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    Le Pape François, lors de ce premier dimanche de l’Avent qui ouvre le temps de Noël, a exhorté les fidèles à sortir de leur torpeur et à se réveiller pour reconnaître et accueillir le Seigneur qui se cache dans les situations les plus communes et ordinaires de notre vie.


    Xavier Sartre – Cité du Vatican

    «Notre Seigneur vient» dit l’Évangile de Matthieu en ce premier dimanche de l’Avent. C’est «le fondement de notre espérance» explique d’emblée le Pape François aux fidèles réunis place Saint-Pierre sous un franc soleil automnal. L’occasion pour lui de s’interroger doublement : de quelle façon le Seigneur vient-il et comment le reconnaître et l’accueillir.

    À la première question, la réponse est toute simple : «Dieu se cache dans les situations les plus communes et les plus ordinaires de nos vies. Il ne vient pas dans les événements extraordinaires, mais dans les choses de tous les jours,» révèle François. Il est là dans notre travail quotidien, dans une rencontre fortuite, dans le visage d’un sans-abri, il «nous appelle, nous parle et inspire nos actions». Il ne nous apparait donc pas «d’une manière éclatante» ou par un signe prodigieux. Il vient «comme il en fut aux jours de Noé» nous dit Jésus dans l’Évangile.

    Être vigilants
    Derrière cette apparente simplicité, se cache une exigence : celle d’être éveillé, alerte et vigilant car «Jésus nous met en garde contre le danger de ne pas se rendre compte de sa venue et de ne pas être préparé à sa visite». Il le fait en rappelant à ses disciples ce qui est arrivé au temps de Noé : les gens à cette époque n’ont rien remarqué et le déluge est arrivé, emportant tout le monde.

    Jésus poursuit sa mise en garde en racontant le sort de deux qui seront aux champs. Si l’un est pris et l’autre laissé, c’est que l’un «était vigilant, capable de discerner la présence de Dieu dans la vie quotidienne» et l’autre «était distrait, entraîné et ne remarquait rien».

    D’où cette exhortation aux fidèles : «en ce temps de l’Avent, sortons de notre torpeur et réveillons-nous de notre sommeil !». Le Saint-Père les invite à se demander s’ils sont conscients de ce qu’ils vivent, s’ils sont vigilants, s’ils sont éveillés. «Si nous ne nous rendons pas compte de sa venue aujourd'hui, nous ne serons pas non plus préparés lorsqu'il viendra à la fin des temps. Restons donc vigilants !» conclut François, invoquant la Vierge pour qu’elle nous soutienne, «elle qui a su saisir le passage de Dieu dans la vie humble et cachée de Nazareth et l'a accueilli dans son sein».

    source https://www.vaticannews.va/

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  • C’est la fin du monde - Le SCG

     

    C’est la fin du monde 

     

    Dans un temps qui approche de la fin, nous pouvons recevoir cette annonce
    comme quelque chose qui fait peur. En pensant à la fin de l’année liturgique,
    voilà que la fin du monde nous est présentée. Depuis plusieurs années on vous
    annonce la fin du monde : les bombes nucléaires, les crash boursiers, les
    tempêtes tropicales, les tempêtes de neiges et maintenant le carbone qui va
    nous tuer. Vous avez vécu ces événements avec un certain sentiment
    d’insécurité, mais vous avez passé au travers.

    Nos jeunes qui n’ont pas vécu de longues années s’en font beaucoup avec les
    événements de la vie. Ils sont mal préparés à relativiser les événements et les
    moments clés de la vie. Nous sommes dans une société qui est traité pour
    l’anxiété. L’anxiété, c’est le cerveau qui se met à faire toutes sortes de
    scénarios pour se sauver du danger. C’est une perte de contrôle de la fonction
    de survie de l’être humain. Cela peut se remarquer par un manque de sommeil.
    Un cerveau qui cherche une solution sans en trouver une tournera sans arrêt.
    Comme on dit en bon québécois : « Le hamster ne veut pas arrêter de
    tourner. »

    La fin du monde n’arrivera pas sans que ce soit la volonté du Père. Et pour ceux
    qui cherche à savoir à quelle date cela va advenir, ne vous en faites pas,
    personne ne le sais. Même Jésus confirme que lui-même ne le sait pas et
    pourtant, il est en paix avec cela. Il n’a pas peur, il est en confiance. Pour nous
    qui avons peur, nous pouvons compter sur la compassion du Père et de sa
    bonté. Même si nous avons encore quelques épreuves à passer, nous en
    sortirons vainqueurs puisque Jésus a déjà vaincu la mort. Il n’y a plus rien à
    craindre, il faut faire simplement confiance.

    Patrick Côté 
    pasteur de la paroisse

    Source: Le Journal communautaire de la paroisse SCG 
    Sherbrooke

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  • François: «Communiquer, c'est rendre les gens moins seuls et donner une voix aux exclus»

    En rencontrant les employés et les participants à l'assemblée plénière du dicastère pour la Communication, le Pape François a livré les clés d'une bonne communication: elle doit rendre possible la diversité des points de vue, chercher à préserver l'unité et la vérité, combattre la calomnie, la violence verbale, le personnalisme et le fondamentalisme.
     

    Le Pape François a reçu samedi 12 novembre en fin de matinée les membres du dicastère pour la Communication qui a tenue son assemblée plénière ces derniers jours. Dans la salle Clémentine du palais apostolique, ils ont été rejoints par de nombreux employés de ce dicastère qui rassemble des structures aussi différentes que Radio Vatican-Vatican News l'Osservatore Romano, la Salle de presse du Saint-Siège ou la LEV, la maison d'édition du Vatican. 

    Le Saint-Père avait préparé un discours mais s'est contenté de parler en improvisant, après avoir été salué par Paolo Ruffini, le préfet du dicastère. Dans le discours qui a été remis, François est d'abord revenu sur le synode, au coeur du thème de l’assemblée plénière, «Synode et communication : un chemin à développer», expliquant que « le synode n'est pas un simple exercice de communication, ni une tentative de repenser l'Église avec la logique des majorités et des minorités devant se mettre d'accord».

    «Au contraire, a-til souligné, l'essence du chemin synodal réside dans une vérité fondamentale que nous ne devons jamais perdre de vue : il vise à écouter, comprendre et mettre en pratique la volonté de Dieu». Le Pape a encore expliqué que «c'est seulement dans le tissu vivant de nos relations ecclésiales que nous devenons capables d'écouter et de comprendre le Seigneur qui nous parle».

    La dimension synodale est une dimension constitutive de l'Église, a poursuivi le Saint-Père qui a rappelé que la Bible était «pleine d'histoires d'hommes et de femmes que nous imaginons parfois à tort comme des héros solitaires». Mais Abraham comme Moïse ou la Vierge Marie elle-même ont pu remplir leur mission en étant en relation.

    Developper la dimension communautaire 

    «L'apport de la communication est précisément de rendre possible cette dimension communautaire, cette capacité relationnelle, cette vocation au lien» a ainsi expliqué le Pape, une communication qui a pour mission de favoriser la proximité, de donner la parole aux exclus, d'attirer l'attention sur ce que nous rejetons et ignorons habituellement. François a ainsi développé trois pistes pour réfléchir au sens d'une communication vertueuse. 

    «La première tâche de la communication devrait être de rendre les gens moins solitaires» a-t-il expliqué. Si elle ne diminue pas le sentiment de solitude, elle n’est alors que «divertissement». Seule une Église immergée dans la réalité sait vraiment ce qui se trouve dans le cœur de l'homme contemporain. Par conséquent, «toute communication véritable est faite avant tout d'écoute concrète, elle est faite de rencontres, de visages, d'histoires. Si nous ne savons pas comment être dans la réalité, nous ne ferons que nous limiter à indiquer d'en haut des directions que personne n'écoutera. La communication doit être une grande aide pour l'Église, pour vivre concrètement dans la réalité, en favorisant l'écoute et en interceptant les grandes questions des hommes et des femmes d'aujourd'hui». 

    Le deuxième défi pointé par François est celui de «donner une voix aux sans-voix». «Très souvent, nous sommes témoins de systèmes de communication qui marginalisent et censurent ce qui est inconfortable et ce que nous ne voulons pas voir» a-t-il souligné. L'Église, grâce à l'Esprit Saint, sait bien que sa tâche est d'être avec les derniers, et son habitat naturel est la «périphérie existentielle».

    Donner une voix aux plus pauvres

    «Jésus n'a jamais ignoré les sans-papiers de toutes sortes» a encore souligné le Pape qui s'est interrogé si, «en tant qu'Église, nous savons aussi donner une voix à ces frères et sœurs, si nous savons les écouter, si nous savons discerner la volonté de Dieu avec eux, et leur adresser ainsi une Parole qui sauve». 

    Le Souverain pontife a enfin invité les membres du dicastère pour la Communication. «Très souvent, ceux qui regardent l'Église de l'extérieur sont déconcertés par les différentes tensions qui existent en son sein» a t-il poursuivi, confiant «que nous devrions également être capables de communiquer cette fatigue sans prétendre la résoudre ou la dissimuler».

    La communication doit également permettre la diversité des points de vue, en cherchant toujours à préserver l'unité et la vérité, et en combattant la calomnie, la violence verbale, le personnalisme et le fondamentalisme qui, sous couvert d'être fidèle à la vérité, ne font que semer la division et la discorde a enfin rappelé le Pape qui a expliqué que «le travail de ce dicastère n'est pas seulement technique» mais touche à la manière même «d'être Église».

    source  https://www.vaticannews.va/

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  • La rencontre du Pape François avec les jésuites de la "province russe", au Kazakhstan, le 15 septembre. La Rencontre du Pape François avec les jésuites de la "province russe", au Kazakhstan, le 15 septembre.  

    «Nous vivons la troisième guerre mondiale», c'est «une erreur de penser que c'est entre la Russie et l'Ukraine», ou «entre les bons et les méchants». Ce sont quelques-unes des réflexions que le Pape François a partagées le 15 septembre au Kazakhstan avec les membres de la "région russe" de la Compagnie de Jésus. L'Ukraine, rappelle le Souverain Pontife, est la première victime d'une agression inacceptable et sacrilège. L'interview complète est publiée sur le site de la Civiltà Cattolica.
     

    Paolo Ondarza - Cité du Vatican

    Libérer les cœurs de la haine. En regardant le conflit actuel, le Pape François le suggère tout d'abord aux dix-neuf jésuites qu'il a rencontrés à la nonciature apostolique de Nour-Soultan lors de son voyage apostolique au Kazakhstan. «Dans les guerres, ce sont les gens qui souffrent. Cela engendre la haine» ; «ceux qui font la guerre oublient l'humanité», déclare le Souverain Pontife dans cet entretien publié en intégralité sur le site de La Civiltà Cattolica, dans un article signé par le directeur de la revue, le père Antonio Spadaro.

    Une erreur de penser qu'il y a des bons et des méchants

    «Je pense que c'est une erreur de penser que c'est un film de cow-boys où il y a des bons et des méchants». Le Pontife n'a aucun doute : «il s'agit d'une guerre mondiale». «Nous devons enquêter sur les dynamiques qui ont développé le conflit», a-t-il ajouté, faisant référence en premier lieu aux «facteurs internationaux qui ont contribué à provoquer la guerre».

    Les impérialismes en conflit

    L'évêque de Rome se souvient de la visite au Vatican, en décembre dernier, à la veille du déclenchement du conflit, d'un chef d'État qui s'est dit très inquiet «parce que l'OTAN est allée aboyer aux portes de la Russie sans comprendre que les Russes sont impérialistes et craignent l'insécurité à leurs frontières». Sur les causes de cette guerre, selon François, «on ne peut pas être simpliste» : «Je vois des impérialismes en conflit. Et, lorsqu'ils se sentent menacés et en déclin, les impérialismes réagissent en pensant que la solution est de déclencher une guerre pour se rattraper, et aussi de vendre et de tester des "armes"».

    Visite en Ukraine, pas en ce moment

    «Du premier jour jusqu'à hier, j'ai parlé constamment de ce conflit, en me référant à la souffrance de l'Ukraine», rappelle-t-il aux jésuites de la région russe citant sa visite à l'ambassade de Russie, «inhabituelle» pour un Pape, mais animée par le désir de pouvoir parler avec le président Poutine et d'ouvrir «une petite fenêtre de dialogue» ; les conversations téléphoniques avec le président Zelensky ; les missions en Ukraine des cardinaux Czerny et Krajewski ou de Mgr Gallagher ; son engagement en faveur des prisonniers ukrainiens. «J'avais aussi l'intention d'y aller», explique-t-il encore. «Il me semble que la volonté de Dieu n'est pas d'y aller à ce moment précis ; nous verrons plus tard, cependant».

    Les gens ordinaires sont victimes de la guerre

    «J'ai qualifié l'invasion de l'Ukraine d'agression inacceptable, répugnante, insensée, barbare et sacrilège», souligne-t-il. «Les gens ordinaires, répète-t-il, sont les véritables victimes qui paient les folies de la guerre sur leur peau»«J'ai fait référence à cette fille qui s'est fait exploser», ajoute-t-il en rapport avec les mots prononcés au lendemain de l'attentat contre Darya Dugina, la fille de l'idéologue de Poutine.

    Le Pape ne se met pas en colère s'il est mal compris

    «À ce moment-là, les gens ont oublié tout ce que j'avais dit jusque-là et n'ont prêté attention qu'à cette référence. Mais je comprends les réactions des gens, car ils souffrent beaucoup»«Le Pape ne se met pas en colère s'il est mal compris, car je connais bien la souffrance qui se cache derrière». Aux membres de la Compagnie de Jésus, François recommande : «Ce qui m'intéresse, ce n'est pas que vous défendiez le Pape, mais que le peuple se sente caressé par vous qui êtes les frères du Pape».

    Le style de Dieu est la proximité

    «La chose à faire», en fait, est de démontrer la proximité: «les gens doivent sentir que l'Église est proche». «Le style de Dieu est la proximité».

    Toutes les voix de l'Église

    Pourtant, poussés par une question du Pape François, les jésuites, qui sont également présents dans la minuscule Église du Kirghizstan, admettent que la proximité du Vatican n'est pas toujours ressentie depuis la périphérie. Le Souverain Pontife les exhorte donc à «crier» : «faites-vous entendre ! Si le bébé pleure, la mère finit par donner du lait ! L'Église a besoin que toutes les voix soient entendues, qu'elles s'expriment, et qu'elles le fassent aussi... en dialecte !»

    Rapprochement catholique-orthodoxe

    L'évêque de Rome se dit satisfait de la collaboration dans le domaine du handicap entre les jésuites et les orthodoxes : «Je crois qu'il y a un mouvement de rapprochement progressif entre catholiques et orthodoxes, très important». «L'uniatisme suscite toujours des inquiétudes. Mais ce mot est déjà oublié». «Nous devons travailler ensemble, prier les uns pour les autres en surmontant les suspicions».

    La prière au centre

    La prière doit être le centre de la vie d'un jésuite. «Cela me réconforte quand un jésuite prie et fait confiance au Seigneur». François suggère également aux séminaristes d'être des «garçons normaux», «normaux aussi dans la prière». «La prière qui me vient naturellement, confie-t-il, est l'invocation "Regarde ton peuple, Seigneur !"La prière d'intercession». L'intercession, c'est «frapper au cœur du Seigneur» avec parousie, une clarté courageuse. Une prière insistante : «demander, demander, demander».

    Le courage des mères argentines

    Le pape argentin rappelle ensuite la cruauté de la dictature vécue dans son pays d'origine, «des situations dans lesquelles on perd des droits, mais aussi la sensibilité humaine». «Tant de fois, j'ai entendu de bons catholiques dire : "Ils l'ont mérité, ces communistes ! Ils l'ont bien cherché !" C'est terrible», admet-il, quand l'idée politique dépasse les valeurs religieuses. Il rappelle ensuite le courage des mères argentines «pour lutter contre la dictature et chercher leurs enfants».

    Protéger l'esprit de pauvreté

    Les jésuites du Kazakhstan demandent à François ce qu'il a ressenti lorsqu'il a été choisi comme Pape : «En acceptant, répond-il, j'ai accompli le quatrième vœu d'obéissance». Le Souverain Pontife invite ensuite ses interlocuteurs à «protéger l’esprit de pauvreté». «Quand il n'y a pas de pauvreté, tout le mal entre». À la fin de la rencontre - rapporte La Civiltà Cattolica - l'évêque de Rome a béni la première pierre de la nouvelle cathédrale qui sera construite au Kirghizstan.

    source https://www.vaticannews.va/

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  • Vocation et pouvoir, pouvoir et vocation

    Publié le  par Pauline Jacob

    À l’automne 2021, le pape François a convié le peuple chrétien catholique à cheminer ensemble pour évaluer la situation de notre Église. Au Québec et dans divers coins de la planète, certains sujets attirent particulièrement l’attention à l’intérieur du processus synodal. Parmi ceux-ci se retrouve la question de l’égalité entre les humains et, de façon plus ciblée, celle de l’accessibilité des femmes à tous les ministères ecclésiaux, ministères ordonnés inclus. Celle-ci touche particulièrement deux volets fondamentaux de la vie de l’Église, soit celui du respect de la vocation de tous ses membres et celui de la prise en compte de leur parole dans les instances de décision, lieux d’exercice du pouvoir. 

    Maintes fois j’ai entendu des remarques sur les changements nécessaires dans l’organisation et l’animation de l’Église catholique. Certaines personnes qui veulent des changements radicaux vont jusqu’à balayer du revers de la main l’ordination des femmes en en faisant un sujet dépassé. D’autres rejettent le droit des femmes à l’ordination parce qu’elles considèrent que ce n’est qu’une mode passagère et que ce serait contraire à la volonté du Christ et à la tradition.

    Pourtant l’accessibilité des femmes à la prêtrise s’avère majeure pour qu’un changement advienne dans l’Église catholique. Elle demeure une porte d’entrée indispensable pour que des femmes aient accès à tous les niveaux décisionnels, papauté incluse. Il ne faut pas l’oublier et ce, même si des transformations en profondeur sont souhaitables. Le jour où ils s’amorceront, ces changements prendront plusieurs années à se concrétiser et ne pourront se faire qu’à la condition que les femmes soient enfin reconnues à leur juste valeur dans notre Institution. Le fait que les femmes ordonnées puissent atteindre les différents paliers de la hiérarchie ecclésiale à l’instar de leurs confrères masculins faciliterait la sortie du carcan patriarcal actuel. L’Église ne peut prôner l’égalité des hommes et des femmes tout en ne la respectant pas dans ses rangs.

    Mais un autre aspect de la question de l’ordination des femmes demeure très important, soit celui de la prise en compte de leur vocation. Des femmes portent en elles cette passion pour la transmission de la parole de Dieu à travers des fonctions officielles. Elles le discernent, comme je l’ai jadis démontré dans une recherche doctorale dont l’essentiel se retrouve à l’intérieur d’une publication chez Novalis. Je me souviens de l’intensité du désir de ces 15 femmes. Elles avaient de 32 à 69 ans et oeuvraient depuis plusieurs années au sein de l’Église catholique. L’Esprit parle à travers ces femmes et leurs communautés qui les reconnaissent. Aucun clerc, qu’il soit pape, évêque ou prêtre, ne peut s’arroger le pouvoir d’être l’unique transmetteur des intentions de Dieu pour une question donnée. L’Esprit duquel nous nous réclamons comme chrétiens et chrétiennes n’inspirent pas seulement les humains de sexe masculin à devenir prêtre ou diacre. Il parle à tous les humains quelle que soit leur identité psychosexuelle.

    De telles femmes existent toujours. Elle sont toutefois maintenant moins nombreuses au Québec à souhaiter prendre ce chemin, mais il y en existe ailleurs dans le monde qui s’expriment régulièrement en ce sens. Il y a toujours des groupes très actifs promouvant l’ordination des femmes. Parmi eux se retrouvent la Women’s Ordination Worldwide [WOW], la Women’s Ordination Conference [WOC], le We are church Ireland et d’autres sans oublier le Women can be priests [anciennement Women priests]. Et il y a des individus qui prennent clairement position en ce sens, entre autres des religieuses qui expriment clairement leur appui à cette cause. Ainsi, Joan Chittister, bénédictine de Pennsylvanie, dénonce le traitement inégal des femmes par l’Église et se demande pourquoi il ne devrait pas y avoir de femmes diacres, de femmes prêtres et de femmes cardinales. Philippa Rath, bénédictine allemande, permet à 150 femmes de raconter le cheminement de leur vocation de prêtre ou de diacre à l’intérieur d’un livre écrit en collaboration avec trois autres femmes. Et la prieure bénédictine suisse, Irene Gassmann, fait prier chaque jeudi pour l’égalité des femmes dans l’Église. Elle s’adresse à Dieu comme « notre père et notre mère ». Cette liste pourrait s’allonger. On pourrait y ajouter le nom de prêtres, de théologiennes et de théologiens qui se prononcent ouvertement en faveur de l’ordination des femmes.

    Dans le Message du pape François pour la 59ème journée mondiale de prière pour les vocations, il est question de réaliser le rêve de Dieu. Ce rêve ne serait-il pas de permettre aux femmes de devenir aussi des ouvrières à la moisson au même titre que les hommes? L’Institution catholique ne peut banaliser l’appel intérieur à prendre cette route que perçoivent certaines femmes. Elle se doit d’écouter ces femmes et les aider à réaliser leur vocation.

    Ordonner des femmes et leur donner accès à toutes les instances de décision demeure un geste fondamental pour la survie de l’Église. C’est l’une des clefs majeures pour que se réalise un jour l’égalité entre les femmes et les hommes, tel que l’a vécu Celui auquel nous nous rattachons comme chrétiens et chrétiennes. Ne l’oublions pas. Prenons les moyens pour que cette réalité advienne et que l’Église devienne crédible dans la société actuelle.

    Pauline Jacob,
    Montréal, le 28 octobre 2022

    source  https://femmes-ministeres.org/

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  • (Extrait du RENOUVEAU Vol. 57, n° 2 - Bulletin de la Fraternité régionale Saint-François-de-Laval)

    Mot de l’assistant spirituel

    Pax et Bonum ! Frères et soeurs de la pénitence !

    À l’occasion du dernier chapitre national de l’OFS qui s’est tenu en juillet dernier, mon attention s’est arrêtée au Prologue qui présente l’EXHORTATION DE SAINT FRANÇOIS AUX FRÈRES ET SOEURS DE LA PÉNITENCE. Ainsi, nous pouvons aller relire ce texte au début de la présentation de la Règle.

    Pax et Bonum ! Frères et sœurs de la pénitence !Dans des Trois Compagnons, il est rapporté que lorsque les gens demandaient à François et à ses compagnons : * D’où êtes-vous ?

    + Ils * disaient simplement qu’ils étaient des pénitents originaires d’Assise. + (3 S 37)
    Dans un premier temps, cela ne nous semble pas très réjouissant mais si nous prenons le temps d’approfondir, nous y découvrons une autre facette.

    Dans la Legenda Major, saint Bonaventure écrit :

    * L’âme se pacifie par la pénitence (purification), s’instruit par la réflexion pour parvenir à l’illumination qui est connaissance de soi et, corrélativement, connais-sance de Dieu, s’unit enfin à Dieu par l’action du Saint-Esprit. Cette perfection ou consommation conduit l’homme à une certaine connaissance expérimentale ou conscience que la vie divine est instaurée en lui ; c’est cette perfection (que Bonaventure nomme sagesse) qui découvre la réalité même de la vie, qui est la charité, participation à la vie divine dans le Christ. + (LM 9)

    Lorsque François et ses premiers compagnons (1209-1210) ont commencé leur prédication dans le cadre existant, ce fut un nouveau départ qui a su réveiller vigoureusement les gens. Ce fut une renaissance de leur vie religieuse. Les historiens mentionnent que c’est * le mouvement de la Pénitence depuis deux cents ans + ou un nouveau souffle au * mouvement pénitentiel + suscité par saint François.

    Thomas de Celano nous dit que François devient lui-même Pénitent après la rencontre du Crucifié de Saint-Damien. (2C 10) Avec l’accord du prêtre de l’église de St-Damien, il est au service du Seigneur, en devenant oblat qui est la forme officielle de pénitent.
    À l’occasion du procès avec son père, nous voyons que François est reconnu non seulement de la part de l’évêque (Église) mais aussi civilement par son statut de pénitent. Saint Bonaventure dans LM 2,4 rapporte les paroles de François : * Jusqu’ici je t’ai appelé père sur la terre ; désormais je puis dire avec assurance : Notre Père qui es aux cieux, puisque c’est à Lui que j’ai confié mon trésor et donné ma foi. + Maintenant, j’aimerais attirer votre attention à la Lettre à tous les fidèles. Cet écrit de François saura nous ressourcer pour stimuler le projet de vie évangélique aux Frères et aux Soeurs de la Pénitence.

    Pour François faire pénitence est avant tout aimer Dieu.

    Ici, je me rappelle Chantal Healy, de l’Ordre franciscain séculier de la Nouvelle-Zélande, d’origine française et pratiquante juive. Elle disait haut et fort, à partir de son expérience en étant de foi judaïque à celle des chrétiens qu’elle disait quotidiennement le Shema Israël. Pour Chantal, c’est le fondement de la démarche des croyants juifs tout comme celle des chrétiens et d’une manière particulière pour les frères et soeurs de saint François d’Assise.

    * Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, avec tout ton pouvoir. Que les paroles que Je t’adresse aujourd’hui soient sur ton coeur. Tu les enseigneras à tes fils, tu en parleras assis dans ta maison, en marchant sur le chemin, à ton coucher et à ton lever. Tu les attacheras en signe sur ta main et elles seront comme fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et à tes portes. + (Dt 6, 4-9)

    Oui, faire pénitence pour François, c’est aimer Dieu !

    Fr. André Chicoine, ofm cap.
    Assistant spirituel

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  • Un membre de l'équipage de Sea-Watch donne des gilets de sauvetage à des migrants sur un bateau pneumatique en mer Méditerranée, le 23 juillet 2022
    Un membre de l'équipage de Sea-Watch donne des gilets de sauvetage à des migrants sur un bateau pneumatique en mer Méditerranée, le 23 juillet 2022  (Nora Börding)

    Face aux migrants, passer de la rhétorique de l'invasion au défi de l'intégration

    Les voyages des migrants vers les côtes européennes se poursuivent cet été, avec parfois des issues dramatiques. Dans un naufrage au large de l'île grecque de Karpathos, dans le bras de mer entre la Crète et Rhodes, des dizaines de personnes sont portées disparues. Trente ont été sauvés. Un épisode qui, selon le père Camillo Ripamonti, nous met au défi de trouver des solutions plus efficaces au problème migratoire.
     

    Giancarlo La Vella - Cité du Vatican

    Les opérations de sauvetage ont été immédiatement déclenchées, dès les premières informations reçues sur le naufrage d'une barque qui transportait 60 à 80 migrants. Une trentaine d'entre eux ont été secourus par des unités maritimes grecques, qui ont également utilisé un hélicoptère, mais le reste du groupe est toujours porté disparu. L'incident s'est produit dans une zone maritime située entre Rhodes, Karpathos et la Crète. Les sauveteurs ont indiqué que le bateau avait quitté la région d'Antalya, sur la côte sud de la Turquie, et qu'il se dirigeait vers l'Italie, lorsqu'il a rencontré des difficultés pendant la nuit. De nombreux naufragés ne portaient pas de gilets de sauvetage, et les recherches continuent. 

    Une voie alternative 

    La traversée de la Turquie vers la Grèce, une route alternative de l'Afrique vers Lampedusa et la Sicile, coûte la vie à de nombreuses personnes qui fuient la guerre et la misère. Depuis le mois de janvier, 64 personnes ont perdu la vie en Méditerranée orientale, selon les données de l'Organisation internationale pour les migrations. Sur l'île grecque de Samos, le centre de santé de Médecins sans frontières a apporté une aide d'urgence et psychologique à au moins 570 migrants cette année. De nombreux réfugiés nouvellement débarqués se cachent dans la brousse, pour éviter d'être renvoyés de force en Turquie, et y restent ainsi pendant des jours sans nourriture ni eau.

    Débarquements également à Lampedusa

    Les débarquements se poursuivent sur la plus grande des îles Pélages, première escale en Europe pour ceux qui partent d'Afrique. Neuf ont eu lieu ces dernières heures à bord de bateaux souvent délabrés, avec 71 personnes, dont neuf femmes et sept mineurs. Interceptés par les hommes de la Capitainerie du port et de la Garde des finances, ils ont été conduits au hotspot de Contrada Imbriacola, point d’enregistrement des migrants. Avant les dernières arrivées, quelque 300 personnes y déjà étaient hébergées.

    Des sauvetages ont également eu lieu en Tunisie, où les garde-côtes locaux sont intervenus ces derniers jours, bloquant dix tentatives de traversées de la mer Méditerranée et secourant 138 migrants.

    C'est l'énième naufrage sur les routes de la Méditerranée, avec un même scénario: le sauvetage en mer, le premier accueil, puis le rapatriement ou le séjour dans le pays d'arrivée, mais sans aucune perspective d'avenir. Le père Camillo Ripamonti, directeur du Centre Astalli pour les réfugiés, dans une interview accordée à Radio Vatican - Vatican News, souligne que le phénomène migratoire est désormais quelque chose de structurel et doit être sérieusement abordé par l'ensemble de l'Europe.

     
     

    Pour lui, «il n'y a toujours pas de prise de conscience, ni de volonté politique de considérer que le phénomène migratoire se compose de plusieurs parties: le départ des personnes, la sécurité sur les trajets ; puis, lorsque ces personnes arrivent, il faut compter également les processus d'accompagnement, d'intégration et d'inclusion sur le territoire qui les accueille» affirme-t-il. Le directeur du Centre Astalli pour les réfugiés fait savoir qu'il y a un besoin de personnes pour aider les Italiens dans leur travail. «Arrêtons donc la rhétorique de l'invasion et abordons plutôt le problème de l'intégration, d'une société de plus en plus plurielle, dans laquelle les personnes qui arrivent doivent s'intégrer, mais aussi celles qui accueillent doivent avoir une perspective inclusive» poursuit-il.

    Comment la guerre en Ukraine, ainsi que la crise du Covid, ont-elles affecté le phénomène de la migration ?

    La pandémie de ces dernières années a créé des situations plus difficiles dans ces poches de marginalité. En outre, la question de la guerre en Ukraine nous a fait prendre conscience que les guerres existent, partout dans le monde, et qu'une guerre a éclaté en Europe et que nous avons été capables de gérer les mouvements de population. Bien sûr, nous aurions pu faire mieux, mais même avec un nombre élevé d'arrivées, la diaspora ukrainienne en Italie nous a permis d'accueillir ces personnes. Tout cela doit d'une certaine manière nous faire prendre conscience que dans les situations de crise, les populations migrantes, les populations en marge, risquent de souffrir le plus. Et puis, nous avons les ressources en tant que pays, et en tant qu'Europe pour faire face à ces flux migratoires, et très souvent la rhétorique nous pousse à dire : nous ne sommes pas en mesure de les accueillir ou nous devons les renvoyer dans leurs pays, ou encore une fois, nous devons nous défendre contre ces invasions. Il n'y a pas d'invasions. Il n'y a que des gens qui fuient et qui ont besoin d'être accueillis et intégrés.

    Tout cela ne risque-t-il pas de créer des migrants de première classe qui fuient les guerres, et il n'y a pas que celle d'Ukraine, et des migrants de seconde classe, qui sont alors les migrants économiques ?

    Oui, le risque est que l'on oublie que même ceux que nous appelons les migrants économiques fuient cette grave situation d'inégalité, qui met à genoux une grande partie de la population mondiale, fait face à cette crise climatique, à la désertification, à ces inégalités économiques liées à la privation de nombreux territoires des ressources nécessaires. Donc, en réalité, il n'y a pas de migrants de première classe ou, en tout cas, certaines personnes qui ont le droit d'être accueillies et d'autres qui n'ont pas le droit d'être accueillies; tous les migrants qui fuient, précisément parce qu'ils ne peuvent pas survivre dignement dans leur propre pays, devraient avoir la possibilité d'être accueillis et d'avoir une nouvelle vie dans d'autres parties du monde.

    Père Ripamonti, accueillir signifie-t-il aussi aller à la rencontre des migrants dans leur pays d'origine, y créer des processus de développement, là où c'est clairement possible ?

    Oui, bien sûr, le Pape François l'a répété à plusieurs reprises: il existe aussi un droit de rester sur sa propre terre. Nous oublions trop souvent ces pays, que nous spolions bien souvent. Nous devrions au contraire garantir à chacun le droit de pouvoir rester chez soi, sans être contraint par l'injustice, par les crises climatiques, par les guerres, de quitter sa patrie pour aller dans un endroit ailleurs qui, très souvent, ne veut pas accueillir ces personnes.

    Cela se traduirait-il également par une richesse pour les pays investisseurs ?

    Certes, nous oublions trop souvent que nous sommes tous interconnectés, de sorte qu'un pays en difficulté qui n'arrive pas à suivre les autres est une plaie pour tous les autres. Ainsi, l'investissement à la fois économique, mais aussi culturel dans de nombreux pays aurait des répercussions positives dans de nombreuses autres parties du monde.

    VOIR AUSSI

    Le Saint-Père revient dans une vidéo sur la richesse humaine que peuvent apporter les migrants... 


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    Crédit image Chemins franciscains

    La parole permet d’exprimer des émotions, tant les joies que les peines, tant les besoins que les projets et les espoirs. Elle permet essentiellement de se sentir en communion les uns avec les autres.

    « Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes »
    (Mt.4, 19)

    Il y a de ces paroles qui agissent comme de puissants agents de motivation et dont l’effet est parfois même suffisant pour transformer la vie. Ainsi, les mots «Je t’aime» dits par un conjoint, ou par un parent à ses enfants, donnent-ils confiance en la vie, la font apprécier jour après jour, lui donnent un sens. D’autres paroles nous font cet effet : «Quel beau travail tu accomplis» dites par le patron sont de puissants ressorts pour poursuivre et apprécier ce que nous faisons. Un « Merci » bien senti exprimé à l’endroit d’une personne bénévole rendra à celle-ci la joie et le courage de poursuivre dans la voie de son dévouement. On pourrait ainsi multiplier les situations où une parole a agi comme un puissant levier pour propulser une personne vers l’avant, vers un bonheur réel, dans la confiance d’être sur une bonne voie pour réussir sa vie.

     Crédit image Chemins franciscains

    SE SENTIR EN COMMUNION 

    Parler est une faculté propre à la personne humaine. La parole est essentielle à l’équilibre humain et à la santé mentale. Elle s’exprime dès les premiers balbutiements du nouveau-né jusqu’aux derniers murmures du grabataire. La parole permet d’exprimer des émotions, tant les joies que les peines, tant les besoins que les projets et les espoirs. Elle permet essentiellement de se sentir en communion les uns avec les autres. Dans cette perspective, la parole sert d’exutoire pour soulager une douleur; elle se chuchote pour avouer les craintes et les angoisses ; elle s’éclate pour libérer la joie d’annoncer une belle nouvelle, un beau succès, un projet emballant; elle s’enflamme dans des mots d’amour, d’exaltation ou de vénération.

    UNE PAROLE QUI BOULEVERSE 

    On trouve dans les évangiles des paroles prononcées par Jésus qui ont complètement chamboulé la vie des personnes à qui elles ont été adressées : « Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes » (Mt.4, 19), notamment. Cette invitation a conduit les disciples vers une destinée qu’ils n’auraient jamais crue possible. Et encore, cette promesse faite par Jésus du haut de sa croix au larron qui agonisait sur la sienne : « En vérité, je te le dis, dès aujourd’hui tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23,43) donne un sens à la mort de ce bandit et lui ouvre la voie à un monde auquel sa compassion lui a, par miracle, donné accès. Quelle espérance cette parole soulève-t-elle dans nos propres moments d’angoisse ou de peur !

    Les voies du Seigneur sont également insondables lorsqu’on constate comment sa Parole adressée à certaines personnes, encore toutes jeunes, a suscité chez elles une réponse qui a infléchi non seulement le cours de leur propre vie mais celui de l’humanité. Ainsi le Fiat d’une jeune Vierge de Nazareth, prénommée Marie, s’est avéré la clef qui a déverrouillé le plan de salut de Dieu et a valu à l’humanité notre sublime Rédempteur.

    UNE PAROLE QUI TRANSFORME 

    Pensons aussi à saint François d’Assise. Lors d’un moment décisif de sa turbulente 23ième année, face au crucifix de la chapelle Saint-Damien, il entend le Christ qui lui demande de « réparer son Église en ruine ». Quel prodige représente la transformation de cet héritier d’un lucratif commerce de tissus en un Poverello dont l’amour de Jésus sera le seul vêtement dont il voudra désormais se draper! Son audacieuse relation avec « dame pauvreté » sera le ferment qui engendrera une profonde réforme de l’Église qui éprouvait, comme la chapelle de San Damiano, un urgent besoin de retrouver la fraîcheur et la vérité de l’Évangile.

    La Parole a donné sens à leur vie, elle a orienté leur mission, elle leur a procuré une joie et une paix intarissables. Leur parole résonne désormais dans l’Église comme un ferment visant à la transformer sans cesse pour que tous y reconnaissent le visage miséricordieux de Dieu.

    LA PAROLE PRIÉE 

    Dans une perspective religieuse, toutes religions confondues, la parole priée est le mode privilégié de la relation de la personne humaine avec l’Au-delà, quel que soit son nom, avec Dieu pour quiconque le nomme ainsi. Dans la tradition de nos Pères dans la foi, le psalmiste se fait la voix de tout fidèle montant vers Dieu : « À pleine voix je crie vers Yahvé, il me répond de sa montagne sainte.» (Ps 3,5). Et Dieu Lui-même parle par l’intermédiaire de ses prophètes qui entendent et interprètent sa parole : « Réfléchis, quel peuple a ses dieux proches de lui, comme vous m’avez proche de vous ?» (Dt 4,7). Dans cette perspective, les paroles échangées sont les bases mêmes de ce qu’est un dialogue.

    En méditant les textes des évangiles, la personne qui s’engage sur le chemin de la prière laisse la Parole de Dieu éclairer le parcours de sa vie. En emportant avec elle la Parole dans le puits d’amour de son coeur, elle se transforme en orant, en «personne priante ». Elle se dispose à parler et à écouter; elle s’engage sur le chemin d’un dialogue personnel de coeur à cœur avec Celui qui l’attend. L’Hôte intérieur entend, comprend, éclaire et soulage dans un murmure qui s’entend par les oreilles du cœur.

    La prière devient alors la pulsion qui fait battre le cœur de la personne chrétienne comme elle enflamma celle de Jésus. Elle est un dialogue constant avec Celui qui nous a envoyé son Fils pour que nous devenions « parfaits comme notre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 48) et qui nous envoie à notre tour vers nos frères et sœurs. Elle est la consolation dans la nuit du doute et la lumière dans nos interrogations ; elle est nourriture dans nos déserts et réconfort dans nos épreuves. Elle est invitation à la conversion personnelle et motivation pour la mission de la nouvelle évangélisation. La prière est le cri, l'énergie qu’insuffle l'Esprit en nous qui nous propulse dans la joie vers nos frères et sœurs partout où ils se trouvent. Sans elle, nous serions des haut-parleurs qui émettons des sons sans qu'ils ne soient imprégnés de vérité et de la charité qui sont les seules valeurs susceptibles de toucher les cœurs.

    Lorsque j’étais jeune, ma mère me disait qu’il fallait se tourner la langue sept fois dans la bouche avant de parler! C’était surtout pour éviter de dire quelque chose qui dépassait les convenances. Mais, cela signifiait qu’aucune parole n’est banale. Il faut aimer les mots, ils sont tellement pleins de vie, ceux de Dieu comme les nôtres.

    LA PRIÈRE ET L’ACTION 

    Peut-on donc s’étonner que Dieu se définisse comme Celui qui envoie sa Parole lorsqu’Il vient en personne parler à l’humanité? Même Dieu parle. C’est dans sa nature d’être Parole : « Le Verbe s’est fait chair, et il a demeuré parmi nous…» (Jn 1, 14).

    Prier comme Jésus, c’est davantage qu’une élévation de l’âme en des élans aussi sincères soient-ils. Notre prière ne peut ressembler à la sienne sans qu’elle ne se traduise dans l’action comme si tout dépendait d’un engagement véritable de soi envers les autres : « Montre-moi ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par les œuvres que je te montrerai ma foi » (Jc 2, 18). Dans cette perspective, il est beau de voir, aujourd’hui, qu’une véritable prière s’élève vers Dieu depuis des hôpitaux, des écoles, des usines et des bureaux, des lieux de culte et de tous ces lieux où des femmes, des jeunes, des enfants, des hommes de tous âges se dévouent et s’entraident. 

    Jésus enseigne qu’agir pour le bien d’autrui c’est faire sa volonté. Avec son Esprit qui agit comme une boussole pour orienter notre vie, nous réalisons le projet qu’il nous confie d’être à notre tour paroles de vie.

    source  https://www.cheminsfranciscains.ca/

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    François: le missionnaire est le disciple qui transmet l’amour du Christ

    Le Pape François a reçu ce samedi 18 juin les participants au chapitre général des missionnaires comboniens, qui a pour thème: «Je suis la vigne, et vous les sarments. Enracinés dans le Christ avec [saint Daniel] Comboni». Le Saint-Père leur a donné quelques clés spirituelles pour leur mission.
     

    Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

    Le verset de l’Évangile selon saint Jean qui va guider les missionnaires comboniens au long de leur 19e chapitre général donne déjà une précieuse indication pour la mission. Celle-ci – autrement dit «sa source, son dynamisme et ses fruits – dépend totalement de l’union avec le Christ et de la force de l’Esprit Saint», a d’abord expliqué François.

    Attention aux œuvres vaines

    Les missionnaires auront beau mener une multiplicité d’actions, «si nous ne sommes pas en Lui, et si son Esprit ne passe pas à travers nous, tout ce que nous faisons n’est rien à ses yeux, c’est-à-dire ne vaut rien pour le Royaume de Dieu», a mis en garde le Souverain Pontife.

    En revanche, si l’on reste comme les «sarments bien attachés à la vigne», alors ce que l’on fait «n’est pas notre œuvre, mais c’est l’amour du Christ qui agit à travers nous».

    Et le Pape d’y voir «le secret de la vie chrétienne, en particulier de la mission»: le missionnaire, a-t-il affirmé lors de cette audience, «est le disciple uni de telle manière à son Maître et Seigneur que son esprit, son cœur, sont des «canaux» de l’amour du Christ». Et cet amour le pousse à aller «au-delà, en regardant toujours l'horizon», sans autoréférentialité ni retour sur soi. 

    François a donné en exemple le fondateur de cette congrégation missionnaire, l’Italien saint Daniel Comboni, ainsi que sainte Françoise-Xavière Cabrini, fondatrice des Sœurs missionnaires du Sacré-Cœur. Tous deux étaient particulièrement attachés au Sacré-Cœur de Jésus, d’où vient «la miséricorde, la compassion, la tendresse»: le «style de Dieu», un «langage universel» que le Pape a encouragé à suivre, demandant à ses hôtes d’en témoigner «en tant que missionnaire individuel, mais aussi en tant que communauté».

    Dociles à l’Esprit Saint

    Improvisant son discours, le Successeur de Pierre a ensuite regretté que «souvent, on constate que certaines communautés religieuses sont un véritable enfer, un enfer de jalousies, de luttes de pouvoir... et où est l'amour ? C'est curieux, ces communautés religieuses qui ont des règles, elles ont un système de vie... mais l'amour manque. Il y a tellement d'envies, de jalousies, de luttes de pouvoir, et l'on perd le meilleur, qui est le témoignage de l'amour, qui est ce qui attire les gens : l'amour entre nous, que nous ne nous tirions pas dessus mais que nous avançions toujours».

    C'est pourquoi le Saint-Père a rappelé l’importance de quatre aspects pour la communauté religieuse, que les comboniens porteront dans leur discernement au cours de ce chapitre: «la règle de vie, le chemin de formation, le ministère et la communion des biens». «C’est une conversion qui part de la conscience de chacun, implique chaque communauté, et l’on arrive ainsi à renouveler tout l’institut», a-t-il expliqué. 

    Enfin François a demandé que tout travail s’effectue «dans la docilité à l’Esprit», afin que soient satisfaites «les exigences de l’évangélisation», et que le style des Béatitudes s’en dégage.

    Pour cela, les religieux comboniens ont été invités à avancer avec patience, dans la confiance et la fidélité au Christ. «La communauté évangélisatrice expérimente que le Seigneur a pris l’initiative, il l’a précédée dans l’amour (…)», a conclu le Pape en citant son exhortation apostolique 

    source   https://www.vaticannews.va/

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  • Audience générale : la vieillesse, un temps pour le service et la gratitude

    Au cours de l'audience générale, mercredi 15 juin place Saint-Pierre, le Pape François a rappelé que le soin aux personnes âgées est une responsabilité qui incombe à l'ensemble la communauté chrétienne. Poursuivant son cycle de catéchèses sur la vieillesse, il a encouragé les chrétiens de tous âges à servir dans la gratitude.
     

    Claire Riobé - Cité du Vatican

     «La belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt (…). Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever» (Mc 1, 29-31). La guérison de la belle-mère de Simon nous révèle la fraglité du corps d’une personne âgée, a indiqué le Pape François. À cet âge de la vie, «la vigueur du corps faiblit et nous abandonne, même si notre cœur ne cesse de désirer», a-t-il exprimé. Il faut alors apprendre à purifier le désir : être patient, choisir ce que l'on demande au corps et à la vie.

    Une responsabilité commune

    Ce passage de l’Évangile offre un premier enseignement: Jésus ne se rend pas tout seul chez cette vieille femme malade, mais la visite accompagné de ses disciples. À son exemple, c’est toute la communauté chrétienne qui est responsable de prendre soin des personnes âgées, tant les parents et leurs enfants, que les amis de la famille, a demandé le Saint-Père: «La visite des personnes âgées doit se faire à plusieurs, ensemble et souvent», a-t-il appelé. «Jésus lui-même nous enseignera comment les aimer.»

     Le Saint-Père a à cette occasion souligné l'importance cruciale du dialogue intergénérationnel. «Le dialogue entre jeunes et vieux, enfants et grands-parents est fondamental pour la société, il est fondamental pour l'Église, il est fondamental pour la santé de la vie. Là où il n'y a pas de dialogue entre jeunes et vieux, quelque chose manque et une génération sans passé, c'est-à-dire sans racines, grandit.»

    Une gratitude à cultiver

    La guérison de cette vieille femme relatée dans l’Évangile offre un second enseignement à l’Église. Une fois le Christ à ses côtés, la belle-mère de Pierre «se leva et se mit à les servir», indique le récit bibliqueÀ son image, «Il est bon que les personnes âgées cultivent encore la responsabilité de servir, en surmontant la tentation de se mettre à l'écart», a exprimé François. Bien que cette gratitude du quotidien nous concerne tous, «ces anciens qui entretiennent la disposition pour la guérison, la consolation, l'intercession pour leurs frères et sœurs, sont peut-être le témoignage le plus grand de la pureté de cette gratitude qui accompagne la foi», a affirmé François.

    Le Saint-Père a ainsi souligné que les personnes âgées seraient davantage encouragées à exercer le «précieux ministère de la gratitude» envers Dieu si, au lieu d'être rejetées et congédiées de la scène des événements qui marquent la vie de la communauté, elles étaient placées au centre de l'attention collective. «La gratitude des personnes âgées pour les dons reçus de Dieu dans leur vie (…) redonne à la communauté la joie du vivre ensemble», a-t-il expliqué. 

    La gratitude «n’est pas une affaire de femmes»

    L'esprit d'intercession et de service, que Jésus prescrit à tous ses disciples, n'est pas simplement une affaire de femmes, a enfin relevé François au cours de l’audience générale. «Le service évangélique de la gratitude pour la tendresse de Dieu n'est en aucun cas inscrit dans la grammaire de l'homme maître et de la femme servante.»

    Cela n'enlève rien cependant au fait que «les femmes, sur la gratitude et la tendresse de la foi, peuvent enseigner aux hommes des choses que les hommes ont plus de mal à comprendre», a considéré le Saint-Père. La belle-mère de Pierre, avant que les Apôtres n'arrivent, sur le chemin à la suite de Jésus, leur a aussi montré le chemin. Et la délicatesse particulière de Jésus, qui «lui a touché la main» et «s'est penché délicatement» sur elle, a mis en évidence la sensibilité spéciale à l’égards des faibles et des malades, que le Fils de Dieu avait certainement apprise de sa Mère.

    source https://www.vaticannews.va/

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