• Vie consacrée: la confiance dans le Christ, maître de l’histoire

    Peu nombreux? Comme le levain ou le sel dans la pâte…

    Rencontre dans la cathédrale de Milan, 25 mars 2017, capture CTV

    Rencontre Dans La Cathédrale De Milan, 25 Mars 2017, Capture CTV

    Le pape François invite les personnes consacrées à un acte de confiance dans le fait que le Christ « conduit l’histoire ». Le pape leur recommande de ne pas chercher le nombre, mais d’être levain et sel dans la pâte. Et surtout de combattre la « résignation ».

    Après avoir rendu visite à des familles d’un quartier populaire de Milan, le pape François est arrivé à la cathédrale, le « Duomo »,  accompagné de l’archevêque, le cardinal Angelo Scola, samedi, 25 mars 2017. Il est tout d’abord allé se recueillir auprès du Saint-Sacrement et sur le tombeau de saint Charles Borromée (1538-1584). Il a ensuite salué des représentants d’autres confessions présents à la rencontre.

    Puis le pape a répondu aux questions d’un prêtre, le père Gabriele Gioia, d’un diacre permanent, Roberto, et d’une religieuse, Mère Maria Paola Paganoni, osc (Ursuline).

    « Cela nous fera du bien, a dit notamment le pape aux consacrés, de poser un acte de confiance : c’est Lui qui conduit l’histoire ! C’est vrai. Nous, faisons tout pour grandir, être forts… Mais pas la résignation. Lancer des processus. Aujourd’hui, la réalité nous interpelle – je le répète – la réalité nous invite à être de nouveau un peu de levain, un peu de sel. Vous pouvez penser à un repas avec beaucoup de sel ? Ou une pâte totalement fermentée ? Personne ne la mangerait. Aujourd’hui, la réalité (…) nous appelle à lancer des processus plus qu’à occuper des espaces, à lutter pour l’unité (…), à écouter la réalité, à nous ouvrir « à la masse », au saint peuple de Dieu fidèle, au tout ecclésial. Nous ouvrir au tout ecclésial. »

    Le pape invite à « vivre » et non pas à « survivre » comme « une minorité bénie », « invitée à « lever » de nouveau, à lever en harmonie avec ce que l’Esprit Saint a inspiré au cœur de vos fondateurs et dans vos cœurs à vous. Voilà ce qu’il faut aujourd’hui ».

    Le pape a ensuite prié l’angélus avec la foule rassemblée sur le parvis de la cathédrale, puis il s’est rendu à la prison de San Vitore, pour le déjeuner avec des détenus, et un temps de repos. Il a ensuite présidé la messe de l’Annonciation et il rencontré les jeunes.

    Voici notre traduction intégrale de la réponse du pape François à la sœur ursuline: en partie préparée et en partie d’abondance du cœur.

    AB

    Message du pape François aux consacrés

    Merci. Cela me plaît. J’aime le mot « minorité ». C’est vrai que c’est le charisme des franciscains, mais nous tous aussi nous devons être « mineurs » : c’est une attitude spirituelle qui est comme le sceau chrétien. J’aime que vous ayez employé ce mot. Et c’est à partir de cette dernière parole que je vais commencer : « petitesse », « minorité ».

    Normalement, – mais je ne dis pas que ce soit le cas – c’est une parole qui s’accompagne d’un sentiment : « On paraît nombreuses, mais beaucoup sont âgées, nous sommes peu… » Et le sentiment qui est là-dessous, quel est-il ? La résignation. Un sentiment mauvais. Sans nous en rendre compte, à chaque fois que nous pensons ou que nous constatons que nous sommes peu nombreux, ou dans beaucoup de cas âgés, et que nous faisons l’expérience du poids, la fragilité plus que la splendeur, notre esprit commence à être abîmé par la résignation. Et la résignation conduit ensuite à l’acédie… Je vous recommande, si vous avez le temps, de lire ce que les Pères du désert disent de l’acédie : c’est une chose tellement d’actualité aujourd’hui. Je crois que c’est là que naît la première action à laquelle nous devons faire attention : peu, oui, en minorité, oui, résignés, non ! Ce sont des fils très subtils que l’on ne reconnaît que devant le Seigneur en examinant notre intériorité. Lorsqu’il a parlé, le cardinal a dit deux paroles qui ‘nt beaucoup frappé. En parlant de la miséricorde, il a dit que la miséricorde « restaure et donne la paix ». Un bon remède contre la résignation c’est cette miséricorde qui restaure te donne la paix. Quand nous tombons dans la résignation, nous nous éloignons de la miséricorde : allons immédiatement chez quelqu’un – quelqu’une – auprès du Seigneur, demander miséricorde, pour qu’elle nous restaure et nous donne la paix.

    Quand nous sommes pris par la résignation, nous vivons avec l’imaginaire d’un passé glorieux, qui, loin de réveiller le charisme initial, nous enveloppe toujours davantage dans une spirale de pesanteur existentielle. Tous se fait plus lourd et plus difficile à soulever. Et, là, ce n’est pas une chose que j’ai écrite, mais je vais la dire, parce que ce n’est pas très beau à dire, mais, excusez-moi, cela arrive, et je vais le dire. Les structures commencent à être lourdes, vides, nous ne savons pas comment faire et nous pensons à vendre les structures pour avoir de l’argent, de l’argent pour la vieillesse… L’argent que nous avons en banque commence à peser… Et la pauvreté, où va-t-elle ? Mais le Seigneur est bon, et quand une congrégation religieuse ne va pas sur la route de la pauvreté, habituellement, il lui envoie un mauvais économe ou une mauvaise économe qui fait tout s’écrouler ! Et cela c’est une grâce ! (Le pape rit et l’assemblée applaudit)

    Je disais que tout se fait plus pesant et difficile à soulever. Et la tentation, c’est toujours de chercher des sécurités humaines. J’ai parlé de l’argent, qui est l’une des sécurités plus humaines que nous avons tout près. C’est pourquoi cela nous fait du bien à tous de revisiter les origines, de faire un pèlerinage aux origines, une mémoire qui nous sauve de toute imagination glorieuse, mais irréelle, du passé.

    « Le regard de foi est capable de reconnaître la lumière que l’Esprit Saint répand toujours dans l’obscurité, sans oublier que « là où le péché s’est multiplié, la grâce a surabondé » (Rm 5, 20). Notre foi est appelée à voir que l’eau peut être transformée en vin, et à découvrir le grain qui grandit au milieu de l’ivraie. » (Exhort. ap. Evangelii gaudium, 84).

    Nos pères et nos mères fondateurs n’ont jamais pensé à être une multitude ou une grande majorité. Nos fondateurs se sentaient mus par l’Esprit Saint à un moment concret de l’histoire pour être une présence joyeuse de l’Evangile pour leurs frères ; à renouveler et édifier l’Eglise comme levain dans la masse, comme sel et lumière du monde. Je pense, il me vient une phrase claire d’un fondateur, mais beaucoup ont dit la même chose : « Ayez peut de la multitude ». Qu’il n’en vienne pas tant, par peur de ne pas bien les former, la peur de ne pas donner le charisme… L’un l’appelait la « turba multa » (foule nombreuse, ndlr). Non. Eux ils pensaient simplement à apporter l’Evangile, le charisme.

    Je crois que l’un des motifs qui nous freinent et qui nous enlèvent la joie se trouve dans cet aspect. Nos congrégations ne sont pas nées pour être la masse, mais un peu de sel et un peu de levain, qui aurait donné sa propre contribution pour que la masse grandisse ; pour que le Peuple de Dieu ait cet « assaisonnement » qui manquait. Pendant de nombreuses années nous avons cru et nous avons grandi avec l’idée que les familles religieuses devaient occuper des espaces plus que lancer des processus. Etant donné que nous étions nombreux, que le conflit pouvait m’emporter sur l’unité, que les idées (ou notre impossibilité de changer) étaient plus importants que la réalité, ou que la partie (notre petite partie ou vision du monde) était supérieur à l’ensemble ecclésial (cf. ibid., 222-237).  C’est une tentation. Mais moi je n’ai jamais vu un pizzaiolo qui, pour faire une pizza, prend une livre de levain et 100 grammes de farine, non. C’est le contraire. Peu de levain, pour faire lever la farine.

    Aujourd’hui, la réalité nous interpelle, aujourd’hui la réalité nous invite à être de nouveau un peu de levain, un peu de sel. Hier soir, dans L’Osservatore Romano, qui sort le soir mais avec la date d’aujourd’hui, il y a le départ des deux dernières Petites sœurs de Jésus d’Afghanistan, au milieu des musulmans, parce qu’il n’ay avait plus de sœurs et désormais âgées, elles devaient revenir. Elles parlaient l’afghan. Tout le monde les aimait : les musulmans, les catholiques, les chrétiens… Pourquoi ? Parce que témoins. Pourquoi ? Parce que consacrées à Dieu Père de tous. Et j’ai pensé, j’ai dit au Seigneur, en lisant cela – cherchez cela, aujourd’hui, sur L ’Osservatore Romano, cela nous fera penser à ce sur quoi vous avez posé votre question – : « Mais Jésus, pourquoi laisse-tu ces gens comme cela ? » Et il m’est venu à l’esprit le peuple coréen, qui a eu au début trois quatre missionnaires chinois – au début – et ensuite pendant deux siècles le message n’a été porté que par des laïcs. Les voies du Seigneur sont comme il veut qu’elles soient.

    Mais cela nous fera du bien de poser un acte de confiance : c’est Lui qui conduit l’histoire ! C’est vrai. Nous, faisons tout pour grandir, être forts… Mais pas la résignation. Lancer des processus. Aujourd’hui, la réalité nous interpelle – je le répète – la réalité nous invite à être de nouveau un peu de levain, un peu de sel. Vous pouvez penser à un repas avec beaucoup de sel ? Ou une pâte totalement fermentée ? Personne ne la mangerait. Aujourd’hui, la réalité – en vertu de nombreux facteurs que nous ne pouvons pas maintenant nous arrêter à analyser – nous appelle à lancer des processus plus qu’à occuper des espaces, à lutter pour l’unité plus que de nous attacher à des conflits passés, à écouter la réalité, à nous ouvrir « à la masse », au saint peuple de Dieu fidèle, au tout ecclésial. Nous ouvrir au tout ecclésial.

    Une minorité bénie, qui est invitée à « lever » de nouveau, à lever en harmonie avec ce que l’Esprit Saint a inspiré au cœur de vos fondateurs et dans vos cœurs à vous. Voilà ce qu’il faut aujourd’hui.

    Passons à une dernière chose. Je n’oserais pas vous dire vers quelles périphéries existentielles doit se diriger la mission, parce que normalement l’Esprit a inspiré les charismes pour les périphéries, pour aller dans les lieux, dans les angles habituellement abandonnés. Je ne crois pas que le pape puisse vous dire : vous êtes peu nombreuses, peu nombreux, occupez-vous de celle-ci ou de celle-là. Ce que le pape peut vous dire c’est ceci : vous êtes peu nombreuses, vous êtes peu nombreux, vous êtes ce que vous êtes, allez aux périphéries, allez aux confins rencontrer le Seigneur, renouveler la mission des origines, à la Galilée de la première rencontre. Choisissez les périphéries, réveillez des processus, Et cela nous fera du bien à tous, cela nous fera grandir, cela nous fera multitude.

    Il me vient maintenant à l’esprit la confusion qu’aura vécu notre Père Abraham. On lui a fait regarder le ciel : « Compte les étoiles ! » Mais il ne pouvait pas. « Ainsi sera ta descendance ». Et puis : « Ton fils unique ». L’unique, l’autre était déjà parti, mais celui-ci avait la promesse : « Fais-le monter sur la montagne et offre-le moi en sacrifice ». De cette multitude d’étoiles, à sacrifier son propre fils : la logique de Dieu ne se comprend pas. On obéit seulement. Et voilà la route que vous devez prendre. Choisissez les périphéries, réveillez les processus, allumez l’espérance éteinte et affaiblie d’une société qui est devenue insensible à la douleur des autres. Dans notre fragilité, en tant que congrégations, nous pouvons nous rendre plus attentifs à tant de fragilités qui nous entourent t les transformer en espace de bénédiction. C’est le moment où le Seigneur vous dira : « Arrête, il y a un chevreau, là. Ne sacrifie pas ton fils unique ».

    Allez et apportez « l’onction » du Christ, allez ! Je ne suis pas en train de vous chasser ! Je vous dis seulement : aller apporter la mission du Christ, votre charisme.

    Et n’oublions pas que « quand on place Jésus au milieu de son peuple, le peuple trouve la joie. Oui, cela seul pourra nous rendre la joie et l’espérance, cela seul nous sauvera de vivre dans une attitude de survie : non, s’il vous plaît, cela c’est de la résignation. Non pas survivre, vivre ! Cela seul rendra notre vie féconde et maintiendra notre cœur vivant.  Mettre Jésus là où il doit être : au milieu de son peuple» (Homélie, Messe de la Présentation du Seigneur, XXIe Journée mondiale de la vie consacrée, 2 février 2017). Voilà votre tâche. Merci, mère. Merci.

    Et maintenant, prions ensemble. Je vais vous donner la bénédiction et je vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi, parce que j’ai besoin d’être soutenu par les prières du peuple de Dieu, des consacrés et des prêtres. Merci beaucoup.

    Prions.

    © Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

    source ZENIT.org

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  • Milan: le diacre permanent, «gardien du service dans l’Eglise»

    Une vocation familiale

    Milan: le diacre permanent, «gardien du service dans l’Eglise» - Zenit

    Rencontre Dans La Cathédrale De Milan, 25 Mars 2017, Capture CTV

    Les diacres permanents sont « le sacrement du service de Dieu et des frères », et ils rappellent au Peuple de Dieu cette dimension essentielle du baptême qu’est le service, le diacre est « le gardien du service dans l’Eglise ». Et c’est une vocation « familiale ».

    Le pape François a ainsi apporté des indications décisives sur le charisme et la mission des diacres permanents dans l’Eglise en répondant à la question d’un diacre permanent marié, Roberto, en la cathédrale de Milan, ce samedi 25 mars 2017, à l’occasion de la rencontre avec les prêtres, les diacres et les consacrés du plus grand diocèse d’Europe où le pape passe dix heures, à commencer par les familles d’un quartier populaire, les « Maisons Blanches », et en tant que « prêtre au service du peuple ».

    Le pape a démonté les idées reçues d’un diacre « demi-prêtre » ou « demi-laïc », pour revenir à l’identité propre du diacre, dès l’institution du diaconat dans l’Eglise primitive comme le rapportent les Actes des Apôtres. Il a au passage rappelé que les évêques justement confient des tâches aux diacres pour être libres pour la prière, leur première mission. Il a par ailleurs réfuté l’image d’un diacre qui serait un « intermédiaire » entre le peuple de Dieu et ses pasteurs.

    Surtout, le pape a donné cette définition originale du diacre comme « sacrement du service de Dieu et des frères ». La vocation du diacre est ainsi de rappeler que le service est au cœur de la vocation de tout baptisé, et comme antidote à une société du « cela m’est utile », cela me « sert ». « Il semble qu’aujourd’hui, a constaté le pape, tout doive « nous servir », comme si tout avait pour fin l’individu : la prière « me sert », la communauté « me sert », la charité « me sert ». » Pour le pape, l’identité et la mission du diacre est à l’opposé : « Vous, vous êtes le don que l’Esprit nous fait pour voir que le juste chemin va en sens contraire : dans la prière, je sers, dans la communauté, je sers, par la solidarité, je sers Dieu et mon prochain. »

    « Le diaconat est une vocation spécifique, une vocation familiale qui rappelle le service comme un des dons caractéristiques du Peuple de Dieu. Le diacre est, pour ainsi dire, le gardien du service dans l’Eglise. Le service de la Parole, le service de l’autel, le service des pauvres », a insisté le pape qui a mis en garde notamment contre le « cléricalisme ».

    Le pape a aussi souligné le lien entre service de l’autel et service caritatif, l’un conduisant « toujours » à l’autre.

    Voici notre traduction, rapide, de travail, de l’allocution du pape François, avec les ajouts faits d’abondance du cœur, notamment, ce qui a fait sourire l’assemblée, la mention des « belles-mères » à propos des « tensions » qui se vivent en famille.

    Après avoir rendu visite à des familles d’un quartier populaire de la ville, le pape est arrivé à la cathédrale de Milan accompagné de l’archevêque, le cardinal Angelo Scola. Il est tout d’abord allé se recueillir auprès du Saint-Sacrement et sur le tombeau de saint Charles Borromée (1538-1584). Il a ensuite salué des représentants d’autres confessions présents à la rencontre.

    Le pape a répondu aux questions d’un prêtre, d’un diacre et d’une religieuse, au nom de tous les consacrés du diocèse. Il a ensuite prié l’angélus avec la foule rassemblée sur le parvis de la cathédrale, puis il s’est rendu à la prison de San Vitore, pour le déjeuner avec des détenus, et un temps de repos. Il devait ensuite présider la messe de l’Annonciation et rencontrer les jeunes.

    AB

    Allocution du pape François         

    Merci. Vous, les diacres, vous avez beaucoup à donner. Pensons à la valeur du discernement. A l’intérieur du presbytérium, vous pouvez être une voix autorisée pour montrer la tension qu’il y a entre le devoir et le vouloir, les tensions qui se vivent à l’intérieur de la vie familiale – vous avez une belle-mère, pour prendre n exemple! -Et aussi les bénédictions qui se vivent dans la vie familiale.

    Mais nous devons être attentifs à ne pas voir dans les diacres des demi-prêtres ou des demi-laïcs. C’est un danger. A la fin, ils ne sont ni ici ni là. Non, on ne doit pas faire cela, c’ets un danger. Les regarder comme cela nous fait du mal et leur fait du mal. Cette façon de les considérer retire sa force au charisme propre du diaconat. Et ce charisme est dans la vie de l’Eglise. Et l’image du diacre comme une espèce d’intermédiaire entre les fidèles et les pasteurs ne va pas bien non plus. Ni à mi-chemin entre les prêtres et les laïcs, ni à mi-chemin entre les pasteurs et les fidèles. Et il y a deux tentations. Il y a le danger du cléricalisme. Je vois parfois quelqu’un qui assiste à la liturgie: il semble quasi vouloir prendre la place du prêtre. Le cléricalisme, gardez-vous du cléricalisme. Et l’autre tentation, c’est le « fonctionnarisme »: c’est une aide qu’à le prêtre pour ceci ou cela..; c’est un garçon qui accomplit certaines tâches et pas pour d’autres choses… Non. Vous avez un charisme clair dans l’Eglise vous devez le construire.

    Le diaconat est une vocation spécifique, une vocation familiale qui rappelle leservice. J’aime tellement lorsque (dans les Actes des Apôtres) les premiers chrétiens sont allés trouver les apôtres pour se lamenter parce que leurs veuves et leurs orphelins n’étaient pas bien assistés et ils ont fait cette réunion, ce « synode » entre les apôtres et les disciples, et ils ont « inventé » les diacres pour servir. Et c’est très intéressant pour nous aussi, les évêques, parce que c’étaient tous des évêques ceux qui ont « fait » les diacres. Et qu’est-ce que cela nous dit? Que les diacres sont des serviteurs. Puis ils ont compris que dans ce cas, c’était d’assister les veuves et les orphelins, mais servir. Et à nous, les évêques: la prière et l’annonce de la Parole. Et cela nous fait voir quel est le charisme le plus important d’un évêque: prier. Quel est le devoir d’un évêque, sa première tâche? La prière. Second devoir: annoncer la Parole. Mais on voit bien la différence. Et à vous (diacres): le service. Cette parole est la clef pour comprendre votre charisme.

    Le service est comme un des dons caractéristiques du Peuple de Dieu. Le diacre est, pour ainsi dire, le gardien du service dans l’Eglise. Chaque mot doit bien être pesé. Vous êtes les gardiens du service dans l’Eglise: le service de la Parole, le service de l’autel, le service des pauvres.

    Et votre mission, la mission du diacre, et sa contribution consistent en cela : nous rappeler à tous que la foi, dans ses différentes expressions – la liturgie communautaire, la prière personnelle, les différentes formes de la charité –  et dans ses différents états de vie – laïc, clérical, familial – possède une dimension essentielle de service. Le service de Dieu et des frères. Et combien de chemin il y a à faire dans ce sens! Vous êtes les gardiens du service dans l’Eglise.

    La valeur des charismes dans l’Eglise consiste en ceci qu’ils sont un rappel et un don pour aider tout le peuple de Dieu à ne pas perdre la perspective et les richesses de l’agir de Dieu.

    Vous n’êtes pas des demi-prêtres ni des demi-laïcs – ce serait « fonctionnariser » le diaconat -, vous êtes le sacrement du service de Dieu et des frères. Et de cette parole « service » découle tout le développement de votre travail, de votre vocation, de votre être dans l’Eglise. Une vocation qui, comme toutes les vocations, n’est pas seulement individuelle mais vécue à l’intérieur de la famille et avec la famille ; à l’intérieur du Peuple de Dieu et avec le Peuple de Dieu.

    Pour résumer :

    -il n’y a pas de service à l’autel, il n’y a pas de liturgie qui ne s’ouvre au service des pauvres et il n’y a pas de service des pauvres qui ne conduise à la liturgie ;

    -il n’y a pas de vocation ecclésiale qui ne soit familiale.

    Cela nous aide à réévaluer le diaconat comme vocation ecclésiale.

    Enfin, il semble qu’aujourd’hui tout doive « nous servir », comme si tout avait pour fin l’individu : la prière « me sert », la communauté « me sert », la charité « me sert ». Vous, vous êtes le don que l’Esprit nous fait pour voir que le juste chemin va en sens contraire : dans la prière, je sers, dans la communauté, je sers, par la solidarité, je sers Dieu et mon prochain.

    Et que Dieu vous donen la grâce de grandir dans ce charisme de garder le service dans l’Eglise. Merci de ce que vous faites.

    Traduction de ZENIT

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  • ACTUALITÉS

    Le Pape à la recherche de « vrais semeurs d’espérance »


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  • Sainte-Marthe: les « catholiques athées », qui n’écoutent pas la voix de Dieu

    Le pape met en garde contre l’endurcissement du cœur

    Le pape devant la foule © L'Osservatore Romano

    Le Pape Devant La Foule © L'Osservatore Romano

    Le pape François a mis en garde contre l’endurcissement du cœur, durant la messe matinale du 23 mars 2017. Depuis la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, il a appelé à ne pas se « boucher les oreilles » à la voix de Dieu comme des « catholiques athées ».

    « Quand nous ne nous arrêtons pas pour écouter la voix du Seigneur, nous finissons par nous éloigner, nous nous éloignons de Lui, nous lui tournons le dos. Et si l’on n’écoute pas la voix du Seigneur, on écoute d’autres voix », a averti le pape dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien.

    « Nous devenons sourds : sourds à la Parole de Dieu », a-t-il ajouté : « Nous tous, si aujourd’hui nous nous arrêtons un peu et regardons notre cœur, nous verrons si souvent – si souvent ! – que nous avons fermé les oreilles et combien de fois sommes-nous devenus sourds ».

    Sourd à la Parole du Seigneur

    « Quand un peuple, une communauté, mais disons-le aussi, une communauté chrétienne, une paroisse, un diocèse, a poursuivi le pape, se bouche les oreilles et devient sourd à la Parole du Seigneur, il cherche d’autres voix, d’autres seigneurs et va terminer avec les idoles, les idoles que le monde, la mondanité, la société lui offrent. Il s’éloigne du Dieu vivant ».

    Le cœur qui n’écoute pas « devient plus dur, plus refermé sur lui mais dur et incapable de recevoir quelque chose ; pas seulement fermeture : dureté de cœur », a insisté le pape François : il vit « dans ce monde, dans cette atmosphère qui ne lui fait pas du bien. Il s’éloigne chaque jour davantage de Dieu ».

    « Et ces deux choses – ne pas écouter la Parole de Dieu et le cœur endurci, refermé sur lui – font perdre la fidélité. (…) Et nous devenons des catholiques infidèles, catholiques païens ou, plus mauvais encore, catholiques athées, parce que nous n’avons pas de référence d’amour au Dieu vivant ».

    La confusion sur le bien et le mal

    L’infidélité, a encore expliqué le pape, mène à « un mode de confusion, on ne sait pas où est Dieu, où il n’est pas, on confond Dieu avec le diable ». Comme dans l’Evangile (Lc 11, 14-23) où Jésus est accusé de connivence avec les démons : « C’est le blasphème. Le blasphème est le dernier mot de ce parcours qui commence avec le fait de ne pas écouter, qui endurcit le cœur » et conduit « à la confusion, te fait oublier la fidélité et, à la fin, tu blasphèmes ».

    En conclusion, le pape a invité à un examen de conscience : « Chacun de nous aujourd’hui peut se demander : ‘Est-ce que je m’arrête pour écouter la Parole de Dieu, je prends la Bible en main, et Il me parle ? Mon cœur s’est-il endurci ? Est-ce que je me sens éloigné du Seigneur ? Ai-je perdu la fidélité au Seigneur et je vis avec les idoles que m’offre la mondanité de chaque jour ? Ai-je perdu la joie de l’étonnement de la première rencontre avec Jésus ?’ ».

    « Aujourd’hui est une journée pour écouter, a-t-il souligné. (…) Demandons cette grâce : la grâce d’écouter pour que notre cœur ne s’endurcisse pas ».

    source ZENIT.org

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  •  Mars - Avril 2017

     Golgotha, le lieu du don de l’amour

    Impossible de passer à côté du Golgotha si on entend parler d’amour et d’amour chrétien. Mais il faut dire que dans l’histoire et aussi dans notre histoire personnelle, ce lieu fait l’objet de connotations très diverses : scène plus ou moins sanglante, crucifix traditionnel, croix sans le corps de Jésus, mise en scène théâtrale « Grand-Guignol » aux Philippines, représentations hyperréalistes au cinéma, etc.


    « Vous tous qui passez sur le chemin, voyez s’il est une douleur pareille à la mienne ».
    Cette hymne « o vos omnes » chantée la semaine sainte met l’accent sur la souffrance.
    Mais il faut rappeler que cette façon de trouver du sens à la croix a été une
    manière de faire face au désastre en particulier en Europe quand elle a perdu deux
    tiers de l’humanité par deux pestes et la guerre de cent ans.
     

    Sans minimiser le caractère horrible du supplice réservé par les romains aux esclaves
    et aux étrangers – les citoyens romains étaient décapités – les récits des évangiles se
    focalisent sur un autre aspect de la scène, le sens de la mort de Jésus en croix. Nous
    sommes au coeur du mystère chrétien. Comment faire comprendre que la mort de
    Jésus est une victoire, que son abandon est le signe de l’amour, que l’échec n’est
    pas la fin. Quand on parle d’incarnation, le risque est de penser que Jésus quitte le
    ciel, la Trinité, pour se rendre sur terre. En bonne spiritualité franciscaine, en mourant
    sur la croix, l’homme Jésus reste le Fils, engendré par le Père dans l’Esprit. Autrement
    dit sa mort signifie l’amour qui se donne entre les relations des trois personnes de la
    Trinité. Comment le comprendre alors que ce qui est donné à voir c’est un homme
    condamné, supplicié et mourant sur une croix ?


    Il s’agit d’un mystère. On ne peut y entrer que par une foi vivante. Pour dire « je
    t’aime » les italiens disent : « ti voglio bene », « je te veux du bien ». Pour les francophones,
    cela peut paraître curieux, mais cette expression exprime deux choses :
    l’amour est un vouloir et il est un bien. Rapporté à Dieu, cela veut dire que l’amour
    que Dieu nous donne est une décision, un vouloir totalement gratuit. C’est par un don
    que le Père engendre le Fils, ce don est l’Esprit. Ensuite, l’amour est un bien. Pour
    être vraiment un bien, un bien doit se diffuser, se donner à un autre et être reçu par
    un autre. Si Dieu est le Bien, bien total, souverain bien comme le dit saint François, il
    se diffuse entre les personnes de la Trinité, mais également dans la création et pour
    les créatures que nous sommes. Dans cette dynamique du bien, la croix est donc à
    l’évidence la marque du don offert par le Père en son Fils dans l’Esprit. La preuve de
    cela c’est que Jésus ne se sauve pas lui-même, alors que des spectateurs goguenards
    l’invitent à le faire. Si Jésus l’avait fait, il sortirait de la gratuité du mouvement du
    bien qui se diffuse pour le salut de toute l’humanité.

    Une présence dans le drame

    La mort de Jésus est un drame. Au coeur de ce drame, il y a le cri de Jésus : « Eloï,
    Eloï, lama sabaqthani ? » Cette expression araméenne, écho du Psaume 22, est presque
    toujours traduite par « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? », mais
    si on se tient au plus près du texte grec, celui des évangiles, l’évangéliste traduit par
    « Mon Dieu, mon Dieu, vers quoi m’as-tu abandonné ? » Nous voilà donc face au
    drame avec deux questions. La première : un « pourquoi » et c’est vrai que chaque fois
    qu’il y a un drame, par exemple un accident de car avec plusieurs morts, eh bien on
    cherche une explication, une cause voire un coupable. La seconde question : un « vers
    quoi » qui nous incite à trouver à tout prix du sens à ce qui est arrivé, par exemple en
    promettant le ciel aux victimes innocentes. Toute question est légitime, mais il y a un
    risque, celui de s’épuiser dans la recherche des causes ou de sens là où il n’y en a
    pas forcément. Que reste-t-il ? Quelle attitude prendre face à la souffrance, à la détresse
    des personnes touchées ? Il n’y a pas d’autre attitude à avoir que celle de l’entredeux
    représenté par le centurion et les femmes présentes à la croix. Une présence à l’autre
    dans l’impuissance de ce qui s’est passé et à ce qui est vécu par la ou les personnes
    touchées par le drame. Cette qualité de présence est signe de l’amour même du Fils qui
    donne sa vie pour la vie du monde.

    Au coeur de la foi chrétienne, se dresse donc l’instrument de supplice des forces de
    l’ordre romaines, une croix. C’est là que fut exécuté, il y a quelque 2000 ans, un certain
    Jésus, accusé par ses compatriotes de se faire passer pour le « roi des Juifs ».
    Fait divers, erreur judiciaire, échec d’un mouvement révolutionnaire, issue fatale d’un
    rêve d’illuminé, destin exemplaire d’un prophète ? Quelques années déjà après l’événement,
    des communautés réunies en son nom proclament ce Jésus vivant, ressuscité,
    et l’adorent : leur Seigneur et leur Dieu. Loin de camoufler l’événement honteux
    de l’exécution de leur maître, ils en font le thème central de leur message au monde :
    cette mort a un sens, elle inaugure le nouveau chemin que Dieu s’est frayé pour parvenir
    jusqu’aux hommes, chemin mystérieux de faiblesse et de mort. « Ce qui est folie
    dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ; ce qui est faible dans le
    monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort » (1 Co 1, 27). Le message chrétien
    propose un renversement des valeurs, une autre façon de définir l’amour.

    L’amour dont il est question à la mort de Jésus a essentiellement deux aspects : l’ouverture
    et le don. L’ouverture est symbolisée par le voile du Temple qui se déchire,
    l’accès à Dieu est ouvert à tous, mais surtout elle est représentée par le Centurion,
    l’étranger, le païen occupant qui confesse « Vraiment celui-ci est Fils de Dieu ! »
    L’amour chrétien est un amour universel qui va jusqu’à aimer l’ennemi. Le don est
    signifié par Jésus, le Fils, qui en donnant sa vie, nous montre le chemin à prendre,
    celui d’être aimant, fraternel à son image et ressemblance auprès de tous, spécialement
    les personnes touchées par le drame, la détresse, l’angoisse, la précarité. En
    contemplant ce Crucifié, nous sommes en union avec lui et il nous donne la capacité
    d’être présence compatissante et solidaire auprès de l’autre, notre frère, notre soeur
    en humanité.

    Fr. Marcel Durrer, ofm cap

     pour infos et abonnement à la ''Revue MESSAGE''

    courriel: mflaic@vtx.ch

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  • Handicap: une société réservée aux personnes « pleinement fonctionnelles » n’est pas digne de l’homme

    Discours du pape à la Communauté de Capodarco (Traduction complète)

    Le pape bénit une personne handicapée, Communauté de Capodarco © L'Osservatore Romano

    Le Pape Bénit Une Personne Handicapée, Communauté De Capodarco © L'Osservatore Romano

    « Une société qui ferait de la place seulement aux personnes pleinement fonctionnelles, totalement autonomes et indépendantes, ne serait pas une société digne de l’homme ». C’est ce qu’a affirmé le pape François devant les membres de la communauté italienne de Capodarco qu’il a reçus le 25 février 2017. Fustigeant la « discrimination sur la base de l’efficacité », le pape les a remerciés d’être « du côté » des personnes handicapées et défavorisées : « vous contribuez à rendre la société meilleure ».

    Le pape a rencontré quelque 2600 personnes, handicapées et volontaires de cette association fondée en 1966 par un prêtre italien, dans la salle Paul VI du Vatican. Dans la foule très enthousiaste qui lançait des fréquents « Vive le pape ! », une longue bannière proclamait : « Pape François, tu es spécial comme nous ».

    « La qualité de la vie au sein d’une société se mesure, en bonne partie, par la capacité à inclure ceux qui sont plus faibles et nécessiteux », a déclaré le pape durant la rencontre. Une inclusion qui ne doit pas être perçue « comme quelque chose d’extraordinaire, mais de normal ».

    Il a longuement plaidé pour la participation de la personne avec des fragilités physiques, psychiques ou morales, à la vie de la société, en faisant écho à l’oeuvre de l’association en ce sens. Et de saluer leur engagement à promouvoir « l’action personnelle et directe des personnes handicapées elles-mêmes », en dépassant « l’attitude de pitié et assistancialiste ».

    Le pape a souligné aussi la « place privilégiée » de ces “petits” marqués par des handicaps mentaux ou physiques, ou par des blessures de l’âme », dans l’Eglise : ce sont « des témoins particuliers de la tendresse de Dieu, desquels nous avons beaucoup à apprendre ». Il a conclu la rencontre en saluant une par une chacune des personnes handicapées présentes, se penchant sur les fauteuils roulants, bénissant et échangeant quelques paroles avec l’une ou l’autre, durant une demi-heure.

    Voici notre traduction complète du discours que le pape a prononcé :

    Discours du pape François

    Chers frères et sœurs,

    Je suis heureux de notre rencontre et heureux de ce que j’ai entendu, très heureux, et je vous salue tous avec affection. Je remercie de tout cœur Don Franco Monterubbianesi, fondateur de votre Communauté, et Don Vinicio Albanesi, actuel président, pour leurs paroles ; et je vous remercie vous, d’avoir offert vos témoignages.

    La Communauté de Capodarco, structurée autour de nombreuses réalités locales, a célébré l’an dernier son 50e anniversaire. Avec vous, je remercie le Seigneur pour le bien accompli en ces années au service des personnes handicapées, des mineurs, de ceux qui vivent des situations de dépendance et de malaise, et de leurs familles. Vous avez choisi d’être du côté de ces personnes moins protégées, pour leur offrir accueil, soutien et espérance, dans une dynamique de partage. De cette façon vous avez contribué et vous contribuez à rendre la société meilleure.

    La qualité de la vie au sein d’une société se mesure, en bonne partie, par la capacité à inclure ceux qui sont plus faibles et nécessiteux, dans le respect effectif de leur dignité d’hommes et de femmes. Et la maturité s’atteint lorsque une telle inclusion n’est pas perçue comme quelque chose d’extraordinaire, mais de normal. La personne avec un handicap et des fragilités physiques, psychiques ou morales, doit aussi pouvoir participer à la vie de la société et être aidée dans la mise en œuvre de ses potentialités dans des dimensions variées. C’est seulement quand sont reconnues les droits des plus faibles, qu’une société peut dire qu’elle est fondée sur le droit et sur la justice. Une société qui ferait de la place seulement aux personnes pleinement fonctionnelles, totalement autonomes et indépendantes, ne serait pas une société digne de l’homme. La discrimination sur la base de l’efficacité n’est pas moins déplorable que la discrimination sur la base de la race ou du revenu ou de la religion.

    Ces dernières décennies, votre Communauté a vécu constamment une écoute attentive et affectueuse de la vie des personnes, en s’efforçant de répondre aux besoins de chacun en tenant compte de leurs capacités et de leurs limites. Votre approche des plus faibles dépasse l’attitude de pitié et assistancialiste, pour favoriser la participation active de la personne qui a des difficultés dans un contexte communautaire non fermé sur soi mais ouvert à la société. Je vous encourage à poursuivre sur ce chemin, qui voit en premier plan l’action personnelle et directe des personnes handicapées elles-mêmes. Face aux problèmes économiques et aux conséquences négatives de la globalisation, votre Communauté cherche à aider ceux qui se trouvent dans l’épreuve à ne pas se sentir exclus ou marginalisés, mais, au contraire, à marcher en première ligne, en portant le témoignage de l’expérience personnelle. Il s’agit de promouvoir la dignité et le respect de tout individu, en faisant sentir aux “vaincus par la vie” la tendresse de Dieu, Père aimant de chacune de ses créatures.

    Je veux encore remercier pour le témoignage que vous donnez à la société, en l’aidant à découvrir toujours plus la dignité de tous, à partir des plus petits, des plus défavorisés. Les institutions, les associations et les différentes agences de promotion sociale sont appelées à favoriser l’inclusion effective de ces personnes. Vous travaillez dans ce but avec générosité et compétence, avec l’aide courageuse de familles et de volontaires, qui nous rappellent la signification et la valeur de toute existence. En accueillant tous ces “petits” marqués par des handicaps mentaux ou physiques, ou par des blessures de l’âme, vous reconnaissez en eux des témoins particuliers de la tendresse de Dieu, desquels nous avons beaucoup à apprendre et qui ont une place privilégiée aussi dans l’Eglise. De fait, leur participation à la communauté ecclésiale ouvre la voie à des relations simples et fraternelles, et leur prière filiale et spontanée nous invite tous à nous tourner vers notre Père céleste.

    Votre Association a eu son origine dans les pèlerinages aux sanctuaires de Lourdes et de Lorette, où don Franco eut l’intuition d’une façon de valoriser les ressources humaines et spirituelles inhérentes à toute personne porteuse de handicap. Dans votre activité, si précieuse pour l’Eglise et pour la société, la Vierge Mère vous a toujours accompagnés et elle continue à le faire, en vous aidant à retrouver chaque fois de nouvelles énergies et à conserver toujours le style de l’Evangile, la tendresse, l’attention, la proximité, et aussi le courage, l’esprit de sacrifice, parce qu’il n’est pas facile de travailler dans le domaine du handicap personnel et social.

    Chers frères et sœurs, je vous remercie encore pour votre visite. Je vous bénis et je vous accompagne par la prière, pour que vos communautés continuent à cheminer avec joie et avec espérance. Et vous aussi, s’il vous plaît, priez pour moi. Merci !

    Et je vous invite à prier notre Mère, qui donne de la force aux mamans, aux femmes, à vous, à nous tous qui travaillons. [Ave Maria]

    Traduction de Zenit, Anne Kurian

    source ZENIT.org

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  • Sainte-Marthe : « Seigneur, que je sois juste, mais juste avec miséricorde »

    Le pape met en garde contre une certaine forme de casuistique

    Messe à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Messe À Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    « Seigneur, que je sois juste, mais juste avec miséricorde » et non pas enfermé dans « la casuistique ». C’est la prière que le pape François a recommandée aux chrétiens, lors de la messe du 24 février 2017, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe au Vatican.

    Le pape a médité sur l’Evangile (Mc 10, 1-12) où des Pharisiens demandent à Jésus : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? ». « Jésus ne répond pas si c’est permis ou non, a-t-il fait observer dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien ; il n’entre pas dans leur logique casuistique ». En effet les Pharisiens « pensaient à la foi seulement en termes de ‘on peut’ ou ‘on ne peut pas’, jusqu’où on peut, jusqu’où on ne peut pas ».

    Jésus au contraire adresse une question : « ‘Que vous a prescrit Moïse ?…’. Et eux d’expliquer la permission donnée par Moïse pour répudier sa femme, et ce sont eux qui tombent dans le piège. Parce que Jésus les qualifie de ‘durs de cœur’: ‘C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle’ ».

    Avec cette réponse, a poursuivi le pape, Jésus « dit la vérité. Sans casuistique ». « Jésus dit toujours la vérité », il « explique les choses comme elles ont été créées : ‘Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère’ ».

    De la casuistique à la vérité et à la miséricorde

    Mais si l’adultère est « grave », Jésus a cependant souvent parlé avec des adultères : avec la Samaritaine, il a « bu dans son verre, qui n’était pas purifié » et à la femme adultère il dit « Je ne te condamne pas. Va et ne pèche plus ». Jésus est en effet « l’incarnation de la Miséricorde du Père, et il ne peut se renier lui-même ».

    Le chemin de Jésus est « le chemin de la casuistique à la vérité et à la miséricorde, a expliqué le pape François. Jésus lâche la casuistique. A ceux qui voulaient le mettre à l’épreuve, à ceux qui pensaient avec cette logique du ‘on peut’, il les qualifie – pas ici, mais dans d’autres passages de l’Evangile – d’hypocrites ».

    « La casuistique est hypocrite. C’est une pensée hypocrite, a insisté le pape. ‘On peut – on ne peut pas’ … qui devient ensuite plus subtile, plus diabolique : … de là à là, je ne peux pas. C’est le piège de la casuistique ». « Le chemin … de la la casuistique à la vérité et à la miséricorde, n’est pas facile: il faut la grâce de Dieu pour qu’il nous aide tous à avancer ».

    En conclusion le pape a prévenu une objection : « Quelqu’un qui a une mentalité casuistique peut demander : ‘Mais qu’est-ce qui est le plus important, en Dieu ? Justice ou miséricorde ?’. C’est une pensée malade … Elles ne sont pas deux : c’est une seule, une seule chose. En Dieu, justice est miséricorde et miséricorde est justice. Que le Seigneur nous aide à comprendre cette route, qui n’est pas facile, mais qui nous rendra heureux, et rendra heureuses de nombreuses personnes ».

    source ZENIT.org

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  • Retraite de carême 2017: « Pour moi, le pape est Pierre », par le p. Michelini ofm

    Un franciscain pour découvrir « l’humanité » de Jésus selon s. Matthieu

    Le pape rencontre le p. Michelini à Assise, capture CTV

    Le Pape Rencontre Le P. Michelini À Assise, Capture CTV

    « Etre avec Jésus, être avec Pierre ». C’est le thème des méditations de la retraite annuelle d’entrée en carême de la Curie romaine, qui aura lieu du 5 au 10 mars 2017, dans la « Casa Divin Maestro » d’Ariccia, à quelque 30 kilomètres de Rome. Le recueil des méditations sera ensuite publié sous ce titre par les éditions franciscaines de la Portioncule (Edizioni Porziuncola).

    Dix jours avant de prêcher devant le pape François et les membres de la curie, le p. Giulio Michelini  ofm, explique aux lecteurs de Zenit qu’il méditera particulièrement sur « l’humanité de Jésus ». Le franciscain évoque sa réaction au moment de la demande du pape et confie : « Pour moi le pape est Pierre… Donc mon regard se tourne non seulement vers un homme comme moi, mais aussi vers celui qui est Pierre ».

    Père Michelini, comment et quand avez-vous appris avoir été choisi pour guider laretraite de carême à laquelle le pape participera ?

    Je l’ai appris le premier dimanche de l’Avent. Un de ses collaborateurs m’a appelé pour m’annoncer la nouvelle et m’avertir que le Saint-Père allait m’appeler.

    Comment s’est passé l’appel avec le pape ?

    Il m’a demandé ce service avec beaucoup de courtoisie. Je lui ai expliqué que j’aurais eu des difficultés à parler devant le pape et la curie romaine. Je lui ai dit aussi que je pouvais conseiller des personnes plus capables que moi. Le pape m’a répondu : « On va faire comme ça, père. Vous continuez à penser qu’il y a des personnes meilleures que vous. Mais s’il vous plaît venez tenir ces Exercices ». Et cette réponse me parut d’une telle sagesse, si directe … Je fais confiance au pape.

    Avez-vous déjà eu l’occasion de connaître personnellement le Saint-Père ?

    En fait, j’ai eu la chance de pouvoir le saluer et l’étreindre, mais pas d’avoir une conversation avec lui. La première fois quand il est venu à Assise et qu’il a rencontré toute la communauté franciscaine de Sainte-Marie-des-Anges. Puis à Florence, quand il a rencontré les membres du comité préparatoire du congrès ecclésial national, dont je faisais partie. Et enfin, troisième et dernière fois, en novembre dernier, quand avec des collègues enseignants de l’Association biblique italienne on a été reçus en audience au Vatican.

    Quelle a été votre impression durant ces trois occasions de brefs mais affectueux échanges avec le pape?

    Je me suis rendu compte que le pape n’a pas peur du regard, au contraire il le cherche. Pour moi c’est le regard de Pierre. En effet le titre du livre que j’ai choisi pour le recueil de méditations – qui sera publié par les Editions Porziuncola au terme des Exercices – est Etre avec Jésus, être avec Pierre. Pour un franciscain c’est une expérience particulière. Saint François l’appelait « Messire le Pape ». Pour moi le pape est Pierre. Je pense à l’évangile de Matthieu qui insiste beaucoup sur la dimension ecclésiale. Donc mon regard se tourne non seulement vers un homme comme moi, mais aussi vers celui qui est Pierre.

    Vous avez confié que pour vous préparer au mieux au climat de ces Exercices, vous vous êtes retirés dix jours à Capharnaüm, en Galilée. Pouvez-vous résumer en un mot ce qu’apporte, spirituellement, cette présence physique en Terre Sainte?

    Durant les exercices je pourrai parler de l’humanité de Jésus. Du reste, la croix, la passion, la mort, la sépulture, parlent de l’humanité de Jésus, que nous devons redécouvrir. A Capharnaüm, là où Jésus a commencé sa mission, on peut trouver trace des chemins qu’il a parcourus, du lac qu’il a traversé et de la maison où il s’est rendu, celle de Simon. Savoir que mes pieds foulent les mêmes lieux traversés par Jésus fut très émouvant pour moi. Et puis il y a un autre élément, culturel : l’idée qu’en Terre Sainte, malgré les conflits, des pèlerins arrivent du monde entier. Et enfin, pour nous franciscains mineurs, être les gardiens de cette terre est un honneur.

    Les méditations tourneront autour de la passion, de la mort et de la résurrection de Jésus selon l’évangile de saint Matthieu. Pourquoi ce choix ? Ce texte (l’évangile de Matthieu) possède-t-il des caractéristiques qui s’adaptent à la période de Carême ?

    La réponse strictement technique est non. Tous les évangiles sont utilisés en période de carême. Je me souviens que dans la liturgie ambroisienne prévaut l’évangile de Jean, dans la liturgie romaine par contre nous lisons normalement les trois évangiles synoptiques (Matthieu, Marc et Luc). Mais moi j’ai choisi Matthieu parce que c’est l’évangile que je connais le mieux, c’est un texte où je me sens à l’aise. J’ai écrit un livre sur ce texte – Matteo. Introduzione, traduzione e commento (ed. San Paolo, 2013) – mais ce que je dirai au pape est complètement nouveau.

    En plus de vos réflexions, vous avez souhaité celle d’un couple d’époux qui collaborent depuis des années avec vous, Mariateresa Zattoni et Gilberto Gillini, et celle d’une sœur clarisse, qui vit cloîtrée. Pourquoi ce choix ?

    Parce que je travaille depuis des années avec ces personnes. C’est un choix qui m’est venu tout naturellement, sans beaucoup réfléchir d’ailleurs. J’ai écrit huit livres avec les époux Gillini Zattoni. Ils font partie de ma façon de lire la bible, qui n’est pas seulement académique. Je leur ai demandé leur avis sur cette partie de la passion de Matthieu où la femme conseille Pilate. Il s’agit donc d’appliquer l’évangile à la vie concrète des personnes : mes amis sont des experts en relations de couple et ils ont donc été utiles. Par contre, la sœur clarisse, sachant que je parlerai de l’onction de Béthanie, m’a envoyé un petit mot. J’ai trouvé ses paroles si belles que j’ai décidé de les citer telles quelles. Au fond, elle apporte une contribution féminine, de clôture, que je ne serais jamais capable de donner. Je suis donc content d’avoir avec moi des personnes d’un monde autre que celui des hommes consacrés, mais aussi celui des familles et celui d’une femme qui vit dans la vie contemplative.

    Proposerez-vous des réflexions sur la base d’autres textes que ceux de l’Evangile?

    Oui. J’ai eu la chance de faire des études en littérature moderne et j’ai un diplôme en langue étrangère. Je lis beaucoup, donc quand je lis la parole de Dieu, des références d’ordre littéraire ou théologique me viennent aussitôt à l’esprit. Pour les parties théologiques je citerai à différentes occasions Romano Guardini, un auteur que je fréquente depuis des années. Puis je ferai référence à des histoires vraies, par exemple une histoire qui m’a beaucoup touché, racontée par Massimo Gramellini dans la rubrique qu’il avait avant sur La Stampa. Au plan strictement littéraire je ne pourrai pas ne pas parler d’Amos Oz, essayiste israélien qui a écrit un très beau texte sur Judas, un des personnages clefs de la Passion. Puis je proposerai une histoire racontée par Emmanuel Carrère dans son livre Le Royaume, qui parle d’une foi perdue. Ces textes représentent très bien le drame de l’homme contemporain. Et c’est pourquoi je citerai aussi Franz Kafka. Pendant les repas, nous lirons plutôt une anthologie de textes sur Marie et le livre Un instant avant l’aube, du père Ibrahim Alsabagh, un récit vécu sur le terrain de ce qui s’est passé à Alep pendant la guerre.

    Y a-t-il des prières spécifiques et des lectures de l’Evangile à conseiller à ceux qui voudraient accompagner le Saint-Père dans cette retraite ?

    Il y aura deux lectures de l’Evangile par jour, une le matin et une l’après-midi. En les lisant les fidèles peuvent accompagner le pape et invoquer l’Esprit Saint pour moi.

    Comment vous préparez-vous à cette expérience ?

    Je me suis arrêté quelques jours sur le lac de Tibériade, mais je suis maintenant revenu à mon travail d’enseignant. Donc je me prépare en accomplissant mes tâches de tous les jours et en priant constamment, en allant à la messe, je ne peux rien faire d’autre. Mais je dois dire qu’une sensation de paix, jamais éprouvée jusqu’ici, m’accompagne. Cette sensation, je crois, est le signe que tant d’amis prient pour moi et pour le pape.

    Traduction d’Océane Le Gall

    source ZENIT.org

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  • Aimer ses ennemis et rompre la chaîne du mal (traduction complète)

    Paroles du pape avant et après l’angélus,

    Angélus 19.02.2017, capture CTV

    Angélus 19.02.2017, Capture CTV

    « Les ennemis ce sont aussi ceux qui parlent mal de nous, qui nous calomnient et qui nous font des torts. Et ce n’est pas facile à digérer. Nous sommes appelés à répondre à tous ceux-là par le bien, qui a aussi ses stratégies, inspirées par l’amour », y compris en famille, fait observer le pape François.

    Le pape a commenté l’évangile de la messe du jour, avant l’angélus de midi, ce dimanche 19 février 2017, place Saint-Pierre.

    Le pape a invité à mettre en œuvre la « révolution » de Jésus qui « rompt cette chaîne du mal »  c’est ainsi que « les choses changent vraiment ».

    Après l’angélus, le pape a lancé un appel en faveur des enfants-soldats du Kasaï (RDC) et il a invité à prier pour la paix dans ce pays ainsi que dans toutes les régions où les populations souffrent des conflits, notamment au Pakistan et en Irak.

    Voici notre traduction complète, de l’italien, des paroles du pape François avant et après l’angélus.

    AB

    Paroles du pape François avant l’angélus

    Chers frères et soeurs, bonjour !

    Dans l’Evangile de ce dimanche (Mt 5,38-48) – une des pages qui expriment le mieux la “révolution” chrétienne -, Jésus montre le chemin de la vraie justice par la loi de l’amour qui dépasse celle du talion, qui dit « œil pour œil dent pour dent ». Cette règle antique imposait d’infliger aux transgresseurs des peines équivalentes aux dommages infligés : la mort à qui avait tué, l’amputation à qui avait blessé quelqu’un, et ainsi de suite.

    Jésus ne demande pas à ses disciples de subir le mal, au contraire, il demande de réagir, mais pas par un autre mal, par le bien. Ce n’est que comme cela que l’on rompt la chaîne du mal : un mal apporte un autre mal, un autre, un autre mal… On rompt cette chaîne du mal et les choses changent vraiment.

    En effet, le mal c’est un « vide », un vide de bien, et on ne peut pas remplir un vide par un autre vide, mais seulement par un « plein » c’est-à-dire par le bien.

    Les représailles ne conduisent jamais à la résolution des conflits. « Tu m’as fait cela, moi je vais te le faire » : cela ne résout jamais un conflit, et ce n’est pas non plus chrétien.

    Pour Jésus, le refus de la violence peut comporter aussi le renoncement à un droit légitime, et il en donne certains exemples : tendre l’autre joue, céder son vêtement ou son argent, accepter d’autres sacrifices (cf. vv. 39-42). Mais ce renoncement  ne signifie pas que les exigences de la justice sont ignorées ou contredites: non, au contraire, l’amour chrétien qui se manifeste d’une façon spéciale dans la miséricorde,  représente une réalisation supérieure de la justice.

    Ce que Jésus veut nous enseigner, c’est la distinction nette que nous devons faire entre la justice et la vengeance. Distinguer justice et vengeance.

    La vengeance n’est jamais juste. Il nous est permis de demander justice, il est de notre devoir de pratiquer la justice. En revanche il nous est interdit de nous venger ou de fomenter la vengeance, quelle qu’elle soit, parce qu’elle est l’expression de la haine et de la violence.

    Jésus ne veut pas proposer un nouvel ordre civil, mais plutôt le commandement de l’amour du prochain, qui comprend aussi l’amour des ennemis : « Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent » (v. 44). Et ce n’est pas facile. Cette parole ne doit pas être comprise comme une approbation du mal accompli par l’ennemi, mais comme une invitation à une perspective supérieure, une perspective magnanime, semblable à cette du Père céleste qui – dit Jésus – « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes » (v. 45).

    En effet, l’ennemi aussi est une personne humaine, créée en tant que telle à l’image de Dieu, même si actuellement cette image est obscurcie par une conduite indigne.

    Lorsque nous parlons « d’ennemis », nous ne devons pas penser à je ne sais quelles personnes différentes et loin de nous. Nous parlons aussi de nous-mêmes, qui pouvons entrer en conflit avec notre prochain, parfois avec notre famille. Combien d’inimitiés dans les familles, combien ! Pensons à cela.

    Les ennemis ce sont aussi ceux qui parlent mal de nous, qui nous calomnient et qui nous font des torts. Et ce n’est pas facile à digérer. Nous sommes appelés à répondre à tous ceux-là par le bien, qui a aussi ses stratégies, inspirées par l’amour.

    Que le Vierge Marie nous aide à suivre Jésus sur ce chemin exigeant, qui exalte vraiment la dignité humaine et nous fait vivre en enfants de notre Père qui est dans les cieux.

    Qu’elle nous aide à pratiquer la patience, le dialogue, le pardon, et à  être ainsi des artisans de communion, des artisans de fraternité, dans notre vie quotidienne, sur tout dans notre famille.

    Angelus Domini…

    Paroles du pape François après l’angélus

    Chers frères et soeurs,

    Hélas, des nouvelles d’affrontements violents et brutaux continuent de parvenir en provenance du Kasaï central, en République démocratique du Congo.

    Je ressens fortement une douleur pour les victimes, spécialement pour les nombreux enfants arrachés à leurs familles et à l’école pour être utilisés comme soldats. C’est une tragédie, les enfants soldats. J’assure de ma proximité et de ma prière, y compris pour le personnel religieux et humanitaire qui travaille dans cette région difficile.

    Et je renouvelle un appel sincère à la conscience et à la responsabilité des autorités nationales et de la communauté internationale afin que l’on prenne des décisions adéquates et rapides, pour secourir ces frères et sœurs.

    Prions pour eux et pour toutes les populations qui dans d’autres régions du monde aussi souffrent de la violence et de la guerre.

    Je pense en particulier aux chères populations du Pakistan et de l’Irak frappé par de cruels actes terroristes ces derniers jours.

    Prions pour les victimes, pour les blessés et pour les familles.

    Prions ardemment pour que chaque cœur endurci par la haine se convertisse à la paix, selon la volonté de Dieu.

    Prions un moment en silence.

    [Silence … Ave Maria…]

    Je vous salue tous, familles, associations, groupes paroissiaux et pèlerins individuels venant d’Italie et de différentes régions du monde.

    Je salue en particulier les étudiants d’Armagh (Irlande), les fidèles des diocèses d’Asidonia, Jerez, Cadix et Ceuta et de Madrid, en Espagne; le Mouvement des jeunes de don Guanella; les futurs confirmés de Castelnuovo di Prato et les pèlerins de Modène et de Viterbe.

    Je vous souhaite à tous un bon dimanche – une belle journée ! -. Et, s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir !

    © Traduction de Zenit, Anita Bourdin

    source ZENIT.org

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  • Sainte-Marthe: des « agneaux », pas des loups au milieu des loups

    Dans l’évangélisation, le pape invite à ne pas « faire le malin »

    Messe à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Messe À Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    « Sans prière, tu peux faire une belle conférence… mais ce n’est pas la Parole de Dieu », a prévenu le pape François lors de la messe matinale du 14 février 2017, à la Maison Sainte-Marthe au Vatican. Pour la fête des saints Cyrille et Méthode, il a appelé à ne pas « faire le malin » ni se croire « trop intelligent » dans l’évangélisation : il faut être « des agneaux au milieu des loups », pas « des loups au milieu des loups ».

    Aujourd’hui, a déclaré le pape dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien, il faut des « semeurs de Parole », des « missionnaires, de vrais hérauts » comme les deux frères apôtres des slaves qui ont « rendu l’Europe plus forte ».

    Le pape a souligné trois caractéristiques de la personnalité d’un « envoyé » : d’abord la « franchise » qui inclut « force et courage ».

    « La Parole de Dieu ne peut pas se porter comme une proposition – “si cela te plaît …” – ou comme une idée philosophique ou morale, bonne – “tu peux vivre comme cela …”– Non. C’est autre chose. Elle doit être proposée avec franchise, avec force, pour qu’elle (…) pénètre jusqu’aux os, (…) avec courage ».

    « La personne qui n’a pas de courage, a prévenu le pape, – courage spirituel, courage dans le cœur – qui n’est pas amoureuse de Jésus – c’est de là que vient le courage ! – dira, certes, quelque chose d’intéressant, quelque chose de moral, quelque chose qui fera du bien, un bien philanthropique, mais ce n’est pas la Parole de Dieu. Et elle est incapable, cette parole, de former le peuple de Dieu ».

    Après le courage, il faut « la prière », a-t-il poursuivi : « La Parole de Dieu doit être proclamée avec la prière. Toujours. Sans prière, tu pourras faire une belle conférence, un bel enseignement … mais ce n’est pas la Parole de Dieu. La Parole de Dieu ne peut sortir que d’un cœur en prière ».

    « La Parole de Dieu doit être proclamée avec la prière », a-t-il insisté, pour que « le Seigneur accompagne ces semailles de la Parole, pour que le Seigneur arrose le grain afin que germe la Parole ».

    Quand l’agneau se prend pour un loup

    Le pape a évoqué un troisième trait : « Le vrai prédicateur est celui qui se sait faible, qui sait qu’il ne peut pas se défendre de lui-même. ‘Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups’ – ‘Mais, Seigneur, pour qu’ils me mangent ?’ – ‘Vas-y ! C’est le chemin’ ».

    Et de citer saint Jean Chrysostome : « ‘Si tu ne vas pas comme un agneau, mais comme un loup au milieu des loups, le Seigneur ne te protège pas : défends-toi tout seul’. Quand le prédicateur se croit trop intelligent ou quand celui qui a la responsabilité de diffuser la Parole de Dieu veut faire le malin – ‘Ah, je m’en sors très bien avec eux !’ – alors il finira mal. Ou il négociera la Parole de Dieu : aux puissants, aux orgueilleux ».

    Le pape a raconté l’histoire d’un prédicateur qui se vantait « et se prenait pour un loup » : « il s’est rendu au confessionnal où est arrivé (…) un grand pécheur, qui pleurait … qui voulait être pardonné ». Le confesseur voulut savoir quelle parole l’avait touché dans le sermon qu’il venait de prononcer : « ça a été lorsque vous avez dit … ‘nous passons à un autre sujet’ ».

    Les grands missionnaires qui « ont aidé les Eglises à grandir dans le monde, ont été des hommes courageux, de prière et humbles », a conclu le pape François.

    source ZENIT.org

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