• Homélie du 3ème dimanche de Pâques 

    Appelés pour témoigner 

     

    Abbé Jean Compazieu

    Textes bibliques : Lire

    Ce dimanche pourrait être appelé le “dimanche du témoignage”. Le livre des Actes des apôtres (1ère lecture) nous rapporte le discours de Pierre : il y témoigne de ce qu’il a vu. Il vient de guérir un homme paralysé qui mendiait à la porte du temple. Il s’adresse à la foule stupéfaite à cause de ce qui vient de se passer. Il leur explique que ce n’est pas par ses propres forces qu’il a pu opérer cette guérison. C’est Jésus mort et  ressuscité qui en est le principal acteur. Ce Jésus qu’ils ont renié est ressuscité. Pierre et ses amis en sont témoins. La première urgence c’est que chacun se convertisse et se tourne vers Dieu.

    C’est aussi cet appel que nous adresse saint Jean dans la 2ème lecture : “Je vous écris pour que vous évitiez le péché.” C’est donc un appel à ne pas nous détourner de l’amour de Dieu et de nos frères. “Mais si l’un de vous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père, Jésus le Juste.” Dans son Évangile, saint Jean rappelle que Jésus avait promis à ses apôtres de leur envoyer “un autre défenseur” (Jn 14, 16). Pourquoi un autre défenseur ? Parce que Jésus est notre premier défenseur auprès du Père, notre premier avocat ; l’Esprit Saint est notre défenseur parce qu’il nous conduit à plénitude d’une telle vérité. Voilà une bonne nouvelle de la plus haute importance. Il nous faut tout faire pour qu’elle soit proclamée partout dans le monde. Le Christ ressuscité n’a jamais cessé de vouloir ramener tous les hommes à Dieu.

    L’Évangile nous montre comment Jésus rejoint les siens au moment où ils parlent de lui. C’est ce qui s’est passé avec les disciples d’Emmaüs. Saint Luc nous dit qu’après l’avoir reconnu à la fraction du pain, ils sont repartis à Jérusalem pour annoncer la bonne nouvelle aux disciples : c’est là que Jésus les rejoint ; il est là au milieu d’eux. Il se fait reconnaître. Non ce n’est pas un esprit. Il est celui-là même qui a subit la Passion. Ses mains et ses pieds en gardent la trace. C’est bien le Crucifié qui est revenu à la vie. Il leur fait constater qu’il est vraiment ressuscité. Il est avec eux pour toujours.

    Cette rencontre extraordinaire a été un bouleversement pour les apôtres. Avec amour et patience, Jésus leur explique tout ce qui était écrit dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes. Et c’est ce qu’il continue à faire le dimanche : quand nous nous rassemblons à l’église, il est là bien présent au milieu de nous. Il vient raviver notre foi ; il nous nourrit de sa Parole et de son Corps. Puis il nous envoie en mission pour témoigner de la foi qui nous anime. Ce qui nous est demandé, ce n’est pas de rester entre chrétiens à l’intérieur de l’Église. Notre témoignage doit rejoindre tous les hommes, en particulier ceux qui sont dans les “périphéries”, ceux qui ne connaissent pas le Christ, ceux qui n’ont pas célébré Pâques.

    Annoncer l’Évangile, ce n’est pas seulement proclamer des formules. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Jésus ne nous a pas envoyés pour cela. Le plus important c’est de tout faire pour que ces paroles se traduisent en actes dans nos vies. Il faut que nous soyons de plus en plus ajustés à cet amour qui est en Dieu. En y regardant de près, nous reconnaissons que nous sommes loin du compte. Mais le Seigneur n’a jamais cessé de nous aimer. S’il nous offre don pardon, c’est pour que nous puissions devenir de vrais témoins de la foi.

    Pour être de vrais messagers du Christ, nous avons besoin d’être complètement imprégnés et habités par sa présence. C’est SA lumière, SON amour que nous avons à communiquer au monde d’aujourd’hui. Si nous ne prenons pas le temps de l’accueillir dans notre vie, rien ne se passera. Nous serons comme le sel affadi qui n’est plus bon à rien. L’Évangile de ce dimanche nous rappelle que les disciples d’Emmaüs ont vécu deux moments importants : l’accueil de la Parole (Moïse et les prophètes), puis la Fraction du Pain (C’est le nom qui était donné à l’Eucharistie). C’est là que nous sommes invités à puiser en vue de la mission que le Seigneur nous confie.

    Lire les Écritures, prier les psaumes, prendre le temps d’approfondir sa foi, c’est entrer dans le plan de Dieu. C’est se préparer à recevoir le Christ. Dans certains pays, les chrétiens sont obligés de se cacher pour lire la Bible. À travers l’histoire, certains ont voulu la détruire en la brûlant, d’autres entraient dans les maisons pour la confisquer et la détruire. Mais dans sa fidélité Dieu veillait sur sa Parole de sorte que nous l’avons encore aujourd’hui ! Profitons de cette chance qui nous est offerte ; le pape François nous dit que “La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours.”

    Nous te prions, Seigneur, ouvre-nous à cette joie de l’Évangile. Que ta Parole soit notre nourriture et notre trésor chaque jour. A qui irions-nous, Seigneur, tu as les paroles de la Vie éternelle.

    Sources : Revues liturgiques Feu Nouveau et Fiches dominicales – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot) – lectures d’Évangile d’un vieux prêtre de Montpellier – Homélies pour l’année B (Amédée Brunot)

    Télécharger :  3ème dimanche de Pâques

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  • 2ème dimanche de Pâques

    Sur les chemins de notre humanité sauvée,
    le Ressuscité se donne à reconnaître et nous dit :
    « La paix soit avec vous ! »

    Abbé Jean Compazieu

    Homélie

    Textes bibliques : Lire
    Dans l’évangile de ce jour, saint Jean nous rapporte une apparition de Jésus le soir du premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche de Pâques. Il y en a eu d’autres, notamment à Marie Madeleine. Les apôtres sont confinés dans le lieu où ils étaient. Ils se cachent car ils ont peur d’être recherchés et condamnés comme leur Maître. Cette peur, nous la connaissons nous aussi. Marcher à la suite de Jésus n’est pas sans risque. Dans certains pays, c’est dangereux d’avoir une Bible ou un insigne chrétien. Quand nous voulons affirmer notre foi, nous pouvons nous heurter aux moqueries ou à l’indifférence. C’est toujours la même peur qui nous hante.

    Mais voilà que Jésus rejoint ses apôtres dans leur enfermement. Et il continue à nous rejoindre dans les nôtres. Ses premières paroles sont pour leur souhaiter la paix. Après tout ce qu’ils ont vécu, il veut les apaiser. Cette paix, c’est la joie retrouvée, c’est le pardon, la réconciliation. Au moment de les envoyer en mission, il veut les libérer de cette angoisse qui les obsède. Le même Christ nous rejoint aujourd’hui pour nous donner sa paix, pour nous dire qu’il nous fait miséricorde. Même si nous sommes tombés très bas, il ne cherche qu’à nous relever. Là où le péché a abondé, son amour miséricordieux a surabondé.

    Ce Jésus qui se manifeste aux apôtres c’est bien celui qu’ils ont suivi pendant trois ans. Mais il est transfiguré par la résurrection. À cette vue, la crainte des apôtres s’efface. Saint Jean nous dit qu’ils sont remplis de joie. C’est aussi cette joie que nous accueillons tout au long de ce temps de Pâques. Le Christ ressuscité est là. Il nous rejoint au cœur de nos vies, de nos joies et de nos épreuves. C’est auprès de lui que nous trouvons la vraie joie. Nous savons que désormais, rien ne peut nous séparer de son amour.

    Il nous reste le cas de l’apôtre Thomas le retardataire. Ce n’est pas à lui qu’on fera croire ce qu’il n’a pas vu. Ce qu’il a vu, c’est Jésus crucifié et enfermé dans un tombeau. Mais le Christ ressuscité ne manque pas d’humour. Pour répondre à sa demande, il invite Thomas à s’approcher et à toucher ses plaies. Mais ce dernier n’en a pas eu besoin. Il va même plus loin que ses amis car il a été le premier à reconnaître en Jésus “Mon Seigneur et mon Dieu”. C’est la rencontre et la Parole de Jésus qui provoquent la profession de foi de l’incrédule. Nous aussi, comme ce disciple, nous aimerions avoir des preuves. Mais le Seigneur ne cesse de nous rappeler ces paroles : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu.” Alors, quitte à être comme l’apôtre Thomas, soyons-le jusqu’au bout ; et que son aventure soit la nôtre.

    Cette rencontre avec le Christ ressuscité a complètement bouleversé la vie des apôtres puis celle des premiers chrétiens. Avec lui présent au milieu d’eux, plus rien ne peut être comme avant. Saint Luc nous le rappelle dans la première lecture : “La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul cœur et une seule âme. C’est avec une grande force que les apôtres portaient témoignage de la résurrection de Jésus.” Ce qui rend leur témoignage crédible, c’est le partage. Ils mettaient tout en commun.

    C’est vrai aussi pour chacun de nous. Les belles paroles ne suffisent pas. Nous sommes tous invités à partager. L’exemple des premiers chrétiens peut nous aider à être plus fraternels. Des chrétiens qui se dévouent au service des autres, nous en connaissons tous. Pendant le Carême, ils ont été nombreux à partager avec ceux qui ont faim. L’œuvre de l’abbé Pierre et celle de Mère Térésa, ça continue. Pensons aussi à tous ces petits gestes de solidarité entre voisins pendant le confinement… Les exemples ne manquent pas. Cette solidarité est plus que jamais nécessaire, surtout en cette période de pandémie où la crise frappe des pauvres de plus en plus nombreux. Témoigner du Christ ressuscité c’est être porteur de son amour. Il faut que cela se voie dans nos communautés chrétiennes.

    Avec cet Évangile, nous sommes plus que jamais dans la miséricorde de Jésus. Rappelons-nous : quelques jours plus tôt, Judas l’a trahi ; Pierre l’a renié. Tous l’ont abandonné. Et maintenant, ils se cachent, ils s’enferment ; En effet, ils ont peur d’être recherchés par ceux qui ont condamné leur Maître. Or voilà que Jésus ressuscité les rejoint. Il aurait pu leur faire des reproches. Or c’est la paix qu’il leur apporte. Cette paix c’est le pardon, c’est la réconciliation. Avec Jésus ressuscité, le mal ne peut avoir le dernier mot. C’est la miséricorde qui triomphe. Voilà une bonne nouvelle très importante pour nous : quand nous nous sommes détournés du Seigneur, il est toujours là ; il ne cesse de nous rejoindre pour nous apporter sa paix.

    En ce dimanche, nous demandons au Seigneur de nous rendre plus disponibles à la force de la foi. Qu’il soit avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Qu’il nous garde plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”. Amen

    Télécharger l’homélie : 2ème dimanche de Pâques

    source https://puiseralasource.org/

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  • Jour de Pâques

    Sur les chemins de l’Alliance,
    par la croix, la mort est vaincue,
    la Vie a jailli ! Alléluia !

    Homélie proposée par  Jean Compazieu prêtre

    Textes bibliques : Lire

    En ce jour de Pâques, nous célébrons la victoire de la vie. La nature se met au diapason avec l’éclatement du printemps. Les cloches sonnent à toute volée. Il y a comme une rumeur de renouveau. « Voici le jour que fit le Seigneur, jour d’allégresse et jour de joie. » Chaque année, la fête de Pâques nous offre de commencer une vie nouvelle, de nous laisser transformer par la joie simple et confiante du vivant, Jésus ressuscité.

    Pâques nous relance dans l’aventure de la foi. C’est ce qui s’est passé pour Marie Madeleine quand elle s’est rendue au tombeau de Jésus. Il faisait sombre dans son cœur ainsi que dans celui des apôtres. Pendant trois ans ils avaient suivi Jésus. Ils avaient écouté ses paroles porteuses d’espérance. Ils avaient mis tout leur amour et toute leur confiance en lui. Ils comptaient sur lui pour être le libérateur d’Israël. Ce serait un nouveau départ pour un monde de justice et de bonheur. Mais voilà que tout s’est arrêté au soir du vendredi. Jésus venait d’être arrêté, condamné et mis à mort sur une croix. C’était la fin d’une belle aventure.

    Il fait souvent sombre dans notre cœur et celui des hommes et femmes de notre temps. Nous pensons aujourd’hui à tous ceux et celles qui vivent une situation dramatique à cause de la pandémie. Nous pensons également à toutes les victimes de la haine et de la violence. Chaque jour, les médias nous en donnent de dramatiques témoignages. Quand tout va mal, on se dit que cela ne sert à rien de continuer et on a envie de tout abandonner.

    Mais voilà qu’au matin de Pâques quelque chose de nouveau est en train de se produire. Le linceul est toujours là bien rangé, mais le corps de Jésus n’y est plus. Qu’est-ce que cela veut dire ? Il peut y avoir plusieurs explications. Marie Madeleine semble ne retenir qu’une solution, la plus dramatique : On a enlevé le corps du Seigneur. Jésus n’est plus là. Elle court crier sa détresse aux disciples et eux aussi courent vers le tombeau.

    Cette course, de grand matin, alors qu’il fait encore sombre, est bien à l’image de leur cœur rempli de tristesse et d’inquiétude. Ils ne pensent pas aux paroles que Jésus leur avait dites à plusieurs reprises quand il leur annonçait sa mort et sa résurrection. Ces paroles, ils n’avaient pas su les entendre. Ce qu’il leur disait ne leur semblait pas possible. Nous aussi, nous sommes parfois comme eux. C’est le cas lorsque, devant les difficultés, nous nous mettons à broyer du noir. Nous avons tous besoin de demander au Seigneur qu’il vienne réveiller et de raffermir notre foi.

    Et c’est vrai que pour témoigner du Christ ressuscité, il faut la force de l’Esprit Saint. C’est ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte. Les apôtres n’ont plus peur d’aller au-devant de ceux-là même qui avaient fait mourir le Christ. Ils ont l’audace d’annoncer : “Jésus est vivant… Dieu l’a ressuscité… Il a été exalté… Il est monté au ciel…” Et plus tard, saint Paul ajoutera : “Il vit par la puissance de Dieu.” Quand ils écriront les récits des apparitions, ils emploieront des mots différents, mais ce sera toujours avec la même conviction : “Jésus est vivant.” Ils témoigneront sans crainte de leur foi en Jésus Christ ressuscité. Rien ne pourra les en empêcher, ni la persécution, ni la torture ni la mort.

    Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous croyons à la résurrection du Christ parce que les disciples y ont cru. Nous faisons confiance à leur témoignage. Leur vie et celle de millions de chrétiens a été totalement bouleversée et transformée par cet événement. C’est une grande joie pour chacun de nous et tous les chrétiens d’entendre que la mort n’a pas le dernier mot. En ce matin de Pâques, nous sommes tous invités à nous associer à cette joie et à la chanter. Oui, “Seigneur Jésus, tu es vivant, en toi la joie éternelle.”

    Cette joie que le Christ ressuscité met en nous, il nous faut la rayonner et la communiquer autour de nous. Comme les apôtres et de nombreux témoins qui ont suivi tout au long des siècles, nous sommes envoyés pour annoncer cette bonne nouvelle dans le monde entier. Le Seigneur compte sur nous pour être porteurs de vie et de joie. Ils sont nombreux ceux et celles qui luttent contre la maladie, la souffrance physique ou morale, le désespoir. Ils ont besoin de nous pour retrouver le goût de vivre. Notre attention et notre amitié ne doivent pas oublier ceux et celles que la vie écrase. Un accueil, un pardon donné, une main tendue pour remettre debout peuvent provoquer un miracle de renaissance. Et, à travers tout cela, une parole qui témoignera de notre foi les aidera à rencontrer le Christ ressuscité.

    Oui, fais de nous, Seigneur des ressuscités, des témoins de la Vie que tu donnes en plénitude. Donne-nous ta force et ta joie pour révéler aux plus pauvres la grandeur de ton amour.

    Télécharger : Jour de Pâques

    source https://puiseralasource.org/

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  • Dimanche des Rameaux

    Abbé Jean Compazieu

    Entrer dans la Semaine Sainte

    Ancienne église romane San Cervone au sommet éponyme (pierres restantes dans les buis)

    Textes bibliques : Lire
    Le dimanche des Rameaux nous introduit à la Semaine Sainte. Tout au long de ces prochains jours, nous allons revivre symboliquement l’histoire de notre salut réalisé en Jésus Christ. C’est en regardant vers la croix que nous comprenons mieux à quel point il nous a aimés. Cette croix est là pour nous rappeler qu’il a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude. Lui-même nous a dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. 

    Malheureusement, cette grande semaine passe de plus en plus inaperçue. Il nous manque ce cœur de pauvres qui nous rendrait plus ouverts à Dieu. En regardant vers la croix, nous prenons un peu plus conscience de l’immense amour de Dieu pour nous. Il attend de nous une réponse qui soit digne du don qu’il nous fait. Il ne tient qu’à nous de le remettre au centre de notre vie et d’en témoigner autour de nous.

    Cette croix nous invite également à changer notre regard sur le monde. Nous vivons dans une société qui accuse, qui dénonce et qui condamne. Nous oublions que si le Christ a livré son Corps et versé son sang, c’est aussi pour ceux et celles que nous avons tendance à mépriser. Toutes ces violences sont un affront à celui qui a donné sa vie pour eux.

    Avec Jésus, nous pouvons choisir d’aimer. Avec lui, nous pouvons nous émouvoir des drames qui accablent les plus pauvres et les plus fragiles. Tout ce que nous aurons fait pour eux, c’est à lui que nous l’aurons fait. La croix est toujours là pour nous rappeler la victoire de l’amour sur le mal.

    Tout au long de cette semaine, nous prendrons l’évangile et nous demeurerons avec Jésus. Nous le suivrons dans ses diverses étapes : le Jeudi Saint, nous célèbrerons l’institution de l’Eucharistie et du sacerdoce ; le Vendredi Saint, nous suivrons Jésus jusqu’au pied de la croix. Puis au cours de la veillée pascale, nous célèbrerons sa victoire sur la mort et le péché. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot. Par sa Passion et par sa croix, le Christ nous ouvre un chemin vers résurrection et la vie éternelle.

    Seigneur, donne-nous force et courage pour te suivre tout au long de cette semaine Sainte. Si nous mourons avec toi, avec toi nous vivrons. Si nous souffrons avec toi, avec toi, nous règnerons. “Au-delà de ton calvaire, tu nous donnes rendez-vous ; dans la gloire de ton Père, o Jésus, accueille-nous.

    Télécharger : Dimanche des Rameaux

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  • Homélie du 5ème dimanche du carême

    Abbé Jean Compazieu 

    Nous voudrions voir Jésus

     

     

    Textes bibliques : Lire

    Tout au long de ce Carême, nous entendons la Parole de Dieu qui ne cesse de nous appeler à revenir vers lui. Avec la première lecture, nous découvrons qu’il a fait alliance avec son peuple. Mais ce dernier n’a pas respecté le contrat. Il a préféré faire confiance à d’autres divinités ou même à sa propre force. En se détournant de son Dieu, il rejette sa protection ; il court à sa perte. Ce texte est toujours d’actualité. Il nous renvoie à notre vie et à celle de notre monde. La tentation est grande de se tourner vers d’autres dieux qui s’appellent argent, recherche du pouvoir, désir de posséder toujours plus. Mais le prophète continue à nous renvoyer à l’essentiel : le Seigneur mettra sa loi au fond de nous-mêmes. C’est en nous tournant vers lui que nous trouverons le vrai bonheur. 

    Or voilà que dans l’évangile de ce dimanche, nous voyons cette promesse en train de se réaliser. Quelques grecs venus à Jérusalem vont trouver Philippe pour lui dire : Nous voudrions voir Jésus. Ce dernier va le dire à André et tous deux vont le dire à Jésus. Ces Grecs, ce sont des étrangers. Ils nous font penser aux mages venus d’Orient pour se prosterner devant lui. C’est une manière de dire que la bonne nouvelle annoncée par le prophète n’est pas réservée aux seuls membres de son peuple. Elle est offerte à tous les hommes de tous les pays et de toutes les générations. Comme Philippe et André, nous venons à Jésus pour lui présenter tous ces hommes et femmes en quête de vérité. C’est cela qui doit orienter notre prière.

    En réponse, Jésus leur propose de le voir dans sa gloire. Et sa gloire, c’est la croix. Nous allons entrer dans la grande Semaine Sainte. C’est l’heure que Jésus attend depuis le début de sa mission. Ces grecs vont voir un homme comme les autres hommes, affreusement bouleversé de perdre sa vie. Ils verront la mort de Celui qui est l’auteur de la vie, un homme élevé au-dessus de tous et cloué sur une croix. Ce Jésus élevé de terre connaîtra la gloire puisqu’il attirera tous les hommes à lui.

    Nous voudrions voir Jésus… Oui, c’est vrai. Mais c’est surtout lui qui voudrait nous voir et nous attirer à lui. Or trop souvent, c’est nous qui lui tournons le dos. C’est ce qui se passe chaque fois que nous organisons notre vie en dehors de lui. Nous n’accueillons pas l’amour qui est en lui. Nous voyons bien ce que cela donne. Nous assistons à des conflits qui n’en finissent pas de durcir les cœurs. Nous avons besoin de quelqu’un qui nous aide à sortir de la logique de la rancune et de la haine. Seul Jésus peut nous apprendre à aimer comme lui et à pardonner. Lui seul peut nous délier du mal.

    “Nous voudrions voir Jésus.” L’évangile nous dit que nous devons le reconnaître là où nous ne pensions pas le trouver et sous les traits que nous n’avions pas imaginés. Il est dans ce malade que nous ne pouvons pas visiter sur son lit d’hôpital à cause de la pandémie ; il est dans ceux qui, à cause de la crise, n’ont plus de travail, plus de logement, plus d’espérance. Tout ce que nous faisons pour le plus petit d’entre les siens, c’est à lui que nous le faisons.

    Alors c’est vrai, cela vaut la peine d’aller à sa rencontre. Avec lui, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres, aux prisonniers et aux exclus de toute sorte. Il est celui qui fait miséricorde aux pécheurs. Son salut est offert à tous. Lui-même nous dit qu’il n’est pas venu pour juger le monde mais pour le sauver. Son Évangile est un message d’espérance et d’amour qu’il faut proclamer à temps et à contretemps.

    Ce Jésus que nous voudrions voir est aussi aux côtés de ceux et celles qui s’engagent dans la lutte contre la misère. Chaque année, des hommes, des femmes et des enfants s’organisent en lien avec le CCFD Terre solidaire pour faire de ce dimanche une journée de prière, de partage et de collecte d’informations sur les peuples du monde. Des chrétiens prennent l’initiative de jeûner et de se priver pour mieux partager avec les plus pauvres. En raison de leur situation précaire, ces derniers savent bien que l’homme ne peut pas s’en sortir seul. C’est pourquoi, un peu partout dans le monde, des gens s’organisent pour vivre différemment. Ils veulent construire une Église qui se met au service des autres. C’est cette Église-là qui nous permettra de rencontrer Jésus.

    Par l’Eucharistie, c’est l’heure de Jésus qui se poursuit. Prions-le pour qu’il nous entraîne dans son amour; cet amour qui va jusqu’au bout.

    Télécharger : 5ème dimanche du Carême

    source https://dimancheprochain.org/

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  • Saint Joseph (19 mars)

    Abbé Jean Compazieu 

                                 
     
    Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu ( 1, 16.18-21.24a)

    Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie,

    de laquelle fut engendré Jésus,
    que l’on appelle Christ.Or, voici comment fut engendré Jésus Christ :
    Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ;
    avant qu’ils aient habité ensemble,
    elle fut enceinte
    par l’action de l’Esprit Saint.
    Joseph, son époux, qui était un homme juste,
    et ne voulait pas la dénoncer publiquement,
    décida de la renvoyer en secret.
    Comme il avait formé ce projet,
    voici que l’ange du Seigneur
    lui apparut en songe et lui dit :
    « Joseph, fils de David,
    ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse,
    puisque l’enfant qui est engendré en elle
    vient de l’Esprit Saint ;
    elle enfantera un fils,
    et tu lui donneras le nom de Jésus
    (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve),
    car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » 

    Quand Joseph se réveilla,
    il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit. (AELF) 

     

    Méditation

    « Joseph fit ce que l’ange lui avait prescrit. Il prit chez lui son épouse. » C’est ainsi que Joseph va remplir la mission que Dieu lui a confiée. Il va devenir le gardien de Marie et de Jésus. Puis cette garde s’étendra progressivement à toute l’Église. Il a exercé cette responsabilité avec discrétion, avec humilité et dans le silence. Il est resté très présent et toujours fidèle, même quand il ne comprenait pas. Il a accompagné chaque moment avec persévérance et avec amour. C’est ainsi que Joseph est devenu le gardien de Marie, de Jésus, puis de l’Église. Il est resté ouvert aux signes de Dieu et toujours disponible à son projet. Il est « gardien » parce qu’il sait écouter Dieu ; il se laisse guider par sa volonté ; il est sensible aux personnes qui lui sont confiées ; il sait prendre des décisions sages. Avec lui, nous apprenons, nous aussi, à faire preuve de disponibilité et de promptitude pour répondre aux appels de Dieu ; nous apprenons à mettre le Christ au centre de notre vie et de notre vocation chrétienne. Nous gardons le Christ dans notre vie, pour garder les autres, pour garder la création.

    Cette vocation de garder ne concerne pas que nous les chrétiens. Elle a une dimension universelle ; elle vise tous les hommes. Nous devons avoir soin de tous, spécialement des plus fragiles qui sont trop souvent dans les périphéries de notre cœur. Les époux sont appelés à se garder mutuellement. Puis comme parents, ils prennent soin des enfants. Et avec le temps, les enfants deviennent les gardiens de leurs parents. Tout est confié à la garde de l’homme. C’est une responsabilité qui nous concerne tous. Nous avons tous pour mission d’être les gardiens des dons de Dieu. Quand nous nous ne la remplissons pas, c’est la destruction qui survient, c’est le cœur qui s’endurcit, c’est Hérode qui continue son œuvre de mort.

    Pour « garder », nous devons aussi avoir soin de nous-mêmes : nous devons nous préserver de l’orgueil, de la haine et de l’envie qui souillent la vie. Garder, c’est veiller sur nos sentiments et sur notre cœur : c’est en effet de là que sortent toutes nos intentions, bonnes ou mauvaises, celles qui construisent et celles qui détruisent. Nous ne devons pas avoir peur de la bonté ni de la tendresse.

    Dans les Évangiles, Joseph apparaît comme l’homme fort, courageux, travailleur. Mais dans son âme, il fait preuve d’une grande tendresse. Ce n’est pas la vertu du faible mais celle du fort. Elle dénote une grande capacité d’attention et d’ouverture à l’autre. Garder Jésus et Marie, garder chaque personne, spécialement les plus pauvres, nous garder-nous-mêmes… C’est une grande mission que nous sommes tous appelés à accomplir. C’est ainsi que nous pourrons faire resplendir l’étoile de l’espérance. Oui, gardons avec amour ce que Dieu nous a confié. C’est un trésor inestimable qu’il faut développer et faire fructifier.

    Tout cela ne va pas sans un engagement résolu contre la misère, l’injustice et la violence qui dégradent et défigurent le projet d’amour de Dieu sur l’humanité. Nous ne pouvons pas être de vrais chrétiens sans un engagement résolu pour retrouver le chemin du cœur. En cette période du Carême, Saint Joseph nous montre l’attitude qui convient pour nous préparer à la victoire de Pâques. Il s’agit pour nous d’écouter la Parole de Dieu et de nous rendre dociles à ce qu’il nous suggère. Comme Joseph, nous sommes invités à nous faire les serviteurs d’un mystère qui nous dépasse. Tout l’Évangile nous dit que le Seigneur nous conduit sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Mais les paroles qu’il nous adresse sont celles de la Vie éternelle.

    Télécharger : Fête de Saint Joseph

    Source https://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 4ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu

    Dieu veut le Salut de tous les hommes 

     

    Textes bibliques : Lire

    Nous continuons notre montée vers Pâques. C’est un chemin de conversion de tous les jours et de tous les instants. C’est en permanence que le Seigneur nous appelle : “Revenez à moi de tout votre cœur… Convertissez-vous et Croyez à la bonne nouvelle…” Chaque année, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement est là pour relayer cet appel à la conversion. 

    Dans les lectures bibliques de ce dimanche, nous trouvons plusieurs fois le mot “sauvés”. Le premier texte (livre des Chroniques) est une relecture des événements du passé. Les chefs des prêtres et tout le peuple multipliaient les infidélités. Ils imitaient les sacrilèges des nations païennes. Cette conduite a été la cause de leur perte. Le temple de Jérusalem a été détruit ; le peuple a été déporté en exil. Mais Dieu reste éternellement fidèle à son alliance alors que l’homme ne cesse de la trahir. Il envoie des messagers car il a pitié de son peuple. Il ne cesse de lui offrir son amour généreux.

    C’est important pour nous aujourd’hui. Nous vivons dans une société qui cherche à se construire en dehors de toute référence religieuse. Dieu y est le grand absent. En dehors de lui, nous courons nous aussi à la catastrophe. Mais Dieu ne cesse de vouloir nous sauver. Il nous appelle inlassablement à revenir vers lui de tout notre cœur : “Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle.” Notre Dieu ne veut pas la mort du pécheur mais qu’il se convertisse et qu’il vive. Voilà cet appel que nous sommes invités à accueillir. Dieu est amour ; il n’a jamais cessé de nous aimer.

    C’est aussi cette révélation que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Éphésiens : “Dieu est riche en miséricorde : à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions esclaves par suite de nos fautes, il nous a donné la vie dans le Christ.” C’est la bonne nouvelle qui nous est annoncée tout au long de ce Carême : Dieu est amour ; il nous aime tous d’un amour passionné. Tout ce qui nous arrive par le Christ vient de cette miséricorde de Dieu ; cela ne vient pas de nous ni de nos actes. Saint Paul qui a rencontré le Christ sur le chemin de Damas sait de quoi il parle. Il sait ce qu’est la vie renouvelée par l’amour.

    Dans l’Évangile, nous retrouvons également ce mot “sauvés”. En dehors de Dieu, nous sommes des naufragés. Et c’est pour ramener tous les hommes à Dieu que l’apôtre Pierre a reçu la mission de “pêcheur d’hommes”. Aujourd’hui, saint Jean nous invite à lever les yeux vers un signe. Il nous parle de Jésus “élevé” en croix comme le serpent de bronze avait été “élevé” par Moïse sur le peuple. Celui qui tournait les yeux vers le serpent élevé était guéri. Il n’était pas guéri par l’objet mais par le sauveur de tous les hommes.

    L’évangéliste multiplie les expressions qui parlent de délivrance : “Obtenir la vie éternelle… être sauvés… échapper au jugement…” Le grand projet de Dieu c’est d’apporter son salut à tous les hommes. Il envoie son Fils pour réaliser ce projet. Il nous a montré son immense amour en nous donnant son Fils. C’est par la croix que se révèle cet amour unique. L’évangéliste nous demande de nous déterminer face au crucifié qui nous révèle l’amour de Dieu. “Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne croit pas est déjà jugé”.

    Il nous faut le dire et le redire : jamais nos péchés ne seront plus grands que cet amour-là. C’est une certitude inébranlable de l’Église : nous sommes sauvés par ce Jésus qui a livré son Corps et versé son sang sur une croix. Jamais aucune faute ne pourra venir à bout de cet amour. Pour ceux qui savent regarder, la croix est un signe de salut et non de condamnation. Malheureusement, nous regardons trop souvent ailleurs. Quand nous organisons notre vie en dehors de Dieu, c’est la catastrophe, le naufrage.

    Tout au long de ce Carême et tout au long de notre vie, nous sommes donc invités à lever les yeux vers la croix du Christ. Par sa mort et sa résurrection, le Christ Jésus nous fait passer vers la vraie Lumière. Avec lui, nous pourrons faire un pas ce plus. Il nous invite a regarder le monde avec lui et comme lui. Par sa croix, il guérit les blessures du monde. Il est la Lumière plus forte que la nuit, l’amour plus fort que la mort. Alors oui, levons les yeux, élevons nos cœurs ! Profitons de ces derniers jours du Carême pour ouvrir les yeux sur la Vérité et renaître à la Lumière de la vie.

    En ce jour, nous demandons à l’Esprit de Dieu, d’attirer nos regards vers Celui qui a été “élevé de terre”. Qu’il répande sen nous l’Esprit du Christ et nous fasse revivre avec lui. Amen

    Télécharger : 4ème dimanche du Carême

    Voir aussi la page https://puiseralasource.org/preparons-dimanche/

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    source https://dimancheprochain.org/

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  • Dieu libérateur 

    Textes bibliques : Lire

    Abbé Jean Compazieu


    En ce temps du Carême, nous continuons notre montée vers la grande fête de Pâques. Les textes bibliques de ce jour nous révèlent un Dieu libérateur qui se fait proche de nous. Il nous rejoint dans la situation qui est la nôtre pour nous relever et aller de l’avant sur le chemin qu’il nous montre.

    La première lecture est tirée du livre de l’Exode. Ce livre nous raconte comment Dieu a fait appel à Moïse pour libérer son peuple de l’esclavage d’Égypte. Aujourd’hui, il les invite à  faire un pas de plus. Il leur donne sa loi pour leur apprendre à bien vivre les uns avec les autres. Dieu les aime tous de la même manière ; il veut le salut de tous. Les commandements qu’il leur laisse commencent par des interdits : “Tu n’auras pas… Tu ne feras pas…” Ces paroles leur disent ce qu’il faut éviter pour ne pas retomber dans l’esclavage.

    Il s’agit de renoncer aux idoles, ces faux dieux qui revendiquent d’être l’absolu de l’homme. Ces faux dieux sont toujours d’actualité : pensons à la course à l’argent et aux richesses matérielles : tout cela ne fait que nous enfermer dans notre égoïsme. Nous devons également éviter toutes les paroles méchantes et négatives qui ne font qu’ajouter un peu plus de poison à la société dans laquelle nous vivons. Les paroles que le Seigneur nous laisse aujourd’hui sont une étape importante dans la vie de son peuple. Elles sont aussi des points de repère pour nous.

    Le psaume se présente comme une réponse amoureuse au don de la loi. Il nous invite à rendre grâce à Dieu qui libère son peuple. Dieu lui enseigne comment il faut vivre pour rester dans l’alliance et accueillir la bénédiction. Plus tard, l’apôtre Pierre reconnaîtra que les paroles de Jésus sont celles de la Vie éternelle. Tout au long de ce Carême, nous sommes invités à les lire et à les relire. Elles contiennent des graines de l’amour qui est en Dieu.

    Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous invite à nous tourner vers la croix du Christ. Elle nous rappelle son amour inimaginable : “Nous proclamons un Messie crucifié”. Tant pis pour ceux qui s’efforcent de rendre raisonnable l’Évangile de la croix. Si nous voulons comprendre quelque chose à l’amour de Dieu, c’est vers la croix que nous devons regarder. Le vrai Dieu se révèle là où les hommes ne voient que la honte et l’échec. Le signe de la croix se présente comme la seule attestation d’un Dieu dont le nom est “miséricorde”.

    L’Évangile nous montre la réponse que Dieu attend de nous et surtout ce qu’il ne veut pas. Cela se passe dans la cour du Temple de Jérusalem. Un “centre commercial” à but liturgique y avait été installé. On y rencontrait des vendeurs d’animaux et de produits pour les sacrifices ; les changeurs de monnaie y faisaient également leurs affaires. Chacun y trouvait son compte. Mais le Christ n’est pas d’accord. À la manière des prophètes, il pose un acte fort pour contester ce qui lui paraît indigne de ce haut lieu de prière.

    C’est ainsi que Jésus a voulu purifier le culte qui se pratiquait dans le temple. Aujourd’hui, il nous rejoint pour purifier notre prière. L’Évangile nous apprend que Jésus ressuscité est désormais le seul chemin vers Dieu, le seul temple où l’on peut rencontrer Dieu. Ce nouveau Temple est universel. Personne n’est propriétaire de Jésus ni de son message, ni de son action dans le monde. Son œuvre de salut est pour tous. C’est pour nous et pour la multitude qu’il a livré son Corps et versé son sang.

    Il nous faut aller plus loin dans la compréhension de cet Évangile : dans sa lettre aux corinthiens, saint Paul écrit : “vous êtes le temple du Christ, vous êtes le temple de Dieu”. Il nous faut donc chasser de ce temple tout ce qui rend impur. Les vendeurs que Jésus dénonce, c’est chacun de nous quand nous sommes encombrés par des préoccupations égoïstes ou mesquines. Ce n’est qu’en faisant le ménage en nous que nous pourrons retrouver Dieu. C’est absolument nécessaire si nous voulons accueillir dignement le Christ ressuscité.

    Chaque dimanche, l’Évangile devient ce “fouet à cordes” que Jésus utilise pour changer notre cœur et notre vie. Le Seigneur est là pour chasser de nos cœurs l’attachement à nous-mêmes. Il renverse la ténacité que nous avons dans la poursuite de nos affaires à n’importe quel prix. Pour lui, il n’y a pas de bonheur contre les autres ni sans les autres. Et s’il n’y a pas de place pour Dieu dans notre vie, il n’y en aura pas pour nos frères non plus. L’Évangile nous est donné pour qu’il change nos cœurs. Ayons le courage de faire le “ménage de Pâques” pour accueillir dignement le Christ ressuscité.

    En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur pour lui confier notre désir de conversion. Qu’il nous fasse revenir vers lui. Et pour que chaque jour nous soit profitable, qu’il ouvre nos esprits à l’intelligence de sa loi. Amen

    Télécharger : 3ème dimanche du Carême

    Sources : Feu Nouveau, les Cahiers de Prions en Église, Fiches dominicales, Dossiers personnels…

    source https://dimancheprochain.org/

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  • Homélie 2ème DIMANCHE DU CARÊME - 28 février 2021

    LE FILS BIEN-AIMÉ

    Textes bibliques : Lire

    Tout au long du Carême, nous entendons un appel à revenir vers le Seigneur et à lui donner la première place. Dans la première lecture, nous découvrons Abraham qui a répondu à l’appel de Dieu par une disponibilité absolue. Mis à l’épreuve, il n’a pas refusé de sacrifier ce qu’il avait de plus précieux, l’enfant porteur de la promesse. S’il est prêt à sacrifier ce fils unique, c’est parce qu’il aime Dieu de tout son cœur. Son amour pour Dieu est plus grand que tout.

    Dans l’Évangile, nous avons écouté le récit de la Transfiguration : il nous montre le Christ plein de gloire parce qu’il répond à l’amour du Père. S’il est prêt à mourir pour manifester sa fidélité absolue au Père, c’est parce qu’il aime le Père de toute ses forces. La seule manière de répondre à l’amour et à la tendresse de Dieu c’est de l’aimer « de tout notre cœur, de toutes nos forces et de tout notre esprit ».

    Les Évangiles nous donnent de nombreux témoignages de cet amour sans limite : nous pensons à Marie qui a dit : « Voici la servante du Seigneur » ; en répondant à l’appel de Dieu, elle a fait l’offrande de toute sa vie. Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse à des chrétiens persécutés ; il leur adresse des paroles d’espérance et de réconfort : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Malgré les épreuves qui les accablent, il les invite à une confiance totale en Dieu ; lui-même s’est donné au Christ sans réserve.

    L’Évangile nous montre les trois disciples qui font la découverte extraordinaire de Jésus transfiguré et lumineux. Ce rayonnement vient précisément de son amour sans réserve pour son Père et pour le monde entier. Pierre voudrait rester là à fixer l’événement. Mais la voix du Père vient le rappeler à la vraie priorité : « Celui-ci est mon Fils Bien aimé : écoutez-le ». Cette parole est importante. Nous devons écouter Jésus. Ce n’est pas le pape ni les évêques ni les prêtres qui disent cela, c’est Dieu lui-même qui nous le dit à tous. Le Seigneur est là au cœur de nos vies, de nos loisirs et de nos soucis. Mais trop souvent, nous sommes ailleurs. Nous organisons notre vie en dehors de lui.

    Nous disciples du Christ, nous sommes appelés à être des personnes qui écoutent sa voix et qui prennent au sérieux ses paroles. Pour écouter Jésus, il faut être proche de lui, il faut le suivre, il faut accueillir son enseignement. C’est ce que faisaient les foules de l’Évangile qui le poursuivaient sur les routes de Palestine. Le message qu’il leur transmettait était vraiment l’enseignement du Père. Cet enseignement, nous pouvons le trouver chaque jour dans l’Évangile ; quand nous le lisons, c’est vraiment Jésus qui nous parle, c’est sa Parole que nous écoutons.

    Dans cet épisode de la Transfiguration, nous trouvons deux moments significatifs : la montée et la descente. Le Seigneur nous appelle à l’écart, à monter sur la montagne. Comprenons bien, il ne s’agit pas de faire de l’alpinisme mais de trouver un lieu de silence et de recueillement pour mieux percevoir la voix du Seigneur. C’est ce que nous faisons dans la prière. Pendant l’été, beaucoup choisissent de passer quelques jours dans un monastère. Ils ont besoin de ce temps de ressourcement pour leur vie chrétienne.

    Mais nous ne pouvons pas rester là. La rencontre avec Dieu dans la prière nous pousse à « descendre » de la montagne. Nous sommes invités à retourner en bas, dans la plaine et à rejoindre le monde dans ce qu’il vit. Nous y trouverons tous ceux et celles qui sont accablés par le poids du fardeau, des maladies, des injustices, de l’ignorance, de la pauvreté matérielle et spirituelle.

    Nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de l’espérance qui nous anime. Cette parole que nous avons reçue doit grandir en nous. Cela ne se réalisera qui si nous la proclamons. Si nous l’accueillons, ce n’est pas pour la mettre dans un conservateur mais pour la donner aux autres ; c’est cela la vie chrétienne : accueillir Jésus et le donner aux autres. Lui seul peut nous transfigurer. En ce jour nous le supplions : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton esprit d’amour. »

    Télécharger : 2ème dimanche du Carême

    Pour d’autres approches, rendez-vous sur https://puiseralasource.org/preparons-dimanche/

    Sources : Revues liturgiques, Fiches dominicales, Feu Nouveau, Cahiers prions en Église – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), homélies pour l’année B (A Brunot), commentaires de Marie-Noëlle Thabut, homélies pour l’année liturgique B (Simon Faivre), Pensées sur l’Évangile de Marc (Christoph Schönborn)

    source http://homelies.livehost.fr/

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