• Homélie du 5ème dimanche du Carême

    Abbé Jean Compazieu 

    « Lazare, viens dehors ! »

     Textes bibliques : Lire

    Nous approchons de la fin du Carême. Les textes bibliques de ce dimanche nous laissent entrevoir la joie de Pâques, la victoire de la vie sur la mort. Nous sommes invités à participer à cette victoire en nous engageant au service de la paix et de la vie. Comme chaque année, le CCFD nous appelle à lutter contre les souffrances et les inégalités qui marquent notre monde. Nous le voyons bien, les pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. L’actualité internationale est dominée par la violence, les conflits, la détresse de ceux qui fuient leur terre à la recherche d’un lieu de paix. Il est important d’être attentifs aux cris d’ici et de là-bas. Le CCFD-Terre Solidaire nous invite cette année à nous laisser toucher par les cris du monde et à les transformer en espérance partagée. 

    Pour ce combat, c’est vers le Seigneur que nous nous tournons. Les textes bibliques de ce dimanche voudraient nous y aider. Nous avons tout d’abord la première lecture qui nous ramène au quatrième siècle avant Jésus Christ. Le peuple d’Israël se trouve en grande détresse car il est déporté en terre d’exil. Mais le prophète Ézéchiel intervient pour raviver l’espérance des exilés. Dieu ouvrira le tombeau dans lequel ce peuple s’est englouti. Il le ramènera vers la terre d’Israël. Ce sera la victoire de la vie sur la mort. À travers ce texte biblique, nous avons déjà une approche de l’idée de résurrection.

    Il y a un mot qui revient souvent dans l’Ancien Testament et dans l’Évangile : c’est le verbe « sortir ». Nous découvrons un Dieu qui fait « sortir » son peuple d’Égypte ; il lui annonce qu’il le fera sortir de ses tombeaux : « Je mettrai en vous mon Esprit et vous vivrez. » L’Évangile nous parle également d’un Dieu qui « sort ». Nous connaissons tous la parabole du semeur qui est sorti pour semer. Et nous n’oublions pas le maître qui sort pour embaucher jusqu’à la 11ème heure. Aujourd’hui, le CCFD nous invite à sortir de notre indifférence et de notre passivité. Comme au temps de Moïse, le Seigneur voit la misère de son peuple et il nous envoie pour le libérer de tout ce qui le détruit.

    Dans la lettre aux Romains, l’apôtre Paul nous parle de l’Esprit qui nous fait sortir de l’emprise de la chair. Dans son langage, il s’agit des faiblesses de la condition humaine et du péché. Nous sommes appelés à vivre sous l’emprise de l’Esprit. À travers ce message, il nous revoie à la vie divine qui est semée en nous. Elle est le gage de notre résurrection. C’est la vie qui l’emporte sur la mort. Nous devenons de jour en jour plus attentifs, plus solidaires et généreux. Grâce à l’Esprit Saint, nous apprenons à ouvrir nos yeux, nos mains et notre cœur.

    L’Évangile de ce dimanche nous fait assister à la sortie de Lazare de son tombeau. À travers ce geste extraordinaire, Jésus exprime pleinement son pouvoir sur la mort. Les disciples savent que cette montée vers Jérusalem est une marche vers la mort. Malgré leur incrédulité, il veut leur faire comprendre que cette route s’achèvera par la victoire de la vie.

    De cet Évangile, nous devons surtout retenir la déclaration solennelle de Jésus : « Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ». Puis nous avons la réponse de Marthe : « Oui, Seigneur, je crois. » En lisant cet Évangile, nous prenons conscience d’une réalité importante : ce n’est pas seulement Lazare qu’il faut sortir de son tombeau ; c’est l’humanité tout entière qu’il faut délivrer de la mort. Nous sommes tous appelés à sortir de notre égoïsme, notre indifférence, notre péché. Comme pour Lazare, le Seigneur nous dit à tous : « Viens dehors ! »

    Un simple retour à la vie ne fait que reculer l’échéance. Le Christ veut nous faire émerger à une autre vie. Il nous appelle à une vie nouvelle. Ce sera le triomphe de la vie sur la mort. C’est une vie qui ne passera pas. Mais avant toute chose, il nous faut entendre l’appel du Christ qui veut nous faire sortir de notre tombeau. Avec lui, c’est l’événement merveilleux de la victoire de la vie sur la mort. Nous sommes invités à vivre ce carême comme un passage vers une vie plus juste, plus solidaire, plus ouverte à Dieu et aux autres. Avec le Christ, nous pouvons toujours triompher de nos peurs et retrouver le courage et l’espérance de repartir en avant. C’est chaque jour qu’il nous faut ressusciter avec lui.

    Aujourd’hui, le même Christ compte sur nous pour participer à cette œuvre de libération. Beaucoup de nos frères et sœurs sont un peu comme s’ils étaient enfermés dans des tombeaux. Nous pensons à tous ceux qui sont opprimés, sans travail, affamés ou malades. Nous croyons que le Seigneur peut ouvrir ces tombeaux-là. Mais nous savons aussi que sa parole et son action passent par nos engagements.

    Le CCFD Terre solidaire nous lance un appel à transformer la clameur du monde en espérance. Il n’est pas acceptable que des hommes, des femmes et des enfants restent enfermés dans leur précarité. Le Christ nous apprend à écouter et à nous laisser toucher par leur souffrance. Il nous invite à ouvrir notre cœur, nos yeux, nos oreilles et nos mains. Les bandelettes qui entourent Lazare sont le symbole de notre égoïsme, de notre froideur et de notre indifférence. C’est de cela que Jésus veut nous libérer.

    En appelant Lazare à venir dehors, Jésus s’adresse aussi à tous les hommes. Il les appelle tous par leur nom. Avec lui, la mort ne peut avoir le dernier mot. Elle est devenue un passage, une porte vers l’éternité. En ce jour, nous faisons nôtre la profession de foi de Marthe: « Je crois, Seigneur ; tu es le Fils de Dieu qui vient sauver le monde. »

    Télécharger cette homélie : 5ème dimanche du Carême

    Sources : Revues Feu Nouveau, Cahier de Prions en Église, Fiches dominicales, Homélies de l’année liturgique À (Simon Faivre) – Documents du CCFD

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  • 4ème dimanche du Carême (A)

    Abbé Jean Compazieu | 17 mars 2017

    Guérison de l’aveugle-né 

    Textes bibliques : Lire

    Ce 4ème dimanche du Carême est celui de la joie. C’est la joie d’un peuple déporté en terre d’exil qui entend une bonne nouvelle. Le prophète Isaïe lui annonce que Dieu est là au cœur de ses détresses. Il intervient pour apporter le salut à ce peuple opprimé. C’est aussi la joie des catéchumènes qui vivent la 2ème étape de leur baptême. Des enfants d’âge scolaire et des adultes se sont mis en route pour ce grand événement. 

    Tout au long de ce carême, nous sommes invités à « changer nos cœurs ». Les textes bibliques de ce jour nous invitent à changer notre regard sur les personnes et les événements : « Dieu ne regarde pas comme les hommes. Les hommes regardent l’apparence. Dieu voit le cœur. Avoir le cœur de Dieu c’est voir les qualités et la grandeur de celui qui est petit, faible et méprisé. C’est reconnaître que, lui aussi, est capable de grandes choses.

    Au jour de notre baptême, nous avons été introduits dans le monde de la lumière. Saint Paul nous dit que cela n’est devenu possible que par la grâce du Christ. Il est la « lumière du monde ». Lui-même nous appelle à vivre en « enfants de lumière ». Ce qui doit nous guider c’est la Lumière qui est en Jésus, c’est son amour. Il est toujours là pour nous apprendre à voir les autres avec le regard de Dieu, un regard plein de miséricorde.

    Dans l’Évangile, nous voyons Jésus qui guérit un mendiant aveugle de naissance. Il lui ouvre les yeux deux fois. Il commence par lui rendre la vue qui lui permettra de voir les personnes et le monde qui l’entoure.  Et  dans un deuxième temps, il lui ouvre les yeux de la foi. Tout cela se fait progressivement. Dans un premier temps, l’homme guéri parle de « l’homme qu’on appelle Jésus » ; ensuite il voit en lui un prophète ; puis quand il se trouve devant lui, il se prosterne en disant : Je crois, Seigneur. »

    Comme cet homme, nous sommes appelés à passer des ténèbres à la foi. Nous aussi, nous sommes souvent aveugles ou malvoyants. Cet aveugle-né est le symbole de l’humanité plongée dans les ténèbres. Mais par le baptême, elle découvre la Lumière du Christ. Pour ces nouveaux convertis, c’est une illumination. C’est la Parole de l’Évangile de saint  qui s’accomplit : « Le Verbe était la Lumière, qui, en venant en ce monde, illumine tout homme.

    Face à cet homme guéri et sauvé, il y a tous ceux qui sont aveugles dans leur esprit et dans leur cœur ; il y a ceux qui s’enfoncent dans leur aveuglement qui est celui du péché. Comme le hibou ou la chouette, ils sont aveuglés par la lumière du jour. La Lumière de Dieu, la Lumière de la Vérité leur fait peur. Mais nous ne devons pas avoir peur de la Lumière de Jésus Christ ; il se présente à nous comme le soleil qui rendra lumineuse notre vie.

    Autre constat : il arrive parfois que le soleil se cache : il y a des nuages, des épreuves ; il y a aussi la nuit. Mais quand il fait nuit, il ne nous vient pas à l’idée de douter de l’existence du soleil même si nous ne le voyons pas. L’amour du Seigneur est toujours bien présent, même quand tout va mal. Il est toujours là pour nous éclairer et, souvent c’est lui qui nous porte. Il veut nous conduire jusqu’à la victoire sur le péché et sur la mort. Tout l’Évangile nous dit qu’il est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus. « La gloire de Dieu c’est l’homme vivant » dit saint Irénée.

    La suite de l’Évangile nous parlera des souffrances, de la Passion et de la mort de Jésus ; c’est là qu’il a assumé toutes les misères et tous les handicaps du monde. Jésus nous révèle un Dieu qui  n’explique pas les souffrances, qui ne condamne pas mais qui prend sur lui le péché du monde. Il devient solidaire de tous ceux qui sont « nés comme ça ». Et surtout, il devient source de toute guérison et de la santé totale de l’homme.

    Dieu ne prend pas son parti de la misère de l’homme. Il l’assume. La croix n’est pas un signe d’échec, de résignation ; c’est une protestation, une victoire sur tout ce qui abîme l’homme. Jésus nous donne un signe de cette victoire  pascale en ouvrant les yeux de l’aveugle-né et en lui donnant un accès à une autre lumière, celle de la foi. C’est aussi à cette lumière que la Samaritaine a pu accéder (Évangile de dimanche dernier). Et dimanche prochain, nous découvrirons Jésus qui redonne vie à Lazare. À travers ce signe, il s’affirmera maître de tous les handicaps, y compris le dernier, la mort.

    Vivre le Carême, c’est accueillir cette lumière qui vient de Jésus. Cette lumière c’est celle de la foi. Elle nous aide à voir les personnes et les événements avec le regard de Dieu. Comme l’aveugle guéri, nous deviendrons des témoins du Christ. Nous pourrons proclamer notre foi avec fierté : « Je crois en Dieu qui est lumière, Je crois en Dieu, il est mon Père. » Amen

    Télécharger : 4ème dimanche du Carême

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Fiches dominicales – « C’est dimanche (Emmanuel Oré) – Homélies de l’année liturgique A (Simon Faivre)

    source http://dimancheprochain.org

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  • Homélie du 8ème dimanche du temps ordinaire

    Publié par Jean Compazieu

    Ayez confiance en votre Père...

        

        Textes bibliques : Lire

    À travers les textes bibliques de ce dimanche, c'est Dieu lui-même qui nous parle. Il ne demande qu'à nous rejoindre dans ce que nous vivons. Dans la 1ère lecture, c'est le prophète Isaïe qui s'adresse aux habitants de Jérusalem. Ces derniers vivent une situation très douloureuse : les Babyloniens ont pris leur ville ; une partie de la population est en exil ; certains ont tendance à penser que le Dieu des Babyloniens est plus fort que celui de Jérusalem ; d'autres se disent que Dieu a abandonné son peuple.

    Le prophète leur fait part de la réponse de Dieu : non, ils ne sont pas abandonnés. Pour leur parler, le Seigneur utilise les mots qui disent la tendresse d'une mère pour son enfant : une maman ne peut pas l'abandonner. Et même si cela arrive, Dieu ne nous abandonnera jamais. Même quand tout va mal, il est là ; c'est lui qui nous porte. Il ne demande qu'à remplir notre vie de son amour. C'est en lui seul que nous pouvons trouver notre salut. Nous pouvons toujours compter sur lui. Saint Paul nous le dit à sa manière : "Rien ne peut nous séparer de son amour."

    Dans l'Évangile, c'est également cet appel à la confiance que nous entendons : "Ne vous faites pas tant de soucis pour votre vie, ni pour le corps au sujet du vêtement… Ne vous faites pas tant de soucis pour demain…" Comment recevoir cet Évangile. Jésus ne dit pas qu'il ne faut pas s'occuper de la nourriture ni du vêtement. Il ne dit pas non plus que l'argent est mauvais. Il veut simplement nous inviter à ramener les choses à leur juste niveau : la nourriture, le vêtement et l'argent ne doivent pas être le but premier de notre vie. Ce qu'il nous faut chercher en priorité c'est le Royaume de Dieu et sa justice. Nous sommes créés pour Dieu et pour nos frères. Nous ne pouvons pas laisser l'argent devenir le seul but de notre vie et de nos actions.

    En ce siècle de la vitesse, nous entendons dire que "le temps c'est de l'argent". Le résultat, c'est que dans les bureaux, les usines, les commerces, des hommes et des femmes sont soumis à un rythme infernal. Il faut toujours courir pour sauvegarder l'économie moderne. C'est une cause de nos infarctus, surmenages et dépressions. Pensons à cet homme d'affaires qui a son agenda plein de rendez-vous. Seuls manquent les rendez-vous avec sa femme, ses enfants, avec lui-même et encore plus avec Dieu.

    Autre méfait provoqué par le pouvoir de l'argent : Tous les jours, les médias nous parlent d'attaques à main armée, de vols, de délits et malversations en tous genres. Des hommes, des femmes et même des enfants sont réduits en esclavage pour permettre à des riches de s'enrichir toujours plus. Quand il nous gagne, l'argent devient un tyran. Il peut nous entraîner aux pires bassesses. C'est comme une drogue dont on est toujours en manque et qui nous détruit. N'oublions pas que si Judas a trahi Jésus, c'est pour "trente pièces d'argent" (le prix d'un esclave !)

    Pour mieux comprendre cet Évangile, nous sommes aidés par le chapitre 13 de l'Évangile de saint Matthieu : Jésus y explique la parabole du semeur : il dit que le grain tombé dans la terre avec des épines est étouffé. Ce grain, c'est la Parole de Dieu qui est semée en nous : ce qui l'étouffe, c'est "la richesse et les préoccupations du monde". Dans de telles conditions, la Parole de Dieu ne peut pas grandir en nous. Elle meurt car elle n'est pas gardée. Elle est étouffée.

    Jésus vient à nous pour nous libérer de toutes ces obsessions qui ne font que nous égarer. Il veut nous rendre disponibles pour l'essentiel, le Royaume de Dieu et sa justice. Cette justice, ce n'est pas seulement l'équité mais aussi la sainteté. Ce qui est premier, ce n'est pas la belle situation. Le seul vrai trésor c'est Jésus ; il ne demande qu'à remplir notre vie de son amour.

    La première lecture nous disait que Dieu n'abandonne pas ceux qui souffrent. Mais il a besoin de nos mains, de nos yeux et de nos cœurs pour aller à eux. On peut faire beaucoup de bien avec de l'argent. Les associations caritatives en ont besoin. Bien sûr, in ne peut pas donner pour tout ni à tous. Mais notre budget chrétien doit comporter une part pour les pauvres ; c'est l'argent du "bon Samaritain" donné à l'auberge pour le blessé de la route.

    Dans sa lettre aux Corinthiens, Saint Paul aborde une question un peu différente. Il s'adresse à des chrétiens qui n'ont pas bien compris l’Évangile. Il y a chez eux des querelles de clans. Chacun ne jure que par son prédicateur préféré. Paul intervient pour remettre les choses à l'endroit. Les prédicateurs ne sont pas des maîtres auxquels on devrait appartenir. Leur mission c'est de nous montrer le Christ et de tourner leur communauté vers lui. Nous avons mieux à faire que de les comparer les uns aux autres : "Cherchez le Royaume de Dieu et sa justice".

    Le carême qui commence dans quelques jours nous aidera à entrer dans cette perspective. Il nous rappellera que Dieu ne nous a pas abandonnés. C'est nous qui nous sommes détournés de lui. Mais il ne cesse de nous appeler : "Convertissez-vous… Revenez à moi de tout votre cœur." Nous prions ensemble le Seigneur pour que notre réponse soit de plus en plus à la mesure de son amour pour nous. Amen

    Télécharger (version imprimable) : 8ème dimanche du Temps ordinaire

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Fiches dominicales, Elle est vivante la Parole de Dieu (R. Houlliot) , François Selon Saint Matthieu ; Ta Parole est ma joie À (Joseph Proux)

    source http://homelies-dominicales.over-blog.com

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  • Homélie du 7ème dimanche du temps ordinaire

    "Tu aimeras ton prochain comme toi-même.''

    Homélie du 7ème dimanche du temps ordinaire

    Publié par Jean Compazieu

    Textes bibliques : Lire

    Dans le livre du Lévitique (1ère lecture), nous trouvons deux commandements : "Soyez saints, car moi, le Seigneur, je suis saint" et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." Nous n'en sommes pas encore à l'Évangile. Ces étonnantes paroles se trouvent déjà dans l'Ancien Testament. Le livre du Lévitique est particulièrement sensible à la sainteté de Dieu. Cette révélation implique des exigences. Et parmi ces exigences, il y a l'amour fraternel : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Dès l'ancienne loi, on découvre que cet amour fraternel vaut mieux que tous les rituels : c'était le signe de la présence de Dieu parmi les hommes. Cet appel du Lévitique n'était qu'une étape. Il se limitait aux liens du sang, de la race, de la famille, de la nation.

    Avec le Nouveau Testament, nous faisons un pas de plus. Dans sa lettre aux Corinthiens, saint Paul insiste sur l'universalité de l'amour de Dieu. Chaque personne est unique aux yeux du Seigneur. Tout homme est un sanctuaire aux yeux de Dieu. Nous appartenons tous au Christ et le Christ est à Dieu. Cela entraîne un renversement : nous sommes appelés à être ensemble le lieu de la présence de Dieu. Ce qui compte désormais, c'est le Royaume nouveau à construire et à manifester.

    Dans l'Évangile, Jésus s'en prend à l'enseignement des scribes, des pharisiens, des professeurs de religion, des redresseurs de tort. Tous ces gens qui exercent une autorité disent mais ne font pas. Ils chargent les épaules des gens de fardeaux qu'ils ne portent pas eux-mêmes. Ce que Jésus dénonçait à l'époque est toujours d'actualité à l'intérieur des religions. Mais s'il y a contradiction entre ce qui est dit et ce qui est vécu, nous donnons un contre-témoignage.

    Dans l'Évangile de ce dimanche, nous entendons Jésus nous parler avec l'autorité même de Dieu. Il touche deux points faibles : l'instinct de violence et la vengeance. Nous sommes souvent entourés de gens pas forcément aimables et nous avons du mal à aimer tout le monde. Nous avons de la peine à pardonner ; comment aimer ceux qui nous persécutent et nous font souffrir ? Et pourtant, c'est bien cette route que Jésus a parcourue pour notre salut. Dans une de ses homélies, le pape François s'est arrêté sur la difficulté d'aimer ses ennemis. Et il s'est demandé comment il est possible d'aimer et de pardonner.

    "Nous aussi, nous avons des ennemis… certains sont faibles, d'autres forts. Nous aussi, nous devenons parfois les ennemis d'autres personnes ; nous ne les aimons pas. Jésus nous dit que nous devons aimer nos ennemis" (Pape François). Oui, mais comment aimer ceux qui, par amour de l'argent, le laissent pas passer la nourriture et les médicaments à ceux qui en ont besoin et les laissent mourir ? Comment aimer les personnes qui ne cherchent que leur intérêt matériel et qui font tant de mal ?

    Oui, comment faire ? C'est vrai que nous nous sentons pauvres et démunis. Aujourd'hui, Jésus nous invite à nous tourner vers le Père : il fait lever son soleil sur les bons et les méchants. Il veut que tous soient illuminés. Son amour est pour tous ; il est pour les bons et pour les méchants. Saint Paul qui persécutait les chrétiens s'est laissé transformer par cet amour.

    Jésus termine sa prédication par cette parole : "Vous donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait." Nous sommes tous appelés à imiter la perfection du Père dans la perfection de l'amour. Jésus nous montre le chemin : il a pardonné à ses ennemis ; il fait tout pour les pardonner. Il est plein de tendresse  quand il reçoit Judas au mont des Oliviers alors que certains disciples pensaient à la vengeance. On entend dire que la vengeance est un plat qui se mange froid. Mais ce n'est pas chrétien ; c'est contraire à l'Évangile. Aujourd'hui, le Christ nous demande d'aimer nos ennemis. Comment faire ? C'est lui qui nous donne la réponse : "Priez, priez pour vos ennemis." La prière fait  des miracles.

    Aimer comme Jésus a aimé, c'est pardonner comme il a pardonné à ceux qui l'ont fait mourir ; c'est s'arrêter pour écouter le cri de celui qui souffre comme il l'a fait pour le mendiant que tout le monde voulait faire taire ; c'est regarder sans juger comme il l'a fait pour les pécheurs qu'il a rencontrés ; c'est prendre le temps de la prière pour se ressourcer à la source de l'Amour.

    Nous chantons quelquefois : "Qu'il est formidable d'aimer !" Mais par expérience nous savons que nous pourrions tout aussi bien chanter : "Qu'il est difficile d'aimer", surtout aimer à la façon de l'Évangile. Cette Eucharistie que nous allons célébrer vient nous redire tout l'amour du Christ pour nous. Qu'elle nous aide à demeurer dans cet amour et à en vivre chaque jour. Oui, Seigneur, "fais de nous des artisans de paix, des bâtisseurs d'amour".

    Télécharger cette homélie

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, fiches dominicales, Homélies de l'année A (Simon Faivre), François selon Saint Matthieu, C'est dimanche (Emmanuel Oré)

    source http://dimancheprochain.org/

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  • Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire

    Publié par Jean Compazieu

    "Lumière des hommes..."

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous révèlent un "Dieu qui veut habiter les cœurs droits et sincères" ; ce sont les mots de l'oraison du début de la messe. C'est vrai, le Seigneur fait sa demeure en ceux qui gardent sa Parole. Saint Paul nous le dit à sa manière : nous sommes le temple du Seigneur. Les textes de ce dimanche ne disent comment garder un "cœur droit et sincère".

    La 1ère lecture est extraite du livre de Ben Sirac le Sage. Il n'ignore pas le drame du péché ; mais il fait confiance à la Sagesse. Elle s'offre comme une mère à ceux qui sont disposés à accueillir son enseignement. Nous avons à choisir : d'un côté la vie qui résulte de l'observation des commandements, de l'autre la mort, sanction de l'orgueil qui rejette l'instruction. L'homme est libre de ses choix. Mais il n'est pas seul, livré à lui-même. Nous pouvons toujours compter sur la protection du Seigneur.

    Lorsque la mort physique n'a pu prendre qu'un corps accidenté, usé, vieilli ou malade, elle ne prend rien d'essentiel. Par contre, si elle s'empare d'une vie dominée par la haine, le mépris des autres, la recherche du profit, alors la mort est victorieuse. Elle humilie l'homme et sa liberté ; elle le tue deux fois ; elle prend tout.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite également à faire "le choix de Dieu". Pour nous en parler, il n'utilise pas "le prestige du langage et de la sagesse". Et pourtant, c'est bien de sagesse qu'il leur parle. Mais celle-ci est très éloignée de celle du monde : "ce qui est folie aux yeux des hommes est sagesse de Dieu". C'est dans cette sagesse que nous trouvons la vraie vie. C'est l'Esprit Saint qui fait de nous des adultes dans la foi. C'est lui qui nous rend capables de dire non à l'esprit de domination. Si nous choisissons de suivre le Christ, nous prendrons le même chemin que lui, celui du service, du don de soi, de l'ouverture à Dieu et aux autres. C'est à cela que nous serons reconnus comme disciples du Christ.

    L'Évangile nous précise bien que Jésus a validé l'ancienne alliance dans son intégrité. Les commandements ne sont pas périmés. Rien ne doit être supprimé, bien au contraire. Mais ces commandements n'étaient qu'une étape dans l'éducation du peuple de Dieu. Aujourd'hui nous invite à aller plus loin : "On vous a dit… Moi je vous dis…" La loi ancienne a été un guide. Mais nous savons bien que la pratique scrupuleuse d'un règlement interne ne suffit pas à rendre une famille heureuse. Il lui faut aussi de la solidarité, de l'amour.

    Obéir à des commandements ne fait pas de nous des "justes" (ajustés à Dieu). Avec le Christ, nous apprenons à faire un pas de plus. Nous sommes invités à tendre vers le meilleur, vers Dieu. Il n'est plus question d'obligations ou d'interdits. Ce que Jésus attend de nous c'est que toute notre vie soit remplie de l'amour qui est en Dieu : "Soyez parfaits comme votre Père du ciel est parfait !"

    Qui peut aimer de cet amour dont nous parle l'Évangile d'aujourd'hui ? Après l'avoir lu, un prêtre avait posé cette question à l'assemblée ; un enfant a levé la main en disant : "y-a que Jésus qui peut nous aimer comme cela !" Il avait raison. Et en célébrant l'Eucharistie, c'est bien cela que nous allons demander au Seigneur : qu'il nous aide chaque jour à vivre de cet amour dont il est la Source. Chacun peut se demander pour vivre chaque jour à la manière du Christ.

    En lisant les Évangiles chaque jour, nous prenons un peu plus conscience de son amour : il a pardonné à Zachée en le regardant dans son arbre et en s'invitant chez lui ; il n'a pas jeté la pierre à la femme adultère, mais il lui a donné la force de poursuivre sa route ; il a pardonné à Pierre qui venait de le trahir ; il a pardonné à ceux qui le faisaient mourir sur la croix. Il a partagé de nombreuses paraboles qui nous disent encore aujourd'hui ce qu'est le véritable amour. Nous connaissons celle de la brebis perdue, celle du fils prodigue…

    Ce chemin que Jésus nous montre est difficile. Mais il ne nous laisse pas seuls : il nous donne la force nécessaire pour nous engager dans cette direction. Il ne se contente pas de nous donner des commandements : il nous offre sa grâce ; son Esprit Saint se déploie dans notre faiblesse. Il nous rend capables d'avancer sur le chemin de son Amour.

    Plus que jamais, nous pouvons faire nôtres les paroles de ce chant : "Au cœur de ce monde, le souffle de l'Esprit Fait retentir le cri de la Bonne Nouvelle! Au cœur de ce monde, le souffle de l'Esprit Met à l'œuvre aujourd'hui des énergies nouvelles."

    Version imprimable

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Fiches dominicales – Guide Emmaüs des dimanches et Fêtes (JP. Bagot) – Missel des dimanches 2017 – dossiers personnels

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  • 5ème dimanche du temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu

    Le sel de la terre 

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel à partager et à donner le meilleur de nous-mêmes. Dans la première lecture, Isaïe s’adresse aux habitants de la Judée. Alors qu’ils ont jeûné et se sont mortifiés, ils constatent que Dieu ne semble pas tenir compte de leur observance scrupuleuse. En fait, ils n’ont rien compris. C’est vrai qu’ils jeûnent et personne ne le leur reproche ; le problème vient du fait qu’ils poursuivent leurs affaires en exploitant leurs ouvriers. Aux yeux de Dieu, le plus important, c’est que nous nous aimions les uns les autres. Cela ne sert à rien de chercher Dieu si nous ne faisons pas disparaître de chez nous les gestes accusateurs et les paroles malfaisantes. 

    La prière du psaume 111 rejoint l’appel du prophète : « l’homme de bien a pitié, il partage. À pleine mains, il donne au pauvre. » En agissant ainsi, le fidèle peut être confiant : « Sa puissance grandira, et sa gloire ». Ils sont nombreux ceux et celles qui ont suivi ce chemin. Demandons au Seigneur qu’il nous apprenne à suivre leur exemple. Ce n’est que par nos gestes d’amour, de partage et de solidarité que nous serons crédibles.

    Dans la seconde lecture, saint Paul nous parle précisément de l’amour fou d’un Dieu qui se, laisse crucifier. L’apôtre croit et il en vit. Dans une société qui préfère la sagesse humaine et les beaux discours, ce message a du mal à passer. Mais Paul ne se laisse pas déprimer. Il ne cherche pas à convaincre par des stratagèmes ou par l’éloquence de sa parole. Il s’efface derrière le pur message. Il fait confiance à l’Esprit Saint qui agit avec puissance au cœur des auditeurs.

    L’Évangile de ce dimanche fait suite à celui des béatitudes qui a été proclamé dimanche dernier. Jésus s’adresse à des disciples rassemblés autour de lui pour leur annoncer : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. » Quand saint Matthieu écrit son Évangile, il s’adresse à des chrétiens qui sont peut-être trop tièdes et trop éteints. Beaucoup ont peur et se cachent car ils redoutent la persécution.

    L’évangéliste vient leur rappeler qu’ils ne doivent pas garder cette étincelle pour eux seuls. Il nous faut absolument partager notre découverte, témoigner de notre foi. Le don reçu provoque à la mission, tant personnellement que communautairement. C’est là tout l’enjeu d’une Église « en sortie » dont nous parle le pape François. C’est ainsi que nous répondons à l’interpellation de Jésus : « Vous êtes le sel de la terre… Vous êtes la lumière du monde. »

    Le sel et la lumière n’existent pas pour eux-mêmes mais pour le service qu’on leur demande. Quand Jésus nous dit que nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde, ce qui est important c’est la terre et le monde. Cela signifie qu’il nous met tous en situation missionnaire. Notre présence est indispensable, mais nous ne devons pas oublier que l’Église n’existe que pour le monde. Nous, disciples du Christ, nous sommes au service du monde.

    Nous nous plaignons souvent de la baisse du nombre de pratiquants. Nous nous lamentons du fait que nos églises se vident. L’Évangile de ce jour voudrait nous inviter à réviser nos critères. Nous ne devons pas voir en termes de quantité mais de qualité. Quand nous préparons un plat de lentilles, nous mettons une infime quantité de sel par rapport aux lentilles. Jésus nous dit que nous sommes le sel, pas les lentilles. Il aimerait que nous nous concentrions sur notre capacité à donner de la saveur au monde.

    En tant que sel de la terre, nous sommes envoyés pour révéler aux hommes la saveur de leur vie. Ils ne nous attendent pas pour avoir des gestes de partage très beaux. Nous en avons chaque jour de magnifiques illustrations. Nous pensons aussi à tous ceux et celles qui se dévouent sans bruit au service des autres. Notre rôle est de révéler le nom de Celui qui agit à travers eux. Dieu est présent partout où il y a de l’amour.

    Il y a un danger que nous devons éviter. Trop de sel dénature les aliments et les rend immangeables. Une lumière trop vive écrase ceux qu’elle veut éclairer. Elle peut provoquer des catastrophes. Pour être sel et lumière, il faut d’abord aimer. C’est indispensable. L’évangélisation n’est pas une conquête mais une annonce de la Bonne Nouvelle. Et surtout, n’oublions pas le plus important : Jésus s’adresse à des disciples réunis autour de lui. C’est avec lui que nous pourrons être sel et lumière. Sans lui, rien n’est possible.

    « Dieu notre Père, Jésus ton Fils nous appelle à être sel de la terre et lumière du monde. Que la lumière de ta justice brille dans nos vies; alors nos gestes et nos paroles pourront apporter au monde une saveur d’Évangile et nos vies seront le reflet de Jésus, Lumière du monde. »

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  • Homélie du 4ème dimanche du Temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    « Cherchez, cherchez, cherchez… » 

     

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous adressent un appel à nous convertir. Nous avons tout d’abord celui du prophète Sophonie. Il vient de dénoncer la violence et les fraudes chez les hauts fonctionnaires, le scandale et les injustices de toutes sortes. Ils sont nombreux ceux qui délaissent le Seigneur et se tournent vers les divinités païennes. En laissant l’injustice et le mensonge l’emporter, on court vers le malheur. Et c’est ce qui est arrivé au peuple. Il a fini par se retrouver exilé en terre étrangère. 

    Mais tout n’est pas perdu : le Seigneur va pouvoir s’appuyer sur ceux qui le cherchent en toute justice et humilité. Ces humbles qui s’en remettent à Dieu ne sont pas nombreux. Ne pouvant s’appuyer sur des moyens humains, ils mettent toute leur confiance en Dieu. Alors Dieu va les rassembler ; ils vivront dans la justice et la vérité. Ils trouveront enfin le repos et la sécurité. Toute la Bible nous parle d’un Dieu qui a vu la misère de son peuple et qui veut le sauver.

    Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe. Dans cette ville, se trouvent une riche minorité d’intellectuels et de commerçants mais aussi une forte majorité de dockers et d’esclaves. Paul y a séjourné dix-huit mois pour faire entendre l’Évangile. Mais après Sophonie et d’autres prophètes, il fait le même constat que Jésus a pu faire lui aussi : ceux qui se sont laissé enthousiasmer par la Bonne Nouvelle de l’Évangile ce sont des petites gens ; ils ont compris que l’argent, la science et le pouvoir ne peuvent les sauver. Ils mettent toute leur confiance dans l’amour fou de Dieu pour tous les hommes. Lui seul peut les sauver.

    Ces deux lectures nous ont préparés à recevoir le message de l’Évangile des béatitudes. Nous y voyons Jésus s’adresser aux pauvres, à ceux qui sont assoiffés de justice, aux cœurs purs, aux artisans de paix, à ceux qui sont persécutés. La situation des uns et des autres ne correspond guère à l’idée que nous nous faisons du bonheur. Le monde met en avant celui des riches et des puissants. Mais en y regardant de près, nous voyons bien que leurs richesses et leur puissance ne peuvent vraiment les combler.

    Aujourd’hui, le Christ nous parle du bonheur des pauvres, des lépreux, des exclus. Leur rencontre avec lui est LA chance de leur vie et la nôtre. La source de notre bonheur c’est le Royaume de Dieu. Nous sommes loin des valeurs véhiculées par la société dominante d’aujourd’hui, de ses apprentis dictateurs et de ses slogans publicitaires. Tous nous disent : « Soyez les plus forts »… ou « la plus belle »… « Devenez scandaleusement riches… » Rappelons-nous ce que nous dit saint Paul : « Ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour couvrir de confusion ce qui est fort.

    « Heureux les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, les cœurs purs, les miséricordieux, ceux qui sont persécutés… » En fait, Jésus ne fait que dresser son propre portrait : quand Dieu prend chair, de la crèche à la croix, il est le pauvre, le doux, le miséricordieux ; il pleure avec la veuve de Naïm et les sœurs de son ami Lazare ; il est artisan de paix avec les lépreux, les publicains, Nicodème et la samaritaine. Il est comme l’agneau au milieu des loups, persécuté jusqu’à la mort au milieu des brigands.

    La Bible de Chouraqui a traduit ce mot « Heureux » par « En avant ». C’est un appel pour les pauvres, les petits, les persécutés à se lever et à se mettre en marche à la suite du Christ. C’est en lui et avec lui que nous trouverons le vrai bonheur. Même quand tout va mal, il est là avec nous. Il vient nous habiter et nous combler de sa joie. Sa présence et son amour ne peuvent que nous rendre heureux.

    Ce bonheur que nous trouvons en Dieu, il nous faut le communiquer à ceux qui nous entourent. Et pour cela le Christ a besoin de nous. L’Évangile c’est une lumière qu’il nous faut transmettre autour de nous à tous ceux qui nous entourent, en particulier à tous les blessés de la vie. Le Seigneur nous envoie tous pour être les témoins de son amour partout dans le monde. C’est en vue de cette mission que nous nous sommes rassemblés pour nous nourrir de la Parole du Christ et de son Eucharistie. Soyons partout les témoins de la bonne nouvelle de ce dimanche.

    Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, fiches dominicales, Missel des dimanches et Fêtes des trois années, Célébrons dimanche (2014)

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  • Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire (22 janvier)

    Abbé Jean Compazieu 

    Lumière sur le pays de l’ombre

    Textes bibliques : Lire

    Les textes bibliques de ce dimanche nous parlent d’un monde compliqué qui a mauvaise réputation. C’est le cas des territoires de Zabulon et de Nephtali au Nord de la Galilée. Il faut savoir que c’est un lieu de passage proche des régions païennes. On l’appelle « Galilée des nations » parce qu’elle est influencée et contaminée par le monde païen. Mais le prophète réagit. Il annonce que ces territoires vont bénéficier, eux aussi, du salut que le Seigneur prépare. « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. Sur les pays des habitants de l’ombre, une lumière a resplendi. » 

    Or c’est là, dans ce lieu couvert de honte, que Jésus entreprend sa première évangélisation. Tout commence loin de Jérusalem, en plein cœur de ce monde bigarré, un monde païen où l’on ne cesse de s’affronter et de se diviser. Jésus lui-même se rend à Nazareth, une ville dont on se demande ce qu’il peut sortir de bon. Jean Baptiste l’a désigné comme l’Agneau de Dieu, celui qui fait « sauter » le péché du monde (P. Simon Faivre). Sa priorité va donc vers ceux qui sont le plus loin de Dieu, ces terres maudites, terres de péché et de ténèbres. Il vient habiter à Capharnaüm ; cette ville évoque encore aujourd’hui le plus sombre désordre.

    C’est de la part de Jésus un défi lancé au péché et à Satan. Et c’est en même temps un acte de foi extraordinaire en l’homme. Il aurait pu se dire qu’au point où ils en étaient, il ne pouvait pas compter sur eux. Or c’est exactement le contraire qui se passe : il va jusqu’à choisir ses premiers collaborateurs, ses premiers responsables, parmi les habitants de cette région. S’adressant à Pierre et à André, il leur dit : « Venez à ma suite, je ferai de vous des pêcheurs d’hommes. » Il n’appelle pas des champions de la Bible ou de la liturgie mais des gens tout-à-fait ordinaires, des simples pêcheurs.

    Il nous appartient d’en tirer les conséquences pour notre foi. La première, c’est que nous sommes tous appelés tels que nous sommes. Le Seigneur n’appelle pas les plus capables mais il les rend capables. Nous avons des témoignages de repris de justice et même des terroristes qui se sont convertis à Jésus Christ et qui témoignent tant qu’ils peuvent de cette rencontre avec lui. Tout l’Évangile nous montre qu’il est venu « chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». C’est ce qui s’est passé pour Saul le persécuteur et bien d’autres.

    La bonne nouvelle de l’Évangile est pour tous. Aucun être, aucune situation n’échappe à la proximité et à l’amour de Dieu. C’est pour nous un appel à changer notre regard sur les personnes et sur le monde. Trop souvent, nous avons un regard méfiant ou désabusé. Si nous voulons être disciples et missionnaires, nous devons nous tourner vers le Christ et nous laisser guider par lui. Il nous apprendra à accueillir chacun tel qu’il est, à lui faire confiance et à lui donner toutes ses chances. Nous sommes appelés à être « l’amour du Christ ».

    Quand le pape François invite l’Église à aller vers les « périphéries », il ne fait qu’actualiser ce qu’a fait Jésus. Le suivre c’est aller avec lui à la rencontre de toute l’humanité, c’est se rendre proche de chacun et surtout de celui qui vit à la marge. La tentation est grande de se dire : « À quoi bon ? Cela ne sert à rien. » Ce serait oublier que la mission n’est pas d’abord notre affaire mais celle du Seigneur. C’est lui qui nous envoie son Esprit saint. Il agit dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. Sans lui, rien n’est possible. Jésus le Galiléen est toujours là, vivant et agissant au cœur de son Église. Il est la Lumière pour éclairer toutes les nations. Nous pouvons toujours compter sur lui. Rien ne peut nous séparer de son amour.

    Suivre Jésus, ce n’est pas s’enfermer dans un système religieux en se disant qu’on a toujours fait ainsi. Quand il nous appelle, nous devons savoir qu’il nous conduira sur des chemins que nous n’avions pas prévus. C’est en nous rapprochant de lui que nous apprendrons à voir les autres comme des frères. C’est l’appel que nous lance l’apôtre saint Paul à l’occasion de cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens. S’adressant à la communauté de Corinthe, il leur rappelle que les rivalités missionnaires sont sans intérêt : il n’y a qu’un seul Seigneur qui envoie Apollos, Paul et Pierre. Les divisions entre chrétiens restent toujours un contre-témoignage.

    En ce dimanche, nous entendons l’appel du Christ. Il continue à vouloir sauver ceux qui vont à leur perte. Il nous envoie vers ceux qui ne rentrent pas dans nos églises, ceux qui n’appartiennent pas à nos familles spirituelles, ceux qui, apparemment, vivent dans les ténèbres. Son regard sur la Galilée des nations et les pêcheurs du lac était plein de miséricorde. Il compte sur nous pour avoir le même regard que lui sur le monde d’aujourd’hui. La qualité de notre regard reflète celle de notre foi. Nous n’avons pas à douter de l’attachement de Jésus à chaque être humain. C’est avec lui que nous deviendrons pêcheurs d’hommes.

    En nous rassemblant à l’église en ce dimanche, nous venons puiser à la source de l’Amour qui est en Dieu. Nous nous nourrissons de sa Parole et de son Eucharistie. Nous lui demandons qu’il nous donne la force et le courage pour la mission qu’il nous confie : « Toi qui es la Lumière du monde, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour. »

    Télécharger en PDF : 3ème dimanche du Temps ordinaire

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  • Homélie du 2ème dimanche du Temps ordinaire

    Abbé Jean Compazieu 

    « Voici l’Agneau de Dieu »

     

    Textes bibliques : Lire

    Nous entrons aujourd’hui dans le cycle du temps ordinaire. Ce Jésus dont nous venons de fêter la naissance a une bonne nouvelle pour notre humanité. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux bergers puis aux mages. Les Évangiles nous font découvrir les merveilles que le Seigneur a accomplies pour le salut du monde. 

    Cette libération était déjà annoncée plusieurs siècles avant par le prophète Isaïe. Nous avons entendu son message adressé à un peuple qui a été déporté en terre étrangère. Il y a été victime de toutes sortes de brimades. Mais Dieu voit la souffrance des siens et il envoie son prophète pour leur annoncer la libération. Tous, même les plus humiliés et les plus méprisés, sont amenés à découvrir qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu.

    Nous avons là un message d’espérance pour tous les prisonniers et les exclus d’aujourd’hui. Nous pensons à tous ceux qui sont enfoncés dans leur mauvaise réputation à cause de leur passé et de leurs actes. Mais le Seigneur ne les abandonne pas. Il leur envoie des prophètes, des prêtres, des témoins pour leur dire qu’ils ont du prix aux yeux de Dieu. Il ne veut pas qu’un seul se perde ; et il compte sur nous pour être des porteurs d’espérance et de lumière pour toute l’humanité.

    C’est aussi ce message d’espérance que nous trouvons dans la lettre de saint Paul aux Corinthiens. Il s’adresse à des nouveaux convertis. Parmi eux, se trouvent des petites gens, des personnes peu recommandables. Le monde les méprise ; mais ils sont amenés à découvrir que le Christ est venu pour tous. Les uns et les autres sont invités à devenir disciples et missionnaires. Jésus les appelle tous à la sainteté, y compris ceux qui sont tombés très bas. Ils ont tous du prix aux yeux de Dieu.

    L’Évangile de ce dimanche nous montre Jésus qui vient à Jean Baptiste. Nous n’oublions pas que le nom de Jésus signifie : « Le Seigneur sauve ». Or voilà qu’en ce jour, nous le voyons rejoindre l’humanité blessée par son péché. C’est lui qui a l’initiative. L’humanité a bien besoin d’être sauvée. Cela, nous le constatons tous les jours. Nous risquons peut-être de nous décourager car ce salut nous paraît bien lointain. Mais saint Jean nous rappelle que Dieu ne nous abandonne pas. Il « nous a aimés le premier ». Nous venons de fêter Noël : c’est l’irruption de Dieu chez les hommes pour leur apporter le salut.

    C’est ainsi que Jean Baptiste découvre Jésus sous un jour nouveau. Nous l’avons entendu dire par deux fois : « Je ne le connaissais pas ». Et pourtant, ils sont cousins ; ils avaient bien dû se rencontrer dans leur enfance. Nous aussi, nous avons aussi fait cette expérience. Dans nos relations, il peut y avoir des personnes que nous pensions bien connaître. Mais au bout d’un certain temps, nous les découvrons sous un jour nouveau. Nous n’aurions jamais imaginé les retrouver ainsi.

    Quand Jean Baptiste nous dit qu’il ne connaissait pas Jésus, il veut nous parler de son mystère. Il découvre en lui « l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ». En lui, c’est la promesse d’Isaïe qui se réalise bien au-delà de toutes nos espérances. Le Christ prend sur lui tout le péché du monde pour nous en libérer. Un jour, il dira que « le Fils de l’Homme est venu pour chercher et sauver ceux qui étaient perdus ». La bonne nouvelle c’est que le Christ n’est pas seulement un personnage du passé. Il continue à nous rejoindre au cœur de nos vies, de nos joies et de nos épreuves.

    Mais pour trouver le Christ, il faut le chercher ou plutôt se laisser trouver par lui. Il est toujours là. Il ne demande qu’à nous rejoindre. Mais c’est souvent nous qui sommes ailleurs. Aujourd’hui, nous sommes invités à accueillir cette présence du Christ pour en être les témoins auprès de ceux qui ne le connaissent pas. Le meilleur endroit pour le rencontrer c’est l’Eucharistie. C’est un cadeau qu’il nous offre gratuitement pour perpétuer sa présence au milieu de nous. Plus nous nous approcherons de l’Eucharistie, plus nous nous conformerons à lui et plus grandiront notre présence et notre amour.

    En ce jour, nous te prions, Seigneur : « Aide-nous à reprendre une intimité plus grande avec toi, moins rare, moins courte. Donne-nous faim de toi. Donne-nous soif de ta Parole. Fais-nous vivre avec toi, familièrement, joyeusement, dans l’intimité du Père et de l’Esprit. Amen

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  • Fête de l’Épiphanie du Seigneur (Homélie)

    Abbé Jean Compazieu | 30 décembre 2016

    « Mondialisation de l’Évangile  

     

    visite-des-mages 

    Textes bibliques : Lire

    Cette fête de l’Épiphanie nous invite à ouvrir nos horizons. Ce n’est pas seulement aux juifs que le mystère de Dieu est offert. Il n’est pas seulement pour ceux qui se reconnaissent chrétiens. Il est pour toute l’humanité. Tous peuvent, en toute liberté, découvrir les merveilles d’amour, de justice et de paix que Dieu leur propose. L’Épiphanie c’est donc la fête de tous les chercheurs de Dieu. Ils sont nombreux aujourd’hui tous ceux et celles qui se posent des questions sur lui. 

    Dans la première lecture, le prophète Isaïe nous annonce une bonne nouvelle. Son message s’adresse au long cortège des déportés qui rentre d’exil. La grande puissance opprimante a été défaite. Jérusalem peut se relever. La gloire du Seigneur s’est levée sur cette ville. Mais en y regardant de près, nous voyons bien que la Jérusalem de cette époque n’est plus le carrefour commercial d’autrefois. Sa splendeur passée est bien oubliée. Mais sa vraie richesse est ailleurs. Elle est en Dieu qui gouverne le monde et qui fait d’elle l’espérance des peuples. C’est aussi cette présence lumineuse du Seigneur qui ravive le rayonnement de l’Église.

    C’est aussi ce message que nous trouvons chez saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens : c’est la possibilité offerte à l’humanité entière d’avoir part au salut. Tous les hommes, quels qu’ils soient, sont appelés à entrer dans l’Église de la nouvelle alliance scellée en Jésus. Il est venu réconcilier en lui toute l’humanité pour en faire son Corps. Tout homme est désormais devenu membre du Christ que je veux aimer. À partir de là, plus rien ne peut être comme avant. Le baptême était pour lui comme une nouvelle naissance. C’est un sacrement qui nous fait participer à la nature divine.

    L’Évangile nous parle de ces mages, des étrangers venus d’Orient pour se prosterner devant le roi des juifs qui venait de naître. Si nous lisons ce récit au pied de la lettre, nous risquons de nous poser des questions : pourquoi l’étoile s’éclipse-t-elle sur Jérusalem ? Que peut faire Marie avec de l’or, de l’encens et de la myrrhe ? En quoi cette naissance concerne-t-elle des étrangers ?

    En fait, l’évangéliste n’a pas cherché à faire un reportage. Son vrai message est ailleurs. À travers ces étrangers, c’est le monde entier qui est appelé à Jésus. Pour le découvrir, nous sommes invités, nous aussi, à nous mettre en route. Comme il l’a fait pour les mages, il nous rejoint dans ce que nous vivons. Il nous donne à tous une étoile pour nous guider vers le beau, vers le bien, vers son Royaume d’amour. Même chez les plus endurcis, il peut y avoir un geste de tendresse. Ce n’est pas pour rien que la Bible nous dit que nous sommes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu.

    Mais voilà que les mages ont perdu de vue l’étoile qui les guidait. Ils se sont dirigés vers ceux qui doivent savoir, les scribes et les chefs des prêtres qui connaissent la Bible. C’est aussi important pour nous : Dans notre cheminement, nous avons besoin d’être guidés par les Écritures et de nous en nourrir. Les paroles de Jésus sont celles de la vie éternelle.

    Les mages arrivent donc à la crèche. Ils y trouvent l’enfant avec Marie sa mère. Ils se prosternent et lui offrent leurs cadeaux. Ils ont choisi ce qu’il y a de mieux : l’or nous dit qu’il est roi ; l’encens nous dit qu’il est Dieu. La myrrhe, qui sert à embaumer les morts, nous dit qu’il est homme, destiné à mourir. Tout cela est révélé à des païens totalement étrangers à la religion juive. Et nous, qu’avons-nous à offrir au Roi du monde. Il n’a pas besoin de pierres précieuses. Le trésor auquel il tient le plus, c’est une vie remplie d’amour. C’est cela que nous pouvons lui offrir.

    En ce jour de l’Épiphanie du Seigneur, il n’est plus possible de rester bien entre nous. Le Christ est venu pour tous les hommes du monde entier. Nous les portons tous dans notre prière. Notre priorité doit être comme celle du Christ pour tous ceux et celles qui ne connaissent pas Dieu. En ce dimanche, notre solidarité et notre prière sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d’Afrique. Et bien sûr, nous n’oublions pas nos pays d’ancienne chrétienté qui ont un besoin urgent d’une nouvelle annonce de l’Évangile. Le Christ doit être présenté à tous avec la même chaleur et la même joie que Marie aux mages.

    « Où est le Roi des Juifs qui vient de naître ? » Il est dans le Pain Partagé, dans l’Eucharistie que nous allons célébrer ensemble. « Allez vous renseigner avec précision sur l’enfant… » Paradoxalement, Hérode nous donne un bon conseil : Se renseigner sur le Christ, être des chercheurs de Dieu pour mieux le connaître et en témoigner autour de nous. Les incroyants attendent de nous une foi plus éclairée. Après nous être nourris de la Parole et du Corps du Christ, nous sommes invités à repartir « par un autre chemin » pour rendre compte de l’espérance qui nous anime. Que cette Épiphanie soit la fête de tous ceux qui cherchent Dieu.

    Télécharger cette homélie : Homélie de la fête de l’Épiphanie

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