• Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

     

    La Bonne Nouvelle pour tous

     

    Textes bibliques : Lire ici

     

    Parole et lampionL’évangile de ce dimanche nous montre Jésus qui prêche la bonne nouvelle du Royaume de Dieu. Il passe au bord de la mer. Ce n’est pas par hasard qu’il choisit cet endroit. Dans le monde de la Bible, la mer représente celui des forces mauvaises. On la supposait peuplée de monstres marins. C’est là que Jésus va annoncer la bonne nouvelle de l’évangile. Pour lui, il est urgent de sortir les hommes de l’univers de la mort. Son grand projet c’est de rassembler tous les hommes sur la montagne (symbole de la présence de Dieu). C’est là que Dieu donne rendez-vous à son peuple pour leur dire tout l’amour qu’il leur porte.

     

    Le même Jésus continue à vouloir sauver tous les hommes de tous les temps. La fête de l’Epiphanie nous a rappelé qu’il est venu pour tous, y compris pour les étrangers. Pour remplir sa mission, il n’hésite pas à aller les chercher dans tous les lieux de perdition. Il veut les libérer de la haine, de la violence, de l’égoïsme et de tout ce qui les entraîne à leur perte. Nous sommes son bien le plus précieux et il veut tous nous combler de son amour. Plus tard, il dira qu’il n’est pas venu pour condamner le monde mais pour le sauver. Il ne parle pas de la colère de Dieu face à l’humanité coupable. Il ne vient pas pour « remettre les hommes à leur place » mais pour leur annoncer qu’ils sont fils de Dieu. Il vient allumer en eux le feu de la joie et de l’amour.


    La tâche est immense. Pour embraser le monde de son amour, il fait appel à des hommes et des femmes. L’Evangile nous raconte la vocation des quatre premiers apôtres. Marchant au bord de la mer, il aperçoit des pêcheurs. Plus tard, ils découvriront que leur mission sera d’être des « pêcheurs d’hommes ». Cette pêche ne sera pas une capture mais un sauvetage. Il s’agit de sortir les hommes de leur perdition symbolisée par la mer. L’important c’est de ramener tous les hommes à la vraie vie. Pour cette mission ont donné leur vie pour le salut du monde.


    Le même Jésus continue à passer dans notre vie. Il nous rejoint dans toutes les situations, y compris les pires. Il nous redit à tous : « Venez à ma suite… Je rendrai votre vie belle et féconde…  » C’est ainsi que des hommes et des femmes sont devenus des témoins de l’Evangile. Ils ont consacré toute leur vie à cette mission. Ils n’ont pas eu peur d’affronter l’indifférence, la haine et les persécutions. Ils avaient la ferme conviction que rien ne pouvait les séparer de l’amour du Christ. Nous aussi, nous sommes tous appelés. Cet appel pressant c’est celui de l’amour. Pour répondre à cet appel, il nous faut sortir de nos petits bonheurs, de nos biens, de nos manques. L’important  c’est de tendre vers ce qui est à venir.


    La première lecture nous raconte le témoignage de Jonas. Il est appelé par Dieu pour annoncer à la ville de Ninive que son péché entraînera sa destruction. Ninive est en Irak ; ce pays était déjà le pire ennemi d’Israël. Il l’avait écrasé d’une manière implacable. Or voilà que Dieu se préoccupe aussi du sort de Ninive. Il demande à Jonas de porter un ultimatum à cette ville. Après de nombreuses aventures, le prophète y va avec le peur au ventre. Il annonce à cette ville que dans quarante jours, elle sera détruite. « Les gens de Ninive crurent en Dieu. Ils annoncèrent un jeûne, et tous, du plus grand au plus petit, prirent un vêtement de deuil. » Jonas pensait assister à la destruction de Ninive. Mais Dieu renonce à son projet. Il ne veut pas la mort du pécheur. Ce qu’il veut, c’est qu’il se convertisse et qu’il vive. Le bonne nouvelle est pour tous, y compris pour nos pires ennemis. Comme Jonas, nous devons apprendre à les regarder avec le regard de Dieu, un regard plein d’amour.


    Comme les apôtres et comme Jonas, nous sommes tous appelés par le Seigneur. Bien sûr, tous n’ont pas à quitter leur métier pour aller annoncer l’Evangile. Mais nous sommes tous appelés à suivre Jésus. Tout au long de notre vie, nous sommes appelés à prendre des décisions importantes. Quand cela arrive, nous devons chercher à connaître à à accomplir ce que Dieu attend de nous. Tout cela, nous le faisons à la lumière du grand commandement que Jésus nous a laissés : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. » Plus tard, il nous recommandera de ne pas nous laisser « envahir par les soucis de la vie, les séductions de la richesse et autres convoitises » qui étouffent la Parole de Dieu et l’empêche de produire du fruit.


    Ne perdons pas de vue ce qui est au cœur de la mission. Avec Jésus et comme lui, nous avons à « crier » l’Evangile, à enseigner et à guérir les cœurs. Dieu veut se faire connaître de tous les hommes et les rassembler tous dans son Royaume. Nous sommes dans la semaine de prière pour l’unité des Eglises. En communion avec tous les chrétiens des différentes confessions, nous nous tournons ensemble vers le Christ. C’est autour de lui et non autour de nos certitudes que doit se construire cette unité de ses disciples. C’est absolument indispensable si nous voulons que notre témoignage porte du fruit.


    En ce jour, nous entendons la supplication du Seigneur :
    « Allez-vous en sur les places et sur les parvis!
    Allez-vous en sur les places y chercher mes amis,
    Tous mes enfants de lumière qui vivent dans la nuit,
    Tous les enfants de mon Père séparés de Lui,
    Allez-vous en sur les places
    Et soyez mes témoins chaque jour. »

     

    Source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 2ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Ecouter et suivre le Seigneur

     

    bible2Textes bibliques : Lire


    « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. » C’est la prière que le jeune Samuel a apprise de la part du prêtre Eli. C’est un appel à la disponibilité à l’égard de Dieu qui a toujours des choses importantes à nous dire. Samuel a été appelé par son nom. Il en a été de même pour nous au jour de notre baptême. Le prêtre s’adresse à celui qui va être baptisé et lui dit : « … Au nom de la communauté chrétienne, je t’accueille avec une grande joie. » Le Seigneur ne parle pas à une troupe anonyme mais à des personnes bien précises. Chacun est unique à ses yeux. Chacun fait l’objet d’un unique amour.


     

    « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. » Voilà une prière que nous devrions dire le plus souvent possible. Quand nous entrons dans une église, quand nous ouvrons le livre de la Parole de Dieu, le Seigneur est là. C’est lui qui nous accueille. Il a un message de la plus haute importance à nous transmettre. Nous commençons notre prière en nous mettant à l’écoute du Seigneur. C’est un temps de silence et de recueillement car le Seigneur ne parle pas dans le bruit. Trop souvent, on pense que la prière c’est beaucoup de paroles. On oublie alors que c’est aussi un temps d’écoute.


    « Parle, Seigneur, ton serviteur écoute. » C’est la prière qu’un adulte a enseignée à un enfant. C’est vrai également pour nous aujourd’hui. Quand nous accueillons des enfants pour le catéchisme, nous essayons de les orienter vers cette attitude d’écoute du Seigneur. C’est aussi la démarche des parents, des grands parents et de toute la communauté chrétienne. Notre mission à tous c’est d’apprendre aux enfants à accueillir la Parole de Dieu. Ils ont besoin  du témoignage de notre foi et de notre prière. C’est vrai qu’ils sont souvent un peu excités. Le tourbillon de la vie et le bruit ne favorisent pas toujours cette écoute. Nous en sommes tous là. Nous avons tous besoin de retrouver des lieux qui favorisent le recueillement. Dieu ne parle pas dans le bruit. Pour entendre sa Parole, il faut d’abord faire silence et écouter.


    Dans l’évangile, la voix entendue n’est plus une voix sans visage. La personne qui parle c’est Jésus. Jean Baptiste le désigne comme « l’Agneau de Dieu ». Deux disciples se mettent à suivre Jésus. Quand il les voit, il leur dit : « Que cherchez-vous ? ». Cette question, il continue à nous la poser : Que cherchez-vous, vous qui êtes venus dans cette église ? Que cherchez-vous tout au long de vos journées et de vos semaines. Il est important que nous entendions tous cette question. Ils sont nombreux ceux et celles qui ne savent pas bien où ils en sont. Mais le Seigneur s’arrange toujours pour mettre sur leur route les personnes qu’il faut pour les aider à le rencontrer.


    Dans l’évangile de ce jour, les deux disciples répondent à la question de Jésus par une autre question : « Maître, où demeures-tu ? » Ce verbe demeurer signifie « habiter quelque part et y rester ». Jésus leur répond : « venez et vous verrez ! »C’est ainsi qu’ils se sont mis à le suivre. L’évangile ne nous donne pas de détail. Il nous dit simplement : « Ils l’accompagnèrent et ils restèrent avec lui ce jour-là. » Pour eux, Jésus est un inconnu. La meilleure manière de le connaître c’est d’aller chez lui, de le rencontrer dans sa maison et de rester avec lui dans son quotidien.


    Mais quand nous lisons l’évangile de saint Jean, il nous faut aller plus loin. Il voudrait éveiller en nous le désir de savoir où demeure Jésus. Toute vie chrétienne suppose ce désir continuel de demeurer près de lui. Plus tard, ils apprendront de lui qu’il demeure auprès du Père et que le Père demeure en lui. Il existe entre Jésus et son Père une union vitale, un vivre ensemble réciproque. Par la suite, il invitera ses disciples à demeurer en lui. Dans son discours sur le Pain de Vie, il dira : Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui. » C’est pour cette raison que l’Eucharistie est si importante. Nous demeurons dans le Christ et lui demeure en nous pour nous faire vivre de sa vie et de son amour.


    Il y a enfin une autre bonne nouvelle que le Nouveau Testament nous révèle d’une manière plus explicite : Jésus est ressuscité. Il est vivant pour toujours auprès du Père. C’est là qu’il demeure éternellement. Un jour, il avait annoncé qu’il partait leur préparer une place. Nous sommes tous appelés à entrer dans cette demeure éternelle que Jésus appelle de Royaume de Dieu. Nous nous y préparons en vivant le grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Il est absolument essentiel de conserver cette relation d’intimité avec Jésus. La prière est absolument essentielle mais elle ne suffit pas. C’est toute notre vie qui doit être une union intime avec lui.


    Seigneur, nous te prions : tu nous appelles en cette Eucharistie à devenir tes disciples. Fais-nous grandir dans la fidélité à ta Parole et nous serons porteurs de ta bonne nouvelle maintenant et toujours. Amen

    Sources : Bible de la liturgie, Revues liturgiques (Signes et Feu Nouveau), Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye), actualité de la semaine

    ADAP

     

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie de la fête de l’Epiphanie

    Abbé Jean Compazieu

    L’appel au Salut est universel

     

    Roi-Mage.jpg Textes bibliques : Lire


    Cette fête de l’Epiphanie fait naître en nos cœurs une très grande joie. L’Evangile nous raconte l’histoire des mages. Ils ont découvert une étoile qui leur annonçait la naissance d’un nouveau roi. Ils ont tout quitté pour aller à sa rencontre. Ils se sont mis en route et se sont prosternés devant lui. Ces mages sont les premiers païens qui viennent adorer le Fils de Dieu. C’est déjà une annonce de ce qui se passera après la résurrection de Jésus. La lumière qui brille dans la nuit de Bethléem rayonnera jusqu’aux extrémités de la terre. D’ailleurs, Jésus lui-même dira un jour : « Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres. »

     

    Ce qu’il nous faut bien comprendre c’est que Dieu fait le premier pas. Dans l’histoire des mages c’est lui qui a bougé le premier en donnant le signe de l’étoile. « C’est d’abord Dieu qui cherche l’homme, avant même que l’homme fasse le premier pas. » (Mgr Rouet) Les mages ont donc répondu à un appel intérieur puissant. Ils se sont mis en route pour comprendre ce que signifie cette nouvelle étoile. Dieu utilise des signes pour appeler. Et s’il agit ainsi c’est parce qu’il nous a aimés le premier. Il s’offre à tous les hommes. Il est comme un mendiant en quête de l’amour des hommes. Il veut avoir besoin d’eux.


    La fête de l’Epiphanie nous rappelle donc que Dieu appelle tous les hommes. A travers les mages qui viennent à son berceau, c’est tous les peuples du monde entier qui sont invités. L’Ancien Testament nous avait montré que Dieu s’étaie engagé envers un peuple précis, le peuple d’Israël. Mais ce n’était pas pour négliger les autres. Les étrangers on aussi toute leur place dans son cœur. Il veut que tous soient reconnus comme des frères. C’est la mission que Jésus confie à ses apôtres au jour de l’Ascension : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création. » (Marc 16. 15)


    Dès lors, nous comprenons bien que le racisme contre les étrangers est absolument contraire à l’Evangile. On ne peut pas en même temps leur annoncer la bonne nouvelle et les rejeter. Tous les hommes, y compris les plus grands pécheurs peuvent trouver leur place dans la caravane des mages. Et c’est à toute l’Eglise que le prophète s’adresse quand il dit : « Debout Peuple de Dieu, car elle est venue ta Lumière. » Notre mission, c’est d’en être les témoins par toute notre vie. Cet évangile est porteur d’une bonne nouvelle pour tous les peuples de la terre.


    En ce dimanche de l’Epiphanie, Dieu nous fait signe. Il nous appelle tous à lui. Ceux qui habitent sur le passage des pèlerins de Saint Jacques de Compostelle sont très impressionnés par le nombre de marcheurs. On y rencontre des gens de tous bords. Ils se sont mis en route, parfois sur une intuition très fragile. La foi ne vient pas au bout de raisonnements intellectuels. Elle est ouverture à l’imprévu. Un jour, Jésus a dit : « Je suis le chemin » ; cela signifie que notre vie est un voyage. Nous sommes en marche vers le Père ; et le Seigneur est là pour nous guider par sa Parole. Son Eucharistie nous est offerte pour refaire nos forces.


    Le problème c’est que nous sommes souvent comme les gens de Bethléem qui ne sont pas venus à la crèche. La Lumière brille toujours, mais on ne la regarde pas. Au lieu de s’ouvrir à Dieu est aux autres, « on se protège, on s’enferme ; c’est le signe d’un monde clos, c’est catastrophique » (Mgr Rouet). Ce danger de l’enfermement nous guette tous. La fête de l’Epiphanie est là pour nous inviter à sortir, à aller vers les autres et vers le Seigneur. Dans l’évangile de ce jour, nous voyons  des païens, qui cherchent Dieu, qui se mettent en marche et qui vont aller jusqu’au bout de leur quête pour se prosterner devant un enfant pour l’adorer comme le fils de Dieu.


    Comme chaque année, nous célébrons cette fête de l’Epiphanie en communion avec l’Eglise universelle. En ce dimanche notre prière et notre solidarité chrétienne sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d’Afrique. Avec la crise économique mondiale, les guerres, la famine, les persécutions,  certaines Eglises de ce continent sont dans une situation critique. Plus que jamais, elles ont besoin du soutien fraternel des catholiques de France et d’Europe. Ensemble, nous sommes la même Eglise de Jésus Christ. La mission est désormais réciproque. Il y a 150 ans, les missionnaires partaient d’Europe pour évangéliser l’Afrique. Aujourd’hui les Eglises africaines nous envoient des prêtres, des religieux et des religieuses ; encore faut-il qu’elles-mêmes puissent continuer à grandir.


    En ce jour, nous sommes tous invités à prier en communion avec toutes les communautés chrétiennes de tous les continents. Nous ne devons pas oublier qu’en 2000 ans de christianisme, ils sont nombreux les étrangers qui ont nourri notre foi. L’Épiphanie nous invite à  approfondir notre foi en Jésus Roi. Il est source de rencontre, de paix et de réconciliation entre les hommes et les femmes les plus lointains de la terre. C’est avec lui que nous pourrons faire de cette nouvelle année une bonne année.


    En ce jour, nous te prions, Seigneur : « Lumière des hommes, nous marchons vers toi. Fils de Dieu, tu nous sauveras » (G 128-2 bis)


    Sources : Bible de la Liturgie, revues liturgiques (Signes et Feu Nouveau), Lectures Bibliques des dimanches année B (Albert Vanhoye), l’Evangile au Présent, (Denis Sonet), journaux de la semaine

    Source http://dimancheprochain.org/

     

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  • NOEL 2011

    Abbé Jean Compazieu

    Bonne nouvelle

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    Textes bibliques : Lire


    « Le peuple qui  marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. » Ces paroles du prophète Isaïe valent aussi pour nous aujourd’hui.  Nous sommes de ce peuple souvent envahi par les ténèbres, ténèbres de la guerre, de la violence, des scandales en tous genres, de l’exclusion. Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. Cela, nous le voyons tous les jours. Mais au milieu de ces ténèbres, une lumière a resplendi : ce sont les restos du cœur, Médecins sans frontières, les enfants qui visitent les personnes âgées dans les maisons de retraite. A travers ces gestes de solidarité  des uns et des autres, c’est un peu plus de lumière qui vient éclairer notre monde.


     

    En cette nuit (ce jour) de Noël, nous entendons cette bonne nouvelle : « Une Lumière a resplendi, un enfant nous est né. On proclame son nom : Merveilleux conseiller, prince de la Paix. » L’Eglise a vu dans cette parole prophétique une annonce de la venue de Jésus. C’est lui le vrai prince de la paix qui a porté au monde la Lumière de Dieu. Il est celui qui a tendu la main aux petits, aux pauvres, aux exclus, aux blessés de la vie. Il nous présente Dieu comme un Père aimant, toujours prêt à accueillir le fils prodigue et à pardonner. Il est le bon Berger, toujours soucieux de la plus faible de ses brebis. Avec lui, plus rien ne peut être comme avant.


    La bonne nouvelle c’est que Jésus est « Emmanuel », c’est-à-dire « Dieu avec nous ». Jusqu’alors, on le considérait comme « Dieu au dessus de nous » ou encore « Dieu en face de nous ». Désormais, il est « Dieu avec nous » dans notre nature, avec nous dans sa grâce, avec nous dans notre faiblesse et notre misère. Il est avec nous par sa miséricorde, sa tendresse et sa compassion. Il est devenu semblable à nous, prenant tout ce qui est nôtre et nous donnant tout ce qui est sien. C’est cela le message de Noël, Dieu avec nous, Dieu pour nous.


    Cette bonne nouvelle est confirmée par le nom donné à Jésus : nous n’oublions pas que ce nom signifie « Le Seigneur sauve ». C’est très important pour nous : il y a en effet beaucoup de ratés dans le passé et le présent de notre humanité : nous pensons à la violence gratuite, l’exploitation des petits, l’indifférence des puissants. C’est dans notre monde tel qu’il est que Jésus vient. II continue à vouloir le sauver de la perdition. Les petits ont la première place dans son cœur. Chacun y est accueilli comme un frère, une sœur en humanité. Il fait de nous des enfants de Dieu. Voilà ce chemin que Jésus offre à notre monde pour être sauvé.


    Quelqu’un a dit que Jésus apparaît aussi comme « sauveur de Dieu ». Voilà une réflexion qui peut apparaître un peu paradoxale. Dieu aurait-il besoin d’être sauvé ? Et pourtant, quand nous y regardons de plus près, nous voyons bien à quel point il continue à être malmené. Son image a été déformée et souvent caricaturée. On a fait de lui un tyran, un juge impitoyable, un contrôleur sévère, ou encore un magicien, un chef d’armée. Cette fête de Noël nous révèle que le vrai Dieu n’est rien de tout cela. Elle nous montre un Dieu qui s’est fait petit enfant. Dans ce monde plein de violence et de haine, il est Celui qui apporte l’amour, la Lumière. Seuls les pauvres de cœur peuvent comprendre ce message.


    C’est ainsi que Noël est un jour de joie. Dieu vient demeurer chez les hommes. L’Evangile nous dit qu’il n’y avait pas de place pour son Fils dans la salle commune. Ce constat est toujours actuel : dans le monde entier, on fête Noël, on réveillonne, on offre des cadeaux. Mais ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui oublient l’origine de cette fête. Et pourtant, le Christ veut demeurer chez nous. Il veut être « Emmanuel », Dieu avec nous. Trouvera-t-il une place dans nos cœurs ? Il n’enfonce pas la porte. Il attend que nous lui disions d’entrer.


    Si le Christ souhaite venir chez nous et en nous, c’est pour nous combler de son amour, un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Vivre un vrai Noël, c’est accueillir Jésus, c’est le suivre et lui donner la première place dans nos cœurs. C’est avec lui que nous trouverons la vraie joie. Cette joie de Noël, nous pourrons la partager avec tous ceux et celles qui nous entourent, les membres de nos familles, les enfants, les personnes malades ou seules. Cette présence et cet amour de Dieu, c’est comme un trésor qu’il nous faut accueillir et partager.


    Noël, c’est Jésus qui vient et qui nous invite à travailler ensemble à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel, un monde d’amour. Avec Jésus, nous apprenons à regarder ce monde avec le regard même de Dieu, un regard plein d’amour. En cette nuit (ce jour), nous nous tournons vers toi, Seigneur. Tu fais sans cesse le premier pas vers nous. Tu fais de nous des messagers de ta paix et de ton amour. Nous te prions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen


    Sources : http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 4ème dimanche de l’Avent

    Abbé Jean Compazieu

    « Quand Dieu appelle…


    annonciation.jpgTextes bibliques : Lire


    Nous voici parvenus à une semaine de Noël. Les rues de nos villes et de nos villages ont pris un air de fête. Dans les magasins, c’est la ruée vers les cadeaux. Chacun veut partager sa joie avec les autres. Nous chrétiens, nous savons que ce temps de l’Avent, c’est celui de la venue de Jésus. Nous nous disposons à accueillir celui qui se présente à nous comme le Sauveur du monde. Nous nous rassemblerons dans cette église pour célébrer celui qui est à l’origine de cette fête. Sa venue parmi nous est une bonne nouvelle qui doit être annoncée à tous, en particulier aux pauvres, aux exclus, à tous ceux et celles qui n’ont plus d’espérance.


     

    En ce 4ème dimanche de l’Avent, la liturgie oriente notre regard vers une jeune fille de Nazareth. Elle a vécu la plus grande aventure de l’humanité, celle de Dieu venu dans notre chair. Cette année c’est  l’Evangile de l’Annonciation qui est proposé à notre méditation. Cet évangile nous le connaissons bien. C’est l’instant divin qui a entièrement bouleversé l’humanité. L’ange Gabriel se rend chez Marie pour lui annoncer qu’elle a été choisie par Dieu pour être la mère de son Fils. L’ange attendait sa réponse. En effet, quand Dieu appelle, il respecte la liberté de chacun. Marie reste libre d’accepter ou de refuser. Elle cherche simplement à comprendre : « Comment cela va-t-il se faire ? » L’ange lui répond : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très haut te prendra sous son ombre. » Et Marie accepte en prononçant ces simples paroles : « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole. » La fête d’aujourd’hui nous donne l’occasion de réfléchir à ce rôle de la plus haute importance que Dieu a confié à Marie.


    Aujourd’hui encore, le Seigneur continue à appeler des hommes, des femmes et même des enfants. Ce n’est plus par l’ange Gabriel qu’il intervient dans notre vie. Il nous rejoint dans les diverses circonstances par les personnes qu’il met sur notre route. Il peut aussi nous interpeler par une parole d’évangile. Il peut même venir nous chercher très loin et très bas. Il nous invite à puiser à la Source de son amour pour le rayonner autour de nous. Nous sommes choisis par Dieu pour incarner sa bonté, sa tendresse et sa justice. Dans ce monde troublé, c’est plus que jamais nécessaire.


    Le Seigneur a besoin de nos mains pour continuer les siennes. Il a besoin de nos lèvres pour prononcer ses paroles. Il a besoin de nos yeux pour voir la souffrance humaine et la soulager. Quelle que soit la question qu’il nous pose, il nous invite à lui dire oui. Et à l’instant où nous disons oui, c’est comme un ras de marée qui emporte tout sur son passage. C’est une grande aventure qui commence. Il n’y a pas de plus grand honneur pour les hommes que d’être les serviteurs de l’amour. Marie n’a pas suivi d’autre chemin. Elle a été la servante du Seigneur ; et aujourd’hui, elle nous dit: « Faites tout ce qu’il vous dira ».


    En ce jour, la question nous est posée bien simplement : Accepterons-nous la venue du Christ en nous et dans notre vie. Porter Dieu en nous et l’offrir au monde, c’est quelque chose d’extraordinaire. Nous y trouvons une joie que personne ne peut nous enlever. Avec lui et avec Marie, nos visites deviennent des visitations. C’est à cela que nous sommes appelés quand nous nous rendons auprès d’une personne malade ou dans le besoin. Nous serons peut-être conduits sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Mais nous savons que l’amour de Dieu ne nous décevra pas.


    Comme Marie, Dieu nous appelle pour nous confier une mission, une responsabilité. Si nous répondons non, nous restons dans la nuit. Si nous répondons oui, nous devenons porteurs de lumière. La réponse nous appartient et personne ne peut répondre à la place de l’autre. Le Seigneur a besoin de notre accord personnel. Ne craignons pas : cette mission est tournée vers le bonheur, le nôtre et celui des hommes. En ce temps d’espérance, nous demandons à Dieu de nous rendre accueillants à l’appel et à la venue de son Fils dans notre vie et notre monde.

    Le Seigneur continue à vouloir chercher et sauver ceux qui sont perdus. Nous qui avons instinctivement le goût du péché, nous regardons vers Marie qui a le goût de Dieu. Elle s’est laissé pénétrer par l’amour de Dieu qui l’a rendue immaculée. Qu’elle nous oriente vers l’adoration, la reconnaissance, le goût d’une vie entièrement donnée.

    Ensemble, nous nous tournons vers Toi, Dieu notre Père. Tu as comblé de grâce la Vierge Marie, docile à ta Parole. Que cette même grâce nous accompagne et nous irons annoncer à nos frères la venue de ton Fils. Amen


    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 3ème dimanche de l’Avent

    Abbé Jean Compazieu

    Dimanche de la joie

     

     Textes bibliques :  Lire


    bougie lampe Ce 3ème dimanche de l’Avent est aussi appelé « dimanche de la joie ». Cette joie, nous la voyons dans nos rues illuminées. De grands sapins ont été dressés sur nos places. Les gens circulent dans les rues avec de gros paquets-cadeaux. Tout cela est beau. Mais ce 3ème dimanche nous invite à faire un pas de plus dans la foi. Il s’agit pour nous de nous réjouir dans le Seigneur. « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance. » C’est cet appel à la joie que nous retrouvons dans chacune des lectures de ce dimanche.

     

    Dans le premier texte, Isaïe nous annonce précisément le Sauveur qui apporte la joie. Il s’adresse à un peuple qui se trouve en situation de détresse. Ce peuple a été déporté en exil. Vivant en terre étrangère, il est victime de la pauvreté, de l’oppression et de l’injustice. Isaïe lui annonce que le Seigneur ne peut tolérer plus longtemps les blessures et la misère de ceux qu’il aime. Il vient pour les guérir et les libérer. Voilà une bonne nouvelle à faire circuler de toute urgence : « Le Seigneur fera germer la justice devant toutes les nations ». Avec lui, les malheurs qui accablent notre monde ne peuvent avoir le dernier mot. Il n’y aura plus de crise, ni de violence, ni de guerre. En Dieu, c’est l’Amour qui triomphe.


    Le cantique de Marie (qui suit  la première lecture) va dans le même sens. C’est la même bonne nouvelle : Dieu est sauveur. Il comble de biens les affamés. Il relève Israël son serviteur. D’ailleurs, le nom donné à Jésus signifie « Le Seigneur sauve ». Sa venue est une bonne nouvelle pour le monde de son époque mais aussi pour nous aujourd’hui. C’est pour cela qu’en ce temps de l’Avent, il est si important de se mettre dans une attitude d’accueil et de joie. Marie est là pour nous y aider. Avec elle, nous chantons les louanges du Seigneur qui continue à faire des merveilles.

    La deuxième lecture est un message de saint Paul aux chrétiens de Thessalonique. Il veut les rassurer et les encourager car ils ont beaucoup de mal à vivre leur foi. Il commence par leur donner des consignes importantes : « Soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toute circonstance… N’éteignez pas l’Esprit » Il leur demande également de ne pas repousser les prophètes. Par prophète, il faut entendre celui à qui la Parole de Dieu inspire quelque chose pour « construire, réconforter, encourager ». Mais il ne s’agit pas d’écouter bouche bée. Il est important que nous fassions preuve de discernement. Nous avons tous besoin de clarifier et de consolider notre espérance « en la venue de notre Seigneur Jésus Christ ».


    L’évangile de ce dimanche nous montre une autre source de joie. Il nous présente Jean Baptiste comme « témoin de la lumière ». Il n’était pas la lumière mais il l’a montrée. Il a désigné le Messie à tous ceux qu’il rencontrait : « Au milieu de vous, se tient Celui que vous ne connaissez pas. » Cette bonne nouvelle que Jean Baptiste adressait aux foules de son temps vaut aussi pour nous aujourd’hui. Jésus est là présent au cœur de nos vies. Malheureusement, nous sommes souvent ailleurs. Et ce n’est pas avec nos seuls moyens humais que nous arriverons à le reconnaître. Pour y parvenir, il nous faut le regard de la foi, un regard éclairé et nourri par la Parole de Dieu et les sacrements.


    Le Seigneur vient. Il est mystérieusement présent au milieu de nous. Ce troisième dimanche de l’Avent nous invite à le reconnaître. C’est plus important que tous. Notre monde souffre de l’injustice, de l’immoralité, de l’égoïsme. Il est nécessaire de ce convertir sur ces points. Mais le plus grand malheur c’est l’incrédulité, c’est le manque de foi, c’est ne pas reconnaître la présence de Dieu au milieu de nous. Par ce refus de Dieu, nous nous éloignons de celui qui est la seule chance de notre vie.


    Dans quelques jours, nous fêterons Noël. Il y aura beaucoup de paquets cadeaux bien enveloppés dans du papier coloré. Ce sera pour nous une occasion de donner de la joie à ceux et celles que nous aimons. Mais si nous en restons là, c’est vraiment dommage. Vivre Noël, c’est faire un geste de foi ; c’est croire en Jésus qui vient et nous engager à écouter sa Parole et à le suivre. Les plus beaux cadeaux du monde, les plus fastueux réveillons ne peuvent pas vraiment nous combler. C’est seulement auprès du Seigneur que nous trouverons la vraie joie. Il ne peut y avoir de vie chrétienne vraiment authentique sans cette joie née de l’amour de Dieu. Nous ne pouvons pas annoncer la bonne nouvelle de Jésus Christ avec un air d’enterrement.


    Accueillons cette invitation à la joie comme un appel à la foi, une foi rayonnante et communicative. A la suite de Jean Baptiste, soyons nous aussi des témoins de la lumière toujours soucieux de préparer les chemins du Seigneur et de dire son amour. C’est cela qu’il attend de chacun de nous. Mais pour remplir cette mission, nous venons puiser à la Source de l’amour qui est en lui. Nous nous nourrissons de la parole du Seigneur et de son Eucharistie.


    En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur : « Que ta lumière rayonne à travers nous et attire les hommes à toi. Que ton amour passe vers eux à travers nous, à travers nos paroles et notre vie de tous les jours ». Amen.


    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 2ème dimanche de l’Avent

    Abbé Jean Compazieu

    Préparez…

     

     Bapteme de JésusTextes bibliques : Lire


    L’Evangile de ce dimanche nous annonce une bonne nouvelle. Aujourd’hui, nous n’en avons que le commencement. Nous avons un peu perdu l’habitude d’entendre parler de bonnes nouvelles. Chaque jour, nous n’en recevons que des mauvaises. Les médias ne cessent de nous parler de la crise, des licenciements, des violences de toutes sortes. Et quand nous échangeons entre nous, les conversations tournent autour de telle personne qui est entrée à l’hôpital ou qui est décédée. N’y aurait-il pas de la place pour les bonnes nouvelles ?

     

    Justement si, et c’est l’évangile de Marc qui vient nous en faire part. Il s’agit de la bonne nouvelle de l’amour de Dieu. Elle nous annonce le Salut que Jésus nous apporte. Cette bonne nouvelle a commencé quand Jésus est né. Elle se poursuit aujourd’hui. Elle ne cessera d’être proclamée tous les jours et jusqu’à la fin des temps. Le Concile Vatican II nous l’a rappelé : « C’est le Christ qui nous parle tandis qu’on lit dans l’Eglise les Saintes Ecritures. » (Constitution sur la liturgie). Il est présent au milieu des fidèles réunis en son nom pour leur faire entendre cette bonne nouvelle.


    C’est un peu ce même message que nous lisons dans la première lecture. Il s’adresse à un peuple exilé à Babylone. Le prophète Isaïe s’efforce de le consoler. Il lui rappelle ce qui s’est passé autrefois quand les hébreux étaient esclaves en Egypte. Dieu a appelé Moïse pour arracher son peuple à cet esclavage. Pendant 40 ans, ils ont erré dans le désert avant d’entrer dans la terre promise. Cette fois, il n’y a plus besoin d’un Moïse. Dieu prendra lui-même la tête du son troupeau. Avec un tel berger, l’entrée à Jérusalem sera triomphale. C’est donc un appel à l’espérance que nous entendons dans ce texte de la Bible.


    Le même Dieu nous rejoint aujourd’hui dans nos situations désespérées. Il est toujours du côté des petits, des exclus, de ceux et celles qui sont persécutés à cause de leur foi. Je lisais cette semaine qu’en Corée du Nord, toute personne soupçonnée d’être chrétienne est emprisonnée ou exécutée. L’ensemble du clergé est porté disparu (Source AED). Mais ailleurs, des chrétiens se mobilisent pour faire célébrer des messes et prier pour eux.  Ensemble, nous nous tournons vers le Seigneur car nous avons la ferme conviction qu’il ne nous abandonne pas. Pour lui, il n’y a pas de situation désespérée. Il vient et il nous faut lui préparer le chemin. Il ne dit pas que nous allons à lui ; en effet, par nos seuls moyens nous en sommes bien incapables. C’est lui qui fait sans cesse le premier pas vers nous et qui prend l’initiative de venir à notre rencontre. Il vient nous révéler notre dignité. Avec lui le mal n’aura pas le dernier mot.


    Voilà cette bonne nouvelle qui ne cesse d’être proclamée. Mais beaucoup ne l’entendent plus. Et nous-mêmes, nous risquons fort d’être encombrés par toutes sortes de bruits de la télévision, de la radio ou des musiques d’ambiance. Beaucoup ne peuvent pas supporter le silence. Et pourtant, c’est là que le Seigneur nous parle. L’Avent est là pour nous rappeler que le Seigneur vient à notre rencontre. Il nous rejoint au cœur de nos vies, de nos joies et de nos épreuves pour nous annoncer une bonne nouvelle. Malheureusement, nous sommes trop souvent ailleurs. Nous sommes alors incapables d’accueillir le Seigneur qui a quelque chose d’important à nous dire.


    L’Evangile de Marc nous montre un chemin de conversion. Il nous invite à regarder le témoignage de Jean Baptiste quand il proclame la venue du Messie. Il ne va pas à Jérusalem au milieu de la foule et du bruit. Bien au contraire, il va au désert ; il est « en tenue de désert » ; il se nourrit de ce que le désert veut bien lui donner, des sauterelles et de miel sauvage. Comme lui, nous sommes tous appelés au désert. Non, il ne s’agit pas de partir au Sahara, (même si certains peuvent choisir cette solution). L’important c’est de se réserver des moments loin du bruit et de nous mettre dans un état qui favorise la réceptivité du cœur. Dieu vient à notre rencontre. Il frappe à notre porte et il attend de nous une réponse libre et aimante.


    A la fin de la messe, nous serons envoyés pour préparer les chemins du Seigneur. L’espérance sera notre guide. Nous rencontrerons peut-être des personnes écrasées par le poids des difficultés de toutes sortes. A travers ce temps passé au service des autres, nous contribuons à rendre le monde plus humain. Mais il y a une chose que nous ne devons pas oublier : c’est le Christ qui nourrit notre espérance en nous donnant son Esprit de force et de persévérance. Il y a tant de montagnes à abaisser et de passages tortueux à rendre droits.


    Aujourd’hui, nous te prions, Seigneur, toi qui es le Sauveur et l’Ami des hommes, donne-nous d’être les témoins de ton amour auprès de tous ceux et celles que tu mets sur notre route. Amen

    (Sources : Textes bibliques du jour, Journaux de la semaine, revues liturgiques Signes et Feu Nouveau)

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du premier dimanche de l’Avent B

    Abbé Jean Compazieu

    Le Seigneur vient


    jesus enseigneTextes bibliques : Lire


    Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. Au fil des semaines, elle nous conduira jusqu’à Noël. Puis nous suivrons le Seigneur dans les diverses étapes de sa vie publique, sa mort et sa résurrection. Nous nous rappelons que le mot Avent signifie avènement. L’Avent, c’est le temps de la venue du Seigneur. Nous chrétiens, nous pensons tous à Noël. Nous chanterons la naissance du Messie. C’est un tournant absolument essentiel dans l’histoire de notre monde. Le Cardinal Eyt disait que nous ne sommes pas deux mille ans après Jésus Christ mais deux mille ans avec Jésus Christ. Son amour ne cesse de nous accompagner. Et cette année, c’est l’Evangile de saint Marc qui va nous aider à l’accueillir.

     

    Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à avoir un autre regard sur l’Avent. C’est vrai que Noël c’est la naissance de Jésus à un moment de l’histoire du monde. Mais aujourd’hui, l’Evangile nous invite à un autre regard. Ce Jésus dont nous allons fêter la naissance est aussi celui qui reviendra dans la gloire. Son grand projet c’est de nous entraîner avec lui dans le Royaume de Dieu. Aujourd’hui, saint Marc nous rapporte les recommandations de Jésus ; elles se résument en un mot : « VEILLEZ ». Ce mot revient quatre fois ; c’est dire à quel point il est important ; le Seigneur reviendra à l’improviste. Il ne faut pas manquer son retour ; il ne faut pas s’endormir.


    C’est vrai que le Seigneur n’aime pas les endormis. Il avait souvent recommandé à ses disciples de rester vigilants. Au moment de son agonie, il dira à ses trois apôtres : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation ». (Mc 14. 38) Non, il ne cherche pas à mettre la peur dans nos cœurs.

     

    C’est l’amour qu’il veut faire grandir en nous, un amour vigilant et attentif. Il veut aussi éveiller en nous le désir de le voir. Nous sommes loin des prophètes de malheur qui annoncent la fin du monde pour demain ou après demain. Quand Jésus nous parle de l’Avent, il ne faut pas penser d’abord à la fin du monde mais au grand Avent dans lequel nous sommes depuis son Ascension. Le Seigneur vient ; il frappe à notre porte ; et c’est chaque jour que nous nous disposons à l’accueillir.


    Depuis quelques temps, les publicités font le pied de nez à la crise en nous annonçant un Noël de rêve. En ce premier dimanche de l’Avent, les textes bibliques nous invitent à remettre cette fête à l’endroit. Noël ce n’est pas d’abord le réveillon, les cadeaux et les lampions. Il faut le dire et le redire, Noël c’est Jésus qui vient. Si nous n’y prenons garde, nous risquons d’oublier le vrai sens de cette fête ; encore une fois, Noël c’est Jésus qui vient. Chaque jour, il nous laisse des signes de sa venue, de sa présence et de son action dans notre vie. Pensons aux très nombreux jeunes qui ont participé aux journées mondiales de la jeunesse. Cet événement a bouleversé leur vie. Nous avons pu entendre des témoignages qui disaient : « Il a changé ma vie. » Ceux qui ont vécu une telle rencontre ne peuvent faire autrement que de crier cette bonne nouvelle au monde entier.


    Le Seigneur est venu il y a vingt siècles. Il n’y avait personne pour l’accueillir, sauf quelques bergers qui veillaient sur leur troupeau et quelques étrangers qui scrutaient le ciel et y ont découvert une étoile mystérieuse. Aujourd’hui, la question nous est posée : quand le Seigneur reviendra à la fin des temps, quel accueil trouvera-t-il ? L’important c’est de préparer cet événement comme une grande fête, dans la joie et la confiance. Quand nous accueillons des invités, nous nous y préparons activement. Nous nous faisons une joie de tout faire pour que tout soit parfait. A plus forte raison quand il s’agit du Seigneur : cette rencontre définitive avec lui doit mobiliser toutes nos énergies. Nous la préparons chaque jour comme une grande fête.


    En même temps, nous n’oublions pas que le Seigneur vient chaque jour à travers les événements de notre vie. Il est présent en chaque personne qu’il met sur notre route. Il vient aussi en nous donnant les « paroles de la Vie éternelle ». Quand nous nous venons à l’église le dimanche, c’est lui qui nous accueille. Il veut que nous ayons la vie en abondance. Malheureusement, le risque est grand de rester assoupi ou endormi par la fatigue ou la routine. Pour reconnaître le Christ et l’accueillir, il nous faut le regard de la foi.


    C’est pour cela qu’il est si important d’être en éveil. Nous sommes un peu comme le portier. Il est dedans mais il regarde dehors. Il est celui qui veille et qui réveille. Son rôle est d’accueillir et de mettre en relation avec l’intérieur. En tant que délégué de la communauté, il ouvre la porte et il annonce. Son service est pour les autres. Nous chrétiens, nous sommes ce portier. Nous sommes les témoins et les messagers de ce Jésus qui vient à notre rencontre. C’est tous les jours que nous nous disposons à l’accueillir.


    Ne pas dormir, regarder l’avenir avec lucidité et confiance, travailler au monde nouveau, voilà ce qu’est être veilleur.  En ce début d’année liturgique, nous nous tournons vers toi Seigneur. Aide-nous à devenir les veilleurs de notre humanité. C’est là, au cœur de notre vie de tous les jours, que nous voulons t’accueillir. Garde-nous éveillés pour ne pas manquer ce rendez-vous.

    D’après diverses sources

    Source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie de la fête du Christ Roi

    Abbé Jean Compazieu

    Journée du Secours Catholique

    Textes bibliques : Lire


    Jesus roiEn lisant cet évangile, j’ai d’abord pensé à cette pièce de théâtre jouée à Paris qui a fait la une des médias ces dernières semaines. On y voit le visage du Christ profané d’une manière absolument inacceptable. Des groupes d’indignés se sont organisés pour protester. Ils ne pouvaient supporter que l’on tourne en dérision Celui qui donne sens à notre vie. Nous chrétiens, nous souffrons tous de ces atteintes répétées à notre foi de baptisés.

     

    Mais regardons notre vie et celle de notre monde à la lumière de l’évangile que nous venons d’écouter. Le Christ bafoué, dénigré et rejeté c’est tous les jours qu’on le voit. C’est tous les jours qu’il subit des traitements intolérables dans certaines entreprises et autres lieux de travail. Il est présent en celui qui n’en peut plus d’être harcelé et accablé. C’est tous les jours qu’il est jeté à la rue. L’évangile de ce dimanche nous invite à le reconnaître à travers celui qui meurt de faim, de froid et surtout de manque d’amour. Jésus est tellement proche de ces petits qu’il s’identifie à eux.


    Ces jours-ci, les médias nous ont parlé des jeunes de plus en plus nombreux qui sombrent dans la précarité. Beaucoup se sont résignés à frapper à la porte du Secours Catholique. Une étude montre qu’ils représentent la catégorie la plus pauvre de la société. Leur situation est accentuée par les effets de la crise. La principale cause de cette pauvreté chez les jeunes est avant tout la difficulté de trouver un emploi ; cela les empêche de trouver leur autonomie. A travers eux, c’est encore le Christ qui est bafoué et rejeté. On s’est mobilisé contre une pièce de théâtre. Aurons-nous le courage de nous lever pour agir contre cette exclusion ?


    En ce dimanche 20 novembre, nous fêtons le Christ Roi de l’univers. Il n’est pas un roi à la manière des grands de ce monde. Ces derniers cherchent à imposer leur pouvoir et leur autorité. La royauté du Christ c’est celle du berger qui se consacre entièrement à chacune de ses brebis. Il est tellement proche des petits qu’il se reconnaît en chacun d’eux. C’est à la manière dont nous les aurons accueillis que nous serons jugés. Le tri sera le résultat du choix que nous aurons fait durant notre vie. Le Seigneur nous rappellera qu’il était présent à travers les exclus qui se sont trouvés sur notre route.


    En ce dimanche, c’est aussi la journée du Secours Catholique. C’est une journée de prière, de réflexion et de partage. En nous engageant aux côté de cette association, nous participons d’une manière plus efficace à la lutte contre la pauvreté. C’est important car il est urgent de bâtir ensemble ce Royaume de justice et de paix voulu par Jésus. En cette période de crise, notre critère ne doit pas être le « chacun pour soi » mais le partage et la solidarité. Le Royaume de Dieu c’est celui de l’amour et de la fraternité. Le seul critère de séparation qui y subsiste, c’est l’amour des petits. D’un côté, il y aura ceux qui auront aimé et de l’autre ceux qui ne l’ont pas fait.


    « J’ai eu faim… » nous dit Jésus. Oui, bien sûr, chacun pense à la faim matérielle. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent chaque jour avec la faim au ventre. Le Secours Catholique et d’autres organismes ne cessent de nous le rappeler. Et même dans nos villages tranquilles, nous pouvons découvrir des personnes qui n’ont rien à manger. Mais en même temps, nous ne devons pas oublier ceux qui ont faim d’amitié, faim d’être reconnus et considérés, faim de justice et de paix. A travers eux, c’est le Christ qui est là.


    « J’étais un étranger… » Nous pensons tous aux immigrés, aux sans papier. Beaucoup vivent une situation dramatique. Mais il y a d’autres manières de devenir étranger à l’autre. C’est ce qui arrive quand des couples se déchirent, ou encore dans les conflits de voisinage ou sur les lieux de travail. A travers l’étranger, c’est le Seigneur que nous ne savons pas toujours reconnaître. C’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons.


    « J’étais prisonnier… » Nous pensons à ceux qui sont en prison à cause de leurs actes ; nous n’oublions pas les otages qui sont retenus loin de chez eux contre leur grés. Mais on peut aussi être prisonniers de diverses autres manières. Beaucoup sont enfermés dans leur réputation. On ne leur laisse aucune chance. D’autres sont prisonniers de l’alcool, de la drogue ou de leurs mauvaises habitudes. En général, on évite de les fréquenter. Et pourtant, à travers eux, c’est encore et toujours le Christ qui est là. Comme pour Caïn dans le livre de la Genèse, il nous demandera : « Qu’as-tu fait de ton frère ? »


    C’est exclusivement sur l’amour que nous serons jugés. Mais ce jugement, ce n’est pas seulement pour plus tard, pour après notre mort. C’est maintenant que nous accueillons ou que nous refusons d’accueillir le Christ. Dieu n’aura pas à juger les hommes. Ils se seront eux-mêmes jugés tout au long de leur vie en accueillant ou en refusant son Royaume d’amour. Dieu n’aura rien d’autre à faire qu’à dévoiler ce qui était caché en chacune de leurs journées.


    Dans l’eucharistie que nous célébrons chaque dimanche, nous apprenons à te reconnaître, Seigneur reconnaître dans la Parole et le Pain de Vie. Apprends-nous aussi à te reconnaître dans les pauvres. C’est auprès d’eux que nous sommes renvoyés si nous voulons te rencontrer. Nous te supplions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’Amour ». Amen

    Source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    bible2Les talents que Dieu nous confie


    Textes bibliques : Lire

    L’évangile de ce dimanche nous oriente vers la fin des temps. C’est un sujet qui agite de nombreux esprits, surtout du côté des sectes. Au cours de ces derniers dimanches de l’année liturgique, l’Eglise nous donne l’occasion d’y revenir à la lumière de la Parole de Dieu. La deuxième lecture nous montre que ces questions devaient également habiter les premiers chrétiens. Saint Paul rappelle à ceux de Thessalonique qu’au sujet du retour du Seigneur, l’important n’est pas de penser aux délais et aux dates. L’essentiel c’est de voir ce que nous allons faire de cette attente et des biens qui nous sont confiés.

     

    L’évangile nous parle précisément de ces biens que le Seigneur nous a confiés. Il y est question de « talents ». Pour éviter toute confusion, il faut savoir que ces talents ne sont pas d’abord des qualités. On dit que certains ont des talents pour la musique, d’autres pour le chant, d’autres encore sont très habiles pour le bricolage. C’est sûrement bien, mais ce que Jésus veut nous dire est bien plus important. Dans la bible, un talent c’est une somme de 6000 deniers ; c’est le salaire de 20 à 30 années de travail. Quand Jésus nous parle de cinq talents, puis deux, puis un, il s’agit donc d’une somme considérable. C’est une manière de dire que Dieu nous confie tous ses biens. Il nous fait confiance pour les gérer et les faire fructifier.


    Pour comprendre quels sont ces talents, il suffit de parcourir les évangiles. Le premier c’est celui de la Parole de Dieu. Elle nous est confiée dans la liturgie. Nous pouvons nous en nourrir pour notre vie de tous les jours. Cette Parole c’est comme une lumière qui ne demande qu’à être partagée et communiquée au monde entier en vue du Royaume de Dieu. Les paroles de Jésus sont celles de la Vie éternelle. Et malheur à nous si nous les gardons pour nous seuls. Le deuxième talent c’est celui du Pain de Vie. Il nous est confié dans l’eucharistie. Nous nous rassemblons à l’église pour accueillir l’amour qui est en Dieu, puis nous sommes renvoyés par Jésus lui-même vers nos frères et sœurs, en particulier ceux qui sont dans la précarité. Le troisième talent, c’est celui de la charité que Dieu dépose en nous. C’est Jésus lui-même qui nous invite à ouvrir les yeux, nos mains et notre cœur à ceux et celles qui nous entourent. Sa priorité va vers les plus pauvres, y compris le mendiant qui peut se trouver à la porte de l’église.


    Cet appel à faire valoir les talents se trouve concrétisé à la fin de l’évangile de Marc. Au moment de les quitter, Jésus envoie ses apôtres dans le monde entier. Il leur donne trois missions : « Allez » à la rencontre ; proclamez la bonne nouvelle ; baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit. Tout commence par la rencontre, l’accueil de l’autre et le partage. Jésus lui-même nous donne l’exemple en accueillant les malades, les petits et les exclus de toutes sortes. C’est vrai que cela n’est pas facile, mais Mère Térésa, Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et bien d’autres l’ont fait. Nous chrétiens, nous ne pouvons pas faire autrement que de chercher à voir chacun avec le regard même de Jésus.


    Le deuxième talent, c’est celui de la Parole. Quand l’un des nôtres vient de mourir, nous nous mettons à parler de ses qualités. Notre regard sur lui a changé. Alors, nous pouvons nous poser la question : Pourquoi attendre la mort pour voir les qualités de ceux qui nous entourent. La bonne parole c’est celle qui revalorise l’autre, lui redonne confiance et le guérit. La Parole du Christ est bonne nouvelle pour les pauvres, les prisonniers et tous les exclus. Elle nous annonce que nous avons tous du prix aux yeux de Dieu. Il est présent à travers le petit que nous croisons sur notre route. Et comme pour Caïn dans le livre de la Genèse, il nous demandera : « Qu’as-tu fait de ton frère ?


    Troisième talent, le baptême : Baptiser quelqu’un c’est l’intégrer dans l’amour qui est en Dieu. Désormais, nous sommes membres d’une même grande famille et Jésus nous y apprend à voir l’autre comme un frère ; c’est le commandement qu’il nous laisse : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Vivre en baptisé, c’est accueillir l’amour qui est accueillir l’amour qui est en Dieu et nous laisser transformer par lui ; puis nous sommes envoyés dans le monde pour le communiquer à tous ceux et celles qui nous entourent. Beaucoup souffrent de la violence et des injustices. D’autres sont enfermés dans la misère, l’angoisse et la peur. Le Seigneur compte sur nous pour leur apporter l’amour qui est en lui.


    Tous ces exclus font partie de ce trésor inestimable que Dieu nous confie. Nous ne pouvons pas construire et développer le Royaume de Dieu sans lutter contre la pauvreté, la violence et toutes les formes d’injustices. C’est à cette condition que nous pourrons porter du fruit pour le Royaume. Et c’est ainsi que nous pourrons entrer dans la joie de Dieu.

    En ce jour, nous pouvons reprendre l’oraison du missel : « Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité : car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tous biens. Amen

     

    Source http://dimancheprochain.org

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