’il l’avait, qu’il fut né d’une femme, ou s’il était né d’une femme qu’il fut vraiment tiré de sa chair et de son sang. Contre eux, il fallait affirmer avec force que Jésus était le fils de Marie et «  fruit de ses entrailles » (Lc 1, 42), et que Marie était la vraie Mère naturelle de Jésus.

     

    C’est à cette époque, marquée par l’affirmation de la maternité réelle ou naturelle de Marie contre les gnostiques et les docètes, que le titre Theotókos fit son apparition pour la première fois.  L’utilisation de ce titre conduira précisément l’Eglise à la découverte d’une maternité divine plus profonde, que nous pourrions appeler maternité métaphysique, pour avoir trait à la personne, ou l’hypostase, du Verbe.

    C’était l’époque des grandes controverses christologiques du Vème siècle, quand le problème central, autour de Jésus Christ, n’est plus celui de sa vraie humanité, mais celui de l’unité de sa personne. La maternité de Marie n’est plus vue uniquement par rapport à la nature humaine du Christ, mais – et cela est plus juste – par rapport à l’unique personne du Verbe fait homme. Et comme cette unique personne conçue par Marie selon la chair n’est rien d’autre que la personne divine du Fils, celle-ci se révèle, par conséquent, la vraie « Mère de Dieu ».

    Entre Marie et Jésus Christ le lien n’est plus seulement d’ordre physique mais également   métaphysique, ce qui l’élève à une hauteur vertigineuse, créant une relation singulière entre elle et Dieu le Père. Saint Ignace d’Antioche appelle Jésus «  Fils de Dieu et de Marie »[8], de la même façon pratiquement que nous dirions de quelqu’un, il est le fils de tel homme et de telle femme. Avec le concile d’Ephèse cette vérité devient à jamais une conquête de l’Eglise: « Si quelqu’un – lit-on dans un texte du concile – ne confesse pas que Dieu est vraiment l’Emmanuel et que la sainte Vierge est donc la Theotókos, pour avoir en effet engendré selon la chair le Verbe de Dieu fait Chair,  qu’il soit anathème »[9].

    Mais ce stade n’était pas définitif. Il y avait un autre niveau à découvrir dans la maternité divine de Marie, après celui d’ordre physique et métaphysique. Dans les controverses christologiques, le titre de Theotókos, qui est pourtant un titre marial, était mis en valeur bien plus en fonction de la personne du Christ qu’en fonction de celle de Marie. On ne tirait pas encore de ce titre les conséquences logiques sur la personne de Marie et, en particulier, sur sa sainteté unique.

    Le titre de Theotókos risquait de devenir une arme de bataille entre courants théologiques opposés, et non l’expression de la foi et de la piété de l’Eglise envers Marie. Un détail fâcheux le prouve. Cyrille d’Alexandrie, lui-même, qui lutta comme un lion pour ce titre « Theotókos », est celui qui, parmi les Pères de l’Eglise, représente une curieuse fausse note par rapport à la sainteté de Marie. Il fut l’une des rares personnes à admettre franchement des faiblesses et des défauts dans la vie de Marie. Surtout sous la croix où, selon lui, la Mère de Dieu vacilla dans sa foi: «  Le Seigneur — écrit-il — a dû, en cette occasion, s’occuper de la Mère qui était tombé dans un scandale et n’avait pas compris la passion, et il le fit en la confiant à Jean, comme à un excellent maître, qui la corrigea »[10].

    Il ne pouvait admettre qu’une femme, même la Mère de Jésus, puisse avoir une foi plus grande que celle des apôtres qui, bien qu’étant des hommes, vacillèrent au moment de la passion! Ces paroles reflètent le peu d’estime dont jouissait les femmes à cette époque, et montrent l’inutilité de reconnaître à Marie une maternité physique et métaphysique par rapport à Jésus, si on ne lui reconnaît pas aussi une maternité spirituelle, c’est-à-dire du cœur, en plus du corps.

     

    Là réside le grand apport des auteurs latins, et en particulier celui de saint Augustin, au développement de la mariologie. Ces derniers voient la maternité de Marie comme une maternité dans la foi. A propos de la parole de Jésus: « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et la mettent en pratique » (Lc 8, 21), Augustin écrit:

    « Est-ce qu’elle n’a pas fait la volonté du Père, la Vierge Marie, qui a cru par la foi, qui a conçu par la foi, qui a été choisie pour que d’elle naisse pour nous le salut parmi les hommes, qui a été créée par le Christ, avant que le Christ ne fût créé en elle? Elle a fait, elle a fait absolument la volonté du Père, sainte Marie; et c’est plus pour Marie d’avoir été la disciple du Christ, que d’avoir été la mère du Christ »[11].

    Cette dernière affirmation, plutôt audacieuse, se base sur la réponse que Jésus donna à la femme qui proclamait « bienheureuse » la mère pour l’avoir porté en elle et allaité: « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent » (Lc 11,27-28).

     

    Voilà que la reconnaissance d’une maternité spirituelle vient donc couronner la maternité physique, et la maternité métaphysique, de Marie, faisant d’elle la première et la plus docile des disciples. Ce nouveau regard posé sur la Vierge aura pour effet la reconnaissance de la sainteté unique de la Vierge Marie. Saint Augustin écrit : « Pourl’honneur du Seigneur, je veux qu’il ne soit nullement question de Marie lorsqu’il s’agit de péchés ».[12] L’Eglise latine exprimera cette prérogative en donnant à Marie le titre « Immaculée » et l’Eglise grecque en lui donnant celui de « Toute Sainte » (Panhagia).

    1. La troisième naissance de Jésus

    Maintenant voyons ce que le «  mystère » de la naissance de Jésus conçu du Saint Esprit par la Vierge Marie peut signifier pour nous. Il est une pensée audacieuse sur Noël qui n’a cessé de rebondir d’époque en époque dans la bouche des plus grands docteurs et maîtres spirituels de l’Eglise: Origène, saint Augustin, saint Bernard et d’autres encore. Origène dit ceci: « A quoi me sert-il que le Christ soit né une fois de Marie à Bethléem, s’il ne naît pas aussi par la foi dans mon âme ? »[13]. « Où le Christ naît-il, si ce n’est au plus profond de ton cœur et de ton âme? », écrit saint Ambroise[14].

    Saint Thomas d’Aquin reprend la tradition constante de l’Eglise quand il explique les trois messes qui sont célébrées à Noël en les rapportant à la triple naissance du Verbe : naissance éternelle par le Père, naissance temporelle par la Vierge et naissance spirituelle par l’âme croyante.[15] En faisant écho à cette tradition, saint Jean XXIII, dans son message de Noël, en 1962, avait élevé cette ardente prière: « O Verbe éternel du Père, Fils de Dieu et de Marie, renouvelle aujourd’hui encore, dans le secret des âmes, l’admirable prodige de ta naissance ».

    D’où vient cette idée audacieuse que Jésus est né non seulement « pour nous » mais qu’il nait aussi «  en nous »? Saint Paul parle du Christ qui doit « se former » en nous (Gal 4,19); il dit aussi que, dans le baptême, le chrétien « se revêt du Christ » (Rm 13,14) et que le Christ doit venir «  habite en nos cœurs par la foi » (Eph 3,17). La question de la naissance du Christ dans l’âme repose surtout sur la doctrine du corps mystique. Selon celle-ci, Jésus Christ répète mystiquement «  en nous », ce qu’il a fait, une fois « pour nous », dans l’histoire. Cela vaut pour le mystère pascal, mais aussi pour celui de l’incarnation: «  Le Verbe de Dieu, écrit saint Maxime Le Confesseur, veut répéter en chaque homme le mystère de son incarnation »[16].

    L’Esprit Saint nous invite donc à « revenir dans le cœur », pour célébrer en lui un Noël plus intime et plus vrai, qui rende « vrai » aussi le Noël que nous célébrons à l’extérieur, dans les rites et les traditions. Le Père veut engendrer en nous son Verbe pour pouvoir prononcer, à nouveau, en s’adressant, en même temps, à Jésus et à chacun de nous, cette très douce parole: « Tu es mon Fils, moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Hé 1,5). Jésus lui-même désire naître dans nos cœurs. C’est notre foi qui nous dit de penser ainsi : comme si, en ces derniers jours de l’Avent, il passait au milieu de nous, frappant de porte à porte, comme cette nuit-là à Bethléem, en quête d’un cœur où naître spirituellement.

    Saint Bonaventure a écrit un opuscule intitulé « Les cinq fêtes de l’Enfant Jésus ». Il y explique ce que veut dire, concrètement, faire naître Jésus dans son cœur. L’âme dévote, écrit-il, peut concevoir spirituellement le Verbe de Dieu comme Marie dans l’Annonciation, lui donner naissance comme Marie à Noël, lui donner son nom comme à la Circoncision, le chercher et l’adorer avec les mages comme à l’Epiphanie, et enfin l’offrir au Père, comme dans la Présentation ai temple[17].

    L’âme, explique-t-il, conçoit Jésus quand, mécontente de la vie qu’elle mène, stimulée par de saintes inspirations, s’enflammant d’une sainte ardeur, et enfin se détachant résolument de ses vieilles habitudes et vieux défauts, elle est comme fécondée spirituellement par la grâce de l’Esprit Saint et conçoit le propos d’une vie nouvelle. La conception du Christ a eu lieu!

    Mais cette résolution doit se traduire, tout de suite, en quelque chose de concret, par un changement, possiblement quelque chose d’extérieur et visible, dans notre vie et dans nos habitudes. Si la bonne intention n’est pas mise en œuvre, Jésus est conçu, mais on ne lui a pas «  donné le jour ». On ne célèbre pas «  la deuxième fête » de l’Enfant Jésus, c’est-à-dire Noël! C’est un avortement spirituel, un des nombreux renvois dont est parsemé la vie et qui est une des raisons principales qui font que peu de personnes deviennent des saints.

    Si vous décidez de changer de mode de vie, poursuit saint Bonaventure, vous devrez affronter deux sortes de tentations. Se présenteront d’abord à vous des hommes de chair, de votre environnement, qui vous diront: « Trop dur ce que tu entreprends là; tu n’y arriveras jamais, tu n’auras pas assez de forces, tu tomberas malade; tu n’es pas en état de faire ces choses, tu compromets ta réputation et la dignité de ta charge… ».

    Cet obstacle surmonté, d’autres personnes se présenteront, qui ont la réputation d’être, et elles le sont peut-être, de pieuses personnes religieuses, mais ne croient pas vraiment à la puissance de Dieu et de son Esprit. Ces personnes vous diront que si vous commencez à vivre de cette façon – en donnant tant d’espace à la prière, en évitant les bavardages inutiles, en faisant des œuvres de charité -, vous serez bientôt considéré un saint, un homme spirituel. Mais comme vous savez très bien ne pas l’être, vous finirez par tromper les gens et être des hypocrites, attirant sur vous la colère de Dieu qui sonde les cœurs. Laisse ça, fais comme tout le monde!

    A toutes ces tentations, il faut répondre avec foi: « Non, le bras du Seigneur n’est pas trop court pour sauver! » (Is 59, 1) et, comme nous mettant en colère contre nous-mêmes, nous exclamer comme Augustin à la veille de sa conversion: « Si tels et telles, pourquoi pas moi ! »[18], c’est-à-dire, si tant d’hommes et de femmes sont devenu saints, pourquoi je ne pourrais pas le devenir ?

    Terminons en récitant ensemble la prière trouvée sur un parchemin datant, selon certains,  du IIIème siècle, la première où la Vierge est invoquée avec le titre de  Theotókos,  Dei genitrix, Mère de Dieu:

       
    Sub tuum praesidium confugimus,

     

    Sancta Dei Genetrix.

    Nostras deprecationes ne despicias in necessitatibus,

    sed a periculis cunctis libera nos semper,

    Virgo gloriosa et benedicta.

     

    Sous l’abri de ta miséricorde

    nous nous réfugions,

    Sainte Mère de Dieu:

    Ne méprise pas nos prières

    quand nous sommes dans l’épreuve,

    mais de tous les dangers, délivre-nous toujours,

    Vierge glorieuse et bénie.

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    © Traduction de Zenit, Océane Le Gall

    source ZENIT.org

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  • Frères et sœurs de l’OFS.Les voeux de notre assistant spirituel National - Fr André Chicoine ofmcap

    Dans un monde où tout semble aller mal…

    Dans une société où les humains se cherchent…

    Dans ma vie où les nuages s’accumulent…

    Que vient faire la « Lanterne de Noël »?...

    Humainement, dans les endroits où ne se trouve pas l’électricité, la lampe tempête ou encore une lanterne chasse l’obscurité… Elle nous guide dans nos démarches voire nous précède si nous la tenons à bout de bras…

    Déjà dans l’Ancien Testament, la lanterne qu’ont été les prophètes a éclairé le peuple de Dieu en le guidant dans l’attente de la venue du Messie…

    Noël commémore la naissance du Sauveur qui devient « La Lanterne » éclairant notre pèlerinage terrestre grâce à « Sa Parole ». Ce n’est plus de l’extérieur mais bien au plus profond de nous-même que « Sa Lanterne » éclaire ce que nous sommes : « créés à l’image de Dieu » … 

    Les voeux de notre assistant spirituel National - Fr André Chicoine ofmcapDans sa méditation, saint François d’Assise, à Greccio, sur la nativité du Seigneur, le Poverello revoit toute la Création renouvelée par et dans sa présence dans la mangeoire de notre humanité.

    Noël, c’est me reconnaître en Lui… je porte la vie de Dieu…

    C’est refléter le meilleur de moi-même autour de moi !

    Noël réconfortant ! Noël inspirant ! Noël à la dimension de l’Amour de Dieu !

    Joyeux Noël ! 

    Noël durant toute l’Année 2017 !

    Fr. André Chicoine, ofm cap

     

     

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  • Comment être joyeux quand tout semble désespéré ?

    Prenons exemple sur l'innocence des enfants de Rangoun !


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  • Espérance   - Éditorial de la NRF Décembre 2016

    Espérance

     

    Éditorial

     Étienne Godard, secrétaire du comité de rédaction

    Remettre l’autre debout. Souvent aussi, accepter que l’autre nous remette debout. Toutes les contributions de ce numéro pointent dans la même direction: l’espérance. Celle-ci me semble émerger dans la relation. Tout au long de sa vie publique, Jésus cultive cette relation avec son Père, dans la prière. À maintes reprises, les textes nous disent qu’il se retire pour prier. Il y puise certainement sa confiance, sa détermination et son amour. Il nous invite à se mettre à sa suite. Une relation, dans la confiance, nous tient debout. Dans la tradition chrétienne, notre espérance se bâtit dans une relation forte avec la personne de Jésus Christ.

    Je vous invite à découvrir, dans ce numéro de la NRF, cette invitation à la relation qui ouvre sur l’espérance. Ce thème de notre dossier est abordé par divers aspects. Lyne Groulx nous parle de son travail de catéchète. Elle a développé des images fortes que j’aimerais bien lui emprunter. Pour elle, afin que les paroles de Jésus prennent vie, « elles doivent devenir paroles dans notre bouche et nos oreilles ». Il est important pour elle de mettre côte à côte espérance et communauté.  Dans la réflexion apportée par Pierre et Manuela, je retrouve un poids semblable donné à la relation, à la communauté.  Ils parlent du « coude à coude avec nos frères et sœurs », ces partenaires dans la quête spirituelle comme dans la lutte pour une société plus juste. François Poulin est un travailleur social. La première chose à établir dans son travail, c’est d’établir un lien de confiance. Rendre possible une relation pour y semer de l’espérance.

    Le survol du travail fait par le Centre de services de justice réparatrice, sur ce chemin, est éloquent. Il cherche à reconstruire des liens et réinsérer les acteurs dans le tissu social. J’ai toujours cette parole d’Estelle Drouvain dans la tête. Elle parle du travail du CSJR comme « la création d’un espace de confiance où les gens puissent se parler »

    Dans les chroniques, nous marchons dans les mêmes traces. Lévi Cossette, dans la chronique « En Pleine Action », nous parle de Jean, un homme très handicapé, à 56 ans, qui se retrouve, de nouveau, dans une famille d’accueil. C’est un temps d’espérance qui s’ouvre. « Tous les membres de la famille et de la famille élargie ont été les artisans d’une intégration de Jean à une vie sociale et familiale authentique », écrit Lévi Cossette. Jean est réintégré dans la communauté en tissant des relations signifiantes. La chronique « Gens qui inspirent »nous présente l'expérience de Johanne Liu sous le titre Quand le désir de servir se déploie. Johanne Liu, présidente de médecin sans frontières, nous parle du don d’espérance qui réside dans le service auprès des plus démunis.

    Enfin, tant  dans la recension du livre de François Cheng par Gaston Sauvé que dans le récit de pèlerinage que nous racontent trois pèlerines récemment revenues d’Assise, on nous parle d’une espérance qui a germé d’une relation forte avec François. Celui que François Cheng appel Le Grand Vivant, s’est manifesté tout particulièrement  à lui aux Carceri, justement là où « il est allé à la rencontre des blessés de la vie, des déclassés, des déshérités » […]

    Le récit de trois femmes engagées qui ont fait le pèlerinage d'Assise d'une durée de 20 jours, nous apporte une telle proximité de l'impact de François et de sa manière de suivre Jésus. Chacune vit cette rencontre bien différemment, selon les lignes de force de sa personnalité.

    Dès la naissance, l’être humain cherche à entrer en relation [Lytta Basset]. L’histoire biblique nous fait découvrir un Dieu qui cherche à entrer en relation avec son peuple. L’espérance d’Israël est marquée au fer rouge par cette relation. C’est dans l’Arche d’alliance que se tient Dieu. À cette alliance, imperturbablement, les prophètes vont inviter leur compatriote à y revenir. Cette alliance est une relation qui ouvre sur l’espérance.

    source  http://www.nrfweb.ca/

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  • Que se lève l’étoile de l’espoir!

    mages

    La naissance de Jésus eut lieu à Bethléem, en Judée, sous le règne d’Hérode. Un jour, des astrologues vinrent d’Orient jusqu’à Jérusalem. Ils demandèrent : Où est le nouveau-né, roi des Juifs? À l’est, nous avons aperçu son étoile et nous venons nous prosterner devant lui. Ces mots troublèrent le roi Hérode, et tout Jérusalem avec lui. Le roi réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour les interroger. Où le christ doit-il naitre? demandait-il. Et on lui répondit : À Bethléem, en Judée, comme le prophète l’a écrit : « Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre des chefs-lieux de Juda, car tu donneras à mon peuple Israël son berger, celui qui le gouvernera. »

    Hérode fit venir en secret les astrologues pour se faire préciser le moment où l’étoile leur était apparue. Puis il les envoya à Bethléem : Partez, leur dit-il, tâchez de connaitre l’endroit où se trouve l’enfant. Quand vous serez fixés, revenez me voir. Je veux moi aussi me prosterner devant lui.

    Après avoir entendu les paroles du roi, les astrologues se mirent en route. L’étoile aperçue en Orient allait devant. Ils la suivaient. Elle s’immobilisa : tout en bas se trouvait le petit enfant. La vue de l’étoile les transporte de joie. Ils entrent dans la maison, voient l’enfant avec Marie, sa mère. Ils se prosternent, lui rendent hommage. Ils ouvrent les trésors apportés et lui en font cadeau. Or, encens et myrrhe : c’est pour lui. Mais un songe les mit en garde. Ils ne devaient pas revoir Hérode. Ils rentrèrent donc chez eux par un autre chemin. 

    Matthieu 2, 1-12

    J’ai déjà demandé à des mamans qui passaient la nuit de Noël dans un refuge pour femmes battues avec leur marmaille, quelle était la petite étoile qui leur permettait de continuer d’avancer dans leurs ténèbres. Y a-t-il une lumière au bout de ces longs tunnels du chômage, de la pauvreté endémique, de l’exclusion sociale, de la discrimination, de la violence?

    La Bible nous dit qu’ « au commencement tout était tohu et bohu et que les ténèbres couvraient les abimes » (Genèse 1,1). Les promesses néolibérales de l’économie mondialisée ont provoqué crises sociales, pauvreté et inégalité. Le commerce des armes est en croissance exponentielle et les guerres détruisent la vie et chassent de leurs pays des millions de personnes. Le Moyen-Orient est à feu et à sang, les populations sont assassinées massivement ou fuient dans la panique. La peur de l’autre envahit les pays riches qui se claquemurent dans leurs frontières et le racisme pourrit nos sociétés. C’est le chaos dans notre monde, le tohu-bohu.

    Ce récit de l’évangile de Matthieu évoque la naissance de Jésus sous le règne d’Hérode le Grand, un homme cupide et arrogant, marionnette de l’empire de Rome, qui massacra les enfants de Bethléem dans le but d’éliminer un possible prétendant à son trône. Le massacre des enfants se poursuit toujours par des Hérode sans scrupule : la faim tue 3,1 millions d’enfants de moins de cinq ans chaque année. Au Canada, pays riche, un enfant sur six vit dans la pauvreté et que dire des enfants syriens qui voient l’enfer.

    Le miracle de Noël

    Heureusement des gens voient se lever l’étoile de l’espoir. Les Autochtones d’Amérique du Nord, longtemps tenus invisibles, ont décidé de mettre un terme à la passivité et se sont mis en marche, guidés par l’étoile de la dignité. Le sang des amérindiennes assassinées crie vers le ciel et les Premières Nations se portent à la défense de la Mère Terre et des rivières qui l’irriguent. Les Sioux du Dakota barrent résolument la route aux oléoducs pollueurs et campent dans le froid, bergers de la liberté, appuyés vaillamment par des vétérans rebutés de toutes ces violences.

    Voilà le miracle de Noël que nous raconte l’évangile de Matthieu, celui de ces sages qui scrutent le ciel à la recherche de la lumière. L’étoile mystérieuse les guide, après un long cheminement d’errances et de doutes, vers la maison d’un enfant pauvre. « L’étoile s’immobilisa : tout en bas se trouvait le petit enfant. La vue de l’étoile les transporte de joie. Ils entrent dans la maison, voient l’enfant, avec Marie, sa mère. Ils se prosternent, lui rendent hommage. Ils ouvrent les trésors apportés et lui en font cadeau. »

    Le défi est de nous mettre en route vers un monde où la justice brille de tout son éclat. Noël, c’est voir les puissants trouver la sagesse, s’approcher de la maison du pauvre, y entrer et se prosterner devant l’enfant pauvre et lui ouvrir leurs trésors. C’est le vieux sage Mandela qui disait : « Vaincre la pauvreté n’est pas un geste de charité; c’est un acte de justice, un acte de protection d’un droit humain fondamental, le droit à la dignité et à une vie décente. » Que la justice brille dans nos ténèbres et que s’exprime notre solidarité.

    Une lumière dans le ciel,
    Inatteignable;
    une étoile, une utopie,
    des êtres au cœur pur
    marchent à l’étoile
    sans savoir où ça mène…
    La lumière
    au-dessus de la maison
    d’un enfant pauvre;
    l’inespéré,
    l’impossible se produit.
    Les sages pénètrent,
    se tiennent aux pieds du petit,
    ouvrent leurs trésors
    puis repartent légers,
    libérés de leurs fardeaux
    par un enfant pauvre.
    C’est Noël,
    un autre monde est possible.

    Claude Lacaille

    Source: Toute reproduction de ce commentaire, à des fins autres que personnelles, est interdite sans l'autorisation du Centre biblique de Montréal.

    source www.interbible.org

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  • Le pape exhorte au « courage » de dire la vérité

    Mais accueillir les personnes « avec le peu qu’elles peuvent donner »

    Messe à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Messe À Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Le pape a souhaité aux pasteurs le « courage apostolique de dire toujours les choses avec vérité », lors de la messe à la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican, le 15 décembre 2016. Mais ce courage demande aussi d’accueillir les personnes « avec le peu qu’elles peuvent donner ».

    Dans son homélie rapportée par Radio Vatican, le pape a commenté l’Evangile du jour (Lc 7, 24-30) où Jésus parle de Jean le Baptiste comme « bien plus qu’un prophète ». C’était, a expliqué le pape, « un homme fidèle à ce que le Seigneur lui avait demandé » : « Un grand parce que fidèle ».

    « Il prêchait de manière forte, il disait des choses dures aux pharisiens, aux docteurs de la loi, aux prêtres, il ne leur disait pas : ‘très chers, conduisez-vous bien’. Non. Il leur disait simplement : ‘Engeance de vipère’ (…). Il ne faisait pas de nuances ». Il dénonçait aussi au roi Hérode son adultère. Ainsi Jean le Baptiste « risquait sa vie mais il était fidèle ». Par fidélité « à sa vocation et à la vérité », il « insultait ».

    Le pape a fait observer que si aujourd’hui « un curé disait dans l’homélie dominicale : ‘parmi vous certains sont des engeances de vipère et il y a beaucoup d’adultères’, sûrement l’évêque recevrait des lettres de perplexité : ‘Renvoyez ce curé qui nous insulte’ ».

    Mais Jean le Baptiste ne faisait pas qu’insulter : il « comprenait la situation des gens et aidait à avancer vers le Seigneur ». Il appelait à la conversion en faisant « un premier pas ». Ainsi il recommandait aux publicains de ne pas demander plus du juste impôt et aux soldats de ne pas tomber dans la corruption. « Avec ce tout petit pas en avant, (…) il savait que le Seigneur faisait le reste ».

    La grâce du doute

    Jean le Baptiste avait « aussi des moments d’obscurité » il « avait ses doutes », a constaté le pape, car Jésus n’était pas un Sauveur « comme il se l’était imaginé ». Les grands « sont sûrs de leur vocation mais chaque fois que le Seigneur leur montre une nouvelle route (…) il doutent. (…) Le diable fait ce travail et certains amis l’aident ».

    Pour le pape François, l’exemple de Jean le Baptiste est « un beau programme de vie chrétienne » : c’est « un grand », qui « prêchait la conversion, qui n’y allait pas à demi-mot pour condamner les orgueilleux », mais qui « à la fin de sa vie se permet de douter ».

    « Demandons à Jean la grâce du courage apostolique de dire toujours les choses avec vérité, de l’amour pastoral, de recevoir les personnes avec le peu qu’elles peuvent donner, le premier pas, a conclu le pape. Et aussi la grâce de douter. Si souvent, peut-être à la fin de la vie, on peut se demander : ‘Mais ce à quoi j’ai cru, est-ce vrai ou ce sont des fantasmes ?’, la tentation contre la foi, contre le Seigneur. Que le grand Jean (…) nous aide sur ce chemin sur les traces du Seigneur ».

    source ZENIT.org

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  • « Une vie sans rêves n’est pas digne de Dieu »

    Texte du discours préparé pour la communauté de l’Hôpital Bambino Gesù

    Le pape rencontre les enfants malades de l'hôpital Bambino Gesù, capture CTV

    Le Pape Rencontre Les Enfants Malades De L'hôpital Bambino Gesù, Capture CTV

    « Une vie sans rêves n’est pas digne de Dieu ; une vie fatiguée et résignée, où l’on se satisfait, l’on vivote sans enthousiasme, à la journée, n’est pas chrétienne ». C’est l’encouragement du pape François à la communauté de l’Hôpital pédiatrique Bambino Gesù du Vatican, qu’il a rencontrée le 15 décembre 2016, dans la Salle Paul VI du Vatican.

    Après les salutations de la présidente de l’hôpital, Mariella Enoc, et les témoignages de représentants du Bambino Gesù, le pape a mis de côté son texte préparé à l’avance pour improviser un discours. Nous publions ci-dessous notre traduction du texte préparé et publié par le Saint-Siège après la rencontre qui a vu la présence de 7000 personnes : personnel, volontaires, associations, familles, patients dont 150 enfants d’une vingtaine de pays.

    Dans ce texte, le pape exprime sa tristesse face à la souffrance des enfants : « Je n’ai pas de réponse, je crois que c’est bien que cette question reste ouverte ». Il souligne que Jésus « n’a pas expliqué pourquoi on souffre mais, en supportant la souffrance avec amour, il nous a montré pour qui on l’offre ».

    Aujourd’hui, constate-t-il par ailleurs, « il y a un grand besoin de temps et d’espaces plus humains » : « On court beaucoup et on trouve moins d’espace : pas seulement des parkings pour les voitures, mais aussi des lieux pour se rencontrer ; pas seulement du temps libre mais du temps pour s’arrêter et se retrouver ».

    Aux jeunes chrétiens qui accèdent au monde du travail, le pape conseille « deux ingrédients » : « garder vivants ses rêves » et « suivre l’intuition de servir, donner, aimer » plus que de « faire quelque chose pour mes intérêts, pour le succès, pour être reconnu ».

    AK

    Discours du pape François

    Chers amis, bonjour !

    Je suis content de vous rencontrer ; je vous remercie d’être venus et pour vos témoignages. Je remercie la présidente, la doctoresse Mariella Enoc, pour ses aimables paroles.

    Valentine, ta question sur les enfants qui souffrent est grande et difficile ; je n’ai pas de réponse, je crois que c’est bien que cette question reste ouverte. Jésus non plus n’a pas donné de réponse en paroles. Devant certains cas, qui se produisaient alors, d’innocents qui avaient souffert dans des circonstances tragiques, Jésus n’a pas fait de prédication, de discours théorique. On peut certainement en faire, mais lui ne l’a pas fait. Vivant au milieu de nous, il ne nous a pas expliqué pourquoi on souffre. Jésus, en revanche, nous a montré la voie pour donner du sens à cette expérience humaine : il n’a pas expliqué pourquoi on souffre mais, en supportant la souffrance avec amour, il nous a montré pour qui on l’offre. Pas pourquoi, mais pour qui. Il a offert sa vie pour nous et par ce don, qui lui a tellement coûté, il nous a sauvés. Et qui suit Jésus fait la même chose : plutôt que de chercher des « parce que », il vit tous les jours « pour ».

    Valentine a été exigeante et a aussi demandé un « médicament » pour ceux qui sont au contact de la souffrance. C’est une belle demande ; je dirais seulement une petite chose, que l’on peut apprendre des enfants : redécouvrir chaque jour la valeur de la gratitude, savoir dire merci. Nous l’enseignons aux enfants et ensuite nous ne le faisons pas, nous les adultes. Mais dire merci, simplement parce que nous sommes devant une personne, est un médicament contre le refroidissement de l’espérance qui est une mauvais maladie contagieuse. Dire merci alimente l’espérance, cette espérance dans laquelle, comme le dit saint Paul, nous avons été sauvés (cf. Rm 8,24). L’espérance est le « carburant » de la vie chrétienne, qui nous fait aller de l’avant tous les jours. Alors c’est beau de vivre en personnes reconnaissantes, en enfants de Dieu simples et joyeux, petits et joyeux.

    Toi, Dino, tu nous as parlé justement de la beauté des petites choses. Cela peut sembler une logique perdante, surtout aujourd’hui, avec la mentalité de l’apparence qui exige des résultats immédiats, le succès, la visibilité. Au contraire, pensez à Jésus : la majeure partie de sa vie sur cette terre, il l’a passée caché ; il a grandi dans sa famille sans hâte, apprenant chaque jour, travaillant et partageant les joies et les douleurs des siens. Noël nous dit que Dieu ne s’est pas fait fort et puissant, mais fragile et faible comme un enfant.

    Dino, tout en nous parlant de comment vivre en restant petit, demandait cependant des espaces plus grands. C’est une demande juste. Nous vivons à une époque où les espaces et les temps rétrécissent toujours plus. On court beaucoup et on trouve moins d’espace : pas seulement des parkings pour les voitures, mais aussi des lieux pour se rencontrer ; pas seulement du temps libre mais du temps pour s’arrêter et se retrouver. Il y a un grand besoin de temps et d’espaces plus humains. D’après ce que je sais, au cours de son histoire, l’Hôpital Bambino Gesù s’est développé pour justement répondre à beaucoup d’exigences qui se présentaient petit à petit ; on a ouvert d’autres sièges et les services se sont délocalisés pour offrir précisément de nouveaux espaces aux patients, pour les familles, pour les chercheurs. Il faut se souvenir de cette histoire, c’est la meilleure prémisse pour l’avenir ! Malgré les espaces étroits, les horizons se sont élargis : le « Bambin Gesù » n’a pas regardé ses étroitesses, mais a créé de nouveaux espaces et beaucoup de projets, y  compris au loin, sur d’autres continents. Cela nous dit que la qualité des soins ne dépend pas seulement des aspects logistiques, mais des espaces du cœur. C’est essentiel d’élargir les espaces du cœur : et puis la Providence ne manquera pas de penser aussi aux espaces concrets.

    Toi, Luca, en revanche, tu demandais quelle devait être la marque de fabrique du « Bambin Gesù » au-delà de ses capacités professionnelles, certainement indispensables. À un jeune chrétien qui, comme Luca après ses études, se présente au monde du travail – qui doit être ouvert aux jeunes, pas seulement au marché – je conseillerai deux ingrédients. Le premier est de garder vivants ses rêves. Les rêves ne doivent jamais être anesthésiés, ici l’anesthésie est interdite. Dieu lui-même, nous l’entendrons dans l’Évangile de dimanche, communique parfois à travers des rêves ; mais il invite surtout à réaliser de grands rêves, même si c’est difficile. Il nous pousse à ne pas nous arrêter de faire le bien, à ne jamais éteindre notre désir de vivre de grands projets. J’aime penser que Dieu lui-même a des rêves, y compris en ce moment, pour chacun de nous. Une vie sans rêves n’est pas digne de Dieu, une vie fatiguée et résignée, où l’on se satisfait, l’on vivote sans enthousiasme, à la journée, n’est pas chrétienne.

    J’ajouterais un second ingrédient, après les rêves : le don. Toi, Serena, tu nous as témoigné de la force de celui qui donne. Au fond, on peut vivre en suivant deux objectifs différents : en mettant au premier plan l’avoir ou le don. On peut travailler en pensant surtout au gain, ou bien chercher de donner le meilleur de soi au bénéfice de tous. Alors le travail, malgré toutes les difficultés, devient une contribution au bien commun, parfois carrément une mission. Et nous sommes toujours devant cette bifurcation : d’un côté, faire quelque chose pour mes intérêts, pour le succès, pour être reconnu ; de l’autre, suivre l’intuition de servir, donner, aimer. Souvent les deux aspects se mêlent, vont ensemble, mais il est important de reconnaître lequel vient en premier. Tous les matins on peut dire : maintenant, je dois aller là, faire ce travail, rencontrer des personnes, affronter des problèmes ; mais je veux vivre cette journée comme le voudrait le Seigneur : non comme un poids – qui ensuite pèse surtout sur les autres qui doivent me supporter – mais comme un don. C’est à mon tour de faire un peu de bien, d’apporter Jésus, de témoigner non par des mots mais par les œuvres. Chaque jour, on peut sortir de chez soi le cœur un peu plus renfermé sur lui-même ou bien le cœur ouvert, prêt à rencontrer, à donner. Cela donne plus de joie de vivre le cœur ouvert que le cœur fermé ! Vous êtes d’accord ? Alors je vous souhaite un Noël comme cela, à vivre le cœur ouvert, en gardant ce bel esprit de famille et je vous remercie beaucoup.

    © Traduction de Zenit, Constance Roques

     source ZENIT.org
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