• La divine magie des fleurs

    Loué sois-tu Seigneur pour tant de beauté !

     

    Un bon vieux frère capucin, mort centenaire, était accablé d’une angoisse le tenant prisonnier presque toute l’année. Noyé́ dans des photocopies d’articles et de notes de Droit Canon, il pleurait à chaudes larmes. Mais pourquoi donc?

    Il voyait dans les flammes éternelles de l’enfer des frères décé dés avant lui parce qu’ils n’avaient pas porté les vêtements sacerdotaux lors des célébrations eucharistiques des frères malades. Il appelait le frère ministre provincial et le suppliait de rappeler à l’ordre les frères malades en voie de rejoindre les pauvres frères dé jà damnés.

    Aucune explication sur l’impossibilité de vêtir d’une aube et chasuble, un frère qui avait été amputé de ses deux jambes ou de forcer un frère malade de l’Alzheimer n’arrivait à consoler ce pauvre frère. Les larmes coulaient sur ses joues creusées par le poids des années. Une seule chose rendait le frère calme, souriant, apaisé et rayonnant : entretenir ses boı̂tes à fleurs.

    Ses fleurs occupaient une place de choix dans son cœur. Le sourire et le calme revenaient. Les angoisses du Droit Canon disparues, concentré sur ses fleurs, il en oubliait mê me parfois les heures de l’office.
    « Considérez comment croissent les lys… Je vous dis que Salomon même, dans toute sa gloire, n'a pas été vêtu comme l'un d'eux », Luc 12‐27.

    Michel Sikoloff, psychologue belge, a écrit : « Même si nous sommes très intelligents, si nous croyons avoir tout compris, il est possible que le moindre brin d’herbe, comme pour saint François d’Assise, ou la moindre rencontre, avec un caillou même, ait plus d’importance que tous les discours que l’on peut entendre de gens qui semblent être très intelligents ou très instruits… Saint François d’Assise s’est aussi identifié au très bas; dans le moindre brin d’herbe qui frissonne, dans le vent qui le caresse, dans le chant des oiseaux qui volent, dans le murmure de l’eau. Il a incarné l’essentiel, le lieu où le sens et les sens deviennent l’essentiel. C’est l’été. Quelque part, un jardin nous attend. Rose, œillet, lys, tulipe ou glaı̈eul... Qu'importe le parfum, pourvu qu'on ait la fleur ! Un brin d’herbe suffit au cœur franciscain pour contempler la Beauté de Dieu ! Bonnes vacances !

    Pierre Viau, ofmcap

    source Bulletin Écho no 95

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  • Sainte-Marthe: reconnaître sa vulnérabilité sans la dissimuler

    Personne ne peut « se sauver soi-même »

    Messe du 8 juin 2017 à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Messe Du 8 Juin 2017 À Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Personne ne peut « se sauver soi-même », il faut « la puissance de Dieu », a affirmé le pape François lors de la messe matinale en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, le 16 juin 2017. Le pape a invité à ne pas chercher à « couvrir » ni « dissimuler » ses faiblesses : « Une des choses les plus difficiles de la vie est de reconnaître sa vulnérabilité ».

    Dans son homélie rapportée par Radio Vatican en italien, le pape a médité sur la première lecture (2 Co 4, 7-15) où l’apôtre Paul écrit : « Nous portons un trésor comme dans des vases d’argile ». Il a invité à prendre conscience d’être de « faibles, pécheurs » et de ne pouvoir avancer sans Dieu. C’est « la puissance de Dieu, la force de Dieu qui sauve, qui guérit, qui relève ».

    Telle est « la réalité de notre vulnérabilité », a poursuivi le pape : « nous sommes tous vulnérables, fragiles, faibles, et nous avons besoin d’être guéris… Une des choses les plus difficiles de la vie est de reconnaître sa vulnérabilité. Parfois, nous cherchons à couvrir la vulnérabilité, pour qu’elle ne se voie pas ; ou à la maquiller, … ou à la dissimuler … Les dissimulations sont toujours honteuses. Elles sont hypocrites ».

    On peut aussi être hypocrite vis-à-vis de soi-même, a fait observer le pape, croire « être autre chose », « ne pas avoir besoin de guérison » ni de « soutien ». C’est « le chemin vers la vanité, l’orgueil, l’autoréférentialité de ceux qui ne se sentent pas d’argile, qui cherchent le salut, la plénitude par eux-mêmes ». Mais personne ne peut « se sauver soi-même ».

    Seule la puissance de Dieu sauve, rappelle saint Paul : « on voit bien que cette puissance extraordinaire appartient à Dieu et ne vient pas de nous. En toute circonstance, nous sommes dans la détresse, mais sans être angoissés ; nous sommes déconcertés, mais non désemparés ; nous sommes pourchassés, mais non pas abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis ».

    Le pape François a encouragé à un dialogue continu « entre le trésor et l’argile ». Il s’agit d’« être honnêtes », par exemple en confession : ne pas dire ses péchés « comme si c’était une liste de prix du marché », en essayant de « blanchir un peu l’argile ».

    Il faut pour cela « la honte », qui « élargit le cœur pour qu’y entre la puissance de Dieu, la force de Dieu. La honte d’être argile et de ne pas être un vase d’argent ou d’or… si nous y arrivons, nous serons heureux ».

    Au moment du Lavement des pieds, saint Pierre, protestant contre le geste du Christ, « n’avait pas compris qu’il était argile, qu’il avait besoin de la puissance du Seigneur pour être sauvé ». Mais c’est seulement en acceptant d’être argile, a conclu le pape, que « la puissance extraordinaire de Dieu viendra à nous et nous donnera la plénitude, le salut, le bonheur, la joie d’être sauvés ».

    source ZENIT.org

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  • L’accueil des personnes migrantes comme test démocratique

    Par : Mouloud Idir

    Le point de départ consiste à redire que cet enjeu constitue « un test démocratique » parce qu’est en jeu, nous dit le texte ici discuté, « le respect du droit et donc la fidélité au geste de déclarer ces droits, légué par les grandes Déclarations des siècles passés, qui se rejoue dans chaque mesure prise envers les migrants. Car toute politique manifeste ses principes dans son usage du droit. »

    Incarner le principe démocratique

    Prenons ce qui fait office de droit de migrer en exemple. Sur ce plan, il existe certes un droit formel stipulant que quiconque a le droit de quitter son pays, mais celui-ci n’est hélas pas accompagné de son complément logique qui devrait être le droit d’entrer sur un autre territoire. Rappelons ici que le droit international exige que ses règles d’interprétation ne conduisent pas à « un résultat déraisonnable » et que la bonne foi, qui est censée être une règle du droit international reconnue dans les textes sur l’interprétation des traités, devrait exiger par exemple qu’un principe comme la liberté de circulation soit complet. Le « test démocratique » devrait ici consister à donner vie à ce droit de migrer.  

    LIRE LA SUITE ICI

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  • La grande révolution du christianisme dans la psychologie religieuse

    Catéchèse du pape François en français

    Audience du 07/07/2017, capture CTV

    Audience Du 07/06/2017, Capture CTV

    Le christianisme introduit une « grande révolution » dans la « psychologie religieuse de l’homme »: la confiance dans un Dieu qui est « Père », explique le pape François.

    Le pape a en effet poursuivi, Place Saint-Pierre, ce mercredi 7 juin 2017,  ses catéchèses sur l’espérance en méditant sur la relation de Jésus à son « Père » qui « fascinait » tant ses disciples.

    A la fin de sa catéchèse en italien, le pape a invité l’assemblée à faire silence, à penser à ses « problèmes » et à dire ensemble la prière du « Notre Père ».

    « Frères et sœurs, la prière de Jésus exerce une fascination sur les Apôtres, et ils lui demandent d’y être introduits. Jésus nomme Dieu du nom de « Père », résumé de toute prière chrétienne », a dit le pape en italien avant d’être traduit en français par l’un de ses collaborateurs de la curie romaine.

    « Nous serions tentés d’utiliser un titre plus élevé et plus conforme à la transcendance divine. Mais le mot « Père » nous établit dans une relation de confiance avec lui ; comme un enfant qui se sait aimé de lui. C’est la grande révolution que le christianisme introduit dans la psychologie religieuse de l’homme », a encore expliqué le pape.

    Puis il a ajouté: « Le mystère de Dieu, devant qui nous sommes si petits, ne nous fait plus peur ; mais nous avons parfois du mal à l’accepter. Dieu est Père, mais à sa manière, un père bon qui n’applique pas les critères de la justice humaine, mais qui a besoin de pardonner, capable seulement de décliner le mot « aimer ». »

    « Ainsi, nous ne sommes jamais seuls. Cette certitude est la source de notre espérance: en toute circonstance nous avons un Père qui nous regarde avec amour et ne nous abandonne pas », a conclu le pape.

    source ZENIT.org

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  • « Époux, regardez le Cœur de Jésus pour apprendre l’amour inconditionnel »

    Recommandations du pape pour le mois de juin

    Audience du 07/07/2017 © L'Osservatore Romano

    Audience Du 07/07/2017 © L'Osservatore Romano

    « Chers nouveaux époux, regardez le Cœur de Jésus pour apprendre l’amour inconditionnel ». C’est l’invitation du pape François à l’audience générale du 7 juin 2017.

    Depuis la place Saint-Pierre au Vatican, le pape a salué les jeunes, les personnes malades et les jeunes mariés, sous le signe du mois de juin, traditionnellement dédié à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus.

    « Chers jeunes, leur a-t-il dit en italien, à l’école de ce Cœur divin grandissez dans le dévouement envers le prochain ».

    « Chers malades, a ajouté le pape François, dans la souffrance unissez votre cœur à celui du Fils de Dieu ».

    source ZENIT.org

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  • Sainte-Marthe: prendre des risques pour les autres, par miséricorde

    Le pape cite l’exemple de Pie XII

    Messe à Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

    Messe À Sainte-Marthe © L'Osservatore Romano

     Dans une homélie sur les « œuvres de miséricorde », le pape François a appelé à « prendre des risques » pour les autres et il a donné en exemple l’action du pape Pie XII en faveur des juifs persécutés pendant la Seconde guerre mondiale, indique une synthèse de Radio Vatican en italien.

    Le pape a en effet célébrée sa messe matinale dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce lundi 5 juin 2017.

    Le pape a proposé une réflexion sur les quatorze œuvres de miséricorde corporelle et spirituelle à partir de la lecture du Livre de Tobie.

    Cet homme juste qui donne son nom au livre biblique aidait ses compatriotes pauvres déportés au pays des Assyriens. Au risque de sa vie, il enterrait secrètement les Juifs tués.

    Tobie souffrait en voyant les souffrances de son peuple, a fait observer le pape, ajoutant qu’en faisant les œuvres de miséricorde, on « souffre avec celui qui souffre ».

    Une œuvre de miséricorde ne se fait pas « pour soulager sa conscience », a-t-il poursuivi, mais pour « partager et avoir de la compassion », ces deux choses « vont ensemble ».

    « Être miséricordieux » signifie « savoir partager » « les problèmes des autres personnes »  « et même avoir de la compassion » pour elles, a répété le pape.

    Il a invité à se demander : « Est-ce que je partage? Suis-je généreux? Quand je vois une personne qui souffre, qui est en difficulté, est-ce que je souffre? Est-ce que je me mets à la place des autres? Dans la situation de la souffrance? »

    Plus encore, accomplir les œuvres de miséricorde, a expliqué le pape, signifie non seulement le « partage » et la « compassion », mais aussi le « risque » : Tobie risquait sa vie en enterrant les Juifs, car c’était interdit.

    Le pape a invité à prendre des risques pour les autres, en citant l’exemple de ceux qui, à l’instar du pape Pie XII, ont sauvé des juifs au péril de leur vie : « En pleine guerre: combien de personnes ont risqué, en commençant par Pie XII, pour cacher les Juifs, pour qu’ils ne soient pas tués ou déportés! Ils ont risqué leur peau! Mais ce fut une œuvre de miséricorde pour sauver la vie de ces gens! De risquer ».

    Le pape François a souligné aussi que celui qui accomplit les œuvres de miséricorde pourrait être tourné en dérision par les autres (comme cela est arrivé à Tobie qui était considéré comme fou) et qu’en accomplissant ces œuvres on pourrait « subir des désagréments ».

    « Mais le Seigneur a subi cela pour nous, a poursuivi le pape, il est allé sur la Croix. Pour nous donner la miséricorde. »

    Si quelqu’un « est capable de faire une œuvre de miséricorde », a expliqué le pape, c’est parce « que le Seigneur lui a donné sa propre miséricorde », « et si nous faisons ces choses, c’est parce que le Seigneur a eu pitié de nous. »

    source ZENIT.org
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  • Vidéo du pape: « Une guerre par-ci, une guerre par-là… »

    « Résolvons cette situation ! », appel du pape

    Le sang des armes © Réseau mondial de prière du pape

    Le Sang Des Armes © Réseau Mondial De Prière Du Pape

    « Une guerre par-ci, une guerre par-là … Ces guerres ont-elles vraiment pour but de résoudre des problèmes ?… Résolvons cette situation ! ». C’est l’appel du pape François dans la vidéo de présentation de son intention de prière pour le mois de juin 2017 diffusée par le Réseau mondial de prière du pape. Une vidéo aux images chocs dénonçant les « marchands de mort » qui vendent des armes.

    « Prions ensemble pour les dirigeants des nations, afin qu’ils prennent des mesures efficaces pour mettre fin au commerce des armes, cause de tant de victimes innocentes », a invité le pape François dans son intention du mois.

    « Parler de paix, négocier la paix et, en même temps, promouvoir ou permettre le commerce des armes, est une absurde contradiction », a dénoncé le pape dans la vidéo-choc qui met en scène deux hommes d’Etat signant un traité sur les armes et se serrant mutuellement les mains… qui se couvrent de sang tandis que défilent des images de violences et de guerres.

    « Une guerre par-ci, une guerre par-là … Ces guerres ont-elles vraiment pour but de résoudre des problèmes ? Ou bien s’agit-il de guerres commerciales, créées pour vendre des armes illégalement, pour que les marchands de mort en sortent enrichis ? », s’est interrogé le pape. « Résolvons cette situation ! » a-t-il appelé.

    « La vidéo du pape », dirigée par le père Frédéric Fornos, jésuite français, est disponible en dix langues à travers tous les réseaux sociaux : Youtube, Facebook, Twitter, Instagram. Le réseau mobilise quelque 40 millions de personnes dans le monde.

    Le dimanche 8 janvier dernier, le pape a lancé une invitation à rejoindre son Réseau mondial de prière : « Je voudrais vous inviter à vous unir au Réseau mondial de prière du pape qui diffuse, aussi par les réseaux sociaux, les intentions de prière que je propose chaque mois à toute l’Église, a-t-il dit.  C’est ainsi que l’on promeut l’apostolat de la prière et que l’on fait grandir la communion ».

    source ZENIT.org

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  • Besoin d’espérance pour vivre, catéchèse en français

    Et de l’Esprit Saint pour espérer

    Audience générale du 31 mai 2017, capture CTV

    Audience Générale Du 31 Mai 2017, Capture CTV

    « Les hommes ont besoin d’espérance pour vivre et de l’Esprit Saint pour espérer », a affirmé le pape François le 31 mai 2017, en préparation à la fête de la Pentecôte célébrée quatre jours plus tard.

    Le pape a en effet poursuivi ses catéchèses sur l’espérance chrétienne, lors de l’audience générale du mercredi matin place Saint-Pierre. « L’espérance est comme une voile ; elle recueille le vent de l’Esprit et le transforme en force motrice qui pousse le bateau », a-t-il notamment expliqué.

    Synthèse de la catéchèse en français

    Frères et sœurs, à proximité de la Solennité de la Pentecôte, nous nous rappelons que l’espérance est comme une voile ; elle recueille le vent de l’Esprit et le transforme en force motrice qui pousse le bateau, selon les cas, vers le large ou le rivage. Ainsi, l’Apôtre Paul souhaite que « nous débordions d’espérance par la puissance de l’Esprit Saint ». Car, les hommes ont besoin d’espérance pour vivre et de l’Esprit Saint pour espérer.

    L’Esprit nous rend capables « d’espérer contre toute espérance » car il atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu et ses héritiers. Et, par là-même, il nous permet d’être des semeurs d’espérance, d’être comme Lui et grâce à Lui, des « paraclets », c’est-à-dire des consolateurs et des défenseurs de nos frères, en particulier des pauvres et des exclus. Mais l’Esprit Saint nourrit aussi l’espérance dans toute la création qui attend avec impatience sa libération et il nous conduit à la respecter. Alors, que la fête de la Pentecôte nous trouve unis dans la prière avec la Vierge Marie, pour que le don de l’Esprit Saint nous fasse déborder d’espérance !

    © Librairie éditrice du Vatican

    source ZENIT.org

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  • MAI - JUIN 2017

    L’honneur de Dieu, c’est de s’agenouiller

    « François ordonna aussi qu’on lui apporte le livre des Évangiles et pria qu’on lui lise l’Évangile selon Jean depuis le passage qui commence ainsi : Avant le jour de la fête de Pâques, etc. » « Toi, Seigneur, tu veux me laver les pieds ! Jamais ! » (Jean 13, 6)
    C’est le cri de Pierre quand Jésus veut s’agenouiller devant lui. Qu’a-t-il compris de Jésus, ce Pierre, le premier des apôtres ? Celui que la tradition exaltera ; celui qu’on appellera le Prince des apôtres et en l’honneur duquel on construira les plus vastes basiliques ? Pauvre Pierre, il n’a pas compris que Jésus ne recherche pas cet honneur que le monde veut. Pour Jésus l’honneur ne réside pas dans le fait de rester debout, droit, devant les siens ; son honneur se trouve dans le fait d’aimer jusqu’à la fin, de s’agenouiller jusqu’à leurs pieds. Le monde recherche les premières places et les courbettes. Et si quelqu’un dérange, alors on l’élimine ou on le fait taire. Ce récit nous apprend le contraire : à tellement honorer les autres, à tellement les mettre au centre qu’on leur lave les pieds. C’est un commandement nouveau qu’on ne trouve pas dans le monde : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » Un commandement à l’opposé de nos habitudes de pensée et de nos conformismes sociaux. C’est que ce commandement vient directement de Dieu et Dieu est le premier à le mettre en pratique. Par ce geste, Jésus nous enseigne comment vivre et par où commencer à vivre. La vraie vie ne consiste pas à rester debout, droits, froids, intraitables dans notre honneur.

    L’honneur de Dieu, c’est de s’agenouiller - Revue MESSAGE (mai-juin 2017)

    La vraie vie en Dieu consiste à nous agenouiller vers nos frères et sœurs, en commençant par les plus faibles et démunis. C’est un chemin qui vient du ciel. Per sonne n’aurait pu imaginer que Dieu s’abaisse à ce point pour répondre à notre besoin d’amitié et d’affection. L’eucharistie que Jésus institue durant ce repas où Jésus lave les pieds est vraiment un sacrement où se révèle la compassion de Dieu. C’est le sacrement de l’amour d’un Dieu qui s’abaisse jusqu’aux pieds de ses amis. Et tous sont ses amis, y compris celui qui est sur le point de le trahir. Aux yeux de Jésus, personne n’est un ennemi ; pour lui, tous sont l’objet de sa compassion. Nous avons à contempler longuement cette icône de la miséricorde de Dieu. Même si nous n’avons pas d’icônes dans nos lieux de culte, même si, dans certaines Eglises on ne fait plus le geste du lavement des pieds, nous avons à accueillir cette immense compassion de Jésus qui se penche vers nous. Peut-être pour contempler ce geste de Jésus et nous en imprégner, nous suffit-il d’entrer dans un hôpital ou dans une maison pour personnes âgées. Ce geste de Jésus y est chaque jour répété des centaines de fois. Mais faire ce geste n’est pas le devoir de quelques-uns. Laver les pieds n’est pas seulement un geste, mais c’est tout un style de vie. De quel mode de vie s’agit-il ? De ce- lui qui est attentif aux autres, car il sait que le chemin de l’union avec Dieu passe à travers la communion avec ses frères et sœurs. Ce geste de Jésus commence la partie de l’Évangile de Jean qu’on appelle le discours d’adieux. Jésus le finira en parlant d’unité. C’est son testament, ce qui lui tient le plus à cœur. Or en commençant son discours d’adieu par ce geste extraordinaire, Jésus donne la tonalité à tout son discours. Quand il parle de son commandement nouveau d’amour réciproque, de la vie dans l’Esprit et de l’unité à vivre dans la communauté, il faut avoir à l’esprit, à l’arrière plan, ce geste du lavement des pieds.

    C’est ce geste qui nous donne de comprendre toutes les paroles de Jésus dans ce discours d’adieu. Ce geste d’abaissement annonce sa croix, où Jésus s’abaisse en- core plus, puisqu’il se laisse clouer, lui qui est Dieu et qui aurait pu, d’un mot, appeler une armée d’anges à son secours. Le but du christianisme c’est une unité sans borne, une fraternité universelle. Et le secret pour y parvenir, c’est de chercher notre honneur en s’agenouiller devant les autres, à l’image de Jésus devant ses disciples. Une femme remarquable, Chiara Lubich, l’a exprimé ainsi : « Mais quel christianisme avions-nous vécu auparavant si nous étions passés les uns à côté des autres avec indifférence, sinon mépris, alors que notre destinée était de nous fondre dans l'unité demandée par le Christ ? Que tous soient un... Il nous semblait que, par ces mots, Jésus lançait une corde vers le ciel et nous reliait, nous les membres dispersés, en unité avec le Père – à travers Lui – et en unité entre nous. Le corps mystique se révélait à nous dans toute sa réalité, sa vérité et sa beauté. » Préférer la recherche de l’unité à tout le reste : voici un chemin de vie ! Que le Seigneur nous le révèle en trouvant notre honneur à nous laver les pieds les uns les autres !

    Martin Hoegger – www.hoegger.org

    pour infos et abonnement à la Revue MESSAGE

    contacter Denise:    mflaic@vtx.ch

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  • Italie: ce qui en nous n’est pas de l’amour, nous éloigne de Dieu, assure le pape aux évêques

    Discours d’ouverture de l’Assemblée plénière (Traduction intégrale)

    Discours du pape, Conférence épiscopale italienne

    Discours Du Pape, Conférence Épiscopale Italienne

    « Ce qui en nous n’est pas de l’amour, nous éloigne du Dieu vivant et de son saint Peuple », met en garde le pape François en ouvrant les travaux de la 70e Assemblée de la Conférence épiscopale italienne (CEI), au Vatican, le 22 mai 2017.

    Dans le texte préparé à l’avance pour cette rencontre, qui verra l’élection d’un nouveau président succédant au cardinal Angelo Bagnasco, le pape – qui a librement dialogué avec les évêques – encourage à revenir « aux origines, à la grâce fondatrice des débuts; laissons-nous regarder par Jésus Christ, le ‘Oui’ du Dieu fidèle ».

    Evoquant « nos infidélités », une « menace bien pire que celle qui vient du monde avec ses persécutions », le pape encourage : « Demandons la grâce de savoir écouter ce que l’Esprit aujourd’hui dit aux Eglises ; accueillons le message prophétique pour comprendre ce qu’il veut soigner en nous ».

    Il appelle à « l’audace », à « la prophétie », à « des choix courageux », à « renoncer aux ambitions inutiles, à l’obsession de nous-mêmes », à « se laisser ‘déranger’ par les événements et les personnes et à plonger au cœur des situations humaines, animés de l’esprit purificateur des Béatitudes ».

     

    Voici notre traduction du texte que le pape avait préparé à l’avance et qui a été remis aux participants.

    AK

    Discours du pape François

    Chers frères,

    Ces jours-ci, tandis que je préparais ma rencontre avec vous, je me suis trouvé plusieurs fois à invoquer la « visite » du Saint Esprit, de Celui qui est « force et douceur de la grâce du Seigneur ». Vraiment, sans sa force « il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti » et tout effort que nous faisons reste vain; si sa « lumière bienheureuse » ne nous remplit pas jusqu’à l’intime, nous restons prisonniers de nos peurs, incapables de reconnaître que nous sommes sauvés rien que par amour: ce qui est en nous n’est pas de l’amour, nous éloigne du Dieu vivant et de son saint Peuple.

    « Viens, Esprit-Saint, en nos coeurs, et envoie du haut du ciel un rayon de ta lumière. A tous ceux qui ont la foi, et qui en toi se confient, donne tes sept dons sacrés ».

    Le premier de ces dons est déjà dans le convenire in unum, disposés à partager du temps, à l’écoute, à la créativité et la consolation. J’espère que ces journées seront pour vous des moments de discussions, de discussions ouvertes,  humbles et franches. Ne craignez pas les moments de désaccord: faites confiance à l’Esprit qui ouvre à la diversité et réconcilie avec ce qui est différent dans la charité fraternelle.

    Vivez la collégialité épiscopale, enrichie par l’expérience dont chacun est porteur et qui puise aux larmes et aux joies de vos églises particulières. Marcher ensemble est constitutif de la vie de l’Eglise; le complément qui nous permet d’interpréter la réalité avec les yeux et le cœur de Dieu; la condition pour suivre le Seigneur Jésus et être les serviteurs de la vie en cette époque de déchirement.

    Souffle et pas synodaux révèlent ce que nous sommes et le dynamisme de communion qui anime nos décisions. Dans cette perspective seulement notre pastorale pourra se renouveler et s’adapter à la mission de l’Eglise dans le monde d’aujourd’hui; il n’y a que comme ça que nous pouvons affronter la complexité de ce temps, avec reconnaissance pour le parcours accompli et décidés à le poursuivre avec le soutien de la parousie.

    En réalité, ce cheminement est emprunt aussi de fermetures et de résistances: nos infidélités sont une lourde hypothèque qui pèse sur la crédibilité du témoignage du depositum fidei, une menace bien pire que celle qui vient du monde avec ses persécutions. Cette conscience nous aide à reconnaître en nous les destinataires des Lettres aux Eglises que l’on trouve au début de l’Apocalypse (1,4–3,22), le grand livre de l’espérance chrétienne. Demandons la grâce de savoir écouter ce que l’Esprit aujourd’hui dit aux Eglises; accueillons le message prophétique pour comprendre ce qu’il veut soigner en nous: « Viens en nous, père des pauvres ; viens, dispensateur des dons ; viens, lumière en nos cœurs ».

    Comme l’Eglise d’Ephèse, nous avons peut-être parfois nous aussi abandonné l’amour, la fraîcheur et l’enthousiasme d’autrefois … Revenons aux origines, à la grâce fondatrice des débuts; laissons-nous regarder par Jésus Christ, le «Oui » du Dieu fidèle, l’unum necessarium: « Que sur cette assemblée ne brille d’autre lumière que le Christ lumière du monde ! Que nulle vérité ne retienne notre intérêt, hormis les paroles du Seigneur, notre Maître unique ! Qu’une seule inspiration nous dirige : le désir de lui être absolument fidèles; N’ayons d’autre appui que la confiance née de sa promesse pour rassurer notre faiblesse irrémédiable : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28,20) » (Paul VI, Discours pour le début de la seconde session du concile oecuménique Vatican II, 29 septembre 1963).

    Comme l’Eglise de Smyrne, dans les moments d’épreuves, nous sommes peut-être nous aussi victime de lassitude, de solitude de tourment face à l’avenir; nous sommes là, secoués de voir que le Dieu de Jésus Christ ne puisse pas correspondre à l’image et aux attentes de l’homme ‘religieux’: cela déçoit, bouleverse, scandalise. Gardons confiance en l’initiative surprenante de Dieu, en la force de la patience et la fidélité des confesseurs : ainsi nous n’aurons pas à craindre la seconde mort.

    Comme l’Eglise de Pergame, nous cherchons peut-être nous aussi parfois à faire vivre ensemble la foi et la mondanité spirituelle, la vie de l’Evangile et les logiques du pouvoir et du succès, présentées de force comme fonctionnelles à l’image sociale de l’Eglise. La tentative de servir deux maîtres est, plutôt, signe d’un manque de convictions intérieures. Apprenons à renoncer aux ambitions inutiles, à l’obsession de nous-mêmes, pour vivre constamment sous le regard du Seigneur, présent dans tant de nos frères humiliés : nous rencontrerons la Vérité qui rend vraiment libres.

    Comme l’Eglise de Thyatire, nous sommes peut-être exposés à la tentation de réduire le christianisme à une série de principes privés de concrétude. On tombe alors dans un spiritualisme désincarné, qui néglige la réalité et fait perdre la tendresse de la chair de nos frères. Revenons aux choses qui comptent vraiment : la foi, l’amour que nous portons au Seigneur, le service rendu avec joie et gratuité. Faisons nôtres les sentiments et les gestes de Jésus et nous entrerons vraiment en communion avec Lui, étoile du matin qui ne connaît pas de crépuscule.

    Comme l’Eglise de Sardes, nous nous laissons peut-être séduire par l’apparence, par l’extériorité et par l’opportunisme, conditionnés par les modes et les jugements d’autrui. La différence chrétienne, au contraire, fait parler l’accueil de l’Evangile avec les oeuvres, l’obéissance concrète, la fidélité vécue; avec la résistance contre l’arrogant, l’orgueilleux et le prévaricateur; avec l’amitié envers les petits et le partage avec les nécessiteux. Laissons-nous mettre en discussion par la charité, faisons trésor de la sagesse des pauvres, favorisons leur inclusion ; et, par miséricorde, nous participerons à nouveau au livre de la vie.

    Comme l’Eglise de Philadelphie, nous sommes appelés à la persévérance, à nous jeter dans la réalité sans timidité: Le Royaume est la pierre précieuse pour laquelle vendre sans hésitation tout le reste et nous ouvrir pleinement au don et à la mission. Franchissons avec courage chaque porte que le Seigneur ouvre devant nous. Profitons de chaque occasion pour « être proches ». Même le meilleur levain, tout seul, reste immangeable, alors que dans son humilité il fait fermenter une grande quantité de farine: melons-nous à la cité des hommes, collaborons concrètement, à une rencontre avec les différentes richesses culturelles, engageons-nous ensemble pour le bien commun de chacun et de tous. Nous redeviendrons alors les citoyens de la nouvelle Jérusalem.

    Comme l’Eglise de Laodicée, nous connaissons peut-être la tiédeur du compromis, l’indécision calculée, le piège de l’ambiguïté. Nous savons que c’est précisément sur ces attitudes que s’abat la condamnation la plus sévère. Du reste, nous rappelle un témoin du XXème siècle, la grâce à bon marché est l’ennemie mortelle de l’Eglise: c’est méconnaître la parole vivante de Dieu et barrer le chemin qui conduit au Christ. La vraie grâce – qui a coûté la vie au Fils – ne peut être acquise qu’à un prix élevé: car elle appelle à marcher dans les pas de Jésus Christ, parce qu’elle est, pour l’homme, au prix de sa vie, parce qu’elle condamne le péché et justifie le pécheur, parce qu’elle ne dispense pas de l’oeuvre … Son prix est élevé, mais elle est la grâce qui donne la vie et porte à vivre dans le monde sans se perdre en lui (cf. D. Bonhoeffer, Viens et suis-moi). Ouvrons le cœur à l’éternel Pèlerin qui frappe à la porte: faisons-le entrer, dînons avec Lui. Repartons pour arriver partout avec une annonce de justice, de fraternité, et de paix.

    Chers frères, le Seigneur n’a jamais pour objectif de nous déprimer, donc ne nous attardons pas sur les reproches, qui naissent quoi qu’il en soit de l’amour (cf. Ap. 3,19) et conduisent à l’amour. Laissons-nous secouer, purifier et consoler: « Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est aride, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé ».

    Il nous est demandé de l’audace pour éviter de nous habituer aux situations si enracinées qu’elles nous semblent normales ou insurmontables. La prophétie n’exige pas de déchirements, mais des choix courageux, qui sont ceux d’une vraie communauté ecclésiale : ces choix portent à se laisser « déranger » par les événements et les personnes et à plonger au cœur des situations humaines, animés de l’esprit purificateur des Béatitudes. Dans cette voie nous saurons redonner forme à notre annonce, qui rayonne avant tout par amour. Bougeons en ayant en nous la confiance de celui qui sait que ce temps-là est aussi un kairós, un temps de grâce habité par l’Esprit du Ressuscité: à nous revient la responsabilité de le reconnaître, de l’accueillir et de le seconder docilement.

    « Viens, Saint Esprit. Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur ».

    Chers frères, « pasteurs de l’Église de Dieu » (Act 20,28), vous qui participez à la mission du Bon Pasteur: qu’à vos yeux personne ne reste invisible ou en marge. Allez à la rencontre de toute personne avec l’empressement et la compassion du père miséricordieux, animé d’un esprit fort et généreux. Faites attention à percevoir comme vôtre le bien et le mal de l’autre, (à être) capables d’offrir avec gratuité et tendresse votre propre vie. Qu’il en soit ainsi de votre vocation; car, comme écrit sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, « l’amour seul fait agir les membres de l‘Eglise: si l’amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang … ».

    Dans cette optique, je remercie aussi en votre nom le cardinal Angelo Bagnasco pour ses dix années de présidence à la tête de la conférence épiscopale italienne. Merci pour votre service humble et partagé, non privé de sacrifice personnel, à un moment de transition guère facile pour l’Eglise et le pays. Que cette élection aussi, et donc, la nomination de votre successeur, ne soit rien d’autre qu’un signe d’amour à la sainte Mère Eglise, amour vécu avec discernement spirituel et pastoral, selon une synthèse qui est aussi « don » de l’Esprit.

    Et priez pour moi, appelé à être le gardien, le témoin et le garant de la foi et de l’unité de toute l’Eglise: avec vous et pour vous que je puisse remplir cette mission avec joie jusqu’au bout.

    « Viens, Saint-Esprit, donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle ». Amen.

    Traduction de Zenit, Océane Le Gall

    source ZENIT.org

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