• DIEU PÈRE, FILS ET SAINT ESPRIT

    Textes bibliques : Lire

     Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Trinité. Avant le Concile Vatican II, le catéchisme en donnait des explications plutôt abstraites. C’est vrai que ce dogme de la Sainte Trinité reste un mystère qui dépasse notre intelligence et nos raisonnements humains. La liturgie de ce dimanche nous invite à y entrer en nous mettant à l’écoute de la Parole de Dieu.

    La 1ère lecture est tirée du livre de l’Exode. Pendant que Moïse était sur la montagne, le peuple Hébreu a péché contre son Dieu. Il s’est fabriqué un veau d’or et s’est prosterné devant lui. Dans le texte qui nous est proposé aujourd’hui, nous trouvons Moïse qui gravit la montagne une seconde fois. Il implore le pardon du Seigneur et sa demande finit par être entendue. Bien avant Jésus Christ, nous découvrons que le Seigneur « grand et redoutable » est en même temps « tendre et miséricordieux, plein d’amour et de fidélité. C’est un Dieu qui aime et son amour va jusqu’au pardon. Il se définit avant tout par sa patience, sa miséricorde et son amour infini.

    Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous invite à faire un pas de plus. Comme tous les premiers chrétiens, il partage la foi au Dieu unique. Mais la salutation qu’il adresse aux corinthiens introduit une grande nouveauté : « Que la grâce de Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous… » Il nous faut recevoir ces paroles comme une invitation à accueillir l’amour de Dieu et à en vivre. C’est la fête de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, Dieu qui est Amour. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cet océan d’amour qui est en lui. Et bien sûr, ça change tout dans notre vie.

    Dans l’Évangile de saint Jean, nous retrouvons cette révélation de l’amour infini de Dieu. « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas mais il obtiendra le Vie Éternelle. » Ces paroles font partie de la rencontre de Jésus avec Nicodème. Ce monde dont parle Jésus, c’est celui qui est mauvais, c’est celui des hommes qui vivent dans le péché. Jésus aurait pu venir pour juger ce monde et détruire le mal.

    Mais le vrai Dieu n’est pas celui que nous imaginons. Il ne veut pas la mort du pécheur ; il vient pour le sauver. C’est pour cela qu’il nous a envoyé son Fils unique. En Jésus, c’est Dieu qui vient à notre rencontre. Par toute sa manière de vivre, par ses paroles et ses actes, Jésus nous montre ce qu’est l’amour de Dieu. Cet amour apparaît quand il guérit les malades, quand il pardonne aux pécheurs, quand il accueille tous ceux qui viennent à lui.

    Cet amour est allé jusqu’au don de sa vie sur la croix. Lui-même avait dit qu’il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Et aujourd’hui, il nous invite à en tirer les conséquences : « Aimez-vous les uns les autres COMME je vous ai aimés » (autant que je vous ai aimés). C’est un appel à éliminer de notre vie le poison de la violence et celui des accusations méchantes qui ne font qu’enfoncer les autres. Ces comportement indignes sont une offense grave à celui qui a livré son corps et versé son sang pour nous et pour le monde entier.

    Aujourd’hui, nous sommes tous envoyés pour témoigner de cet amour qui est en Dieu. Nous vivons dans un monde qui en a bien besoin. Notre mission aux uns et aux autres, c’est de continuer ce que Jésus a fait. Et c’est pour cela qu’il nous envoie son Esprit Saint, pour qu’il nous guide vers la Vérité toute entière. À travers notre manière de vivre, nos paroles et nos actes, nous avons à dire quelque chose de l’amour qui est en Dieu. Rappelons-nous : C’est à l’amour que nous aurons les uns pour les autres que vous serez reconnus comme disciples du Christ.

    Nos pauvres mots sont bien limités pour parler de ce dogme de la Sainte Trinité. Mais le plus important c’est la révélation d’un Dieu passionné d’amour pour l’humanité. Jésus nous parle du Père ; il nous apprend à le prier et à nous jeter dans ses bras comme le fils prodigue. Puis il nous envoie son Esprit Saint pour faire de nous des messagers de la bonne nouvelle.

    En célébrant cette Eucharistie, nous nous tournons ensemble vers ce Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Ce Dieu qui est amour veut nous unir à lui et nous unir les uns aux autres. Heureux sommes-nous d’entrer dans cette communion d’amour. Prions ensemble pour que cette communion s’étende au monde entier, qu’elle dépasse les limites de l’Église pour faire de nous un peuple fraternel, heureux de rendre grâce. Amen

    Télécharger : Fête de la Sainte Trinité

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  • Homélie de la fête de la Pentecôte

    Abbé Jean Compazieu

     Proclamer les merveilles de Dieu 

     

    Textes bibliques de la messe du jour : lire

    Cinquante jours après Pâques, nous voici parvenus à la fête de la Pentecôte. Tout au long de cette période, nous avons fêté Jésus ressuscité, vainqueur de la mort et du péché. Il nous ouvre un passage vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Le jour de l’Ascension, il s’est manifesté une dernière fois à ses apôtres. Le livre des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous dit qu’il « s’éleva, et une nuée vint le soustraire à leurs yeux. » 

    C’est ainsi que le Christ ressuscité a disparu à leur regard. Mais il ne les laisse pas seuls : il leur annonce qu’ils vont « recevoir une force », celle de l’Esprit Saint qui viendra sur eux. C’est ce qui s’est passé le jour de la Pentecôte : ce jour-là, il y avait beaucoup de monde à Jérusalem. Les gens étaient venus de partout pour fêter le don de la loi à Moïse et à son peuple. À l’époque, c’était cela la Pentecôte. Mais ce jour-là, rien ne se passe comme prévu. Saint Luc nous parle d’un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent et aussi d’un feu qui se partageait en langues. C’était le don de l’Esprit Saint.

    À ce moment-là, tout est changé dans le cœur des apôtres. La peur qui les paralysait est emportée. Ils se mettent à proclamer les merveilles de Dieu devant ceux-là même qui ont fait mourir le Christ sur une croix. La première de ces merveilles, c’est l’annonce de Jésus mort et ressuscité. Et ce qui est extraordinaire, c’est que chacun les entend dans sa propre langue. C’est une manière de dire que l’Évangile est pour tous, quel que soit leur pays. Il doit être annoncé à toutes les nations. C’est en vue de cette mission que l’Esprit Saint leur est donné. Le livre des Actes des Apôtres nous donne leur témoignage. En le lisant, nous découvrons que l’Esprit Saint les a précédés dans le cœur de ceux qu’il met sur leur route.

    Mais pour continuer à avancer, des révisions sont nécessaires. C’est vrai pour une voiture et pour toute autre machine. C’est aussi vrai dans toute vie chrétienne. Dans sa lettre aux Corinthiens, Paul s’adresse à des chrétiens divisés. Il vient leur rappeler le rôle de l’Esprit Saint à l’intérieur de la communauté. Chacun a son charisme, ses qualités. Mais personne ne doit se croire supérieur aux autres. Le fait d’être esclave ou homme libre, ça ne compte plus. Dans l’Église de Jésus Christ, on ne doit plus penser en termes de hiérarchie, d’avancement ou d’honneur. Désormais, une seule chose compte : c’est notre baptême dans l’Esprit Saint.

    Le rôle de l’Esprit Saint c’est de nous conduire vers la Vérité tout entière. Il nous rappelle les paroles de Jésus qui est venu nous révéler le vrai Dieu, le Dieu Amour. Vivre la Pentecôte, c’est accueillir ce don de Dieu et nous laisser imprégner par son amour. Cela ne se réalisera que si nous avons un cœur de pauvres, entièrement ouvert à Dieu et aux autres. Si nous restons enfermés dans nos certitudes et notre orgueil, rien ne sera possible. Après l’Ascension, les apôtres ont pris du temps pour se préparer au don de Dieu.

    L’Évangile nous ramène au soir de Pâques, cinquante jours plus tôt. Les disciples restaient enfermés dans un lieu caché car ils se sentaient en danger. Leur peur est parfois la nôtre. Dans un monde indifférent ou hostile à la foi chrétienne, il y a de quoi être inquiet. Alors, nous sommes tentés de nous replier sur nous-mêmes. Mais comme au soir de Pâques, le Seigneur ressuscité nous rejoint là où nous en sommes. Ses premières paroles ne sont pas des reproches mais un souhait de paix. Avec lui, nous retrouvons la vraie joie.

    Et malgré nos faiblesses et nos doutes, il continue à nous faire confiance : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Cette parole adressée à ses apôtres est aussi pour nous aujourd’hui. Le Christ compte sur chacun de nous pour être les messagers de son Évangile. C’est en vue de cette mission qu’il nous donne son Esprit Saint. C’est ce qui s’est passé pour nous au jour de notre Confirmation. Ainsi, comme Jésus, Jésus pourrons vivre dans l’amour du Père qui veut le salut de tous les hommes.

    Annoncer l’Évangile, ce n’est pas répéter un message appris par cœur. Nous vivons dans un monde qui a beaucoup changé. Si nous voulons le rejoindre dans ce qu’il vit, des révisions sont nécessaires. Tout au long de l’histoire de l’Église, il y a eu des conciles et des synodes. Notre diocèse vient de vivre le sien sur le thème « Disciples et missionnaires ». Il ne s’agit pas de suivre les idées à la mode mais de nous ajuster à Dieu qui veut le salut de tous les hommes. Le Christ ressuscité nous entraîne à aimer comme lui (autant que lui) et avec lui.

    À la suite des apôtres, l’Église est appelée à communiquer la paix et à manifester le pardon. Cette paix, ce n’est pas l’absence de conflit ; c’est d’abord la paix intérieure (l’apaisement), c’est la miséricorde, c’est Dieu lui-même. La Pentecôte, c’est l’Esprit Saint qui vient illuminer notre nuit. Prions-le pour qu’il soit toujours avec nous ; qu’il nous donne d’annoncer la bonne nouvelle avec un zèle que rien ne saurait intimider.

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  • LA DERNIÈRE MANIFESTATION VISIBLE DE JÉSUS

     Textes bibliques : Lire

    L’Ascension est la dernière manifestation visible de Jésus à ses apôtres. Le jour de Pâques, nous avons fêté sa résurrection. Il s’est montré à eux dans un corps visible mais glorieux. Pendant 40 jours, il a parachevé son enseignement sur le Royaume de Dieu. C’est maintenant le temps de la séparation. Il retrouve désormais sa place auprès du Père. 

    Mais Jésus ne laisse pas ses disciples seuls comme s’il ne s’était rien passé. Pour nous, c’est un événement capital : en sa personne, il introduit l’humanité au sein de la Trinité. Son grand projet, c’est que tous les hommes soient rassemblés dans ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. C’est  cette grande mission qu’il a confiée à ses apôtres et à toute l’Église. Nous y sommes tous associés. Avec la force de l’Esprit Saint, nous sommes envoyés pour être les témoins et les messagers de cette œuvre de salut.

    Dans sa lettre aux Éphésiens, l’apôtre Paul nous rappelle la signification de l’Ascension dans la vie des croyants. Il veut que nous sachions à quelle espérance nous ouvre son appel, « la gloire sans prix » que nous partageons avec les fidèles. C’est « une puissance incomparable ». Il décrit ensuite la prééminence du Christ qui partage de trône de Dieu et qui est « exalté » au-dessus de tout être céleste. Pour nous, c’est un message d’espérance extraordinaire : nous sommes tous appelés à rejoindre le Christ dans les cieux pour avoir part à l’héritage éternel parmi les saints.

    Cette bonne nouvelle est pour tous, pas seulement pour les plus proches, les plus réceptifs et les plus accueillants ; nous sommes envoyés pour porter le Christ en tout milieu, jusqu’aux « périphéries ». Nous ne devons pas laisser de côté celui qui semble le plus loin ou le plus indifférent. Le Seigneur est à la  recherche de tous. Il veut que tous ressentent la chaleur de son amour et de sa miséricorde. Il désire vraiment les rassembler tous auprès de lui. Sa grande priorité va vers ceux et celles qui sont très loin et très bas.

    Dans l’Évangile tout est précisément centré sur l’envoi en mission des disciples et sur le contenu de cette mission. Au cours de son ministère, Jésus les avait précisément envoyés une première fois vers « les brebis perdues de la Maison d’Israël ». Il leur avait donné le pouvoir de guérir les malades et de chasser les démons. Aujourd’hui, c’est l’envoi final en direction du monde entier. Leur mission sera de faire connaître l’enseignement de Jésus et de faire des disciples.

    En y regardant de près, nous constatons que tout commence en Galilée, une région dont on disait qu’il ne pouvait rien sortir de bon. C’était un lieu de passage pour les caravanes qui venaient de partout. Toutes les croyances et même l’incroyance s’y affrontaient. Or c’est à cet endroit méprisé que Jésus commence son ministère. Et c’est de là que les apôtres vont partir pour annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. Celle-ci doit être proclamée dans le monde entier. Le Seigneur est à la recherche de ceux qui sont loin, ceux qui se sont égarés, ceux qui vivent dans le vice et le péché. Il les appelle tous à accueillir la bonne nouvelle de l’Évangile.

    Cette fête d’aujourd’hui ne concerne pas seulement un événement du passé. Elle nous fait  aussi célébrer notre avenir. C’est la naissance de l’humanité à la gloire de Dieu. Le Christ est arrivé au sommet  et il nous attire tous vers lui. Voilà cette bonne nouvelle qui doit être annoncée aux hommes et aux femmes de notre temps. Nous sommes tous appelés à naître à notre dignité. Bien sûr, nous connaîtrons des guerres, des persécutions, des catastrophes. Mais la barbarie, l’injustice et la violence qui sont à l’œuvre aujourd’hui n’auront pas le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur la mort et le péché. Il nous donne chaque jour son Esprit Saint qui fait de nous des témoins et des messagers de son amour.

    C’est donc avec joie que nous nous engageons dans cette grande aventure de l’Évangélisation. Il n’est pas question de conquérir mais de servir. Nous sommes appelés à vivre en ce monde en témoignant de cette bonne nouvelle de l’amour de Dieu. Nous sommes à quelques jours de la Pentecôte. Les apôtres s’y sont préparés par un temps de retraite. Avec eux et avec toute l’Église, nous supplions le Seigneur : « O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.

    Télécharger en PDF : Ascension du Seigneur

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  • « JE NE VOUS LAISSERAI PAS ORPHELINS »

     

    6ÈME DIMANCHE DE PÂQUES (A)


    Jean  COMPAZIEU 

    Textes bibliques : Lire

    Quand nous lisons le livre des actes des apôtres, nous y découvrons comment la bonne nouvelle de l’Évangile s’est répandue. La croix du Christ porte des fruits qui demeurent. Elle donne l’audace de l’assurance. Tout cela ne s’est pas passé sans persécution. Il y a eu la mort du diacre Étienne. Mais rien ni personne ne peut arrêter la progression de la parole de Dieu. Le diacre Philippe est envoyé en Samarie, non pour se cacher, mais pour y prêcher. Tout cela, il l’accomplit en lien avec ceux qui lui ont confié cette mission. Ces derniers viendront de Jérusalem pour authentifier son travail.

    Il faut savoir que la Samarie est une région méprisée. Les juifs pieux évitaient de fréquenter les samaritains et de leur parler. Ces derniers étaient considérés comme des infidèles au Dieu d’Israël. Mais touchés par la grâce, ils se convertissent et se font baptiser. C’est une Pentecôte pour les samaritains. C’est vrai, nous devons rendre grâce pour les hauts faits de Dieu. À ses yeux, personne n’est irrécupérable. Comme Philippe, nous sommes envoyés pour accomplir des gestes qui guérissent, qui libèrent, qui relèvent et redonnent vie et espérance.

    Dans la seconde lecture, c’est Pierre qui s’adresse à des chrétiens qui se heurtent à la calomnie et à la persécution de leurs adversaires. L’apôtre leur indique la ligne de conduite à tenir. Ils ne doivent jamais renoncer à témoigner de leur foi. Mais ils doivent réagir avec douceur contre les attaques en respectant leurs ennemis. Au moment où il écrit sa lettre, certains chrétiens ont renié leur foi car ils ont eu peur du danger. En écoutant ce message de Pierre, comment ne pas penser aux nombreux chrétiens d’aujourd’hui qui sont également persécutés à cause de l’Évangile ? C’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de notre attachement au Christ. Et c’est pour remplir cette mission qu’il nous envoie l’Esprit Saint.

    C’est cette promesse que nous avons entendue de Jésus au moment où il se prépare à « passer de ce monde à son Père ». S’adressant à ses disciples, il leur dit : « je prierai le Père et il vous donnera un autre défenseur qui sera pour toujours avec vous. » Ce défenseur, l’Évangile de Saint Jean l’appelle « le Paraclet ». Dans le monde juif le paraclet c’était le notable qui s’interposait entre le juge et l’accusé. C’était un homme au-dessus de tout soupçon qui était écouté et respecté ; il avait la possibilité de casser une condamnation et de faire libérer l’accusé sous sa responsabilité et au nom de sa propre réputation.

    L’Esprit Saint est pour nous ce Paraclet, ce défenseur qui intervient quand nous somme mis en accusation au nom de notre foi. Nous le voyons tous les jours, l’Église est tournée en dérision dès qu’elle prend position contre des orientations qui sont contraires à l’Évangile du Christ. Mais l’Esprit Saint intervient pour nous conseiller, nous encourager, nous consoler et nous soutenir dans les moments difficiles de notre vie. Il nous pousse inlassablement au sursaut et à l’initiative libératrice.

    L’apôtre Pierre nous dit que nous devons être toujours prêts à nous expliquer devant ceux qui nous demandent de rendre compte de l’espérance qui est à nous. Mais pour répondre à cet appel, nous avons besoin, nous aussi, de l’Esprit de Saint. Il est là, du côté de ceux qui sont attaqués à cause de leur foi en Jésus-Christ. Il intervient aussi quand nous sommes confrontés à nos propres faiblesses, quand nous disons : « je ne suis pas capable ». Il nous dit : « vas-y, ne craint pas, je suis avec toi. »

    Cet évangile rejoint notre diocèse qui arrive au terme de son synode. Pendant deux ans, nous avons réfléchi sur la manière d’être « disciples » et « missionnaires ». Être disciple, c’est accueillir le Christ, l’écouter, nous laisser guider par lui. Le missionnaire c’est celui qui est envoyé pour annoncer l’Évangile. Mais comme le diacre Philippe, il découvre que le Seigneur l’a précédé dans le cœur de ceux qui sont sur sa route.

    Cette annonce du Royaume de Dieu doit être joyeuse. Il s’agit d’une bonne nouvelle : Dieu nous invite au « festin des noces » c’est une invitation au bonheur et il faut que cela se voie dans notre vie. Nous sommes à quelques jours de la Pentecôte. Nous serons invités à accueillir l’Esprit Saint et à répondre à l’amour du Christ qui s’est donné pour le salut du monde. Prions-le pour qu’il nous transforme au plus profond de nous-mêmes pour nous aider à vivre et à aimer comme lui et avec lui. Amen

    Télécharger au format PDF : 6ème dimanche de Pâques

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  • LE CHEMIN, LA VÉRITÉ, LA VIE

    source :Jean Compazieu, prêtre

    Textes bibliques : Lire

     
    Les textes bibliques de ce dimanche nous disent que le Christ  guide son peuple. Avec le récit des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous avons le témoignage de la communauté chrétienne de Jérusalem. Celle-ci est encore jeune mais en pleine effervescence. Les effectifs ne cessent d’augmenter : on y compte désormais des frères et des sœurs de langue grecque ; ces derniers se plaignent du mauvais fonctionnement de l’assistance aux veuves. C’est l’occasion pour les apôtres de redéfinir les priorités et de repenser les structures du groupe.

    C’est ainsi qu’est mis en place le groupe des sept. Leur mission sera le service des tables mais aussi le service sous toutes ses formes à la communauté. Nous découvrons que la croissance de l’Église entraine des problèmes nouveaux, des conditions nouvelles d’évangélisation. Sous la conduite de l’Esprit Saint, elle s’efforce de rejoindre le monde dans ce qu’il vit. Aujourd’hui comme autrefois, l’important c’est que la Parole ne soit pas bloquée. Une Église qui n’aurait pas le souci des plus pauvres ne serait pas l’Église de Jésus Christ.

    Dans la seconde lecture, saint Pierre s’adresse à des communautés chrétiennes qui sont affrontées à de grandes difficultés : les chrétiens y sont persécutés et déshonorés par l’environnement païen. Le temple de Jérusalem vient d’être détruit. Pour les juifs, ce lieu était le signe de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Mais avec Jésus, tout est changé : il se présente lui-même comme le vrai Temple, demeure de Dieu parmi les hommes. Ce temple spirituel se prolonge par le peuple chrétien. Cette communauté est fondée sur le Christ : il est la pierre angulaire du nouvel édifice. Cette communauté accomplit ce que le Judaïsme ne pouvait réaliser : le véritable sacrifice qui permet aux hommes de rencontrer Dieu, source de vie et de lumière.

    L’Évangile de ce dimanche nous ramène au soir du Jeudi Saint. Jésus annonce à ses disciples son départ ver le Père. Mais son enseignement se veut rassurant. Ce départ n’est pas un abandon ni une fuite : Jésus leur annonce qu’il leur prépare une place dans la Maison de son Père. Cette annonce est une bonne nouvelle, un  appel à vivre dans l’espérance. Les épreuves ne manqueront pas : dans quelques heures, ce sera la Passion et la mort de leur Maître ; par la suite, ils connaîtront le temps des persécutions.

    Mais rien ne doit troubler l’espérance des chrétiens : le Christ reste bien présent au milieu d’eux. Il est « le chemin, la Vérité et la Vie ». C’est en passant par lui que nous allons au Père. Jésus n’est pas un simple chef religieux qui enseigne dans une synagogue. Son enseignement s’est répandu sur les routes de Galilée, de Samarie et de Judée. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que ce chemin n’est plus un lieu ni une destination mais une rencontre, une parole partagée avec Jésus. C’est en lui que nous trouvons la plénitude de la vérité. En dehors de lui, nous allons à notre perte.

    Avec le Christ ressuscité, notre vie devient un chemin d’espérance, un chemin de confiance. Notre vie se trouve transformée par l’amour qui est en Dieu. Sa  Parole nous met en mouvement. Elle nous appelle à une conversion de nos vies, de nos raisonnements et de nos mentalités. C’est nécessaire si nous voulons que l’amour de Dieu habite et rayonne dans nos vies. Aujourd’hui comme autrefois, l’appel du Christ se fait entendre : « Croyez en moi. »

    Ce Jésus qui s’adressait à ses apôtres est « Dieu avec nous » ; chaque jour, c’est lui qui vient à nous comme lumière dans la nuit ; il n’a jamais cessé de nous aimer. Et quand nous tombons, il vient nous dire : « Reprends confiance en toi ; remets-toi en route ; tu vaux plus que ce que tu crois ; je suis avec toi pour te prendre par la main quand tu risques de flancher. » Croire en Jésus, c’est renaître chaque jour à l’espérance, à la confiance et au courage de vivre. Cela ne devient possible que si nous le fréquentons assidûment par la prière, la méditation de l’Évangile et l’Eucharistie.

    Jésus termine son discours par une prédication solennelle : « Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. » Ce mot « œuvre » nous renvoie à la grande œuvre de Dieu qui est de libérer son peuple. Nous y sommes tous associés : le même Dieu veut libérer l’humanité de tous ses esclavages ; comme les apôtres, nous sommes envoyés pour être les messagers de cette bonne nouvelle.

    En ce dimanche, nous rendons grâce pour cette lumière de la foi qui nous a été donnée. Par elle, c’est le Christ qui éclaire nos pas plus ou moins hésitants en direction du Royaume de Dieu. Nous le prions les uns pour les autres : qu’il nous rende plus disponibles pour témoigner de son amour qui vient sauver tous les hommes.

    Télécharger en PDF : 5ème dimanche de Pâques

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    Sources : Revues Cahiers de prions en Église, Feu Nouveau, fiches dominicales – Guide Emmaüs des dimanches et Fêtes – Au service de la Parole (Bernard Prévost) – Homélies de l’année liturgique À (Simon Faivre) – Méditation du Pasteur Daniel Cassou

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  • HOMÉLIE - 4ÈME DIMANCHE DE PÂQUES (A) - 7 mai 2017

    « JÉSUS BERGER DE TOUTE HUMANITÉ… »

    Textes bibliques : Lire

     
    Les textes bibliques de ce dimanche nous montrent les débuts de la prédication de Pierre, entouré des autres apôtres. Ils sont sortis du lieu où ils se cachaient pour annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile : « Dieu l’a fait Seigneur et Christ ce Jésus que vous avez crucifié. » La réponse a été immédiate : « Que devons-nous faire ? » Les gens ont été touchés par la prédication de Pierre. Beaucoup se sont fait baptiser. Pour eux, c’est vraiment « la joie de l’Évangile ». Quand on l’a accueilli, plus rien ne peut être comme avant.

    Dans sa première lettre, Pierre s’adresse à des communautés déjà établies qui éprouvent des difficultés. Il les exhorte à se tourner vers ce modèle qu’est le Christ : Au jour de son baptême dans les eaux du Jourdain, il est rentré dans l’eau, pur de tout péché ; il en est ressorti porteur de tous les péchés du monde. Il les a pris sur lui pour nous en libérer. Injustement traité, il s’en remettait à Dieu. C’est par ses blessures que nous sommes guéris. L’opprimé qui est conscient de partager la destinée de son Seigneur n’aura plus jamais une âme d’esclave. Il découvrira que le Seigneur est son berger et qu’avec lui, rien ne saurait lui manquer (Psaume 22).

    C’est précisément cette image du berger que Jésus utilise dans l’Évangile de ce dimanche. Tout au long de son ministère, nous le voyons parcourir les villes et les villages pour annoncer la bonne nouvelle. Il y rencontre des foules qui sont « comme des brebis sans berger ». Il est remué jusqu’au plus profond de lui-même par leur douloureuse situation. Les autorités religieuses qui auraient dû s’en occuper les ont pratiquement abandonnées. Le prophète Jérémie dénonce ces « misérables bergers qui laissent périr et se disperser les brebis du pâturage ». Aujourd’hui, le Christ dénonce les pharisiens qui expulsent les brebis du troupeau de Dieu.
    Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que Jésus se présente à tous comme l’unique vrai pasteur. C’est vrai que les évêques et les prêtres sont présentés comme les bergers du peuple qui leur est confié. Dans les groupes de prière, il y a aussi un berger. C’est également vrai pour tous ceux qui exercent des responsabilités dans différents domaines. Mais les uns et les autres ne pourront être bergers que s’ils sont vraiment reliés au Christ. Nous ne sommes que des intendants.

    Dans l’Évangile de ce jour, Jésus se compare également à « la porte des brebis ». C’est par lui que nous devons passer si nous voulons être de vrais pasteurs. Ceux qui ne passent pas par la porte sont « des voleurs et des bandits ». Ces derniers ne viennent que pour voler, égorger et détruire. Ce n’est pas le cas de Jésus : il est venu pour « chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». Il veut que tous les humains aient la vie en abondance. Au cours de temps pascal, nous avons entendu le dialogue de Jésus avec Nicodème : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. »

    Nous sommes envoyés pour continuer ce que Jésus a fait. Mais rien n’est possible sans lui. Il est le passage obligé. Tout le travail des communautés chrétiennes doit passer par lui. Notre mission n’est pas de travailler POUR le Seigneur mais de faire le travail DU Seigneur. C’est de lui qu’on reçoit le salut et la vie en abondance. Nous devons accueillir cet Évangile comme une invitation à remettre le Christ au cœur de nos vies et à nous laisser guider par lui.

    Ce 4ème dimanche de Pâques est devenu la journée de prière pour les vocations. Nous pensons aux évêques, aux prêtres, aux religieux… Oui, bien sûr. Mais la vocation ce n’est pas seulement l’affaire de quelques-uns. L’appel du Seigneur est pour tous. Il compte sur chacun de nous pour être les témoins et les messagers de son amour dans le monde d’aujourd’hui. C’est ainsi que nous pourrons participer à son œuvre de rassemblement : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Comprenons bien : il ne nous envoie pas seuls mais les uns avec les autres et surtout avec lui. La vocation de tout baptisé est vocation à devenir disciple du Christ ; C’est en Église que nous participons à sa mission d’annonce de l’Évangile au monde.

    À chaque messe, nous sommes invités à communier au Corps et au Sang du Christ. Il est la nourriture qui nous est donnée en vue de la mission. C’est en passant par lui que nous pourrons témoigner du Salut qu’il est venu offrir au monde. En communion les uns avec les autres et avec toute l’Église, nous pouvons chanter et proclamer : « Tu es mon berger, ô Seigneur, rien ne saurait manquer où tu me conduis ». Amen

    Télécharger en PDF : 4ème dimanche de Pâques

    Sources : revues Feu Nouveau, Fiches dominicales, Cahiers de Prions en Église, Lectures bibliques de dimanches (A. Vanhoye), divers…

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  • LES DISCIPLES D’EMMAÜS

     

    LES DISCIPLES D’EMMAÜS

    Jean Compazieu ptre

    Textes bibliques : Lire

     Les textes de ce dimanche nous apportent des témoignages sur la résurrection de Jésus. Nous avons tout d’abord celui de l’apôtre Pierre (1ère lecture). Dans sa vie, il y a eu un changement radical. Nous nous rappelons de sa réponse quand Jésus avait annoncé sa Passion, sa mort et sa résurrection. Il ne supportait pas cette idée. Ça ne correspondait pas à l’idée qu’il se faisait du Messie. Et quand Jésus a été arrêté, il e eu tellement peur pour sa vie qu’il a affirmé ne pas faire partie de son groupe.

    Mais au jour de la Pentecôte, tout est changé : les apôtres ont reçu l’Esprit Saint. Désormais, Pierre peut témoigner avec force et courage : Ce Jésus que vous avez fait mourir sur la croix, Dieu l’a ressuscité. » Sa mort n’est pas un échec. Il est vivant pour toujours ; tout cela était annoncé dans les Écritures, Moïse, les psaumes, les prophètes. Désormais, il faudra relire tout l’Ancien Testament à la lumière de la résurrection de Jésus. Cette bonne nouvelle a été annoncée d’abord au peuple juif, puis très tôt aux païens. Il faut que le monde entier le sache : avec Jésus, la mort n’a pas le dernier mot ; le projet de Dieu débouche sur la vie.

    Cet appel de Pierre, nous le retrouvons dans la 2ème lecture : ce Jésus qui est mort et ressuscité est le sauveur de tous les hommes. Ce n’est pas l’or et l’argent qui nous ont rachetés de la conduite superficielle de nos pères ; c’est par le sang précieux de Jésus Christ que nous sommes purifiés ; c’est pour nous et pour la multitude qu’il a offert sa vie et versé son sang. Son amour dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous sommes invités à recevoir cette lettre comme un appel à une véritable conversion.

    Avec l’Évangile, nous sommes ramenés au troisième jour après la mort de Jésus : deux disciples revenaient de Jérusalem. Ils avaient été témoins de la Passion et de la mort de leur maître. Pour eux, tout était fini. C’était la fin d’une grande espérance. Saint Luc précise que l’un d’eux s’appelait Cléophas ; il ne dit pas le nom du deuxième. Mais si nous relisons cet Évangile dans notre contexte, nous pouvons dire que ce deuxième disciple c’est chacun de nous.

    En effet, nous sommes souvent ce disciple marqué par la tristesse et le découragement. C’est ce qui arrive quand nous voyons notre vie de tous les jours comme une défaite : la défaite de l’Évangile pour les chrétiens persécutés, pour les pauvres, les exclus, les victimes de la violence, des guerres, de la solitude, de l’abandon. Cette défaite c’est aussi quand nous disons qu’au point où nous en sommes, il n’y a plus d’espoir possible.

    Mais voilà que sur ce chemin d’Emmaüs, Jésus s’approche des siens et les rejoint. Ils ne le reconnaissent pas : leurs yeux sont aveuglés par la tristesse et la déception. Le même Christ nous rejoint sur nos routes. Quand tout va mal, il est là. Mais trop souvent, nous ne le reconnaissons pas car nous sommes ailleurs. Et pourtant, il est toujours là, prêt à nous écouter. Nous pouvons lui crier notre souffrance, notre déception, notre tristesse.

    C’est alors qu’il intervient pour nous expliquer les Écritures, Moïse, les prophètes… C’est à cela que nous sommes tous appelés : accueillir le Christ, nous laisser transformer par son Évangile. Saint Luc précise que le cœur des disciples était brulant tandis qu’il leur parlait. C’est ce qui était annoncé par le prophète Isaïe : «  »…ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission. » C’est aussi cela que nous pouvons demander au Seigneur : que notre cœur soit rempli de l’amour qui jaillit de son cœur.
    Dans cet Évangile, nous découvrons une autre étape : c’est la demande des disciples : « Reste avec nous ! » Une telle rencontre ne peut s’arrêter ainsi. Alors leurs yeux s’ouvrent et ils le reconnaissent. Pour reconnaître le Christ ressuscité, présent dans notre vie, il nous faut le regard de la foi, une foi réchauffée par la Parole de Dieu et l’Eucharistie. C’est ainsi que le Christ ressuscité nous rejoint au cœur de nos vies pour raviver et fortifier notre espérance.

    Et quand on a reconnu et accueilli le Christ vivant, on ne peut pas le garder pour soi-même ; on a envie de le crier au monde. À la fin de cette messe, nous serons envoyés pour témoigner, aux yeux de tous, de la foi qui nous anime. Nous ne pouvons pas nous contenter de rester entre chrétien à l’intérieur de l’Église. Notre témoignage doit rejoindre tous les hommes, en particulier ceux qui sont aux « périphéries ».

    En ce jour, nous accueillons les paroles de ce chant :
    Allez-vous en sur les places et sur les parvis !
    Allez-vous en sur les places, y chercher mes amis.
    Tous mes enfants de lumière qui vivent dans la nuit,
    Tous les enfants de mon Père, séparés de Lui,
    Allez-vous en sur les places et soyez mes témoins, chaque jour.

    Télécharger : 3ème dimanche de Pâques

    Sources : Feu Nouveau – Fiches Dominicales

    source http://homelies.livehost.fr/2017/04/21/les-disciples-demmaus/

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  • Homélie du 2ème dimanche de Pâques A

    Abbé Jean Compazieu

    Lire les textes bibliques

    Le pape Jean-Paul II a fait de ce dimanche celui de la miséricorde. Nous sortons d’une année où nous l’avons fortement célébrée. Et pourtant, nous le voyons bien, dans le monde d’aujourd’hui, elle est de plus en plus contestée. Chacun de nous peut penser à toutes les paroles et à tous les écrits qui sont comme des flèches empoisonnées : c’est toute une vie qui finit par être brisée. 

    Accuser l’autre et l’enfoncer, ce n’est pas chrétien. C’est ce que nous fait comprendre l’Évangile de ce 2ème dimanche de Pâques : nous y retrouvons Jésus ressuscité face à ses amis qui l’avaient abandonné ; Pierre l’avait même renié ; devant une simple domestique, il avait affirmé qu’il ne le connaissait pas. Mais Jésus n’a pas cherché à leur faire des reproches. Bien au contraire, il les rejoint pour leur donner la paix : c’est la paix de la résurrection, la paix de la miséricorde qui pardonne, la paix qui touche le cœur et envahit toute leur existence. Il a pour eux un regard vraiment miséricordieux. Tout au long des Évangiles, nous le voyons relever ceux et celles qui étaient tombés. Il vient les libérer de ce mal dans lequel ils étaient tombés.

    Dans un deuxième temps, il leur montre les stigmates de la crucifixion et du coup de lance. Par-delà sa mort, c’est le Crucifié qui s’est montré vivant aux siens. Les plaies qu’il leur montre ne sont pas un reproche mais une preuve d’amour. C’est en contemplant ses blessures que nous comprenons mieux à quel point il nous aime. Et en même temps, il vient changer le regard que nous portons sur ceux qui sont éprouvés par les souffrances. Transfiguré par la lumière de Pâques, l’homme des douleurs nous apprend à voir dans les crucifiés d’aujourd’hui des ressuscités en puissance. Nous n’aurons jamais fini de rendre grâce pour cet amour qui est en lui.

    L’Évangile de ce dimanche nous rapporte une chose encore plus incroyable : ces hommes qui avaient abandonné leur Maître reçoivent une mission : ils sont envoyés par celui-là même qu’ils ont trahi. Il aurait pu se dire qu’il ne pouvait pas compter sur eux, qu’ils ne sont pas fiables. Or voilà que, malgré leur trahison, il leur redit toute sa confiance. Il va même jusqu’à leur confier le ministère du pardon. Tout au long des siècles, nous voyons bien que les grands témoins de la foi ont été des pécheurs pardonnés. La vraie miséricorde ne connait pas de méfiance. Elle espère contre toute espérance.

    Les apôtres ont répondu à l’appel de Jésus. Ils se sont mis à annoncer la bonne nouvelle de l’Évangile. Leur message a été transmis de génération en génération. Il nous appartient de l’accueillir et de le rayonner dans le monde d'aujourd’hui. La 1ère lecture nous montre le témoignage d’une communauté chrétienne qui a accueilli cette miséricorde de Jésus. Toute la vie de ces chrétiens en a été transformée ; leur vie chrétienne est soutenue par quatre piliers : l’enseignement des apôtres qu’ils suivaient assidûment, la charité qui se manifestait dans le partage des biens, la fraction du pain (l’Eucharistie) source et sommet de toute vie chrétienne, la prière dans les maisons mais aussi au temple.

    Ces communautés ne sont pas repliées sur elles-mêmes ; elles accueillent chaque jour des nouveaux membres. Il ne s’agit pas de personnes endoctrinées ou embrigadées mais de personnes qui ont répondu librement à l’appel du Christ Sauveur. C’est vraiment la miséricorde pour tous, y compris pour ceux qui ne font pas partie de son peuple. C’est important pour notre monde d’aujourd’hui. Le pape François ne cesse de nous rappeler ceux et celles qui sont aux périphéries.

    Dans la 2ème lecture, saint Pierre nous adresse une bénédiction qui est également centrée sur la miséricorde. Il nous annonce que la résurrection nous est promise ; mais ce ne sera pas sans épreuve. C’est là que se vérifie la qualité de notre foi. Mais au cœur de nos douleurs, le Christ crucifié et ressuscité nous rappelle que nous ne sommes pas seuls. Il veut nous associer tous à sa victoire.

    En célébrant cette Eucharistie, nous demandons au Seigneur qu’il nous rende accueillants à ce don qu’il nous fait ; qu’il fasse de nous des vrais témoins de la miséricorde offerte à tous, même à ceux qui ont commis le pire. La foi que nous sommes invités à proclamer est source de paix, de joie et d’amour. Le nom de Dieu est miséricorde. Qu’il soit toujours avec nous pour annoncer au monde qu’un pardon est toujours possible.

    Télécharger : 2ème dimanche de Pâques

    Sources : Revues Feu Nouveau – Cahier de Prions en Église – Fiches Dominicales – Missel des dimanches et fêtes des trois années.

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du jour de Pâques

    Abbé Jean Compazieu

    « Il vit et il crut… »

     

     

    Lire les textes bibliques

    Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rend au tombeau de Jésus. Pour elle, c’est un jour de tristesse. C’est souvent le cas dans notre vie quand nous nous rendons sur la tombe d’un être cher. Mais aujourd’hui, il y a une tristesse de plus : ce n’est plus seulement le corps d’un ami qui finit dans la tombe ; c’est l’espérance d’un règne nouveau qui est anéantie. 

    L’Évangile de saint Jean nous dit qu’il faisait encore sombre ; comprenons bien : ce n’est pas seulement l’obscurité de la nuit. Il veut nous montrer que la lumière est en train de l’emporter sur les ténèbres. Elle chasse la nuit dans laquelle les hommes sont plongés à cause de leur péché. Jésus ressuscité est la Lumière qui luit dans les ténèbres. Cette lumière, rien ne peut l’arrêter ; rien ne peut l’empêcher de briller.

    Arrivée devant le tombeau, Marie-Madeleine découvre que la pierre a été roulée. Elle en déduit qu’on a enlevé le corps de Jésus ; elle court prévenir Pierre et Jean. Tous deux arrivent devant le tombeau vide. Ils voient les linges restés sur place et bien rangés. Pierre est perplexe ; mais pour Jean, c’est différent : quelques mots disent sa foi : « Il vit et il crut. » Nous nous rappelons qu’il avait suivi Jésus jusqu’au pied  de la croix ; il avait participé à l’ensevelissement. Il voit bien qu’il n’y a pas de désordre provoqué par une violation de sépulture. Plus tard, Jésus dira : « Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

    C’est important pour nous aujourd’hui : nous n’aurons jamais d’autre preuve de la résurrection de Jésus que le tombeau vide. Bien sûr, il y a les apparitions du Christ ressuscité. Les quatre Évangiles nous en donnent le témoignage. Mais aucune de ces preuves n’est vraiment contraignante. Si nous croyons au Christ ressuscité, c’est parce que nous faisons confiance au témoignage des apôtres et à celui des communautés chrétiennes qui nous a été transmis de génération en génération.

    La première lecture (Actes des Apôtres) nous rapporte un discours de Pierre après la résurrection. Nous nous rappelons qu’il avait renié son Maître devant de simples domestiques. Aujourd’hui, il ose proclamer la bonne nouvelle de sa résurrection dans la ville de Césarée qui est le lieu de résidence de Pilate et de ses légions. Les mots de ce discours de Pierre sont très audacieux : « Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois de la croix, Dieu l’a ressuscité le 3ème jour. »

    Tout cela se passe chez le centurion de l’armée romaine. C’est une manière de dire que le salut est offert à tous, même aux païens. Dieu n’exclut personne. Quelle que soit sa nation ou sa langue, toute personne peut recevoir le salut dans la mesure où elle accueille l’Évangile. Cette bonne nouvelle doit être proclamée à tous les peuples du monde entier. C’est pour tous que le Christ a donné sa vie sur la croix.

    C’est aussi ce témoignage de foi en Jésus ressuscité que nous trouvons chez saint Paul dans la 2ème lecture. Cette résurrection n’est pas un simple retour en arrière comme c’était le cas pour Lazare. Paul nous dit qu’il est  »    assis à la droite de Dieu ». Il est monté au ciel ; il a reçu l’autorité de la part du Père. C’est un appel pour nous à lev er les yeux vers le ciel et à rechercher « les réalités d’en haut ». Si nous croyons en Jésus ressuscité et si nous le suivons, plus rien ne peut être comme avant. Cette résurrection du Christ nous provoque à un renouveau de notre vie, un renouveau de la prière, une joie de découvrir et de vivre l’Évangile.

    Tout cela passe par des décisions concrètes : sortir du « tombeau » de notre égoïsme pour vivre un amour vrai, rouler la pierre du découragement qui nous emprisonne et nous empêche d’aller de l’avant, ne pas nous laisser emporter par la rancune et la vengeance mais faire triompher le pardon et la miséricorde. C’est par notre manière de vivre que nous pourrons montrer que le Christ est vivant et qu’il transfigure ceux et celles qui accueillent sa force de vie.

    C’est en vivant ainsi que nous pourrons être porteurs de vie et d’espérance. Le Christ ressuscité veut nous associer tous à sa victoire sur toutes les forces du mal qui cherchent à détruire l’homme. Nous sommes tous appelés à choisir la vie et à nous laisser envahir par l’amour de Dieu. Nous vivons dans un monde où beaucoup souffrent de la guerre, de la violence, de la haine et du mépris des autres. Mais le Seigneur ressuscité ne demande qu’à enlever de nos cœurs cette pierre qui nous enferme dans les ténèbres. Il veut que la lumière de Pâques brille dans le monde entier. En communion avec toute l’Église, soyons témoins de cette bonne nouvelle auprès de tous ceux et celles que nous rencontrons.

    Télécharger cette homélie

    Sources : Feu nouveau – Fiches dominicales – Parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia) – Au cœur de l’Église, année A (P. Chauvet) – Missel communautaire – Guide Emmaüs des dimanches

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie pour le dimanche des rameaux et de la Passion

    Abbé Jean Compazieu 

    Hosanna… 

    Textes bibliques : Lire Mt 26, 14 – 27, 66

    La liturgie de cette Semaine Sainte nous invite à relire et surtout revivre le récit de la Passion de Jésus. Cette année, nous le faisons dans l’Évangile de saint Matthieu le jour des Rameaux et celui de saint Jean le Vendredi Saint. 

    Le prophète Isaïe et saint Paul nous présentent Jésus comme le « serviteur » qui se laisse instruire. Lui, qui est la Parole de Dieu faite chair, a accepté de se taire. Il n’a pas résisté aux cris de ses ennemis. Lui, le Fils de Dieu, ne s’est pas dérobé aux outrages qui lui étaient destinés comme à un  esclave.

    L’humiliation de la Passion l’a rendu plus proche de tous les malheureux qui n’en peuvent plus. Nous pensons à tous ceux et celles qui sont réduits à la misère, ceux et celles qui sont abandonnés à leur triste sort. Et bien sûr, nous n’oublions pas les très nombreux chrétiens qui témoignent de leur foi jusqu’au martyre. Sur la croix, les bras étendus de Jésus rassemblent tous les humiliés de la terre.

    Les premiers chrétiens ont reconnu en Jésus un martyr, un témoin de l’amour de Dieu plus fort que la mort. Défiguré par la violence des hommes, il est déjà transfiguré par le Père ; il est élevé dans la gloire. Désormais toute langue pourra proclamer : « Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

    Nous allons vivre ensemble cette semaine sainte. Nous suivrons Jésus sur le chemin du Calvaire. Sa mort, le vendredi saint, n’est pas un point final. Elle est un « passage » de ce monde vers le Père. C’est ainsi que Jésus est venu nous ouvrir un chemin qui permet à toute l’humanité d’entrer dans la gloire du Père. Les uns avec les autres nous chanterons et nous proclamerons : « Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d’entre les morts. Il est notre salut, notre gloire éternelle. »

    Télécharger cette homélie : Dimanche des Rameaux et de la Passion

    Sources : Homélies de l’année liturgique À (Simon Faivre) – Missel Ephata – Dossiers  personnels

    source http://dimancheprochain.org

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