• Je désire témoigner en ces pages du fait invraisemblable et étonnant, que si je n’ai pas guéri de ma maladie, j’ai guéri là où je ne savais pas que j’étais malade, là où nous tous, sans exception, bien portant ou mal portant, nous sommes malades sans le savoir : dans « notre être en relation ».  (LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Elisabeth Smadja)  -MERCI ÉLISABETH DE NOUS AVOIR PARTAGÉ CES EXTRAITS

    Recouvrir la santé, se maintenir en bonne santé : un challenge pour chacun d’entre nous. Mais qu’est-ce qu’être « en bonne santé » ?

    « Santé » se dit briout בריאות (bèt, rèch, yod, aleph, vav, tav) en hébreu. Sa racine bra (bét, réch, aleph) écrit les mots « créer »bara, « création » bria, « bien portant » bari.

    Ainsi la santé ressort d’un acte créateur, plus précisément d’une parole créatrice.

    La parole créatrice, nous enseigne les premiers versets du livre de la Genèse, est une parole qui fait surgir la lumière ; opère des séparations, nomme chaque chose lui donnant à travers son nom, sa vocation, nous sortant du tohou, « désordre », « mélange » où la terre se trouvait ; une parole qui pour finir, ramène, ce qui avait été séparé afin d’exister dans sa différence, à sa source : l’Un.

    « Il fut un soir, il fut un matin, jour « UN », é’had אַָחַדַ en hébreu, mot dont la guémaria 13, est la même que celle du motahavah אַהֲָבָהָ « amour ».

    L’obscurité et la lumière, la nuit et le jour, tout est Un, participe du même don d’amour.

    Être en bonne santé, c’est, non pas ne pas être malade, handicapé ou souffrant de tout autre blessure, mais c’est parvenir

    à réaliser dans notre vie, en notre histoire, dans notre univers, ce jour Un. Ce premier acte créateur - extraordinaire - qui du soir fait sortir le jour, qui nous montre qu’il ne saurait y avoir de jour sans nuit, plus, que c’est seulement ensemble qu’ils constituent une journée pleine et entière de 24 heures : leur union fait que la création est Une, est Amour.

    Le « soir » se dit érèv עֶֶרֶבֶ en hébreu, mot qui signifie aussi

    « mélange » ; le « matin » se dit boquer בֹּ ֶקֶֹרֶ en hébreu, ce mot lu biquer signifie « visiter ».

    Ce qui a permis qu’il y eût un soir et un matin, un jour

    Un, à partir duquel s’inscrira et se déroulera jour après jour le commencement d’une histoire divino-humaine et humano-divine, c’est cette visitation du mélange, de la nuit, pour qu’en sorte une aurore du salut.

    Être en bonne santé, c’est - par sa parole - devenir créateur de son monde ; le demeurer, c’est en rester le maître et l’amener à son achèvement « le chef-d’œuvre », l’œuvre aboutie, en bon et fidèle artisan .

    Artisan se dit ouman en hébreu, mot construit sur la racine amn qui signifie également : foi, certitude, confiance, artiste, ainsi soit-il.

    Il s’agit pour chacun d’entre nous d’être à tout instant

    « l’amen », « l’ainsi soit-il » de son histoire en sa vie.

    https://emeth-editions.com/produit/journal-dun-malade-ordinaire/

     --------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Je désire témoigner en ces pages du fait invraisemblable et étonnant, que si je n’ai pas guéri de ma maladie, j’ai guéri là où je ne savais pas que j’étais malade, là où nous tous, sans exception, bien portant ou mal portant, nous sommes malades sans le savoir : dans « notre être en relation ».  (LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Elisabeth Smadja)

    (...) En Janvier 2009, j’ai subi une deuxième intervention chirurgicale, cette fois ci une prothèse totale du genou droit. Compréhension à cette occasion en ma chair torturée de l'incarnation : l'important c'est le corps physique, la matière. Descendre dans ce fini et révéler son exceptionnelle grandeur puisqu'il est à la fois le réceptacle et le véhicule de l'infini.

    3ème EXTRAIT du LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - ÉlisabethTu es mon Dieu, en Christ, ta parole faite chair, partout et partout l'on peut te prier et te parler, qui que nous soyons, Israël ou les nations ; où que nous soyons, dans ton Temple ou dans la plus misérable des prisons. Ainsi moi, en cet instant, dans ma misère physique, je ne suis pas lavée et je vais en gémissant dans les toilettes et je te sens, comme c'est étrange, au plus intime de mon corps : je sais que tu es là. Je sais que cela risque de choquer plus d’un ce que je raconte et ressens mais c’est ainsi. Je me permets de leur dire ce que Jésus a dit à la samaritaine : « Si tu savais le don de Dieu ! », si nous savions ! Qu'il est grand ton amour et ton abaissement pour nous rejoindre, nous porter et nous étreindre, là où nous sommes, tel un père ou une mère. Tu acceptes de me rejoindre là où je suis. Peut-être que ce niveau de proximité pourrait correspondre à un autre de tes noms, mon Dieu, le maquom. Mot hébreu qui signifie « le lieu, l’endroit ». Tu es, mon Dieu,  « mon lieu ».

    https://emeth-editions.com/produit/journal-dun-malade-ordinaire/

     

    -------------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Je désire témoigner en ces pages du fait invraisemblable et étonnant, que si je n’ai pas guéri de ma maladie, j’ai guéri là où je ne savais pas que j’étais malade, là où nous tous, sans exception, bien portant ou mal portant, nous sommes malades sans le savoir : dans « notre être en relation ».  (LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Elisabeth Smadja)

    (...) Ce verbe s’est fait chair, a habité parmi nous et depuis sa résurrection demeure en chacun de nous. Tout naturellement, je me suis dit que prendre soin de son propre corps, « son corps-parole » c'était, quelque part prendre soin du Christ en moi prendre soin de Dieu.

    J’ai commencé à réfléchir sur les mots que j’emploie, que j’entends, que je lis : ceux de la Bible, (Torah et Evangiles compris), ceux de mon histoire, ceux de mon corps. Je les ai relus en hébreu, langue avec laquelle le monde, selon la Tradition juive, a été créé, langue dite sainte.

    A la suite des rabbins du Talmud, j’ai pris le mot qui m’intéressait et je l’ai déconstruit pour qu’il me livre tous ses sens. Des sens qui peuvent être complètement différents, voir opposés. Etablir des ponts entre eux, et comprendre en quoi ils se répondent, n’ont-ils pas le même corps c’est-à-dire les mêmes lettres, en les faisant dialoguer entre eux. Me laisser bousculer par mes découvertes en renonçant à mes idées toutes faites, pour laisser mon cœur se dilater, devenir « de chair ».

    J’ai commencé par le mot qui vrillait ma tête jour et nuit, tel un marteau piqueur : « pourquoi » . Pourquoi, m’était-arrivé tout cela ? Pourquoi un tel drame, une telle déchirure en mon histoire? Pourquoi la maladie ?

    Il y a deux mots pour dire « pourquoi » en hébreu : madoua et lama.

    Madoua : c’est la recherche des causes.

    Lama : c’est s’interroger pour chercher « vers quel but », « en vue de quoi »,  cette épreuve. Où me conduit-elle ?  En coupant le mot en deux, je lis: « vers », ma « quoi ». Vers le questionnement, la remise en question pour accéder à mon humanité. Le mot « quoi », a la même guématria (son poids sémantique, chaque lettre hébraïque étant un chiffre), à savoir 45 que le mot adam « l’humain ».

    https://emeth-editions.com/produit/journal-dun-malade-ordinaire/

    ------------------------------------------------------------ 


    votre commentaire
  • Je désire témoigner en ces pages du fait invraisemblable et étonnant, que si je n’ai pas guéri de ma maladie, j’ai guéri là où je ne savais pas que j’étais malade, là où nous tous, sans exception, bien portant ou mal portant, nous sommes malades sans le savoir : dans « notre être en relation ».  (LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Elisabeth Smadja)

    ****************************

    1er extrait

    Je suis malade. Gravement malade. Peu importe le nom de ma maladie. Je suis un scarabée retourné sur le dos. Un papillon dont les ailes seraient épinglées sur un drap. J'essaie de décoller mes ailes. Une douleur fulgurante. Comme si on m'arrachait la peau. Je me regarde...d’en haut. Comme si j'étais deux. En bas, mon corps plaqué, impuissant dans un lit, en haut mon esprit agile qui le regarde et qui lui parle.

    J’ai appris des choses étranges sur moi. J’ai appris que mon corps c'était moi, qu’il fallait me parler en lui parlant.  Moi je croyais que j'étais qu'un esprit et que mon corps n'était qu'un véhicule corvéable à merci. Je croyais que j’étais une âme dans un corps : juste une colocation de quelques années, après, bon débarras ! Le chef c’est moi, la servante c’est lui.  Je n’ai pas compris, j’ai mal compris, il faut dire qu’on ne vous explique pas ou très mal, très obscurément ce qui fait qu’on peut comprendre tout de travers, flageller ce corps, ne pas en prendre soin, l’affamé, le délaissé, le dompter et par ses rudoiements se croire un saint, se croire proche de Dieu, alors qu’on s’éloigne d’une manière inimaginable….Car le pauvre, la veuve, la délaissée, l’épouse « inépousée », le malade dont il faut s’occuper, c’est lui.

    Une âme incarnée dans un corps, c’est l’histoire d’un couple. Pour que ça marche bien ensemble, il faut se parler, veiller au besoin l’un de l’autre, se faire plaisir, se donner de la place, pour réaliser l’union parfaite, celle qui donnera du fruit, le fruit messianique.

    Un beau jour, mon corps, aujourd’hui, je dis mon épouse, oui, je le considère amoureusement, comme une épouse, la mienne, bien fatiguée, déformée. Épouse négligée lorsqu’elle était belle, vaillante, épouse dont je prends soin à présent et que j’aime telle qu’elle est. Nous tentons de faire « chair une », c’est-à-dire « annonce une ».

    Un beau jour donc, mon corps s'est mis en stand -by et comme je ne l'écoutais toujours pas, il a hurlé dans le brasier de l'inflammation pour se faire entendre, jusqu'à ne plus bouger. Je lui ai dit que j'avais compris le message,  je lui ai demandé pardon, je lui ai dit que je l'aimais, je l'ai même touché, caressé. Mais c'était comme si c’était à son tour de ne pas m'entendre. Où veut-il me conduire ainsi toujours plus loin dans la souffrance, le handicap, la solitude et le silence ? Que cherche-t-il encore à me dire? Les souvenirs qui affluent. Le passé cent fois re-visité, décortiqué. Jusqu'à quand ces larmes vont-elles couler? A un moment la source s'est tarie. Ah comme j'ai regretté d'avoir pesté contre elle! Des yeux secs, ça brûle! Comme des grains de sable sous les paupières qui restent collées. Rouvre toi ma source!

    https://emeth-editions.com/produit/journal-dun-malade-ordinaire/

    Articles récents

    votre commentaire
  • LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Élisabeth

    Bonjour, notre soeur et collaboratrice Élisabeth nous offre une tranche importante de sa vie. Merci et UDP LIVRE- Journal d’un malade ordinaire - Élisabeth 
    -------------------------------------------------------------------------

    Journal d’un malade ordinaire

    L’auteure Elisabeth SMADJA a embrassé le judaïsme orthodoxe avant de rencontrer le Christ en 1999. Depuis elle revisite la Bible à la lumière de la tradition hébraïque et rend témoignage de cette rencontre dans ses livres et lors de ses conférences.


    Elle ne cesse de découvrir et de montrer la continuité entre la Torah et les Evangiles : l’accomplissement des Ecritures.
     

    Avec « JOURNAL D’UN MALADE ORDINAIRE », Elisabeth n’hésite pas à parler de ses souffrances au quotidien (elle est atteinte de polyarthrite rhumatoïde évolutive sévère, de son parcours de combattant pour recouvrer la santé, de ses doutes et de ses interrogations, dans un seul but : raconter comment ce chemin de misère est devenu au cours de sa quête de sens dans ses maux comme dans ses mots qui le disent : un chemin de croissance et de santé.

    Un cri qui vient des entrailles ! Une écriture passionnée, incarnée… à lire en dépassant la dose prescrite.

    https://emeth-editions.com/produit/journal-dun-malade-ordinaire/

    14,00 

    ---------------------------------

     


    votre commentaire
  • Solennité du sacré cœur, cœur du Christ ce Vendredi 19 Juin 2020.

    Réflexions autour du mot cœur à partir de la bible.

    Elisabeth Smadja

    -------------------------------- 

    Nous devons l’institution de cette fête à sainte Marguerite Marie Alacoque, religieuse du monastère de la Visitation de Paray le Moniale. Le Christ, lui a demandé, lors d'une apparition privée en juin 1675 :« Que le premier vendredi après l'octave du saint sacrement soit dédié à une fête particulière pour honorer mon cœur... ». 

    Variations autour du mot cœur.

    Nous allons étudier ce mot que nous connaissons si bien dans une autre langue, l’hébreu, pour tenter de savoir ce qu’il peut encore nous dire de lui.

    Lecœurse dit LEV en hébreu, mot qui s’écrit avec deux lettres, le lamèd L et lebeit B .

    La lettre lamedsignifie« enseigner ». Elle libère la dynamique de l’enseignement intérieur qui est l’essence même de la kabbale, « lecture ésotérique et mystique » de la Bible. Le mot hébreu kabbale signifie « recevoir ».On peut le décomposer en deux autres mots : Lev « cœur » et qol« voix ».

    Recevoir ce niveau d’interprétation de l’Ecriture sainte, c’est être capable d’écouter par le cœur, la voix : voix du Père, voix du Fils en nous et en dehors de nous, voix du souffle du Saint Esprit.

    La lettre beit signifie « maison » . Elle symbolise notre corps, le Temple, l’univers tout autant que notre intériorité, notre intimité.

    Aller à l’intérieur de nous-mêmes, à notre écoute pour écouter « la voix de fin silence » qu’Elie entendit au mont Horeb.

    Rabbi Akiba, un éminent sage de l’époque du Talmud, enseigne que les lettres du mot lamed sont les initiales de la phraseLév Mévine Daât  "le cœur comprend  la connaissance", on pourrait dire l’union. La première occurrence de ce mot se trouve dans Genese 3 « Adam connut Eve ».
    Par le cœur se réalise l’union mystique. 

    Le mot cœur contient toute la Torah« le Pentateuque ». En effet le premier mot de la Genèse commence par la B avec le mot béréchit « au commencement » et se termine dans le livre du Deutéronome par la lettre L du mot Israëlécrivant le mot lev « cœur ». En ce livre saint le cœur de Dieu s’adresse au cœur de l’homme. 

    La guématria du mot cœur est 32, la même que celle du mot kavod« gloire ». Ce mot signifie aussi poids. Glorifier c’est donner du poids, de l’importance, de la consistance, du « corps ».

    « Père, glorifie-moi ! » Prie le Christ

    . « Père, donne-moi mon poids, celui de « mon corps-église ». Nous ployons tous sous le lourd fardeau de nos vies, déposons à ses pieds notre charge pour nous charger du seul poids qui allège, qui redresse et qui transfigure, le sien. Faire de Jésus, notre gloire, c’est, devenir cellule de son corps.

    « Père, unit à mon cœur,le cœur de chaque membre « de mon corps-église » ; en moi, il sera cœur de chair, cœur brisé d’amour et nous battrons à l’unissons pour le salut du monde ! ».

    A la vue de l’enfant lors de sa présentation au Temple, le vieillard Siméon saisi par l’Esprit Saint dans un chant de grâce, l’a appelé : « lumière des nations, gloire d’Israël » (Lc2, 32).

    Jésus est la « gloire d’Israël ». Mon Christ, tu es notre seul poids, toi seul nous donne notre importance, justifie notre existence si singulière de nation mis à part, parmi toutes les nations, pour te glorifier et donner naissance au Rédempteur. Tu es notre cœur, mon cœur. 

    Le chiffre 32 représente aussi la structure sur laquelle repose la puissance créatrice du verbe de Dieu à travers les22 lettres de l’alphabet hébraïque. Par elle le monde fut créer : 10 « dire » divinqui fixent les lois de la nature ; par elle,une chartre relationnelle entre Dieu et les hommes fut révélé :10 « paroles »du Sinaï pour nous dire comment il peut résider au milieu de nous et en nous. 

    « …j’enlèverai votre cœur de pierreet je vous donnerai un cœur de chair » Ezéchiel 31, 26).Le cœur de chair est un cœur qui respire, un cœur brisé.—

    En hébreu, cœur de chair se dit lèv bassar.  En permutant entre elles les trois lettres du mot bassar chair, on lit le mot chevar, brisé. Un cœur de chair c’est un cœur brisé de la divine blessure.

    Tout baptisé, en Christ, bat du même battement que son cœur, un cœur brisé, d’où s'échappent les grâces d'amour pour le monde.

    La parabole du « Jugement dernier » nous enseigne comment on passe d’un cœur de pierre à un cœur de chair : en revêtant notre humanité, le christ a donné à chaque homme son visage le visage du Père, le visage de Dieu.

    C'est ce que Mère Térésa a vu, compris, non pas avec sa tête, mais avec ses sens, dans sa chair, en marchant dans les rues de Calcutta. Une évidence, comme un coup de poignard, c'est Lui, ce lépreux, ce mendiant, ce visage défiguré, souffrant, c'est Lui, c'est Toi Seigneur ; et à chaque fois c’est lui véritablement qu’elle a porté, lavé, soigné, embrassé, aimé.

    Chaque fois que nous allons vers l’autre, c’est Notre Seigneur, lui-même, que nous rencontrons, que nous touchons.

    ---------------------------

    Articles récents

    1 commentaire
  • Fête du saint sacrement

    Fête du saint sacrement - Élisabeth

    Réflexions et méditations autour de l’Eucharistie à l’occasion de la Fête du Saint Sacrement qui se tiendra cette année le 11 Juin 2020 (14 juin au Canada)

                                                            Elisabeth Smadja

    Nous fêterons l’évènement qui commémore le jour où, si l’on peut le dire ainsi, l’institution du sacrement de l’eucharistie a été donné.

    Alors qu’il célébrait la fête de Pessa’h, « Pâques » au milieu de ses disciples, Jésus de Nazareth en prenant le pain et le vin pour la bénédiction, transmuta la matière même de ces derniers en prononçant ces paroles :« Mangez et buvez ceci est mon corps et mon sang livrés pour vous et pour la multitude en rémission des péchés pour le salut du monde ». 

    Mais pourquoi le Christ a-t-il choisi ces deux espèces,  le pain et le vin?

    Le pain se dit léhem en hébreu. Ce mot se compose de trois lettres: l’hm qui lorsqu'elles permutent donnent d’autres mots:

    Mela’h « sel », ‘halom « rêve », ma’hol « ronde »,  ma’hal « maladie », mo’hel « pardon ». 

    Le Christ, nous apporte aussi en son corps devenu pain rompu, donné en nourriture pour la vie éternelle, le pardon, le rêve, la guérison en nous libérant de tous nos cercles vicieux, ces rondes infernales qui nous enfermaient. 

    Ainsi, délivrés, lavés, purifiés, il nous conduit dans la demeure du Père pour avec tous nos frères vivre pleinement en sa présence de Sa présence qui est tout amour.

    Il nous prodigue également ce sel qui donne du goût et du sens à notre  « lectio divina » et à la relecture de notre vie. 

    Le pain est un aliment d'après la chute d'Adam et Ève qui au Gan Eden ne mangeaient que des fruits. Après la chute, Adam dut gagner son pain à la sueur de son front... 

    Le Christ, nouvel Adam, venu racheter l'homme pécheur,  fait de ce pain, signe de notre chute, un instrument de résurrection. Mais pour cela, il faut passer par la mort à l’ancien.

    Le grain de blé contient en lui une phase de mort et de résurrection en un nouveau corps. En effet, il n'y a rien de plus dissemblable qu'un grain de blé et l’épi qu’il devient, après être « mort » enfoui dans la terre.

    Le grain de blé, se dit bar en hébreu, mot qui signifie aussi « fils », en araméen. 

    La croix, lieu du don de notre vie, de notre mort est le lieu de passage pour notre résurrection. Elle est notre Pâque, « notre saut » vers l’infini pour nous jeter dans les bras du Père, faisant de nous des Fils. 

    Le vin est le produit de la vigne.

    Le raisin a lui aussi une phase de mort et de résurrection.... Récolté, foulé aux pieds, pressés, il est mis en fût dans des caves. Par un travail souterrain de lente maturation du temps, il fermente, prend de l'expansion, change de nature. Il devient du vin, une boisson riche, enivrante, servie à la table des rois, indispensable à tous les festins, particulièrement celui des Noces. Vin qui se change sur l’Autel, en coupe du salut, sang du Christ.

    Le vin rouge est comme le sang de la ressemblance qui coule dans les veines du premier adam créé à « l’image » et à la « ressemblance » demouténou en hébreu, de Dieu

    Le mot démouténou, « ressemblance », contient dans ses lettres le mot dam, « sang » et celui de ot, « signe ». Signe représenté par la lettre hébraïque Tav, qui anciennement s’écrivait comme une croix. 

    Le sang versé du Christ qui a revêtu notre humanité pour que nous revêtions sa divinité, conduit l’homme à la ressemblance. De Dimanche en Dimanche, d’eucharistie en eucharistie l’homme se divinise. 

     

    Prions :

    « Seigneur,

    Je ne suis pas digne de te recevoir mais dis seulement une parole et je serai guéri ».

     

    En marche,

    Dans le rang de la procession, je viens vers Toi.

    Je viens à Toi,avec tout mon arbre :

    Mes ascendants, mes descendants, tout mon troupeau, toutes les personnes que je connais.

    En moi, Ta sève coule en eux. 

    Je Te reçois

    Moment d'intimitésuprême : noce mystique, union des corps.

    Toi en moi, moi en Toi. 

     

    Nos offrandes, Seigneur :

    Ce pain, ce vin, fruits du travail des hommes.

    Notre sueur, nos rires et nos larmes.

    Sacrifice de toute l'église « la communauté des priants », rassemblée en un seul « corps »par l'Esprit Saint : Ton corps. Par lui, en lui, nous participons à ta Passion, à ton œuvre de Rédemption et nous vivons de Ta vie. 

    Tu as dit:

    « S'il est possible que cette coupe s'éloigne de moi. »

    Mais Tu as bu la coupe : nos vies meurtries.

    Tu l'as élevée en coupe du Salut devant Ton Père, qui est Notre Père, pour la Bénédiction. 

    Puissance du Sacerdoce,

    Folie d' Amour du Verbe incarné.

    Dans la permanence du don, ce pain et ce vin,

    Devenus ton corps,ton sang,nourriture de Ton église,

    Organisme vivant qui ne cesse d'Eucharistie en Eucharistie,

    de croître et de fructifier pour Ta venue dans La Gloire.

    ----------------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • COVID-19 «comme une véritable Pâques» - AliceChers amis, en ces jours extrêmement difficiles, voire douloureux que le monde entier traverse comme une véritable Pâques, chacun se demande ce qu’il peut faire pour aider, accompagner, consoler, soutenir, donner, donner sans cesse : aimer en un mot, pour le salut du monde.

    Je propose une réflexion, une méditation sans prétention, sur ce virus qui nous terrasse ; virus qui attaque principalement notre système respiratoire, bloquant nos poumons, entravant notre souffle.

    Nous sommes touchés dans ce qu’il y a de plus vitale, de plus naturel aussi : notre respiration physique.

    Peut- être le moment pour nous de se brancher à une autre respiration, plus essentielle car originelle, pour soutenir la nôtre, la revivifier : celle que Dieu insuffla dans les narines du premier homme, Adam, dont nous descendons tous, et aussi dans celui que le Christ, notre Pâques, nous a généreusement donné, le Saint Esprit.

    Le premier verset du Cantique des cantiques s’ouvre sur ces paroles de feu que la Bien-aimée, (vous ou moi, chacun d’entre nous) murmure à son Bien-aimé (Dieu, le Christ).

    « Qu'il me baise des baisers de sa bouche :

     Mon Dieu, quand Tu insufflas dans les narines de mon ancêtre, cette haleine de vie puisée au creux de Tes « entrailles », re’hem en hébreu, lieu de Ta « miséricorde » ra’hem, Tu me donnas un espace pour que je puisse dire « je », que je puisse naitre.

    Depuis, Ton souffle, l’intime de Ton intime, ton « expire »ne cesse de déplier dans le secret, nos êtres recroquevillés, afin qu'ils se déploient et se redressent dans ce bienheureux mouvement qui, dans nos corps, te mettra en marche dans ce monde.

    Je l’oublie trop souvent, je t’oublie ! Oh mon Père, laisse-moi m’abreuver à ton haleine, qu’elle m’irrigue tout entière,  déployant bien grand mes poumons ainsi que ceux du monde entier : mes frères.

    Qu’il me baise des baisers de sa bouche :

    « Viens que je me délecte de Ton haleine de vie jusqu'à mon dernier souffle qu’en Christ je Te remettrai. Ton expiration d'amour, oh mon Dieu,  est ma respiration de vie . 

    50 jours après Pâques, les apôtres reçurent l’effusion du Saint Esprit, promis par le Christ. Depuis, chaque baptisé, en revêtant le Christ, le reçoit aussi.

    Nous le recevons et nous l’oublions. Il demeure caché, assoupi, quelque part à l’intérieur de nous.

    Il est temps, car le monde perd son souffle, sa vie, de l’éveiller, de le solliciter, de l’appeler, de lui faire de la place en nous, en dehors de nous,  jusqu’à ce qu’il devienne notre poumon, celui de notre humanité.

    Le saint Esprit se dit rouah aquodesh en hébreu. Roua’h signifie souffle, vent, esprit.

    Ce mot a été traduit en grec par les Septante par le mot pneuma « souffle » et en latin par spiritus, »esprit »...En passant du grec au latin, il a malheureusement pris une connotation mentale, perdant son souffle.

    Il est temps de le retrouver ! 

    Mais qu’est-ce que l’Esprit saint ?

    L’Eglise enseigne : c’est la circulation du souffle d'amour du Père vers le fils, du Fils vers le Père ; et par le Fils, le nôtre, celui de ses frères. En un mot c’est un esprit de famille ! 

    Saint Paul nous dit: «… L’Esprit que vous avez reçu fait de vous des fils ; poussés par cet Esprit, nous crions vers le Père en l’appelant Abba» ( Rom 8).

    Le Saint-Esprit est une circulation incessante d'amour paternel, filial et fraternel. « Il ne faut pas le contrister » (St Paul), c’est-à-dire empêcher ou gêner cette communication par nos « nos manques d’amour » car celui qui blesse le frère, blesse le fils, et celui qui blesse le fils, blesse le Père.

    Respirons tous de cette respiration d’amour. Insufflons la dans le monde.

    Saint Paul nous dit encore qu’il prie en nous en d’ineffables gémissements : Il est prière. 

    Certains, soucieux de leurs frères en humanité pourraient se demander à juste titre : « mais qu’en est-il de ceux qui ne sont pas baptisés ? Ont-ils eux aussi accès au Saint Esprit ? »

    Jésus leur répond : « L’esprit souffle là où il veut… »( Jn3)

    Le « souffle de sainteté » comme son nom l’indique, est souffle, haleine, vent. IL est impalpable, invisible. Il s’introduit là où il veut, chez qui il veut, nul ne peut le capturer ou l’arrêter et c’est tant mieux, et c’est une grâce.

    Car, s’il est vrai que cet Esprit Saint a été donné en un lieu et à un moment particulier de l’histoire d’Israël à seulement un petit groupe de personnes, dans le même temps il a été donné au monde entier : de la même manière que les 10 Paroles reçues au mont Sinaï furent ensuite reçues et entendues au fil des siècles par tous.

    Pour que le projet divin d’une terre où Dieu résiderait s’accomplisse, il a bien fallut commencer quelque part. Dieu s’est choisi une famille, un peuple avec lequel il contracte une Alliance ; de ses entrailles naîtra le messie, celui qui étendra cette alliance à tous les hommes : le projet d’amour de Dieu est  universel.

    Ce processus est comparable à la petite flamme d’une bougie solitaire qui en allume d’autres, encore et encore et de flamme en flamme c’est finalement un incendie d’amour qui embrase la terre tout entière.

                                                                                                                                       Elisabeth Smadja

     

    ----------------------------------

    Articles récents

    1 commentaire
  • S’immerger dans le sens profond du Carême

    Le Carême avec ses pratiques d’abstinence, de jeûne, nous interpelle, nous appelle, nous interroge, creuse en nous une place : une place pour Dieu, pour le Christ.

    Cette période de dévotion a été instituée par l’Eglise catholique au IV siècle en référence aux 40 jours de jeûne de Jésus Christ dans le désert.

    Mais le Carême, ne nous prépare-t-il pas aussi à autre chose ? Une montée, un accompagnement, une dépossession de soi, un appauvrissement, une méditation…une marche aussi, mais en vue de quoi ? Qu’est-ce qui nous attend ? Qu’allons-nous commémorer ? Où allons-nous ?

    C’est un temps, et nous avons peut-être tendance à l’oublier, à nous préparer, nous qui sommes son corps mystique à la Passion du Christ. Sommes-nous prêts, là où nous sommes, à comme lui, de choisir librement, par amour, en accord avec le Père,  à donner notre vie pour racheter celle de nos frères en humanité ?

    Le Carême nous prépare, ni plus ni moins à la Croix. 

    O croix de Jésus Christ, O croix dressée sur le monde ! 

    Durant la fête de Pâques nous fêtons la mort et la résurrection du Christ. Nous commémorons la Passion du Christ, nous exaltons sa croix : croix douloureuse, croix dressée sur le monde, croix glorieuse.

    La célébration de cette croix qui témoignage de la souffrance et de l’agonie du Christ, reste encore aujourd’hui, comme il y a deux mille ans, difficilement compréhensible, même pour le croyant. Bien sûr, il ne la qualifiera pas de folie ou de scandale comme à l’époque, il se satisfera de la vivre comme l’objet d’une grâce incompréhensible ; elle demeura pour lui,  un mystère insondable.  

    Le sens de cette croix est si difficile à saisir qu’il est devenu dans le langage courant, synonyme de difficultés de toutes sortes, de fardeaux, d’épreuves, dont on n'aimerait bien se passer, se débarrasser mais qu’il nous faut supporter vaille que vaille.

    Il n’est pas rare, lorsqu’une personne vous raconte ses soucis, qu’elle termine sur un ton résigné : « C'est ma croix », comprendre c’est mon « boulet » ; à moins que ce ne soit nous qui lui disions en soupirant, pour très étrangement la réconforter : « Eh oui, c’est difficile ce que tu vis mais c'est ta croix ; on a chacun la nôtre ».

    Tout est dit. 

    Vraiment ? 

    Si la croix c'est réellement cet « enfer » comment comprendre que le christ nous demande de la prendre pour le suivre : « Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. » ? (Mathieu 16,24) Comment comprendre qu’elle est le signe du plus grand amour ?

    Et si nous la regardions autrement, avec le regard du Christ ? 

    Qu’est-ce que la croix ? Un « saut » (pessa’h en hébreu, mot traduit par « pâques ») de la mort à la vie. 

    Un lieu de passage. L’unique, qui transmute notre nature humaine en une nature divine. 

    Elle est passage parce qu’elle est ouverture ; elle est ouverture parce qu’elle est blessure. Une brèche est faite dans notre armure, « notre égo ». Par cette entaille, nous sommes devenus vulnérables et parce que nous nous sommes touchés, nous pouvons être touché par la blessure de l’autre : nous nous humanisons, nous divinisons. 

    Car plus je m’humanise, je devrais écrire, plus je « m’admise », plus je deviens à la ressemblance de Dieu, plus je me divine. 

    La croix est le point de jonction et de rencontre entre l'homme et Dieu,  le passage par lequel l’Adam né de la adama « la terre » accède à la ressemblance, devient fils du Père à la suite du Fils qui lui a montré ce chemin.

    La croix que le christ me demande de porter est le lieu de ma transfiguration , si je ne la fuis pas, si je ne la maudis,  si je ne me laisse pas écraser par elle ; si je l'empoigne avec amour et la dresse sur le monde. Ce n'est qu' ainsi, prise à plein bras,  debout, qu'elle est le lieu de toutes les grâces : « Il faut que le fils de l'homme soit élevé de terre... ».

     Ce n'est qu' ainsi qu'elle est offrande, parce que don totalement consenti. Ce n'est qu' ainsi qu'elle est Salut pour le monde.

    Aussi, prendre ma croix et te suivre, Seigneur, c'est à ton imitation réalisée toutes ces choses. Tu viens m’apprendre que c'est là, au cœur de ma blessure et seulement la, que peut s'accomplir l'œuvre du grand alchimiste qui transforme le plomb en or, l'obscurité en lumière.

    Si je sais faire de cette croix pesante un formidable levier qui me propulse hors de moi, alors mon cœur de pierre deviendra cœur de chair, cœur du Christ, cœur de Dieu.  

    Je pourrai crier : « J’ai soif ! »  Soif de toi mon Dieu,  soif d'un Dieu qui a soif de moi,  qui n’hésite pas à boire la coupe,  pour me rejoindre au seul endroit où je me laisse atteindre : ma blessure.  

    Tout le long du livre du Cantique des cantiques, la bien-aimée compare son Bien Aimé à une gazelle et à un faon, le petit du cerf.  

     Le cerf est le roi de la forêt. Par sa haute ramure qui se renouvelle périodiquement il est comparé à l'arbre de vie et symbolise la fécondité, les rythmes des croissances et la lumière car il guide vers la clarté du jour. Quand il a soif, quand il recherche une compagne son appel rauque est irrésistible ainsi en est-il de l'appel de Dieu. 

    Son amour plus fort que la mort,  nulle ne saurait l’entendre sans en être ébranlé jusqu'en ses fondements et sans y répondre. 

    En hébreu gazelle se dit, tsvi.

    Dans le verset l'expression employée est: létsvi. La préposition de comparaison est collée au nom. On peut alors lire en permutant les lettres, le mot tselvi qui signifie, « ma croix ».

    Mon Bien Aimé est comme l'arbre de la Croix,  qui dégoutte de myrrhe... de ses blessures suintent une résine de prix,  sang et larmes, sève de vie pour le rachat, le pardon et la vie éternelle.  Saisissons-nous des branches de cette croix lyre pour en extraire les plus beaux chants d'amour et de louanges, pour chanter le chant nouveau de la délivrance. 

    Le faon se dit, Opher. Ce mot, lu Aphar signifie « cendre ». Cendre sur mon front, poussière du mercredi des cendres, signe de la folie d’amour d’un Dieu qui nous aime jusqu’à nous donner son « fils » pour qu’aucun d’entre nous ne se perde. 

     

                                                                               Elisabeth Smadja

     -----------------------------------

    Articles récents

    votre commentaire
  • Elisabeth Smadja. Je suis juive orthodoxe et catholique. 

    03/01/2020

    Élisabeth Smadja se présente comme une juive orthodoxe en recherche qui a trouvé le Christ en 1999 et qui a reçu le baptême. Mère de 7 enfants, elle a vécu un divorce difficile et une séparation momentanée, mais très douloureuse, de tous ses enfants. Sur le plateau d’Un Coeur qui Ecoute, elle raconte sans fards ses épreuves et son chemin de conversion, montrant qu’il n’y a pas rupture entre judaïsme et christianisme, entre la Torah et les Evangiles, mais continuité et accomplissement en la parole des saintes écritures.

    source https://www.ktotv.com/video

    --------------------------

    Articles récents

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique