• Synode sur la famille : "Ce ne sont pas des hommes de parti, ce sont des prêtres"

    Le dominicain français Laurent Tarel a participé au synode en tant qu'assistant du Secrétariat. Il a bien voulu partager son regard sur le synode avec Aleteia. Elisabeth de Baudoüin


                                                                                                                                                                                                        © Elisabeth de Baudoüin

    Ordonné prêtre en 2012, le Frère Laurent Tarel, dominicain de la province de Toulouse, fait partie des 27 “assistants du Secrétariat général du synode”. Prêtres pour la plupart et de langue maternelle italienne, française, espagnole ou anglaise (les quatre langues principales parlées dans l’Eglise), ces assistants ont eu un rôle discret  mais néanmoins précieux durant ce synode. Si certains (par exemple) assuraient le lien entre l’assemblée et la table de présidence, durant les congrégations générales, d’autres (par exemple) ont tenu le secrétariat des Circuli minores et aidé à la retranscription par écrit des fameux “modi” (modifications apportées à la Relatio post disceptationem, durant les travaux par petits groupes). Mais surtout, ils font partie des témoins vivants de ce synode et de ses débats riches, auxquels ces pasteurs ont souvent participé, en marge des travaux. Alors que ce synode prend fin, le Frère Laurent Tarel a bien voulu répondre à quelques questions d’Aleteia, sur cet évènement historique.

    Dans quel climat s’est déroulée cette troisième assemblée extraordinaire du Synode des évêques ?
    Frère Laurent Tarel :
    Un climat très simple, malgré la présence du Saint-Père, présidant toutes les congrégations générales (hormis le mercredi matin, jour d’audience, ndlr) et d’une remarquable disponibilité, et celle de nombreux cardinaux. Un climat également très fraternel, les gens allant facilement les uns vers les autres, s’intéressant les uns aux autres, de façon non feinte. Le Saint-Père avait voulu expressement une grande liberté de parole : on ne peut pas reprocher aux membres de ce synode de ne pas avoir exprimé le fond de leur pensée, officiellement et dans les échanges individuels. Cela vaut particulièrement pour les Pères synodaux.


    On a beaucoup parlé de tensions entre ces derniers, à l’occasion de ce synode. Comment vous sont-ils apparus, durant ces deux semaines ?
    Frère Tarel :
    Comme des frères, heureux de se retrouver et se respectant, malgré les divergences. Je n’ai senti aucune animosité entre les personnes, aucun climat de tension, même si, c’est clair, on n’est pas au pays des bisounours : ce sont des cardinaux, des évêques, des prêtres, conscients des enjeux et des difficultés ainsi que de leur responsabilité. On sent aussi chez eux la souffrance du pasteur, qui ne considère pas  seulement les brebis “qui vont bien” mais qui a le souci des – nombreuses- brebis en difficulté. Souffrent-ils aussi de la façon dont leur image ou leurs propos peuvent être déformés par les médias ? Je n’ai rien senti de tel. Ce synode a plutôt révélé le coeur de ces pasteurs,  tous très attachés à la doctrine de l’Eglise, et qui se demandent en même temps comment l’Eglise peut accueillir toutes les personnes qui frappent à sa porte. Ce ne sont pas des hommes de parti, ce sont des prêtres : ils se posent la question sous le regard de Dieu, dont ils cherchent à réaliser la volonté.


    On a dit que la Relatio post disceptationem, qui a provoqué la tempête dans les médias, a semé la division au sein de l’assemblée synodale. Qu’en est-il en fait ? Quel jugement portez-vous sur ce qui s’est passé en interne ?
    Frère Tarel :
    Il était prévu (et normal) qu’après la publication de ce texte, les pères synodaux s’expriment. Ils l’ont fait, lors de la congrégation générale qui a suivi aussitot la lecture de cette Relatio. Beaucoup ont réagi vivement car ils ont eu peur – à juste titre, - de sa mauvaise appropriation par certains. Fallait-il d’ailleurs publier ce document, rédigé rapidement, très imparfait et incomplet, et qui n’est qu’un outil intermédiaire ? Au regard du séisme provoqué, on peut se poser la question. Par contre, le travail qui a suivi, dans les “circuli minores” a été d’une richesse incroyable. La réflexion, profonde et détaillée, a porté sur de très nombreux points, y compris certains ne figurant pas dans la Relatio, comme l’adoption ou l’attention à porter aux personnes âgées. Ce travail aura sans doute grandement aidé celui de la commission de rédaction de la Relatio Synodi. C’est ce texte-là qui va rester de ce synode extraordinaire sur la famille, comme base à la réflexion de l’année qui s’ouvre, avant l’assemblée ordinaire du synode de l’an prochain.


    Et vous, que retenez-vous de ce synode ?
    Frère Tarel : La famille et ses réalités ont pris pour moi un contour à la  fois plus large et plus net. Grâce aux heures et aux heures d’intervention auxquelles j’ai pu assister, je vois maintenant beaucoup mieux quelles sont les attentes, mais aussi les joies, des familles dans le monde aujourd’hui (et pas seulement en France). Je retiens aussi cette idée : une certaine pauvreté, ou du moins simplicité de vie, permet davantage aux familles de vivre les valeurs de l’Evangile. C’est ce que nous enseigne la Sainte Famille de Nazareth, non ?

    Propos recueillis par Elisabeth de Baudoüin

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  • Synode sur la famille : encourager et soutenir les couples fidèles

    Ce jeudi 16 octobre 2014, les dix « cercles mineurs » (circuli minores) du synode extraordinaire sur la famille ont présenté le fruit de leur travail. ---- RADIO VATICAN

                                                                                                                                         © Sabrina Fusco / ALETEIA

    Bien que reconnaissant et appréciant le grand travail fait par les rédacteurs de cette Relatio, l’assemblée a manifesté sa perplexité face à la publication  - légitime - de ce texte, qui a provoqué un mini séisme médiatique, et dans lequel de nombreux pères synodaux ne se retrouvent pas. Ont suivi un certain nombre de propositions.

    Mettre l'accent sur le message positif de l'Evangile
    Tout d’abord, il a été souligné que cette Relatio post disceptationem mettait trop l’accent sur les problèmes des familles en crise, et pas assez sur le message positif de l’Evangile de la famille et au fait que le mariage comme sacrement, union indissoluble entre un homme et une femme, est une valeur encore très actuelle en laquelle croient de nombreux couples. Dès lors, il a été demandé que le Relatio synodi contienne un message fort d’encouragement et de soutien aux couples fidèles, de la part de l’Eglise.
    Certains groupes ont également demandé l’intégration, dans le document final, d’éléments qui n’apparaissaient pas dans la Relation post disceptationem, comme l’adoption, la biotechnologie, la diffusion, via le Web, d’une culture qui conditionne les familles, l’importance des politiques en faveur des familles.

    Il a également été demandé de porter plus d’attention à la présence et aux besoins de personnes âgées et aux familles qui vivent dans des conditions d’extrêmes pauvreté ; et par ailleurs de dénoncer les drames de la prostitution, des mutilations génitales féminines et de l’exploitation, sexuelle ou par le travail, des enfants. Il serait également souhaitable, a-t-il encore été dit, de souligner le rôle essentiel des familles dans l’évangélisation et la transmission de la foi et de mettre en lumière leur vocation missionnaire.

    Une maison accueillante pour tous
    Concernant les situations difficiles, les cercles ont souligné que l’Eglise doit être une maison accueillante pour tous, afin que personnes ne se sente exclu. Ils ont souhaité toutefois davantage de clarté dans le langage, pour éviter les confusions (ne pas confondre par exemple loi de gradualité et gradualité de la loi. Attention aussi, ont souligné certains, à ne pas donner l’impression d’une volonté, de la part de l’Eglise, de légitimer les situations familiale irrégulières, quand bien même elles peuvent constituer une étape vers le mariage sacramentel. D’autres ont demandé que soit approfondi le concept de communion spirituelle, en vue de son éventuelle promotion.

    En ce qui concerne l’accès à la communion des divorcés remariés, l’idée se confirme que sur cette question, les avis sont partagés : Les uns suggèrent que la doctrine ne soit pas modifiée et reste telle qu’elle est aujourd’hui. Les autres sont pour une ouverture dans ce domaine, dans certains cas bien déterminés et dans une optique de compassion et de miséricorde. Il a été également proposé que cette question fasse l’objet d’une commission interdisciplinaire. On souhaite également qu’une plus grande attention soit apportée aux divorcés non remariés, qui restent fidèles, souvent de façon héroïque, au sacrement du mariage. Une simplification des procédures de reconnaissance en nullité a été aussi demandée. Il a aussi été rappelé que les enfants ne sont pas un honneur mais un don de Dieu, mais un don de Dieu, fruit de l’amour entre les époux.
    Les groupes appellent également à remettre le Christ au centre de la réflexion, ainsi qu’à insister plus sur le lien entre sacrement du mariage et baptême. La vision du monde doit se faire à partir de la loupe de l’Evangile, pour inviter les hommes à la conversion du cœur.

    Il a aussi été rappelé qu’on ne peut comparer le mariage entre un homme et une femme et l’union entre homosexuels, ceux-ci devant être accompagnés pastoralement et confirmés dans leur dignité, sans toutefois que leur orientation et leur conduite paraissent comme approuvée par l’Eglise. Sur la question de la polygamie, en particulier celle des polygames convertis au catholicisme qui désirent s’approcher des sacrements, une étude globale et approfondie st souhaitée.
    Enfin, les groupes conseillent de réfléchir davantage sur la figure de Marie et celle de la Sainte Famille, à proposer comme modèle de référence pour tous les foyers. Il est également demandé de bien préciser que la Relatio Synodi sera – seulement – un outil de préparation du synode ordinaire de l’an prochain (octobre 2015).
    ET http://www.aleteia.org/

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  • Synode: quand les couples mariés volent la vedette aux évêques

    Au cinquième jour des travaux synodaux pour la famille, les laïcs présents dans l’hémicycle sont décidément sous les feux de la rampe.
    Team Aleteia

                                                                                                                                                                                          © Sabrina Fusco / ALETEIA
    À l’issue de la première semaine de travaux, le ton du synode extraordinaire pour la famille paraît donné : les couples mariés, venus des quatre coins du monde et dont les interventions sont sur toutes les lèvres à Rome, influenceront immanquablement les discussions et réflexions des pères synodaux.

    L’intervention du couple Pirola, dès l’ouverture du Synode, avait retenu toute l’attention des fidèles en abordant les thèmes clés des débats actuels sur la famille au sein de l’Eglise, comme l’accueil des enfants homosexuels dans les familles entre vérité et miséricorde, ou les occasionnelles difficultés à adapter doctrine et pastorale (cf. Aleteia).

    De même, le couple philippin Cynthia et George Campos, qui a construit une association d’accompagnement pour les couples, les célibataires et les enfants, présente dans 163 pays, n’a pas manqué de s’attirer le feu des projecteurs (cf. Aleteia). Face aux représentants des églises du monde entier, ces derniers se sont faits les laudateurs d’une Eglise plus ouverte aux personnes en « situation d’irrégularité », à savoir les couples de fait et les divorcés remariés.
     
    Jeannette Touré, l’ivoirienne mariée à un musulman venue témoigner des défis que présente une telle union, a elle aussi suscité un fort enthousiasme, aussi bien en salle de Synode que dans les médias.
     
    Si les auditeurs laïcs du Synode semblent de façon générale être les « coqueluches » de cette session consacrée aux familles, c’est avant tout parce qu’ils incarnent le pragmatisme de la pastorale face à la rigueur du monde académique. Une synergie tout-à-fait primordiale, à une heure où le déclin spirituel des sociétés postmodernes atteint des sommets. D’autre part, comme le fait également remarquer le site catholique anglophone Crux, l’engouement spécifique dont font l’objet les laïcs s’explique aussi par l’absence médiatique des pères synodaux, voulue par le pape François. En effet, pour la première fois dans l’histoire du Synode, les différents discours des représentants religieux ne sont pas traduits, et sont englobés dans un compte-rendu quotidien effectué en salle de presse du Saint-Siège, ce qui réduit nettement leur visibilité.
     
    Mais si les nouvelles mesures et décisions sont entièrement entre les mains du pape François, et après lui des évêques, il n’en demeure pas moins que par l’entremise des ces laïcs, la pastorale s’est fait une place de choix au Vatican. Et l'expérience de ces laïcs avertis et éclairés devra nécessairement être prise en considération dans les nouvelles étapes qu'entamera l'Eglise.     
     
    ST

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  • Le pape célèbre deux saints québécois

    Une délégation québécoise célèbre la messe avec le pape François

     

    ROME - Le pape François a célébré dimanche les canonisations de François de Laval et de Marie de l’Incarnation, dans le cadre de la messe d’Action de Grâce, à la basilique Saint-Pierre de Rome.

    La cérémonie s’est déroulée en présence d’une importante délégation québécoise dont faisait partie le cardinal Gérald Cyprien Lacroix, archevêque de Québec.

    Durant la liturgie, Mgr Lacroix s’est adressé directement au Saint-Père, le remerciant au nom de tous ses concitoyens québécois pour le «grand cadeau» qu’il a fait de nommer deux nouveaux saints du Québec.

    Saint-François de Laval, le premier évêque de Québec, et Sainte-Marie de l’Incarnation, fondatrice des Ursulines de Québec, ont tous deux été élevés au rang de saints le 3 avril dernier.

    Des Ursulines du Canada, mais aussi du Japon, des Philippines et du Pérou et des prêtres du Séminaire de Québec ont également assisté à la messe de dimanche.

    Le chanoine Jacques Roberge, supérieur du Séminaire, devait par ailleurs remettre au pape une copie du film «François, apôtre de l’Amérique», qui relate la vie de Saint-François de Laval. Le film sera diffusé sur la chaîne catholique Sel + Lumière à partir du lundi 20 octobre.

    (12 octobre 2014)

    source http://www.lapresse.ca/

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  • Synode : le fort témoignage de l’accueil familial des enfants homosexuels

    Pour le couple australien qui s’est exprimé au Synode, c’est l’exemple le plus vibrant de ce qu’est, dans les familles, l’affirmation de la vérité confrontée à la compassion et la miséricorde.

    Team Aleteia (512)

    Les Australiens Ron et Mavis Pirola, experts de ce Synode, sont les co-directeurs du Conseil catholique d’Australie, mais ils sont avant tout parents de quatre enfants. Le couple marié depuis 55 ans a offert son témoignage familial à l’hémicycle synodal dans l’après-midi de lundi, jour d’ouverture des travaux.

    Tandis que semblent se confronter les binômes de la doctrine et de la pastorale, de l’affirmation de la vérité et de la miséricorde, le discours prononcé a connu une résonnance particulière en révélant combien les familles peuvent ressentir la difficulté de vouloir exprimer la vérité de l’Eglise, tout en faisant preuve de compassion et de miséricorde.  L’exemple de l’accueil des enfants homosexuels dans les familles cristallise cette quête de l’équilibre. Le récit des Pirola mentionne un de leurs couples d’amis dont le fils homosexuel leur a demandé de se joindre à eux avec son compagnon pour Noël. « Ils croyaient dur comme fer aux enseignements de l’Eglise et ils savaient que leurs petits enfants auraient aimé les voir accueillir leur fils et son compagnon dans la famille. Leur réponse pourrait se résumer en trois mots : ‘C’est notre fils’ ». Il s’agit, pour le couple, de « l’exemple pratique de ce que dit l’Instumentum Laboris concernant le rôle éducatif de l’Eglise, ainsi que sa mission principale qui est de faire connaître au monde l’amour de Dieu ».
     
    De même, une autre anecdote relative aux personnes divorcées a été citée : « Une de nos amies divorcées dit qu’elle ne se sent parfois pas pleinement accueillie dans sa paroisse. Elle continue néanmoins à se rendre régulièrement à la messe avec ses enfants, sans se plaindre. Pour le reste de la paroisse, elle devrait être un modèle de courage et d’engagement face à l’adversité. Les gens comme elle nous apprennent à reconnaître que nous portons tous en nous des blessures de la vie. Etre conscients de nos blessures internes aide énormément à réduire notre tendance à juger les autres, qui est un obstacle à l’évangélisation ».     
     
    Ron et Mavis Pirola évoquent un mystère pour qualifier la persistance de leur amour après 55 années de mariage, jalonnées de « merveilleux moments » mais également de moments de « colère, de frustration et de larmes, avec la peur constante d’un échec conjugal ». Au cœur des tempêtes de la vie, le ciment qui les unit envers et contre tout est de nature sexuelle. Ceux-ci précisent en effet que « l’unique caractéristique qui distingue leur rapport sacramentel de tout autre bonne relation centrée sur le Christ est l’intimité sexuel et que le mariage est un sacrement sexuel qui trouve sa plus haute expression dans le rapport sexuel ». Et d’ajouter : « Nous croyons que tant que les couples mariés ne parviennent pas à vénérer l’union sexuelle comme une partie fondamentale de leur spiritualité, il sera extrêmement difficile d’apprécier la beauté des enseignements comme ceux de l’encyclique Humanae vitae. »
     
    Si leur foi en Jésus les a toujours guidés dans toutes les étapes de leur vie, le couple reconnaît que les documents de l’Eglise leur ont parfois semblé provenir d’une autre planète tant leur langage peut être complexe et éloigné de leurs propres expériences. Pour cette raison, tous deux appellent désormais de leurs vœux « de nouveaux moyens et langages facilement compréhensibles pour toucher le cœur des gens »

     source http://www.aleteia.org

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  • Vous avez dit "synode" ?

    Sophie de VilleneuveDans quelques jours s'ouvre au Vatican un synode sur la famille ? C'est le premier convoqué par le pape François. C'est donc que les problèmes de la famille lui tiennent à coeur ! Mais au fait, un synode, c'est quoi ? A quoi cela sert-il ? Combien de temps ça dure ? Pour le Synode sur la famille, ce sont toutes les paroisses qui ont été invitées à participer, sous la forme d'un questionnaire très précis. Cette consultation va t-elle changer le cours des discussions ? Les vifs débats sur l'accès aux sacrements des divorcés remariés qui ont eu déjà lieu entre cardinaux promettent des échanges intenses... Croire reviendra sur ce synode. En attendant, préparez cette rencontre dans la prière et relisez ce que vous en attendez et espérez pour vos familles.

    Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef

    Les échanges entre cardinaux promettent d'être intense


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    Source http://croire.com/

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  • Pape François : "que surgisse de toute l’Eglise une prière incessante pour invoquer de l’Esprit Saint le don de la paix"

    Le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a fait part des inquiétudes du Pape concernant la situation des Irakiens en fuite au nord du pays.  - RADIO VATICAN

                                                                                                                                                                           © ALESSIA GIULIANI/CPP

     
    « Le Pape suit avec une vive préoccupation les nouvelles dramatiques qui parviennent du nord de l’Irak et qui concernent des populations impuissantes ». Lors d’un point presse organisé ce jeudi dans la perspective du prochain déplacement apostolique en Corée du Sud, le père Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège, a fait part des inquiétudes du Pape concernant la situation des Irakiens en fuite au nord du pays. « Les communautés chrétiennes en particulier sont touchées : c’est un Peuple en fuite de ses propres villages à cause de la violence qui ces jours-ci se déchainent et bouleversent la région ».

    Lors de la prière de l’Angélus du 20 juillet dernier, a rappelé le père Lombardi, le Pape s’était exclamé de douleur : « nos frères sont persécutés. Ils sont chassés. Ils doivent laisser leurs maisons sans pouvoir rien emporter avec eux. A ces familles et à ces personnes je veux exprimer ma proximité et mes prières constantes. Très chers frères et sœurs, vous qui êtes tant persécutés, je sais combien vous souffrez, je sais que vous êtes dépouillés de tout. Je suis avec vous dans la foi en Celui qui a vaincu le mal ! »

    Appel à une prière incessante pour invoquer le don de la paix
    A la lumière des événements angoissants, le Pape renouvelle ce jeudi « sa proximité spirituelle à tous ceux qui sont en train de traverser cette très douloureuse épreuve et il s’unit aux appels des évêques sur place, pour demander avec eux et pour leurs communautés qui souffrent, que surgisse de toute l’Eglise une prière incessante pour invoquer de l’Esprit Saint le don de la paix », a poursuivi le directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.

    La communauté internationale appelée à mettre fin au drame
    Sa Sainteté renouvelle son appel « pressant » à la communauté internationale, afin qu’elle « s’active pour mettre fin au drame humanitaire en cours, qu’elle agisse pour protéger les personnes concernées ou menacées par les violences, et pour fournir les aides nécessaires, surtout les plus urgentes, à tant de réfugiés dont le sort dépend de la solidarité des autres ».
    Le pape lance « un appel à la conscience de tous » et répète à tous les chrétiens : « Dieu de la paix suscite en tous un authentique désir de dialogue et de réconciliation. La violence ne peut être vaincue par la violence. La violence ne peut être vaincue que par la paix ! Prions en silence, pour demander la paix ; tous en silence... Marie, Reine de la paix, priez pour nous ! » (Angélus du 20 juillet 2014)

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  • Et si l’Église n'avait plus
    de prêtres ?

    Sophie de VilleneuveSi l’Église n'avait plus de prêtres, cela sans doute ne serait plus... l’Église ! Même si des communautés (au Japon par exemple) ont pu, dans certaines circonstances de l'histoire, s'en passer tout en maintenant une vie de foi, peut-on sereinement envisager l'appauvrissement, faute de prêtres, de la vie spirituelle des fidèles ? Certes, "la  puissance de Dieu n?est pas liée aux sacrements" (Thomas d'Aquin), mais ceux-ci sont indispensables pour signifier, dans l'Eglise, la gratuité du salut. Alors que durant ce mois juin beaucoup de jeunes gens seront ordonnés prêtres, choisissant, ainsi, "un devoir passionnant qu'il vaut la peine de vivre toute la vie" (pape François), pourquoi ne pas revenir à la source du ministère presbytéral. Qu'est-ce qu'être prêtre ? De quels prêtres avons-nous besoin aujourd'hui ? Les réponses de croire sont multiples et variées. A vous de vous faire aussi votre opinion.

    Sophie de Villeneuve

    Quel profil pour les futurs prêtres?

     

    Quel profil pour les futurs prêtres ? (1)  La rédaction de croire.com a choisi de vous faire connaître cet extrait d'une conférence du cardinal Oscar Rodriguez Maradiaga, datée du 10 octobre 2003 et publiée dans le numéro 2312 de "la documentation catholique". Ce cardinal propose un profil pour les prêtres (les "ministres" dans le langage de l’Église) afin de mieux répondre aux exigences de notre époque.

     Extraits

    "Je vais donc essayer de dessiner le profil du ministre d'aujourd'hui pour l'Église de demain. La recherche du ministre parfait ne doit cependant pas être considérée comme vérité absolue ou comme modèle que tout un chacun se doit d'appliquer. Il ne s'agit que d'une tentative, la recherche du ministre adapté aux besoins d'aujourd'hui.

    Intégrer toutes les dimensions de la vie et de la personne

    1. Le ministre de l'Église de demain devra se donner totalement et fonder son sacerdoce sur l'Évangile. Qu'il n'y ait ni séparation de l'évangélisation et du travail pour le bien de l'humanité, ni séparation de la spiritualité et de la pratique pastorale. La formation au sacerdoce devra être complète et comprendre santé physique et mentale, spiritualité, théorie, dimensions pastorale et communautaire. Le ministre devra également intégrer les fonctions propres à tous les baptisés en général et aux ministres ordonnés en particulier : sanctifier (prêtre), gouverner totalement et de manière désintéressée (roi), proclamer la Parole et, à la lumière de celle-ci, avoir l'esprit critique vis-à-vis de la situation dans laquelle vivent les personnes (prophète). "Intégrer" signifie également que le ministre devra intégrer le caractère socio-anthropologique à la composante théologique.

    Un retour aux sources évangéliques

    2. Il ne devra pas craindre un retour aux sources, aux origines, à l'Église que Jésus voulait. Il ne devra pas craindre de comprendre son ministère comme un appel et non comme un privilège, comme un service et non comme une position dominante. Il s'agit donc de se débarrasser de tous les ornements glanés au cours des siècles (certains par nécessité, d'autres non) et de revenir au sens premier. L'objectif est de mettre en lumière l'essentiel, ce qui est propre au sacerdoce et de délaisser tout ce que l'on croyait indispensable et qui n'était que secondaire.

    Être de son temps

    3. Le ministre doit être un homme de son temps, en contact et au fait des réalités qui l'entourent, ayant la capacité de comprendre et d'intégrer les évolutions du monde d'aujourd'hui. Comme le dit Pastores dabo vobis, il doit savoir prendre du recul par rapport à certaines situations, "faire une lecture interprétative de la réalité" afin de "distinguer entre le bien du mal, entre les signes d'espérance et les menaces".

    Intelligent et spirituel

    4. La société moderne exige du ministre qu'il soit capable de lire les signes des temps et que sa solide formation lui permette de répondre aux problèmes soulevés par sa communauté. Il doit intégrer l'obéissance totale au Christ et la construction de communautés passées du stade de koinonia sociales à celui de koinonia théologiques. Le profil du ministre de demain doit donc se fonder sur deux piliers : sa capacité à comprendre la situation dans laquelle il évolue et une spiritualité profonde qui, construite sur l'obéissance au Christ, poursuit l'oeuvre libératrice et salvifique du Seigneur.

    Fidélité

    5. En ces temps où les délais sont de plus en plus courts, la fidélité n'est plus la règle et apparaît comme un défi au ministre, ordonné ou laïc, qui doit persévérer dans son indéfectible confiance dans le Seigneur.

    Être serviteur

    6. Reconnaissons que nous devons changer. Nous devons passer d'un ministre dignitaire à un ministre serviteur dans la petitesse d'une communauté ecclésiale. Dépasser le modèle clérical suppose de vivre en accord avec le fait d'être un disciple de Jésus et de réaliser l'identité de l'Église en tant que communion de serviteurs. L'homme du XXIe siècle a besoin de témoins forts, clairs et convaincants face à la relativisation qui le mène à l'ennui et à une existence vide de tous sentiments. Par conséquent, il est nécessaire de passer d'un ministre fonctionnel, uniquement dévoué à la chose religieuse, à un ministre porteur de vocation, don libre de l'Esprit, d'un ministre sacramentel à un ministre bâtisseur de communautés chrétiennes.

    Il faut passer d'un homme raisonneur et inflexible, incapable d'accepter l'ambiguïté et l'erreur, à un homme conscient de la fragilité de l'être humain, prêt à voir la vie de Dieu dans toutes les contradictions de l'histoire. Il est essentiel que ce nouveau ministre sache faire la différence entre le fait d'être dans la confrontation et celui d'être prophète ; qu'il sache accepter la diversité de la communion ministérielle dans l'Église, voire les contradictions de toutes sortes de la communauté au lieu de vouloir fixer la situation ecclésiale. Il aura également toujours à cœur d'améliorer les relations entre les différentes Églises même si cela paraît difficile, voire impossible. Son rôle est d'être ouvert à tous les croyants sincères et à tous ceux qui recherchent Dieu d'une façon ou d'une autre.

    Disciples du Seigneur au même titre que les laïcs

    7. Ce ministère ne doit pas séparer les prêtres des laïcs. Chacun complète l'autre et ensemble ils construisent le Peuple de Dieu. Être ministre ne peut se réduire au sacrement de l'ordre car il existe plus de ministères que ceux exercés par les seules personnes ordonnées. Chercher à limiter la fonction ministérielle aux ministères ordonnés revient à le placer en situation de supériorité ontologique par rapport au reste des croyants qui, par le baptême, sont également des disciples du Seigneur.

    Un ministère d'espérance

    8. La spiritualité du ministre doit se fonder sur la miséricorde émanant d'une conversion permanente, une spiritualité unique et proche, crédible et attrayante pour les croyants. Cette spiritualité doit clairement faire référence aux Évangiles comme point de départ et fixer comme point d'arrivée le soutien et la promotion des femmes et des hommes de la communauté. Cette spiritualité doit également être teintée d'espérance. Dans un monde de mort et d'oppression, le ministre doit porter l'espoir chrétien de la construction du Royaume de Dieu contre les situations inhumaines qui causent tant de peine dans notre monde. Cette spiritualité évite tout type d'isolement et amène le ministre à être attentif aux signes de son temps et à l'accomplissement de la volonté de Dieu. Le Royaume de Dieu nous pousse à suivre le Seigneur dans le temps et se révèle à nous en la Parole de Dieu.

    Oscar Rodriguez Maradiaga, cardinal du Honduras ; juin 2004
    Croire.com

    source http://www.croire.com/

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  • Pape François : " Etre prêtre n’est pas un métier "

    Le Pape a répondu à la lettre de séminaristes cubains, qui se préparent à un « devoir passionnant qu’il vaut la peine de vivre toute la vie ».

    01/06/14

    Etre prêtre n’est pas un « métier », mais un « devoir passionnant » qui consiste « à porter le Christ dans son cœur pour pouvoir l’offrir, sans réserve, aux autres, en particulier à ceux qui en ont le plus besoin » : voilà ce qu'écrit le Pape François en réponse à une lettre d’un groupe de séminaristes cubains adressée au Pape au cours des dernières semaines pour témoigner leur proximité et leur affection à l'Evêque de Rome et partager avec lui le sens de leur chemin de formation.

    « Je vous remercie beaucoup pour votre lettre me faisant participer à votre désir de renforcer l’appel de Dieu afin de devenir de bons prêtres au service du saint peuple de Cuba », écrit le Pape François, qui invite les séminaristes – il s’agit d’un groupe de douze jeunes de différents diocèses qui étudient au séminaire diocésain Saint-Basile-le-Grand à Santiago de Cuba – à faire « tout avec joie, ténacité, humilité », pour se préparer avec conviction à un « devoir passionnant qu’il vaut la peine de vivre toute la vie ».

    Dans le texte pontifical – écrit au mois d’avril mais publié à présent sur le site Web de l’épiscopat cubain – les séminaristes sont exhortés à « suivre fidèlement les orientations des formateurs. Ils connaissent très bien l'importance décisive qu’a pour un séminariste une vie spirituelle intense et constante; une préparation intellectuelle sérieuse, une expérience communautaire et fraternelle ainsi que l’activité apostolique ».

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  • Croire ÉDITORIAL  

    Pourquoi disparaître ?

    Sophie de VilleneuveJésus entre dans la gloire de Dieu. Devant ses disciples ébahis, il s'élève dans "une nuée" et disparaît de leurs yeux. Où va t-il ? C'est un ange qui les renverra à leurs occupations : "Il reviendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller vers le ciel". On partage leur stupéfaction. Jésus ne s'est pas envolé vers une lointaine galaxie, plantant là ses disciples désemparés. Il est passé de "l'autre côté", pour qu'ils puissent, et nous à leur suite, vivre avec lui différemment. Invisible mais présent. L'Ascension ne devrait donc pas être une fête dont on se réjouit uniquement car nous faisons le pont. En disparaissant, Jésus nous ouvre les portes du ciel, il nous donne accès à Dieu.

    Sophie de Villeneuve

    Jésus est passé de "l'autre côté" pour que vivions avec lui différemment


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    source http://www.croire.com

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