• Homélie du 30ème dimanche du temps ordinaire (23 octobre)

    Abbé Jean Compazieu 

    Témoins et messagers de la miséricorde

    Homélie du 30ème dimanche du temps ordinaire - 23 octobre 2016

    Textes bibliques : Lire

    Nous célébrons aujourd’hui la Journée Missionnaire Mondiale. Cette journée nous rappelle que l’Église est envoyée pour « annoncer la miséricorde ». C’est Jésus lui-même qui nous envoie. Pour nous aider à remplir cette mission, nous nous mettons à l’écoute de la Parole de Dieu. Le but n’est pas de travailler POUR le Seigneur mais de faire le travail DU Seigneur. 

    La première lecture vient nous rappeler que « le Seigneur ne fait pas de différence entre les hommes ». Il est impartial ; il ne juge pas selon les apparences. Dans l’Ancien Testament, le pauvre, l’opprimé, l’orphelin et la veuve étaient considérés comme les quatre situations de précarité et de pauvreté. La loi invitait tous les croyants à les protéger et à en prendre soin. Il s’agit pour nous de suivre l’exemple de Dieu qui est plein de tolérance et riche en miséricorde. « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence mais Dieu regarde le cœur (1 Sm 16. 7).

    Le psaume 33 est un chant d’action de grâce, une louange. Il ouvre les horizons de notre intelligence et de notre cœur : « Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres car il écoute, attentif à ceux qui l’appellent.

    Le texte de la seconde lecture est considéré comme le testament de l’apôtre Paul. Quand il écrit cette lettre, il est en prison ; il sait que son exécution est proche : « Le moment de mon départ est venu ». S’adressant à Timothée, il l’encourage car la mission ne doit s’arrêter. La bonne nouvelle doit être annoncée au monde entier. Lui-même a une totale confiance en la miséricorde de Dieu. C’est en lui qu’il a trouvé la force et le dynamisme qui lui ont permis de parcourir le monde en témoignant de sa foi.

    Le langage de Paul nous fait penser au monde du sport. Lui-même a achevé sa course. Il n’a plus qu’à recevoir la couronne de justice. D’autres vont prendre le relais. La proclamation de l’Évangile doit s’accomplir jusqu’au bout. Il faut que toutes les nations l’entendent. Toutes doivent savoir que Dieu ne demande qu’à leur faire miséricorde.

    L’Évangile de ce dimanche nous parle de la prière de deux hommes. L’un était pharisien et l’autre collecteur des impôts pour les ennemis de son peuple. Tous deux quittent leur maison pour « monter au temple pour prier ». Chacun a sa manière de se tenir devant Dieu. Mais de l’un à l’autre, le contenu de la prière n’est pas du tout le même.

    Le premier est un bon pratiquant très fidèle. Il a une bonne réputation car il observe plus que ce qui est écrit dans la loi. À vrai dire, il ne prie pas ; il ne demande rien à Dieu. Sa prière n’est que de l’auto contemplation. Il fait l’éloge de ses propres vertus et l’étalage de ses bonnes œuvres. Il ne se contente pas de se donner des coups d’encensoir. II fait en même temps l’examen de conscience du publicain. Il n’a pas compris que pour être exaucé, il nous faut être plein de bonté et de compréhension pour les autres, même s’ils sont pécheurs. C’est ce que nous a rappelé la semaine missionnaire : Dieu veut le salut de tous les hommes.

    Le second a une très mauvaise réputation. Lui, le collecteur d’impôts, s’est enrichi au détriment des plus pauvres. Au lieu de se vanter, il reconnaît sa petitesse. Il est au fond du gouffre. Il fait appel à la miséricorde De Dieu. Il ne demande qu’à être justifié : « Montre-toi favorable au pécheur que je suis. » Cet homme attend tout de Dieu car il se sait pécheur. Alors, Dieu peut tout pour lui. Cette parabole nous est racontée pour nous annoncer une bonne nouvelle : elle nous dit que Dieu est Amour.

    Cet Évangile veut nous ramener à l’essentiel : Le juste n’est pas celui qui croit l’être. Celui qui demande la miséricorde devient un homme juste, un homme « justifié » et « ajusté » à l’amour de Dieu. La prière du publicain touche le cœur de Dieu : « Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé ». À chaque messe, nous commençons par un appel à la miséricorde : « Seigneur, prends pitié ! » Et avant d’aller communier, nous acclamons l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.

    En ce jour, nous accueillons cet appel du Christ : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Et nous demandons au Seigneur qu’il soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour que nous soyons les témoins et les messagers de sa miséricorde.

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  • Homélie du 29ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Disciples et missionnaire

    Textes bibliques : Lire

    La liturgie de ce dimanche nous rappelle l’importance de la prière. Le livre de l’Exode (1ère lecture) nous montre Moïse sur le sommet de la montagne. Les mains levées, il supplie le Seigneur pour son peuple qui lutte contre ses ennemis. C’est grâce à cette prière persévérante que le peuple a triomphé. En lisant ce récit, nous comprenons l’importance et la force de la persévérance de la prière personnelle et communautaire. 

    En ce dimanche, nous entrons dans la semaine missionnaire mondiale. Comme Moïse, nous nous mettons en prière pour soutenir tous ceux qui annoncent la bonne nouvelle sur les cinq continents. Nous pensons à tous ces peuples qui doivent se battre pour que leur dignité humaine et leur liberté religieuse soient respectées et reconnues. C’est à nous maintenant de lever les mains vers le Seigneur. Ils comptent sur nous pour les soutenir de notre prière fraternelle et communautaire. Ensemble, nous faisons nôtre la prière du psaume 120 : « Levons les yeux vers les montagnes car le secours nous viendra du Seigneur notre Dieu, qui se tient près de nous. Il gardera notre vie au départ et au retour, maintenant et à jamais »

    La lettre de saint Paul à Timothée est aussi un appel à la mission. Les paroles de Paul nous rappellent que « les textes sacrés ont le pouvoir de nous communiquer la sagesse. » C’est aussi à nous qu’il fait cette recommandation : « Proclame la Parole de Dieu, interviens à temps et à contretemps ; dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d’instruire. » À travers cette exhortation, l’apôtre nous encourage à prendre du temps pour découvrir les Écritures. Nous pouvons le faire individuellement et avec d’autres. Cette bonne nouvelle, nous l’accueillons, nous nous en nourrissons pour en être les messagers là où nous vivons. Ce don que nous avons reçu, nous ne pouvons pas le garder pour nous. C’est comme une lumière qui doit rayonner et se communiquer au monde entier.

    L’Évangile de ce dimanche nous rappelle que tout commence dans la prière. Jésus nous raconte l’histoire de cette pauvre veuve qui supplie pour que justice lui soit faite. C’est une femme sans défense, sans pouvoir ni bonnes relations. Elle a des démêlés avec une justice corrompue, avec un juge qui se fiche pas mal des pauvres et des faibles. L’obstination de cette femme fera basculer l’attitude moqueuse de ce « juge dépourvu de justice ». À force d’être harcelé, il finira par lui accorder tout ce qu’elle demande.

    Cette veuve symbolise la pauvreté et l’impuissance des exclus, des sans-voix et des marginaux. Ils sont très nombreux chez nous et dans le monde entier. Nous pensons à toutes les victimes des injustices, des conflits, des attentats, des persécutions. Beaucoup meurent chaque jour sous les bombes. C’est toute cette souffrance que nous présentons au Seigneur. Prier c’est insister comme des enfants qui reviennent sans arrêt à la charge, jusqu’à obtenir gain de cause. Notre Dieu n’est pas comme ce juge dont nous parle l’Évangile. Il est notre Père, un Père qui aime chacun de ses enfants et qui ne veut que leur bonheur. Voilà une bonne nouvelle qui doit nous remplir de joie.

    Le Christ conclut sa parabole en nous posant une question de la plus haute importance : « Le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » Trouvera-il des disciples missionnaires ? Le pire ennemi de la foi c’est le découragement, c’est quand on se dit que Dieu n’est jamais là, ou qu’il nous a abandonnés. Jésus nous met en garde contre ce danger. Croire c’est s’obstiner dans la prière, c’est crier vers Dieu jour et nuit sans baisser les bras. Il ne manquera pas d’oiseaux de malheur pour semer le doute. Mais l’exemple de la veuve est là pour nous apprendre l’obstination.

    En ce mois du Rosaire, nous faisons passer notre prière par Marie. Elle est là pour nous renvoyer au Christ et à son Évangile. Dans le mot « Rosaire », il y a « rose ». Un enfant qui veut faire plaisir à sa maman ne lui offre pas une fleur mais un bouquet entier. Il en va de même pour nous à l’égard de notre maman du ciel. N’hésitons pas à lui donner la place d’honneur dans notre vie. Elle est là pour nous ajuster à l’amour de Dieu.

    Ensemble, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te prions en communion avec tous les groupes de prières de nos diocèses et avec tous les chrétiens du monde entier. Aide-nous à dépasser le plan terrestre où nous nous installons trop facilement. Garde-nous dans ton amour. Au milieu de nos travaux, de nos joies et de nos peines, fais-nous vivre en enfants de Dieu, disciples et missionnaires. Amen

    Dossier animation liturgique

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    10 octobre : le signe de Jonas

    Sources : Livret d’animation de la semaine missionnaire – revues Signes et Feu Nouveau – célébrons dimanche 2016 – l’Évangile d e la miséricorde (Cardinal Christoph Schönborn) – Paroles pour la route homélies dominicales année C – Missel des dimanches et fêtes de trois années

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    Dieu Sauveur de tous les hommes

     

    Textes bibliques : Lire

     Les textes bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle de la plus haute importance : pour Dieu, il n’y a pas de frontière, pas d’exclus. C’est ce message que nous trouvons dans 2ème livre des Rois (1ère lecture) : il nous rapporte l’histoire de Naaman, un étranger, ennemi d’Israël. On sait que tout avait mal commencé. Mais une fois guéri de sa lèpre, Naaman manifeste sa reconnaissance. Il va à la rencontre du prophète. Nous avons entendu sa belle profession de foi et sa volonté de s’associer au culte véritable. Ce récit de l’Ancien Testament nous annonce que le salut de Dieu est offert à tous les hommes, même à ceux qui sont loin de lui. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner tout au long de notre vie. 

    C’est pour ce témoignage que l’apôtre Paul a souffert jusqu’à être enchaîné. Mais on n’enchaîne pas la Parole de Dieu. Rien ne peut l’arrêter. Par-delà sa condition de prisonnier, il pense d’abord au salut de tous les hommes. C’est en Jésus mort et ressuscité que nous sommes sauvés. Bien sûr, il nous arrive à tous de nous éloigner de lui, mais lui-même reste fidèle « car il ne peut se renier lui-même ». Une fois de plus, l’apôtre appelle à la confiance et à la foi. Là où le péché a abondé, l’amour a surabondé.

    L’Évangile nous donne précisément un témoignage de cet amour surabondant qui est en Jésus : Il nous montre ces dix lépreux qui viennent à sa rencontre. Ces pauvres hommes sont des exclus de la société. Ils doivent se tenir à l’écart. A l’occasion du passage de Jésus, ils viennent implorer leur guérison. La suite, nous la connaissons : tous les dix sont guéris ; mais un seul revient à Jésus. Il estime plus important de remercier que d’aller tout de suite rencontrer le prêtre.

    Saint Luc précise que cet homme était un samaritain, un exclu de la communauté juive. Il ne pouvait donc pas aller rencontrer le prêtre. Alors, il revient à Jésus qui l’accueille. Cet événement nous rappelle que le Christ n’est pas venu que pour les gens de son peuple. La mission commence auprès d’eux, mais elle doit se poursuivre dans le monde entier. Elle est universelle. Comme Naaman, le Samaritain revient en glorifiant Dieu. Lui, l’étranger a été le seul à faire cette démarche.

    En lisant cet Évangile, nous sommes renvoyés à nous-mêmes : comment nous comportons nous envers Dieu ? Est-ce que nous pensons à le remercier et à lui rendre grâce pour tous ses bienfaits ? Nous sommes souvent comme des aveugles : nous sommes tellement habitués aux bienfaits de Dieu que nous les remarquons à peine.

    Et pourtant, ces dons de Dieu sont nombreux : pensons à la vie qui nous est conservée, la foi qui nous est donnée, la Parole de Dieu qui nous éclaire. Pour tous ces dons, nous devrions dire un merci joyeux et spontané. Nous disciples du Christ, nous devrions être des spécialistes de l’action de grâce.

    Et surtout, nous rendons grâce à Dieu pour le salut en Jésus Christ qui offert à tous, même à ceux et celles qui se sentent exclus. Nous pensons à tous les lépreux de tous les temps, les personnes qu’on dit anormales, les marginaux, ceux qui dérangent notre vie bien tranquille. La bonne nouvelle de l’Évangile est pour tous. Elle s’adresse aux pauvres, aux prisonniers, ceux et celles qui sont tombés bien bas. Le monde les méprise, mais ils ont la première place dans le cœur de Dieu. Tout l’Évangile nous dit que Jésus est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Et il compte sur nous pour le leur dire.

    Chaque dimanche, nous célébrons l’Eucharistie qui nous purifie. Elle rassemble en un seul peuple des hommes, des femmes et des enfants très différents. Elle nous rend ouverts à ceux qui voudraient y entrer. Chaque année, nous accueillons au catéchisme des enfants qui demandent le baptême. Des adultes font aussi cette démarche. Nous rendons grâce pour ce don de Dieu offert à tous ; et nous le supplions : « Ramène à toi tous tes enfants dispersés… » Donne-nous de ne pas faire obstacle à ta volonté de sauver tous les hommes mais d’y adhérer par toute notre vie.

    Télécharger : Homélie du 28ème dimanche du temps ordinaire

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    Commentaire résumé

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – « Pour célébrer l’Eucharistie » (Feder et Gorius) – lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanoye ) – Paroles pour la route Homélies dominicales année C Jean-Yves Garneau)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    « Collaborateurs du Salut »

     que tes oeuvres sont belles

     Textes bibliques : Lire

    La liturgie de ce dimanche commence par un cri de révolte : « Combien de temps vais-je appeler sans que tu entendes ? » Pourquoi toute cette violence ? Nous voyons bien que ce cri du prophète est toujours d’actualité. Nous pensons à ces millions de chrétiens qui sont persécutés au nom de leur foi. Partout dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de la haine, de la violence et du terrorisme. Alors oui, nous pouvons  crier vers le Seigneur : Combien de temps cela va-t-il durer ? 

    La tentation est grande de penser que cela ne sert à rien puisqu’il ne bouge pas. Pourquoi ces catastrophes viennent-elles anéantir l’espérance de ceux qui croient en lui ? Mais le prophète est envoyé pour recommander à son peuple à réagir contre cette tentation. Les heures de victoire de l’ennemi ne dureront pas toujours. Nous sommes invités à la patience et à la confiance. Le mal n’aura pas le dernier mot. Le juste sortira vainqueur s’il se cramponne fidèlement au Seigneur.

    C’est un peu ce même message que nous lisons dans la lettre de saint Paul au jeune Timothée. Au moment où il écrit cette lettre, la situation est également difficile : les chrétiens sont persécutés ; Paul est en prison ; il est enchaîné comme un malfaiteur. Pour Timothée et pour tous ceux qui ont pris des responsabilités dans la communauté, c’est très éprouvant. Le doute s’installe chez eux : comment faire face aux questions et aux situations nouvelles ? Paul recommande à Timothée de tenir bon. Il ne doit pas avoir honte de « rendre témoignage au Seigneur. » Qu’il « garde le dépôt  de la foi dans toute sa beauté ». Pour cela, il peut compter sur le meilleur soutien qui soit : « l’Esprit Saint qui habite en lui.

    Cet appel de Paul est toujours d’actualité : même dans les situations les plus désespérantes, il importe que nous restions fermes dans la foi. Le Seigneur compte sur nous ; il nous associe à son plan de salut pour tous les hommes. Le salut de tous les hommes passe par nos mains associées à celles de Jésus lui-même. Nous sommes embauchés à son chantier. Comme dans tout chantier, il y a sans doute du désordre, mais ce qui est important, c’est le résultat final. Nous chrétiens, nous devons nous montrer forts, courageux et confiants. Nous sommes invités à avancer et à prendre des initiatives enracinées dans la foi.

    Dans l’Évangile de ce dimanche, nous avons précisément entendu cette demande des apôtres à Jésus : « Augmente en nous la foi ! » Il faut savoir qu’ils viennent d’entendre son enseignement sur le pardon : « pardonner sept fois à son frère qui se repent… » Comment pardonner à celui ou celle qui nous a accusé injustement ? Comment des chrétiens peuvent-ils pardonner à ceux qui les persécutent ? Dans la bouche de Jésus, le pardon est lié à une grande foi.

    Les apôtres sentent bien ce décalage entre les paroles du Christ et leur foi. Il leur répond en utilisant une comparaison, celle de la petite graine de moutarde et celle de l’arbre dans la mer. Une graine de moutarde, c’est presque rien du tout, mais quand elle a germé, elle se développe et elle produit son fruit. Au niveau de la foi, c’est la même chose : nous avons tendance à penser que si elle était plus riche, nous serions plus efficaces. Mais Jésus veut nous faire comprendre qu’il n’est pas question d’évaluer notre foi. Le plus important c’est de compter sur Dieu ; c’est lui qui agit, ce n’est pas notre foi petite ou grande. L’image de la graine vient nous rappeler qu’il n’est pas besoin d’une grande foi. Le principal travail, c’est Dieu qui le fait. Rien n’est impossible pour lui.

    Mais un arbre dans la mer ? Où Jésus veut-il en venir ? Quelle bonne nouvelle pour nous en ce dimanche ? Elle est peut-être suggérée dans le dernier verset : « Nous ne sommes que de simples serviteur. Nous n’avons fait que notre devoir. » Il ne nous appartient pas de recréer le monde, de faire pousser les arbres au milieu des océans ni de bouleverser le jardin de la création que Dieu a vu bon et bien ordonné.

    Mais il nous appartient de faire fructifier les dons que nous avons reçus. Nous sommes envoyés pour être les serviteurs de la création et de la libération de nos  frères. Ne nous laissons pas aller au découragement, même quand tout va mal. Une grande et belle mission nous attend : Nous sommes tous appelés à être des « collaborateurs du salut.

    « Père du ciel, dans ta confiance inlassable, tu nous invites à collaborer à ton œuvre de libération. Augmente notre foi dans la puissance de ton Esprit : que notre ferveur et notre fidélité réponde au don que tu nous fais. »

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Paroles pour la route (Jean-Yves  Garmeau) – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) – Dossiers personnels.

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  • Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     « Pauvres riches ! »

     Textes bibliques : Lire

     Dans la première lecture biblique de ce dimanche, nous avons entendu la voix  du prophète Amos. Il a des paroles très dures contre l’insouciance insensée d’une bande de vauriens. Il dénonce les responsables qui sont aveuglés par leurs richesses et leurs privilèges. De ce fait, ils sont devenus incapables de voir la situation qui se dégrade dans leur pays. Ils sont enfermés dans leurs lieux sécurisés ; ils abusent de toutes les commodités possibles. Ils n’imaginent pas que leur chute est pour bientôt. 

    Ce que le prophète leur reproche, c’est surtout d’avoir oublié le Seigneur et les exigences de la justice. Cet oubli de Dieu engendre un gaspillage insupportable des richesses du pays au profit d’une petite clique et au détriment de la masse des paysans et artisans. Si Amos revenait, imaginons un peu ce qu’il dirait : il dénoncerait le gaspillage qui est une gifle pour notre monde et nos sociétés. Quand on sait que 1% des habitants de la planète possèdent 48% du patrimoine mondial, ce n’est pas tolérable.

    Dans l’Évangile, nous entendons Jésus nous raconter une parabole destinée à nous faire réfléchir. Il nous parle d’une réalité qui est à nos portes et que nous avons sous nos yeux chaque jour : d’un côté des pauvres de plus en plus pauvres et de l’autre des riches de plus en plus riches ; d’un côté ceux qui ont trop et qui ne savent plus quoi faire de ce qu’ils possèdent, de l’autre ceux qui ne peuvent plus avoir accès aux soins et qui n’ont plus les moyens de se procurer le minimum vital pour survivre ; toujours moins alors que les autres réussissent à acquérir toujours plus.

    Voilà une situation bien connue : on en parle chaque jour ; on la dénonce, mais tout continue. Il y a toujours aujourd’hui des milliers de riches « qui portent des vêtements de luxe et font chaque jour des festins somptueux ». A leur porte, se trouvent, se trouvent des millions de Lazare qui voudraient bien se rassasier de ce qui tombe de la table des riches. Comment ne pas penser à tous ces hommes, ces femmes et ces enfants qui ont dû fuir leur pays en  guerre. Ils ont tout perdu et se retrouvent dans la plus extrême précarité.

    Cela ne veut pas dire que la richesse  est un mal. A l’époque de Jésus, elle était même considérée comme un signe de la faveur de Dieu. Le péché des riches n’est pas d’être riches. Ce que Jésus leur reproche, c’est de ne pas voir les pauvres. Ils ne voient que les riches ; ils ne voient qu’eux-mêmes. Ils sont trop occupés à s’enrichir ; ils ne veulent pas perdre leur temps à s’occuper des pauvres. Ils s’enfoncent dans leur aveuglement mais aussi dans leur indifférence envers les pauvres. Ce qui cause la perte des riches c’est que leur cœur est devenu un désert d’humanité.

    Cet Évangile s’adresse aussi à chacun de nous. Sans doute, nous ne sommes pas de ceux qui sont très riches. Mais nous ne sommes pas non plus parmi les plus pauvres du monde. En ce jour, le Christ voudrait nous inviter à ouvrir nos yeux et notre cœur. Le Secours Catholique, le CCFD Terre solidaire et bien d’autres organismes nous rappellent la nécessité de changer nos habitudes pour que les plus pauvres puissent sortir de leur misère.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous dit que nous serons jugés sur nos actes. A travers son disciple Timothée, c’est aussi à chacun de nous qu’il  s’adresse. Il nous invite à garder le commandement du Seigneur. Il s’agit pour nous de vivre « dans la foi et dans l’amour, la persévérance et la douceur ». Les disciples sont appelés à mener le bon  combat » et à « s’emparer de la Vie Éternelle ». Le Royaume divin à venir est déjà dans ce combat.

    Voilà ces appels d’Amos, de Paul et de Jésus. Il ne manque pas de moyen pour nous secouer de notre torpeur. Les médias (journaux, radio, télévision, Internet) nous donnent les moyens d’être informés. Les pauvres nous tendent la main. De nombreux organismes de solidarité nous appellent à participer à cette lutte contre la précarité. Et n’oublions pas d’écouter « Moïse et les prophètes » et surtout les Évangiles. A travers eux, c’est Dieu qui nous parle. Il vient nous rappeler que riches et pauvres sont ses enfants bien-aimés. Jésus s’est rendu chez les uns et chez les autres pour combler le fossé qui les séparait.

    L’Eucharistie qui nous rassemble nous annonce un monde où il n’y aura plus de pauvres. Dans ce monde nouveau, tous, riches et pauvres se retrouveront à la même table ; ils partageront ce qu’ils possèdent. Personne n’y manquera du nécessaire. Tous auront assez pour entrer dans la fête. Le monde que l’Eucharistie annonce c’est celui-là même que le  Christ est venu instaurer. Rendons-lui grâce et ÉCOUTONS-LE.

    Télécharger : 26ème dimanche du temps ordinaire

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Célébrons dimanche (Assemblée de la Parole année C) – Paroles pour la route (Jean Yves Garneau) –Heureuse faiblesse (André Louf) – Dossiers personnel.

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     

    « Dieu ou l’argent… Dieu et l’argent ? »

      

    Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire - 18 sept 2016

     

    Textes bibliques : Lire

    La Liturgie de ce dimanche commence par une proclamation percutante du prophète Amos. Il s’attaque durement aux désordres, aux inégalités et à l’exploitation des pauvres. Lui qui était éleveur de bétail s’y connaissait en ce qui concerne l’enrichissement des riches au détriment des pauvres. Il dénonce la  tromperie sur les marchandises. Quand on profite de la dépendance des plus faibles pour les exploiter encore plus, ce n’est pas tolérable. Ce n’est pas pour en arriver là que Dieu a fait alliance avec son peuple. A travers les opprimés et les exploités, c’est lui-même qui est frappé. 

    Amos n’est plus là mais son message est plus que jamais d’actualité : En 2016, plus de la moitié du patrimoine mondial est détenue par un pour cent de la population. Et que dire des magouilles en tous genres, des tromperies sur la marchandise, des arnaques sur Internet ? Si Amos était là, il dénoncerait l’esclavage actuel : Des hommes, des femmes et même des enfants travaillent de longues heures pour gagner à peine de quoi manger. Quand nous achetons les produits ainsi fabriqués, nous participons à cette injustice. Il est urgent que nous entendions l’appel d’Amos à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

    Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de saint Paul. L’âpreté au gain, ce n’est vraiment pas son problème. Bien au contraire, il s’est mis au service de la foi et de la vérité. Il annonce un Dieu qui veut le salut de tous les hommes. Jésus est mort pour tous, y compris pour ceux qui exercent des responsabilités politiques. Paul demande que l’on prie pour tous les hommes et plus spécialement pour les responsables de notre  société : que ces derniers facilitent le climat de paix et de dignité dont notre monde a bien besoin. La vraie prière c’est de parler à Dieu de son projet, c’est entrer dans son projet et nous en imprégner. Avec lui, nous deviendrons capables de répandre la bonne nouvelle comme une traînée de poudre. Le moment le plus important c’est la messe du dimanche. On peut la comparer à une  vaste réunion de chantier. Ce chantier, c’est celui du Royaume de Dieu. Si nous voulons être fidèles au Maître d’œuvre, notre présence est indispensable.

    En réponse à ces deux lectures, l’Évangile nous montre comment faire un pas de plus sur le chemin de la Conversion. Nous avons en tête ceux qui se détournent de la loi pour augmenter leurs profits au détriment des plus pauvres. Or voilà que l’Évangile nous parle de cet intendant malhonnête qui a triché sur les comptes. Il ca être licencié pour faute grave. Demain, il sera à la rue, les poches vides. Il doit réfléchir très vite à la meilleure solution. C’est alors qu’il décide d’abaisser les dettes des débiteurs de son maître.

    Les historiens nous apprennent que ce n’est pas une escroquerie de plus. En réduisant les dettes, le gérant ne puisait pas sur les ressources de son patron mais sur ses propres revenus. Le maître fait son éloge car ce gérant a compris qu’il vaut mieux perdre son argent que ses amis. Le Christ voudrait bien que « les fils de lumière » soient aussi habiles pour que l’argent serve au bien de tous. Le jour où nous consacrerons autant d’intelligence pour inventer des solutions de paix, de justice et de fraternité que ceux qui ne pensent qu’à leur  argent, beaucoup de choses changeront.

    « Faites-vous des amis avec le malhonnête Argent, afin que le jour où il ne sera plus là, ces amis vous reçoivent dans les demeures éternelles ». Sainte Teresa de Calcutta avait bien compris ce message : Ces amis, ce sont les plus pauvres parmi les pauvres, les miséreux, les exclus. A travers eux, c’est Jésus qui est là. Chaque fois que nous nous mettons à leur service, c’est lui que nous servons. La principale amitié qu’il nous faut chercher c’est celle de Dieu. Il est notre richesse suprême qui nous permettra d’être accueillis « dans les demeures éternelles ».

    Un jour, la question nous sera posée : qu’as-tu fait de tes biens ? C’est une question redoutable mais aussi une bonne nouvelle pour ceux qui auront tout compris. Aux yeux de Dieu, il n’y a qu’une façon de placer notre argent  et nos biens spirituels, c’est de partager par amour pour lui. Quand nous aurons à rendre compte de notre vie, nous aurons de nombreux amis, des pauvres, des malades, des exclus… Ils seront là pour nous accueillir dans les demeures éternelles.

    En ce jour, nous te supplions, Seigneur : « Toi qui es Lumière, toi qui es l’Amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour ». Amen

    Télécharger : 25ème dimanche du temps ordinaire

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau et Fiches dominicales – L’intelligence des Ecritures (Marie Noëlle Thabut – Assemblées du dimanche – L’Évangile de la Miséricorde (Cardinal Schönborn)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu  

    « Un Dieu de miséricorde » 

    Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

      Textes bibliques : Lire

    Dans la Bible et dans la liturgie, nous trouvons des formules qui sont répétées trois fois : le Kyrie, le Sanctus, l’Agnus. Pierre qui avait renié Jésus doit s’y prendre à trois fois pour accueillir son pardon. Et aujourd’hui, nous avons trois paraboles de la miséricorde qui sont intimement liées. Ces répétitions veulent donc souligner l’importance du message. Ces trois paraboles nous disent la joie et la conversion : « ce qui était perdu est retrouvé ». 

    Jésus se trouve se trouve devant des gens qui viennent à lui pour l’écouter. D’autres ne sont là que pour récriminer : « Tu te rends compte, il va chez des gens de mauvaise vie ! Pourquoi s’intéresser à eux ? Ils ne valent pas la peine qu’on aille s’occuper d’eux… Ils sont irrémédiablement perdus… » Alors Jésus élève la voix pour qu’on l’entende bien. Et il se met à leur parler en paraboles.

    Un homme avait cent brebis. Un soir, il s’aperçoit qu’il lui en manque une, celle qui est un peu folle et qui n’en faisait qu’à sa tête. Il laisse là le troupeau et part à sa recherche. Il finit par la trouver prise dans les épines. Rentré fou de joie à la bergerie, il invite ses amis pour faire la fête car la brebis perdue est retrouvée. Une femme perd une pièce d’argent, sans doute une des rares qu’elle possédait. Elle part à sa recherche : quand elle l’a retrouvée, elle invite ses amies pour faire la fête car la pièce est retrouvée.

    Le plus jeune des fils demande sa part d’héritage et quitte la famille. Il se perd, il s’égare, il jouit des plaisirs faciles de la vie. Mais un jour, il a tout perdu ; il décide alors de revenir vers son père. Et le père invite ses amis à faire la fête car l’enfant perdu est retrouvé.

    « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs ». Jésus regarde un à un ceux qui récriminent contre lui. Il voudrait leur faire comprendre que le Père est semblable à ce berger. Son bonheur c’est d’avoir retrouvé sa brebis, c’est un fils qui se convertit, un fils qui revient vers son Père. Tout cela est pour lui un  trésor inestimable ; chaque enfant de Dieu est unique. Chacun a autant d’importance que tous les autres. Les pécheurs qui reviennent vers lui sont le  trésor de Dieu, sa préférence, même ceux qui ont commis le pire. Ceux qui se croient justes ne le comprennent pas. Il est difficile pour eux d’accepter que ceux qui ont péché puissent se retrouver avec eux enfin réunis.

    Tout cela n’est autre qu’une question de pardon. En cette année de la miséricorde voulue par le pape François, nous avons à accueillir ceux qui se sont égarés. Nous pensons tous à ceux qui se sont fourvoyés dans des idéologies qui les ont poussés vers la violence. Il faut savoir que certains ont reconnu leurs égarements et se sont convertis à Jésus Christ. Rien n’est impossible pour Dieu. La miséricorde c’est cette faculté d’accueillir la demande de pardon de l’autre et de pardonner.

    La première lecture nous révèle à sa manière la miséricorde de Dieu plus grande que les infidélités de son peuple. Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses. Toute la Bible nous met en face des infidélités de son peuple mais surtout du pardon et de la miséricorde de Dieu. C’est cela l’histoire de l’alliance entre Dieu est son peuple : un partenariat pour œuvrer ensemble à une cause commune.

    Mais il nous faut aller plus loin : si Dieu offre son pardon, il offre aussi sa confiance. Saint Paul en est un bel exemple : lui qui était un grand pécheur a été pardonné ; et surtout, il a été chargé de mission ; il a reçu un ministère ; il est devenu un grand témoin de la foi. Cela, nous le voyons aussi dans notre monde d’aujourd’hui : des gens qui persécutaient les chrétiens se convertissent et se mettent à témoigner de leur rencontre avec Jésus Christ. Ce qui est impossible aux yeux des hommes est toujours possible pour Dieu.

    Dieu ne veut qu’aucun ne se perde. S’il a envoyé son Fils, c’est pour aller à la rencontre des hommes. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Sa miséricorde est bien plus grande que tous les péchés de ce monde. Dieu veut croire à la capacité de chacun de se convertir. Il n’enferme personne dans son passé. Il nous prend par la main pour nous sortir des chemins de perdition et nous conduire vers la vraie vie.

    Ces trois paraboles nous disent l’amour démesuré de Dieu. Il est comme ce berger qui abandonne son troupeau pour aller à la recherche de la brebis folle. Il est comme ce père qui a les bras grands ouverts pour accueillir son fils perdu. Chaque retrouvaille est source d’une grande joie. Nous devons nous réjouir de ce visage de miséricorde de Dieu, de sa patience, de son immense bonté toujours à la recherche de ce qui est perdu.

    Comme le frère aîné de la parabole, certains se révoltent de ce qu’ils considèrent comme une injustice. Mais Dieu dira : « Toi mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ». En ce jour, nous faisons nôtre les paroles de ce chant : « Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin, jour d’allégresse et jour de joie, Alléluia »

    Télécharger : 24ème dimanche du temps ordinaire

    Jésus Sauveur   (mis à jour)

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Missel dominical des dimanches et fêtes des trois années – Célébrons dimanche, Assemblées de la prière – l’Évangile de la miséricorde (Cardinal Christoph Shönborn)

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  • Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu | 26 août 2016

    « À moitié, ça ne suffit pas »

    Homélie du 23ème dimanche du temps ordinaire - 4 septembre 2016

    Textes bibliques :  Lire

    « Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu ? Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? » Ce sont là des questions que nous avons entendues dans la 1ère lecture extraite du livre de la Sagesse. C’est vrai, nous croyons savoir beaucoup de choses sur Dieu, mais nous nous trompons. Dieu nous dépasse infiniment. Mais il intervient dans la vie des hommes pour leur transmettre sa « Sagesse ». Cette Sagesse c’est son Esprit Saint. Il nous est donné pour nous conduire « vers la vérité tout entière ». C’est lui qui nous fait  adhérer au Christ quand nous nous rassemblons le dimanche pour écouter la Parole de Dieu et célébrer l’Eucharistie. 

    C’est aussi cet Esprit de Dieu qui fait découvrir à Philémon qu’Onésime n’est plus seulement un esclave mais un enfant de Dieu. C’est le message de saint Paul dans la 2ème lecture. Il nous montre toute la délicatesse de l’amour que Dieu met dans le cœur des disciples. Onésime était un esclave en fuite.  Paul l’a accueilli et lui a parlé de l’amour de Jésus. C’est ainsi qu’Onésime s’est converti et à été baptisé. A travers cette lettre, nous découvrons toute la délicatesse que Dieu met dans nos cœurs. Il fait de nous des frères.

    Cette Sagesse de Dieu nous est également révélée dans l’Évangile de ce dimanche. Les paroles que nous y avons entendues sont déroutantes. Jésus nous invite à l’aventure. Il nous demande un vrai saut dans l’inconnu. Si nous voulons être ses disciples, il nous faut accepter les conditions qu’il pose : « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses frères, ses sœurs et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple. » Ce qui est premier, c’est de laisser le Christ remplir notre vie de l’amour qui est en lui. Nos affections naturelles sont limitées et imparfaites. Elles sont souvent mêlées d’égoïsme. Le Seigneur nous demande d’y renoncer pour accueillir son amour désintéressé et intensément généreux.

    Pour aller à Jésus, il nous faut « haïr » ce qui n’est pas lui. Le commandement de l’amour du prochain est toujours là. Mais le Christ nous demande aujourd’hui de réorganiser notre vie affective. Dieu doit passer avant tout. On lui doit tout. Il est notre priorité absolue. Son amour fera naître en nos cœurs un nouvel amour pour les membres de nos familles.

    Donner la première place à Dieu, voilà cet appel qui nous est adressé en cette période de rentrée. Or c’est trop souvent le contraire qui se passe. C’est ce qui arrive quand on se contente d’un programme minimum. Des temps de rencontres, des partages et des célébrations seront proposés aux enfants, aux jeunes et aux adultes. Ces appels du Seigneur attendent une réponse de notre part. Ils doivent passer avant les activités sportives, culturelles ou autres. Si nous voulons venir à Jésus, toute notre vie doit être organisée en fonction de lui. Nous devons le préférer à tout le reste.

    Être disciple du Christ ne va donc pas de soi. C’est difficile et exigeant. Celui qui veut suivre Jésus doit réfléchir. Il doit se demander s’il est prêt à tout mettre en œuvre pour le faire sérieusement. Si ce n’est pas le cas, il sera comme celui qui veut bâtir une tour mais qui n’a pas assez d’argent pour l’achever. De même, celui qui veut partir en guerre doit commencer par s’asseoir et réfléchir. C’est encore plus vrai si nous voulons être disciples du Christ : nous devons être lucides sur nos moyens et nos faiblesses.

    Il est important que notre vie soit nourrie par la prière, la lecture de la Bible ou de l’Évangile. Sans ressourcement dans la durée, nous n’irons pas assez loin dans nos engagements humains et chrétiens ; nous serons comme celui qui commence à bâtir une tour et ne peut achever.

    Aujourd’hui, le Christ nous met en garde contre le danger d’être « un chrétien à moitié ». Ce comportement ne peut convaincre personne. Bien au contraire, il ne fera que provoquer scandale et rejet. Il se creuse souvent un fossé entre ce que nous disons en tant que chrétiens et la manière dont nous vivons. Et alors, on se moque de nous comme dans la parabole de l’Évangile. Si nous voulons être crédibles, il nous faut mettre de l’ordre dans notre vie. Si nous donnons à Dieu la première place sans y mettre de conditions, alors notre vie trouvera le bon cap. Le faire à moitié, ça ne marche vraiment pas.

    Ces trois lectures nous révèlent la Sagesse de Dieu qui n’a rien à voir avec celle du monde. Elles nous disent l’amour passionné du Seigneur qui veut le salut de tous les hommes. En réponse, nous ne pouvons pas nous contenter de quelques petites prières. L’important, c’est de vraiment marcher à la suite du Christ et de nous laisser transformer par lui. C’est avec lui que nous entrerons dans la vraie vie.

    Seigneur Jésus, donne-nous de ne jamais oublier ta présence. Alors nous serons heureux d’être aimés tels que nous sommes. Jésus, Fils de Dieu, tu es la joie de nos cœurs. Amen

    Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Paroles pour la route (Jean Yves Garneau) – l’Évangile de la miséricorde (Cardinal Christoph SCHÖNBORN) – Ta Parole est ma joie (Joseph Proux –Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)

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  • Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

     » Ne cherche pas la première place ! »

     

    lavement des pieds

    Textes bibliques : Lire

    Les lectures bibliques de ce dimanche nous invitent à remettre les choses à leur juste niveau. Pour comprendre le texte de Ben Sirac (1ère lecture), il faut savoir qu’à son époque, la mode est au commerce international. Nous sommes sous l’influence de la modernité grecque qui inonde le proche Orient au détriment de la sagesse traditionnelle juive. Ben Sirac dit oui aux meilleurs avantages de la culture grecque. Mais il ne faut pas abandonner les acquis de la culture religieuse d’Israël. 

    L’une des principales valeurs qu’il  faut protéger c’est l’humilité, la modestie. C’est important dans un monde qui s’enfonce dans l’orgueil et la compétition sans tenir compte des petits. Ben Sirac insiste sur l’importance de l’humilité. Le peuple déteste ceux qui sont imbus d’eux-mêmes. Soyons modestes, surtout devant Dieu qui est plus important que nous. Prenons modèle sur les humbles. Ils comprennent mieux que nous la puissance du Seigneur. Ils savent qu’ils n’ont aucun mérite à revendiquer.

    L’orgueil nous rend incurables car il enracine en nous tous les autres péchés, en particulier l’égoïsme. Par contre, avec les humbles, Dieu peut faire de grandes choses. Il en fait des serviteurs de son projet. En définitive, l’humilité c’est bien plus qu’une vertu, c’est un minimum vital, une condition préalable.

    C’est un peu ce message que nous trouvons dans la lettre aux Hébreux (2ème lecture). L’auteur y parle de la manière dont Dieu se manifeste. Autrefois, sur la montagne du Sinaï, ces manifestations étaient visibles : il y avait le feu, les ténèbres, l’ouragan, le son des trompettes… Quand le Christ est venu, rien de tout cela. Tout s’est passé dans l’humilité. Cette humble venue du Christ a été le point de départ d’une alliance nouvelle, une relation nouvelle avec Dieu. C’est en lui que nous trouvons la source du bonheur au ciel et sur la terre. Nous sommes introduits dans la Cité sainte avec les saints et les anges. Tel est l’enseignement de la lettre aux Hébreux.

    Le don de Dieu nous est offert gratuitement et sans mérite de notre part. Dans l’Évangile, nous voyons Jésus invité à un repas chez un chef des pharisiens. Il constate qu’on se bat pour avoir les places d’honneur. Nous connaissons cela en bien des circonstances ; qui doit s’asseoir au premier rang ? Quelle est la personnalité de marque ? Il y a quelque chose de ridicule et de pénible dans ces préséances : être vu de tous, arriver de manière que tous les regards convergent vers vous…

    Et pour y parvenir, on fait tout pour passer avant les autres. Mais avec Jésus, ça ne marche pas ainsi. Son enseignement concerne l’humilité : ne fais pas l’important ! Ne te mets pas en avant ! Reste modeste ! Nous vivons dans un monde où on joue des coudes pour faire carrière, pour monter en grade. Nous apprécions d’être reconnus par les autres, d’être estimés pour la qualité de nos compétences.

    Mais l’Évangile nous donne la réponse de Jésus. Mais il ne faut pas la recevoir comme une liste de bons conseils ni comme des simples règles de politesse. Dans son enseignement, Jésus nous parle de Dieu et de ses pratiques à notre égard. Il nous guérit pour nous donner accès à sa table ; il invite largement en sachant que nous ne pourrons jamais lui rendre l’invitation. Il nous élève mais seulement si nous restons humbles devant lui. Nous devons donc prendre modèle sur Dieu et agir envers les autres comme il a agi envers nous. « Qui s’abaisse sera relevé. » C’est ce qui s’est passé pour Jésus. Ses adversaires l’ont écrasé, anéanti, mais il a été relevé par son Père au matin de Pâques.

    Cet Évangile nous invite donc à prendre conscience de la vanité des honneurs de ce monde. Et ce message nous rejoint en période de rentrée. Tous les bons parents désirent que leurs enfants « arrivent à quelque chose ». Alors, on peut se poser la question : Arriver à quelque chose, qu’est-ce que ça veut dire ?  Est-ce gagner beaucoup d’argent ? Devenir très puissant ? Sans doute, mais l’Évangile de ce dimanche voudrait nous rappeler le plus important. Bien élever son enfant, c’est l’aider à devenir quelqu’un de bon, c’est donner la priorité aux qualités de cœur.

    Jésus nous a donné le plus bel exemple d’humilité. Il est Dieu fait homme. Il est né dans les conditions les plus ordinaires. Il a vécu parmi les pêcheurs du lac de Galilée. Il a accueilli des gens méprisés de tous, les publicains, les pécheurs notoires, les lépreux. En toutes circonstances, il a été un modèle d’humilité. Il n’a autorisé ses disciples à l’appeler « Maître et Seigneur » qu’après leur avoir lavé les pieds. Nous, disciples du Christ, nous sommes invités à suivre le même chemin que le Maître.

    En ce jour, nous nous tournons vers toi, Seigneur : tu es venu non pour être servi mais pour servir. Toi qui connais notre orgueil et nos désirs de grandeur, nous te prions : montre-nous le bonheur qu’il y a à donner sa vie pour ceux qu’on aime ; ainsi, nous parviendrons tous à la joie de ton Royaume. Amen

    Sources : Revues Feu Nouveau et Signes – Missel des dimanches et Fêtes – Luc l’Évangile de la miséricorde (Schönborn) – Célébrons dimanche Assemblées de la Parole Année C – L’intelligence des Ecritures  (Marie-Noëlle Thabut)

    Homélie du 22ème dimanche du temps ordinaire

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  • Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    « Ça ne marche pas sans Sauveur »

     

    Parole_de_Dieu

     

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de 21ème dimanche nous révèlent un Dieu qui veut rassembler tous les hommes. Il est le « Dieu pour tous ». C’est ce message que nous trouvons dans le livre d’Isaïe (1ère lecture) : « Je viens rassembler toutes les nations, de toute langue… » Cette bonne nouvelle est adressée à des croyants rescapés. Ils viennent de vivre une période très difficile. Mais Dieu ne les abandonne pas. Il veut les rassembler tous et les rendre heureux. 

    Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous avons souvent l’impression d’être une poignée de rescapés dans un monde qui va mal. Mais Dieu est là, et il ne peut se résigner à cette situation. Ce monde qui va si mal, Dieu l’aime et il veut le sauver. C’est ce que nous fait comprendre le message d’Isaïe : « Les messagers du Seigneur annonceront ma gloire parmi toutes les nations. » Ces messagers, c’étaient les rescapés d’Israël ; aujourd’hui, c’est nous tous. Le Seigneur nous appelle à le suivre et à l’écouter. Puis il nous envoie comme missionnaires pour témoigner par nos paroles et par toute notre vie. Il compte sur nous mais c’est lui qui fait que notre témoignage porte du fruit dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route.

    Pour l’auteur de la lettre aux Hébreux, c’est précisément cet amour passionné qui est en Dieu. C’est comme un feu que rien ne peut arrêter. Nous ne devons jamais en douter, même quand tout va mal. Notre Dieu se comporte comme un père qui aime chacun de ses enfants. Il n’hésite pas à les conseiller et à les encourager. Parfois aussi, il se met en colère. Ce n’est que plus tard que les enfants comprennent les effets bénéfiques des colères de leur père. C’est encore plus vrai pour Dieu. Il ne supporte pas de nous voir prendre des chemins de perdition. L’important c’est de ne jamais oublier que Dieu nous aime tous infiniment, même celui qui a commis le pire. Il est toujours là pour nous relever. Son grand projet, c’est de nous rassembler tous dans son Royaume. Voilà cette bonne nouvelle qu’il nous faut annoncer au monde entier.

    L’Évangile nous indique les conditions requises pour entrer dans ce grand rassemblement : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite » nous dit Jésus. Cela vaut la peine de nous arrêter quelques instants pour comprendre ce qu’il attend de nous. Il ne suffit pas d’avoir mangé et bu avec lui. Aller à la messe tous les dimanches, c’est bien mais ce n’est pas suffisant.

    Ce que le Seigneur attend de chacun de nous, c’est une vraie conversion du cœur. Pour pouvoir passer par la porte étroite, nous devons nous libérer des privilèges, des honneurs, des prétentions orgueilleuses qui encombrent notre vie. Toutes les richesses que nous avons accumulées, nous devrons les laisser derrière nous. Pour aller à Jésus, il faut se faire tout petit ; il ne faut pas être imbus de notre orgueil et de nos certitudes. En définitive, cette porte étroite c’est celle de la miséricorde. On n’y entre pas sans s’être préparé, sans s’être rapproché de Dieu par la justice et le partage.

    Encore une fois, le vrai Dieu est un « Dieu pour tous ». Son visage n’a rien à voir avec celui que nous proposent tous les fanatismes. Même si les paroles du Christ nous paraissent dérangeantes, nous devons comprendre que ce sont celles de l’Amour. C’est ce que l’apôtre Pierre a compris après le discours sur le Pain de vie : « Tu as les paroles de la Vie éternelle… » Comme l’interlocuteur qui s’adressait à Jésus, nous nous posons la question :  »N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » C’est normal de s’en inquiéter. Mais si nous réfléchissons bien, nous comprenons que ce qui est étroit, ce n’est pas la porte, c’est notre cœur. Mais l’appel du Seigneur est toujours bien présent : Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle.

    Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage vers la Vie Éternelle. Un jour, il a dit : « Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé. » Notre entrée dans le Royaume dépend donc de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Le Salut est offert à tous, mais rien n’est possible sans notre accueil. Ce salut est une qualité de vie dans l’amour, une relation dont on jouit ou non. Vouloir faire semblant ne sert à rien. L’amour est vrai ou il n’est pas.

    En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te redisons notre désir de vivre en toi et d’avancer avec toi. Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Mais avec toi, tout est possible. Aide-nous à nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et de tout ce qui retarde notre marche à ta suite. Que ta parole réveille notre foi. Alors nous pourrons marcher vers toi avec la multitude de ceux que tu appelles. Amen.

    Télécharger : 21eme dimanche du temps ordinaire

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